Carl Cheng : Nature Never Loses

Au Musée Tinguely jusqu’au 10 mai 2026 
L’exposition est organisée par The Contemporary Austin en partenariat avec l’Institute of Contemporary Art, University of Pennsylvania, Philadelphie ; Bonnefanten, Maastricht ; le Musée Tinguely, Bâle et l’Institute of Contemporary Art, Los Angeles. 
Commissaires : Carl Cheng: Nature Never Loses est conçue par Alex Klein, curatrice en chef et directrice des affaires curatoriales, The Contemporary Austin, assistée de Rachel Eboh, curatrice auxiliaire, The Contemporary Austin, et Andres Pardey, vice-directeur et conservateur, Musée Tinguely.

L’exposition Nature Never Loses met en lumière six décennies de l’œuvre visionnaire et inclassable de Carl Cheng. Né à San Francisco en 1942, l’artiste vit et travaille à Santa Monica. Il a étudié les arts plastiques et le design industriel, puis commencé sa carrière artistique au cours des années 1960, sur fond de troubles politiques et de scène artistique interdisciplinaire, auxquels s’ajoutent alors le développement fulgurant de l’industrie aérospatiale amorcée après-guerre et un paysage en pleine mutation. Cette présentation offre la vision la plus complète à ce jour de l’œuvre intégrale de Cheng, dévoilée pour la première fois à Bâle après avoir été présentée aux États-Unis et aux PaysBas. Du 3 décembre 2025 au 10 mai 2026, le Musée Tinguely expose, outre ses premières sculptures photographiques, les Art Tools, qu’il a créés et avec lesquels il élabore des œuvres éphémères, et ses machines nature, qui anticipent un monde artificiel, façonné par l’humain.

Une documentation exhaustive est consacrée aux interventions spectaculaires dans l’espace public, telles que le Santa Monica Art Tool (1983-1988), à savoir un rouleau tiré sur le sable par un tracteur et créant l’empreinte tridimensionnelle d’une ville miniature, que Cheng a appelée Walk on LA.

John Doe Co

Entre 1966 et 1970, Cheng fonde son atelier sous le nom de John Doe Co. Cette démarche, initialement motivée par des raisons pratiques, entend railler la marchandisation de l’art et l’image de marque de l’artiste, tout en critiquant la culture d’entreprise et la discrimination dont il a été victime en tant qu’Américain d’origine asiatique pendant la guerre du Vietnam.
Fortement influencé par Marcel Duchamp et son alter ego Rrose Sélavy, Cheng est séduit par l’anonymat et le potentiel imaginatif que celui-ci permet, sous le nom de John Doe Co.,
Ainsi nommé John Doe Co., il crée des « produits » sculpturaux qui reflètent sa conception de la technologie comme outil artistique mais aussi son scepticisme face aux notions néolibérales de progrès qui ont façonné le marché de l’art et l’industrie technologique.


La générosité, l’irrévérence et les facéties qui imprègnent l’œuvre de Cheng vont de pair avec son attrait pour les procédés et matériaux organiques ainsi que son engagement à créer dans l’espace public. Cheng n’a cessé de sonder ce qui a trait à l’action naturelle et à l’impact de l’extraction par les humains sur l’environnement. Ses fréquentes déclarations, à la fois humoristiques, inquiétantes et pleines d’espoir, se résument ainsi :

« la nature ne  perd jamais », « la nature gagne toujours »,
« la nature est tout ». 

La photographie comme outil

Pour Carl Cheng, la photographie est à la fois un dispositif de cadrage et un outil artistique lui servant à extraire des images de leur contexte. Cette approche lui vient de ses études à la Folkwang Hochschule d’Essen, en Allemagne (1964-1965), et à l’UCLA (licence 1959-1963 et master 1965-1967), où il a suivi une formation interdisciplinaire, influencée par le Bauhaus et mêlant art et industrie. À l’UCLA, Cheng a étudié auprès de Robert Heinecken, fondateur
du programme de photographie dont l’approche était ouverte et expérimentale.

Ce mode de pensée, conjugué au savoir de Cheng en dessin industriel – il a aussi brièvement travaillé comme maquettiste dans le bureau des designers Charles et Ray Eames –, lui inspire alors ses premières séries, telles les photographies en plastique moulé, et continue d’alimenter son intérêt croissant pour les médias à base d’objectif.

« Mon travail prend en compte l’érosion, l’obsolescence, l’usure, la dégradation.
C’est une partie du processus global, rien n’est permanent… ».
Carl Cheng

Processus naturels et machines nature

Dans les années 1960, les préoccupations artistiques de Cheng semblent anticiper la prise de conscience croissante des questions environnementales et ce qui sera plus tard, dans les années 2000, la notion d’anthropocène (utilisée pour décrire l’ère géologique actuelle façonnée par l’activité humaine et son impact sur l’atmosphère et le paysage). Cheng a commencé très tôt à envisager les objets fabriqués par les humains et devenus inutiles (exemple, un grille-pain cassé) comme des « roches humaines », observant que, dans la mesure où ils sont composés de minéraux et de produits chimiques, ils font également partie de la nature.

Parallèlement à des expériences, qui exposent des
formes sculpturales produites en atelier à des conditions d’usure ou d’érosion, il a également créé des œuvres à partir de matériaux organiques – peaux de lézard ou cactus –, et a suivi parfois sur des dizaines d’années des processus de croissance et de décomposition comme autant de méthodologies artistiques. Cheng a poursuivi ces méthodes dans des sculptures qu’il a baptisées machines nature, à savoir de nouveaux produits qu’il a conçus pour reproduire des phénomènes naturels et renverser les notions communes de statut
d’auteur et de geste artistique.

Voyages et spécimens

Les voyages que Cheng entreprend au début des années 1970 avec sa compagne, la graphiste Felice Mataré, influencent profondément sa vision artistique. Vivre et voyager au Japon, en Indonésie, en Inde et autres pays asiatiques transforment son regard sur l’objet, sur les modes de création occidentaux, sur le statut d’auteur et le public. Engagé dans un processus de désapprentissage, Cheng commence alors à remettre en question les hiérarchies entre art, artisanat et commerce, de même que l’insularité des musées. Cette profonde remise en question finit par nourrir son intérêt pour l’art public. Son mode de vie itinérant l’amène également à produire des œuvres de plus petite taille qu’il peut rapporter à Los Angeles pour ensuite les intégrer dans des projets plus vastes. Parmi eux figurent des « spécimens » organiques présents dans
des œuvres comme Art Medicine Kit et des petites sculptures insaisissables, dites « outils émotionnels ».

« N’importe quoi peut être transformé en artefact, en relique. Il n’y a pas de gaspillage. Tout trouve sa place. »
Carl Cheng

Outils artistiques (Art Tools)

Les outils artistiques (Art Tools), instruments alternatifs
pour la création artistique, constituent l’une des principales gammes de produits de John Doe Co. Cheng utilise ces « outils », qui sont des dispositifs mécaniques durables, pour créer des compositions éphémères telles que des coulures de cire ou de peinture, ou des dessins au sable. L’invention de ces nouvelles méthodes de création s’est imposée en réponse à la préférence habituelle accordée aux outils comme les ciseaux ou le pinceau par rapport aux alternatives technologiques contemporaines.

Si les premiers outils de Cheng sont simples et de petite taille, ces prototypes rudimentaires deviennent finalement des appareils motorisés sophistiqués et de vastes installations
de la taille d’une salle.


Bien que Cheng ait intégré ensuite de nouvelles technologies à chaque modèle de ces produits, il préfère éviter les systèmes automatisés et informatisés qui pourraient compromettre sa capacité à utiliser et entretenir les machines lui-même. Ces outils artistiques témoignent ainsi de son approche de la technologie, à la fois comme un ensemble de restrictions et un espace de créativité, mais aussi de sa conviction selon laquelle nous devons développer de nouveaux outils et technologies formels pour des futurs encore inimaginables

Installations et projets artistiques publics

Après ses voyages en Asie dans les années 1970, Cheng renonce à exposer des objets isolés dans des galeries d’art habituelles, préférant créer des installations cinétiques à grande échelle et concourir pour des commandes d’art public dans le cadre du « 1 % artistique ».
Ces programmes, adoptés par de nombreuses villes américaines dans les années 1960, allouent à des projets artistiques publics 1 % du budget de chaque projet de développement.


De nouveaux besoins voient le jour qui confèrent aussi à l’art une signification nouvelle dans l’espace public à travers le pays. En 1979, peu après la création du Natural Museum of Modern Art qu’il a lui-même lancé, Cheng reçoit sa première commande officielle d’art public pour Seattle Underwater.
La formation de Cheng en design industriel lui permet alors d’acquérir les compétences nécessaires à l’élaboration de propositions convaincantes et concrètes, et son approche expérimentale de la création artistique renforce sa capacité à aborder toute une variété de matériaux et de facteurs environnementaux. Cheng considère ses projets artistiques publics comme l’opportunité de travailler à plus grande échelle et de toucher un public plus
large. Il les perçoit également comme une exploration approfondie de ce qu’il appelle l’« érosion humaine ».


Pour Cheng, la dégradation de plusieurs de ses projets publics, due
au vandalisme ou au manque d’entretien, ainsi que le caractère éphémère des œuvres réalisées à partir de matériaux organiques ou naturels, sont autant de métaphores de la précarité d’un climat et d’un paysage irrémédiablement modifiés par l’humain et ce qu’il a bâti.

Informations pratiques

Musée Tinguely
 Paul Sacher-Anlage 1 | 4002 Bâle
Heures d’ouverture :
mardi– dimanche 11h-18h, jeudi 11h-21h
Site Internet :
ww.tinguely.ch
Depuis la gare SBB
tram n°2 jusqu’à Wettsteinplatz, puis bus 31 ou 38 arrêt Musée Tinguely
Réseaux sociaux : @museumtinguely | #museumtinguely | #natureneverloses |
#carlcheng | @carlfchengjohndoecompany | www.johndoecompany.com

Le souffle de la subsistance – Regionale 26 suite

du 27.11.25 au 4.01.26 à La Filature, Scène nationale
du 28.11.25 au 11.01.26 à La Kunsthalle

L’exposition s’inscrit dans le cadre de la Regionale 26, une manifestation réunissant 20 institutions en Allemagne, en France et Suisse et visant à mettre en lumière la production artistique contemporaine de la région tri-rhénane.

Les artistes exposés

 Clara Silvina Álvarez, Boglárka Balassa, Pauline Beck,
Valentine Cotte, Arthur Debert, Juliette Dignat, Eddie de Goër,
Sarai Duke Rose, Mathis Esnault, Yoshikazu Goulven Le Maître,
Claire Hannicq, Zoé Joliclercq, Elisa Lohmüller, Jules Maillot,
Elise Planhard, Naomé Nazire Tahmaz, Hélène Thiennot.
Commissariat : Licia Demuro.

Emmanuelle Walter (La Filature)- Licia Demuro -Sandrine Wymann (la Kunsthalle)

Oeuvres exposées à la Filature
Si vous souhaitez plus de renseignements sur les oeuvres c’est ici

Informations pratiques

La Filature, Scène nationale de Mulhouse
Mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi 13h – 18h
Dimanche 14h – 18h + soirs de représentation
Fermé du 24.12 au 5.01 inclus (excepté 31.12 & 1.01)

Jeudi 4.12 à 12h30
Visite Club sandwich à La Filature

Le souffle de la subsistance – Regionale 26

du 27.11.25 au 4.01.26 à La Filature, Scène nationale
du 28.11.25 au 11.01.26 à La Kunsthalle

L’exposition s’inscrit dans le cadre de la Regionale 26, une manifestation réunissant 20 institutions en Allemagne, en France et Suisse et visant à mettre en lumière la production artistique contemporaine de la région tri-rhénane.

Les artistes exposés

 Clara Silvina Álvarez, Boglárka Balassa, Pauline Beck,
Valentine Cotte, Arthur Debert, Juliette Dignat, Eddie de Goër,
Sarai Duke Rose, Mathis Esnault, Yoshikazu Goulven Le Maître,
Claire Hannicq, Zoé Joliclercq, Elisa Lohmüller, Jules Maillot,
Elise Planhard, Naomé Nazire Tahmaz, Hélène Thiennot.
Commissariat : Licia Demuro.

Emmanuelle Walter (La Filature)- Licia Demuro -Sandrine Wymann (la Kunsthalle
Standardisés et prêts à l’emploi, nos environnements  quotidiens si proches et intimes restent pourtant hermétiques. La société industrialisée fait planer
l’anonymat et l’uniformisation sur nos réalités domestiques. De quoi et par qui sont faits ces objets, les surfaces et les matières qui nous entourent, et que
l’on utilise et manipule tous les jours ?

Désormais située hors champ, la fabrique du quotidien est confiée à des spécialistes. L’économie capitaliste leur a délégué le soin de nous nourrir, de coudre nos vêtements, de bâtir nos maisons et de se préoccuper de nos proches. Résultat, nous oublions la matérialité qui nous fait vivre. Comment nous ré-ancrer à ce quotidien qui se dérobe et l’appréhender à nouveau en tant que
« milieu de vie au sein duquel l’humain coexiste avec d’autres êtres » ?

C’est à partir d’une exploration proposée par la sociologue Geneviève Pruvost dans son ouvrage Quotidien politique (La Découverte, 2024), que  l’exposition souhaite donner la voix aux artistes qui tournent leur regard vers tout ce qui peuple leurs espaces ordinaires, exerçant un régime d’attention et de présence renouvelé, situé hors des réflexes de la consommation. Iels se plongent alors dans des gestes intuitifs, infiltrent les savoir-faire anciens avec la connaissance actuelle, en se confrontant aux matières disponibles dans leur lieu de vie et de travail immédiat, souvent frugal. Leurs expériences sensibles de ce quotidien aux prises avec nos besoins vitaux se transforment en moments de partage et d’exploration poétique au cœur du vivant, tout en venant alimenter
le souffle de la subsistance et par ricochets, celui de la résistance aux diktats du consumérisme.

Oeuvres exposées à la Kunsthalle

Si vous souhaitez plus de renseignements sur les oeuvres c’est ici

Informations pratiques

SA. 6 DÉC.
16H Visite commentée
entrée libre
JE. 11 DÉC.
12H15 Kunstdéjeuner
visite commentée de l’exposition suivie d’un déjeuner
participation de 10€ pour le repas · sur inscription au 03 69 77 66 47

SA. 20 DÉC.
Performances des artistes de l’exposition
sous la forme d’activation d’œuvres dans le cadre
du programme « Borders are Boring » avec Motoco
15H Mathis Esnault
De la ronce à l’ortie
narration déambulatoire au sein de l’exposition
15H45 Zoé Joliclercq et Danaé Viney
Les Jardins Sangliers
performance culinaire, narrative et participative avec
dégustation de mets gallo-romains
17H Valentine Cotte
Théière d’adelphité
performance participative et partagée
SA. 10 JANV.
16H Visite commentée
entrée libre

SUR RENDEZ-VOUS
Visites guidées
à partir de dix personnes
infos, réservations : edwige.springer@lafilature.org ou 03 89 36 28 34

La Kunsthalle Mulhouse
Centre d’art contemporain
La Fonderie
16 rue de la Fonderie
68093 Mulhouse Cedex
Entrée par le parvis de la Fonderie

A suivre les oeuvres exposées à la Filature

Edition limitée, gravures et poésie chez Valérie Cardi

C’est ce samedi 29 novembre 2025 à 16 h, jusqu’au 20 décembre, a eu lieu le vernissage
« Edition limitée » Gravures à la Galerie Valérie Cardi


C’est en présence de la Maison Alsacienne de la poésie et de ses poètes,
Elisabeth Brucker, Thierry Crépin-Leblond, Tristan Colovray, Françoise Urban-Menninger(vidéo)
que l’on a pu admirer le travail des artistes graveurs :

Frédécic Klein
au premier regard la lumière nait du contraste entre la force du noir
et la pureté du blanc

Mina Mond
Invitation dans son monde où se mêle actualité, hermétisme, alchimie,
et folklore

Daniel Tiziani
Travail de mémoire, les bornes, les multiples, les plis, les images imprimées

Henri Walliser
Son travail se rattache au Pop Art, dans la mesure où il est jeune, spirituel sexy, s’inspire des maîtres

Les poètes

Tristan Colovray, Françoise Urban-Menninger
Informations pratiques

Galerie Valerie Cardi
55 rue de Pfastatt Bât 33
68200 Mulhouse
+33 (0)6 86 66 73 41
galerie.valeriecardi.com

Horaires
du mardi au vendredi de 15 h à 18 h et sur RDV
Le samedi 6 décembre, journée poétique pour enfants et adultes,
avec  Paul Bocognani, Jean Christophe Meyer et Sandy Bory

Le samedi 13 décembrejournée poétique avec 
Elisabeth Brucker, Damienne Derreumaux et Alain Lincker

photo 2 Galerie Murmure

Sommaire du mois de novembre 2025

30 novembre 2025 : Edition limitée, gravures et poésie chez Valérie Cardi
15 novembre 2025 : MULHOUSE GRAVURE 2025
15 novembre 2025 :  la 29e édition de la Foire d’Art Contemporain ST-ART 2025
8 novembre 2025   : Visite – Dégustation « Art et vins d’exception »
1 novembre 2025    : Talents Contemporains 13e Edition Métamorphose

MULHOUSE GRAVURE 2025

En partenariat avec Mulhouse Art Contemporain et la HEAR Mulhouse.

Jusqu’au 10 janvier 2026 à la bibliothèque Grand’Rue

Un panorama de l’estampe contemporaine à Mulhouse et environs.

La gravure, et plus généralement l’estampe, est un mode d’expression singulier dans le champ de l’art contemporain. Une impression sur papier (ou autre support) à partir d’une matrice gravée, entaillée, dessinée, etc et encrée.

17 artistes de Mulhouse et de sa région vous présentent leurs dernières créations dans le domaine de l’estampe, toutes techniques confondues (gravure sur métal, bois, linoléum, lithographie, sérigraphie…) et parfois combinées, pour des multiples épreuves, ou parfois uniques. Un terrain d’expression et d’expérimentation particulièrement fertile sur notre territoire.
Vidéo

Les artistes

Nicola Aramu, Paul Beranger, Jim Ceneda, Didier Clad, Daniel Clochey, Diana Hart, Francis Hungler, Hyesung Jung, Jean-Louis Kuntzel, Dominique Lentz, Shohyung Park, Mitsuo Shiraishi, Raymond Stoppele, Daniel Tiziani, Henri Walliser, ainsi que Ehsan Jafari-Tirabadi et Rachel Zilberfarb (HEAR Mulhouse).

                                               Jachère 2023

Cette exposition est également l’occasion de rendre hommage à l’oeuvre si profonde de Daniel Clochey, lui qui a longtemps enseigné la couleur et la gravure à l’Ecole d’art de Mulhouse, initiant et formant de nombreux élèves.
Que cette exposition à laquelle il se réjouissait de participer, lui soit dédiée, et que ses gravures toute en délicatesse et en retenue, comme hors du temps, continuent à nous émouvoir.
(extrait  Laure Houin, adjointe au Maire déléguée aux bibliothèques, au patrimoine culturel, aux musées, à la langue et à la culture régionales.

La bibliothèque Grand’Rue conserve ainsi une vaste collection historique, dans son cabinet des estampes, mais a également acquis des œuvres contemporaines, réalisées par des artistes de la région. Et les liens entre Mulhouse et la gravure, au sens large, ne s’arrêtent pas là, avec une formation dédiée au sein de la Haute Ecole des Arts du Rhin (HEAR), et de nombreuses manifestations organisées au fil des ans : Biennales européennes de la gravure (entre 1974 et 1986), expositions de la Société Godefroy Engelmann, de l’AMC ou de l’Artothèque…

« L’objectif est de pointer notre regard sur l’actualité de cette forme d’art très ancienne, explique Dominique Bannwarth, président de Mulhouse Art ContemporainÀ l’ère du numérique et de l’IA, la gravure interroge la notion de reproduction des œuvres et maintient un geste un peu premier et une vraie valeur artistique. Ce n’est pas un art moyen, mais un médium qui garde toute sa pertinence et sa force. Parfois perçu comme élitiste, l’art contemporain est, au contraire, un moyen de titiller la curiosité de tous, de partager et d’échanger autour de l’art, dans tous les lieux où c’est possible. »

Nicola Aramu
Atlantis 2024
www.nicolaaramu.com

Paul Béranger
Laterre ne fait que recouvrir votreciel 2023
www.paul-beranger.fr

Jim Ceneda
Gazanica I 2025

Didier Clad
Ombre 1 2025
www.didier-clad.fr

Diana Hart
sans titre


Francis Hungler
Apparition de Théodore Rousseau près d’un arbre
www.francis.com

Ehsan Jafari-Tirabadi
La nuit d’anniversaire, le canapé 2025
instagram.com/ehsanjafari3

Hyesung Jung
un jour
www.jungyesung.com

Jean-louis Kuntzel
sans titre
www.jeanlouiskuntzel.fr


Dominique Lentz
Jardin secret 1 2024
www.dominiquelentz.odexp.com

Shohyung Park
série de 5 monotypes

Mitsuo Shiraishi
sans titre
www.mitsuo-shiraishi.fr


Raymond Stoppele
Basel SBB 2025
Venezia S. Lucia 2025
raymondstoppele.odexpo.com

Daniel Tiziani
Composition Pliage
www.daniel-tiziani.com

Henri Walliser
So La laitière 2025
www.henri-walliser.com

Rachel Zilberfarb
Panique Radio 1 & 2 2025

Renseignements pratiques

Bibliothèque municipale,
Grand Rue à Mulhouse
du 21 novembre 2025 au 10 janvier 2026
du mardi au vendredi de 10 h à 12 h et
de 13 h 30 à 18 h 30,
le samedi de 10 h à 18 h 30. 
Entrée libre et gratuite.

 la 29e édition de la Foire d’Art Contemporain ST-ART 2025

Du 14 au 16 novembre au parc des expositions de Strasbourg

Temps forts de la 29e édition
  • L’art verrier de nouveau à l’honneur avec le CERFAV, les Étoiles Terrestres et l’ESGAA
  • Deux prix pour récompenser la jeune création avec la SAAMS
  • Une exposition en collaboration avec la HEAR
  • Thème de l’eau avec la Fondation François Schneider

Du 14 au 16 novembre 2025, ST-ART Strasbourg a confirmé la trajectoire amorcée ces dernières années.

Portée par une équipe renouvelée en 2022 et par le travail exigeant de son comité artistique, la foire poursuit un développement fondé sur le soutien aux jeunes artistes, la proximité entretenue avec les acteurs culturels de la région – galeries, institutions, écoles d’art et fondations – et un ancrage solide sur
le marché de l’art européen avec neuf pays représentés cette année par les exposants.


Pour sa 29ᵉ édition, la manifestation a réuni près de soixante exposants français et internationaux, dont un tiers de nouvelles galeries, attirant 12 572 visiteurs. La mobilisation des collectionneurs du Grand Est, la qualité des échanges et la diversité des œuvres présentées confirment l’intérêt du public et la portée régionale et transfrontalière de la foire.
Les visites guidées et conférences ont rencontré un vif succès, attirant un public nombreux et curieux.
Une visite virtuelle de l’édition a également été mise en ligne, prolongeant l’expérience au-delà du Parc des Expositions, offrant ainsi une visibilité supplémentaire aux exposants. Enfin, la dimension attractive
de ST-ART pour les entreprises s’est reflétée dans une dizaine de partenariats corporates mis en place cette année, matérialisés par des cercles entreprises, dîners et brunchs organisés tous au long de l’événement.

UNE ÉDITION MARQUÉE PAR LE REGAIN D’INTÉRET DES COLLECTIONNEURS

Les galeries participantes ont salué la nouvelle dynamique insufflée par l’équipe de Strasbourg Events.
Leur travail attentif et la cohérence de la ligne artistique ont contribué à créer un climat propice aux échanges, marqué par un intérêt du public et par une mobilisation des collectionneurs de la région.
L’équipe organisatrice a également su consolider la qualité de l’accueil, l’accompagnement des exposants et la lisibilité du parcours artistique proposé cette année.

UNE SCÈNE ARTISTIQUE ÉLARGIE : UN TIERS DE NOUVEAUX EXPOSANTS

Cette 29ᵉ édition réunissait près de soixante galeries françaises et internationales, parmi lesquelles vingt nouvelles enseignes venues d’Italie, de Corée du Sud, du Maroc, du Liban, de Belgique ou encore d’Allemagne. Ce renouvellement a nourri la vitalité de l’événement et enrichi la diversité des
propositions artistiques présentées cette année.
Le panorama de la foire se déployait ainsi autour de scènes contemporaines particulièrement variées.
Depuis l’Italie, 89 Art Gallery (Laveno) et Isculpture (San Gimignano) proposaient des visions singulières de Giorgio Tentolini à Stefano Bombardieri, tandis que la scène coréenne trouvait un bel écho dans les œuvres réunies par Aria Gallery (Daejeon).
Depuis le Maroc et le Liban, AA Gallery (Casablanca) et No/mad Utopia Gallery (Beyrouth) croisaient leurs sélections en un dialogue méditerranéen renouvelé, associant notamment Flo Arnold, Houda Terjuman et Salah Missi

AA Gallery  Casablanca/ Maroc

À leurs côtés, plusieurs galeries françaises faisaient leur retour, redonnant à ST-ART une tonalité familière et ancrée dans le territoire : Galerie des Tuiliers (Lyon), Galerie Kraemer (Strasbourg) ou encore Murmure (Colmar) proposaient des ensembles où se côtoyaient abstraction, figuration, expérimentations

contemporaines et photographie. La scène scandinave trouvait sa place grâce à
Heimdall Gallery (Villard-de-Lans) spécialisée dans la scène nordique, introduisant un autre registre, minimal ou onirique, en résonance avec les sensibilités européennes contemporaines.


La photographie bénéficiait cette année d’une visibilité accrue, portée notamment par L’Angle Photographies (Hendaye, France) et Galerie Jardin d’Hiver (Paris), tandis que le street art s’affirmait à travers les propositions de Macha Publishing (La Varenne Saint-Hilaire).
L’art brut occupait enfin une place essentielle, porté par des galeries engagées de longue date telles Pol Lemétais (Toulouse) et Ritsch-Fisch Gallery

(Strasbourg), auxquelles s’ajoutait la première participation de Venomen Gallery (Strasbourg)

UN ANCRAGE TERRITORIAL AFFIRMÉ

ST-ART a confirmé cette année encore son lien étroit avec les acteurs culturels du territoire, en mettant en lumière la richesse des institutions et des savoir-faire qui font l’identité artistique du Grand Est. La Haute école des Arts du Rhin (HEAR) occupait un espace dédié à la jeune création, offrant aux étudiants et jeunes diplômés l’opportunité de présenter leurs travaux à un public attentif.
La Fondation François Schneider proposait une sélection d’œuvres issues de sa collection autour de la thématique de l’eau.


Le focus consacré aux arts verriers, reconduit après le succès de 2024, réunissait les expertises du CERFAV, de l’ESGAA et des Étoiles Terrestres (Meisenthal, Lalique, Saint-Louis).

JONATHAN TIGNOR, LAURÉAT DU PRIX DE LA JEUNE CRÉATION EUROPEENNE

Remis le soir de l’inauguration, le Prix de la Jeune Création Européenne, organisé avec la SAAMS
(Société des Amis des Arts et des Musées de Strasbourg), a récompensé Jonathan Tignor, représenté par la Pigment Gallery (Barcelone).
Lancé en 2024, ce prix distingue un artiste de moins de 35 ans
travaillant en Europe et s’accompagne d’une dotation de 2 000 € et d’un solo show lors de la prochaine édition de ST-ART.

ST-ART, UNE FOIRE EN MOUVEMENT

À l’aube de sa 30ᵉ édition, ST-ART poursuit son développement et s’apprête à inaugurer une nouvelle étape de son histoire avec la première édition de ST-ART Bretagne, qui se tiendra du 24 au 26 janvier 2026 au Couvent des Jacobins à Rennes. Ce déploiement dans une région dotée d’une identité culturelle forte prolonge l’ambition fondatrice de la foire : inscrire l’art contemporain au cœur des territoires et y proposer une offre exigeante, accessible et attentive aux scènes locales.

LE COMITÉ ARTISTIQUE DE ST-ART

La sélection des projets repose sur le comité artistique de la foire composé de Georges-Michel Kahn, collectionneur et galeriste spécialiste de l’abstraction ; Rémy Bucciali, éditeur-imprimeur de gravures contemporaines ; et Stéphanie Pioda, historienne de l’art et journaliste. Leur regard expert garantit à la
manifestation une programmation exigeante et diversifiée.

Mina Mond

En arrivant à ST’ART 2025, dans le hall d’accueil, une oeuvre d’art brut, présentée par la la galerie Pol Lemétais,
le Retable Cor Triatriatum vidéo de Mina Mond 

A la galerie Pol Lemétais (extrait emprunté à Luc Maechel, blog Racines Nomades)

_ Mina Mond Cor Triatriatum dans l’espace d’accueil

Mina Mond : C’est ma plus belle pièce, elle date de 2021. Ouvert, le Retable fait cinq mètres sur trois de haut, fermé il en fait trois sur trois et le centre reste toujours visible.

Fred Hurst : Les portes sont très belles, mais on ne les voit jamais… [En prédelle], il y a une Totentanz – une danse macabre.

  1. : L’imagerie religieuse inspire beaucoup mon travail. Pas pour le côté religieux, mais parce que ça véhicule des choses assez universelles, un peu comme le folklore.

C’est une pièce qui fascine les gens parce qu’il y a énormément de détails. J’ai travaillé à la plume.

  1. : À la plume sergent-major ! Tout ce qui est en couleur, les cinq mètres alignés comme ça, c’est à la plume. C’est un sacré défi. C’est d’une finesse, on dirait presque une gravure. C’est une œuvre qui n’est pas vendable, mais qui circule. Elle a été demandée en Hollande, elle est allée à Metz deux fois, à Paris, à Épinal, là à St-Art. C’est une œuvre qui sert de vitrine.

Cassandre Albert

Dans un autre angle c’est Cassandre Albert présentée par la Galerie Ritsch-Fisch  (portrait), qui  intrigue.

ST-ART accueille « Le Rocher », œuvre monumentale de Cassandre Albert, en partenariat avec L’Industrie Magnifique, l’ENGEES et un mécène privé. Diplômée de la HEAR, l’artiste mêle peinture, lumière et installation. Inspirée de son voyage à bord du bateau de Plastic Odyssey, l’œuvre — conçue avec des profilés de plastique recyclé — interroge notre perception à travers une faille qui révèle un paysage intérieur.

Pour Richard Solti, directeur de la Ritsch-Fisch Gallery, ce projet incarne l’engagement de la galerie pour l’art brut et la jeune création contemporaine, tout en affirmant son attachement à ST-ART et au territoire.

Inspirée par la monumentalité des paysages et par les récits enfouis qu’ils
renferment, Cassandre Albert nous livre une œuvre où la montagne, souvent
perçue comme immuable, se dévoile à travers des hallucinations révélatrices.

Valantine Cotte

Lauréate du prix Théophile Schuler attribué par la SAAMS

En partenariat avec la SAAMS, la foire à remis le Prix Théophile Schuler à une jeune artiste alsacienne de moins de 35 ans, et célébrera la 2ᵉ édition du Prix de la Jeune Création Européenne. Ce dernier, ouvert à toutes les pratiques, récompensera un artiste et sa galerie parmi les talents émergents européens.

À PROPOS DE STRASBOURG EVENTS

Société d’économie mixte détenue par la Ville, l’Eurométropole de Strasbourg et le groupe GL events, Strasbourg Events met au service des organisateurs d’événements 50 ans d’expertise reconnue dans l’accueil de manifestations internationales exigeantes et l’accompagnement des organisateurs,
doublée d’une solide expérience d’organisation d’événements professionnels et grand public.
Strasbourg Events gère et exploite le Palais de la Musique et des Congrès déployé sur 50.000 m², auxquels s’ajoutent près de 24.000 m² du nouveau Parc des Expositions attenant devenant un outil combiné unique.

Visite – Dégustation « Art et vins d’exception »

VISITE-DEGUSTATION « ART ET VINS D’EXCEPTION »
Soirée en partenariat avec Alsace Crus et Terroirs
19 novembre 2025 au Musée Unterlinden.


Le Musée Unterlinden abrite le célèbre Retable d’Issenheim mais savez-vous que vous pouvez également y découvrir l’exceptionnel mariage culturel entre ses collections (coupe à boire athénienne, hanaps et verres à boire des 16e et 17e siècles, le saint vinage d’Issenheim, la cave alsacienne…) et le vin ?

Guide conférencière nationale diplômée en Histoire et fille de vignerons alsaciens, Caroline CLAUDE-BRONNER, vous proposera un fabuleux parcours oenoculturel à travers les collections du musée qui ne manquera pas de vous surprendre.

A la fin de la visite guidée privée, rencontrez et échangez avec trois vignerons de l’association ACT des domaines Schoffit à Colmar, Kientzler à Ribeauvillé et Meyer-Fonné à Katzenthal dans le sublime cadre de la salle « La Piscine ». Ces vignerons passionnés vous proposeront une dégustation privée de vins fins et intenses. Pour sublimer les notes raffinées de ces grands crus, de délicieux mets seront imaginés par le chef du Café-Restaurant Schongauer, Aurélien PAGET.

Cette soirée inédite vous est proposée par l‘association Alsace Crus et Terroirs, qui réunit des vignerons alsaciens autour d’un même idéal de grands vins de terroirs. Les vignerons d’ACT, tous créateurs de vins d’exception, revendiquent haut et fort le caractère unique de leurs terroirs en s’engageant dans une charte qualitative et dans la mise en avant de ces crus. Cette rencontre-dégustation vous permettra d’apprécier des cuvées rares, grands vins d’Alsace, une des régions viticoles les plus fascinantes de la planète.

Pratique

HORAIRES : 
18h15 : Accueil à la billetterie du musée 
18h30 – 20h00 : Visite guidée privée sur le thème du vin
20h00 – 22h00 : Dégustation privée de 6 vins accompagnés de leurs bouchées apéritives dans la salle de la Piscine

TARIF : 55€ par personne

Pour participer à cet événement, nous vous invitons à réserver auprès du service réservations du lundi au vendredi au +33 (0)3 89 20 22 79 – reservations@musee-unterlinden.com / le week-end au +33 (0)3 89 20 15 58 ou billetterie@musee-unterlinden.com

Places limitées. Réservation obligatoire. Billet non remboursable et non échangeable.

Vous souhaitez en savoir plus sur l’association Alsace Crus et Terroirs, leurs membres et leur philosophie, cliquez sur le lien ci-dessous :

https://www.actalsace.fr/

 

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération. 

Talents Contemporains 13e Edition Métamorphose

Pascale Ettlin · Vardit Goldner · Elise Grenois · Maryam Khosrovani
Yosra Mojtahedi · Aurélie Scouarnec · Suhail Shaikh
Exposition du 1er novembre 2025 au 29 mars 2026
Commissariat : Sarah Guilain, responsable des projets artistiques et de la collection
Vernissage le vendredi 31 octobre 2025 de 17h30 à 20h00

Sous le thème de la métamorphose, l’exposition Talents contemporains 13e édition, de la Fondation Schneider, dévoile les œuvres de sept artistes qui explorent la transformation, le changement et l’évolution.
Pascale Ettlin, Elise Grenois, Vardit Goldner, Maryam Khosrovani, Yosra Mojtahedi, Aurélie Scouarnec et Suhail Shaikh révèlent des histoires de corps, de matières et de mondes qui se recomposent. Leurs créations sont des récits de
passage, d’un état à un autre, où l’ancien disparaît pour laisser place au nouveau.
À travers son objectif, Aurélie Scouarnec capture l’évolution d’animaux sauvages blessés, là où la vulnérabilité laisse place à la guérison et le désespoir à l’espoir.
Sous l’exploration de la matière, Suhail Shaikh transforme une simple feuille de papier en une structure complexe et fragile, tandis qu’Élise Grenois opère une mutation singulière, faisant de corps éphémères une matière
éternelle et délicate.
Yosra Mojtahedi mêle le vivant et l’inanimé, le profane et le sacré à travers la figure hybride de Lilith, alors que Maryam Khosrovani met la mémoire au cœur de son travail, où les souvenirs d’exil se liquéfient et se transposent sur le papier.
Enfin, Vardit Goldner met en scène le basculement d’une injustice en un acte de résistance et Pascale Ettlin nous confronte au changement du monde, où un paysage idyllique bascule en un environnement menaçant.
L’eau, fil conducteur de toutes ces œuvres variées, est le miroir des métamorphoses physiques, symboliques et émotionnelles.

À propos du concours Talents Contemporains

Reflet de la création contemporaine actuelle, le concours Talents Contemporains initié en 2011 permet de défricher les scènes artistiques européennes et internationales sur le thème particulier de l’eau.
Une collection très originale s’est ainsi constituée et présente des artistes aussi bien diplômés d’écoles d’art reconnues qu’aux parcours autodidactes atypiques.
Une collection forme aujourd’hui un ensemble singulier à contre-courant de certaines tendances institutionnelles ou du marché. Les œuvres sont exposées au centre d’art, mais elles circulent également dans le cadre de projets hors les murs et sont largement prêtées à de nombreuses institutions. Pour les artistes lauréats non seulement la dotation consiste en une véritable aide financière mais permet également un tremplin dans leur carrière avec une reconnaissance institutionnelle, différents leviers de communication mis à disposition et un partage avec le public.
Les lauréats reçoivent chacun 15 000 euros pour l’acquisition de leur œuvre. Après sélection d’une trentaine de finalistes par quatre Comités d’Experts, un grand jury international, composé de personnalités reconnues, choisit les lauréats. Le Grand Jury International de la 13e édition était composé des personnalités suivantes :

Jean-Noël Jeanneney – Président du Jury ; Rosa Maria Malet – Directrice de la Fondation Miró (1980- 2017) ; Constance de Monbrison – Responsable des collections Insulinde, musée du quai Branly –Jacques Chirac (Paris) ;
Alfred Pacquement – Conservateur général honoraire du patrimoine (Paris) ;
Roland Wetzel – Directeur du Musée Tinguely (Bâle).

les oeuvres

Pascale Ettlin,
Perdre Pied, 2023.
Dyptique, huiles sur toile de coton, 210 x 170 cm et 210 × 160 cm

Sommes-nous en train de perdre pied ? Sommes-nous en train de perdre l’équilibre qui maintient l’harmonie du monde ? C’est la question philosophique que se pose Pascale Ettlin dans cette peinture poétique au format
cinématographique. Dans ce diptyque, une fillette vue de dos se balance et semble contempler de haut un paysage rythmé par les jaunes et les bleus, composé de terres et d’eaux qui s’interpénètrent. À première vue,
l’artiste semble avoir thématisé l’innocence de l’enfance et l’attrait d’une nature ensoleillée. Cependant, à mesure que les eaux recouvrent les terres, un malaise sourd envahit peu à peu ce monde idyllique. À quoi la balançoire
est-elle accrochée ? Comment la fillette pourra-telle descendre alors qu’elle surplombe le sol ? Perdre Pied instaure ainsi des sensations de vertige, de prise au piège et d’impuissance qui peuvent faire écho à notre monde instable et évoquer notre relation complexe et contradictoire face à l’environnement.

Bio
Née en 1968 à Genève (Suisse) | Vit et travaille près de Lucerne (Suisse)
Après des études en géographie et sciences politiques à l’Université de Genève, elle a suivi une formation artistique à la Haute École d’Art de Lucerne. Depuis 2012, Pascale Ettlin se consacre pleinement à sa pratique artistique, explorant les contradictions de notre monde merveilleux et effrayant à la fois. Elle s’inspire souvent d’une nature idyllique en y apportant des éléments étranges. Son médium de prédilection est la peinture mais la photographie et l’impression l’accompagne également. Ses oeuvres ont été exposées en
Suisse et au Japon. En 2023, elle a bénéficié d’une résidence d’artiste à Nagasaki (Japon).
Site de l’artiste : pascaleettlin.ch/home

Vardit Goldner,
Swimming Lesson, 2021.
Vidéo, 5’.

Swimming Lesson est une vidéo qui présente le décor utilisé pour filmer ce faux documentaire vidéo/film, dans lequel des filles bédouines apprenent à nager dans une «piscine» sans eau. Le travail vise à susciter des réflexions sur le
manque de piscines accessibles aux Bédouins en Israël, les privant en réalité de leçons de natation et entraînant des cas fréquents de noyades en mer. Cette question fait partie d’un problème plus vaste de discrimination et de racisme.
La piscine et l’eau sont présentes dans l’oeuvre précisément parce qu’elles en ont été retirées. De plus, l’oeuvre aborde le problème du manque de piscines causé par la discrimination. Dans un futur proche , il se pourrait qu’il y ait
un manque d’eau en raison du réchauffement climatique, de la sécheresse et de l’évaporation de l’eau.

Bio
Née en 1965 à Haïfa (Israël) | Vit et travaille à Hod HaSharon (Israël)
Vardit Goldner est une artiste spécialisée dans la photographie et la vidéographie. Ses activités artistiques consistent principalement à saisir les nuances du conflit israélo-palestinien et à mettre en lumière la vie
quotidienne des Palestiniens. Elle s’intéresse aux questions sociales, environnementales et animales dans le cadre de son travail. Elle a étudié à la Faculté des arts – Hamidrasha au Beit Berl College, (Israël), où elle a suivi le programme d’études supérieures en beaux-arts, et elle est titulaire d’une maîtrise en physique.
Son travail a été présenté dans des expositions tels que Earth Rising à l’IMMA, Dublin (2023). En 2024, l’artiste reçoit le Prix State of the ART(ist), décerné par le festival ARS ELECTRONICA pour saluer le travail de créateurs dont la vie et la pratique sont profondément marquées par l’incertitude et le risque, dans un
contexte de conflits, de répression ou de bouleversements environnementaux.
Site de l’artiste : saatchiart.com/en-fr/VarditGoldner

Elise Grenois
Les abris documentaires – aquatilis, 2022.
Métal, bois, carton gris, os, cendre, cristal, 89 x 90 x 43,5 cm

L’ensemble des cristallisations est issu d’une technique proche d’un rituel crématoire. Le procédé utilisé par Elise Grenois a l’ambivalence de la destruction et de la conservation, car il permet à des corps putréfiables d’accéder à une forme de pérennisation. Les cristallisations conservent les détails de leur corps, l’empreinte de leurs écailles et celle de leurs carapaces. On distingue figés dans le cristal les cendres et les ossements qui les ont autrefois
structurés. Les intentions de l’artiste sont celles de conserver, de suspendre le temps. Pour elle, ces poissons, araignées de mer et oursins sont comme des anachronismes. Autrefois vivants dans un environnement liquide, ils ont été transformés et sont devenus eux même liquides en fusion, le temps d’une cuisson. Maintenant refroidis, ils nous offrent la lecture de leur corps figé éternellement dans le cristal.

Bio
Née en 1992 à Nantes (France) | Vit et travaille à Strasbourg (France)
Diplômée de la HEAR en 2017 avec un DNSEP Art Objet option verre, a remporté le Prix de la Ville de Strasbourg et celui de la Société des amis des arts et des musées de Strasbourg en 2017 et 2018. Ses créations explorent les matériaux éphémères et la transformation des objets dans le temps. Utilisant la
technique de la cristallisation, ses pièces interrogent la pérennité des objets. Certaines œuvres sont intégrées aux collections du FRAC Franche-Comté avec l’oeuvre Espace Intermédiaire n°2, 2021 et du FRAC Alsace avec les oeuvres Espace Intermédiaire n°2 et n°3, 2021 et 2023.
Site de l’artiste : elisegrenois.com

Maryam Khosrovani
Sève, 2025.
Différentes techniques, 9 dessins encadrés, 9 x (41 x 61 cm).

Le travail de Maryam Khosrovani, intitulé Sève, est une exploration poétique de son passé, en particulier de ses souvenirs passés dans le jardin familial en Iran. À travers une série de neuf œuvres, elle exprime un processus mémorielle lié à l’expérience de l’exil, un peu comme la sève qui nourrit une plante depuis ses racines. L’artiste, qui se définit comme une architecte, tisseuse et archiviste de motifs, s’inspire profondément de l’architecture et des arts traditionnels iraniens. Maryam Khosrovani utilise une variété de techniques comme la broderie, le travail à l’aiguille ou la teinture sur papier. Chaque œuvre est une surface de mémoire sur laquelle elle trace, pique, coud et pigmente. Elle y retranscrit son vécu et la symbolique du bassin (ou hoz) des jardins persans, en y intégrant parfois des pigments de lapis-lazuli. Ses motifs s’inspirent notamment des façades en briques de l’architecture persane, comme celles que l’on peut admirer à la Grande Mosquée d’Ispahan ou à la citadelle de Karim Khan à Chiraz.        

Bio
Née en 1981 en Iran | Vit et travaille entre Paris (France) et New York (États-Unis) Maryam Khosrovani a suivi une formation en arts graphiques et en direction artistique à l’ESAG Penninghen de l’Académie Julien à Paris (France), qu’elle a achevé en 2011. Elle développe une pratique conceptuelle
et pluridisciplinaire explorant les rapports entre architecture, urbanisme, écosystèmes naturels. Ses œuvres ont été exposées dans des galeries à New York, à Londres et à Los Angeles, ainsi que dans des foires d’art
contemporain, notamment Asia Now Paris Asian Art Fair et Menart Fair. Ses œuvres ont également été publiées par BBC News, Global Voices et The Guardian.
Site de l’artiste : maryam-khosrovani.com 

Yosra Mojtahedi
Lilith, 2023.
Installation sculpturale, céramique, verre soufflé, latex, liquide, tuyaux, pompes, haut-parleur, dessin, 160 x 90 x 90 cm.

Lilith est une installation sculpturale et sonore sous la forme d’un corps paysage- fontaine autogénérée où circule un liquide blanc, tel le lait ou les liquides corporels. Elle croise l’artifice, l’anatomie et le sensuel pour devenir
une hybridation du vivant. Organes sans corps, fossiles mutants, écorchés, ou peaux de silicone, flux et reflux activent alors une sculpture vivante, voire une mécanique du désir : l’animé et l’inanimé, le profane et le sacré s’interpénètrent dans une danse sensuelle de chairs, de matières, de câbles et de liquides. Se fondant sur l’imaginaire du jaillissement et de la jouissance que lui inspirent les fontaines, Yosra Motjahedi conçoit une oeuvre matricielle. Son point de départ s’ancre dans les ouvrages d’anatomie et de dissections, où la pulsion scopique– de voir et de posséder l’autre par le regard – se confond avec celle libidinale. Elle élabore ainsi une sculpture en circuit fermé où semblent transiter des fluides corporels et du lait maternel.

Bio
Née en 1986 à Téhéran (Iran) | Vit et travaille à Lille (France)
Diplômée du Fresnoy-Studio national des arts contemporains en 2020, Yosra Mojtahedi explore l’intersection de l’art, de la science et de la technologie, mettant en avant la « soft robotique». Ses installations sculpturales,
représentant des « machines-humains » ou des « corps-fontaines », dévoilent des paysages organiques et mystiques. Son travail révèle un féminisme évident, fusionnant nature et genres pour transcender les frontières fragiles. Lauréate du Prix Révélation d’art numérique et d’art vidéo de l’ADAGP en 2020, ses œuvres ont été exposées dans de prestigieux lieux tels que le Musée de Soissons, la Villette, le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles BOZAR, et Teatro del Canal à Madrid. Récemment, elle a été accueillie en résidence à la Cité
internationale des arts, a reçu le Prix WICAR de Lille, et a exposé son travail à La Condition Publique ainsi qu’à la Fondation Villa Datris en 2025.
Site de l’artiste : yosramojtahedi.com

Aurélie Scouarnec
Feræ, 2021.
Impressions sur papier Fine Art Rag Baryta, encadrement Wengé Foncé, 7 x (40 x 60 cm)

Ces sept images sont issues du projet Feræ qui a été réalisé dans des centres de soins pour la faune sauvage entre 2020 et 2022. Cet ensemble d’images vient rappeler la place essentielle de l’eau dans ces lieux. Elle est ce qui lave quotidiennement les abris des animaux sauvages accueillis, ce qui les réhydrate, parfois même ce qui contribue à soigner leurs plaies. Elle imbibe les linges qui nettoient quotidiennement les surfaces, remplit les
bassins aménagés pour certaines espèces. L’eau forme les milieux aquatiques dont dépendent à divers degrés les espèces animales sauvages pour vivre et se nourrir. L’eau se rappelle aussi à nous à travers les particularités
morphologiques de certains animaux qui s’y sont adaptés et qui arrivent dans ces centres. Ces images aux couleurs sourdes usent d’un jeu de révélations et de dissimulations. Au plus près des textures, l’artiste s’approche des corps blessés pris en soins auprès desquels s’ouvre l’espace d’un face-à-face avec l’altérité animale, où se joue comme une tentative de réparer nos liens avec le vivant.

Bio
Née en 1990 à Argenteuil (France) | Vit et travaille à Paris (France)
Le travail photographique d’Aurélie Scouarnec explore, à travers le déploiement de mondes sensoriels, les relations au bord de l’invisible, entre profane et sacré, humain et non-humain. Elle a été lauréate du Soutien à la Photographie Documentaire Contemporaine du CNAP en 2022, de la Bourse du Talent en 2021. Son travail a fait l’objet d’une exposition personnelle à la Galerie du Haut Pavé à Paris en 2023, a été présenté à la BnF, au Pavillon de l’Arsenal, ainsi que dans différents lieux en France et à l’étranger ces dernières années.
Elle a publié son premier livre, Feræ, en 2023. Lauréate 2025 du Prix des Amis du Musée Albert-Kahn avec sa série Gwiskañ- Revêtir.
Site de l’artiste : aureliescouarnec.com

Suhail Shaikh
La délicate légèreté de l’être, 2017.
Papier, eau, 300 x 300 cm.

La délicate légèreté de l’être est une oeuvre méditative utilisant l’interaction visuelle entre le papier et l’eau, réunie dans un sentiment d’équilibre et de complétude. Malgré leur antagonisme naturel, le papier et l’eau, se
rejoignent ici dans une union visuelle, mettant en avant leur dualité constructrice et destructrice. Un hémisphère géant, constitué de papier et formé de plusieurs anneaux concentriques représentant les ondulations de l’eau
et la spiritualité, occupe une place centrale. Réel et illusion se réunissent pour former visuellement une forme sphérique d’une goutte d’eau. Suspendue à un fil en équilibre délicat, cette goutte tremblante, prête à tomber symbolise ce qui nous constitue et ce que nous sommes… L’artiste met en valeur l’interaction du papier avec l’élément de l’eau, invitant ainsi à explorer les différentes facettes de l’eau dans ce dialogue mutuel entre les deux éléments. Tout cela, vise à éveiller la sensibilité du visiteur et à enrichir notre perception du monde qui nous entoure.

Bio
Né en 1969 à Bombay (Inde) | Vit et travaille à Lamastre (France)
L’artiste papetier et designer industriel Suhail Shaikh transforme la simple feuille de papier en oeuvres d’art multidimensionnelles. Son travail reflète les idées, les pensées et les réactions qui découlent de sa perception
du monde en évolution qui l’entoure. Il a exposé plusieurs fois à l’international comme en Belgique, Italie, Suisse, Israël et au Royaume-Uni. En 2023, il présente son exposition, Papermywishes au Musée Atkinson à Southport, (Angleterre). Ses oeuvres font également partie de plusieurs collections privées dans des musées et dans l’espace public.
Site de l’artiste : papermywishes.blogspot.com

Programme culturel

Horaires
Horaires de l’exposition d’hiver de 13h à 17h
info@fondationfrancoisschneider.org
+33 (0)3.89.82.10.10

Salon ST’ART
· Du vendredi 14 novembre au dimanche 16 novembre 2025
au Parc des expositions de Strasbourg

Tous les
mois
Le coin des enfants
Visites guidées de l’exposition à 14h
· 7 décembre
· 11 janvier
· 1er février
· 1er mars
Sur achat d’un billet d’entrée.

Visites guidées privées
Groupes à partir de 10 personnes
Tarif : 70€ + 4€ (billet d’entrée par personne)
Sur demande : info@fondationfrancoisschneider.org

Sommaire du mois d’octobre 2025

29 octobre 2025 : RÉUNIS : SÉPARÉS Pierre Coulibeuf et Jérôme Game
27 octobre 2025 : Art Basel Paris  2025
25 octobre 2025 : Vassily Kandinsky, la musique des couleurs
19 octobre 2025 : Gerhard Richter à la Fondation Vuitton
18 octobre 2025  : Un dimanche sans fin-Maurizio Cattelan et la collection du Centre Pompidou
12 octobre 2025   : « Une petite histoire de l’art du point » Yayoi Kusama à la Fondation Beyeler
02 octobre 2025 : Marie Paule Bilger
02 octobre 2025 : Un livre d’artiste pour le bestiaire de Marie-Paule Bilger
01 octobre 2025 : DE REMBRANDT À VAN GOGH COLLECTION ARMAND HAMMER Hammer Museum, Los Angeles