Miquel Barcelo – Caixaforum de Madrid

Du 11 février au 13 juin, la CaixaForum de Madrid reçoit une rétrospective des 25 ans de trajectoire plastique de Miquel Barceló (Majorque, 1957),


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Très influencé par l’art brut, Miquel Barceló a proposé une alternative singulière aux tendances dominantes de l’art contemporain. Tout d’abord, face à la rhétorique de l’abstrait, si habituelle et rebattue dans les années quatre-vingt, l’artiste de Majorque revendiquait l’expressivité du figuratif. Ensuite, face aux discours conceptuels complexes, très à la mode dans les années quatre-vingt-dix, son œuvre a su rester fidèle aux principes du travail manuel et n’a jamais perdu son intérêt pour les textures, les couleurs et les formes de la matière. Il est un représentant incontournable de l’art espagnol, le plus international et apprécié du moment. Le spectateur peut découvrir sa riche expérience artistique, chargée en mystère et en adrénaline. Au total, ce sont plus de 200 œuvres à parcourir : peintures, sculptures, affiches, livres et carnets de voyage…
Pour l’évènement, l’artiste prête au centre social et culturel de la Obra Social « La Caixa », une de ses meilleures sculptures, El Gran Elefant Dret (2009). Un éléphant en bronze de sept mètres de haut, installé sur la place publique qui donne accès à la Caixa Forum.
Cette exposition inédite permet d’apprécier sa foisonnante biographie artistique qui s’étend de 1982 à nos jours, ne résiste pas à un passionnant voyage parmi ses vastes toiles. Le spectateur semble envoûté par le rythme trépidant, énigmatique et mystérieux de l’œuvre de Barceló.
miguel-barcelo-crucifixion.1267969122.jpgUne salle en retrait, plongée dans une semi-obscurité, une chapelle toute de mystère et de recueillement, est particulièrement émouvante, une crucifixion, des sculptures de crânes d’animaux, des toiles en presque noir et blanc, des toiles ocres, que vous pouvez retrouver sur la vidéo du vernissage.
Le gorille blanc sur la plage, 1999 était sous une autre forme à la Biennale de Venise, tragique dans sa solitude, tracé à grands coups de couteau, visage à la bouche hurlante d’effroi, les bras en croix, sur fond d’océan écumeux.miguel-barcelo-gorille-blanc-sur-la-plage.1267969144.jpg
Ses autoportraits, sont saisissants, surtout celui où l’aspect « animal-fou / loup garou » est terrible.
Dans son catalogue, les œuvres voisinent, avec d’autres qu’il cite en référence, qui l’ont inspirée, tel que le Paysage pour aveugles sur fond vert II.1989 ,il cite Ribera, Richter, Tanguy, Richard Long
L’objectif de l’exposition est d’offrir au grand public l’occasion de vivre l’art de Barceló comme une véritable expérience personnelle. Ainsi, il a choisi lui-même les toiles et les sculptures qu’il jugeait les plus représentatives de sa carrière artistique, quelques-unes venant de sa collection privée.
J’ai été émerveillée, par sa série d’aquarelles de Sangha, vendeuses de tomates un jour venteux, 2000. ou encore Le vent, 1999 où le rouge tragique d’un personnage, de sa barque renvoie à Turner ou  à la barque de Dante de Delacroix. Des présentoirs sont consacrés aux aquarelles.miguel-barcelo-aquarelle.1267969084.jpg
Mais aussi de nombreuses toiles montrent la série des Dogons, déjà vues à Venise, déserts de sables jaunes, bleus avec des personnages anonymes et des troupeaux cheminant.
Une peinture pour aveugles en relief, sur fond vert, que les gardiens vous empêchent de toucher ……
D’autres toiles consacrées à la corrida, à la cuisine espagnole, un moment idéal pour se pencher sur  la production artistique de Miquel Barcelo.
C’est une occasion spéciale pour le public, qui aura l’opportunité de s’aventurer dans son monde matériel, dans ses voyages physiques ou mentaux dans l’espace-temps, dans son utilisation d’éléments insolites, dans sa représentation du monde humain et animal, et dans son rapport à la tradition. Le catalogue en espagnol et en anglais est tout à fait abordable 20 €.

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les photos sont interdites, aussi je vous présente les scans du catalogue

Mes femmes

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Je déteste la compétition, mais j’ai décidé de jouer le jeu. Tant pis si mon texte n’est pas sélectionné, l’important n’est-il pas de participer, dixit ce misogyne de Pierre de Coubertin.
Je me suis souvent demandé quelle vie il a réservé à sa compagne, d’autant plus qu’il a épousé une alsacienne Marie Rothan, fille de Gustave Rothan, plénipotentiaire de Napoléon III dans les pays allemands, et qu’alsacienne je suis.
Mes femmes, n’y voyez aucune connotation sexuelle,  sont mes amies à plus ou moins de degrés soyons franche

Celle qui est  ma plus proche amie, est aussi celle qui est toujours là pour  me prêter une oreille attentive, qui ne me juge pas, me valorise et me rassure dans mon ego. J’ai parlé de Malou, institutrice à la retraite, connue jusqu’en Australie. Une érudition sans pareille, une santé de fer qu’elle partage avec son génie de mari, Gérard, dont je ne vous parlerai pas, ce n’est pas son jour. Elle a aussi le grand mérite d’être ma plus fidèle lectrice.
Anne-Sophie l’espiègle, est la plus folle, très douée dans son art : la peinture. C’est une grande littéraire, discipline qu’elle a en commun avec Malou. Elle a aussi ce don précieux de me « narcissiser », de me materner, alors que ce devrait être l’inverse. Avec elle je peux dire des gros mots, nous faisons des concours, essayez c’est une super thérapie. Elle expose un peu partout dans le grand est, ses toiles ont été achetées par des collectionneurs prestigieux. A l’avenir il faut compter avec elle.anne-sophie-tschiegg-paris-2009.1267985797.JPG
Hélène, la musicologue, conférencière à ses heures, élégante,  attachée à sa région d’origine, la Vendée, un peu tourmentée, intarissable sur Paris ou n’importe quel autre sujet, pour peu qu’il lui convienne et qu’on lui laisse la parole …. Paris qu’elle connaît dans tous ses recoins. Son intelligence est égale à sa beauté.
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Viviane, au physique à la Naomi Campbell, originaire du Burkina Faso où elle était institutrice, « éxilée » dans le New Jersey, avec son époux américain Chris. Elle étudie l’anglais tout en élevant Tyler son bambin de presque 2 ans, grâce à Skype nous avons des conversations de « filles » qui ne nous coûtent pas un sou !
morristown-24.1267988318.JPGMes amies blogueuses :
Ca c’est la magie du net, au fil du surf, de la lecture et participation aux blogs, j’ai lié des amitiés avec d’autres blogueuses. Nous nous retrouvons, régulièrement dans nos lieux de résidences respectifs, afin de parler de nos « bébés » les blogs, de leurs sujets, des artistes que nous connaissons et que avons envie de faire connaître, de nos activités toujours tournées vers le blog et l’art en général.
Myriam, plus connue sous le pseudo : bleu de cobalt, comme le bleu de ses yeux, est une fine analyste de l’art classique et moderne. Son mari Philippe, ancien de science po, comme elle, tient un blog sur la musique, le poisson rêveur, mais les hommes ne sont pas notre propos aujourd’hui.
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Lyliana, grande connaisseuse d’art africain et océanien, grande voyageuse, vient de créer une association à Paris, sur ce sujet,  » Détours des Mondes« , comme le blog du même nom. Rien de ce qui se passe dans les arts premiers ne lui échappe. Elle déteste que je publie sa photo, aussi je vais la brouiller un peu, pour ne pas me brouiller avec elle … mais aussi, elle déteste que je parle de ses diplômes qui sont nombreux.lyliana-flou.1267986425.jpg
Les blogs de ces 2 amies ne sont pas des blogs du Monde, aussi ils ne risquent pas de me faire de l’ombre ! Et voilà que je me prends au jeu de la compétition, au fil de la rédaction.
Je crois bien qu’aucune des femmes citées plus haut ne se connaît, je suis le maillon d’une chaîne qui s’ignore.
Les femmes de ma famille  comme chez tout un chacun, varient d’un âge à l’autre : une miss, une prof, une infirmière, une bonne sœur, un artisan sellier, une ingénieur, une future assistante sociale, une banquière, etc … une majorité de jolies femmes qui ont donné  naissance à des filles encore plus jolies qui m’envoient des poèmes. Elles ont toutes des caractères bien trempés, bon sang ne saurait mentir.

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(mais non Nico, je ne t’assimile pas aux filles)

Il y a aussi celles qui partagent ou qui ont partagé mes parties de tennis, mes balades à vélo, mes escapades dans les musées, mes cours d’histoire de l’art, mes soirées au concert, à la scène nationale, mes dîners d’après concert, mes petits et grands voyages, mes flâneries aux terrasses, Gaby, Pierrette, Mimi, Françoise, Mira, Hyeyoung, Clarisse, Aurore, manicure, esthéticienne, fleuriste, magistrat, femme de ménage, pharmacienne, psychiatre, fiscaliste, architecte, chauffeur de bus, conservatrice, vidéaste, prof, trésorière, adjointe à la culture, présidente d’association, membres d’association, voyageuse devant l’éternel, journaliste, orthophoniste, artiste, ménagère, grand’mère, épouse et mère.
Je leur rends hommage à toutes, elles sont dans mes pensées et dans mon cœur, et elles le savent.
J’ignore si mon texte tient la route, mais cela m’a permis une chose que j’imaginais depuis très longtemps de parler des mes « sœurs » les femmes, que je côtoie, avec leurs qualités, leur charme, leurs petits défauts, qui les rendent si attachantes, et qui font qu’elles me sont précieuses.
De grâce ne m’intentez pas de procès pour atteinte à l’image, reportez-vous à l’à propos du blog, à droite sous la photo, pour vos doléances, merci d’avance.
Nous sommes dans la sélection, jury mixte ? -;)))
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Art Karlsruhe 2010

Du 4 au 7 mars 2010

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Placé sous le signe de l’ « Eldorado de l’art  »  Art Karlsruhe propose 210 galeristes. La coexistence harmonieuse  entre peintures et sculptures, d’art moderne et contemporain, permet une ambiance dégagée, aérée, une aisance de visite, où l’on peut se mouvoir agréablement entre les espaces et discuter avec les galeristes et artistes présents. Depuis la gare de Karlsruhe, un schutlle vous conduit à la « Messe » et vous en ramène, organisation allemande sans reproche.
 Devant l’entrée une série de sculptures, un hélicoptère (Europeen Award), une coccinelle (der Kâfer ein deutsches wunder), 3 géants de Josef Lang, quelques autres sculptures en acier.
La voix du Maître de Christophe Fleuroy galeriste à Bischoffsheim, présente : « Cueillir l’ombre » un groupe de sculptures en bois et bronze  de Christian Lapie, personnages sans visages qui cueillent dans ce lieu le bleu du ciel, tout en évoquant le poids de la mémoire.christian-lapie.1267838419.jpg
Un catalogue d’un prix abordable – 18 € – pèse son poids, vous est proposé, avec une présentation en français.
Les 4 halls sont immenses, chaque accès affiche la liste des galeristes, un guichet où une hôtesse vous renseigne et met à votre disposition le plan de la messe.
Dans le Hall 3, J’ai croisé, un autre sculpteur, Jorg Wiele, originaire de Schloss Mochental , galerie Vömel, auteur de : Scheibenmandala, 2007,  une oeuvre originale, qui tournent sur un roulement à billes,  en faisant miroiter les 5 disques, tantôt en cuivre, laiton, plomb, acier, dorés à la feuille, patiné à la cire, quelques disques calligraphiés à l’écriture sanskrit. Il est très disert, malheureusement il ne parle que l’allemand, tel un magicien, un grand bâton dans sa main, un peu comme un montreur de foire, tout en amabilité, un peu feu follet, lutin malicieux, il fait rouler son œuvre et discute allègrement avec le public, nous échangeons malgré mon allemand un peu hasardeux.

thomas-kohl-aquarelles-verres-pulverise-sur-verre.1267838642.jpgUn peintre Thomas Kohl,  artiste allemand, dont  la palette lumineuse n’est pas sans rappeler celle de Turner, expose  à la galerie Melsheimer de Köln. De l‘aquarelle mélangée à du verre pulvérisé, chauffé à 700 ° permet une peinture sur verre qui donne un résultat prodigieux de couleurs chaudes. Le même artiste expose dans le Hall 2  à la galerie Heufelder de Munich, des peintures dans les mêmes tonalités de rêveries poétiques.
anne-sophie-tschiegg-philippe-miesch-art-karlsruhe.1267838798.jpgEt enfin celle que vous attendez tous la pétulante Anne-Sophie Tschiegg, dont les galeristes
Werner et Helena Vayhinger avaient déjà vendu quelques « baby- peintures »
Dans la même galerie, une toile intrigante de Jan Peter Tripp, der Skalpel, acrylique, où un corps en découpe,(clic) nous tient un propos sur sa vision des choses, tantôt en nu tenant négligeament une paire de lunettes, ou un autre découpe habillée tient d’une main ferme une loupe. La vérité toute nue, vue à distance avec un lorgnon, la vérité cachée sous les vêtements scrutée à la loupe ? jan-peter-trip.1267839133.jpg
Une grande dame de Jörge W, Schirmer marche à grands pas, elle évoque un autre homme nu rencontré à Art Basel, qui avait la particularisté d’être mince ou gros selon l’endroit d’où on l’observe, qui attisait la curiosité voire les rires.jorg-w-schirmer.1267840570.jpg
Une série de livres figée dans le marbre ou quartz brésilien, évoque Anselm Kiefer, mais ceux-ci sont vierges de tout feu. Vous l’avez compris, je n’ai pas résisté à la mise en abîme dans l’oeuvre de Martin C. Herbest : Garden Delights
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Caixaforum – Madrid

caixaforum-madrid.1267398760.jpg Légèrement en retrait dans le paseo del Prado, à mi-chemin entre le Prado et la Reina Sofia, ce centre culturel, gratuit qui plus est, est déjà un incontournable. CaixaForum  accueille de nombreuses expositions d’art contemporain, des conférences, des concerts, des ateliers, des foires du livre, etc…
Le bâtiment étonne, une ancienne centrale électrique du XIX e siècle, toute de brique rouge, a été carrément posée, surélevée, sur des piliers habillés de revêtements métalliques à la Star Trek, coiffé en son sommet de panneau d’acier oxydé, délicatement ajourés tels des moucharabieh. ciaxaforum-cafererie-avec-moucharabie.1267398781.jpg
Projetée en 1899 par Jesús Carrasco et l’un des rares exemples d’architecture industrielle dans le centre historique de Madrid a été réhabilité avec brio par la prestigieuse société suisse fondée par Jacques Herzog et Pierre de Meuron (lauréat du prix Pritzker d’architecture en 2001). Une œuvre résolument contemporaine. Sur l’esplanade qui  la précède, un superbe mur végétalisé. A l’intérieur, trois étages pour accueillir les expositions et un cafétéria agréable au dernier niveau (le déjeuner est servi à partir de 13 h 30 …), le tout desservi par un escalier rectangulaire moderne tout en arrondi et à l’axe légèrement décalé.
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L’exposition du moment, au rez de chaussée était consacrée à l’artiste espagnol contemporain le plus connu, Miguel Barcelo : La Solitude organisée. Le jour de notre passage, le « Grand Elefante Erguido, du même artiste terminait sa toilette en faisant la chandelle devant un public curieux.
Au 1e :  une exposition de photos, une autre de vidéos. A ne rater sous aucun prétexte.
photos de l’auteur
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Sommaire février 2010

01 février 2010 : NOVO l’incontournable
03 février 2010 : Patrick Bailly Maître Grand
04 février 2010 : En vadrouille
07 février 2010 : Boltanski « Après » au MAC/VAL
09 février 2010 : Frédéric Mitterrand à la Kunsthalle
11 février 2010 : Vanités
14 février 2010 : Valentin
16 février 2010 : En vadrouille
27 février 2010 : Ernst Beyeler
28 février 2010 : Anne-Sophie Tschiegg à Art Karlsruhe

Anne-Sophie Tschiegg à Art Karlsruhe

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Vous avez été nombreux à apprécier Anne-Sophie Tschiegg, lors de son exposition, à la galerie Beaurepaire à Paris, au mois d’octobre 2009, vous pouvez la retrouver à Art Karlsruhe à la galerie Vayinger, du 4 au 7 mars 2010.
Tous les renseignements figurent sur le site d’Art Karlsruhe.
  

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photo courtoisie d’Anne-Sophie Tschiegg

Ernst Beyeler

Ernst Beyeler (* 16. juillet 1921 – † 25. février 2010)
Ernst Beyeler, le fondateur de la Fondation Beyeler, est mort le 25 février 2010 au soir.
C’est un grand homme qui nous quitte au terme d’une longue vie, heureuse et bien remplie.
La Fondation Beyeler, Bâle, sa ville natale et le monde international de l’art lui doivent énormément. Depuis quelques temps sa haute silhouette se faisait de plus en plus rare dans son musée.
Il a rejoint au paradis des amoureux de l’art son épouse Hildy décédée en 2008.
Se rendre à la Fondation Beyeler, c’est comme aller à un rendez-vous d’amour, le cœur palpite, cheminant dans le sentier arrière de la Fondation, comme pour un pèlerinage, pressé de pénétrer dans le lieu, savourant à l’avance le plaisir que l’on sait trouver dans l’endroit. En revenir par le même sentier, rempli de l’émotion de la visite, se remémorant l’exposition, prolongeant indéfiniment le plaisir.
A force d’y aller, je crois que les œuvres m’appartiennent, je m’y sens comme chez moi.
Lorsqu’une œuvre de l’immense collection est absente pour un moment, je m’inquiète : aurait-elle été vendue ?
Dans ma naïveté et mon attachement je me suis enquis, à Art Basel, en voyant les oeuves phare exposées, auprès d’Ernst Beyeler, fondateur d’Art Basel, si elles étaient en vente. Jamais me répondit-il,
« c’est juste pour le plaisir des yeux« .
C’est aussi la Galerie Beyeler, au 9 de la Baumleingasse, de Bâle, avec ses expositions thématiques temporaires, qui fut vendue par la volonté d’Ernest Beyeler, après son décès.
Merci à lui de nous avoir permis d’accéder à son immense collection, choisie avec tant de discernement, de ne pas l’avoir enfermée égoïstement dans un coffre ou dans la zone franche de Genève. Merci de tout cœur.
Sa dernière apparition parue dans la presse régionale a été à l’occasion de la visite de Frédéric Mitterrand.
L’histoire. Parallèlement à leur importante activité de galeristes, les collectionneurs Hildy et Ernst Beyeler ont rassemblé au cours d’une cinquantaine d’années des œuvres particulièrement représentatives de l’art moderne. En 1982, la collection fut transférée en fondation et présentée au public pour la première fois dans son ensemble, en 1989, au Centro de Arte Reina Sofía à Madrid. La collection comprend aujourd’hui environ 200 tableaux et sculptures, témoignant d’un regard à la fois personnel et connaisseur sur les grands classiques de l’art moderne.
L’édifice a été conçu par l’architecte italien Renzo Piano. Outre des œuvres de Cézanne, Picasso, Rousseau, Mondrian, Klee, Ernst, Matisse, Newman, Bacon, Dubuffet, Baselitz et autres, la collection comprend vingt-cinq pièces représentant les arts d’Afrique, d’Alaska et d’Océanie et entretenant un dialogue étroit avec les peintures et sculptures de l’art moderne.
Jean Planque fut le collaborateur d’ Ernst Beyeler, lui servant d’intermédiaire pour accéder à Picasso entre autres a réuni une belle collection. (voir le billet)
Le musée n’entend pas seulement abriter ses précieux chefs-d’œuvre, il se veut lieu public d’innovation. Un tiers des 3800 m2 de la superficie totale est donc réservé aux deux à trois expositions temporaires qui se tiennent chaque année. Le but de ces expositions est d’élargir la collection et d’en repousser les limites temporelles en instaurant un dialogue vivant avec le présent.

En vadrouille

Si vous me cherchez je suis dans ces parages :

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clic sur la flèche verte

 

photo Internet

Valentin

Valentin vient de valorem tenens ou encore valens tiro, soldat vaillant
(la légende dorée, Jacques de Voragine)

Le nom qui est d’origine latine signifie « qui va bien, qui est sain, fort »
Evèque et martyr il vécut au III e s. Il est le protecteur des Amoureux et des épileptiques . La croyance en sa protection particulière des amoureux est née au Moyen Age, du fait que l’on pensait que les oiseaux commençaient à nidifier le 14 février jour de sa fête. Son culte est diffusé dans la Haut Moyen Age, en Italie et en France, puis large diffusion en Allemagne, d’où provient quasi exclusivement son iconographie.

Il semble que peuvent être réunis en une seule et même personne les deux Valentin commémorés le 14 février. Le prêtre romain fut décapité en 268, sous l’empereur Claude II le gothique, pour avoir converti le préfet Astère et sa famille en guérissant sa fille aveugle depuis l’âge de deux ans. Il fut enseveli au bord de la via Flaminia, où le pape Jules 1er construisit plus tard une basilique Santa Maria del Popolo. jacopo-bassano-san-valentino-1575.1266018598.jpg
Quant à l’Evèque Valentin, il fut décapité en 273, pendant les persécutions de l’empereur bartolomaus-zeitblom-sanvalentino1.1266018703.jpgAurélien. Venu à Rome sur l’invitation du philosophe Craton, qui avait appris ses dons de Thaumaturge, Valentin guérit son fils à la condition que toute sa famille se convertit. A cause de quoi il fut d’abord emprisonné, puis, refusant de sacrifier aux idoles, roué de coups et enfin décapité. Son corps fut recueilli par ses disciples et emporté à Terni, sur la via Flaminia.
Ce sont donc l’identité des noms, la coïncidence des lieux de sépulture et la similitude des martyres qui conduisirent à confondre des deux Valentin en un seul et même saint.

guide des Arts

images Internet

Jacopo Bassano,
St Valentin baptisant Ste Lucie

Bartolomaus Zeitblom
St Valentin guérissant un épileptique

Vanités

« Vanité des vanités, dit l’Ecclésiaste, vanité des vanités, tout est vanité. »

img_2642.1265850278.jpgDans l’Ecclésiaste le mot vanité est utilisé dans son acception plus ancienne et plus littéraire de « ce qui est vain », c’est-à-dire futile, illusoire, vide, de peu d’impact, voire sans aucune réalité.  Tout avantage possible de la vie est anéanti par l’inéluctabilité de la mort.
Si le terme « vanité » désigne en premier lieu les natures mortes qui ont prospéré à l’époque baroque, il s’applique de façon plus large à toute représentation de la dépouille humaine – crâne, squelette, – ayant pour fonction de rappeler le caractère fondamentalement vain de l’existence, sa fragilité, sa fugacité, face à l’irréductible réalité de la mort. (
Manuel Jover ) indélicatesse et non professionnalisme réparés.
Permettez-moi de vous renvoyer à l’à propos de mon blog, sur la droite sous la photo, qui explique la position d’un blogueur dilettante, qui n’a surtout pas de prétention professionnelle.

L’image du crâne conforte brutalement le spectateur à son destin, sans détour, sans discussion possible. Souviens-toi que tu vas mourir ou Memento Mori est le thème d’une splendide exposition au musée Maillol à Paris, jusqu’au 28  juin 2010.
« L’image du crâne n’est jamais anodine. Qu’elle relève de la superstition, de la peur, d’une provocation absolue, d’une manière de conjurer la mort ou de l’ignorer, elle reste dérangeante », assure Patrizia Nitti, directrice artistique du musée Maillol. Frappée par la prolifération des têtes de mort dans les domaines de l’art, de la mode ou encore de la publicité, mais
aussi sous le charme d’une collection particulière de vanités contemporaines, cette dernière a oeuvré, avec le concours d’autres baque-de-reine.1265851301.jpgcollaborateurs, à l’importante exposition qui se tient au musée Maillol jusqu’au 28 juin.

Baptisée :« C’est la vie ! Vanités de Caravage à Damien Hirst »,
elle réunit 170 pièces autour du thème de la mort, et autant de noms illustres : mosaïque polychrome de Pompéi (1e s après JC), tableaux du Caravage, montrant St François en méditation tenant un crâne (1602) à un autre St François avec capuche de Zurbaran (1635), les Totentanz dans les petits livres de Holbein le Jeune. Il y a aussi un anguleux jeune homme de Bernard Buffet, à côté d’une table basse supportant  un bougeoir et un crâne. Mickey Terminator de Nicolas Rubinstein, Mikets en hébreu signifiant fin.
 De Géricault à des  vanités modernes signées Cézanne, Braque et Picasso, en passant par Warhol et Basquiat, mais aussi sculptures, bijoux…

La mort nous va si bienchapmann.1265851031.jpg
Une place de choix est accordée aux artistes contemporains, parmi lesquels un des plus médiatiques et controversés, Damien Hirst, qui expose For the Love of God, Laugh, sérigraphie avec poussière de diamant réalisée à partir d’une photographie du fameux crâne en platine et diamants créé en 2007.  Le premier métier, d’embaumeur de cadavres de DH l’ayant conditionné pour la suite  de sa carrière, lui a permis de produire des œuvres absolument remarquables.
 Figurent également dans la sélection les spécimens de Philippe Pasqua (Crâne aux papillons), Jan Fabre (L’Oisillon de Dieu), Annette Messager (Gants-tête) et Xavier Veilhan (Crâne, version orange) bof,  les photographies de Cindy Sherman (Untitled) et Marina Abramovic (Carrying the Skeleton I), Daniel Spoerri, la liste est infinie, ou encore quelques vidéos… Sans oublier l’artiste dont on parle dans l’actualité, Christian Boltanski et son théatre d’ombres, provenant de l’époque baroque, une peinture très sobre de Gerhard Richter.
boltanski-theatre-dombres.1265850880.jpg  Un véritable parcours à travers les disciplines et les époques successives, aux prises avec des interrogations différentes. Du memento mori, réflexions sur la fragilité de la vie et le temps qui passe, Vanité ou Allégorie de la vie humaine de La Madeleine pénitente (copie) de Georges de La Tour  aux mouches de Damien Hirst ou aux vers des frères Chapman, Étranges, dérangeants, voire effrayants, ne sont pas simplement des oeuvres d’art, mais aussi des chefs-d’oeuvre  techniques, dotés d’une vraie portée philosophique ou intellectuelle. Je ne peux que vous encourager à vous y plonger, mon enthousiasme provient de mon côté « morbide »… car dans le monde Philippe Dagen n’est pas très enchanté de cette exposition, vous pouvez lire son article dans les commentaires, évidement le monde des blogueurs lui emboîte le pas !

images provenant du catalogue de l’exposition