Hodler Monet Munch – Peindre l’impossible

Le musée Marmottan Monet présente jusqu’au
22 janvier 2017
C’est à Philippe Dagen, critique et historien d’art,
journaliste
au Monde, que l’on doit l’exposition éblouissante
qui réunit trois stars à la recherche de l’impossible
représentation, du soleil, de l’eau, de la neige et de leur
effet.
« J’ai repris encore des choses impossibles à faire : de l’eau
avec de l’herbe qui ondule dans le fond… c’est admirable
à voir, mais c’est à rendre fou de vouloir faire ça »
Claude Monet
claude-monet
Pourquoi réunir le temps d’une exposition
Ferdinand Hodler, Claude Monet et Edvard Munch ?
Un Français né en 1840 et mort en 1926, un Suisse né en 1853
et mort en 1918 et un Norvégien né en 1863 et mort en 1944 :
la composition du trio peut paraître étrange. Ils ne se sont
même pas rencontrés, et, s’il ne fait aucun doute qu’Hodler
et Munch ont souvent regardé Monet, la réciproque n’est
pas démontrée.
Circonstance aggravante : l’histoire de l’art a pris l’habitude de
les classer dans des catégories différentes, impressionnisme,
postimpressionnisme ou symbolisme.
Or c’est ce classement que le commissaire  propose de
remettre en cause en montrant que leurs
oeuvres ont bien plus à se dire entre elles qu’on ne le croirait.
Une évidence historique d’abord : ces peintres sont des
contemporains, bien qu’ils appartiennent à des générations
différentes. Ils vivent dans le même monde en cours de mutation,
l’Europe d’avant et d’après la Première Guerre Mondiale.
Ils en éprouvent les mutations techniques, politiques
et sociales. Celles-ci affectent leur mode de vie et leurs pratiques
artistiques. Ainsi tous trois sont-ils des voyageurs et découvrent
des lieux et des motifs auxquels, un demi-siècle plus
tôt, ils n’auraient pu accéder.
hodler
Monet se rend en Norvège, Hodler monte jusqu’aux glaciers
alpins, Munch va et vient du nord au sud de l’Europe.
Ainsi sont-ils aussi les contemporains du développement
accéléré des sciences physiques et naturelles qui procèdent
par expérimentations et séries – modèles que tous trois,
à des degrés divers, introduisent dans leur processus créatif.
Ces expérimentations, ces séries, c’est-à-dire une conception
méthodique, tous trois la mettent en oeuvre pour affronter
les difficultés de la représentation de motifs qui, en raison
même de leurs particularités, deviennent pour eux des obsessions.
« J’ai repris encore des choses impossibles à faire : de l’eau avec
de l’herbe qui ondule dans le fond… c’est admirable à voir,
mais c’est à
rendre fou de vouloir faire ça. »
Ces mots sont de Monet, mais ils pourraient être ceux du peintre
qui, jusqu’à sa mort, s’obstine à étudier l’horizon des Alpes
depuis sa fenêtre, de l’aube au crépuscule
Hodler. Ou de celui qui, insatisfait, revient jusqu’à la dépression
sur les mêmes motifs, une maison rouge, des marins dans la neige,
le couchant regardé en face, la nuit boréale – Munch.
Comment peindre de face l’éclat éblouissant du soleil,
avec de simples couleurs à l’huile sur une
simple toile ? edvar-munchComment peindre la neige dont l’éclat et la blancheur ne cessent
de varier à la moindre nuance de la lumière ? Comment suggérer
les mouvements et variations de la lumière sur l’eau,
malgré l’immobilité de la peinture ?
Tous trois mettent ainsi la peinture à l’épreuve de l’impossible.
L’exposition les suit pas à pas dans ces recherches en comparant
sans cesse leurs tentatives, en organisant des confrontations
visuelles entre les trois artistes dans un espace repensé pour
l’occasion afin d’accueillir une vingtaine d’oeuvre de chacun.
Les sujets, c’est-à-dire les problèmes
: haute montagne, soleil, neige, eau vive.
Le parcours les réunit une dernière fois sous le signe de la couleur
dégagée du devoir d’imitation, jusqu’à leurs oeuvres ultimes,
elliptiques et libres – si libres qu’elles n’ont guère été comprises
de leurs contemporains.
Podcast les regardeurs sur France culture
Grâce à un partenariat exceptionnel entre le Munchmuseet d’Oslo et
le musée Marmottan Monet, elle présente
des oeuvres du peintre norvégien qui, pour certaines, n’ont jamais
été vues à Paris. La générosité de plusieurs collections privées suisses
permet d’y réunir un ensemble Hodler non
moins exceptionnel, que ce soit par sa qualité ou sa rareté.

Horaires d’ouverture

Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h
Dernière entrée : 17h30
Nocturne le jeudi jusqu’à 21 h
Dernière entrée : 20h30

Sites éternels, De Bâmiyân à Palmyre

Jusqu’au 9 janvier 2017 au Grand Palais
Galerie sud-est

© UNESCO
© UNESCO

Il y a plus d’un an, à la suite des terribles destructions
subies par la ville de Palmyre, le Président de la République
François Hollande a souhaité que la France prenne une part
active dans la préservation du patrimoine en danger.
C’est à son initiative que j’ai rassemblé, en tant que
Président-directeur du musée du Louvre, cinquante
propositions sur cette question, après avoir pendant plusieurs
mois écouté et consulté les experts mais aussi
visité certains de ces lieux martyrs.
Jean-Luc Martinez

sites-eternets-vue-de-lexpoLa Rmn-Grand Palais et le musée du Louvre se sont
mobilisés pour présenter, sous le haut patronage
de l’UNESCO, une exposition gratuite permettant de
découvrir ou redécouvrir les splendeurs de grands
sites archéologiques aujourd’hui dans des zones à risque,
Bâmiyân, Khorsabad, Palmyre, la Mosquée des Omeyyades
de Damas et le Krak des Chevaliers, sites du patrimoine
universel particulièrement menacés par les conflits en
Afghanistan et au Moyen Orient.

Palmyre Arche, reconstruction 3D image 3D © Iconem, DGAM
Palmyre
Arche, reconstruction 3D
image 3D
© Iconem, DGAM

Cette exposition a pour ambition de sensibiliser
le grand public à la notion de patrimoine en danger par
l’évocation de sites emblématiques.
Selon UNESCO, pour la seule Syrie, les six sites du patrimoine
mondial ainsi que d’innombrables autres sites culturels
et archéologiques ont été endommagés ou pillés, voire détruits
à différents degrés.

Relief funéraire de Taimé et de sa femme Hadira 1ère moitié IIIe siècle après J.-C. Palmyre (ancienne Tadmor), Syrie calcaire ; 43 x 63 x 18 cm Paris, musée du Louvre
Relief funéraire de Taimé et de sa femme
Hadira
1ère moitié IIIe siècle après J.-C.
Palmyre (ancienne Tadmor), Syrie
calcaire ; 43 x 63 x 18 cm
Paris, musée du Louvre

L’exposition se veut immersive en plongeant le visiteur
au coeur de ces sites grâce à une projection d’images(voir ici)
des lieux à 360° dans l’espace d’exposition. L’émergence de nouvelles
techniques de prises de vue par drônes et de reconstitutions
numériques ont permis en effet d’avoir un relevé de l’état actuel
de ces sites devenus inaccessibles car situés en zone de conflit.
Aux images filmées sont intégrées de façon dynamique
des documents d’archives, dessins, gravures, photographies
anciennes, donnant la mesure de l’évolution des différents sites
à travers le temps.

Après un espace introductif qui apporte un éclairage sur la
problématique du patrimoine en danger, l’exposition s’organise
en deux sections, le
Site Universel et le Laboratoire des images :

Palmyre détail

– dans le Site Universel, sont projetés quatre films
sur quatre sites archéologiques majeurs, dans un
vaste
panorama à 360°, permettant une expérience immersive
inédite du visiteur. Chaque film apporte un éclairage particulier
sur la destruction, la conservation, la restauration de ce patrimoine
en danger : le pillage des antiquités et le trafic illicite pour
Khorsabad, la reconstruction et ses enjeux pour Palmyre,
la (re)découverte archéologique pour la mosquée des Omeyyades,
enfin la conservation et la valorisation des ruines pour
le Krak des chevaliers. Les quatre sites sont chacun évoqués
par une oeuvre emblématique du musée du Louvre.

Khorsabad,
Khorsabad,

Le Laboratoire des images dédié notamment
aux techniques de relevés utilisées par les archéologues
et
leur évolution à travers les âges, est organisé comme un
cabinet de curiosité dans lequel sont présentés, pour chaque site,
les différents outils qui ont permis de rendre compte de
leurs connaissances : d’abord

Fraguement de mosaïque
Fragment de mosaïque

gravures, peintures, aquarelles, plans, puis photographies
et plus récemment images numériques et drones
pour proposer des reconstitutions scientifiques.
Les images rapportées par les touristes qui ont pu visiter
ces lieux avant leur altération récente et avant qu’ils ne
soient rendus inaccessibles par les conflits sont aujourd’hui
des supports précieux.

Krak des Chevaliers
Krak des Chevaliers

La parole est également donnée à des citoyens des pays
touchés notamment syriens et irakiens, archéologues
ou profanes, à travers différents témoignages.

Pour la première fois, une reconstitution 3D dynamique,
en réalité augmentée, est présentée. Les visiteurs
peuvent suivre sur tablette la reproduction interactive et en
volume de Palmyre, et notamment observer la destruction
de son arche pièce par pièce et sa reconstruction simulée.

Elèves de l'école de Damas qui relèvent les mosaïques de la Grande Mosquée 1928-1929
Elèves de l’école de Damas qui relèvent les mosaïques de la Grande Mosquée 1928-1929

Les quatre sites présentés dans l’espace universel
sont importants pour quatre civilisations différentes :

Khorsabad, ville de la Haute-Antiquité fondée par le roi Sargon II
(713-706 av. J.-C.) dans la province de Ninive, fût l’une des
capitales du grand empire néo-assyrien qui réussit à dominer
la plus grande partie du Proche-Orient dans la première moitié
du I
er millénaire avant notre ère ;

Lion couché rugissant vers 700 av. J.-C. Khorsabad, trouvé fixé au dallage d’une façade du palais bronze Paris, musée du Louvre, département des antiquités orientales
Lion couché rugissant
vers 700 av. J.-C.
Khorsabad, trouvé fixé au dallage d’une façade du palais
bronze
Paris, musée du Louvre, département des antiquités
orientales


Palmyre, au coeur du désert, à michemin
entre la côte méditerranéenne et l’Euphrate, ancien relais caravanier
dont on retient la splendeur à l’époque romaine mais
dont l’existence remonte au II
e millénaire
avant notre ère ;

Grande mosquée des Omeyyades de Damas, Edicule
Grande mosquée des Omeyyades de Damas, Edicule

la Grande Mosquée, édifiée au coeur de Damas par
la dynasties des Omeyyades (661-750), est l’un des plus anciens
chefs-d’oeuvre de l’architecture islamique ;
le Krak des Chevaliers, château fort datant de l’époque des croisades,
situé dans l’ouest de la Syrie, est l’un des châteaux croisés les plus
prestigieux et les mieux conservés.

Bassin du sultan al-‘Adil II Ahmad ibn ‘Umar al-Dhaki al-Mawsili Syrie, 1238-1240
Bassin du sultan al-‘Adil II Ahmad ibn ‘Umar al-Dhaki
al-Mawsili
Syrie, 1238-1240

L’exposition se poursuit en ligne sur le site
du ministère Culture e de la communication

Le musée du Louvre-Lens présente du 2 novembre 2016
au 23 janvier 2017 une exposition consacrée à la Mésopotamie,
située pour l’essentiel en Irak actuel, berceau de l’économie
moderne et de l’écriture,

« L’Histoire commence en Mésopotamie. »

commissariat général : Jean-Luc Martinez,
président-directeur du musée du Louvre

commissaires : Yannick Lintz, directrice du Département
des Arts de l’Islam du musée du Louvre ;

Marielle Pic, directrice du Département des Antiquités
orientales du musée du Louvre

scénographie : Sylvain Roca et Nicolas Groult

réalisateur : Olivier Brunet

documentation scientifique : Thomas Sagory,
chef du service du développement numérique du Musée
d’Archéologie
nationale – Domaine national de
Saint-Germain-en-Laye et responsable de la collection
Grands sites archéologiques

ouverture :
tous les jours de 10h à 20h, nocturne
le mercredi jusqu’à 22h, fermé le mardi
fermeture à 18h les samedis 24 et 31 décembre

 
 

Oscar Wilde, l’impertinent absolu

Le Petit Palais présente la première grande exposition
française consacrée au célèbre écrivain Oscar Wilde
(né en 1854 à Dublin – mort en 1900 à Paris)
et ceci jusqu’au 15 janvier 2017
Oscar Wildele Petit Palais retrace la vie et l’oeuvre de ce parfait francophone
et ardent francophile à travers un ensemble de plus
de 200 pièces rassemblant documents exceptionnels,
inédits pour certains, manuscrits, photographies, dessins,
caricatures, effets personnels, et tableaux empruntés
en Irlande et en Angleterre bien sûr, dans les musées français
(musée d’Orsay, BnF…) mais aussi aux Etats-Unis, au Canada,
en Italie et dans différentes collections privées étrangères.
Il était donc bien naturel pour Paris d’accueillir une exposition
célébrant Oscar Wilde tant ce dernier tissa des liens multiples
et féconds avec de nombreux représentants de la scène artistique
et du milieu intellectuel parisien à la fin du XIXe.
sarah-bernardt
En effet, Wilde fit de nombreux séjours à Paris entre 1883 et 1894
et se lia d’amitié avec divers écrivains, tels André Gide
et Pierre Louÿs.
Il fréquenta Mallarmé, Verlaine et même Victor Hugo.
Wilde écrivit directement en français sa pièce de théâtre Salomé
dont il destinait le rôle-titre à Sarah Bernhardt.
Et c’est enfin à Paris, qu’en 1900, il mourut dans le dénuement
et la misère après sa condamnation en incarcération en 1895
à Londres pour homosexualité.
Son tombeau, surmonté d’une sculpture de Jacob Epstein,
est situé au cimetière du Père Lachaise.oscar-wilde-pere-lachaise
La partie biographique de l’exposition présente un caractère inédit
en réunissant plusieurs portraits jamais vus ensemble jusqu’ici,
notamment celui peint par Harper Pennington (UCLA,
William Andrews Clark Memorial Library, Los Angeles).
De même, la présentation conjointe de 13 tirages photographiques
originaux de portraits réalisés par Napoleon Sarony,
pendant la tournée américaine de Wilde, sera une première.
Mais on retrouve aussi des portraits célèbres ou inattendus
comme celui peint par Toulouse-Lautrec qui a représenté
Wilde de dos sur le décor de la baraque de la Goulue,
au premier plan à gauche de La Danse mauresque
(musée d’Orsay).
oscar-wilde-lautrecDivers portraits de parents, d’amis et de familiers (sa femme Constance,
Lord Alfred Douglas…) permettent d’évoquer sa vie personnelle,
complétés par quelques memorabilia et plusieurs dessins
et aquarelles, paysages et portraits réalisés par Oscar Wilde
lui-même.wilde-portrait-de-dorian-grayL’exposition comporte bien sûr les manuscrits des oeuvres
les plus importantes de l’écrivain ainsi que des exemplaires
de ses livres dédicacés à des auteurs français et diverses
correspondances.salome-wildeL’accent est mis notamment sur Salomé, publié en français
en 1893 et ses fameuses illustrations par Beardsley.
Afin de donner un aspect visuel fort à l’accrochage,
l’exposition regroupe un choix de tableaux préraphaélites
montrés à la Grosvenor Gallery de Londres en 1877 et 1879
et qui suscitèrent d’abondants commentaires de Wilde,
critique d’art, où l’on retrouvera les noms de Watts, Millais, Hunt,
Crane, Tissot, Stanhope…
blakeLa carte de visite du Marquis de Queensberry, pièce à conviction A,
du procès. Le marquis est le père de Douglas,  amant d’Oscar.
Pour plaire à son jeune ami il porte plainte contre le marquis,
pour diffamation, puis abandonne sa plainte, sur conseil de
son avocat, mais il est rattrapé par le procureur qui le fait condamner
à 2 ans de travaux forcés. Il sera ruiné, sa femme et ses enfants
s’exilent en Europe et changent de nom, Il sortira de prison
malade et terminera sa vie à Paris.
wilde-queensbury
Alors que Wilde aurait pu partir d’Angleterre, pour
échapper aux poursuites, il décide d’affronter le procès, pensant
que sa notoriété le protègerait
Le parcours est également ponctué d’extraits de films mémorables,
d’interviews de Merlin Holland, petit-fils d’Oscar Wilde,
et de Robert Badinter, auteur de la pièce C.3.3. consacrée au procès
et à l’incarcération d’Oscar Wilde, et d’enregistrements de textes lus
par l’acteur britannique Rupert Everett.
Enfin, l’exposition est enrichie d’une application mobile, à la fois guide
de visite et catalogue numérique.
Ce guide se concentre sur 25 points d’intérêts,
avec des commentaires audio des deux commissaires et d’images
en haute définition. Le catalogue numérique quant à lui a pour objectif
de faire découvrir Wilde et son influence par différentes entrées :
une chronologie, une mappemonde, ou encore un abécédaire.
Il reprend également les interviews filmées présentées dans l’exposition.
COMMISSARIAT :
Dominique Morel : conservateur en chef au Petit Palais
Merlin Holland : conseiller scientifique
sur France culture :
en podcast  en 4 épisodes

Frank Ferrand au coeur de l’histoire

un cours de la Sorbonne en 5 séances (MOOC°

 
 

Maurizio Cattelan – Not Afraid of Love

 » Cette exposition est vraiment la première, après celle au Guggenheim, qui comporte plus de trois oeuvres de moi dans le même temps : c’est une édition spéciale des choses que j’avais fait avant de me retirer. Disons que c’est une exposition post requiem. Comme dans la nouvelle de Poe, je fais semblant d’être mort, mais je peux encore voir et entendre ce qui se passe autour. « 
Maurizio Cattelan
Après s’être officiellement retiré du monde artistique en
2011 Maurizio Cattelan, ressurgit, jaillit à la Monnaie
de Paris. Provocateur dans ses oeuvres, déjà
vues dans de nombreuses expositions, elles suscitent
toujours la surprise, la stupeur, le rire, l’inquiétude.
De l’hôtel achevé en 1775, de sa façade, de son grand escalier et
de l’enfilade des salons à boiseries et miroirs, de l’architecture
extérieure et intérieure, il tire parti admirablement.
Maurizio Cattelan
En gravissant le grand escalier, on est  surpris par un
magnifique cheval qui est suspendu, le ton est donné,
puis dans une niche une suppliciée, nous tourne le dos.
Du sol au plafond, pendu sur un portant, tel un diablotin son esprit moqueur
enchante et intrigue les visiteurs.
Maurizio Cattelan
A la Fondation Beyeler, c’était l’affiche, Cattelan surgissant du sol,
je m’étais posé la question de savoir, où la Fondation avait creusé le sol,
il n’en était rien et je suis restée sur ma faim. Mais à la Monnaie,
on a tout le loisir d’observer sous toutes les coutures la position du mannequin.
Narcissique, il aime à nous guetter dans la corniche
du couloir, flanqué de pigeons, s’allonger dans un lit
à côté de son double. Est-ce lui blotti dans un recoin
sous une couverture, tel un mendiant ? Il nous interpelle
et nous renvoie devant notre propre existence et notre
mort.
Maurizio Cattelan
Un cheval taxidermisé s’est rué dans le mur, solitaire
alors qu’à la Fondation Beyeler dans Kaputt ils étaient
à cinq.
Des sculptures de marbre montrent des draps magnifiquement
plissés, couvrant des formes invisibles. Cadavres,  victimes d’un
désastre, d’un peloton d’exécution, d’une épidémie, d’une guerre ?
Allongés contre le mur blanc, sur la parquet de bois blond, l’effet
est saisissant.
Maurizio Cattelan
La Nona Ora – la neuvième heure, celle de la mort du Christ crucifié –,
un mannequin du pape Jean Paul II écrasé par une mé­téorite,
git sur la moquette rouge de l’hôtel, tandis qu’un tambour annonciateur
du pire, inquiète et intrigue.
Un peu de douceur, avec son portrait (omniprésent)
où il envoie un geste d’amour.
Maurizio CattelanPuis c’est la sculpture connue de Him, Hitler agenouillé en prière,
en costume gris, cravate et chaussures noires, le malaise est inévitable
Him Maurizio CattelanPuis c’est la dernière salle, où on le retrouve enfant, dans ses
errances passées, les mains clouées à la table de travail.
Maurizio CattelanNé en 1960 à Padoue, dans le nord de l’Italie, Maurizio Cattelan
se consacre tout d’abord, sans avoir suivi de formation particulière,
à la production d’objets de design qui n’ont guère d’autre fonction
qu’esthétique. C’est à partir de la fin des années 1980 qu’il se tourne
ensuite vers les arts plastiques. Il se forge très rapidement une réputation
de provocateur sur la scène artistique internationale.
Maurizio Cattelan Faisant exploser le cadre à la fois conceptuel et spatial de la galerie et du musée,
ses mises en scène suscitent l’enthousiasme du public, en même temps
qu’elles le laissent souvent déconcerté. Ses sculptures et ses installations
font fi des conventions, subvertissent les images et les règles tacites
de la publicité.
Maurizio Cattelan Le remarquable succès international de Cattelan témoigne
de l’originalité de son langage visuel, qui sait traiter de manière subtile
et choquante certains thèmes actuels, en leur donnant une dimension
amusante et grotesque, et révéler un monde de faillite et de désespoir,
de finesse d’esprit et de sentimentalité que les hommes et les animaux
partagent étrangement.Maurizio Cattelan
Aussi à l’aise avec le vocabulaire visuel de notre
univers voué aux plaisirs de la consommation qu’avec la mélancolie
d’un monde ancien, l’artiste surprend son public : devant ses oeuvres,
le rire nous reste souvent en travers de la gorge.
jusqu’au 08 janvier 2017

Frederic Versolato «47° Nord», la latitude de Mulhouse

Si vous l’avez atteinte, c’est que votre boussole est fiable
47° Nord est un lieu de plaisir où l’on passe
des moments de bonheur intense.

Frédéric Versolato et son équipe vous accueillent dans un bel espace,
qui est un peu comme une pâtisserie, où on est tenté par un peu tout ce qui est proposé.
Après avoir fait ses gammes, d’abord comme vendeur à la Fnac de Mulhouse, puis comme directeur de celle de Mulhouse, puis de Bâle, des passages à Belfort, Colmar et Strasbourg, toujours fidèle à sa ville il a réalisé son rêve de toujours :

« Etre libraire », il ajoute : « je ne suis bon qu’à ça, à vendre des livres »

Il s’est formé sur le tas, après une longue pratique de gestion du livre
dans les différents lieux où il a oeuvré.
Sa librairie fait partie des nombreuses librairies indépendantes de France.
Il a conçu lui-même l’agencement du lieu, du mobilier en faisant appel à des artisans, l’éclairage, jusqu’aux tables à roulettes si commodes.

Grâce au CNL, il bénéficie des conseils et de financement.
Sa politique d’achat est simple, il achète ce qu’il veut vendre, ce qu’il aime,
ainsi que son équipe :
Blandine Ferté, (études de lettres) dont la spécialité est le rayon Jeunesse
et BD, BD sur Caravage, Vermeer, Joséphine Baker et peut-être bientôt
Michel Ange d’Hector Obalk
Dominique Klein spécialisée dans les Beaux Arts
Marie Simon
(DUT métiers du livre) spécialisée de littérature.


Frédéric Versolato est tout « terrain » son professeur de littérature lui a communiqué sa passion.
C’est un passionné, qui aime communiquer, il est très éclectique, de la littérature il passe à la science fiction, au roman policier.
Toujours à l’écoute de ses visiteurs, il propose les marronniers ( récurrence),
les livres de cuisine, les beaux arts, la BD, la Musique, le graphisme.
Si vous ne trouvez pas votre souhait dans le rayon qu’à cela ne tienne, il est commandé et tenue rapidement à votre disposition.
Si vous avez besoin d’un conseil de lecture, il est là, car il a à sa disposition
grâce aux éditeurs, les livres 6 mois avant leur parution, ce qui lui permet d’avoir un avis sur l’objet.
Il propose aussi un système d’abonnement cadeau.
Si vous manquez d’imagination pour faire plaisir à un membre de votre
famille, à un ami, Frédéric s’occupe de faire le choix dans sa librairie,
et de tenir à la disposition de l’heureux bénéficiaire,
un cadeau joliment emballé.


Ses partenaires sont la Filature pour les expositions de photos,
si un livre d’artiste est proposé, de même qu’une bibliothèque permanente
de tous les spectacles
Il est là aux vernissages, à l’entracte avec un choix divers.
Ses partenaires locaux pour les rencontres avec les auteurs, les conférences et les signatures sont nombreux, l’Inter hôtel Salvator, la Quille (bar à vins)
l’Engels’ coffee, Tilvist (salon de thé).
Très souvent l‘espace Engelmann est trop exigu et les conférences se
tiennent à la SIM
Ses sources d’information sont diverses, les salons professionnels,
INITIAL, Acte Sud.
Les lycéens accompagnés de leurs profs lui rendent visite, pour des stages découvertes, mais aussi pour se renseigner sur la profession
de libraire. Il reçoit des stagiaires.


Les enfants et leurs parents  sont invités à venir écouter les histoires
sorties du coffre de Myriam Weill qui se continuent à
l’Engels-coffee
Certaines émissions littéraires comme celle de François Busnel,
ou même généralistes comme ONPC, ont un impact direct sur la
curiosité de ses clients. Les journaux comme le Monde Livres, Télérama,
l’Oeil, le Figaro
Littéraire, les quotidiens régionaux attirent
aussi les lecteurs.
Sa préférence de lecture va aux livres de SF américains, au club des 5,
mais aussi Poe, Maupassant, Orwell.

C’est un homme heureux, qui nous recommande :
pour l’instant

Marc Graciano | Au pays de la fille électrique
Éditions Corti, Parution 28 août 2016
« Continuer », de Laurent Mauvignier,
roman galopant de la rentrée littéraire 2016
Repose-toi sur moi de Serge Joncour.
les éditions Flammarion.
Station eleven | Emily ST. JOHN MANDEL
Traduit de l’anglais (canada) par Gerard DE CHERGE

Maison Engelmann
8b rue du Moulin
68 100 Mulhouse
Tél. 03 89 36 80 00
lundi de 11h à 19h
du mardi au vendredi
de 9h30 à 19h30
samedi de 9h à 19h

Sommaire de novembre 2016

Laurent Impeduglia, ST'ART 2016 Galerie Jean-François Kaiser prix ST'ART 2016
Laurent Impeduglia, ST’ART 2016
Galerie Jean-François Kaiser
prix ST’ART 2016

01 novembre 2016 : « Die Kerze »
04 novembre 2016 : Talents contemporains 2014
06 novembre 2016 : Carl Andre : Sculpture as place, 1958-2010
10 novembre 2016 : Machines musicales / Musique machinale
12 novembre 2016 : « Still-Leben » dans le cadre de La Regionale 17
13 novembre 2016 : ST-ART 2016
15 novembre 2016 : Joëlle Tuerlinckx Nothing for Eternity
18 novembre 2016 : TGV contre X
22 novembre 2016 : « Kunihiko Moriguchi – Vers un ordre caché »
26 novembre 2016 : ST’ART 21 e 2016

ST'ART 21 e 2016

La 21e édition de ST-ART se tient à Strasbourg
jusqu’au 28 novembre

ST-ART en quelques chiffres :
1ère foire en région
100 galeries  dont 40% d’exposants internationaux
500 artistes exposés de 20 nationalités
différentes
25 000 visiteurs
10 000 m2 d’exposition

Le Prix Art de la ville de Strasbourg permet de distinguer un exposant
et de soutenir, grâce à une aide à la production, l’artiste sélectionné.
Le lauréat est sélectionné par un jury d’experts, composé pour cette
1ère édition de Estelle Pietrzyk, Conservatrice au
Musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg (MAMCS),
David Cascaro, Directeur de la HEAR, Haute École des Arts du Rhin
et Bernard Goy, Conseiller arts
plastiques à la DRAC Alsace.
Le Lauréat Prix Art de la Ville de Strasbourg /ST-ART 2016 est :
Laurent Impeduglia / Galerie Jean-François Kaiser (Strasbourg, France)

Le choix est toujours arbitraire et subjectif.

Erik Dietmann
D’entrée c’est la Fondation Maeght qui vous accueille
avec un choix d’oeuvres,  fait par Olivier Kaeppelin
directeur de la Fondation, parmi ses autres attributions.
Giacometti, Miro St"art 2016Mon coup de coeur est allé à la galerie Chantal Bamberger
qui présente des dessins d’Ernest Pignon Ernest,
Le Tao du Toreo,  u
ne succession de poèmes disent ainsi l’essence
même du toreo, avec à la suite les dessins qu’Ernest Pignon-Ernest a
consacrés à l’emblématique corrida et au maestro de Galapagar, mais surtout une
lithographie « Narcisse »
Ernet Pignon Ernest, Narcisse
Un Coup de cœur de l’Artothèque à David Nash à la Galerie Chantal Bamberger

Jean-Francois KAISER pour sa première participation
en temps que galeriste fait coup double.
Lauréat Prix Art Ville de StrasbourgST-ART 2016 avec
Laurent Impeduglia
laurent-impeduglia

et  un Coup de cœur de l’Artothèque de Strasbourg


Maren Ruben

Maren Ruben et Marie Freudenreich
Marie Freudenreich
Silvi Simon avec  ses Chimigrammes, toujours fidèle à la galerie Yves Iffrig, en compagnie de Marc Couturier, Pierre Savatier, Patrick Bailly-Maitre-Grand, François Rieg et PIerre Antonelli
silvi-simonA la galerie Bertrand Gillig  coup de coeur pour François Malingrey
peinture sur toile François Malingrey et toujours à la Galerie Bertrand Gillig Clément Montolio
Clément Montolio

Damien Gard, Anonymous, une oeuvre politique, soutenue par la
région de Bruxelles, une multitude d’anonymes participent à l’oeuvre
cravatés d’un noeud papillon rouge, pour former le visage d’Anonymous
 
anonymous Bertrand Gard

Une toute jeune galerie de Rixheim Anim’art qui présente des jeunes
artites comme Skunkdog
Anim'art
Carte blanche à Michel  Nuridsany avec l’oeuvre d’ Anne Ferrer et le compositeur  John Nichols
Anne Ferrer
Radial Art Contemporain avec Frédéric Croizer occupe une grande
surface de sculptures, une installation – performance
Frédéric Croizer

Martine Luttringer Galerie Art’Course
Martine LuttringerVue une allée de ST’ART, un papillon à gauche un cheval à droite
ST'ART 2016Encre noir sur papier coréen, Thomas Henriot
Galerie Christophe Tailleur
Thomas Henriot
Michel Cornu aux Editions Remy Bucciali
Michel CornuJan Fabre, Guy Pieters Gallery
Jan Fabre
Yann FabreHervé di Rosa à l’Estampe de Strasbourg, toujours à la point,
cet artiste étant présenté actuellement à la maison rouge à Paris
Hervé di RosaTrès belle foire, très ouverte, avec de belles oeuvres, des galeristes à l’écoute
un service de conciergerie.
des reportages sur FR3 Alsace
depuis la gare centrale tram B, direction Hoeheim/Lingolsheim
arrêt Wacken

« Kunihiko Moriguchi – Vers un ordre caché »

L’exposition « Kunihiko Moriguchi – Vers un ordre caché »
réunit pour la première fois en France un ensemble exceptionnel
de 26 kimonos constituant autant de pièces uniques,
de 11 peintures et de créations dans les domaines du design
et des arts appliqués.
Kunihiko Moriguchi
L’EXPOSITION
L’exposition de la Maison de la culture du Japon à Paris est un condensé de
50 ans de création. Kunihiko Moriguchi a en effet sélectionné près
d’une trentaine de ses kimonos, du premier réalisé en 1966 à celui
spécialement conçu pour cette rétrospective.
Subtiles et rigoureuses, ses oeuvres sur papier japonais réalisées dans la même
technique du yûzen témoignent elles aussi de la recherche d’une certaine
perfection.

Kunihiko Moriguchi, Ecailles (UROKO-Mon)
Kunihiko Moriguchi, Ecailles (UROKO-Mon)

Enfin, ses collaborations avec les grands magasins Mitsukoshi et la
Manufacture nationale de Sèvres montrent qu’il a brillamment
réussi à appliquer ses recherches graphiques à des supports incarnant
la vie quotidienne, sacs de course ou tasse à café.
Kunihiko Moriguchi nous invite à rechercher un « ordre caché »
dans la structure géométrique de ces oeuvres intimement inspirées
de la nature et des cycles temporels.
Kunihiko Moriguchi,
L’ARTISTE
Elevé au rang de « Trésor national vivant », Kunihiko Moriguchi
perpétue la tradition de teinture de tissus appelée yûzen qu’il a
profondément renouvelée. Ses kimonos en soie, novateurs sont ornés de
motifs souvent géométriques. Ils sont le produit de sa connaissance
des arts graphiques européens qu’il a étudiés à Paris et de son
apprentissage dans l’atelier de son père, Kakô Moriguchi,
lui-même éminent maître du yûzen (Trésor national vivant en 1967).
Kunihiko Moriguchi, né en 1941, étudie la peinture de
Kunihiko Moriguchi, Mystère
Kunihiko Moriguchi, Mystère

« style japonais » (nihonga) à l’université des Arts de Kyoto.
« par rejet du Pop art américain » précise-t-il – et rejoint la France
en qualité de boursier du gouvernement français (1963),
à l’âge de 22 ans et devient un élève brillant de l’Ecole nationale
des arts décoratifs. Il se lie d’amitié avec le
critique Gaëtan Picon et le peintre Balthus qui l’invite
à la Villa Médicis. Ce dernier le persuade de se consacrer à l’art
du yûzen, technique tricentenaire réservée aux kimonos d’apparat,
dont le père de Kunihiko est un illustre représentant.
Kunihiko Moriguchi, Mille Fleurs
Kunihiko Moriguchi, Mille Fleurs

Peu après son retour à Kyoto en 1966, Moriguchi entre dans l’atelier
de son père mais affirme bientôt un style très personnel,
géométrique et abstrait, en respectant les processus techniques
traditionnels sans jamais perdre de vue qu’il s’agit de vêtir
un corps de femme, sa sensualité. Très vite, ses kimonos
connaissent le succès, sont acquis par les plus hautes personnalités
et les musées de son pays comme à l’étranger
(Victoria and Albert Museum à Londres, Metropolitan Museum of
Art à New York, LACMA à Los Angeles).
dsc07707
L’élaboration de ses kimonos peut prendre jusqu’à 10 ans.
Ils portent des noms poétiques, de lumières, d’eau, comme Aube,
Torrent, Sables en mouvement, Croisillons etc …
Une présentation judicieusement éclairée, met bien en valeur
la préciosité et la minutie des kimonos.
Projection du documentaire de Marc Petitjean « Trésor vivant »
(2012, Mirage illimité)
Jeudi 1er décembre à 18h30 / En présence de l’artiste et
du réalisateur
Petite salle / Entrée libre / www.marcpetitjean.fr/films/tresor-vivant/
MAISON DE LA CULTURE
DU JAPON À PARIS
101bis, quai Branly
75015 Paris
Tél. 01 44 37 95 00 / 01
www.mcjp.
se termine le 17 décembre

TGV contre X

Curieuse Journée que ce lundi 17 octobre, pluie sur les vitres
du TGV alors que la météo annonçait du beau temps.
J’avais hésité, ayant mal au dos,  annuler le voyage ?
Mais la perspective des 2 expositions :
Carl Andre au musée d’art moderne de la ville de Paris,
et La Porte de l’Enfer selon Rodin, au musée Rodin, m’a incitée à
le maintenir. Carl Andre
J’avais commandé un IDCAB puisque la SNCF m’offrait
généreusement 8 € sur le prix de la course.
Commandée la veille, afin de ne pas avoir à escalader
les marches du métro, cela me permettrait d’arriver à l’heure
à la rencontre de presse.
15 € – les 8 € offerts, pour 7 € j’épargnais mon dos.
Arrivée en gare de Lyon, mon chauffeur annoncé par
la compagnie IDCAC par SMS, devait m’attendre en tête
de train avec un carton à mon nom.
Point de carton à mon nom à l’horizon. Je reste seule
après le passage de tous les voyageurs.
J’appelle le n° indiqué par SMS.
Réponse du chauffeur : vous avez indiqué 10 h 45,
(forcément, il n’y avait pas de case pour 10 h 37) Il était 10 h 50 …sms-idcabJ’avais laissé un peu de marge, car la descente du TGV
est toujours encombrée par les passagers,  les valises.
Il me dit qu’il va arriver. En fait il n’est pas en tête de train,
il est carrément à l’opposé, dans le hall 2, il est 11 h.
Il me tend la main ! Puis il me dit que je n’ai pas indiqué
la destination.
Je lui précise : le musée d’art moderne de la ville de Paris.
lui : où est-ce ?
moi : Boulevard du Président Wilson, à côté du
Palais de Tokyo

Arrivés dans la voiture, il démarre, puis il me dit :
comme vous
n’avez pas indiqué de destination vous aurez
à payer un supplément,

puis me demande combien j’ai payé pour la course,
car j’aurai à
payer la différence …
Je réponds : ça ne va pas, si j’avais su j’aurais pris un vrai taxi.
Il m’a prise pour une touriste, provinciale de surcroit.
Arrivés devant le Palais de Tokyo je lui dis que c’est là, il fait le tour,
me dépose, et me jette un regard bizarre, sans me réclamer de l’argent.

La Porte de l'Enfer Rodin
Le soir à 19 h 23 je reprends le TGV, étant donné que le lendemain
je pensais me rendre à la rencontre de presse du musée Tinguely
à 10 h 30, pour les machines musicales.
A 20 h 15 le train s’arrête, une 1ere annonce :
accident de personne.

1 h après nouvelle annonce (2°) la police cherche le corps
pour déterminer s’il s’agit d’une personne ou d’un animal.
Etant donné la vitesse du TGV, la nuit, il est difficile de retrouver
les morceaux éparpillés.
Puis une annonce (3°) précise qu’il s’agit d’une personne.
A 11 h le contrôleur dit qu’il n’y a pas de nouvelles, mais dès qu’il
en aura il nous en fera part.
Je contacte ma moitié par téléphone qui consulte le site
de la SNCF, mis à jour enfin, qui annonce 2 h 30 de retard.
Mon téléphone est vide, j’avais oublié le cordon du chargeur,
un voyageur me prête le sien.
Puis une 4°annonce précise, que les pompes funèbres arrivent
pour enlever le corps.
Le train est un moyen de transport fiable et sûr, sauf s’il entre
en collision avec un désespéré.
Malheureux du lundi, qui n’avait plus le courage d’affronter
la semaine à venir.
D’après la presse ce sont 12 000 voyageurs qui ont été
immobilisés par une seule personne.
Devant la tragédie les passagers ont été admirables de patience,
la voiture bar a été assiégée, le personnel débordé,
les provisions vidées.
23 h 30 les passagers marchent de long en large, la patience
a des limites, les inquiétudes sur la suite du parcours
et le programme du lendemain.
Une 5° annonce précise que nous serons ravitaillés à Dijon
et que le billet sera remboursé.
SNCF Assistance
A Dijon nous somme ravitaillés par un colis, les correspondances
sont annoncées, car le trafic est terriblement perturbé.
Ensuite à Besançon même topo, annonce de remboursement,
de mises à disposition de taxis.
A Belfort, annonce de mise à disposition de bus, car la gare
TGV est excentrée par rapport à la ville,
annonce de remboursement, et rappel de ne pas oublier de récupérer
l’enveloppe remise à la sortie du train.
Mulhouse, 4 h 50 de retard, pas d’annonce.
L’employé qui est à la descente du train, nous apprend que
nous ne serons pas remboursés, car la SNCF ne rembourse
pas en cas d’accident de personne.
Nous commençons à protester, et  à lui dire que cela a été annoncé
dans toutes les gares et que nous exigeons les enveloppes.
Il nous envoie sur le quai n°1 chez le chef, qui lui
est bien au courant :
C’est un cas exceptionnel et il nous remet l’enveloppe.
Je suis enfin chez moi à 4 h 20 du matin.
Lorsque j’essaie le surlendemain de faire ma demande de
remboursement, en suivant les indications
de la SNCF pour un E-billet, la case à cocher, n’est pas
atteignable. Un bug ?
Je tente ma chance le 5 novembre, enfin cela fonctionne.
Je suis averti le 10 novembre que ma demande de remboursement
est acceptée. Je suis remboursée le 11 novembre.
 

Le 17 octobre, votre voyage à bord du TGV 6707 s’est déroulé dans des conditions difficiles.

Je tiens à vous présenter personnellement les excuses de SNCF et vous apporter des éléments d’information sur cet événement.
Lors de votre voyage, à Ligny-le-Châtel, commune située dans le département de l’Yonne sur la ligne à grande vitesse, un train a heurté une personne, vers 19h00. Toutes les circulations ont été interrompues durant les interventions des équipes de secours et de l’équipe technique d’investigation criminelle nécessaire pour mener l’enquête. La localisation et la nature de l’évènement ont eu pour conséquence d’allonger votre temps de parcours de plusieurs heures et rendu complexe l’estimation de votre retard à destination.
La circulation des TGV a pu reprendre vers 23h30. Pour pouvoir assurer votre acheminement, tous les travaux programmés ont été décalés ou reportés. Compte tenu de l’heure tardive de reprise, en application des règles de circulation de nuit, la vitesse de votre train a été réduite.
Sachez que nos équipes se sont mobilisées et ont tout mis en oeuvre pour vous prendre en charge.
SNCF a décidé de vous rembourser intégralement le prix de votre billet. Il vous suffit pour cela de compléter et de nous renvoyer l’enveloppe remise à bord ou en gare. Vous pouvez également télécharger le formulaire à partir du lien suivant : Formulaire GP.
Si vous avez voyagé avec un e-billet, votre demande de compensation est directement accessible sur notre site : Formulaire e-billet.
Je souhaite vous revoir très prochainement sur nos lignes, avec toute la qualité de service que vous êtes en droit d’attendre de nous.
Avec mon attentive considération,
M. Jean Rouche
Directeur TGV Sud-Est

Joëlle Tuerlinckx Nothing for Eternity

Joëlle Tuerlinckx Nothing for Eternity
Jusqu’au 26 janvier 2017,  au Kunstmuseum Basel | Gegenwart
Commissaire : Søren Grammel
Tuerlinkxs
Le Kunstmuseum Basel | Gegenwart présente une exposition
monographique de Joëlle Tuerlinckx. Née en 1958 à Bruxelles,
l’artiste a étudié en détail le musée et son ancrage à Bâle
pour concevoir cette exposition.
L’ensemble du rez-de-chaussée du musée présente
les nombreuses oeuvres qui ont vu le jour durant ce processus.
Parmi celles-ci figure une série d’assemblages circulaires créés
à partir de divers matériaux – papier, tissu, plastique, peinture
et plexiglas – disposés tels des disques sur le sol.
Ses motifs s’inspirent de notes et de pièces prélevées dans
le quotidien, à l’instar d’un banal fond de tarte.
Tuerlinckxs
Dans l’exposition, l’artiste transforme son revêtement
en aluminium doré en un cercle chromatique d’un diamètre supérieur
à quatre mètres qui conduit le visiteur à s’interroger sur l’or,
l’argent, la couleur et la notion de valeur.
L’oeuvre de Tuerlinckx se construit à partir d’une étude approfondie
de choses simples : des pièces trouvées ou des objets du quotidien
qu’elle croise sur son chemin puis archive méthodiquement depuis
trois décennies. Il s’agit d’objets qui l’ont amenée à réfléchir
à la signification d’Être-Humain et qu’elle désigne comme
des Éléments du réel. Son travail se base sur l’observation,
l’expérimentation et – selon ses propres mots –
la transcription de ces éléments, soit une forme de (re)lecture qui
tend à comprendre et à montrer les choses au-delà de leur
banalité apparente.
Joëlle Tuerlinckx.
Pour cela, Tuerlinckx emploie de nombreux procédés
sculpturaux et picturaux : par exemple, elle copie les objets
ou les transpose dans un autre matériau. Elle joue également
avec les échelles et la texture des surfaces qu’elle manipule
grâce aux techniques de la mise en couleur, du scanner et
de la réimpression.
Joëlle Tuerlinckx.Joëlle Tuerlinckx.joelle
Dans ses expositions, Tuerlinckx réunit souvent un nombre
conséquent d’éléments disposés aux murs et sur le sol, de dessins
et collages, de vitrines et collections d’ouvrages, de films,
de vidéos et de projections de diapositives sous la forme
d’arrangements polyphoniques et spéculatifs qui associent
des thèmes du domaine de l’art à des questionnements
philosophiques tels que l’essence et le rapport au temps,
au lieu et au langage
Joelle Tuerlinckx
Ces dernières années, les expositions individuelles organisées
au Wiels Contemporary Art Centre de Bruxelles (en 2012)
et à la Haus der Kunst de Munich (en 2013) ou ont contribué
à attirer l’attention sur l’oeuvre de cette artiste.
Joelle Tuerlincks
En 2002, sa participation à la dixième édition de la
documenta de Kassel avait déjà suscité un intérêt marqué,
tout comme Pas d’histoire, pas d’histoire (Witte de With,
Rotterdam)
dès 1994. À travers cette exposition, dont le commissariat
est assuré par Søren Grammel, le Kunstmuseum Basel organise
à présent la première grande exposition muséale de l’espace
germanophone consacrée à Joëlle Tuerlinckx.