Tout est paysage !
La Fondation Beyeler ouvre l’année 2016 sur la première rétrospective du XXIème siècle consacrée en Suisse à l’oeuvre polymorphe, pleine d’imagination et débordante de couleurs de Jean Dubuffet. L’exposition
« Jean Dubuffet – Métamorphoses du paysage »
(vidéo du vernissage) se tient jusqu’au 8 mai 2016et présente une centaine d’oeuvres du peintre et sculpteur français, véritable maître de l’expérimentation, qui a donné de nouvelles impulsions à la scène artistique de la seconde moitié du XXe siècle. Parmi les travaux exposés, on pourra voir la spectaculaire oeuvre d’art total Coucou Bazar, une installation spatiale avec des costumes partiellement animés.
Jean Dubuffet (1901–1985) fait partie des artistes qui ont profondément marqué la seconde moitié du XXe siècle. Stimulé par les travaux d’artistes en marge du circuit culturel, Dubuffet a réussi à s’affranchir des traditions et à réinventer l’art. L’influence de Dubuffet se fait encore sentir dans l’art contemporain et le Street Art, par exemple dans les travaux de David Hockney, Jean-Michel Basquiatet Keith Haring.
Dans la première grande rétrospective montée en Suisse au XXIe siècle, la Fondation Beyeler présente à travers une centaine d’oeuvres la création riche en facettes et très diversifiée de Jean Dubuffet. Cette exposition prend pour point de départ sa représentation fascinante du paysage, susceptible de se transformer également en corps, en visage et en objet. Dans ses oeuvres, l’artiste avide d’expériences a utilisé des techniques inédites et des matériaux nouveaux, tels que le sable, les ailes de papillons, les éponges et le mâchefer, créant ainsi un univers pictural tout à fait singulier et d’une grande originalité.
Parallèlement à des peintures et des sculptures issues de toutes les phases de création majeures de l’artiste, cette exposition présente la spectaculaire oeuvre totale de Dubuffet intitulée Coucou Bazar, associant peinture, sculpture, théâtre, danse et musique.
Cette exposition montre des oeuvres issues d’importants musées internationaux et de grandes collections particulières. Elle a été généreusement soutenue par la Fondation Dubuffet de Paris. Entre autres les prêteurs sont : le MoMA et le Guggenheim à New York; le Centre Pompidou, la Fondation Louis Vuitton et le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris à Paris; la National Gallery, le Hirshhorn Museum and Sculpture Gardens à Washington; le Detroit Institute of Arts; le Moderna Museet de Stockholm; le Museum Ludwig de Cologne; la Staatliche Kunsthalle Karlsruhe; le Kunsthaus Zürich et bien d’autres encore.
En 1942, à 41 ans, Jean Dubuffet renonce à son métier de négociant en vins pour pouvoir se consacrer entièrement à l’art. Dans sa recherche d’un art nouveau et authentique affranchi des normes culturelles et des conventions esthétiques, il crée des tableaux qui sont d’abord fortement influencés par le langage formel et le mode narratif des dessins d’enfants. La représentation de personnages aux couleurs intenses de 1943 intitulée Gardes du corps et appartenant au premier ensemble d’oeuvres de Dubuffet, Marionnettes de la ville et de la campagne, marque un véritable tournant dans sa création.
Dès le tout début de son activité artistique, Dubuffet traite le thème du paysage avec une grande originalité : faisant porter l’éclairage sur une sorte d’extrait, de fragment de (sous-)sol ou de terrain recouvert de végétation, il préfigure ce qui sera un motif central de son oeuvre. Une sorte de trame hachurée subdivise les vastes surfaces en plusieurs niveaux, dans lesquelles on peut voir des parcelles, des chemins ou des rues, mais aussi des strates géologiques s’enfonçant dans la profondeur de la terre.
Dans Bocal à vache par exemple, une vache blanche occupe le centre d’un champ vert, lui-même contenu dans une sorte de récipient qui a pour ainsi dire absorbé l’animal ; la vache n’est plus sur le champ, mais plutôt dans ou sous le champ.
Dans Desnudus de 1945, ce sont des champs et des chemins que le corps humain a incorporés, intégrant un paysage dans la forme masculine nue. Le corps devient paysage, le paysage devient corps.
Chose remarquable, l’interaction entre enveloppe extérieure et vie intérieure apparaît également dans les premiers paysages urbains de Dubuffet, où des façades de maisons avec leurs ouvertures de fenêtres et de portes occupent une place centrale. Par ce regard frontal sur les immeubles aux étages superposés, Dubuffet révèle également au spectateur la vie intérieure géologique d’un paysage urbain imaginaire. L’étroite relation entre sol et mur allait encore l’occuper dans des ensembles d’oeuvres plus
tardifs.
L’exposition « Jean Dubuffet – Métamorphoses du paysage » a été soutenue par : Dr. Christoph M. und Sibylla M. Müller
Commissaire de l’exposition Raphaël Bouvier (vidéo)
Images courtoisie de la Fondation Beyeler
Heures d’ouverture de la Fondation Beyeler :
tous les jours 10h00–18h00, le mercredi jusqu’à 20h00 Performances (vidéo) tous les mercredis à 15h00 et 17h00
tous les dimanches à 14h00 et 16h00 Visite guidée publique en français 28 février Dimanche 15.00 – 16.00: Conférence : 3 mars 18.30: conférence de Sophie Webel directrice de la Fondation Dubuffet Paris Manifestation comprise dans le prix d’entrée du musée.
L’édition 2016 du salon art KARLSRUHE vient d’ouvrir ses portes
Ce sont 218 galeries qui occupent les 35 000 m2 environs,
dont 31 galeries supplémentaires , de nouveaux visages dans les 4 halls d’exposition.
Du 18 au 21 Février c’est l’art en 3 D, à la « Messe », un dialogue entre
peintures, photos et sculptures.
C’est la 13e édition, regroupant 13 pays et tout ceci à l’initiative
depuis 2003, du commissaire Ewald Karl Schrade
C’est un « paysage artistique » clairement structuré, à l’architecture expressive, qui voit le jour, ceci afin de favoriser la confrontation intensive avec les œuvres d’art et leur plus forte perception, tout en invitant à l’achat plaisir en toute détente.
Beaucoup One-Artist-Shows, généreux espaces d’art sculptural et de nombreuses oasis de repos procurent un meilleur aperçu pour flâner agréablement dans les halls. Visiteurs et collectionneurs savourent le plaisir de partir à la découverte. Les organisateurs
Compte sur à peu près 50 000 visiteurs
Les créations plastiques déjà établies sont délibérément mises en balance avec des expériences artistiques récentes. C’est ce qui fait la séduction particulière du salon.
La structure thématique des halls apporte aussi une plus grande clarté. Dans le hall 1, vous trouverez essentiellement les éditions originales et la photographie, les halls 2 ( Classique moderne (après 1945) + Art contemporain)
et 3 étant entièrement consacrés à la peinture et aux sculptures ( L’art moderne classique (avant 1945) » + Art contemporain ) .
Pour mieux l’apprécier, la «Contemporary art 21» est regroupées dans un hall qui leur est réservé:
le hall 4 (dm Arena).
Parmi les moments les plus attendus de l’édition 2016, l’exposition exceptionnelle de la fondation messmer (kunsthalle messmer, RIEGEL AM KAISERSTUHL), présente les oeuvres d’André Evard, un des peintres les plus importants de l’art moderne suisse (« André Evard – Pionnier de l’art concret et constructif », dm-arena).
Tout comme l’exposition exceptionnelle du Musée Kirchner de Davos, qui montre des peintures et des gravures du peintre et graphiste Ernst Ludwig Kirchner mais met l’accent également sur les créations photographiques de l’artiste peu connues aujourd’hui et jamais exposées par le passé (« Le peintre en photographe », hall 1).
J’ai retenu celle-là, un dessin et la photo ci-dessus, où Kirchner pratique le nudisme entre amis.
anOTHER art gallery ltd.
un anglais Paul Critchley a peint des trompe l’oeil
vous pouvez vous promener à travers sa maison tout en achetant ses peintures
Il faut bénéficier d’une santé solide pour arpenter tous les 4 Halls de 12 500 m² chacun, sans colonnes, de plain-pied, avec éclairage naturel, climatisés, avec des coins pause
pour des drinck et des en-cas.
La Collection Frieder Burda compte de nombreuses œuvres où figurent des arbres, ou qui ont pour sujet la forêt.
Sa situation au cœur d’un parc, dans la Lichtentaler Allee, son architecture emblématique qui réserve un rôle à la nature environnante dans toutes les expositions, font du Musée Frieder Burda un lieu pratiquement prédestiné à montrer des œuvres abordant ce thème.
Il est intéressant d’observer la diversité des approches de ce sujet par les différents artistes et la manière tout à fait individuelle dont chacun d’eux s’exprime sur la toile.
L’arbre a de tout temps été un sujet chargé d’un fort poids symbolique, il fascine l’homme et invite tous les artistes, que ce soit dans la poésie, la musique ou les arts plastiques, à s’intéresser à lui.
Dans les arts plastiques, le travail que Piet Mondrian a consacré pendant des décennies au thème de l’arbre permet de suivre l’évolution de l’impressionnisme à l’abstraction. La nature de l’arbre, sa verticalité, ses ramifications horizontales conduisent comme sous le coup d’une logique irréfutable aux célèbres grilles modulaires du peintre néerlandais. Joseph Beuys agit lui différemment. En 1982, il plante 7000 chênes dans l’espace urbain de Kassel lors de la documenta 7, afin que cette intervention écologique et artistique modifie durablement le milieu urbain.
En 1998, Christo et Jeanne-Claude réalisent le projet « Wrapped Trees » et enveloppent pour plusieurs semaines 178 arbres à proximité directe de la Fondation Beyeler. Le regard est ainsi comme arrêté, ce qui accorde alors aux arbres une attention jusqu’ici inégalée.
Les œuvres ayant pour sujet l’arbre qui ont été choisies ici dans la Collection Frieder Burda permettent elles aussi d’identifier des approches et intentions tout à fait distinctes selon les artistes.
Dans la série de Gerhard Richter réalisée en 1991, comme chez Piet Mondrian, on peut suivre le passage de la représentation figurative au croquis coloré purement abstrait. Il est intéressant de constater, si l’on suit le numérotage du catalogue raisonné, que les travaux intitulés « croquis » ont contrairement à ce que l’on pourrait supposer, été réalisés après le seul tableau figuratif de la série « Bühler Höhe ».
« Tree of Life » de Sigmar Polke figure avec l’ironie qui caractérise cet artiste la fusion symbolique de l’homme et de l’arbre. L’Homme sous forme d’Arbre. Imperturbable, enraciné. La cime de l’arbre est une face (lunaire) humaine, le cycle de la vie n’est pas encore achevé : il s’agit bien d’un arbre de vie.
Chez Baselitz, la forêt, décor typiquement allemand, s’alourdit d’une dimension historique. « Der Wald auf dem Kopf » (La forêt sur la tête) fut en 1969 son premier tableau en motif inversé, et à une époque où l’on voulait prendre ses distances avec la génération précédente et son pesant passé politique, la « forêt germanique » était associée à la propagande nazie. Dans les tableaux de Baselitz faisant partie de la Collection Frieder Burda, le groupe de frênes « Eschenbusch II » barre le chemin, tandis que les fourrés de « o.T. (Wald) » restent infranchissables. Le renversement du motif ajoute à l’incertitude quant au but poursuivi. C’est ainsi que Baselitz cherchait sa voie entre l’abstraction et le figuratif.
Les œuvres de
, Axel Hütte et Susanne Kühn sont un exemple de la conception peut-être typiquement allemande de la forêt romantique et idéalisée. La vue d’une forêt entière (de conte de fées) éveille immédiatement chez le spectateur des associations et des souvenirs différents de celle d’un arbre unique.
Ce n’est pas la représentation lourde de symboles d’un arbre en particulier qui est ici mise en avant, mais bien plus une atmosphère particulière. On entend le craquement des branches, l’odeur de la mousse flotte dans l’air… mais peut-être finit-on par ne plus voir la forêt à force d’arbres? photos courtoisie musée Frieder Burda
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Jusqu’au 29 février 2016 Picasso.mania est organisée au Grand Palais Galeries nationales (entrée square Jean Perrin) « Vous continuerez longtemps à peindre ? – Oui, parce que pour moi, c’est une manie. »
interview à Marseille, 11 mai 1959, citée dans Picasso, Propos sur l’art, Gallimard
La vingtaine d’expositions (monographiques ou collectives) qui, depuis 1973 se sont attachées à l’étude de la postérité de l’oeuvre de Pablo Picasso témoignent de son impact sur la création contemporaine.
A la fois chronologique et thématique, le parcours de l’exposition du Grand Palais retrace les moments de la réception critique et artistique de l’oeuvre de Picasso, les étapes de la formation du mythe associé à son nom.
Des natures mortes cubistes aux Mousquetaires des expositions d’Avignon de 1970 et 1973, le parcours de l’exposition est ponctué d’oeuvres de Picasso, issues des collections du Musée national Picasso-Paris, du Musée National d’art Moderne, ainsi que des collections de la famille de l’artiste. Leur présentation s’inspire des accrochages réalisés par l’artiste dans ses ateliers, et des expositions qu’il a lui-même supervisées
(Galerie Georges Petit à Paris en 1932, Palais des Papes à Avignon en 1970 et 1973).
Aux grandes phases stylistiques (cubisme, oeuvre tardif…), aux oeuvres emblématiques de Pablo Picasso
(Les Demoiselles d’Avignon, Guernica) répondent des créations contemporaines présentées dans des salles monographiques (David Hockney, Jasper Johns, Roy Lichtenstein, Martin Kippenberger…) ou thématiques,
regroupant des oeuvres mêlant techniques et supports les plus variés (vidéos, peintures, sculptures, arts graphiques, films, photographies, installations…).
Les montages Polaroïd, les images vidéos multi-écrans de David Hockney font écho au cubisme de Picasso, à son exploration d’un espace polyfocal. Au début des années 60, les artistes Pop, de part et d’autre de l’Atlantique (Lichtenstein, Errό…) s’emparent des portraits des années 30 par lesquels s’est fixée l’image archétypale de la peinture de Picasso. L’Ombre (1954) est à l’origine de la série de quatre tableaux
qu’entreprend Jasper Johns en 1985 (Les Quatre saisons rassemblées, sont présentées dans l’exposition).
Témoignant de l’impact de l’image publique de Picasso sur l’imaginaire des artistes du XXe siècle, à deux reprises, en 1988 et en 1995, Martin Kippenberger interprète les portraits photographiques de Picasso et de Jacqueline réalisés par David Douglas Duncan.
Les variations, inspirées par Les Demoiselles d’Avignon et par Guernica, démontrent la place occupée par ces peintures dans l’histoire de l’art moderne et, au-delà, dans l’imaginaire collectif (ces deux oeuvres ne sont pas présentées dans l’exposition compte tenu de leur déplacement impossible).
Acte de naissance du modernisme pictural, Les Demoiselles d’Avignon ont fait l’objet de variations, (par Faith Ringgold, Robert Colescott…), qui commentent la dimension ethnocentrée, masculine, de cette modernité dont l’oeuvre est devenu l’emblème.
D’une lecture historique de Guernica par Emir Kusturica à la révélation du rôle symbolique joué par sa transposition en tapisserie ornant les murs du conseil de sécurité des Nations Unies (Goshka Macuga, The Nature of the Beast, 2009), de l’utilisation du tableau de Picasso dans la lutte des artistes américains
opposés à la guerre du Vietnam aux manifestations de rue qui en brandissent l’image, une salle montre comment Guernica s’est muée en icône sociale et politique universelle. Pour une exposition à la Whitechapel Gallery en 2009, intitulée The Nature of the Beast, Goshka Macuga a intégré une tapisserie de 1955, reproduction à échelle 1/1 de la peinture de Picasso contre la guerre, Guernica réalisée en 1939. Cette tapisserie avait été commandé par Nelson Rockefeller puis déposée aux Nations Unies en 1955, juste au dehors du Conseil de Sécurité au Siège de l’Organisation des Nations Unies. En 2003, elle est couverte d’un voile bleu télévisuel, lors du discours de Colin Powell sur les armes de destruction massive conduisant à la guerre en Irak. Pendant l’année que dura l’installation, Goshka Macuga a invité des associations à organiser réunions et discussions autour d’une table circulaire placée devant la tapisserie. La seule condition était qu’ils fournissent de la documentation sur leur sujet, de sorte que la collection d’archive de la Whitechapel croît de façon exponentielle
A la faveur d’expositions qui l’ont réinscrit au coeur de la création contemporaine (A New Spirit in Painting, Royal Academy of Arts, 1981) ou qui en ont éclairé le sens (Das Spätwerk. Themen :1964-1972, Bâle, 1981 ;
The Last Years, Guggenheim Museum, 1984), les oeuvres des dernières années de Picasso sont redevenues sources d’inspiration. Son éclectisme stylistique, son
« cannibalisme » des maîtres anciens, la libre facture des peintures tardives ont inspiré la génération d’artistes révélée au début des années 80 (Georg Baselitz, Jean-Michel Basquiat, George Condo, Julian Schnabel, Vincent Corpet…).
L’installation vidéo de Rineke Dijkstra,I see a Woman Crying (Weeping Woman, 2009-2010) illustre la présence de l’oeuvre de Picasso dans l’imaginaire actuel, dans ses expressions les plus variées, du cinéma aux images numériques, de la vidéo à la bande dessinée.
commissaire général: Didier Ottinger, conservateur général du Patrimoine, directeur adjoint du Musée national d’Art moderne – Centre Pompidou
commissaires: Diana Widmaier-Picasso, historienne de l’art Emilie Bouvard, conservatrice du Patrimoine au Musée national Picasso-Paris
scénographie : agence bGc studio, Giovana Comana et Iva Berthon Gajsak ouverture : Lundi, jeudi et dimanche de 10h à 20h. Nocturne le mercredi, vendredi et samedi de 10h à 22h. Fermé le mardi.
Sur une proposition de Sandrine Wymann, directrice de la Kunsthalle de Mulhouse, vous pouvez aller à la découverte de Camp Catalogue imaginé par Jérémie Gindre, jusqu’au 8 mai 2016.
Jérémie Gindre (*1978) est un artiste et écrivain suisse, vivant à Genève.
Il a publié à ce jour une douzaine d’ouvrages de formes variées — roman, nouvelles, essai, journal, bande-dessinée, roman photos — et réalisé de nombreuses expositions réunissant dessins, sculptures et textes. Ses oeuvres, fortement marquées par son intérêt pour la géographie et l’histoire, s’appuient en particulier sur des questions de géologie, d’archéologie, d’art conceptuel, de neurosciences, d’apiculture ou de tourisme.
Ses oeuvres ont été présentées notamment au Kunsthaus Baselland, au Kunstmuseum Thun, au Museo de Arte Moderno de Buenos Aires, à la Kunsthalle Fri-Art de Fribourg ainsi qu’au Centre d’art contemporain La Criée de Rennes. Il est représenté par la
galerie Chert de Berlin.
Ses publications ont été éditées chez Fink, Boabooks, Rollo Press et Motto. Son dernier recueil de nouvelles «On a eu du mal» est paru en 2013 aux Éditions de l’Olivier.
Mon premier est un camp, le lieu qui renvoie à une installation ponctuelle, mais très organisée, dans des zones naturelles parfois dédiées, d’autres fois improvisées. Le camp est généralement la base, le lieu où l’on se retrouve, le point de départ d’une aventure ou d’une excursion. Mon second est un catalogue, conçu comme un inventaire de ce que l’on peut découvrir, sur le camp ou aux alentours. Le catalogue est une énumération poétique mais néanmoins précise de certaines géographies, de genres animaliers ou de variétés comportementales. Mon tout est Camp Catalogue, une exposition de Jérémie Gindre qui se présente comme le décor d’innombrables histoires écrites ou à écrire. Après s’être établi à La Criée de Rennes pour une première étape estivale, et avant de partir au Kiosk à Gand, le camp se déploiera en hiver à Mulhouse et trouvera dans cette nouvelle saison ses propres
variations.
C’est souvent au cours de ses lectures que naissent les projets
d’oeuvres de Jérémie Gindre. Les tableaux textes permettent de resserrer le lien intime qu’il entretient entre les textes et les formes.
Chacun des tableaux entre en résonance avec l’exposition, ses
sujets, son ambiance, et parfois plus précisément avec une oeuvre ou une série. Les textes peints sont des réécritures, adaptées plus ou moins fidèlement du récit
original, pour à la fois suggérer un contexte et évoquer une histoire plus large.
Jérémie Geindre a tracé une ligne continue sinueuse, comme pour délimiter le paysage
à travers toute l’exposition. C’est ainsi que l’on est happé (!) par le bruissement de la fontaine dès l’entrée de l’exposition où s’affichent des dessins à l’encre, la rivière vue des rochers et les oiseaux classés en nuisibles/utiles/indifférents.
Si vous partez sur la gauche deux planches indiquent la direction du parking et du panorama.
Petite pièce où est projeté le logo qui balise les sentiers des marcheurs suisses, nouveaux losanges jaunes, signes indiquant les itinéraires de randonnée de moyenne montagne en Suisse.
Ces losanges, dont il n’a sélectionné que ceux tracés sur pierre,
sont photographiés en tant que peintures rupestres actuelles.
Ils apparaissent alors comme la répétition presque hypnotique
d’un motif géométrique, une oeuvre anonyme et collective
dans un immense musée à ciel ouvert.
C’est ainsi que vous débouchez dans la prairie avec vue sur le pont en bois, le panneau
indicateur en bois, la série des dessins à l’encre de Chine, sur les thèmes choisis. CARACTÈRE RÉGIONAL, 2006-2012
48 dessins
Stylo sur papier
C’est une petite encyclopédie du relief que Jérémie Gindre a
entrepris avec cette série dont il nous présente 48 études. Sont
retenues ici toutes les formes caractéristiques de paysages
offerts par la nature. Tantôt prélevés sur cartes ou manuels,
tantôt inspirés par un site particulier, ces dessins couvrent une
grande variété de modes cartographiques. Ce travail, constitué
sur plusieurs années, traduit aussi le besoin de dessiner pour
mieux comprendre.
C’est ainsi que tout devient familier dans ce parcours géo-bucolique
pierres, herbes, pommes de pins, parcours de ski, logos, coupes géologiques?
aires de repos, fontaine, oiseaux, banc.
Soudain, une ouverture triangulaire attire vers un lieu mystérieux teinté de vert, un sous bois, il faut se pencher pour y pénétrer.
Comme un cabinet de curiosités TOWN & COUNTRY, 2015
(Bois, ciment, résine, osier, crayon sur impression)
une série, composée de 5 objets et d’une illustration, compare les habitats
pour oiseaux conçus par l’homme à un véritable nid de troglodyte. Ici la
part de l’imaginaire humain déborde sur les objets et les place à la limite
de leur usage. Entre fonction et décoration, l’artiste ne se prononce pas et
donne à voir ce qu’il reste quand l’oiseau n’est pas là.
En regard de l’exposition
Camp Catalogue, 3 conférences
et une marche sont proposées. Marathon de conférences Vendredi1.04 18:30 — 21:15
– 18:30, durée 45’ : Balisage et signalétique sur les sentiers de randonnée, de Thierry Schlawick, Président du Club Vosgien Mulhouse & Crêtes – 19:45, durée 30’ : P comme pives, de Jérémie Gindre
– 20:30, durée 30’ : Le milieu naturel introduit en ville par le biais d’éléments phares, de Bernard Stephan, Expert Arbre Conseil® de l’ONF
En partenariat avec le Club Vosgien Mulhouse
& Crêtes et l’Office national des forêts Petite restauration sur place Entrée libre Marche urbaine au sein de l’exposition Samedi 2.04 14:30 — 17:30
Rdv-départ : 14:30
sur le parvis de La Fonderie Marche urbaine le long des Berges de l’Ill et du Bois des Philosophes, commentée par Bernard Stephan, expert Arbre Conseil® de l’ONF et suivie par une lecture de Jérémie Gindre au coeur de l’espace d’exposition. En partenariat avec le Club Vosgien Mulhouse & Crêtes et l’ONF Goûter tiré du sac, café & thé offerts à l’arrivée
Ainsi que toutes les joyeusetés habituelles : Conférences, week end art contemporain, kunst apéro
lectures poétiques, films
consultez le programme
Rendez-vous Famille
Dimanche 6.03 R 15:00 La Kunsthalle Mulhouse – Centre d’art contemporain La Fonderie
16 rue de la Fonderie
68093 Mulhouse Cedex
tél : + 33 (0)3 69 77 66 47 Heures d’ouverture
Du mercredi au vendredi de 12h à 18h
Les samedis et dimanches de 14h à 18h
Nocturne le jeudi jusqu’à 20h
Fermé les lundis, mardis, 25 et 27 mars et 8 mai 2016
Entrée libre
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Les éditions Chic Médias inaugurent avec Anne-Sophie Tschiegg,desseins, leur première collection érotico-suggestive.
La collection desseins laisse libre cours aux artistes : photographes, plasticiens ou illustrateurs en publiant leurs carnets. Une adresse au corps, à la nudité, à la sexualité voire à la pornographie.
Peintre depuis une trentaine d’années, Anne-Sophie Tschieggtravaille les associations de couleur comme on assemblerait un parfum. Du petit au grand format, du collage au dessin, les couleurs se répandent, se confondent, jusqu’à provoquer l’émotion première. Pour Assez flirté, baisser culotte, la plasticienne a réalisé
ses dessins sur iPad, ponctué les dessins de quelques textes, et convoqué quelques auteurs.
A commander surZut ! magazine – La Boutique
Trois autres possibilités : – vous venez demain 12 février à 18h30 avec la foule de tous les copains qui se tiendront chaud
– vous venez tranquillement samedi 13/2 ou dimanche 14/2 de 14h à 19h et Frédéric Croiser vous accueillera
– vous venez samedi ou dimanche pour le 5 à 7 et je vous y embrasse.
(et la quatrième possibilité : vous venez au Séchoir à Mulhouse le 19/2 à partir de 18h30…)
Il y aura des dessins vrais, des tirages numérotés, des petites catins sur toile, le livre dédicacé et comme c’est chez le grand puriste de l’art abstrait il y aura aussi mes toiles les plus abstraites et les plus roses. Peu mais varié. Nous serons de bonne humeur et pimpants Anne-Sophie Tschiegg
Radial art contemporain
11b, Quai Turckheim F 67000 Strasbourg
+33 950 71 08 34 +33 661 14 53 26
contact@radial-gallery.eu
et
Le Séchoir Mulhouse
Galerie d’art ·
25 rue Josué Hofer
68200 Mulhouse
· 03 89 46 06 37
la belle équipe se déplace pour vous présenter notre petit livre caliente « assez flirté, baisser culotte ! »Ça se passera ce vendredi 19 au Séchoir à partir de 18h30 dans le cadre de l’exposition AD LIBIDO qui rassemblera une quinzaine d’artistes..Il y aura des tirages numérotés, des dessins, des bouquins, des copains et du vin. (Et même une effeuilleuse en cerise.)Merci de faire suivre si vous connaissez quelques sacripants qui peuvent être intéressés, nous voulons que le plus grand nombre puisse profiter de ces splendeurs....Je vous embrasse tousAnne-sophieà vendredi !(et pour rappel, le livre peut AUSSI se commander ici
C’est un joli petit livre polymorphe et joyeux, à ne pas mettre entre toutes les mains
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Le Musée Frieder Burda présente des œuvres abstraites de Gerhard Richter.
(vidéo du vernissage en allemand) jusqu’au – 29 mai 2016
Le point d’orgue de cette exposition est un travail majeur de l’artiste, une œuvre non figurative profondément poignante en quatre éléments intitulée « Birkenau » (WZ 937 1-4), qui a été réalisée en 2014. Gerhard Richter y fait référence à des photos qui furent prises en 1944 au camp de concentration de Birkenau par des membres du Sonderkommando juif (une des unités spéciales de déportés forcés de participer au processus d’extermination).
Ces documents photographiques constituent le point de départ, la première couche du tableau, repris et retravaillé par le peintre en de nombreuses étapes ultérieures.
On trouve des photos des victimes de l’holocauste et de la terreur nazie à plusieurs reprises depuis le milieu des années 1960 dans l’ « Atlas » de Gerhard Richter, un recueil de photos, de coupures de journaux et de croquis rassemblés par l’artiste de 1962 jusqu’à aujourd’hui. Des panneaux correspondants provenant de l’ « Atlas » sont mis en perspective à Baden-Baden avec les travaux de grandes dimensions sur Birkenau.
Pour le seul hall d’entrée du Bundestag à Berlin, Richter a rassemblé un grand nombre de photos et a tenté de peindre des tableaux d’après ce matériel. Toutes les premières tentatives échouèrent cependant et c’est seulement dans les « tableaux de Birkenau » que l’artiste est parvenu pour la première fois à trouver une solution picturale. L’artiste est loin d’avoir mis un point final à son travail sur ce grand thème, comme le montre une autre adaptation des tableaux, transposés en photographies de même taille, ainsi que 93 détails photographiques tirés de l’œuvre.
Richter a eu recours à cette méthode d’observation de détails à plusieurs reprises. Un travail exposé, « Halifax », datant de 1978, permet de comprendre ce processus ; il y réinterprète 128 détails de son grand tableau en noir et blanc intitulé « Tableau abstrait » (titre antérieur « Halifax », WVZ 432-5) pour en faire la représentation d’une structure. Une série montrée également ici est particulièrement impressionnante : « War Cut » est un travail sur les informations diffusées au début de la guerre en Irak. Gerhard Richter a associé 216 détails en couleur tirés de son « Tableau abstrait », 1987 (WVZ 648-2) à des textes qui avaient été publiés dans ce contexte par le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitungles 20 et 21 mars 2003,les premiers jours de la guerre en Irak. Il a procédé ici de manière strictement formelle et a cependant établi avec ses tableaux non figuratifs des références étonnantes au contenu des textes.
Le point de départ de la stratégie picturale de Gerhard Richter, où la référence au modèle est toujours présente, même dans les travaux abstraits, est particulièrement évident lorsqu’on la replace dans le contexte d’œuvres réalisées par d’autres artistes connus. Ces derniers sont issus pour la plupart du milieu proche de la Galerie Konrad Fischer, avec laquelle Richter était en étroit contact dans les années 1960.
On pourra voir des chefs d’œuvre abstraits de Carl Andre, Sol LeWitt, Blinky Palermo, Imi Knoebel ou Sigmar Polke. Mais Andy Warhol et les expressionnistes abstraits Clyfford Still, Adolph Gottlieb et Willem de Kooning témoignent eux aussi de la capacité des artistes contemporains à saisir l’indescriptible et représenter l’irreprésentable précisément à l’aide de l’abstraction.
Leurs travaux, parmi lesquels les impressionnantes sculptures de Sol LeWitt et de Carl Andre, montrent les différentes approches des artistes et révèlent le fort potentiel dont dispose l’abstraction pour représenter la réalité ou refuser tout caractère réaliste. L’exposition se penche également sur le thème de la perception et des émotions que des formes et des couleurs – au-delà de la représentation d’objets réels- sont à elles seules en mesure de provoquer en nous.
Les nombreuses pièces exposées provenant de la Collection Frieder Burda sont complétées par des prêts d’œuvres prestigieuses issues de collections et musées internationaux ou appartenant à des particuliers.
C’est une exposition qui vous plonge dans la réflexion, tant sur le passé que sur l’actualité. Commissaire de l’exposition le directeur du musée Frieder Burda,Helmut Friedel
CatalogueHelmut Friedel et Georges Didi-Huberman.
Il contient, entre autres, la lettre détaillée de Georges Didi-Huberman à Gerhard Richter « La peinture dans son moment aporétique » – souvenirs du philosophe à la visite de l’atelier de l’artiste.
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Vous avez envie de « buzzer » ?
La dernière et nouvelle initiative éducative de la Fondation Beyeler
vous permettra de buzzer
« l’art enrichit le quotidien et ouvre de nouvelles perspectives. Il rend visible ce que nous sentons, pensons, redoutons ou souhaitons. Il existe bien des manière de découvrir toute la diversité de l’art. AvecSPEED ART, l’accès ludique occupe évidemment le premier plan ».
Dans le cadre de son engagement artistique en faveur des enfants et des jeunes, la Fondation Beyeler lance SPEED ART, un jeu de cartes qui se joue au rythme de la visite des galeries. Ce jeu « de réaction », conçu autour de l’art et des artistes de la Collection Beyeler, s’attache également à transmettre des informations intéressantes et invite les amateurs d’art, jeunes et moins jeunes, à observer attentivement les œuvres.
Les joueurs (jeunes et moins jeunes) sont invités à découvrir des points communs entre les œuvres d’artistes célèbres comme Van Gogh, Cézanne, Klee, Mondrian et bien d’autres encore. SPEED ART est disponible dès à présent à l’Art Shop de la Fondation Beyeler, au musée ou en ligne sur le site web de la boutique du musée. Un joli cadeau artistique et culturel pour toute la famille.
Ce jeu propose une introduction simple et compréhensible aux célèbres œuvres de la collection de la Fondation Beyeler consacrée à l’art moderne et contemporain. Il s’agit de porter un regard neuf sur certains des chefs-d’œuvre les plus connus de la Collection Beyeler et de relever des similitudes, par ex. dans les œuvres de Van Gogh ou Cézanne ; il peut s’agir de motifs comparables, comme des nus ou des représentations d’animaux, ou d’un style, figuratif ou abstrait. SPEED ART invite à repérer immédiatement les différences et les points communs.
En famille ou avec des amis, au domicile, dans le musée ou en voyage, le jeu cherche également à susciter des « discussions animées et de nombreux éclats de rire ». SPEED ART est le fruit d’une collaboration entre l’éditeur de jeux Carlitt plus Ravensburger, des concepteurs de jeux et l’équipe de la Médiation artistique de la Fondation Beyeler.
La réalisation de ce jeu d’art a été rendue possible grâce au soutien d’UBS, mécène de longue date et partenaire engagé de la Médiation artistique pour les enfants et pour les jeunes de la Fondation Beyeler.
Comme les initiatives précédentes, le jeu SPEED ART a pour objectif « d’éveiller la passion du plus grand nombre, et surtout des jeunes, pour l’art.
SPEED ART est également en vente dans les magasins de jouets. Heures d’ouverture de la Fondation Beyeler :
tous les jours 10h00–18h00,
le mercredi jusqu’à 20h00
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Jusqu’au 22 MAI 2016
C’est une collection très prestigieuse d’oeuvres de Paul Signac(1863-1935) qui est
présentée du 29 janvier au 22 mai à la Fondation de l’Hermitage de Lausanne : près de 140 peintures, aquarelles et dessins illustrent la carrière foisonnante du maître néo-impressionniste.
Réunie par une famille passionnée par l’artiste, cette collection unique constitue l’un des plus grands ensembles d’oeuvres de Signac conservé en mains privées. Elle offre un éventail exhaustif de l’évolution artistique du peintre, depuis les premiers tableaux impressionnistes jusqu’aux dernières aquarelles de la série des Ports de France, en passant par les années héroïques du néo-impressionnisme, l’éblouissement tropézien, les images flamboyantes de Venise, de Rotterdam et de Constantinople. Cette collection est également exceptionnelle par la diversité des techniques qu’elle embrasse : la fougue impressionniste des études peintes sur le motif s’y oppose aux polychromies sereines des tableaux divisés ; le japonisme audacieux des aquarelles y contraste avec la liberté des feuilles peintes en plein air. Quant aux grands lavis préparatoires
dessinés à l’encre de Chine, ils nous livrent les secrets de compositions sereines, longuement méditées à l’atelier. C’est donc une initiation aux harmonies chromatiques de Signac, doublée d’une invitation au voyage, que propose cette exposition.
Au fil d’un parcours chronologique et thématique, le visiteur découvrira les multiples facettes d’un homme de convictions, épris de mer et de bateaux, mais surtout du peintre, amoureux de la couleur. Une riche section documentaire permet de s’initier aux théories de la couleur des néoimpressionnistes, et une salle réunissant des tableaux des principaux acteurs de ce mouvement (Pissarro, Luce, Van Rysselberghe, Cross) vient compléter la présentation.
Un ouvrage amplement illustré, publié en co-édition avec les éditions Skira, accompagne la manifestation.
Le commissariat de l’exposition est assuré par Marina Ferretti, directeur scientifique du Musée des impressionnismes à Giverny et coresponsable des Archives Signac.
IVe exposition impressionniste. Elle compte des oeuvres de Gustave Caillebotte, Mary Cassatt, Edgar Degas, Claude Monet et Camille Pissarro. Signac a quinze ans et fait un croquis d’après Degas. Il se fait mettre à la porte de l’exposition par Paul Gauguin :
« On ne copie pas ici, Monsieur ».
1880 Juin : Exposition Claude Monet à La Vie moderne : « Qu’est-ce qui m’a poussé à faire de la peinture ? – C’est Monet ou plutôt la vue de quelques reproductions de tableaux dans La Vie moderne. Ce qui m’attirait chez cet artiste, c’était l’aspect révolutionnaire de son oeuvre. Il est vrai que la peinture de Detaille me paraissait alors d’une perfection difficile à atteindre ! Tandis que celle de Monet, rien ne me paraissait plus facile. Je ne me rendais pas compte à cette époque-là… J’avais dix-huit ans tout au plus », rappellera Signac.
Paul Signac, un homme de convictions
Surnommé par Thadée Natanson le « saint Paul du néo-impressionnisme », Paul Signac est l’apôtre des théories néoimpressionnistes.
Avec Camille Pissarro, il est un des tout premiers artistes à adopter la technique de la division des tons mise au point par Georges Seurat au cours de l’hiver 1885-1886.
Signac est aussi l’auteur du manuel théorique D’Eugène Delacroix au néo-impressionnisme, qui situe la théorie de la division des tons dans une perspective historique.
Des premières marines peintes avec une vigueur et une liberté impressionnistes aux amples architectures portuaires d’après-guerre, la description de l’eau et du ciel offre à Paul Signac un inépuisable prétexte à multiplier ses harmonies chromatiques. Ardent défenseur de la couleur pure, il y trouve une illustration naturelle de ses théories artistiques, car la réflexion de la lumière à la surface du fleuve et de la mer fragmente le réel en une myriade de taches colorées.
Pour la couleur, de l’impressionnisme au néo-impressionnisme C’est la visite de la première exposition monographique de Claude Monet en juin 1880 dans les locaux de la revue La Vie moderne qui décide de la vocation de peintre du jeune Signac. D’emblée, il choisit d’évoquer l’eau et ses reflets, et dès 1882, il s’essaye en autodidacte au genre de la marine à Port-en-Bessin. Proches de l’art de Monet, les paysages de jeunesse se distinguent par le choix de couleurs fortes et de compositions frontales. Le tempérament énergique de Signac, son amour du plein air et de la couleur le portent naturellement à une approche de type impressionniste qui
persistera jusqu’à la fin dans sa carrière, par le biais de la pratique de l’aquarelle ou dans le traitement très libre de ses études peintes sur le motif.
En mai 1884, Signac rencontre Georges Seurat à l’occasion de la première exposition du Groupe des artistes indépendants. Les deux peintres se lient d’amitié et Signac, qui reste fidèle à l’impressionnisme, participe dès lors aux
recherches de Seurat sur l’harmonie des lignes et la perception des couleurs.
En 1885, ils visitent ensemble la rétrospective consacrée à Eugène Delacroix à l’Ecole des Beaux-Arts. Ils se rendent aussi à la manufacture des Gobelins pour assister à quelques expériences en application des théories d’Eugène Chevreul. Au cours de l’hiver
1885-1886, Seurat reprend entièrement une grande toile commencée l’année précédente, Un dimanche après-midi à l’île de la Grande Jatte (1884-1886, Chicago, The Art Institute), en appliquant pour la première fois la théorie du mélange optique. Pour éviter de ternir l’harmonie chromatique du tableau en mélangeant les tons sur la palette, il pose des petites touches de couleur pure côte à côte sur la toile, en laissant à l’oeil du spectateur le soin de recomposer les
tons. Signac adopte rapidement cette technique à laquelle il sera définitivement fidèle. La touche divisée confère aux toiles néo-impressionnistes un effet de vibration délicate qui se prête à l’analyse des variations de la lumière. Les paysages d’eau peints alors expriment une poésie quasi abstraite, que Signac souligne en leur attribuant des titres
d’inspiration musicale. (Opus)
Grâce à Pissarro, séduit lui aussi par la théorie de la division, Signac et Seurat participent en 1886 à la huitième et dernière exposition du groupe impressionniste. Signac au temps d’harmonie Signac, conscient que l’avenir du mouvement repose désormais uniquement sur ses épaules, continue à défendre la théorie de la division des tons et ne tardera pas à faire évoluer le néo-impressionnisme.
A Saint-Tropez, il s’essaye à l’aquarelle, qui devient dès lors une de ses techniques de prédilection. Si certaines de ses aquarelles exécutées sur le motif lui permettent de mettre en place une toile peinte à l’huile, nombreuses sont traitées
de façon indépendante, datées, signées et exposées dès 1892. Au cours des trois années qui suivent, Signac peint exclusivement les paysages du petit port varois et, progressivement, use plus librement de la division des tons. La touche s’élargit et, dans ses oeuvres toujours plus colorées, il privilégie les effets de contraste pour donner davantage
d’impact à la couleur. Cessant aussi d’attribuer un numéro d’opus à ses tableaux, il entreprend la rédaction de son journal. C’est le début d’une réflexion théorique et d’une mise en perspective du néo-impressionnisme qui aboutira à la
publication en 1899 du traité D’Eugène Delacroix au néo-impressionnisme.
Le temps des voyages
Dès 1896, Signac voyage en Hollande et ne tarde pas à retrouver ensuite les sites qui ont inspiré ses oeuvres de jeunesse, notamment les plages de la Manche au Mont-Saint-Michel et les bords de la Seine près de Paris. Signac visite les grands ports européens : Venise en 1904 et 1908, Rotterdam en 1906, Istanbul en 1907. Sans oublier les ports français, notamment Marseille et La Rochelle. Au cours de ses voyages, il note ses
impressions à l’aquarelle avant d’élaborer ses tableaux à l’atelier. A partir de 1900, il interprète de plus en plus librement la couleur des paysages observés, tandis que ses compositions équilibrées et rythmées par d’amples arabesques prennent des accents classiques. Elles sont précédées par un nombre croissant de travaux préparatoires.
Aux études peintes sur le motif s’ajoute une importante production, de dessins et d’aquarelles.
Signac aquarelliste et nomade
Après-guerre, en 1921, Signac quitte Antibes pour Saint-Paul-de-Vence et sillonne les routes de France. Le néoimpressionnisme est depuis longtemps entré dans l’histoire, ce qui signifie qu’il n’appartient plus à l’avant-garde artistique.
S’il peint toujours avec passion les quais de la Seine à Paris, on le trouve souvent dans la vallée du Rhône où il recherche les sites évoqués par Stendhal et rêve d’illustrer Mémoires d’un touriste, « le plus beau livre du monde ».
Mais c’est en Bretagne, à Lézardrieux, sur les bords du Trieux, qu’il s’installe en 1924. Il se rend souvent à Saint-Malo où l’attirent les terre-neuvas et assiste à la partance des « Islandais » qu’il observe inlassablement.
Son dernier projet artistique est la série consacrée aux ports de France dans la lignée des grands peintres et graveurs
de marines tels que Joseph Vernet, Nicolas Marie Ozanne et Louis Garneray. De 1929 à 1931, grâce au soutien financier de l’homme d’affaires Gaston Lévy, Signac alors largement sexagénaire entreprend de parcourir la France de
port en port et d’en rapporter des vues à l’aquarelle. Il décrit avec un plaisir toujours renouvelé la diversité des ciels, des gréements et des architectures portuaires, sans savoir que ces séduisants paysages ne tarderont pas à connaître de sévères destructions.
(M. F. B.) VISITES COMMENTÉES PUBLIQUES
Les jeudis à 18h30 et les dimanches à 15h
Prix : CHF 5.- (en plus du billet d’entrée) / gratuit pour les Amis de l’Hermitage
Sans réservation, nombre de participants limité VISITES COMMENTÉES POUR GROUPES PRIVÉS
Des visites peuvent être organisées sur demande, en français, allemand ou anglais.
Prix : CHF 130.- (en plus des billets d’entrée). Maximum 25 personnes par groupe
Renseignements et réservations : +41 (0)21 320 50 01 CONFÉRENCES Jeudi 17 mars à 18h30
Les relations entre art et science des couleurs, de Paul Signac à la neurophysiologie contemporaine par Libero Zuppiroli, professeur émerite à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne et coauteur d’un Traité des couleurs (2012) Jeudi 21 avril à 18h30
Signac et la découverte de Saint-Tropez
par Marina Ferretti, commissaire de l’exposition, directeur scientifique du Musée des impressionnismes à Giverny et coresponsable des Archives Signac
Prix des conférences : CHF 12.- / CHF 10.- tarif réduit / gratuit pour les Amis de l’Hermitage
Billet combiné (conférence + exposition) : CHF 25.- / CHF 23.- retraités / CHF 15.- étudiants
Renseignements et réservations : +41 (0)21 320 50 01 CONCERT Jeudi 28 avril à 19h
La musique au temps de Signac
Claude Debussy, La Mer (1905), Petite Suite (1889)
Gabriel Fauré, Suite Dolly (1906)
Maurice Ravel, Ma Mère L’Oye (1908)
par « The Françoise-Green Piano Duo », Londres
Prix : 28.- / 25.- prix réduit
Billet combiné (concert + exposition) : 36.- / 32.- retraité / 20.- étudiant
Sur réservation au +41 (0)21 320 50 01 SOIRÉES ART & GASTRONOMIE
Débutant à 18h45 par une visite commentée de l’exposition, la soirée est suivie à 20h d’un repas gourmand
inspiré par l’oeuvre de Paul Signac, au café-restaurant L’esquisse.
Sur réservation au +41 (0)21 320 50 01
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