MuMo, premier musée mobile d'art contemporain pour les enfants

Dans le cadre de sa tournée 2012-2013, MuMo, premier musée mobile d’art contemporain pour les enfants fera étape en Alsace du 13 au 27 novembre (détail des dates ci-après).

MuMo

Les 21 et 22 novembre, il sera notamment à la Kunsthalle pour accueillir des enfants défavorisés, en collaboration avec ATD Quart-Monde. Les visites seront suivies d’ateliers mis en place par une plasticienne.
MuMo est un container qui se transforme en musée pour aller directement à la rencontre des enfants exclus de l’accès à la culture et leur présenter les créations inédites de 15 grands artistes internationaux : Daniel Buren, Claude Lévêque, Maurizio Cattelan… Cette initiative est porteuse de lien social en apportant du rêve et du questionnement aux enfants, et en fédérant et dynamisant les actions culturelles et éducatives sur le terrain.
Concept original, MuMo a pour vocation de réduire une fracture artistique due à l’éloignement:
– géographique : 16,8 % des français habitent à plus d’une heure d’un musée,
– économique : quand 20% des français renoncent aux dépenses de santé les dépenses culturelles apparaissent superflues
– psychologique : l’art contemporain est perçu comme un art complexe et élististe, réservé aux intitiés.
En 1 an de tournée, 75% des instituteurs qui ont accueilli le Musée Mobile dans leur école pensent que cette première rencontre avec l’art contemporain, décrite comme une expérience inédite et interactive, a eu un impact positif pour les enfants. Suite au passage de MuMo, 80% des structures ont initié soit une journée consacrée à l’histoire de l’art ou aux arts plastiques, soit des ateliers.
MuMo vidéo

Né de la conviction que l’art est un outil d’ouverture et de partage susceptible d’abolir les frontières et de transformer notre vision du monde, MuMo est un musée mobile destiné à aller directement à la rencontre des enfants sur leur lieux de vie : cour d’école, centre de loisirs, parking d’un quartier…
Ce musée itinérant lancé en 2011 sur les routes de France et d’Afrique propose aux plus jeunes une confrontation directe avec les oeuvres d’art spécialement concues pour eux par 14 artistes de renommée internationale. Sous forme de container, il se déploie pour s’ouvrir sur quatre espaces distincts, chacun plongeant les enfants dans un univers différent : peinture, sculpture, installation, vidéo, design…
UN PARCOURS DE 18 000 km
UN PUBLIC DE 20 000 ENFANTS
+ 60 écoles partenaires
Depuis le début de la tournée, 75% des instituteurs et éducateurs qui ont accueilli MuMo pensent que cette première rencontre avec l’art contemporain a eu un impact positif pour les enfants. 80% d’entre eux ont initié des ateliers spécifiques pour prolonger l’initiation
MuMo et les artistes
Daniel Buren Deplie ca va mieux ! 2010
Paul McCarthy Red Rabbit 2011
Maurizio Cattelan Immagine 2011
James Turrell (Untitled) 2011
Jim Lambie Zobop for MuMo 2011
Claude Lévêque Nous irons jusqu’au bout 2012
Nari Ward Lace Lift 2011
Huang Yong Ping Ni hao, Ni hao 2011
John Baldessari Show dogs
Ghada Amer Baisers #1 2011
Florence Doléac Doudoucho Show 2011
Eija Liisa Ahtila Companions 2011
Pierre Huyghe Zoodrama 2011
Farhad Moshiri Melt 2011
Roman Signer Kayak 1989

Fort du succès de sa tournée en France et en Afrique, MuMo revient dans l’Hexagone en septembre 2012, afin d’offrir une première expérience artistique à davantage d’enfants que le contexte géographique, mais aussi social, exclut de l’accès à la culture. Ce parcours a été élaboré en collaboration avec l’UNESCO et son réseau d’écoles associées en milieu rural, et ATD Quart-Monde, qui favorise la diffusion des talents et des savoirs en organisant de nombreuses actions culturelles à destination des publics défavorisés.
Point d’orgue de cette nouvelle édition, MuMo sassocie a Lille 3000 / FANTASTIC du 21 décembre 2012 au 13 janvier 2013. Dans le cadre de cette manifestation qui permet de faire découvrir l’art contemporain à un public très large, MuMo accueillera les petits lillois à la toute nouvelle Gare Saint-Sauveur et effectuera une itinérance dans les communes de la métropole, de part et d’autre de la frontière entre la France et la Belgique.


MuMo (le Musee Mobile) donne a voir et a découvrir les projets spécifiques de 15 artistes, qui sont autant d’acteurs majeurs de la scène contemporaine internationale. Chacun des artistes sollicités a réalisé ou choisi une oeuvre en direction d’un public d’enfants, en tenant compte d’un contexte singulier : penser l’oeuvre dans un espace limité,
prendre en compte les contraintes liées à l’itinérance, du container, mais surtout imaginer la confrontation des enfants avec leurs créations. A l’occasion de cette nouvelle tournée, MuMo s’enrichit d’une nouvelle contribution artistique: celle de Claude Lévèque, qui succède a Huang Yong Ping dans la salle 3.

Des visites inédites et réservées aux enfants
Durée des visites : 30 à 45 minutes / Nombre d’enfants par visite : 14 enfants
Accompagnement : Une médiatrice spécialisée jeune public.
Déroulement type d’une visite :
1. Distribution du petit guide de l’exposition à chaque enfant et instructions données
par la médiatrice pour le bon déroulement de la visite.
 2. Visite avec la médiatrice spécialisée dans le musée
mobile, déambulation libre et visionnage des vidéos.
3. échanges après la visite avec un intervenant issu du monde de l’art ou de l’éducation, plasticien, critique, conservateur, conseiller pédagogique… musée
 
 
Haut-Rhin
15/11 – 68600 Neuf-Brisach
Ecole élémentaire UNESCO – 13, Rue d’Angoulême
19/11 – 20/11 – 68840 Pulversheim,
Ecole primaire – Place Charles de Gaulle 68840
21/11 – 22/11- 68 100 Mulhouse (ATD Quart-Monde)
La Kunsthalle, Centre d’art contemporain La Fonderie 16 rue de la Fonderie
23/11 – 68840 Pulversheim
Ecole primaire – Place Charles de Gaulle 68840
26/11 – 27/11 – 68 260 Kingersheim
Ecole de la Strueth
LES HORAIRES
3 visites le matin 9h30 – 12h30 3 visites l’après-midi 14h – 17h
 

Site Internet : www.musee-mobile.fr
Blog : www.musee-mobile.fr/blog
Contact : info@musee-mobile.fr

Fondatrice : Ingrid Brochard    Ingrid.brochard@gmail.com

Communication et presse : Sophie Lawani-Wesley   solawa@noos.fr 
+33
(0)6 76 74 68 74

Logistique : Clara Vorfeld  clara.vorfeld@gmail.com
+33(0)6
33 88 51 55

Lucie Avril  lucieavril@gmail.

 

Sensualité et spiritualité – À la recherche de l’absolu

L’exposition Sensualité et spiritualité. À la recherche de l’absolu, composée de cent quatorze oeuvres, peintures et dessins, a l’ambition de renouveler le regard porté sur la peinture religieuse de Jean-Jacques Henner (1829-1905).

Grâce aux prêts importants consentis par plusieurs institutions
françaises et à la collection du musée, elle permet de
saisir comment Henner aborde le sujet religieux, entre représentation
sensuelle et profonde spiritualité. L’exposition met également
en lumière la singularité de sa démarche artistique qui allie
recherche de perfection formelle et absolu métaphysique.
Afin de replacer Henner dans son milieu artistique, philosophique
et politique, plu sieurs oeuvres de ses amis et contemporains sont
présentées : Paul Baudry, Léon Bonnat, Eugène Carrière, Alphonse
Legros, Gustave Moreau, Pierre Puvis de Chavannes et Théodule
Ribot. C’est le cheminement de la pensée de l’artiste et la fabrique
de son oeuvre que le visiteur peut ainsi découvrir au travers des
carnets, des agendas, des dessins et études préparatoires aux
tableaux présentés aux Salons.
« J’étais tout à fait au début de ma route »
Jean-Jacques Henner est né le 5 mars 1829
à Bernwiller, petit village situé au sud de l’Alsace. Il débute sa formation au collège d’Altkirch auprès de Charles Goutzwiller qui lui enseigne le dessin, puis dans l’atelier de Gabriel Guérin à Strasbourg. Tous deux lui communiquent leur passion pour les oeuvres des primitifs allemands. Le Christ mort d’Holbein du musée de Bâle

HANS HOLBEIN LE JEUNE, Le Christ au tombeau,1521-1522 (© Kunstmuseum Bâle / M. P. Bülerx)

 et le retable d’Issenheim de Grünewald qu’il admire à Colmar vont tout particulièrement marquer son oeuvre. Puis, il s’installe à Paris pour suivre la formation dispensée à l’École des Beaux-Arts qui repose sur le dessin d’après modèles vivants et la copie d’antique, et fréquente les ateliers de Drölling et Picot. Présenté pour la première fois, après un long travail de restauration, le Ecce Homo de 1849 est le premier tableau à sujet religieux de Henner. Cette oeuvre où les personnages ressemblent à des « figures habillées » illustre ses premières recherches artistiques.
C’est en abordant un thème de l’Ancien Testament, Adam et Ève découvrant le corps d’Abel, qu’il est récompensé en 1858 par le premier Grand prix de Rome de peinture. La confrontation des trois études dessinées, de l’esquisse peinte à côté de la version définitive permet de saisir ses hésitations et tâtonnements pour trouver la composition juste. Il modifie la position du bras et de la main droite d’Abel sur le sol, le dos et le profi l du visage d’Ève ; il adoucit les contours des figures. Le corps d’Abel étendu mort au premier plan ouvre une série de compositions sur le nu masculin, thème de prédilection de l’artiste tandis que le traitement d’Ève, penchée sur le corps de son fils, préfigure les Vierges de pitié des années 1890.
JEAN-JACQUES HENNER, Adam et Ève trouvant le corps d’Abel, 1858
(© École nationale supérieure des beaux-arts, Paris / J.-M. Lapelerie)

« Je me rappelle, pour mon académie du concours de
Rome, j’avais travaillé deux jours ; je faisais mesquin
quand, tout à coup, j’ai pris un parti et j’ai posé mes tons […] C’est cela qui m’a fait avoir le prix. »
En 1859, Henner part à Rome comme pensionnaire à la Villa Médicis où
il demeure jusqu’en 1864. Son séjour en Italie lui permet de se familiariser avec les grands artistes : Fra Angelico, Titien, Bellini, Botticelli et Raphaël.
À la Galleria de Parme, il reproduit à plusieurs reprises la
Descente de croix de Corrège dont le traitement de la lumière
et l’usage du clair-obscur l’influencent profondément.
Ce travail de copie d’après les maîtres constitue une étape
importante dans la formation des artistes du XIXe siècle. Il permet à Henner de se constituer un répertoire de modèles, de formes, de lignes et de
couleurs dans lequel il va puiser pour construire son langage pictural.
La « grande forme » et le sensible
Influencé par Léonard, Corrège et Rembrandt, Jean-Jacques Henner est avant tout attentif à la forme, perçue non comme la restitution d’éléments
observés, mais au contraire comme principe d’unitépermettant de rendre sensible l’essence de l’être. Il note dans son agenda, le 17 septembre 1875 :
« Je me suis trop attaché à certains petits détails, à l’oeil
par exemple, et j’ai oublié la grande forme ».

Ses préoccupations font écho à la philosophie spiritualiste de Félix Ravaisson-Mollien (1813-1900), dont il fi t le portrait en 1886, et de Gabriel
Séailles (1852-1922). Pour Ravaisson, en effet,
« l’art écarte les obstacles pour faire voir à l’état de
pureté la tendance, la volonté de la nature, c’est à-
dire au lieu de la réalité avec ses imperfections
inévitables, l’idéale et absolue vérité ».
La présentation de la série d’oeuvres et d’études autour de la Madeleine illustre le cheminement artistique de Henner. Inspiré sans doute par un
petit tableau figurant « une jeune vierge endormie sur une pierre » qu’il a découvert en visitant l’église Santa Prasseda de Rome et copié dans un
carnet, il peint en 1860 une Madeleine pénitente.
Jean-Jacques Henner (1829-1905), Madeleine pénitente

Cette oeuvre présente bien des similitudes avec celle réalisée par son ami Paul Baudry exposée au Salon de 1859. Si elles évoquent d’abord de belles
« pécheresses », la sensualité et la beauté du corps renvoient également à une recherche d’absolu spirituel.
La Madeleine au désert de 1878 marque une évolution de son approche artistique. Peu à peu, il se détache de sa formation académique, abandonnant
le répertoire iconographique traditionnel et la description des corps pour chercher à peindre des formes épurées.
Un même processus est à l’oeuvre dans la série de représentations du Bon Samaritain ou de Saint Jérôme. Henner délaisse les détails pour tendre vers une composition idéale rendant sensible la souffrance. Pour son Saint Jérôme, des dizaines de séances sont nécessaires en 1880 afin de simplifier le modelé et trouver l’expression juste :

« la main gauche de mon saint Jérôme m’a fait joliment chercher […] j’avais l’impression qu’il tendait la main pour demander un sou. Voilà ce qu’il fallait[…] la main bien ouverte,  les doigts raidis. »

Le thème majeur de l’exposition, manifeste la
religiosité spécifique qui caractérise l’oeuvre de Henner. Elle renvoie aux drames humains qui l’ont particulièrement marqué : la mort de ses soeurs,
Madeleine en 1852 puis Marie-Anne en 1893, et la maladie de son frère Séraphin. Toutefois, c’est moins la méditation sur la mort qui retient l’attention
du peintre que l’intérêt pour la figuration de l’Esprit : peindre le corps et rendre l’âme.
Cet aspect est particulièrement remarquable dans l’ensemble d’oeuvres sur le thème du

Christ mort que réalise Henner à partir de 1876. S’inspirant
du Christ au tombeau d’Holbein ou du Christ mort couché sur son linceul de Philippe de Champaigne, il reprend à cinq reprises, entre 1879 et 1899 le
même sujet : un corps nu masculin, allongé à l’horizontale
dans un espace de plus en plus serré.
__
Henner se concentre sur l’expression du visage du Christ, rendue grâce à une technique
picturale maîtrisée, alliant la pâte épaisse et le glacis le plus subtil. L’ombre et la lumière qui sculptent les formes dans l’esprit de Corrège, les contours flous inspirés de Léonard et Rembrandt, le contraste entre le clair et le foncé à la manière des espagnols Vélasquez ou Ribera, confèrent aux scènes une dimension sacrée. Henner est parvenu à rendre la nature humaine et divine du Christ.

JEAN-JACQUES HENNER, La Descente de croix, 1860 (© RMN-Grand Palais / T. Querrec)

En 1902, Henner peint un Christ mort étendu au pied de la croix et ajoute, à l’arrière-plan, des membres de sa famille (Madame Séraphin Henner, Eugénie Henner portant toutes les deux le voile alsacien du deuil ainsi que Jules Henner) dans l’attitude des donateurs. Il mêle ici, sans véritable hiérarchie, la sphère sacrée et la sphère profane. Cette oeuvre qui clôture le cheminement de la pensée de l’artiste illustre l’interpénétration,
fréquente dans la peinture religieuse du tournant du siècle, de la scène biblique et du quotidien.

« C’est la chose la plus
diffi cile en peinture de faire un Christ »

Jean Jacques Henner Christ

Avec Saint Sébastien, Henner franchit une nouvelle étape dans sa quête de l’absolu. Pour
cette oeuvre présentée au Salon en 1888, il néglige les éléments utilisés traditionnellement
pour illustrer le martyre : les flèches apparaissent discrètement en bas du tableau, il n’y a pas d’arbre et toute représentation de la souffrance est absente. Le paysage urbain qui servait de cadre à la scène, présent dans les premières études dessinées,
a disparu. Il laisse place à un fond sombre. Le corps du saint est simplement évoqué. Sa
forme est très synthétique, sans détails anatomiques.Il a perdu sa pesanteur et la lumière intense qui l’enveloppe accentue le caractère abstrait et anti-naturel de la scène, la projetant dans un au-delà rempli de mystères.
JEAN-JACQUES HENNER, Saint Sébastien, 1887-1888

texte et images coutoisie musée Jean Jacques Henner
Musée JJ Henner
43 avenue de Villiers
75017 Paris
01 47 63 42 73
publics@musee-henner.fr
www.musee-henner.frwww.henner-intime.fr (blog)
Sur votre téléphone portable avec l’application « oMusée »
Accès  Métro : Malesherbes (ligne 3), Monceau (ligne 2)
Bus : 30, 31, 94
Horaires
11h-18h, tous les jours sauf le mardi et certains jours
fériés
Nocturne jusqu’à 21h le premier jeudi du mois
Tarifs
Plein tarif : 5 €, 7 € (exposition + activités culturelles)
Tarif réduit : 3 €, 5 € (exposition + activités culturelles)
Gratuité : conditions applicables dans les musées
nationaux
Parcours-atelier de dessin pour les enfants :
6,50 € (tarif unique)
Réservation : publics@musee-henner.fr

« L’appel de la forêt »

Dans le cadre de l’exposition
« L’appel de la forêt », le Musée Würth vous invite à des ateliers plastiques proposés par l’artiste Marie Dréa.

Max Ernst

Le cycle comprend 4 rendez-vous.
Chaque atelier aborde un thème et une technique différente :
il est donc possible de s’inscrire à un ou plusieurs ateliers.
► Dimanche 18 novembre de 14h30 à 16h30
► Jeudi 29 novembre de 17h30 à 19h30
► Mardi 12 février de 17h30 à 19h30
► Jeudi 7 mars de 17h30 à 19h30
« L’arbre qui cache la forêt »… Cette expression est le point de départ des ateliers
qui invitent à s’approprier petit à petit des représentations possibles de la forêt.
Un arbre seul ne fait pas la forêt… Avec de l’encre ou de la couleur, avec la
technique du collage ou du frottage, il s’agit d’approcher le mystère de
la forêt. Espérer l’inespéré, faire des rencontres avec des hommes ou des animaux. Parcourir des fourrés et des clairières, interroger ses peurs et se souvenir de ses rêves d’enfant. Laisser passer les saisons, mais aussi les licornes.
Observation ou imagination : tous les chemins mènent en forêt… Laissez-vous surprendre par votre créativité et vivez une belle promenade artistique !
Marguerite Duras, Des journées entières dans les arbres
Jean Giono, L’homme qui plantait des arbres
Max Ernst, Les mystères de la forêt
► Les ateliers sont accessibles à un public adulte francophone
et germanophone et se déroulent dans la salle pédagogique du
musée.
► Tarif : 12 € par personne (le matériel est fourni et le billet donne
droit également à l’entrée au musée).
► Nombre de participants par atelier : 12 personnes (si le nombre
d’inscrits est insuffisant, le musée se réserve le droit de reporter
la séance).
► Inscriptions au 03 88 64 74 84 ou mwfe.info@wurth.fr

11 novembre et Poppy Day

Poppy Day

11 novembre et Poppy Day

Tinguely@Tinguely

Un nouveau regard sur l’oeuvre de Jean Tinguely
au Musée Tinguely, Bâle: 07 novembre 2012 – 30 septembre 2013

Jean Tinguely Dernière Collaboration avec Yves Klein, 1988 © Foto: Vera Isler / ProLitteris 2012

En seize ans, depuis son ouverture en octobre 1996, le Musée Tinguely a accueilli plus de cinquante expositions. Si l’on se souvient de Jean Tinguely comme du « Jeannot national » suisse, et d’une personnalité publique jadis très présente dans nos esprits, son oeuvre, avec le temps, reprend une place centrale dans le monde artistique actuel. Tinguely peut aujourd’hui être perçu comme l’un des principaux précurseurs sur la scène artistique internationale autour de 1960. C’est là l’occasion de placer cet artiste sous une lumière nouvelle et de donner une vue d’ensemble de son oeuvre. Parallèlement à la nouvelle présentation « Tinguely@Tinguely » sur plus de 3000 m2  sort un nouveau catalogue complet des oeuvres, qui présente les ajouts à la collection et le travail du Musée depuis 1996, et qui servira aussi bien d’ouvrage de référence pour les études futures sur Tinguely que de livre à feuilleter pour les amateurs de son art.

Jean Tinguely, Méta-Matic No. 6, 1959 51 x 85 x 48 cm Museum Tinguely, Basel

Cette exposition propose un survol complet de l’oeuvre de Tinguely et le présente comme novateur et découvreur majeur de l’art cinétique de la seconde moitié du XXe siècle. C’est au cours d’un élan créatif autour des années 1954-1955 que Tinguely inventa en peu de temps les ensembles d’oeuvres Méta-Herbins, Méta-Malevitch, Blancs sur blancs, ses premières Machines à dessiner et ses Volumes virtuels, révélant par leur mouvement, leur côté aléatoire et leur aspect actif des nouvelles formes dans l’art abstrait européen de l’après-guerre.Les Méta-Malevich, en tant que reliefs, semblent symboliser la représentation qu’avait Kasimir Malevitch de l’animation aéronautique et de l’abstraction du paysage à l’aide du cinétisme. Les Méta-Matics, ses machines à dessiner, sont une des réponses les plus subtiles et à la fois complexes au précepte de Walter Benjamin définissant « l’oeuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique ».
Le travail artistique de Tinguely a pris plusieurs tournures décisives. Elles témoignent de l’ouverture d’esprit avec laquelle il vivait sa créativité, participait au monde de l’art tout en contribuant à le former.
À partir de 1960, il commença à organiser des représentations et des happenings caractérisés par une esthétique « ferrailleuse » radicale, faite d’objets trouvés, redonnant une vie singulière et absurde, quoique souvent brève, aux déchets produits par la société de consommation.

Jean Tinguely, Ohne Titel, 1962 Baluba 219 x 86 x 64 cm Museum Tinguely, Basel © Foto: Christian Baur / Museum Tinguely, Basel©The Niki Charitable Art Foundation / ProLitteris 2012

Ses oeuvres d’art et activités autodestructrices, qui ont eu lieu à Paris, Londres, New York, Humlebæk, dans le désert du Nevada et autres lieux d’exposition, révèlent Tinguely comme appartenant à une jeune génération d’artistes performers néodadaïstes. Homage to New York (1960) constitue la toute première oeuvre autodestructrice : elle exprime de manière dramatique et spectaculaire le potentiel de destruction qui se ressentait, politiquement et socialement, pendant la Guerre froide. Study for an end of the World No. 2 (1962) renferme le principe de la mise en scène du paysage, que développera plus tard le Land Art.

Jean Tinguely, Study for an End of the World No. 2, in der Wüste von Nevada, 1962, Filmstill aus „David Brinkley’s Journal“, NBC, 1962

Les sculptures noires, apparues à partir de 1963, ont une nouvelle dynamique qui leur est propre. L’apparence de ces sculptures s’est voulue plus compacte et plus uniforme du fait de la peinture noire matte. Heureka, créée pour l’« Expo 1964 » à Lausanne, constitue une apogée de cette évolution. Les sculptures Eos, Bascule, Char, Santana et Hannibal sont autant de variations dans cette série d’oeuvres.

Jean Tinguely, Char MK, 1966/1967 204 x 350 x 90 cm Museum Tinguely, Basel, Donation Niki de Saint Phalle © Foto: Christian Baur / Museum Tinguely, Basel ©The Niki Charitable Art Foundation / ProLitteris 2012

Les travaux collectifs apparus dans les années 1960 ont eu une signification essentielle pour les oeuvres de Tinguely. Le Cyclope, créé entre 1971 et 1991 à Milly-la-Forêt (au sud de Paris), était le porte-étendard de ce que recoupe une oeuvre collective : il s’agit d’une réalisation commune de plus de 22 mètres de haut, placée sous le signe de l’amitié, et à laquelle ont participé plusieurs artistes amis de Tinguely, notamment Niki de Saint Phalle, Bernhard Luginbühl, Daniel Spoerri et Eva Aeppli.
Avec le fer, Tinguely a trouvé un matériau d’une très grande longévité et stabilité, même si ses réalisations thématisent la fugacité, ou du moins la fugacité de l’utilisation, de ce matériau dans les appareils productifs. L’antinomie entre les éléments stables et éphémères est soulignée de manière particulièrement poétique par les sculptures des fontaines. Le Fasnachtsbrunnen (1977) témoigne avec maestria de la capacité de Tinguely à soustraire momentanément à la pesanteur les jets d’eau et les fontaines, et de les utiliser pour dessiner des formes dans l’air. Chaque sculpture aquatique a sa propre identité, un rythme et une signature graphique propres. Ensemble, elles donnent lieu à une
« Wassermusik » teintée de théâtre et de parodie, qui se cristallise en hiver pour donner de grandioses sculptures de glace.

Les sculptures de Tinguely s’adressent à l’observateur à de multiples niveaux. Elles sollicitent simultanément plusieurs sens : la vue, l’ouïe, le toucher et parfois même aussi l’odorat. Les quatre machines sonores (1978-1985) constituent l’une des séries d’oeuvres d’art les plus protéiformes et emblématiques ; deux de ces gigantesques sculptures complexes sont exposées au Musée Tinguely : Méta-Harmonie II (1979), prêt de la Fondation Emanuel Hoffmann, et Fatamorgana Méta-Harmonie IV (1985), qui fait partie de la collection du Musée. La Grosse Méta-Maxi-Maxi-Utopia (1987) est également assimilée à la série des grandes sculptures aux effets acoustiques.
Elle est par ailleurs la seule de ces imposantes installations à être accessible au visiteur. Comme dans le film Les temps modernes de Charlie Chaplin, l’homme y devient partie ou produit de la machine et s’égare dans un labyrinthe mécanique composé d’engrenages. Grosse Méta-Maxi-Maxi-Utopia est une oeuvre théâtrale complexe qui met en lumière le penchant de Tinguely pour la performance artistique.
Tinguely avait de nombreuses passions et en vouait une particulière aux sports automobiles. Toute sa vie, il s’est passionné pour la fascination et la peur que ces sports suscitent, la relation marquée du sceau de la perfection entre l’homme et la machine, mais également le danger sous-jacent lié aux accidents, au chaos et à la mort pouvant survenir au prochain tournant. Son amitié avec le coureur automobile Jo Siffert lui a permis de se rapprocher de cet objet de fascination. Des années durant, son agenda personnel était programmé en fonction des courses de Formule-1, qui l’ont amené jusqu’au Japon ou en Afrique du Sud. Il était donc évident qu’il essaierait de restituer ces émotions dans son art. Le vaste engrenage de Klamauk (1979), qui dégage de la fumée en se traînant lentement, est à l’opposé du dynamisme de la voiture de course.
Tinguely est l’un des artistes les plus radicaux et les plus subversifs du XXe siècle. Nombreuses sont les questions existentielles que soulèvent ses oeuvres : la relation homme-machine, le travail collectif, la beauté et l’inutilité du mouvement, la sonorité, le bruit et la musique, les ombres chinoises, la légèreté et la lourdeur, la dissolution et le vide, les éléments et la remise en question du rôle de l’auteur, de l’observateur et de l’oeuvre d’art elle-même. C’est dans cette combinaison de légèreté, d’humour, d’ironie et de parodie que résident les principales qualités des oeuvres de Tinguely, lesquelles vont du dadaïsme inspiré par Duchamp à l’exubérance baroque, en passant par les abstractions géométriques et le cinétisme.

Jean Tinguely, Chaos No. 1 Briefzeichnung an Franz Meyer, 22.02.1974 24 x 32,5 cm Museum Tinguely, Basel, Donation Franz Meyer ©The Niki Charitable Art Foundation / ProLitteris 2012

Catalogue
Le catalogue »Tinguely@Tinguely« présente l’intégralité des sculptures, ainsi qu’un choix important de dessins et lettres-dessins. Il comprend également une biographie détaillée, un texte sur les actions et performances auxquelles Tinguely a participé, une étude sur les travaux de restauration des sculptures machines menés au Musée et un répertoire précis de documents et publications. Ce catalogue sera désormais l’ouvrage de référence pour tous les amateurs de Tinguely et de l’avant-garde européenne des années 1950–1960. Edition Kehrer, 552 pages, plus de 900 images, 58 CHF
Edition française (en janvier 2013) ISBN 978-3-9523990-3-3 / Edition anglaise ISBN 978-3-9523990-4-0  /Edition allemande ISBN 978-3-9523990-2-6
Pour petits et adultes à voir absolument
Images et  texte courtoisie musée Tinguely

Paul Durand-Ruel et le terrible Edgar Degas

Dans le cadre de l’exposition « Edgar Degas », la Fondation Beyeler propose une conférence en français de Caroline Durand-Ruel sur
« Paul Durand-Ruel et le terrible Edgar Degas ».
 

Edgar Degas – Le Petit Déjeuner à la sortie du bain, vers 1895−98
Pastel sur papier transparent rapporté, 122 x 92 cm
Collection privée

 
L’arrière-petite-fille du célèbre marchand d’art parisien, énergique défenseur de Degas, parle des relations de l’artiste avec la maison Durand-Ruel et évoque quelques figures de grands collectionneurs de travaux de Degas ainsi que plusieurs œuvres majeures découvertes dans l’atelier de l’artiste après sa mort, et vendues par la suite.
Le premier contact entre Edgar Degas et Paul Durand-Ruel remonte à 1872. Malgré le caractère parfois ombrageux de l’artiste, le marchand d’art et ses fils réussissent à préserver cette relation pendant de nombreuses années. La galerie organise en 1892 la première exposition individuelle d’œuvres de Degas à Paris, où le public peut découvrir, avec des réactions mêlées, une sélection de ses monotypes en couleurs de paysages réalisés à partir de 1890. L’exposition « Edgard Degas » de la Fondation Beyeler réserve toute une salle au motif des paysages de l’œuvre tardive de Degas, présentant ainsi une douzaine de monotypes provenant de collections particulières et de musées internationaux. 
 
Edgar Degas portrait

Caroline Durand-Ruel a travaillé aux côtés de son père, après la mort duquel elle a dirigé la galerie pendant 20 ans. Dans le cadre d’un colloque, elle a publié des lettres de Degas conservées dans les archives de la galerie. Elle a également rédigé plusieurs articles à l’occasion d’expositions internationales, dont celles consacrées à Sisley au Musée d’Orsay et à la Collection Havemeyer également au Musée d’Orsay, à Théo van Gogh au Van Gogh Museum d’Amsterdam ainsi qu’à Monet à la Fondation Gianadda.
Il est possible de visiter l’exposition « Edgar Degas », en place jusqu’au 27 janvier 2013, avant la conférence. Après avoir tourné le dos à l’impressionnisme vers 1880, Edgar Degas a atteint le sommet incontesté de sa création dans son œuvre tardive pleine d’audace et d’originalité. La vaste exposition de la Fondation Beyeler présente ses célèbres représentations de danseuses, ainsi que des nus féminins, des cavaliers et des paysages. On peut y voir environ 150 peintures, pastels, sculptures, dessins, gravures et photographies provenant de collections publiques et privées du monde entier.
Programme :
Cette manifestation se déroule le 7 novembre 2012 de 18h30 à 20h00 à la Fondation Beyeler.
Tarif :
Manifestation gratuite pour les visiteurs du musée.
Cette conférence est organisée en collaboration avec l’Alliance Française de Bâle.

Sommaire d'octobre 2012

Toscane

01 octobre 2012 : Frantisek Zvardon au Lézard à Colmar
02 octobre 2012 : Edgar Degas l’œuvre Tardive
03 octobre 2012 : Photographes en Alsace 2012
08 octobre 2012 : Philippe Pasqua à la Fondation Fernet Branca
10 octobre 2012  : Camille Corot – La nature et le rêve
15 octobre 2012 :  Annette Messager – Continents Noirs au MAMCS
19 octobre 2012 :  « L’Art, c’est quoi ? 27 questions, 27 réponses »
26 octobre 2012 :  Balade d’automne

Balade d'automne

Si vous me cherchez je suis quelque part par ici
 

 
 

« L’Art, c’est quoi ? 27 questions, 27 réponses »

«L’Art, c’est quoi ? »: une nouvelle publication de la Fondation Beyeler donne, par le mot et par l’image, des réponses accessibles à tous.

L'art c'est quoi ? ISBN Fondation Beyeler: 000-3-905632-96-9 (D) / 000-3-905632-97-7 (F) / 000-3-905632-99-3 (E) / 000-3-905632-98-5 (I)

En 216 pages, « L’Art, c’est quoi ? 27 questions, 27 réponses » propose une introduction divertissante au monde de l’art. 27 questions directes, surprenantes et pleines d’humour trouvent des réponses claires et aisément compréhensibles. À travers des clichés exceptionnels, le célèbre photographe Andri Pol a visualisé la rencontre entre l’homme et l’art en différents lieux artistiques. Cet ouvrage a pour objectif de faciliter l’accès à l’art des jeunes et des adultes intéressés.

Des jeunes dessinent le Porte-bouteilles de Marcel Duchamp au Philadelphia Museum
of Art © Photo: Andri Pol
Qu’est-ce qui fait de quelque chose une oeuvre d’art? Quand une oeuvre ne lui plaît pas, que fait l’artiste ? Est-ce qu’Andy Warhol aimait la soupe à la tomate? Pourquoi l’art est-il si intéressant ? Les graffitis est-ce que c’est de l’art? Pourquoi la plupart des artistes célèbres sont-ils des hommes ? À quoi ressemblerait la vie si l’art n’existait pas ? L’équipe de Médiation artistique de la Fondation Beyeler a préparé cette publication en collaboration avec des jeunes et a rassemblé leurs questions personnelles sur le thème de l’art. Ce livre offre des réponses facilement intelligibles aux 27 questions les plus fréquentes, et les plus captivantes.

Jeune homme devant Le lion, ayant faim, se jette sur l’antilope (1898/1905) d’Henri Rousseau à la Fondation Beyeler, Riehen / Bâle
© Photo: Andri Pol
«L’Art, c’est quoi? 27 questions, 27 réponses» amène le lecteur à l’art par les voies les plus diverses. On a également interrogé sur leur rapport personnel à l’art des artistes connus, un restaurateur, une organisatrice d’expositions, un directeur de musée, un galeriste, un assureur d’art, une enseignante d’art, un commissaire-priseur et le principal responsable culturel de Suisse. Parmi ces spécialistes figurent des personnalités comme John Armleder, le conseiller fédéral Alain Berset, Bice Curiger, Sam Keller, Elodie Pong, Simon de Pury ou Ivan Wirth. Ce livre donne également la parole à des jeunes qui posent un regard sans préjugé sur la question-titre «L’Art, c’est quoi?»

Visiteuse devant Untitled (Red, Orange) (1968) de Mark Rothko
© Photo: Andri Pol
39 photographies d’Andri Pol immortalisent des instants de rencontre entre l’homme et l’art. Elles montrent les effets qu’exerce l’art, ainsi que ses incidences sur notre vie. La maquette très esthétique de ce livre, parfaitement en harmonie avec son contenu, a été conçue par Müller + Hess. En plus du soutien généreux qu’elle a accordé à ce projet, l’UBS encourage t sa diffusion en tant que Partenaire de la Médiation artistique pour les familles et les jeunes.
Des visiteuses regardent la sculpture de Jeff Koons Michael Jackson and Bubbles (1988) à la Fondation Beyeler, Riehen / Bâle
© Photo: Andri Pol
Cette publication est éditée en allemand, en français, en italien et en anglais. Elle est disponible à partir de la mi-octobre 2012 en librairie ainsi qu’à la boutique de la Fondation Beyeler Riehen / Bâle.
La présentation du livre a lieu le dimanche 21 octobre 2012 de 16 à 18 heures dans le cadre de la Journée familles à la Fondation Beyeler.
Références
Titre : « L’Art, c’est quoi ? 27 questions, 27 réponses »
Format : 170 x 130 mm, 216 pages, 39 illustrations
Date de parution : disponible à partir de la mi-octobre 2012 en allemand, français, italien, anglais.
Editeur scientifique : Fondation Beyeler, Riehen/Bâle
Auteurs : Stefanie Bringezu, Daniel Kramer, Janine Schmutz Photos: Andri Pol
Maquette : Müller + Hess
Editeur : Hatje Cantz
ISBN Fondation Beyeler: 000-3-905632-96-9 (D) / 000-3-905632-97-7 (F) / 000-3-905632-99-3 (E) / 000-3-905632-98-5 (I)
ISBN Editeur: 978-3-7757-3526-1 (D), 978-3-7757-3528-5 (F), 978-3-7757-3527-8 (E)
Renseignements :
Fondation Beyeler, Beyeler Museum AG, Baselstrasse 77, CH-4125 Riehen
Heures d’ouverture de la Fondation Beyeler : tous les jours de 10h00 à 18h00, le mercredi jusqu’à 20h00.
 

Annette Messager – Continents Noirs au MAMCS

Annette Messager, Continents Noirs au MAMCS
commissaire : Joëlle Pijaudier-Cabot, conservatrice du patrimoine, Directrice des Musées de la Ville de Strasbourg

Annette Messager - Le Miroir aux Alouettes2010 courtesy Marian Goodman NY

Un artiste doit-il être humain ?
Telle est la question en tête de la préface du livre d’artiste (éditions Xavier Barral) qui accompagne cette exposition et édité pour l’occasion. Norman Spinrad, auteur de science fiction, choisi par Annette Messager parle de « neotoma et l’oiseau jardinier »
Pour des raisons qui ne semblent pas motivées par le besoin de se nourrir, le neotoma accumule des petits bouts de détritus pris au hasard, capsules de bouteilles, paquets de cigarettes vides, morceaux de verre brisé, fragments de journaux, il les entrepose tel un « trésor » dans son terrier. Les oiseaux jardiniers, comme le rongeur, rassemblent eux aussi des objets sur le sol des forêts. Cailloux colorés, plumes, fruits, fleurs, ne sont pas considérés, comme, par l’œil humain, comme des détritus.
L’oiseau dispose dans une esthétique pensée et consacre son temps à arranger ses acquisitions, dans quelques assemblages différents, dont chacun sera une création unique. Son œuvre achevée il entame sa parade nuptial pour attirer la femelle.
Annette Messager, femme procède ainsi, picore dans la sphère de la grande culture et de la culture populaire, même pornographique, les comtes, les comics, les dessins d’enfants, les photographies, les animaux et les oiseaux empaillés, les mots, dans l’environnement humain.
Elle déploie dans sa palette artistique, tout ce qui a attiré son œil, qui est resté dans sa mémoire, son subconscient et le restitue en un schéma délibéré, afin de produire des effets et des réflexions sur la conscience de l’observateur.
Annette Messager Désir 2009 Courtesy Marian Goodmann NY

C’est un hôte étrange, un pantin géant, blanc, gonflé par l’action d’une soufflerie, qui accueille le visiteur à l’abord du musée, ballotté, animé de mouvements convulsifs et déstructurés, il se cogne aux murs, comme emprisonné. A l’étonnement amusé de sa découverte, succède bientôt un sentiments diffus de malaise, au spectacle des combats dérisoires de cet avatar d’un héros kafkaïen. Le ton est donné.
Annette Messager Jalousie /Love 2010 Courtesy Marian Goodmann Collec. de l'artiste

Le parcours de l’exposition s’organise en plusieurs séquences, à la manière d’un récit dont la tension dramatique s’intensifie au fil de la progression du spectateur. Il s’ouvre sur
 Motion-Emotion, 2011-2012, grande installation animée présentée lors de la Triennale de Paris. Elle est composée pour l’essentiel d’un ensemble de vêtements, ainsi que de déchets de plastique et de pantins suspendus, gonflés et animés par le souffle d’une batterie de ventilateurs. Ce modeste dispositif donne vie à une étrange sarabande chamarrée, joyeuse et grinçante à la fois, où il est question de sensibilité féminine désorientée, d’insoutenable légèreté de l’être ; l’inquiétude dégagée par l’œuvre est allégée par l’envoûtement de la chorégraphie et par quelques clins d’œil à la robe soulevée de Marilyn, dans
« 7 ans de réflexion » ou à la farce ubuesque de Jarry.
Depuis une dizaine d’années déjà, l’œuvre d’Annette Messager est envahie d’obsessions de plus en plus inquiétantes et de tensions existentielles qui cèdent progressivement le pas à l’humour léger et joueur avec lequel elle touchait depuis ses débuts aux réalités les plus graves. Avec l’exposition Continents noirs, cette tendance s’affirme plus encore, et l’on se trouve entraîné dans un étrange voyage, à la découverte d’un univers de science-fiction, un monde entièrement noir, où l’on découvre deux grandes installations fortement théâtralisées, ponctuées d’œuvres de format plus modeste : des mots écrits en filets, tels Chance, Désir, ou Jalousie, dont la puissance des sentiments qu’ils suggèrent résonnent dans leur texture matérielle qu’elle met en regard avec le Miroir aux Alouettes; un ensemble de dessins animés de mots, coulures et silhouettes noires évoquent un grouillement fantasmagorique ; quelques objets sculpturaux qui travestissent dans un esprit de jeu et de dérision le quotidien le plus banal, pour mieux l’épingler, l’Opération des peluches et son mètre ruban, Les 7 balais, recouverts de loups noirs, masques qui se trouvent en face de la Mariée, (Just Married) faite d’une robe en voile et d’un balai.
« Du balai » dit-elle en riant, puis elle continue, le continent noir n’est-il désigné par Freud, comme le sexe de la femme ?

Annette Messager La Petite Ballerine 2011 collection privée

La Petite Ballerine, même le tutu de son passé de danseuse est noir, c’est le pantin du ventiloque qui y git sous son masque rouge. Plus loin avec le même tutu noir, il est accroché dans le dos de sa mère noire, heureux sans son masque rouge.
Il y a aussi Mickey chevauché par une souris, (Mickey chevauche une souris) lardé par des instruments, comme si les picadors lui avaient fait un sort. On fait on ne sait pas qui chevauche l’autre.
L’œuvre éponyme, Continents noirs, nous fait pénétrer dans un monde pétrifié et carbonisé, un univers urbain d’après la catastrophe, éruption volcanique ou explosion nucléaire, dont les résidus miniaturisés flottent au dessus de nos têtes, agglutinés en des sortes d’îlots volants, lointainement inspirée de Swift dans les Voyages de Gulliver. Au sein de ce monde à l’envers, trois ampoules, en un balancement régulier, rythment l’inéluctable du temps ; elles dessinent sur les murs des ombres menaçantes, dont les contours indécis, transformant ces conglomérats volants en monstres dont les silhouettes évoquent le monde animal ou minéral, suscitent stupeur et effroi.
Annette Messager Sans légende 2012 courtesy Marian Goodman NY collec. de l'artiste

La vaste installation Sans légende nous projette à nouveau dans un monde carbonisé de vestiges miniaturisés, disposés cette fois au sol : réalisés dans un matériau noir et mat, des formes géométriques simples et énigmatiques, des fragments architecturaux, des objets ordinaires, des jouets à l’abandon viennent envahir, étouffer des fragments de globe terrestre en textile, qui peinent à se gonfler, en un mouvement de respiration entravé.
Dans une ambiance évoquant celle de Metropolis, l’ombre projetée d’une grande horloge égrène dérisoirement le temps sur cet univers figé. Mais la gravité de ce spectacle et les terreurs qu’il suggère sont mises à distance, comme exorcisées par l’humour dont l’artiste anime ces gros jouets échoués du monde de l’enfance avec l’esprit de jeu et la poésie tendre et grinçante qui lui sont familières.
L’exposition se clôt sur une image mélancolique, le mouvement d’une vague faite d’un film plastique transparent qui vient recouvrir, comme un voile léger, les résidus d’un monde disparu, évoquant la plage de Berck de sa jeunesse.
Les grandes installations conceptuelles occupent quelques salles du rez de chaussée du MAMCS jusqu’au 3 février 2013

Annette Messager Chance 2011 courtsey Marian Goodman NY collec. de l'artiste

 
 
visites commentées en français les jeudis à 12 h 30 les dimanches à 11 h
visites commentées en allemand les samedis à 11 h ( 20/10-24/11-8/12-26/1/13)
Une heure une oeuvre le 7 décembre
Chance, 2011 ou la place des mots dans l’oeuvre d’Annette Messager
Le temps d’une rencontre
Le vendredi 18 janvier 12 h 30
Parcours de l’exposition en compagnie d’Annette Messager
photos  et vidéo de l’auteur courtesy MAMCS