Si vous me cherchez je ne suis pas par là pour quelques jours, pour cause de nuage de cendres, le vol pour Rome est annulé, faute d’avion !!!
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Bienvenue, au gré de mon humeur, de mes découvertes
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Les 08, 09, 15, 16 mai, participez aux Ateliers ouverts par nos artistes en Alsace
Daniel Payot adjoint au maire de Strasbourg, chargé de l’action culturelle
Michel Samuel Weis adjoint au maire de Mulhouse délégué à la culture
Sun Chiven, consul général de Chine, résident à Strasbourg
MenG Haidong directeur du développement du centre culturel de Beijing
« Quelle course chaque année, mais quelle joie aussi de pouvoir vous proposer cet itinéraire improbable, original et printanier que sont les Ateliers Ouverts ! L’édition 2010, la 11e que nous organisons, comprend 150 ateliers, 370 artistes dans 29 communes du Bas-Rhin et 17 communes du Haut-Rhin.
Chaque atelier sera une découverte : objet, performance, peinture, vidéo, collage, gravure, photo, son, illustration, volume, multiple, bricolage, dessin, aquarelle… laissez-vous surprendre ! Notre région est l’une des plus denses en créateurs et d’une année sur l’autre environ 1/3 des artistes se renouvelle à l’occasion de ces journées portes ouvertes.
Comment faire son choix de parcours ? Partir d’une promenade en famille et faire le tour de 5 ateliers à la campagne ? Préférer un tour marathon strasbourgeois à vélo ? En profiter pour découvrir ou redécouvrir Mulhouse ou Colmar… et pourquoi pas Riedisheim, Neudorf ou le Parc Wesserling ? A vous de voir et d’aller à la rencontre des artistes à pied, à vélo, en train ou en voiture au fil d’un véritable jeu de piste sur toute la région. Les ateliers collectifs, comme l’incontournable Bastion 14 (ateliers de la Ville de Strasbourg), les anciens entrepôts au port du Rhin, Zone d’art, la Semencerie ou les ateliers de la ville de Mulhouse, vous tiendront en haleine par leur ébullition. D’autres, plus confidentiels, vous feront plonger au cœur de la création au détour d’une grange ou d’une dépendance aménagée. Pour faciliter votre ballade : le programme imprimé, le site internet avec une documentation détaillée pour chaque artiste, ou plus intuitivement les parcours choisis proposés par 7 personnalités du monde l’art.
La nouveauté de cette édition 2010 est le partenariat avec Pékin et Shangaï. Les premiers Ateliers Ouverts chinois sont en effet synchronisés avec les Ateliers Ouverts en Alsace : même organisation, mêmes dates, cohérence éditoriale. Vous retrouverez toutes les informations sur les Ateliers Ouverts en Chine en fin de programme, à l’inverse les artistes français seront annoncés en Chine. Et enfin, Zone d’art, à Strasbourg, accueillera une exposition d’artistes chinois intitulée “Deux dialogues”.
Un grand merci aux artistes qui acceptent de s’exposer et de vous ouvrir leurs portes…
Merci aux partenaires et financeurs : la DRAC Alsace, la Ville de Strasbourg, la Région Alsace, le Département du Bas-Rhin, la Ville de Mulhouse et la Caisse d’Epargne. Sans leur soutien rien ne peut se faire.
BONNE VISITE ! »
Sophie Kauffenstein
Accélérateurs de Particules
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Lorsque vous pénétrez dans la Kunsthalle, l’espace s’est éclairé, agrandi, les toiles sur lesquelles dansent des squelettes, arbres de vie et danses macabres vous accueillent, tout d’abord un rat géant, que ne renierait pas Katharina Fritch avec son Rattenkoenig , celui-ci est tout blanc, et fait partie du bestiaire de Stephen Wilks, puis à la manière d’un retable sur fond d’un paysage urbain, à l’ horizon bleu, le voyageur artiste transporte son âne sur ses épaules.
Puis tout au fond si vous avez suivi le parcours conçu par l’artiste et la commissaire vous atteignez le lieu de réflexions philosophiques avec CATERPILLAR, sculpture gigantesque, lourde et imposante d’une chenille recouverte de textes choisis, par SW féru de littérature et de philosophie..
C’est ainsi que se présente la nouvelle exposition, (jusqu’au 20 juin 2010), dont la commissaire est la talentueuse directrice du lieu Sandrine Wymann. (voir la vidéo de FR3)
Avec beaucoup d’humour mais aussi sur un mode interrogatif et parfois dérangeant, il crée des personnages qui mêlent à la fois la figure du bouffon et de la mort, et viennent amplifier un discours proche de la critique sociale. Porté sur le présent, le travail de Stephen Wilks puise ses sources dans une imagerie issue de la danse macabre, à la manière du peintre expressionniste James Ensor ou du
caricaturiste José Guadalupe Posada, Foules – Fools révélateurs d’une nature humaine éphémère et conquérante.
Comment ne pas penser à Ubu Roi, manipulateur fou, et ayant droit de vie et de mort sur ses sujets, mais aussi le bouffon de Rigoletto, à l’existence si tragique.
Masqué derrière ses figures animales, telles le cheval de Troie repris dans sa série des Trojandonkeys, Stephen Wilks a su trouver une place de choix au milieu de ses semblables. Il ne se place ni en moralisateur, ni en calculateur mais en observateur privilégié.
Chez Stephen Wilks, la notion de déplacement, omniprésente dans ses oeuvres et dans ses expositions, n’apparaît pas comme une nécessité, comme un état physique qui seul permettrait la création. Ce sont davantage les oeuvres qui sont en mouvement que l’artiste lui-même. Il n’est pas de ceux qui ont développé une réflexion dans la situation du marcheur ou du voyageur. Chez Wilks, le mouvement est constitutif des rapports sociaux et du jeu social qui nous entourent. Aussi, l’intégrer à sa démarche, voire l’amplifier, lui permet de créer des pièces qui s’immiscent ludiquement et subtilement à l’intimité d’un public avec lequel il souhaite installer un jeu de complicité. Sur le mode de la rencontre repose toute sa pratique, elle pose la confiance et la connivence entre l’artiste et le spectateur comme le seul terrain d’étude.
Cette exposition, comme souvent chez Stephen Wilks, se déploie à la manière d’un cortège.
Tandis que ses parades (Animal farm à Louvain en 2008) ou ses ânes (Trojandonkeys) sont des pièces qui ont le déplacement pour fondement, Foules, Fools suggère une avancée, un sens qui mène le spectateur du manège au rez-de-chaussée à la chenille du fond de l’espace. Une progression s’installe lentement, un voyage s’effectue un peu comme une procession sur un chemin de vie.
Chaque pièce de l’exposition se présente à la manière d’un tableau qui interroge notre place à « l’échelle humaine », et peut-être notre passage sur terre. La déambulation ainsi comprise n’est pas sans rappeler le principe des chemins de croix dans la tradition chrétienne : échelonnés de stations, ils évoquent les différentes étapes de la vie du Christ. Les tableaux de Stephen Wilks sont allégoriques, ils renvoient à un jeu de relations complexes que l’artiste ramène à une vanité certaine, accentuée par la présence nouvelle des squelettes dans son bestiaire.
Deux fléaux contribuèrent probablement à la popularité des danses macabres : la peste noire (milieu du xive s.) et la guerre de Cent Ans (1337-1453). Il ne faut pas oublier l’élément de satire sociale que comporte un thème qui souligne vigoureusement l’égalité de tous devant la mort et qui contribua vraisemblablement à son succès.
Le premier exemple de danse macabre figurée est le cycle de peintures (1424) qui se trouvait dans les galeries du cimetière des Innocents à Paris ; toutes les danses macabres en dérivent. La hiérarchie de l’Église et de l’État y formait une danse majestueuse, où les vivants alternaient avec des squelettes ou des cadavres. Cet ensemble fut détruit en 1609, mais une reproduction ou une interprétation libre en est donnée dans les gravures sur bois du graveur parisien Guyot ou Guy Marchant (1485) et les légendes en vers ont été conservées.
De nombreuses danses macabres décoraient les cloîtres et les nefs des églises en France (Sainte-Chapelle de Dijon, 1436 ; La Chaise-Dieu, avant 1460) ; en Allemagne (Marienkirche de Lübeck, peinte en 1463 et restaurée ultérieurement ; Marienkirche de Berlin ; d’Allemagne, le thème se propage en Estonie et en Finlande), en Suisse alémanique (couvent des dominicains de Bâle, env. 1440 ; Berne, 1517, œuvre détruite connue par des copies du xviie s.) et en Angleterre (dans l’ancienne cathédrale de Saint-Paul). En Italie, le thème est rarement représenté et les exemples sont tardifs (San Lazzaro Fuori, Côme, xve s.). Vers 1485 apparaissent des cycles de gravures sur bois représentant des danses macabres qui inspireront certaines fresques du xvie siècle.
La Danse macabre de Bâle, aquarelle de Johann Rudolf Feyerabend (1779-1814), réalisée en 1806 d’après une fresque (de 1440 environ) du couvent des dominicains de Bâle. Historisches Museum, Bâle.En 1523-1526, l’artiste allemand Hans Holbein le Jeune exécuta une série de dessins qui fut gravée par Hans Lützelburger et publiée à Lyon en 1538. Dans Les Simulacres de la mort, il ne s’agit pas à proprement parler de danse macabre, mais d’imagines mortis où la mort, qui n’entraîne plus l’homme dans sa danse macabre, surprend ses victimes au cours de leurs occupations.
Tous les pays d’Europe fournissent des versions littéraires de la danse macabre, qui comptent un chef-d’œuvre, La Danza general de la muerte, poème espagnol inspiré par les légendes du cimetière des Innocents.
À la Renaissance, le thème est peu à peu abandonné, les peintres (Dürer, Urs Graf, Niklaus Manuel Deutsch) préfèrent les sujets plus limités tels que la Jeunesse et la Mort, la Femme et la Mort, l’Amour et la Mort.
Thème de prédilection des peintres et des graveurs, la danse macabre a peu inspiré les sculpteurs : on citera pour la France la danse macabre en bois de l’aître Saint-Maclou à Rouen et celle du cimetière Saint-Saturnin à Blois ; pour l’Allemagne la danse macabre du Georgenthor, sculptée au xvie siècle.
Ce n’est pas auprès des ces ânes que l’on attrape des coups de pied.
DONKEY ROUNDABOUT construite à l’identique d’un véritable manège, Cette pièce est une sorte de bilan d’étape dans l’oeuvre de Stephen Wilks.
Elle clôt un ensemble de projets et annonce de nouvelles formes. Six personnages esquissés portent six ânes qui font référence à ceux que l’artiste a envoyés de par le monde depuis quelques années. Tous se retrouvent sur une plateforme au lent mouvement rotatif. Les figures tournent, passent et repassent, et cette révolution renvoie à un principe de quotidien et d’éternel recommencement. Le mécanismeapparent de la pièce, ses roues crénelées, son apparence de grosse horloge, le sourd bruit qui s’en échappe sont autant d’éléments qui renforcent et concrétisent cette idée du temps qui passe. Les personnages fabriqués de bois sont en quelques sortes la modélisation des squelettes qui font leur apparition peu de temps après dans l’oeuvre de l’artiste. Debout sur le carrousel, ils font référence à l’iconographie de la danse macabre : les personnages y sont souvent représentés en cercle dans une attitude dansante. Une fois de plus chez Wilks, c’est l’homme qui porte l’animal. Il renverse les points de vue, surprend et remet en cause les fonctionnements et usages de ses semblables.
BARCELONA – Photographie imprimée sur papier. Extrait du voyage de l’âne bleu. Cette image vient contrebalancer le côté fantastique et fictionnel de la première partie de l’exposition. Elle apparaît dans l’exposition à la manière d’un horizon (bleu) et amène une part de réel et d’optimisme. Installée comme une toile de fond, elle donne à l’exposition une ambiance théâtrale renforcée par la foule de fous située en avant de scène.
CATERPILLAR Animal en tissu, recouvert d’extraits de textes. Symbole de la métamorphose et du devenir, la chenille intervient dans le travail de Stephen Wilks comme le support à une réflexion sur la capacité d’évolution d’un être humain. Si la vieillesse est un thème qui revient de plus en plus fréquemment dans son oeuvre, ce n’est pas seulement à
travers son caractère inévitable et fascinant mais aussi dans ce qu’elle implique en termes de changement. Grandir, c’est vieillir. Vieillir est une mutation lente et permanente de notre nature physique, morale ou intellectuelle. Vieillir est notre quotidien, perceptiblement ou non. La sculpture est gigantesque, lourde et imposante, la chenille dégage une image positive, poétique, évanescente, elle tente d’échapper à la fatalité de l’être. La chenille est le support matériel à des textes que Stephen Wilks est allé puiser du côté des auteurs qui se sont intéressés à la question de la métamorphose. Lewis Caroll côtoie Goethe, Lou Reed et Franz Kafka. De cette allégorie, Stephen Wilks a également tiré une nouvelle série de dessins qui interviennent comme le miroir de ces écrits. La chenille reprend dans ce cas le rôle qu’il donne d’évidence à ses animaux, elle s’infiltre dans les détails de la vie et en révèle la fragilité.
photos de l’auteur – courtoisie Kunsthalle et Stephen Wilks
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L’oisiveté est, dit-on, la mère de tous les vices, mais l’excès de travail est le père de toutes les soumissions.
[ Albert Jacquard ]
Extrait de Petite philosophie à l’usage des non-philosophes
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01 avril 2010 : Poisson d’avril ? – La petite sirène de Copenhague a quitté son rocher
02 avril 2O10 : Cris et hurlements à Tranches de Quai
08 avril 2010 : Lucian Freud pétrisseur de chair
09 avril 2010 : Henri Rousseau à la Fondation Beyeler
11 avril 2010 : Anne Immelé à l’espace Malraux de Colmar
13 avril 2010 : Voyages extraordinaires au CRAC d’Altkirch
14 avril 2010 : En balade au rythme d’une ballade
19 avril 2010 : Du Greco à Dali – Collection Perez Simon
26 avril 2010 : Turner et ses peintres
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Jusqu’au 24 mai 2010 aux Galeries Nationales du Grands Palais.
Qu’écrire de lui qui n’a pas encore été écrit ou dit : ma première approche à la Tate de Londres, il y a déjà quelques années, où je demeurais béate devant sa poésie, au point de ne pas sentir, qu’un malandrin se servait discrètement dans la poche de mon manteau pour y piquer le premier APN que je venais d’acquérir ? La suite n’a pas été glorieuse non plus, toujours émue, je me suis échouée dans le caniveau, que je n’avais pas aperçu à travers mes yeux embués par toute l’émotion provoquée par la vision des toiles du grand maître.
Ses oeuvres occupent une aile entière de la Tate Britain
Depuis j’en ai vu et revu des Turner, notamment, la série d’aquarelles exposées à la Fondation Beyeler à l’occasion de l’exposition Venise. Une série délicate, qui se dégustait dans une salle plongée dans la semi-pénombre.
JMW , initiales provenant de son oncle maternel, que Joseph Mallord William Turner adopta au moment où il rentre à la royale Academy, comme académicien à 27 ans. C’est un être silencieux qui se refusait à aller dans le monde. Fils d’un barbier de Londres, il suivit le parcours classique des artistes de son temps, en étudiant, à partir de 1789, à la Royal Academy. Il avait été employé comme dessinateur par divers architectes et travailla également comme coloriste chez des graveurs réputés.
Ses paysages absolus, qu’il a aimé, imité, copié librement, Turner ‘ menteur magnifique’, d’après un ami artiste, George Jones, porté sur le cadre d’un des tableaux, qui fait allusion à la libre relation du paysagiste avec les apparences. Ce n’est pas le cliché précurseur de l’impressionnisme, c’est une simple anticipation de ce mouvement. C’est l’ apogée d’une école anglaise de peinture émergente sur la scène européenne, le contexte artistique de Londres, à la charnière du 19 e s, la riche culture classique du peintre inspirée de Virgile, Ovide, ses liens avec la poésie préromantique anglaise et en contrepoint ses relations avec d’autres artistes, ses contemporains, ses prédécesseurs, plutôt qu’un avant coureur de l’impressionnisme, c’est un héritier des lumières.
Cela correspond à la fondation à Londres d’une Academy royale de peinture et des arts en 1768, alors balbutiante au 18 e s. Au 19 e s, l’école anglaise devient la plus dynamique, la plus remarquable de tout le continent européen.
Les seules connaissances des artistes, peu formés au grand art, plutôt que de rivaliser avec leurs collègues européens, provenaient des collections privées de riches collectionneurs. Plutôt que de venir à la peinture d’histoire comme toute l’Europe, ils privilégient la peinture de paysages.
Turner a produit de la peinture historique, plus de 20 000 images, il a conservé classé tous ses carnets de croquis, et aquarelles, légués à la nation britannique. Beaucoup de tableaux ne sont jamais sortis de son atelier, grâce à la gravure, il a pu s’assurer un confort matériel suffisant, pour ne pas avoir à vendre. A partir de 1820, il développe une vraie recherche picturale libre, jusqu’à l’abstraction, des oeuvres même inachevées, sur la lumière, les possibilité picturales sur la couleur, les combinaisons de la lumière, les esquisses, les méditations, en représentation de la nature. Turner a insisté par ses multiples testaments, pour que toutes ses oeuvres soient léguées à la nation. En regard d’une oeuvre de Claude Lorrain. Abstraction ? expérimentation la plus poussée, en matière de représentation de paysage où Turner essaie de faire ressentir au spectateur une émotion proche de celle que l’on ressent devant les grands phénomènes de la nature, devant les grandes scènes de la nature, des tableaux qui essaient de s’approcher du sensoriel plutôt que de l’abstraction.
Cela passe surtout par une découverte du paysage anglais, des campagnes et des côtes, mais aussi d’autres pays, passages périlleux, tempêtes, traversées des Alpes, des mers, des pays, dans une Europe en pleine évolution, en tourmente.
Il y a aussi le blocus napoléonien qui empêche les anglais de sortir de leur pays, qui incite les anglais, à aller en Ecosse, en Cornouailles, au sud de l’Angleterre, plutôt que de faire le tour aristocratique d’Europe en vogue. Et ainsi ils se rendent compte de la beauté de leurs paysages.
Les peintures de conversation, n’étaient pas vraiment son talent; comme ses confrères, un autoportrait 1799, les figures humaines ne sont que des l’éléments constitutifs de ses paysages. Les scènes rurales rattachent sa démarche de la vérité, dans l’observation de la nature. On retrouve le scrupule d’observation aussi chez Constable, un conception de l’art au service de la vérité comme les scientifiques. Un série d’écrits qui s’intéressent du point de vue du récepteur, le texte de Burke sur le sublime, Hogarth l’analyse de la beauté , le discours de Reynolds, une démarche empirique de l’ observation des phénomènes, de les transcrire afin de permettre à ceux qui voient moins bien de comprendre la nature.
Un posture face au motif, une technique, saisir la vérité, mais aussi les améliorations techniques, grâce à l’aquarelle, un moment fugace, le fond blanc, rend les couleurs plus lumineuses, importées dans l’huile, Turner voulait se rapprocher le plus possible de la lumière naturelle.
Ne rien faire au-delà de la nature (Constable)
Plaine, eau, arbre, vallée, nuage, colline, les choses, les éléments ne sont pas nets, ni délimités, le monde n’est pas, mais devient, se forme, se déforme ou se transforme devant nos yeux, Turner se nourrit pourtant d’un lieu réel, le confluent de 2 rivières aux confins du pays de Galles et de l’Angleterre, cette toile fait partie d’une série que Turner reprend de son Liber studio room. Les architectures ont disparu, il ne reste que l’essence du paysage, un arbre seul élément végétal, un lac d’un bleuâtre éthéré (Edmond de Goncourt), l’écrivain Wyssmans parle de brouilli de rose et de terre de sienne brûlée.
Peinture floue : le flou était son fort, le mouvement de la nature grâce au vent à la vague, à la neige, pour percevoir le mouvement, il faut saisir le flou plus proche du vrai que le net.
Les impressionnistes ont tous fait le voyage à Londres.
Lire Edmond Burke : le passage du St Gothard, le milieu de pont du diable, roman gothique, il s’agit de faire peur, de l’émotionnel facile, de l’exacerbation de la vérité, des effets les plus extrêmes de la nature, pour être vrai, il n’est pas à la recherche d’effet, il est à la limite à l’extrême, pour balayer la gamme des émotions que l’on peut ressentir, par l’abandon du point de fuite, perdu dans un tourbillon. Annibal et son armée traversant la montagne, façon la plus innovante, il a révolutionné la peinture d’histoire. Romantique, l’épopée napoléonienne, vécut en direct Waterloo, il dénonce et met en garde toute la période de l’histoire à son déclin. La prédominance de la couleur jaune, anti-académique, couleur de l’or du soleil, transcende les règles académiques, pour se rapprocher du vrai, la lumière du soleil si on le regarde en face.
Il a une vénération absolue pour Claude Lorrain, Poussin, Rembrandt est la figure majeure qui l’accompagnera toute sa vie.
Considéré comme un peintre révolutionnaire, d’avant garde, il se veut être
un héritier qui peint dans la tradition académique de la peinture de la Renaissance ou du 17e s
L’un des drames de sa vie est de n’avoir pas été un peintre de la figure.
Mais il n’acquit en fait sa véritable stature qu’après sa mort, d’abord par le legs qu’il fit à la nation britannique de son considérable fonds d’atelier, incomparable source d’étude, ensuite par l’évolution ultérieure de la peinture européenne,
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Jusqu’au 1er août 2010, le Musée Jacquemart-André accueille l’exposition « Du Greco à Dalí :
les grands maîtres espagnols. La collection Pérez Simón ».
Cinquante-deux chefs-d’oeuvre et plus de vingt-cinq maîtres, réunis par le goût sûr et raffiné d’un grand collectionneur, présentent un panorama exceptionnel de la création artistique en Espagne au cours des quatre derniers siècles.
Important homme d’affaires mexicain d’origine espagnole né en 1941 en Asturies, Juan Antonio Pérez Simón est une personnalité reconnue dans le monde des collectionneurs. Depuis les années 1970, sa passion pour l’art et son goût pour la culture l’ont incité à réunir une collection exceptionnelle : peintures, sculptures, dessins, gravures, objets d’art décoratif, manuscrits, mais aussi une bibliothèque de plus de cinquante mille volumes.
Cette collection, connue dans le monde entier, est l’une des plus importantes d’Amérique Latine par son caractère exhaustif ainsi que par la notoriété des artistes représentés. Juan Antonio Pérez Simón parle de ces choix artistiques comme étant le prolongement de sa propre personnalité :
« J’ai bâti un univers personnel qui fait écho à ce qui me définit et me stimule. Tous ceux qui, comme moi, ne possèdent pas ce merveilleux don de créer la beauté grâce à l’art peuvent se consoler en admirant des oeuvres et en jouissant de se laisser séduire par elles».
Amateur des grandes écoles européennes, les tableaux présentés au Musée Jacquemart-André représentent la partie hispanique de sa collection, la moins connue du grand public.
L’exposition réunit des oeuvres clés de différentes époques et de divers
mouvements picturaux. Elle propose un passionnant voyage esthétique et artistique. Elle se construit autour d’un parcours thématique dans lequel chaque étape est l’occasion de confrontations inédites entre des maîtres de siècles différents permettant ainsi de souligner les traditions et les ruptures qui ont fait le succès de l’école espagnole.
Le siècle d’or de la peinture sacrée avec les oeuvres du Greco, de Jusepe de Ribera et de Bartolomé Estéban Murillo, le visiteur plonge au coeur des différents visages de l’art de la réforme catholique. Les artistes, souvent influencés par la pensée mystique, traduisent un monde aspirant à la gloire céleste par de saisissants effets de clair-obscur. Puis le ténébrisme laisse place aux peintures lumineuses de Murillo, maître du baroque espagnol, qui a laissé à Séville de nombreux disciples. À cet art religieux répond un art profane dominé par les grands portraits de cour et la finesse d’un Goya.
Un art hispanique du portrait et de la vie de cour
Grands collectionneurs férus d’art italien et flamand, les monarques espagnols ont néanmoins confié à des peintres espagnols la réalisation de leurs portraits. De Sánchez Coello à Goya, les artistes mêlent intimement l’image du pouvoir à celle de la réalité.
De l’affirmation d’une identité nationale…
Charles Quint s’impose comme une figure emblématique d’une période d’apogée de la domination des Habsbourg sur l’Espagne, le portrait en buste de Sanchez Coello ( vers 1580) s’inspire directement d’un portrait de Titien de Charles V en armure, en 1648, détruit dans un incendie en 1604, dont il réalise une copie, il le traite comme les peintres flamands, en mettant en valeur le jeu des lumières sur les armures,
le chef militaire ceint de l’écharpe rouge, arborant la toison d’or, l’ordre le plus important de la monarchie des Habsbourg,
visant à défendre la foi chrétienne.
L’opposition à l’occupation napoléonienne, la lente émergence d’un état moderne et la découverte des richesses de la civilisation espagnole par l’Europe tout au long du XIXème siècle ont contribué à asseoir le sentiment d’une forte identité nationale. À travers de grandes scènes de fêtes populaires, ce mouvement déploie sur la toile toute la beauté des costumes traditionnels et des décors des villes pavoisées. Il développe également un goût pour les sujets intimes, jeux de plage, jardins et vie de famille. Joaquin Sorolla est le maître incontesté de ces scènes dédiées aux bonheurs simples. Les couleurs vives, fortes et éclatantes illuminent ses toiles.
La peinture religieuse, un magnifique portrait peint par Jusepe de Ribera de St Jérome en pénitence, il reprend les attributs du saint, la croix, le drapé d’un rouge intense enveloppe le corps frêle , sans la vulgate, un crâne coupé, mais en ermite au visage émacié, plongé dans la contemplation, appelant à la méditation, un traitement du clair obscur, alliant parfaitement
le traitement de la lumière à la présence divine qui inspire l’ermite
il souligne l’anatomie du vieillard et la subtilité des carnations,
la barbe encore blonde, les cheveux et la moustache grises sont suggérés
par de multiples petits coups de pinceau, l’attention du regard et la réalité du corps créent une image particulièrement vivante.
C’est toujours en termes de continuité et de rupture que s’envisage le passage à ce qu’il est convenu d’appeler « la modernité ». Le traitement de la lumière devient le maître mot des héritiers de Sorolla. Quant à celui de la couleur, il subit l’influence de l’impressionnisme français.
Ignacio Zuloaga vécu en France, installé à Montmartre il s’est lié aux peintres français, son activité de portraitiste lui assura la renommée. On voit dans l’exposition le portrait d’une riche sud américaine, la Senora Corcuera (1918), épouse du plus grand dandy mexicain de l’époque. S’inspirant d’une composition de Goya, il place son modèle en pied, sur une ligne d’horizon très basse, l’arrière plan est dominé par un parc, dont les arbres se reflètent dans les eaux du lac, sur une butte, mettant en valeur, une robe violette,
le traitement du visage, l’orange soulignant les yeux, une chevelure légèrement grisonnante et ondulée, mettant en valeur l’élégance de la pose, soulignée par l’étole de gaze qui retombe gracieusement et sur la robe.
L’exposition s’achève avec ces grands maîtres espagnols qui ont révolutionné l’art occidental. Pablo Picasso, Juan Gris, Joan Miró ou Salvador Dalí établissent des dialogues entre cubisme et surréalisme. Une riche sélection d’oeuvres graphiques et picturales de ces artistes offre un aperçu saisissant de cette évolution jusqu’à Tàpies.
Dali (1951) revendique ouvertement son catholicisme, et en parallèle son intérêt pour la physique nucléaire. La toile l’Ascension du Christ
serait issue d’un rêve cosmique, la vision d’un noyau d’atome, où le Christ éclaire un monde sombre, lui aurait révélé l’image d’un Christ
unifiant l’univers, tout en donnant l’illusion des 3 dimensions,
les doigts recroquevillés enserrent la totalité de l’univers qu’il a rassemblé par sa mort et sa résurrection
Dali place le spectateur sous le corps du Christ et de la plante des pieds aux bras étendus un triangle enserre le raccourci parfait du corps, de même il place le corps au centre
d’un cercle transparent dominé par la colombe du St esprit, symbolisant le retour du Christ vers le père, le visage du Christ est invisible, une ligne d’horizon dans le bas, paysage maritime évoque Port Ligate où vit le couple Dali
Au sommet du tableau la vierge sous les traits de son épouse Gala, pleure la passion du Christ.
images provenant du catalogue de l’exposition
une application Iphone de l’exposition est téléchargeable sur le site du musée
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Capitale de la France, ville lumière, cité des amoureux, Paris a bien des surnoms flatteurs. Elle les mérite tous.
Plus belle qu’elle, il n’y a pas. Paris sera éternellement celle qui fait chavirer les cœurs.
Au bord de la Seine ou en bateau mouche, ses monuments font rêver le monde entier.
Royale et noble, chacun de ses quartiers a son style, son cachet. De la tour Eiffel aux
Invalides, du Louvre à l’Arc de Triomphe, des Champs Elysée à Montmartre, le
Seul sentiment ressenti est un émerveillement complet, ainsi qu’un irrépressible coup de foudre.
– ROUX Perrine –
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L’exposition du CRAC est une extraordinaire invitation au voyage jusqu’en 16 mai 2010. Titre qui ne peut que me plaire.
Qui n’a jamais rêvé de partir à l’aventure, tels que ces étonnants voyageurs, en suivant sa fantaisie, ou comme dans le rêve de Philippe Schweyer, dans le numéro 7 de NOVO, en suivant le méridien de Greenwich, dans une certaine direction, à l’aide d’un GPS, en formulant le voeu de croiser son idole du moment, ou de toute une vie. Or c’est ce que réalise Simon Faithfull, suivi par une caméra pour faciliter les approches.
Ou encore faire la pluie et le beau temps, comme Christophe Keller maître de la pluie.
L’exposition Voyages extraordinaires rassemble une sélection d’oeuvres de Simon Faithfull (britannique, qui vit à Berlin) et Christoph Keller (allemand, qui vit à Berlin), la plupart récentes et inédites en France.
Les univers de ces deux artistes, bien que différents, ont en commun un intérêt pour des corpus de données relevant (plus ou moins directement) de la science ainsi que pour la façon dont ces données pouvent être rejouées dans le champ de l’art.
Réactivateurs d’expériences ou d’aventures scientifiques (Escapes Vehicles de Simon Faithfull, Cloudbuster Project de Christoph Keller), Simon Faithfull et Christoph Keller placent la question de la découverte et de l’expédition – qu’elles soient physiques ou mentales – au coeur de leur travail.
La science à laquelle ils font référence et/ou qu’ils utilisent comme matériau est pour l’essentiel une science désuète qui fait la part belle aux mythes et aux utopies (le savant démiurge, l’inventaire du monde, la découverte de nouveaux territoires, etc.).
Ainsi, à partir d’expériences ‘proto-scientifiques’, dont la portée et l’intérêt se situent loin des contraintes de l’innovation et du résultat, ils libèrent le potentiel poétique, mythique ou philosophique de la science. Dans la lignée des récits de Jules Verne, leurs oeuvres mêlent présent (ou passé) technologique et mondes imaginaires, cependant que leurs science-fictions décalées sont à considérer comme des oeuvres d’anticipation inversées.
L’exposition s’accompagne d’événements qui lui font écho : performances du collectif Ödl autour des oeuvres exposées, conférence sur les liens entre art et science, etc.
Commissaire de l’exposition : Sophie Kaplan
Project Room n°6
En 2010, le CRAC Alsace confie pour une année son Project Room à Dixit (E. Lisa Annicchiarico, Jessica Monnin, Clarisse François), collectif de jeunes historiennes de l’art basées dans le Grand Est, et leur donne ainsi une première occasion de développer un projet curatorial dans la durée.
Le CRAC affirme ici d’une autre manière sa volonté de soutenir la jeune création et la pensée émergente.
Pour leur premier Project Room, les jeunes critiques présentent Mais Godard c’est Delacroix /
Plan 1 avec les artistes The Plug et François Génot.
Une nouveauté au CRAC le petit café dont l’ensemble des responsables se félicitent :
Le Petit Café occupe l’ancien centre de documentation. Respectant l’architecture du lieu et profitant de ses larges fenêtres qui donnent l’impression d’être à la fois à l’intérieur et à l’extérieur, le designer Fred Rieffel a imaginé un ensemble fluide et modulable dans des teintes et matériaux à la fois naturels et contemporains, s’inspirant de l’âme du lieu (un ancien lycée) autant que d’influences variées (bar lounge, bistro).
Le Petit Café du CRAC se veut un endroit convivial, un lieu d’échanges et de culture, offrant également un nouvel espace de rencontres à Altkirch. Il est constitué de deux parties, un centre de documentation et un café permettant à tous de prolonger la visite des expositions autour d’une boisson, dans un cadre accueillant et chaleureux.
photos de l’auteur
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« Mille reflets du ciel
Promenaient, éveillés, les charmes de mes songes,
Et venaient éclipser l’étendard du réel. »
Max Jacob
Comment parler d’une artiste photographe, qui sait mieux que personne présenter son travail ?
En effet sur ses site et blog personnels, Anne Immele, parle avec sensibilité et poésie, de ses motivations, du choix de ses photos, de cette passion qui l’anime, au point de l’enseigner au Quai à Mulhouse, mais aussi à l’université de Strasbourg. Issue de l’école d’Arles, où elle a acquis un solide bagage, l’artiste nous montre ses travaux récents qui dialoguent entre eux en silence au rythme incessant du projecteur de diapositives où l’image d’une montre sans aiguille revient sans cesse.
« le projecteur de diapositives. Le carrousel effectue un mouvement circulaire, il tourne et projette de manière régulière 80 diapositives, qui sont toujours identiques. Ces diapositives sont des reproductions de la même image d’une montre, qui a la particularité d’avoir perdu ses aiguilles. La montre n’indique plus le temps qui passe, le carrousel tourne, mais – tout en avançant de manière cyclique – il revient sans cesse à la même image. Il n’y a aucune progression. L’instant n’en finit pas… de se répéter. Le son est particulièrement important : la scansion du carrousel qui avance d’une diapositive à la suivante a remplacé le tic-tac de la montre ». – Anne Immele
Ses formats carrés mettent en avant la problématique architecturale et sa confrontation avec l’humain.
Le regard porté par Anne Immele nous pousse au questionnement existentiel à Colmar, à l’espace Malraux, jusqu’au 30 mai 2010.
Tout d’abord les antichambres, qui montre un état des choses, un état des lieux, ces images qui pourraient paraître calmes, sereines, harmonieuses, or elle espère qu’il n’en est rien, car malgré leur apparence, immobile et hiératique, se sont des forces (intranquilles) agitées, qu’elle souhaite provoquer et convoquer. Les paysages urbains montrent des habitations récentes, des parkings, des chantiers, des lieux incertains, qui caractérisent ce qu’elle ne pourrait nommer le nivellement. Souvent il s’agit d’un nivellement géographique du terme, par exemple du nivellement du sol, qui a été aplani pour construire des immeubles, mais c’est aussi le nivellement social, avec ces immeubles, qui ne sont pas là pour convoquer la diversité, la singularité, mais au contraire montrent obstinément la similitude, une sorte d’unité, qu’on pourrait qualifier de formatage méticuleusement organisé. Ces paysages urbains sont associés à des portraits.
Dans les portraits elle joue entre la faille qui existe entre l’extériorité c’est à dire, la faille du visage qui est photographié et l’intériorité de la personne qui reste toujours inaccessible, et c’est dans cette faille que se joue toute la dimension du portrait, qui est pour elle du registre qu’elle qualifie d’effondrement.
A l’étage on peut voir les paysages immobiles, images saisies, captées dans son quotidien, dans les rues et les lieux qui lui sont familiers, au jour le jour, et là encore il s’agit pour elle de scruter, ce qu’elle nomme avec Max Jacob – « l’étendard du réel« qui peut être mieux fixé au sein des associations photographiques.
Les memento mori où elle associe les photographies récentes avec des petits tirages argentiques polaroïdes qui ont été réalisés pour certains depuis ses débuts dans les classes de la ville de Colmar, qui pour elle sont importants, pour ce qu’elle a pu apprendre de la photo pas tant du domaine technique, que du phénomène lié au temps, différentes temporalités.
Le temps du tirage photo, qui est un temps long qui est propice à la méditation, dans lequel on laisse l’image advenir, apparaître, et c’est un des sujets de memento mori, c’est principalement ce rapport au photographique et à l’apparition photographique elle-même.
La photographie a un rapport à l’instant éphémère et pourtant cet éphémère reste fixé dans un instant qui n’en finit pas, dans cette dimension temporelle là, qu’elle a voulu travailler. Il y a un autre rapport au temps, c’est celui du regard porté en arrière de manière rétroactive sur des images qui peuvent aussi être habitées par une dimension mémorielle affective, c’est aussi cette dimension là qu’elle a voulu évoquer. Ce n’est pas un hasard si ce travail de memento mori est exposé à Colmar qui est sa ville natale, c’est la conjonction de ses recherches universitaires depuis quelques mois, qu’elle ne voulait pas montrer ailleurs que dans cet espace en priorité.
photos des photos d’Anne Immelé
c’est le comble de photographier des photos, mais comment procéder autrement?
Texte largement inspiré du discours d’Anne Immelé, quasi reproduit à l’indentique.
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