Picasso et les femmes

Les plus connues sont présentes dans la collection Berggruen.
Sept femmes ont véritablement compté dans la vie du Maître

La tête de Fernande Olivier, portrait en trois dimensions, réalisée en bronze, de 1909. De son vrai nom Amélie Lang avec qui il restera de 1904 à 1912. Quand il la rencontre, il est plongé dans sa période bleue, mélancolique.

Picasso, « Ma Jolie », peinture murale, Sorgues, été 1912

Picasso tombe alors sous le charme d’une autre jeune femme, Eva Gouel née Marcelle Humbert avec qui il restera de 1912 à 1915. Il lui déclare sa flamme de manière cachée dans certaines de ses œuvres en inscrivant souvent « Ma jolie » ou en la personnifiant sous les traits d’une guitare. Malheureusement, elle décède rapidement en 1915 et toute sa vie le Maître aura la nostalgie de ce grand amour perdu.

                                                Olga Khokhlova
Une nouvelle rencontre va le remettre dans la création : celle d’Olga Khokhlova qui deviendra Madame Picasso en 1918. Il est comblé par la naissance de son premier fils, Paulo en 1921. Le couple se déchire, cette vie mélancolique et mondaine qu’ils mènent ne plaît pas à Picasso et leur séparation officielle éclate en 1935, en revanche, le divorce ne sera jamais prononcé, ce qui sera un souhait de la ballerine russe. Elle ne figure pas dans la collection Berggruen.

A son retour de Horta de Ebro, Picasso s’efforce de transposer l’analyse cubiste à la sculpture en trois dimensions. Un entrelacs passionné de formes concaves et convexes, bouche, nez et orbites suivent les volumes naturels  tandis que les joues sont décomposées en parties creuses et saillantes. Une multiplicité de points de vue se trouvent condensés dans cette tête.
Françoise Gilot occupe une place à part dans la vie de Picasso, notamment en

raison de son indépendance d’esprit. Amante de Picasso à l’âge de 21 ans, alors qu’il était âgé de 62 ans.
Ils passèrent ensemble 10 années d’inspiration mutuelle.
Elle était sa muse, critique et artiste, appréciée en société. Le tableau « la lecture » a été peint à la villa La Galloise.  Il s’agit d’une composition de surface. Des moitiés de visage, une veste noire, des manches de chemise, mains, livre et table sont fortement liés par les couleurs. L’impression de plasticité ou d’espace, que donnent les ombres du bras et du livre ou l’ombre portée sur une moitié du double visage, crée un réel contraste. La lecture évoque un adieu.
Ce visage montre deux vues : celle de face (le bel ovale bleu) et celle de profil (anguleuse et peinte d’un blanc terne)
Ils eurent 2 enfants. Elle le quitta et lui tint tête dans un procès en reconnaissance de paternité. Il en sera vexé à jamais.

Matador et femme ( Jacqueline Roque) fait partie d’une série réalisée en 1970 à Mougins sur le thème de prédilection de Picasso : la tauromachie. Encore une  fois, cette peinture d’un couple traite de l’art et de la vie, préoccupation toujours très forte de Picasso alors âgé de 89 ans. Le matador vêtu d’une cape rouge sang et l’épée dégainée symbolise la devise « Au combat ! » (Roland Marz)
Cette peinture vise l’immédiateté – un combat des sexes ? Ce qui est fort probable si l’on regarde la vie agitée de Picasso, sans cesse en quête de nouvelles sources d’énergies féminines. A l’exposition du Grand Palais, l’homme était en vert, pour attester de la toujours vigueur sexuelle de l’artiste. Le corps de la femme bien en chair occupe la partie blanche de la toile, à laquelle répond le chapeau blanc du matador, et s’oppose le rouge de la cape de manière spontanée en lignes dynamiques.

Un dessin au crayon sur papier de 1938, montre un étude de Picasso où il a stylisé les deux femmes de sa vie du moment . Dans la partie haute, Dora Maar en buste de trois quart, coiffé de son chignon catalan sévère, l’accent est mis sur ces grands yeux, il y en a trois, et son visage altier,  dessin cubiste. (voir Dora Maar aux ongles verts sous le lien)
Dans la partie basse Marie Thérèse Walter, qui donna naissance à Maya, assise dans un fauteuil, croise ses jambes, le corps à la poitrine opulente, montré de trois quart, la tête aux deux vues, dont l’une figure  le profil parfait de Marie Thérèse. Unies dans sa vie, contre leur gré, unies sur le papier. Picasso a vécu avec Dora Maar tout en maintenant sa liaison avec Marie Thérèse.

Dora Maar aux ongles verts

Il y avait le gant de Gilda. Il y a ceux de Dora Maar. Noirs et brodés de roses. Toute sa vie Picasso les garda précieusement dans une vitrine. Quand il avait rencontré Dora, en hiver 1935, elle les avait ôtés et avait posé sa main nue sur la table : elle jouait à lancer la lame aiguisée d’un canif entre ses doigts écartés. Plusieurs fois elle manqua son but et se blessa. C’était aux Deux Magots. Dora était en compagnie d’Eluard, qui les présenta. Lorsque Picasso lui adressa la parole, Dora Maar répondit en espagnol. Ainsi commença cette histoire d’amour que nous conta une exposition au Musée Picasso, des chefs-d’oeuvre et des documents multiples, tels des clichés photographiques jamais montrés, qui éclairent les années 1935 à 1945, sans doute les plus intenses de la création de Picasso.
Dora Maar avait des cheveux d’un noir de jais. Picasso n’était-il pas le Minotaure, et Dora Maar sa proie, celle qu’il transforme en muse, en chimère, en sphynge, en nymphe ou en harpie ? Mais Dora Maar est aussi celle qui, selon Eluard,  » a toutes les images dans son jeu « . Pour Picasso elle incarne l’idéal féminin, selon Victoria Combalia :  » sa taille de guêpe, ses hanches larges, ses fesses rebondies et ses jambes bien formées « . Amie des surréalistes, qui s’intéressent à son oeuvre de photographe, elle a signé le 10 février 1934 avec Breton et Eluard  » l’Appel à la lutte  » du Comité de Vigilance des Intellectuels antifascistes. Loin d’être une amante passive, elle va entraîner Picasso sur des voies nouvelles. Par-delà leur passion, un dialogue d’artistes se noue

entre eux, dont témoignent des gravures de Picasso qui font écho aux photomontages de Dora Maar. Elle initie Picasso à la photographie et ils réalisent à quatre mains des   » photogravures  » qui constituent l’une des révélations de l’exposition.
La vente à Paris de la succession Dora Markovitch, dite Dora Maar, en 1998 a suscité un vif engouement de la part des amateurs et pour cause, le musée personnel de celle-ci recelait de nombreux souvenirs et de trésors réalisés par le maître de la peinture moderne.
Ce sont des peintures et des dessins ayant toujours appartenu à Dora Maar et qu’elle ne voulut jamais vendre, qui auront été proposés aux enchères à la Maison de la Chimie comme cette toile « Femme qui Pleure » et cette « Dora Maar sur la plage » qui respectivement étaient estimées au delà de 20 et 10 millions de francs.
A la Sammlung Berggruen c’est une Dora dégantée,  aux yeux grands ouverts, signe de grande intelligence d’après Heinz Berggruen, qui l’a rencontrée, grâce aux liens qu’il entretenait avec Picasso. C’est une des premières peinture de Dora par Picasso, (1936) assise dans un fauteuil, le haut du corps et l’ovale de la tête comme suspendu en gravitation sont inclinés vers le bord gauche, atténuant sa position hiératique, la tête légèrement de profil, coiffée à l’espagnol, accentue les traits classiques de son visage, tandis que les doigts écartés aux ongles vernis en vert soulignent l’élégance de cette dame capricieuse.
Quatre an plus tard, après le début de la guerre et l’avancée des troupes allemandes, Picasso s’était réfugié à Royan, où il vécu et travailla avec Dora Maar dans une toute petite chambre d’hôtel. En 1939 il peignit le  » pull-over jaune  » un autre portrait de Dora, dans lequel les aspects individuels de sa personnalité lui importaient moins que de donner une image symbolique de l’époque. Ici Dora est assise dans un fauteuil, en plein centre de l’image. La tête stylisée au double visage, à la fois vu de face et de profil selon la manière cubiste quasiment classique. Le corps en revanche, sous l’action des rapports déformant de l’époque est serré dans un  » pull-over jaune  » qui ressemble davantage à une camisole en cotte de mailles. Les mains élégantes et les ongles verts du tableau précédent deviennent ici des pattes griffues et animales.
  photos de l’auteur

lecture : Dora Maar Alicia Dujovne Ortiz

sur France culture

Berlin 2009


Dix huit ans après la chute du mur, Berlin est encore le plus gros chantier d’Europe. Elle remplit sa fonction de capitale d’une Allemagne réunifiée. En l’espace de presque une décennie, le gouvernement et les ministères y ont établi leur siège. Les ambassades, les associations s’y sont installées, des quartiers entiers ont modifié leur aspect et leur composition, hauptbanhoff-berlin-medium.1235408319.JPGd’innombrables bâtiments  ont été construits, restaurés, transformés, si bien que l’on est étonné à chaque détour de quartier par le gigantisme des tours aux verrières lumineuses. A la fin de la seconde guerre mondiale, la plupart des quartiers de Berlin, notamment le centre ville ressemblaient à un champ de ruines. La population de 4.33 millions avant la guerre, passa à environ 2 millions en 1945, de nombreux réfugiés composant désormais cette population. Cette situation de table rase entraîna d’audacieux projets d’aménagement de la ville qui ne purent se concrétiser. Personne n’a oublié le partage de Berlin et surtout la chute du mur le 9 novembre 1989, avec la célébration  dans l’allégresse de Léonard Bernstein bernstein-9e-beethoven-mur-de-berlin.1235408752.jpgde ce prodigieux événement. Avec des musiciens venus d’Allemagne, de Russie, de Grande Bretagne, des US, de France, ce chef engagé politiquement , décida symboliquement de la participation  de toutes ces nations, vainqueurs ou vaincus se trouvant réunis dans la musique, qui fut toujours par excellence l’art favorable au rapprochement des peuples.
Démantelé à la fin de la guerre, le seul point de passage de l’est à l’ouest, a été rétabli à la demande général, et replacé au milieu de la rue, Checkpoint Charlie a été réamenagé en poste de contrôle, avec des sacs de sable. A l’emplacement de l’ancien point de passage 2 énormes portraits du photographe berlinois Frank Thiel : celui d’un soldat russe, tourné vers l’Ouest, et celui d’un de ses homologues américains, qui regarde vers l’Est. De faux soldats avec uniformes et drapeaux représentant les 2 camps et s’y font photographier pour 1 € par les touristes.checkpoint-charly.1235407906.JPG
La circulation entre les diverses gares à l’architecture moderne et futuriste, se fait en S Bahn ( RER)ou en U Bahn (Métro), ou encore en bus à étage. Cela permet d’avoir une approche des innonbrables musées, par quartiers ou réunis dans une île, des bâtiments officiels comme le Reichstag, rénové par Norman Forster, avec élégance et technique, le très harmonieux et gigantesque Lehrter Hauptbahnhoff.
A l’instar du musée d’Orsay, l’art contemporain a trouvé sa place dans la Hamburger Banhoff, où se trouve la si contestée collection Flick, musée en rénovation actuellement.
Les constructions et leurs architectes rivalisent de gigantisme, d’exubérance, de luminosité, ce qui en fait une ville futuriste. Mais le plus bluffant est le Sony Center, près de la Postdamer Platz, dominé par l’extérieur par la BahnTower. C’est à l’intérieur que le complexe d’acier  et de béton conçu par l’architecte Helmut Jahn sony-center-berlin.1235408545.JPGrévèle ses charmes : une grande place de 4000 m2 abritée par un chapiteau spectaculaire, véritable prouesse technologique. Les édifices alentour supportent un anneau massif d’où s’échappe un mât légèrement penché qui maintient le chapiteau en fibre de verre. Le musée du  cinéma s’y trouve, ainsi que les vestiges de l’hôtel Esplanade, des cafés, des terrasses, un endroit fantastique.

Sammlung Berggruen

Une belle découverte, hors des sentiers battus à Berlin, la Sammlung Berggruen (Montagne Verte), située dans le quartier de Charlottenburg, dans l’édifice Stüler, tout près du Schloss Charlottenburg.  cimg0004.1235350624.JPGLes plus grands noms de l’art moderne, rassemblés par Heinz Berggruen, galeriste éclairé : Cézanne, Matisse, Klee, Giacometti. Plus de 80 œuvres de Picasso de la période bleue aux encres de 1971, en passant par une étude pour les demoiselles d’Avignon, des toiles cubistes, des portraits.  Ce n’est pas sans douleur que Heinz Berggruen s’est séparé de sa collection 
 » lacrima sunt rerum «  écrit-il. Des études de lettres à Grenoble et Toulouse, puis retour à Berlin, le nazisme le contraint à s’exiler. Après avoir passé la majeure partie de sa vie aux Etats Unis, où il découvre Paul Klee, il revient à Berlin sous l’uniforme américain en 1945, pour rejoindre l’équipe de la revue culturelle  » heute  » à Munich, pour contribuer au renouveau de la démocratie allemande. Ensuite il se rend à Paris, comme attaché culturel américain auprès de l’Unesco. En 1947 il s’établit et travaille de longues années avec succès, comme marchand d’art et éditeur. Il vendit tout ce qui précédait Picasso, pour régler des droits de succession et pour étendre les ensembles Picasso et Klee.
Il montre sa collection privée à Genève, puis pendant 5 ans à la National Gallery de Londres. Revenu dans son pays d’origine il offre l’œuvre de sa vie, sa collection, à la ville de Berlin.
Dans l’audio guide, c’est lui-même qui intervient pour certaines œuvres, évoquant avec bonheur, les moments attachants de l’acquisition et des rencontres privilégiées avec les artistes.sabartes-picasso.1235350852.JPG
Un portrait du poète Sabartès, qui était le secrétaire de Picasso, souffre douleur d’après Françoise Gillot, peint en 1904 dans les tons de bleu, période monochrome et mélancolique de l’artiste, les traits sévères et durs du modèle, d’après la légende aurait été peint par Picasso d’un seul trait après une morne soirée, se libérant de sa mauvaise humeur. Une photographie retrouvée dans la succession de Picasso semble avoir servi de modèle pour ce portrait.
photos de l’auteur

En vadrouille

Si vous me cherchez je suis là :

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Charles POLLOCK, le frère


Réunissant quelque 120 oeuvres, l’exposition Charles Pollock, organisée par l’Espace d’art contemporain Fernet Branca à Saint Louis/Alsace, constitue la première exposition d’envergure internationale consacrée au peintre américain Charles Pollock dans une institution publique en France et en Europe.
charles-pollock-fernet-branca-7.1234728748.JPGGrâce au prêt généreux des Archives Charles Pollock, elle révèle au public une partie d’une œuvre méconnue et complexe d’un artiste discret qui a pleinement participé à l’aventure de l’art américain au vingtième siècle.
L’histoire de sa peinture rend compte de l’évolution de l’art américain : du Social Realism d’avant guerre, sous l’égide de Thomas Hart Benton, à la fabuleuse naissance de l’abstraction américaine dès les années 1950, puis du Color-Field painting dont l’artiste s’est avéré maître.
Charles Pollock est d’abord un peintre figuratif, puis devient un peintre abstrait et un coloriste raffiné, maîtrisant les nuances, les valeurs et les atmosphères tout autant que Rothko, mais à sa manière, toute en retenue. A l’instar de nombreux artistes américains, la peinture de Charles Pollock s’oriente vers l’abstraction à la fin des années 40, de manière nette, sans être totalement radicale. Il devient aussi moderne que ses contemporains Still ou Newman.
L’exposition de l’Espace d’art contemporain Fernet Branca concentre son attention sur la production des séries réalisées entre 1950 et 1964, axe chronologique qui permet de découvrirl’évolution de son oeuvre, entre une première forme d’abstraction calligraphique (1950-56) aux tableaux sombres (début des années 60), à laquelle succédera une abstraction colorée et lumineuse(à partir de 1964). Cette exposition cherche à montrer le fil invisible qui existe entre les différentesséries et époques dans l’oeuvre et la vie de l’artiste. Elle cherche aussi à affirmer l’approcheexpérimentale et raisonnée qui anime toutes les créations de Charles Pollock.
Les premières salles offrent au public ce que l’on pourra appeler «l’enfance de l’art », à travers des travaux figuratifs. Au cours des années 30, Charles Pollock peint de nombreux paysages de l’Ouest américain, ainsi que de nombreux personnages, dans le style régionaliste. Les paysages contiennent cependant les éléments, notamment les lignes de couleur, les aplats, les teintes crues, qui vont plus tard composer ses abstractions.
Dans les salles suivantes, on découvre une nouvelle peinture : les 25 dessins et peintures de la série Chapala, réalisés charles-pollock-fernet-branca-32.1234728952.JPGdans les années 50, portent tous la marque de son intérêt pour la calligraphie. C’est pendant son année sabbatique, en 1955-56, au Mexique, dans un petit village près du lac Chapala que Charles Pollock élabore des semi-abstractions, faites de caractère, de symbole ou de figure. En 1959, plus il avance dans ses recherches, plus il simplifie la composition, augmente les formats de ses toiles, assombrit sa palette et joue sur les valeurs de lumière et d’atmosphère.
La série des Black and Gray caractérise ce style sombre, construit à partir de formes noires flottantes sur fond gris. En 1962-63, il reprend une année sabbatique, cette fois-ci à Rome, où il peint la majestueuse série Rome et réalise des aquatintes. Cette série, que l’on découvre dans les dernières salles du musée, est marquée par l’introduction d’une ligne qui découpe verticalement l’espace. Son travail évolue alors vers un éclaircissement des valeurs chromatiques. En s’appuyant sur les possibilités expressives de la couleur, il cherche à travers l’effet « color-field » à atteindre la clarté et l’immédiateté.
charles-pollock-fernet-branca-52.1234734330.JPGPeintures, dessins, aquatintes, lithographies : Charles Pollock a ainsi expérimenté et travaillé sur un large éventail de techniques picturales, ce qui lui a permis de préserver son indépendance artistique.
Charles Pollock, celui que l’on appelle « le frère de.. », ou « l’Autre Pollock », aura attendu longtemps que l’on prenne la mesure et l’universalisme de son oeuvre.
Cette première grande exposition en France, dans son pays d’adoption, constitue en soi un véritable événement.
Jusqu’au 24 mai 2009
Plusieurs visites guidées sont proposées par Auguste Vonville. Les dates sont les suivantes :
dimanche 15 février, samedi 21 mars, dimanche 22 mars,(week-end art contemporain de Télérama) dimanche 5 avril, dimanche 10 mai, dimanche 24 mai. Toutes ces visites ont lieu à 14h30.
La première visite guidée du 15 février a été un peu particulière, la  présence de Francesca POLLOCK, la fille de l’artiste, a permis de prendre toute la mesure de l’importance de ce peintre « méconnu » et ses années parisiennes.
Cette rencontre a été des plus enrichissantes pour découvrir l’homme engagé qu’était Charles POLLOCK.
Lors de cette visite, il a été également question du livre qui vient de sortir chez Grasset
« Lettres américaines ».« LETTRES AMÉRICAINES »  Le Roy Pollock & ses fils
Avec des dessins inédits de Charles Pollock
Ce livre rassemble la correspondance inédite des membres de la famille Pollock de 1927 à 1947. Le plus illustre en est Jackson, mais ses quatre autres frères notamment Charles ne contribuent pas moins à faire des ces lettres un document exceptionnel. Trois histoires en surgissent. une histoire familiale, une histoire artistique et une histoire de l’Amérique. Dans ces années de bouleversement mondial, les Pollock parcourent les Etats Unis et chacun écrit à l’autre pour lui donner des nouvelles intimes aussi bien que politiques. Cette famille unie, optimiste, généreuse, s’enthousiasme pour le New Deal du président Roosevelt, voit apparaître le fascisme en Europe, encourage le génie créateur et tourmenté de Jackson, croit en l’art et en la possibilité de réformer le monde. 
   
 
 

La passion Lippi

Une belle histoire d’amour
 
 
annonciation.1234576297.jpg
Lippi fut apprenti chez Guido, Filippo Lippi est placé très jeune au couvent des Carmes de Florence où il prononce ses vœux en 1421 à l’âge de 15 ans, le même jour que Guido qui devint Fra Angelico (Bea).bea-angelico-le-jugement-dernier.1235863838.JPG Il peint ses premières œuvres dans ce couvent. Il va faire souffler un vent de passion sur la peinture de la Renaissance. Moine et libertin, artiste intransigeant, manipulateur et sans scrupules, futur maître de Botticelli, ses madones, sont inspirées entre autre par les pensionnaires des maisons closes.
Il a 52 ans quand il est nommé chapelain du couvent de Sainte-Marguerite à Prato. Il eut un modèle une nonne Lucrezia Buti qui a 20 ans, dont il tomba éperdument filippino-lippi-viegre-a-lenfant.1235863963.JPGamoureux. Il enlève Lucrezia peu après avoir découvert qu’elle était enceinte de lui. C’est elle qui lui servi de modèle pour ses sublimes madones. Il avait la protection de Cosme de Médicis, qui lui commandait sans cesse fresques et toiles. C’est lui qui intercéda auprès du pape Pie II afin d’obtenir la fin de son exil forcé. Ils donnèrent naissance à Fillipino Lippi (1457)
Vierge à l’enfant Filipino Lippi
Daniel Arasse L’Annonciation italienne Hazan – 1999
Le thème de l’«Annonciation» représente un défi pour un peintre. Comment représenter en effet l’irreprésentable, l’invisible – le mystère de l’incarnation : cette venue du Créateur dans la créature ? C’est sur cette question abordée par les artistes italiens entre le XIVème et le XVIème siècles que Daniel Arasse se penche en renouvelant notre perception de l’Annonciation italienne. L’invention progressive de la perspective à partir du XIVème siècle ouvre aux artistes de nouvelles formes de représentation par des moyens mathématiques perceptibles à l’oeil humain.
Daniel Arasse montre comment certains d’entre eux utilisent paradoxalement la mesure géométrique de la perspective philippo-lippi-lannonciation.1234576376.jpgpour faire voir la venue de l’immensité divine dans le monde fini de l’humain, et l’acte par excellence mystérieux : l’incarnation. Des Siennois, en passant par les Florentins du Quattrocento, cette histoire commune de la perspective et de l’Annonciation connaît de nombreux épisodes avant de produire à Venise, à la fin du XVIème siècle, un ultime avatar : les machines de Véronèse articulées hors de toute allusion théologique à des fins théâtrales. Une passionnante confrontation des aspirations du monde plastique et du monde religieux à la Renaissance qui débouche ici sur l’écriture d’un nouveau chapitre de l’histoire de l’art italien.
Voilà ce que dit Daniel Arasse à propos des Annonciations, en particulier de celle de Filippo Lippi .

Love Story

Et que la fête commence !!!!

Naga – Une culture oubliée "redécouverte"

Les Naga vivent à la frontière de l’Inde et de la Birmanie. On estime à 2 millions, le nombre d’individus de cette population vivant en Inde et 100000 seulement en Birmanie.
Jusqu’à une période récente, le territoire des Naga n’apparaissait pas sur les cartes.
Ce n’est qu’en 1963, que le Nagaland est devenu un État fédéral.
L’origine des Naga est mal connue. Naga provient peut-être d’un mot sanscrit qui signifie montagne ou d’un autre, signifiant guerrier. Les Naga eux-mêmes n’ont jamais eu de terme générique pour désigner les 32 différentes communautés qui les constituent.
Autant dire, la diversité des cultures regroupées sous un seul terme
Torso300
Voir l’essentiel de cette exposition visible jusqu’au 9 mai 2009 au musée des cultures de Bâle  (pass-musées accepté) et le billet complet de
 Détours des Mondes sur cette belle exposition.
Une visite guidée en français est programmée pour le dimanche 5 avril à 11 h
Dans ce musée sont aussi exposés les masques de carnaval de la ville de Bâle , Bâle où le Morgenstreich, les fifres et les Waggis sont une véritable institution.

Chhttt…Le merveilleux dans l’art contemporain (2ème volet) 2

bruno-peindao-mysterious-object-at-noon.1234359096.JPGAccumulant images et références culturelles diversifiées, stéréotypes et icônes phares de notre société contemporaine, Bruno Peinado s’attache à citer l’ensemble de ces clichés de masse pour les détourner, les détruire et en offrir une nouvelle dimension. De l’ordre de la réappropriation et du recyclage, ses œuvres produisent l’effet d’un choc visuel sur le spectateur. Conceptuelles, elles poussent le spectateur à s’interroger sur son environnebruno-peindao-big-bang.1234359247.jpgment, et ce en exploitant une dimension visuelle et cérébrale poétique, celle de la démesure, de la démystification et du chaos. Dépassant l’ordinaire et suivant la logique paradoxale des choses, Bruno Peinado crée des oxymores, des bruno-peinado-3.1234359338.JPGimages fortes et rebelles, qui sèment le doute et la confusion dans l’esprit du spectateur. Ainsi, les Stardust, restes de poussière d’étoiles ramassés à la pelle et Big Bang, sculpture d’un big bang en taille miniature traitent d’un thème universel sur un ton tout à la fois sarcastique et poétique. Effaçant la notion d’éternité et d’immuabilité, réduisant l’infini et l’incommensurable, elles invitent le spectateur à remettre en question le caractère tangible du monde.
Les oeuvres de Pierre Ardouvin composent le puzzle d’un monde artificiel, qui réactive les peurs de l’enfance et les inhibitions de l’âge adulte et remet en jeu l’ordinaire et l’idéal. À la fois drôles et inquiétantes, âpres et tendres, ses œuvres, assemblages éclectiques mêlant des objets, images, matériaux, lumières, sont réalisées avec un grande économie de moyens. pierre-ardouvin-la-pluie.1234359594.JPGAinsi, une plaque de tôle posée contre un mur, plus, cachés derrière la plaque, un ventilateur et quelques balles de ping-pong, et voilà La pluie, qui évoque avec mélancolie toutes les pluies du monde. La mélancolie est par ailleurs le sujet même de la série d’aquarelles exposées dans Chhttt…. cimg0011.1234359753.JPGLà encore, en suggérant le tout par la partie (les yeux et le nez de Bambi flottent dans le blanc de la feuille), l’artiste nous plonge dans un univers à la fois ironique, onirique et doux-amer.
texte provenant du site du CRAC, photos de l’auteur sauf la 2