Lula et le Sailor


Louise Lecavalier, longue chevelure blonde, silhouette fine et nerveuse, est danseuse depuis 1977. Longtemps égérie de la Compagnie La La La Human Steps, elle a couru les scènes du monde, depuis Montréal où elle est née, jusqu’à New York où elle a été la première Canadienne à recevoir le prestigieux Bessie Award, en passant par Paris où le public du Théâtre de la Ville l’a ovationnée. Comme bien des artistes d’exception, c’est elle qui désormais choisit ceux qui vont la faire danser. Le privilège des grands en quelque sorte ! Pour ce triptyque, elle a voulu collaborer avec trois éminents chorégraphes canadiens. Le premier spectacle, Lone Epic, est un solo conçu par Crystal Pite.Le second, un duo, Lula and the Sailor, imaginé par Tedd Robinson, enfin le dernier, le solo « I » Is Memory, inventé par Benoît Lachambre. Entre les trois propositions, un point commun : le mouvement exploré comme vecteur de l’émotion. Cette soirée est un bout à bout d’instants d’intensité et de précision, des condensés d’énergie, d’audace et de désir où le corps accomplit les pas vers l’autre et cherche l’harmonie, de la méditation à la passion. Les 2 premiers permettent d’admirer la chorégraphie impecable de la soliste, la réusssite du duo.
 C’est à la 3ième partie, que l’on est partagé, à la fois, figuratif et abstrait comme une toile cauchemardesque de Bacon, avec ces corps désarticulés, tantôt aussi danse chamanique comme un Pollock exécutant ses drippings, sans fin. On se prête à souhaiter que cette transe s’arrête, la danseuse semble s’être mise dans cet état de souffrance avec plaisir, l’ergot du sègle n’a pas fini de faire des dégâts….

Marguerite

Elle était de tous les cours, quoique ancienne enseignante elle aimait à redoubler .... , de toutes les sorties aussi, fidèle à son ancien village, à ses commerçants, en compagnie de son époux et "chauffeur" Jean Paul

« Tu sais D, c’est un bonheur pour moi d’avoir rencontré un personnage comme Catherine Koenig et aussi le peintre Christophe Hohler, duquel je « possède » un tableau TROUBLANT et SEREIN à la fois!!! 
 CHRISTOPHE HOHLER a si bien peint ce départ qui, pour moi, représente MON DERNIER GRAND VOYAGE!!!  Elle ajoutait en rigolant: mais tu sais, D, C’EST QUAND MÊME BÊTE, MA RETRAITE A ETE BEAUCOUP TROP COURTE!!
« 

vidéo de l’auteur

Commentaires

1. Le 11 novembre 2008 à , par M.W

Jr suis très émue et pourtant je n’ai pas connu Marguerite qui a l’air d’avoir effeuillé son amitié tout au long de sa vie .

2. Le 11 novembre 2008 à , par catherine Koenig

Marguerite me portait lors de mes cours. Lorsque je doutais de moi, ou j’avais moins de courage, son exemple et sa force, son courage qu’elle montrait devant le coté cruel et implacable de son cancer me tenait debout et je gardais le cap.
à toi, Marguerite, au petit nom de fleur des champs, parmi toutes les fleurs, ma préférée…

3. Le 12 novembre 2008 à , par D

Merci Elisabeth, c’est très personnel et très, très troublant…un frisson m’envahit en le lisant! Maguerite admirait ton talent d’écriture…c’était devenu sa lecture quotidienne, elle voyageait avec ce blog…. SON MONDE ETAIT DEVENU SI PETIT!!!!
Jours devenus moments, moments filés de soie. Délicieux moments, vous ne reviendrez pas.(La Fontaine) choisi ds le livre:LA VIE NE SUFFIT PAS.Elle aimait beaucoup cet écrivain Jean D’ORMESSON.
Ca me touche de relire mon texte avec ce tableau… Merci Elisabeth

4. Le 12 novembre 2008 à , par elisabeth

Elle était mon correcteur de « fôtes »
sachant qu’il y a des lecteurs si fidèles et attentifs, (les statistiques parlent d’elles -même), même s’ils ne commentent pas, cela encourage à écrire, surtout quand l’inspiration fait défaut.
Merci à toi Denise, amie si proche de Marguerite.
www.art-et-voyage.com/blo…

5. Le 12 novembre 2008 à , par elisabeth

Un preuve de son sens de l’humour
www.art-et-voyage.com/blo…

6. Le 18 novembre 2008 à , par Alain et Line Falch

C’est de notre retour du Sud-Ouest ,que nous avons appris la triste nouvelle.nous connaissions bien Marguerite car nous avions fait un cours ensemble l’année passée. Nous sommes trés touchés,elle était si gentille et passionée par l’art.
Toutes nos affectueuses pensées pour Jean -Paul.
Alain et Line

7. Le 18 novembre 2008 à , par DominiqueL.

C’est aussi ça une Association: y avoir sa place même au moment ultime. Le terme « memento mori » prend tout son sens et toute sa valeur.
DominiqueL.

8. Le 18 novembre 2008 à , par elisabeth

Marc Vella
www.art-et-voyage.com/blo…

9. Le 18 novembre 2008 à , par D

L’Alsace rend hommage aux vertus de Marguerite Menetrey… Article du 18.11.08. (Huningue et son canton).
Merci l’Alsace!!!
ça me touche beaucoup.

10. Le 18 novembre 2008 à , par elisabeth

L’Alsace le Pays édition de Huningue
C’est avec beaucoup d’émotion que nous avons appris le décès de Marguerite Menetrey.
Elle s’est éteinte la semaine dernière à l’hôpital de Sélestat, ayant livré un dernier combat contre une maladie implacable qui la harcelait inlassablement depuis plus de trois ans.
Son nom doit rappeler bien des souvenirs à de nombreux anciens enfants, devenus adultes à présent. Marguerite Menetrey fut en effet durant plusieurs décennies, institutrice à l’école Marcel Pagnol de Huningue, plus spécialement chargée des classes de cours moyens. Ses anciens et nombreux élèves se souviennent sans doute d’une maîtresse exigeante, mais surtout d’une enseignante dotée d’une très grande indulgence à leur égard, toujours prête à s’engager, surtout pour les plus nécessiteux.
Un engagement qu’elle a poursuivi dans le Bas-Rhin, où elle s’est installée à l’issue de sa vie active en 2000, proposant ses services à l’accueil des SDF de Sélestat. Une activité bénévole qui lui apporta beaucoup de satisfactions.
Amoureuse des arts
Marguerite Menetrey était aussi amoureuse des arts et revenait régulièrement à Saint-Louis pour suivre des cours d’histoire de l’art et participer à des sorties culturelles.
Elle avait aussi tissé, tout au long de ses années huninguoises, un réseau d’amitiés indéfectibles.
À son époux Jean-Paul, qui fut aussi instituteur dans le secteur des Trois Frontières et qui a soutenu son épouse jusqu’à la fin, à leurs enfants Élisabeth et Jean-Philippe, L’Alsace présente ses condoléances émues et sincères.

11. Le 20 novembre 2008 à , par Eliane

Tu as été et tu resteras toujours mon amie de tous les instants, les meilleurs comme les pires. Tu demeures si près de moi, je me sens habitée par ta présence et tes mots si réconfortants. Marguerite, merci d’avoir été si généreuse envers moi et envers les autres, si attentive et disponible. Quelle belle association au sein de laquelle tu as pu admirer tant de talents et rêver, imaginer, oublier!
Marguerite, petite fleur des champs, jamais tu ne te fâneras dans mon coeur.

12. Le 20 novembre 2008 à , par Germaine

Très émue par ton départ , tu avais toujours  » le coeur à rire moi je l’ ai à pleurer « aujourd’hui.
Toutes ma sympathie à ton époux Jean-Paul .

Tranches de Quai

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A l’occasion d’une semaine d’ateliers avec des artistes invités, Le Quai, école supérieure d’art de Mulhouse, a ouvert ses portes le temps d’une soirée artistique et festive (performances, expositions, travaux d’étudiants, dégustations ???, etc.). Avec, dans le désordre, Anne Immelé, visagéité/subjectivité, Daniel Clochey, Rouge Gravure, Christian Savioz, Comics Back, Lionel Marchetti, Sonic Boom, Cécile Meynier – Dérapage, Lukas Hartmann, La grille topographique, Olivier Millagou, sans Issue et bien d’autres surprises ! Programme éclectique pour la première tranche de Quai ce jeudi, cela démarre avec un orchestre d’accordéons, de l’Ensemble Escadon, il faut prêter l’oreille pour entendre les différents airs, qui sont originaux et qui n’ont rien à voir avec ce qui est joué habituellement avec cet instrument. C’est étrange et envoutant. Puis Vincent Croguennec nous conte « une histoire à la noisette » adorable petit film fait de découpages, astucieusement monté, avec un délicieux humour. Isabelle Chaffard en soliste à l’accordéon nous interprète Ispaniada de W. Zolotarioz, dans le brouhaha de la foule, elle arrive à capter l’attention, suivi de Vegelin suite de J. de Haan par l’ensemble Escadon. Performance de « noble art » avec Hakim, Hatem, Julien, Osan de l’ASM Boxe, intitulé « des Coups, des coups et encore des coups …. fins comme des allumettes les jeunes boxeurs, ont impressionné le public et le petit chien…..
au-quai-le-6-novembre-2008-008.1227493284.jpg Puis ce fut au tour du directeur du Quai David Cascaro de nous conter en images, avec une sono stridente, le voyage en Malaisie, accompagné en musique à l’ordinateur, par d’Alex Kittel et sa composition, illustrant parfaitement la projection. Cette fable est l’histoire d’un jeune homme qui part avec sa Simca 1000, qui se crache, passe de l’autre côté du miroir, puis émerge lentement de son coma, de son voyage en Malaisie, qui peu à peu reprend conscience des personnes qui l’entourent, par flash, puis qui se rétablit, histoire qui laisse un sentiment indéfinissable.

Puis nous assistons à la conférence de Marie-Chantal – Gaëlle Fratelli, flanquée de 2 gardes du corps, costumés, lunettés, Pasquale Nocera et Fernando Pasquini. Elle nous explique que notre façon de nous vêtir dévoile notre personnalité. Puis soudain, pour illustrer son propos et nous convaincre que l’habit fait le moine … elle dévêt un des garde du corps qui rapidement se retrouve en caleçon, puis le second suit le mouvement pour ne pas être en reste. Pour corser l’affaire elle leur impose un déguisement à trouver dans un temps imparti, et les 2 compères se lancent dans une danse échevelée visible sur la vidéo ci-dessous attendez que la vidéo soit chargée entièrement pour la visionner.

la soirée s’est poursuivie au Noumatrouf 
photos et vidéo de l’auteur

Le Caravage – la course à l'abime

Ni la chaleur moite, ni la pluie, ni les manifestations gigantesques de Rome n’auraient pu m’empêcher d’aller à la rencontre de Michelangelo Merisi, dit le Caravage. C’est un bonheur, une émotion sans nom que de découvrir les oeuvres in situ, puissant disait Marie-Jo non sans raison. D’églises, en galeries, de palais en librairie, nous l’avons débusqué, admiré, que ce soit l’ange ambigu blanc aux ailes noires de la Fuite en Egypte de la galerie Pamphilij, la Madeleine Pénitente, ou son petit Saint Jean Baptiste, la Madone des Palefreniers, Saint Jérome à son écritoire, Bacchus malade, David tenant la tête de Goliath, une salle entière consacrée à sa peinture à la Galerie Borghese, mais aussi la Madone des Pèlerins, la conversion et le martyre de St Matthieu, pour conclure ce qui pour moi est le sommet de son art, 2 peintures extraordinaires à Santa Maria del Poppolo : la crucifixion de St Pierre et
   
la conversion de St Paul.


Il est inutile de décrire son art, de faire des phrases pompeuses, de jargonner, il suffit d’écarquiller les yeux et de contempler : c’est « caravagesque » virtuose, sublime. L’extase de St Paul, les bras dirigés vers le ciel peut être mis en parallèle avec les sculptures du Bernin, qui exprime lui aussi, l’extase avec virtuosité :
 Sainte Thérèse d’Avila à Notre Dame de la Victoire,

dans son petit théâtre, la famille de part et d’autre observant, regardant l’ange qui la transperce au coeur, de son dard en or, ressenti jusque dans les entrailles (d’après le récit de la sainte) ou encore la bienheureuse Ludovicina Albertoni en pamoison à San Francesco a Ripa dans le Trastevere. (où j’ai entraîné mes amis contre vents et marées sous un ciel menaçant suivi d’un semi-déluge)



Photos de l’auteur

Rome la ville éternelle

Coulisses d’un voyage
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Waoouhhh !

Waoohhhh ! Par elisabeth, 22 octobre 2008 à :: Expos régionales Une fois encore, le Crac étonne par son choix diversifié, étonnant, détonnant. A nouveau, l’équipe de Sophie Kaplan a réussi son pari de réunir des talents à l’imagination plus que fertile. Dans le 1er volet de « Waoohhh, Le merveilleux dans l’art contemporain », treize artistes de la scène internationale proposent leur vision de notre société et nous plongent dans leur monde singulier rempli de rêves et de science-fiction. Si les locaux du Crac ont subi une grande rénovation, en entrant, à peine franchi les quelques marches, le spectateur se dit que les travaux sont loin d’être achevés. En lieu et place du bureau d’accueil, sur un amas de gravier et de terre des centaines d’araignées lumineuses tentent de gravir le monticule. À y regarder de plus près, c’est d’une œuvre dont il s’agit : « Araignées ». Celle d’un jeune Suisse, Vincent Kohler qui, du haut de ses 21 ans, se fait un malin plaisir à surprendre. Il met en scène un curieuse montagne, plutôt un rocher fumant, grondant, un volcan en phase menaçante, portant bien son titre inquiétant de rocher du diable. L’Anglaise Zoë Mendelson a recréé une salle de classe. « La cyclo teacher », une fresque avec des éléments hétéroclites et des pupitres en carton.
En arrivant au premier étage, le titre de l’exposition vous apparaît de façon lumineuse,  » Waoohhh » devant un gigantesque haricot vert jubilatoire, une exubérance qui envahit la grande salle, dévore l’espace. Son auteur, le Portugais João Pedro Vale, est influencé par les contes de fées,mais c’est aussi une avant première de la Forêt Enchantée d’Altkirch.
 Gaëlle Hippolyte et Lina Hentgen ont dessiné à quatre mains des œuvres fantastico-loufoques qui répondent aux sculptures de Johnston Foster qui a l’art de recycler nos déchets en nous interpellant sur notre société de consommation, corne d’abondance d’où dégouline un amas hétéroclyte, telle une nature morte. Ou encore une autre compostion faite de club de golf surmontée d’un oiseau peut-être cible du chasseur « Rangerdanger »
Stéphane Thidet de retour au Crac, mais aussi présent à la FIAC, dessine sur un billard une montagne lieu d’une très haute valeur symbolique inaccessible au commun des mortels et pourtant si poétique. Une sorte de quête d’un ailleurs. Il nous précise « le titre pourrait théoriquement exister au milieu de cette table »
Le facétieux Pierrick Sorin réalise des courts-métrages et des dispositifs visuels dans lesquels il questionne avec humour et désespoir, tel un leitmotiv sous-jacent, la condition humaine, la place et le rôle de l’artiste ainsi que le processus créatif. Pour se faire, il adopte une démarche intellectuelle et humoristique à la croisée de la magie et du burlesque. Il n’a de cesse de manipuler les codes de l’audiovisuel et de détourner les stéréotypes. Acteur principal de ses oeuvres, il investit le rôle de l’antihéros dans des situations absurdes et facétieuses, autant de clins d’oeil aux illustres Buster Keaton, Jacques Tati et, plus récemment, Mister Bean. S’inscrivant dans l’héritage d’Emile Raynaud, Pierrick Sorin réinvente avec fantaisie les Petits théâtres optiques, où, à l’image des hologrammes, des personnages filmés évoluent dans de vrais décors et des objets réels. Juste pour vous donner envie de voir la suite… Son DJ vaut son pesant de dérision. Entre contes et mythes, nouvelles technologies et science-fiction, l’oeuvre de Nicolas Darrot dessine les contours d’un monde imaginaire peuplé de chimères et d’automates. Dans cette « fantaisie » à la fois ludique et poétique, l’artiste raconte l’histoire de métamorphoses impossibles et explore une réalité ambiguë, nourrie par un imaginaire où se côtoient différents univers. Le Cerf Macroterminitae, subtile référence à l’imagerie religieuse médiévale du Christ en croix, est un automate dissimulé sous un voile qui, dans un enchaînement de mouvements mécaniques, se dresse peu à peu, jusqu’à pouvoir entièrement tourner la tête vers le ciel. Le merveilleux à l’œuvre dans la pièce de Darrot se rapproche de la conception médiévale, où la merveille relève indifféremment du miracle chrétien, de la magie ou de la mécanique et où l’art de l’enchanteur et celui de l’ingénieur sont mal différenciés.
Alice Anderson Dans ses films comme dans ses photographies, l’artiste franco-anglaise Alice Anderson revisite et invente des contes fantasmagoriques à la frontière entre réel et imaginaire, perversité et innocence, rêve et cauchemar. À travers ses histoires merveilleuses dont les hommes sont le plus souvent absents, elle décrit la cruauté des relations mère fille et interroge l’identité féminine. Les « contes freudiens » d’Alice sont des miroirs déformants qui reflètent les images multiples de ses héroïnes, d’elle-même et de chacun d’entre nous. Ses oeuvres révèlent la dualité essentielle du conte : derrière la fantaisie et le jeu se cache une réalité amère » (d’après Maud Jacquin). Dans la vidéo Bluebeard, Barbe Bleue est une femme. Elle habite seule dans une grande demeure. Un jour, une mère et son jeune fils (l’interprète est féminine) frappent à la porte. Barbe bleue les accueille. La fable qui se déroule alors est la scène où se nouent et dénouent de troubles relations entre les trois protagonistes. Une autre photographie évoque Peter Pan. Jouant de contrastes et d’oxymores, Christian Gonzenbach explore un univers qui se situe à la frontière du poétique et de l’effrayant, du quotidien et de l’extraordinaire, et où, peu à peu, tout semble changer de sens. Dans Waoohhh!, à l’instar des trophées de chasse, Christian Gonzenbach accroche aux murs ses Ordinary Tales, peaux de lapin gravées au laser. Entre tragédie et ironie, les Ordinary Tales narrent les aventures du Lapin Géant, issues de contes et légendes populaires et d’imageries collectives largement réinterprétés. Ainsi, en King-Kong, chassé par Diane, crée par Frankenstein ou encore terrassé par Saint-Georges, le lapin s’approprie différents rôles, à la fois drôles et sordides, qui l’inscrivent dans un cycle de vie et de mort. Les caniches géants de Michel Blazy avec leur pelage en mousse à raser semblent être fascinés par les bêtes terrestres et aquatiques de Bruno Pelassy qu’un simple son rend à la vie, au grand plaisir des tout petits. Fiers Caniches éphémères qui demandent un toilettage et une surveillance quasi quotidienne à la dynamique équipe du Crac. photos et vidéos de l’auteur la vidéo d’Alsatic

Jan Fabre au Louvre


Exposition qui a été largement controversée. Dans les salles consacrées aux peintures des écoles du Nord, le visiteur était invité à redécouvrir les chefs-d’oeuvre de Van Eyck, Van der Weyden, Bosch, Metsys ou Rubens à travers le regard de cet artiste majeur de la scène contemporaine. Après des études à l’Académie des beaux-arts d’Anvers, Jan Fabre commence à écrire des textes de théâtre et présente à la fin des années 1970 des « actions » provocatrices et des « performances privées ». Enfant terrible de la « nouvelle vague » flamande des années 80, il est plasticien mais réalise également des mises en scène d’une incroyable liberté. Au printemps 2008, dans les salles de peintures flamandes du Louvre, l’artiste a proposé un parcours d’oeuvres diverses (sculptures, dessins, vidéos, installations…). Il répond ainsi, avec ses propres créations, aux sollicitations visuelles et thématiques de la collection. L’artiste était également invité à l’auditorium du Louvre afin de rendre compte du caractère pluridisciplinaire de son travail de danseur, de chorégraphe et d’homme de théâtre.

photos grâce à la gentillesse de Marie-jo N – texte de l’auteur.

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Jeff Koons de l'art "et" du Homard


Une fois n’est pas coutume, je vais vous parler d’une exposition que je n’ai pas vue encore. Je vous épargne la controverse des puristes, sur le kistch, je considère d’ores et déjà l’évèment comme un amusement et une curiosité. Je ne vous parlerai pas non plus du parallèle entre Andy Warhol et leur méthode de travail en atelier, les maîtres de la Renaissance procédaient de la même façon, à la différence de Jeff Koons, ils mettaient la main à la pâte, procédaient à la finition, ne se contentaient pas à d’être un concepteur. Pour nous habitants de la « regio »
1_126.1227562480.jpg Jeff Koons n’est plus un inconnu, nous avons pu voir ses bouquets, lors de la spendide exposition au musée Beyeler, le mythe des fleurs ou encore lors de la magnifique exposition qui montre une sculpture de la la Cicciolina dans son tub Eros à Beyeler Comme je n’irai à Versailles qu’en décembre le thème ne sera plus dans l’actualité brûlante comme le « Homard » de Jeff Koons .
damien-hirst.1227563355.jpg
Entre les 2 vedettes actuelles de l’art contemporain, il n’y a presque pas de choix possible, les 2 sont des busnissmen accomplis, célèbres, provocateurs, talentueux. Les bourses s’effondrent, les banques s’affolent, les gens ne partent plus en vacances et se serrent la ceinture, raclent leur fond de poche, les femmes indonésiennes se font tuer pour quelques poignées de roupies, mais « l’élite » mondiale soutient, achète et se précipite aux ventes et aux expositions de ces artistes . Damien Hirst, dont je vous parlerai dans un autre billet, a court-circuité les galeristes en vendant directement chez Sotheby’s à Londres, aux enchères, 223 de ses œuvres en encaissant la somme astronomique de 140 millions d’euros. La fortune de Bill Gates serait largement dépassée (?) (faux Bill Gates « pèse » 57 milliards de $).
Damien Hirst n’est pas un inconnu pour les frontaliers qui ont la chance de fréquenter Art Basel, où D.H. est très présent. Le veau d’or Dès le premier soir, la vente a explosé le record détenu jusque-là par la cession de 88 oeuvres de Pablo Picasso en 1993, qui avait rapporté 20 millions de dollars.
 » Beautiful inside my head forever  » ou « Money in my pocket, money for a long time” ma traduction ….
« Je pense que le marché de l’art est plus vaste que ce que l’on imagine. J’aime l’art et ceci prouve que je ne suis pas le seul et que l’avenir paraît radieux pour tout le monde », a commenté Damien Hirst,
 Il a de quoi pavoiser car en organisant directement la vente, sans passer par l’intermédiaire traditionnel d’une galerie qui prélève une commission de 40 à 50 %, l’artiste avait joué avec le feu.
Jeff Koons, chevalier, puis officier de la légion d’honneur nous parle de l’acceptation de soi-même et de l’autre, de la confiance en lui-même et du pouvoir de l’art, grâce au rêve réalisé en exposant à Versailles. De François Pinault collectionneur fervent de JK à Jean Jacques Aillagon, respectivement ancien ministre de la culture, puis directeur du Palais Grassi puis directeur du château de Versailles, la connexion était aisée. C’est en regardant l’Olympia de Manet qu’est venue sa compréhension et son amour de l’art et ses niveaux de significations. Il imagine devant le Homard, acrobate, lien entre le visiteur et l’œuvre, la couleur rouge, le motif, évoquant les flammes du Moyen Age, que s’il reste trop longtemps sous le regard du public, il finira dans les flammes. Quand à l’ « Aspirateur  » sa transparence est pour lui associée au féminin …. (tiens donc !) à la matrice. L’autoportrait entre celui de Louis XIV et Louis XVI, expression du monumental, sur un socle réplique du Bernin, n’est pas l’image de Jeff Koons, mais l’expression en tant qu’artiste confronté aux 2 icônes du passé avec le contemporain.
 Je cite « le frottement, la juxtaposition d’intérêts communs, voire le parallèle entre 17e, 18e et JK. »
Il désire être impliqué, pour lui ses œuvres sont une métaphore de l’acceptation de l’autre et de soi-même au niveau mondial. En résumé Jeff Koons souhaite établir une connexion avec l’art et son pouvoir sur le monde. ci-joint 2 liens qui montrent photo et vidéos (descendre dans le site) et un diaporama, de l’exposition de cet automne au château de Versailles, comme si vous y étiez.

Un monde à part


anish-kappor.1241213901.jpgAu musée Würth à Erstein (67), en ouverture, l’œuvre d’Anish Kapoor (Sans Titre, 2004), sculpteur britannique d’origine indienne, entraîne le spectateur vers ce monde à part de l’art en le mettant face à son propre reflet dans un miroir : tour à tour agrandi, brouillé puis inversé, tête en bas, pour apparaître soudainement lorsque il est tout près, de manière assez grotesque. Inévitablement la fascination du miroir opère.
En contrepoint, la déstabilisation du spectateur et l’incitation à une nouvelle perception trouvent un écho avec

 
l’Autoportrait au chien (Besuch im Heimatmuseum III) de Georg Baselitz (déplacé depuis, pour cause de trop georg-baselitz-autoportrait-au-chien.1241214033.jpggrande luminosité). Le sujet inversé se tenant littéralement sur la tête, ses significations conventionnelles et l’identification de son contenu objectif n’opèrent plus. Il en résulte une ambiguïté entre figuration et abstraction.
Les toiles et sculptures environnantes se reflètent en inversion dans le miroir d’ Janish Kapoor : Iconoclasme d’Anselm Kiefer, la Longue Marche sur l’Aigle de Jörg Immendorff, le Grand Masque de Stephan Balkenhol
 
La réactualisation des traditions mythiques distingue tout particulièrement l’œuvre d’Anselm Kiefer dont les allusions spirituelles et historiques peuvent se lire comme l’expression de vérités, voire même d’archétypes dépassant l’individu (Iconoclasme, Les Érinyes). L’œuvre politiquement et socialement engagée de Jörg Immendorff s’appuie sur une iconographie explicite et détaillée ; sa peinture monumentale Longue marche sur l’Aigle renforce le lien entre histoire personnelle et nationale.
Le Grand Masque en bois de cèdre de Stephan Balkenholstephan-balkenhol-masque1.1241214334.jpg évoque, par sa forme totémique et sa monumentalité, les origines cultuelles et mythologiques de l’art. Pour ce dernier lorsqu’on est en face de lui, en face c’est un peu prétentieux vu sa grande taille (294x150x95), il a les yeux ouverts. Si on le contemple du premier stephan-balkenhol-masque.1241214407.jpgétage, il a les yeux clos, le visage empreint de sérénité.
 
 
Anselm Kiefer nous révèle l’importance et l’actualité que revètent les évènements mythologiques et historiques. Dans sa peinture Iconoclasme, il interprète comme une attaque contre la liberté d’expression de l’artiste, la querelle qui éclata à anselm-kiefer-les-iconoclastes.1241214107.jpgByzance aux VIIIe et IXe s. Initiée par l’empereur Léon III, celle-ci a conduit ses successeurs à détruire les images saintes et à poursuivre, ceux qui étaient qualifiés d’adorateurs d’images ou « d’iconodules » Sur ce tableau monumental que recouvre une impressionnante superposition de matières, des chars d’assaut encerclent la palette du peintre. Alors que les iconoclastes sont identifiés aux chars, les noms manuscrits des iconodules occupent la surface de la palette.
 
Les Erinyes déesses vengeresses de la mythologie grecque, nées de l’union involontaire de de Gaia et d’Ouranos, poursuivaient sans pitié leurs victimes, qu’elles condamnaient à la folie. Telles de mystérieuses apparitions, Alecto, Tisipone et anselm-kiefer-les-eniryeis.1241214165.jpgMégère investissent le tableau de Kiefer, en se détachant du fond dont la matière est indistincte, gris bleutée, contraste avec le relief blanc de leurs vêtements. En lieu et place de leur tête, un maillage de fil de fer, vient couronner leur corps. Les redoutables Erinyes étaient coiffées de serpents entrelacés, mais on ne peut s’empêcher d’y voir aussi l’allusion aux camps si permanente chez Anselm Kiefer
 
Plus que tout autre artiste Jörg Immendorff est resté fidèle à l’engagement de son maître Joseph Beuys, (que l’on aperçoit sur la toile donnant du feu à son voisin Marcel Duchamp) en faveur d’un art à motivation sociale et politique. Il interroge le rôle de l’artiste dans la société. Dans la longue marche de l’aigle, l’aigle impérial allemand occupe toute la surface de l’oeuvre. Il constitue le décor d’évènements jorg-immendorf-enheit.1241214258.jpgcomplexes, représentés à la manière d’une gravure en clair obscur. AR Penck est occupé à peindre et s’applique à forger le mot « Einheit » (unité) Le mythe de l’artiste et le passé de l’Allemagne sont sur cette toile indissolublement liés.
 
C’est un musée absolument fantastique, ainsi que tout l’ensemble de l’entreprise devant laquelle se trouve la sculpture de Jacobsen. Des visites guidées fournissent les clés de compréhension à la très riche collection d’art contemporain.
Visible jusqu’au 21 septembre
La prochaine exposition sera consacrée à François Morellet (les photos sont autorisées)

Madeleine

marie-madeline-penitente.1247846075.jpgC’est d’abord une impressionnante statue en bois, de Madeleine pénitente, dépeinte comme une vieille femme édentée couverte de longs cheveux, pathétique, dont les mains tremblantes s’efforcent de s’unir pour la prière, c’est inconstestablement une des œuvres les plus poignantes de Donatello, sculptée vers 1454 (Comme dirait Marie-jo, c’est puissant ….), pour le Baptistère, de Florence, présence attestée une première fois vers la fin du XVe siècle. Après les dommages causés par l’inondation de l’Arno de 1966, une restauration s’impose. Il apparut qu’elle était dorée à l’origine. On peut la voir au musée du Duomo à Florence.
 marie-madeline-musee-du-duomo-image-insecula.1247846381.jpg
image Insecula
Si l’on lit Daniel Arasse, Madeleine est une figure « composite », le fruit d’une condensation, accessoirement une fausse blonde ( voir la toison de Madeleine !) Pour DA, sa chevelure est un attribut féminin. Ses cheveux sont son image de femme, la manifestation de son corps femelle, tellement exubérante qu’ils nous empêchent de rien voir. C’est à cause d’eux que Madeleine existe, pour eux, grâce à eux, rien d’autre. Sans ses cheveux Madeleine n’existerait pas. A son avis elle n’a jamais existé.
Je fais court, reportez-vous à la page 97 du livre de DA, « on n’y voit rien » vous ne le regretterez pas…
Frère Jacques a tout inventé : elle voit Jésus, elle a honte de son passé, se repent, pleure, renonce à ses plaisirs en lui lavant les pieds, les essuie avec sa longue chevelure, les parfume et n’arrête plus de pleurer… en fait elle est Marie, la sœur de Marthe qui passe son temps à la cuisine, et de Lazare que Jésus ressuscite ; Luc parle d’une autre Madeleine, la vraie selon DA. Jésus l’avait ramassée à Magdala, sur le lac de Tibériade, juste une hystérique que Jésus a exorcisé de ses 7 démons, pas moins… Une putain de la ville, à Naïn, quand Jésus déjeunait chez Simon vient lui laver les pieds, les parfumer et les baiser.
Ceci donne lieu à une belle histoire, un cocktail de Marie la sœur de Marthe, Marie la putain, à cause du lavement des pieds, et de Madeleine, l’hystérique aux 7 démons, une parabole, Marie-Madeleine, avec Jean, favorite de Jésus.
Il lui apparaît après la résurrection, sous la forme d’un jardinier, lorsqu’elle reconnaît Jésus il prononce le « Noli me tangere » (ne me touche pas pas) non je n’ajouterai pas comme DA,  » des fois qu’avec ses larmes, son parfum et ses cheveux, elle lui aurait trop bien lavé les pieds et lui aurait cicatricé les stigmates !… »
Quand ils ont inventé Madeleine, (DA) ils ont construit un triangle sémiotique dans lequel les femmes trouvent leur destin. Entre Marie, la pure, la vierge, un dogme, Eve la précheresse et Madeleine la prostitué repentie, il permet aux filles d’Eve de devenir des filles de Marie, puisque repenties. C’est la sainte des femmes par excellence. Da continue, les femmes sont toutes des filles d’Eve, bien comme leur mère, tentatrices, séductrices, menteuses, bavardes, il en passe et non des moindres, que poouvaient-elles faire les femmes ? D’Eve à Marie, pas de passage, pas de transformation possible. Il n’y a rien à faire, Eve et Marie sont contraires. La preuve, quand Gabriel s’adresse à Marie, il lui dit « Ave » vous croyez que c’est le hasard ? Ave c’est le contraire de Eva, dès le premier mot on a tout compris, Marie renverse Eve, elle annule la malédiction. Mais que peuvent faire les filles d’Eve ? Rien. Rien jusqu’à ce qu’on invente Madeleine, parce qu’avec elle c’est le passage de l’une à l’autre, ou plutôt de l’une vers l’autre, parce qu’aucune femme ne pourra jamais être Marie, alors qu’elles peuvent devenir Madeleine …. Sa chevelure exhibe sa pénitence actuelle et son impudeur passée. En fait la seule qui a une grande chevelure c’est Madeleine l’Egyptienne, qui expie ses turpitudes dans le désert, vieille, hagarde, amaigrie, édentée.