Adieu Christine, Adieu Frédéric

Fredo invité d'honneur de Michou, dans "vivement dimanche" ! :-p aux mécontents et autres contestataires .... bien joué !
Frédéric Mitterrand s’explique face à une  Laurence Ferrarri, épouse de Renaud Capuçon, maladroite, au regard fuyant.  (pourtant côté musique et doigté elle devrait s'y connaître)
Il reconnaît avoir réagi sous le coup de l’émotion, lors du festival du cinéma de Zurich.
Moi aussi Fredo, j’ai agi avec émotion, j’avais lu ton livre, sans en être choquée.
L’amalgame qui est fait avec l’affaire Polanski est odieux, et en tout état de cause, s’il y avait une réaction à avoir c’était au moment de sa nomination au ministère de la culture et non par pur opportunisme.



"Je savais que j'étais dans les petits papiers de Nicolas Sarkozy", explique le neveu de l'ancien président socialiste dans une interview accordée à VSD avant d'ajouter : "Je ne suis pas tombé des nues [en apprenant la nomination]".
"Je tiens à dire que je viens après quelqu'un qui n'a pas démérité. C'est un poste difficile et je mesure la difficulté de certains dossiers, tels que la loi sur le piratage, l'état de la presse, la télévision publique. La villa Médicis est un peu un concentré d'un ministère et j'entends bien ne pas me faire dévorer par les problèmes internes et la technostructure",
"Oui... Sarkozy a bien été ministre au temps de Mitterrand".
Frédéric Mitterrand a confirmé, mardi midi sur France 2, qu'il rentrerait au ministère de la Culture lors du remaniement du gouvernement annoncé pour mercredi. Il s'agit "d'une tâche exaltante et d'un honneur", a déclaré le neveu de l'ancien président socialiste François Mitterrand. Alors qu'on l'interrogeait sur ceux qui demanderaient s'il était toujours de gauche, Frédéric Mitterrand a répondu : "je leur laisse le soin de répondre à la question. François Mitterrand quand il ne voulait pas répondre ne répondait pas. Je suis pareil", a-t-il estimé, ajoutant : "Nicolas Sarkozy a bien été ministre au temps de Mitterrand". L'actuel président de la République était en effet ministre du Budget et porte-parole du gouvernement d'Edouard Balladur de 1993 à 1995 durant la deuxième cohabitation.

En mars dernier, Frédéric Mitterrand signait un contrat avec le groupe TF1. Il devait, à partir de septembre prochain, animer une fois par mois une émission culturelle sur la chaîne Odyssée depuis la somptueuse villa Médicis, qui en prendra la relève ?
Lors de sa nomination à la Villa Médicis, les critiques ont été nombreuses, cette fois la cohorte de jaloux n'en fait pas moins. Certes Frédéric Mitterrand ne laisse pas indifférent, on ne peut nier son charisme, ni sa grande culture. Un seul regret, j'esperai secrètement être invitée à la villa ;-)
     Tout est fini entre nous Fredo, ta position en ce concerne l’affaire Polanski est irrecevable. On ne peut s’immiscer dans la justice d’un pays étranger, encore moins lorsque l’on est ministre. Prendre partie pour la classe des saltimbanques est lamentable, le viol est un crime. (le consentement ne peut être donné par une mineure de 15 ans – Gisèle Halimi) Toute cette affaire doit être tirée au clair avant que tout un chacun se prononce.
Voici un lien que l’on m’a fort judicieusement soufflé.

Auteur/autrice : elisabeth

Pêle-mêle : l'art sous toutes ses formes, les voyages, mon occupation favorite : la bulle.

16 réflexions sur « Adieu Christine, Adieu Frédéric »

  1. Je l’avais entendu sur le sujet chez Taddei, il a encore perdu une occasion de se taire.
    C’est encore un raisonnement de mec, dominé par ses sens, alors qu’il ne connaît strictement rien au fonctionnement d’un corps féminin, qui peut avoir l’aspect d’une femme à 10 ans et ne rien comprendre, connaître de la sexualité, et de ce fait attirer la lubricité de ces malfaiteurs.

  2. Il aura de toutes manières de quoi subsiter avec les droits d’auteur qui vont remonter avec la réédition de son bouquin et la pub involontaire qui lui est faite …
    beaucoup d’auteurs pourraient l’envier ….

  3. Ce que je vais lui faire ? Rien, il est un réactif, affectif, dans son cas c’est plus grave, moi je ne suis pas ministre et j’ai plein de vestes que je peux retourner.
    Je déteste ce haro sur le baudet, il me fait presque pitié. Combien de fois ai-je été accablée et combien ai-je payé, des réflexions maladroites, professionnellement et associativement et en privé. Aussi, comme il s’est expliqué, je lui pardonne, et s’il est renvoyé, je lui redonne la Villa Médicis.

  4. Frédéric Mitterrand : «Quand on a beaucoup voyagé comme moi, en France et à l’étranger, on est alors frappé de voir à quel point la France est un paradis pour la culture». Crédits photo : Abaca
    INTERVIEW – Quatre mois après sa nomination, le ministre de la Culture et de la Communication Frédéric Mitterrand dévoile ses grands projets. Parmi eux, la Maison de l’histoire de France qui pourrait voir le jour sur un nouveau site.
    LE FIGARO. – Vous avez qualifié l’arrestation de Roman Polanski «d’injuste et d’épouvantable». Regrettez-vous ces propos, qui ont choqué jusqu’à une partie de votre majorité ?
    Frédéric MITTERRAND. – Évidemment, les faits que l’on reproche à Roman Polanski sont inadmissibles, ils constituent une faute grave. Aucun artiste, aussi célèbre soit-il, n’est au-dessus des lois. Mais il ne doit pas être en dessous des lois non plus, et la version de Roman Polanski doit être entendue dans des conditions équitables. Depuis trente-deux ans, tout le monde a cette histoire en tête, y compris lui. Il n’a cessé de vivre avec ce trouble, alors même que sa vie a été marquée par des épreuves épouvantables que nous connaissons tous. J’ai voulu me montrer humain. Quand un artiste se retrouve en difficulté, sans les moyens de pouvoir y faire complètement face, le ministre de la Culture se doit de lui exprimer sa solidarité et sa compassion. Tout ce qui ressemble à un lynchage médiatique, comme celui auquel Polanski a dû faire face voilà plus de trente ans, m’est insupportable.
    À l’occasion des cinquante ans du ministère de la Culture, votre prédécesseur Jean-Jacques Aillagon s’est publiquement posé la question de l’utilité de ce ministère, condamné selon lui à «communiquer, annoncer, déplorer, remercier ou féliciter»…
    Communiquer, c’est important, pour un ministre de la Communication. Annoncer, cela sert à donner des symboles et des repères à son action. Déplorer, cela peut être utile… Je déplore, par exemple, que la pression médiatique soit telle qu’il faille prendre des décisions trop rapides. Remercier ou féliciter ? Promouvoir des gens admirables comme il y en a tant dans le milieu culturel ne me dérange pas et me semble, au contraire, nécessaire.
    Mais le rôle du ministère de la Culture va bien ­au-delà. Quel sens allez-vous donner à votre action ? Quelles sont vos priorités ?
    J’en vois trois. Le patrimoine, sa transmission, la diversité des cultures et ce que j’appelle la « culture sociale ». J’attache la plus grande importance à la notion de patrimoine. Pour moi, tout ce qui s’est créé et se crée est patrimoine. Il doit être préservé, restauré, vu et assimilé. Il doit servir à alimenter la création contemporaine. Les jeux vidéo sont, par exemple, une forme d’expression culturelle vivante et patrimoniale. Je vais essayer de leur conférer les marques de noblesse qui leur manquent. Je veux aussi porter le multiculturalisme et m’investir dans la culture sociale. Ce que je veux dire par là, c’est que beaucoup de Français n’osent se rendre dans un musée parce qu’ils sont intimidés. Je veillerai, avec Fadela Amara, à leur faciliter le premier pas. Mais l’action d’un ministre, c’est aussi ce qu’on ne voit pas. Cet été, j’ai pesé de tout le poids que représente l’autorité morale du ministre de la Culture pour permettre le financement du nouveau film de Bertrand ­Tavernier qui était très compromis.
    À l’instar de Jack Lang, serez-vous un ministre de grands projets culturels ?
    Les grands chantiers sont l’expression du pouvoir régalien, chaque présidence veut porter les siens. Ainsi, je vais appuyer de toutes mes forces la Philharmonie de Paris. La capitale n’a pas de grande salle de concert. Pour moi, le projet sera plutôt la future Maison de l’histoire de France. Il faut un lieu pour remettre l’histoire, toute l’histoire, en perspective. Les gens ne connaissent plus leur chronologie. Je veux un lieu qui incarne tout cela, pas seulement une mise en réseau des centaines de musées historiques qui existent déjà. Je viens de nommer Jean-François Hebert à la tête d’une mission de préfiguration pour cette maison. Il est également président du château de Fontainebleau. On aurait vite fait de conclure que le futur musée s’installera là-bas. Mais cela mérite réflexion, l’histoire de France ne se résume pas à celle de la monarchie. Je veux donc que soit également étudiée la possibilité de construction d’un nouvel espace, dans un lieu qui reste encore à déterminer. Je chercherai la manière de le financer au mieux, car ce projet est fort et tient à cœur au président de la République.
    Quels rapports entretenez-vous avec le président de la République ? Quelle est votre marge de manœuvre par rapport à lui ?
    J’ai toute la confiance de Nicolas Sarkozy. Je crois sincèrement qu’il m’écoute. À partir de là, dans le respect de l’opinion des autres et de la solidarité gouvernementale, qui n’est pas un vain mot, je peux agir librement. Bien sûr, la machine gouvernementale est infiniment plus complexe que la gestion de la Villa Médicis. Lorsque l’on bouge quelque chose, on dérange bien souvent. Mais on arrive aussi à fédérer. Je m’implique dans tout ce que je fais, dans le moindre détail. Quelque fois, je doute de mes décisions. Mais, en principe, on ne me fait pas faire ce que je ne veux pas faire. Je prends le temps, je ne cède à rien, même s’il faut parfois faire des compromis.
    Il y a deux ans, le magazine Time annonçait la mort de la culture française. Où en est-elle aujourd’hui ?
    Elle est extraordinaire. Je n’irai jamais dans le dénigrement de la culture française. Quand on a beaucoup voyagé comme moi, en France et à l’étranger, on est alors frappé de voir à quel point la France est un paradis pour la culture. Les 75 millions de touristes ne viennent d’ailleurs pas en France pour rien. Il s’y passe quelque chose de rare. Dans le même temps, on peut aussi être saisi par une sorte de supériorité qui peine à se remettre en question. Il y a une forme d’arrogance française, un manque d’ouverture sur l’extérieur, un aveuglement sur soi-même que je déplore.
    Vous sortez souvent le soir. Comment s’opèrent vos choix ? Qu’est-ce qui vous a marqué récemment ?
    Je sors en effet beaucoup. J’ai adoré L’Opéra de quat’sous de Brecht, monté au Théâtre de la Ville par Bob Wilson. L’immense et saisissante beauté de ce spectacle mériterait qu’il soit filmé par un grand réalisateur.Vendredi soir, je voulais aller voir La Cage aux folles, avec Didier Bourdon et ­Christian Clavier. J’aimais le duo Jean Poiret-Michel ­Serrault, j’aime le théâtre de boulevard, qui vaut aussi bien qu’un autre. Mais j’ai préféré voir Laurent Terzieff dans ­Philoctète, parce que la pièce reste moins longtemps à l’affiche. Vous voyez comment s’opèrent parfois mes choix ! J’ai rencontré aussi le cinéaste tchèque Milos Forman, le merveilleux réalisateur d’Amadeus ou de ­Vol au-dessus d’un nid de coucou, pour réfléchir à la production de son projet tiré du livre de Georges-Marc Benamou,­­ Le Fantôme de Munich. Un excellent ouvrage.
    En tant que ministre de la Culture et de la Communication, vous avez également en charge le dossier de la télévision publique. Qu’attendez-vous de ses actuels dirigeants ?
    Qu’ils continuent comme ils le font jusqu’au mois de juin. Qu’ils parviennent à faire cette réforme intérieure dans un dialogue constructif avec les syndicats. J’admire le service public mais je sais bien, pour l’avoir vécu de l’intérieur, que les réformes de structures sont difficiles. Enfin, je souhaite que les dirigeants de France Télévisions continuent à trouver cet équilibre auquel ils sont parvenus entre l’audience et la qualité. France ­Télévisions tient bien le choc face à l’héritage prestigieux de la télévision gaullienne. Elle a beaucoup d’ambition avec, en plus, la liberté de l’information.
    Quel est, selon vous, le profil idéal du futur président de France Télévisions ?
    Je ne vais pas vous répondre, car je ne veux pas empiéter sur les prérogatives du président de la République. Je bénéficie d’une relation privilégiée, très solide, avec Nicolas Sarkozy et donc je lui dirai ce que j’en pense, mais je n’irai pas au-delà. Je sais qu’il veut suivre avec la plus grande attention la nomination du président de France Télévisions.
    Comment vous positionnez-vous sur l’après-Hadopi 2 ?
    Je suis arrivé au milieu de la bataille : nous avons absolument besoin, pour que les nouveaux modèles économiques puissent se développer, de lutter contre la concurrence déloyale que le piratage représente pour ceux qui innovent en respectant les droits des créateurs. Ensuite, j’ai créé la mission Zelnik, Toubon, Cerutti pour voir comment nous pouvons faciliter et améliorer les nouvelles offres légales, les rendre attractives pour les consommateurs, et faire en sorte que tous ceux qui participent à la chaîne de la création soient justement rémunérés. Je n’ai aucune idée préconçue et j’attends le rapport. Une chose est sûre, je ne reproposerai pas la licence globale dont personne ne sait exactement en quoi elle consiste et dont le principe même l’expropriation des droits d’auteur est refusé par tous les créateurs.
    Faut-il une loi Hadopi 3 ?
    Non. Il n’y aura pas de loi Hadopi 3 pour le piratage, c’est fini. Pour le reste, c’est-à-dire l’offre légale et la rémunération, nous verrons la nature des mesures proposées par la mission.
    Les aides à la presse ont été augmentées dans le budget. Que faut-il faire de plus ?
    La presse est dans le mur. Il faut un plan d’urgence avec des mesures de secours, de soutien et des initiatives de fonds. Mais le ministère ne peut pas être là à chaque étape des réformes internes du secteur. Maintenant, c’est un peu «aide-toi, le Ciel t’aidera». Ce n’est pas anecdotique. La presse, c’est l’échine de la liberté en France, le lien social des régions. Tous les Français ont une relation intime avec leurs journaux.

  5. Prescription et exceptions
    Samantha Geimer avait 13 ans quand Roman Polanski aurait abusé d’elle. LANDOV/MAXPPP
    LA PRESCRIPTION ne s’applique pas à l’affaire Polanski, parce que le droit pénal américain n’accorde pas de prescription aux  » personnes qui fuient la justice « . Selon la loi américaine, le régime de la prescription ne s’applique pas pour toutes les infractions d’abus physiques ou sexuels et d’enlèvement d’enfants de moins de 18 ans tant que l’enfant est en vie. Enfin, cette affaire est entre les mains de la justice depuis 1977 et des actes de poursuites ont été ordonnés, comme en témoignent les différents mandats adressés pour tenter d’arrêter le cinéaste franco-polonais.
    C’est au nom de ce droit à l’oubli et à l’évolution des personnes et des moeurs que les pays ont inscrit des régimes de prescription dans leur législation. Les fondateurs du droit pénal moderne, Cesare Beccaria et Jeremy Bentham, réservaient la prescription aux cas les moins graves.  » La première justification de la prescription est la nécessité d’oublier. A mesure que le temps passe, le souvenir de la condamnation s’estompe de même que celui du trouble social causé par l’infraction. Le raviver en ramenant tardivement la peine à exécution serait donc davantage un facteur de désordre que d’apaisement « , écrivent Frédéric Desportes et Francis Le Gunehec, dans Droit pénal général (Economica, 1 248 p., 38 euros).
    En France, la prescription de la peine est de vingt ans après une condamnation pour crimes, de cinq ans pour un délit et de trois ans pour une contravention. Les crimes contre l’humanité sont imprescriptibles dans les grandes démocraties. C’est ce qui a permis la traduction devant les tribunaux de Klaus Barbie ou de Maurice Papon, par exemple.
    Il y a deux types de prescription : la prescription des peines et celle de l’action publique, c’est-à-dire la poursuite d’une personne, soupçonnée d’avoir commis une infraction, sans qu’elle n’ait encore été jugée. La prescription de la peine s’applique quand une peine n’a pas été exécutée.
    La prescription de la poursuite est calculée à partir du dernier acte d’enquête. Ainsi certaines affaires, comme l’enlèvement de l’opposant marocain Ben Barka, font toujours l’objet d’actes de procédure, plus de quarante ans après les faits.
    Les délais de prescription de l’action publique sont de dix ans pour les crimes, de trois ans pour les délits et d’un an pour les contraventions. Si aucun acte d’enquête n’a eu lieu entre la commission des faits et le délai de prescription, l’action publique s’éteint.
    Des exceptions au régime général ont été introduites. Dans leur Traité de procédure pénale (Economica, 2 192 p., 57 euros), Frédéric Desportes et Laurence Lazerges-Cousquer soulignent une  » hostilité grandissante  » aux principes de la prescription :  » Elle se manifeste tant dans l’évolution de la législation que dans celle de la jurisprudence. Plusieurs lois ont, en effet, allongé le délai de prescription de l’action publique.  » Le délai de prescription est désormais de trente ans pour les crimes organisés (et vingt ans pour les délits) et de vingt ans pour les crimes contre les mineurs.
    Alain Salles
    © Le Monde

  6. Dix jours après l’arrestation de Roman Polanski, le 26 septembre, le sentiment général, en France et dans le monde, ne joue pas en faveur du cinéaste, accusé d’avoir eu des  » relations sexuelles illégales  » avec une mineure en 1977
    Cela fait dix jours que Roman Polanski est emprisonné dans un lieu tenu secret, à Zurich, en Suisse. Et il faudra probablement attendre plusieurs mois pour savoir s’il sera extradé ou non vers les Etats-Unis, qui le réclament. Le cinéaste, à 76 ans, se voit rattrapé par la justice de Californie, qui lui reproche d’avoir eu des rapports sexuels avec une mineure de 13 ans, en 1977, dans la villa de Jack Nicholson, plantée sur le mythique Mulholland Drive de Los Angeles.
    Dix jours ont passé depuis l’arrestation du cinéaste franco-polonais, à l’aéroport de Zurich, samedi 26 septembre, et le sentiment général à l’égard de Polanski, en France et dans le monde, n’est plus le même, qui ne joue pas en faveur du cinéaste. Les professionnels du cinéma qui le soutiennent depuis le début de l’affaire, des Français surtout, se retrouvent isolés. En Suisse par exemple, qui va devoir gérer longtemps un prisonnier encombrant, le sentiment général est :  » Renvoyez Polanski en Amérique.  » Dans le monde entier, les forums sur Internet dénoncent  » l’élite culturelle, le bling-bling politico-artistico-médiatique qui part à la rescousse d’un people pédophile en cavale « .
    Bernard Kouchner, qui demandait à son homologue américaine Hilary Clinton d’intervenir pour libérer le cinéaste, s’est vu répondre que cette affaire est du ressort de la justice de Los Angeles. La réaction à chaud, sanguine, de Frédéric Mitterrand, le 27 septembre, semble très loin. Le ministre de la culture – le fait est rarissime – avait pointé un coupable :  » Il y a une Amérique généreuse que nous aimons, il y a aussi une certaine Amérique qui fait peur, et c’est cette Amérique-là qui vient de nous présenter son visage.  » L’Elysée, qui reste très discret sur l’affaire Polanski, avait très diversement apprécié cette sortie, d’autant que le ministre s’était présenté comme le porte-parole du président.
    La pétition en faveur de Roman Polanski, lancée en France, a bien reçu quelques signatures en provenance d’Hollywood, mais peu : Martin Scorsese, Woody Allen, John Landis, David Lynch, Alexander Payne, Wes Anderson, Darren Aronofsky, Julian Schnabel… Les stars d’Hollywood ne tiennent pas à risquer leur popularité.
    Les signataires avancent plusieurs arguments : cette affaire date d’il y a trente ans et le débat sur la prescription doit être rouvert ; Polanski a déjà fait quarante-deux jours de prison, la victime a retiré sa plainte et ne crie pas vengeance, et on n’arrête pas une personne qui répond à l’invitation d’un festival de cinéma, en l’occurrence celui de Zurich. Tout cela est vrai. Mais tout cela pèse peu par rapport au tir d’arguments avancés par la presse américaine ou l’Internet : le rappel des faits dans toute leur crudité, la fuite de Polanski avant son jugement, l’égalité devant la justice quels que soient la notoriété ou le talent.
    L’évolution de Whoopi Goldberg est exemplaire. Mercredi 30 septembre, la populaire comédienne américaine a défendu Polanski avec ce commentaire dans son talk-show  » The View « , sur ABC :  » Ce n’était pas un viol-viol.  » Mais le lendemain, à la suite de critiques, elle a nuancé ses propos et détaillé à l’antenne les chefs d’accusation pesant sur Polanski :  » Fourniture de substance réglementée à une mineure, actes obscènes sur un enfant de moins de 14 ans, relations sexuelles illégales, viol par usage de drogue, perversion et sodomie.  »
    Le témoignage de la victime, Samantha Geimer, recueilli à l’époque par un grand jury d’inculpation, circule partout sur l’Internet et confirme dans ses convictions une opinion américaine de moins en moins tolérante vis-à-vis des rapports sexuels entre adultes et enfants mineurs ; comme en Suisse. La presse américaine, comme britannique, ne se prive pas de rappeler les faits. Le sérieux Independent de Londres, par exemple, résume les faits en quelques mots violents à la  » une  » de son édition du 29 septembre.
    Même chose pour le chroniqueur du Los Angeles Times, Steve Lopez, qui, à la  » une  » du 30 septembre, exprime son choc à la lecture du récit du rapport sexuel subi par la fillette, qu’il étale à son tour. Le titre de son texte résume un sentiment général aux Etats-Unis :  » Les défenseurs de Polanski ont perdu de vue la vraie victime.  » Et de rappeler, avec moult détails, minute par minute, ce qui s’est passé ce 10 mars 1977. La presse américaine se demande enfin :  » Pourquoi la France aime-t-elle Polanski ?  »
    Dans son autobiographie, Roman par Polanski (Laffont 1984), le cinéaste donne sa version des faits. Il raconte que, ayant  » renoué avec son intérêt pour la photo « , il avait proposé à Gérald Azaria, rédacteur en chef du magazine français Vogue Hommes, un reportage photo montrant  » les filles telles qu’elles étaient désormais : sexy, effrontées et bien humaines « . La séance avec Samantha Geimer se termine dans le jacuzzi.
    Polanski, 43 ans lorsqu’il publie ce livre, reconnaît avoir eu un rapport sexuel et bu du champagne avec la fillette, mais son récit évite les détails les plus préjudiciables pour lui. A plusieurs reprises, la jeune fille essaie de s’opposer, de dire non. Elle a également dit que Polanski lui avait donné un morceau de Quaalude (un sédatif), qu’elle a avalé avec une gorgée de champagne. La mère a aussitôt porté plainte et le réalisateur a été arrêté le lendemain.
    Selon le droit californien, tout rapport sexuel avec un mineur, même  » consentant « , est un crime imprescriptible. Les témoignages de la victime et d’autres témoins (dont l’actrice Anjelica Huston), recueillis à huis clos par le grand jury, ont entraîné six chefs d’inculpation.
    C’est à partir de ces faits que quasiment toute la presse américaine, le New York Times en tête, mais aussi une bonne part de la blogosphère, estime que Polanski doit être extradé et jugé. C’est encore la question des faits qui, en France, a emporté la conviction de la plupart des députés UMP mais aussi de personnalités de gauche. D’où la grogne contre l’envolée jugée trop rapide et imprudente de Frédéric Mitterrand, lancée il y a quelques jours par le député UMP de Maine-et-Loire, Marc Laffineur.  » J’ai rappelé qu’il ne faut pas faire d’ingérence vis-à-vis de la Suisse et des Etats-Unis. Et puis, avoir des relations sexuelles avec une fille de 13 ans, ce n’est pas anodin. On doit être prudent, même si l’affaire date de trente ans.  »
    Daniel Cohn-Bendit, leader écologiste et ardent défenseur des libertés, a surpris en disant son trouble :  » Polanski est défendu avec trois arguments que je refuse. Dire « c’était il y a trente ans », c’est trop simple, ça relève d’un vrai débat sur la notion de prescription, qui n’est pas la même selon les pays. Dire « c’est un grand artiste », c’est vrai, mais s’il est malade, il doit se soigner. Dire « c’était une autre époque », c’est sous-entendre qu’après 1968 tout était permis. C’est totalement fallacieux : en 1968, on n’avait pas le droit de violer les petites filles en les droguant.  » M. Cohn-Bendit admet que ce sujet lui est sensible : ses écrits  » provocateurs  » sur la sexualité des enfants, en 1975, lui ont souvent été reprochés.
    Il y a les faits, et il y a aussi la question controversée du procès, que les défenseurs de Polanski vont creuser. Le 8 août 1977, pour éviter un procès qui aurait traumatisé la victime en la contraignant à témoigner publiquement, le juge Laurence Rittenband, les avocats de Polanski et le procureur se mettent d’accord sur un  » plea bargain « , une pratique courante : Polanski plaide coupable du seul chef d’inculpation  » relations sexuelles illégales  » et le ministère public abandonne les autres charges.
    Le juge (aujourd’hui décédé) se serait engagé à ne pas incarcérer le cinéaste au-delà de son internement pour évaluation psychiatrique à la prison de Chino. Après quarante-deux jours de détention et un rapport affirmant qu’il n’y a pas de déviances sexuelles chez Polanski, ce dernier est libéré. En attendant son jugement. La veille de l’audience du 1er février 1978, Polanski fuit, craignant que le juge ne respecte pas sa parole. Il n’y a donc jamais eu de procès ni de peine prononcée.
    Du reste, l’actuel mandat d’arrêt visant Polanski se cantonne au seul chef d’inculpation de  » relations sexuelles illégales « . Sauf que, depuis l’interpellation, le bureau du procureur de Los Angeles a suggéré que la fuite de Polanski pourrait invalider cet accord, et donc placer à nouveau le réalisateur sous le coup des six chefs d’inculpation initiaux. Intervient ici la personnalité de Steve Cooley, District Attorney (procureur) du comté de Los Angeles. Le sort de Roman Polanski dépend beaucoup de lui. Il a obtenu son arrestation en Suisse, il compte bien l’extrader et le faire comparaître. Sans doute M. Cooley a-t-il été piqué au vif quand les avocats de Polanski ont déclaré lors d’une audience de demande de classement de l’affaire, en décembre 2008, que le procureur n’avait pas vraiment fait d’efforts, depuis quelques années, pour faire extrader le cinéaste…
     » Justice sera enfin faite « , a-t-il déclaré, indiquant qu’il visait une peine plus sévère que celle de 1977.  » Sa peine très, très, très légère n’est plus envisageable avec les lois actuelles.  » Pour ce républicain de 62 ans, fils d’un agent du FBI, à son poste depuis 2000, et dont il faut rappeler qu’il est élu, les enjeux sont énormes. L’affaire Polanski intervient après l’acquittement de plusieurs personnalités : en 2004, la vedette de football américain O.J. Simpson, poursuivi pour le double meurtre de son ex-femme et d’un ami ; en 2001, l’acteur Robert Blake pour le meurtre de sa femme. Avec Roman Polanski, Steve Cooley, réélu en 2004 et en 2008, est déterminé à prouver à ses électeurs que Los Angeles, siège de l’industrie du cinéma, ne pratique pas une justice indulgente envers les stars.
    Polanski doit  » être traité comme tout le monde « , confirme le gouverneur de Californie et ancien acteur Arnold Schwarzenegger. Même avis pour Jill Stewart, rédactrice en chef de l’hebdomadaire L.A.Weekly et experte de la politique locale :  » La population du comté de Los Angeles, majoritairement ouvrière, s’offusque quand des privilégiés se voient offrir des accords à l’amiable et échappent à la justice, alors que les gens autour d’eux n’ont pas cette chance.  »
    M. Cooley devra aussi rendre des comptes du coût – financier et en personnel – d’une affaire vieille de trente-deux ans. D’autant que la justice en Californie est surchargée, contrainte d’opérer des coupes budgétaires et de fermer certains jours ses tribunaux. Et l’Etat de Californie est tenu, par décret fédéral, de réduire sa population carcérale de 40 000 prisonniers.
    Les avocats de Polanski, qui ont récemment déclaré que leur client était  » digne mais tendu  » dans sa prison suisse, ne manqueront pas enfin de rappeler un épisode du film documentaire Roman Polanski, Wanted and Desired, de Marina Zenovich, dans lequel David Wells, substitut du procureur en 1977, dit avoir communiqué avec le juge Rittenband au cours de l’instruction. C’est interdit. M. Wells a tenté de corriger le tir, il y a peu, sur CNN.  » J’ai dit ça pour animer mes propos « , a-t-il lancé, peu convaincant. Il a été incapable de répondre à la question :  » Mentiez-vous à l’époque ou mentez-vous maintenant ?  »
    Agathe Duparc, Pierre Jaxel-Truer et Claudine Mulard
    © Le Monde

  7. Tout est fini entre nous Fredo, ta position en ce concerne l’affaire Polanski est irrecevable. On ne peut s’immiscer dans la justice d’un pays étranger, encore moins lorsque l’on est ministre. Prendre partie pour la classe des saltimbanques est lamentable, le viol est un crime. Toute cette affaire doit être tirée au clair avant que tout un chacun se prononce.

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