Nuit des Musées bâlois du 22 janvier 2010

 Rappel

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clic

Changez la nuit en jour ou encore votre nuit sera plus belle que vos jours !

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Plus de 30 musées et quelques institutions culturelles offrent un programme passionnant et varié.
«Comment l’araignée tisse-t-elle sa toile ?
Que racontent les enfants placés ?
Les poissons économisent-ils l’énergie ?
Une bataille de boule de neige est-elle du sport ?
Et que sert-on au juste dans un bar du cœur ?»
img_2150.1264208127.jpgSous forme d’expositions, de visites guidées, de conférences, de concerts, d’ateliers, de jeux et de récits, plus de trente musées et huit institutions culturelles de la région de Bâle répondront à ce genre de questions le vendredi 22 janvier 2010 de 18h à 2h du matin.
Pour plus d’infos www.museumsnacht.ch ou www.museenbasel.ch
il y a des programmes spécifiquement en français, mais l’art n’est-il pas international ?
il ne reste plus qu’à la météo à se conformer à nos désirs de fête … -;)
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Vendredi prochain le 22 janvier, à 20h et 22h et 24h au Museum der Kulturen, à Bâle la grande écrivaine franco-sénégalaise Fatou Diome lira des extraits de son roman Ketala (2006) (en français avec lecture de quelques passages de la traduction allemande). Elle y conte l’histoire de Memoria, immigrée en France où elle tombe malade, qui rentre au Sénégal pour y mourir. Lors du partage de l’héritage (Ketala), ses possessions personnelles témoignent de sa vie mouvementée. Dans le cadre de la nuit des musées, où le musée propose également des visites guidées en français de l’exposition Beau et raffiné à 20h30 et à 22h30. www.mkb.ch Autres animations de la nuit des musées en français : Visite guidées de l’exposition Jenny Holzer à la Fondation Beyeler à 19h,  du musée Tinguely à 18h30 et 23h30, du Vitra Design Museum à Weil-am-Rhein (le site et sa présentation de mobilier) à 19h, 20h, 21h, et sur le site de fouilles de l’Archäologisches Bodenforschung de Bâle sur le Kleines Münsterplatz présentation d’une « trouvaille strasbourgeoise » par une équipe du Musée Historique de la Ville de Strasbourg qui présentera les dernières découvertes archéologiques locales.  img_2167-medium.1264208587.jpg

Samedi 23 janvier à 15 heures à l’Espace d’art contemporain Fernet-Branca à Saint-Louis, déambulation en musique à travers l’exposition Olivier Debré avec la Bande de hautbois L’Ill aux roseaux de Mulhouse. Concert de hautbois, de Haendel à Debussy en passant par Mozart. www.museefernetbranca.or

organisation suisse IMPECCABLE
20CHF/14€, (10CHF/6,50€ avec le pass Musés du Rhin Supérieur, gratuit pour les enfants et jeunes adultes jusqu’à 25 ans). Prévente dans tous les musées participants et à l’Office de Tourisme de Mulhouse
photos de l’auteur

Jenny Holzer à la Fondation Beyeler

jenny-holzer.1263942272.jpgLa Fondation Beyeler à Riehen près de Bâle consacre une vaste exposition à Jenny Holzer, une des artistes les plus importantes de notre temps. Intégrant des textes que l’artiste a écrit depuis la fin des années 70, cette exposition présente des oeuvres majeures des différentes phases de sa carrière, tout en mettant l’accent sur des réalisations récentes, certaines jamais montrées en Europe jusqu’à ce jour.
De la lumière, des textes, des lettres, des mots, comme des repaires que le spectateur doit suivre, où le mène t’il ?
Depuis plus de trente ans, JH transforme les paysages extérieurs et intérieurs en paysages textuels.

Jenny Holzer : une partie de mon travail est porté par le texte, d’autres informations sont transmises par l’interaction entre l’installation et le bâtiment.

 Mais l’ensemble de l’œuvre ne se révèle qu’en pénétrant dans les salles obscures de  la Fondation. On est très vite intrigué par toutes ces lumières clignotantes. Ces textes défilent de façon continue, sur des bandes électroniques sur des tableaux – écrans, pour propager des idées politiques.
Le texte, le message est toujours au centre. Elle aime jouer sur les contrastes, à côté des textes qui défilent, elle présentent des textes gravés sur des bancs. Mais elle veut que le visiteur prenne position. Ses textes, maximes appelés « truismes », comme les artistes grapheurs, veulent faire prendre conscience et montrer le caractère manipulable de la publicité. Ils ne sont pas toujours d’elle, car elle estime qu’ils ne sont pas suffisamment fort pour intéresser les gens et y associe d’autres auteurs. Elle souhaite qu’ils aient une portée universelle, accessible au plus grand nombre.
Elle veut que les visiteurs sentent ses installations dans tout leur corps.
Elle utilise des technologies de pointe. Des peintures et des sculptures côtoient ses célèbres installations à LED, associant de façon impressionnante des effets visuels grandioses et des textes mémorables, qui s’inscrivent dans le registre de la poésie, de la critique sociale et de la politique.
Cette présentation est complétée par une sélection d’œuvres que l’artiste a choisi dans la collection Beyeler. Au-delà de l’espace du musée, l’exposition s’étend également à l’extérieur, dans des lieux publics. De spectaculaires projections lumineuses sur des bâtiments publics, de Bâle et Zurich ont eu lieu certains soirs, ainsi qu’un projet unique utilisant le téléphone portable, développé pour la Fondation que l’on peut trouver sur leur site.
Hands, 2008 jenny-hand-sholzer.1263941432.JPG
Cette installation montre des empreintes de mains censurées, de soldats américains, accusés de crimes de guerre au Moyen Orient. Avant leur publication, ces empreintes  ont été noircies par les censeurs. Holzer a utilisé un procédé sérigraphique pour transférer ces reproductions
sur toile. Agrandies et reproduites en noir et blanc, elles produisent un effet implacable, juxtaposées avec la création Purple (2008) le contraste est saisissant entre les toiles immobiles et les textes en Led qui défilent à une allure vertigineuse. Les textes sont présentés tels qu’elle les a trouvé, avec leurs passages censurés, relatant des rapports d’autopsie, provenant du Moyen Orient et de Guentanamo.
A travers JH met en lumière au sens propre ce qui était gardé secret.
For Chicago, 2007
C’est l’une des plus récentes œuvres de ce type. Elle contient des extraits de l’ensemble de ses treize textes qui dénoncent avec précision des sujets comme la guerre, la violence, la mort, la sexualité, le pouvoir. Les textes défilent souvent en opposition discordante, qui ne permettent pas de les lire intégralement, les fragments s’accumulent pour en former une autre possibilité de sens (Red Yellow Looming 2004)
Lustmord Tables 1994,
Monument commémoratif érigé pour protesté contre la violence faite aux femmes.
jenny-holzer-lustmord.1263941721.JPGC’est une réaction de l’artiste aux cruautés de la guerre, dans l’ex-Yougoslavie, où le viol et l’assassinat de femmes et de jeunes filles a été une tactique systématique. L’installation se compose d’os humains, des 2 sexes ; disposés, comme des artsfacts sur des tables de bois de récupération. Certains de ces os sont entourés de rubans métalliques gravés de fragment de texte par Jenny Holzer.
jenny-holzer-24.1263941924.JPG Redactions paintings, 2005-09
Ils utilisent des documents provenant du gouvernement américains, rapport d’autopsie réalisés sur des détenus morts dans les prisons américaines, et qui montrent des extraits de correspondance concernant les méthodes d’interrogatoire de l’armée.
Monuments, 2008
C’est une des installation de LED les plus spectaculaire, son titre fait allusion à la tour révolutionnaire de Vladimir Tatline Monument à la Troisième Internationale (1919)
Des panneaux semi-circulaires forment une immense colonne de lumière en vibration. Tout l’espace flamboie et englouti le spectateur. Les textes se gravent dans notre esprit sous forme d’image. Cette œuvre rayonne d’intimité, de promesse, de menace, de sublimité. Elle forme un contraste saisissant avec les bancs aux textes immobiles gravés.
Jusqu’au 24 janvier.
photos et vidéos de l’auteur sauf la photo 1

Marie Paule Bilger – Take care

« Mettre en place mon territoire
Contempler le monde
Positionner mon regard
Poser mon geste pictural
Eterniser l’éphémère »
Marie Paule Bilger

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n’oubliez pas le clic sur la photo

Le choix de Marie Paule Bilger du titre, pour son exposition, à l’Espace Lézard de Colmar,  n’est pas anodin, la légèreté, la fragilité du support, l’éphémère de la floraison, pour nous rendre attentif à la beauté de la nature qui nous environne, beauté à laquelle nous ne prêtons pas suffisamment attention. Lorsque l’art si conforme, on imagine presque que c’est l’inverse.mp-bilger-take-care-lezad-colmar15-1-2010-29.1263683380.jpg
Il y a 5 ans, elle a vu la couleur qui dégoulinait d’un verre, elle a aimé ceci et trouvé intéressant de continuer son travail en ce sens. Après les bestioles,  dit-elle, elle est revenue à la peinture. C’est en allant au Japon que ce rapport à la nature, en ayant travaillé sur l’animal auparavant, lui apparut  le même, des instants à vivre avec la nature, sa beauté.mp-bilger.1263683042.jpg
Le choix du blanc est délibéré,  sans aucune transparence, en faisant l’expérimentation de la couleur, même sur des sacs de congélation.
Les trésors collectés dans la nature proposés sous forme d’herbiers frémissants, pour souligner la fragilité, l’éphémère des choses, mais aussi sa participation au combat écologique.
Il faut souligner autant la beauté, la délicatesse, que la qualité de son travail. Techniquement c’est une prouesse  assez exceptionnelle, c’est un travail d’anticipation, il faut peindre les premiers plans en premier, et finir par les arrières plans une technique difficile, comme celle de la peinture sous verre.
Cela montre la joie simple de la vision d’arbres en fleurs, qui emporte notre regard vers le haut, la rêverie et tout à la fois la prise de conscience de ce qu’il faut préserver. Préservation pourrait également être le thème de ses peintures sur sac de congélation.

« Vivre seulement pour l’instant, contempler la lune,
la neige, les cerisiers en fleurs et les érables rouges ;
chanter des airs, boire, se divertir et se laisser flotter
comme flotte la gourde au fil de l’eau… »
Dit du Monde flottant (Ukiyo Monogatari) d’Asai Ryoi

mp-bilger-take-care-lezad-colmar15-1-2010-14.1263683177.jpgDans une sorte d’herbier peint Marie-Paule Bilger représente sur cet objet industriel, courant et polluant, ce que la nature a de plus insignifiant et de plus beau à la fois : feuilles, graines, herbes, autant de choses qu’elle aime ramasser, collecter, représenter. Autant de choses tellement courantes qu’on a tendance à les oublier, à oublier qu’elles pourraient un jour disparaître, si on n’y prend pas garde, si on ne les préserve pas. Tout comme elle aime figer ses visions mp-bilger-herbier.1263993780.jpgéphémères dans ses œuvres, Marie-Paule Bilger aime conserver ses sensations dans ces petits poèmes visant à dire l’évanescence des choses que sont les häikus.
A l’Espace Lézard, c’est déjà le printemps dans la grisaille de l’hiver.
Elle animera un atelier haïku pour les enfants de 8 à 10 ans les samedis 30 janvier et 20 février de 15 à 16 h. Places limitées sur inscription au 03.89.41.70.77.
Y ALLER du 15 janvier au 6 mars, du lundi au vendredi de 14 h 30 à 18 h 30, le samedi de 14 h 30 à 17 h 30. Entrée libre Espace Lézard, 2 bld du Champ de Mars, Colmar : 03 89 41 70
74 mp-bilger-take-care-lezad-colmar15-1-2010-21.1263683582.jpg
contact : @lezard.org/
http://www.lezard.org

photos de l’auteur
 

James Ensor – le maître du fantastique

« Faut-il Crever pour être aimé dans le monde des étriqués ou chez les pâles sirs de Beaudrucherie »
James Ensor

ensor-squelettes-se-disputant-un-hareng-saur.1263433110.jpgAu hit-parade des artistes les plus bizarroïdes, le Belge James Ensor (1861-1949) mérite une médaille d’or. C’est en tout cas l’impression qui domine en admirant les 90 peintures et dessins réunis au musée d’Orsay. Masques grimaçants, squelettes se battant pour un hareng saur, en référence à son nom
‘Art  En Sor’, Jésus paradant à Bruxelles et des autoportraits parfois poignants : Ensor, dont les couleurs éclatantes rappellent l’impressionnisme ou le fauvisme, mais dont les sujets étranges annoncent le surréalisme avec des décennies d’avance, est inclassable dans le domaine de l’histoire de l’art. C’est un solitaire, non récupéré dans aucun mouvement. Cet isolement le rend aussi amer, critique, acerbe, voire revanchard dans sa peinture. Mais quelle leçon de peinture, les couleurs éclatantes, violentes, des tonalités crues de rouges,  jaunes,  mauves, verts,  bleus. Ses maîtres : Goya, pour le goût du fantastique, Bruegel pour les scènes de foule très détaillées. C’est un artiste de la cruauté. Sont rassemblés crânes, sculptures monstrueuses et surtout masques lui ayant appartenu. Les carnets et croquis permettent d’approcher l’univers burlesque d’Ensor.
Ensor a réalisé 112 autoportraits, lequel choir pour illustrer mon propos ? ensor-autoportrait.1263433240.jpg Narcisse, ambiguë, chapeau fleuri, où il n’hésite pas à se ridiculiser, le pisseur, gravure où il est de dos et se soulage contre un mur, ou encore, l’entrée du Christ à Bruxelles, s’identifiant au martyr en proie aux critiques. Et comme s’il défiait la mort  dans beaucoup de toiles il se montre plusieurs fois sous forme de squelette. Novateur il a introduit les graffitis dans la peinture. Il participe à l’élaboration de son propre mythe. Il peint lors de ses débuts dans l’indifférence générale.
Il s’inspire de la boutique maternelle, un bric-à–brac baroque de coquillages, de chinoiseries, de souvenirs, de curiosités, des tenues  de sa grand’mère. Scatologique, (eau-forte, le roi au centre, l’armée bourgeoise à droite, le clergé à gauche, nourrissent le peuple de leurs excréments) satirique, agressif, étrange
« J’ai donné un style libre,(….) reflétant mes mépris,
mes joies, mes peines…) »

 Il s’exerce aussi à faire vibrer la lumière dans ses toiles,
en peignant un univers brûlant, fantastique, grimaçant,
caricatural, une symphonie de couleurs tranchées.
Ses sujets, les natures mortes, la musique, la médecine,
la mise en scène de ses critiques et détracteurs.

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Soudain reconnu, à la fin de sa vie, nommé baron par le roi,
il n’est pas dupe, mais apaisé Il assiste en 1930 à l’inauguration
d’un monument à sa gloire. Une radio annonce par erreur son
décès, en 1942 il va se recueillir devant sa propre statue.
Musée d’Orsay jusqu’au 4 février 2010
scan provenant du catalogue

Decko – Voyage à travers la matière


Decko, non ce n’est pas d’une publicité pour décorer votre maison, dont je vais vous entretenir, je vais vous parler d’un artiste totalement atypique. André Baldeck, connu sous le pseudo de Decko est un personnage arrêté dans le temps, resté fidèle à son art. Son oeuvre s’inscrit dans une démarche d’englobement, de quête d’un universel. Comme il le dit lui-même,  »tout est dans tout » de l’infiniment petit à l’infiniment grand, de l’être intérieur à l’homme universel.

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 Depuis sa première exposition, dans son village en 1972 alors qu’il était encore élève des Beaux-arts, l’artiste a parcouru un long chemin.  A bicyclette pour commencer, avec des oeuvres basées sur la performance dans les années 1980. A cette époque, Decko a parcouru 12 000 kilomètres, sous forme de voyages en portant un message de paix aux peuples, dans des endroits où on n’a pas l’habitude d’aller seul, dans  des pays  européens en 84, le tour de la Méditerranée en 86. Pendant 3 mois, la Libye et le Liban exceptés, d’Alexandrie, un passage de Jordanie en Israël, passage négocié par les militaires d’Aman à Jérusalem, à la Grèce etc,  son message de paix porté dans les capitales,  son intention ambitieuse était, de relier les communautés judéo chrétiennes et musulmanes qui s’opposent.
La démarche solo reconnaît-il permet d’être ouvert et d’avoir le contact plus facilement. Son corps étant son matériau, sa machine, son outil, c’est ainsi qu’il a effectué sa performance.
carnet-de-route-decko.1262814263.jpgA son retour il a travaillé ses voyage sous forme de traces de pneu,  des bouts de caoutchouc sculptés réalisés
sous forme de structure. Il a reporté les traces qui collent à la roue, sur des grands et petits formats, en y incluant des noms, des jeux de mots, le nom des capitales traversées, le mot de paix en écriture grecque, cyrillique, arabe, avec des signes, comme la croix,  qui se transforme en T, l’Ank égyptien, arabe,  l’étoile de David, des petits signes chinois ou japonais, des petits hommes, une bicyclette etc… une sorte de bande dessinée, un phylactère, un télétexte. decko-2-medium.1262814588.jpgUn autre aspect de son travail, consiste à peindre, à remettre en scène des paysages,  comme des nacres,  sans accorder une réelle importance aux couleurs, elles trouvent leur accord d’elle-même, ce qui oblige le regard à rentrer dans les détails. Toiles d’encre et  d’aquarelle, travail délicat, spontané, comme une fleur, monde minéral, végétal, des volutes infinies, des toiles fleurs. Pour les petits formats il se sert de plume de bécasse comme les moines copistes,
La peinture à l’huile,  il la considère comme un travail parallèle,(1982), acrylique (2002), il passe invariablement selon les moments de l’huile à l’acrylique.
Decko, un personnage, discret, secret, charismatique à découvrir absolument.

photos et vidéo de l’auteur sauf la photo 1 courtoisie de Decko, que je remercie pour son aimable accueil

Chefs d'oeuvre du musée Von Der Heydt au musée Marmottan

Le Musée allemand Von-der-Heydt de Wuppertal (Rhénanie-du-Nord-Westphalie) et le Musée Marmottan-Monet, à Paris, ayant conclu un accord, chacun accueille une cinquantaine d’oeuvres prêtées par l’autre. Des Monet sont partis en Allemagne. En échange, Marmottan présente une anthologie des avant-gardes allemandes de la première moitié du XXe siècle et ceci jusqu’au 20 février 2010
Trois ensembles se distinguent : celui du groupe Die Brücke (« le pont »), fondé à Dresde en 1905, et dont Ernst Ludwig Kirchner fut le héros ; celui du Blaue Reiter (« le cavalier bleu »), qui s’est créé à Munich en 1911 autour de Vassily Kandinsky et de Franz Marc ; et, dans les années 1920, la nouvelle objectivité, qu’incarne Otto Dix.
D’emblée on est saisi par la profusion, presque l’agression des couleurs,  des nuances d’orange et de rouge, des tourbillons de courbes bleues, des ciels jaunes pâles, des obliques outremers, des triangles coupants. La raillerie, l’ironie, le sacrilège sont sous-entendus. C’est une occasion rare d’admirer des toiles de premier plan.
Voici ce qu’en dit Philippe Dagen
 » Pour Kandinsky, Jawlensky, Marc ou encore August Macke, la couleur est exaltation. Lyrique, panthéiste, elle célèbre les filles fleurs, les couchants, une nature pure. Ces peintres sont beaucoup plus proches de Monet, qui les reçoit, que ne le sont Kirchner et les siens, qui se placent sous l’autorité d’Edvard Munch. Opportunément, celui-ci ouvre le parcours : un terrible portrait de jeune fille vêtue et chapeautée de rouge, allégorie de l’angoisse. « 

munch.1262731646.jpgEdvard Munch (1863-1944)Jeune fille au chapeau rouge, vers 1905
« La concentration expressive et tendue de la forme et les couleurs saturées à dominantes rouge et noir confèrent à ce portrait d’enfant un sentiment d’angoisse et une évocation particulièrement pessimiste et inquiète dela destinée humaine. (…) Ce portrait peint avec une extrême économie de moyens témoigne d’une grande hardiesse plastique. » [Christine Poullain]



Un vrai choc :
Emil Nolde (1867-1956) Le Pont, 1910nolde.1262731850.jpg
Un pont qui, pourrait être peint par Monet, où les violets du pont et les jaunes de l’eau se juxtaposent comme dans une leçon sur les couleurs complémentaires, un parapet bleuté, sous un ciel rose, avec des flammèches rougeoyantes parsemé de bleu, qui forme une perspective avec l’eau dans les mêmes pigments , le vert de la forêt et le rivage
 
À la Beauté , 
« L’Hommage à la Beauté d’Otto Dix, tableau de 1922, met en spectacle avec ironie cette défaite et cet effacement de l’Expressionnisme. Le peintre en personne est au centre. Costume élégant, toilette soignée. Ce dandy tient dans une main l’écouteur d’un téléphone. Arrière-fond, un décor artificiel de style néo-classique, avec un salon de danse où un musicien noir rythme du jazz à la batterie. »
 [Lionel Richard)à la laideur
Otto Dix (1891-1969) Leonie, 1923 est une lithographie en couleursotto-dix-leonie-litho.1262732668.jpg
L ’image est une caricature, Léonie est laide, c’est du pur réalisme, le visage est détaillé au scalpel, sans complaisance, de savant glacis et rehauts rouges  en font un portrait saisissant annonciateur des troubles à venir.




Kees Van Dongen (1877-1968)
Nu de jeune fille, 1906
 « Ce tableau montre une femme nue, de face, à mi corps, dont la nudité sensuelle et librement dévoilée est mise en valeur par une lourde chevelure qui la révèle et l’encadre, peinte dans des accords chromatiques audacieux bleu sombre et rouge, qui contrastent avec la clarté lumineuse du corps aux formes généreuses et à l’insolence heureuse. » [Christine Poullain]kees-van-dongen.1262732846.jpg
Alexej von Jawlensky (1864-1941)
Les Yeux noirs, 1912
 « Die Schwarzen Augen montre en miroir dans un visage dessiné par de larges cernes noirs comment l’artiste met en correspondance la réalité du monde extérieur et sa vision intérieure. Libéré de tout élément accessoire, le visage de la femme aux yeux noirs n’exprime que le nécessaire, impérieux semble-t-il, son regard tendu et profond renforcé par le rouge des joues, le jaune du front, devenu sujet même du tableau. » [Christine Poullain]
Alexej von Jawlensky (1864-1941) Jeune fille aux pivoines, 1909
alexis-jawlenski.1262732986.jpg « Mädchen mit Pfingstrosen montre le portrait à mi-corps d’une femme à l’expression méditative, la tête légèrement penchée sur le côté, les yeux mi-clos. La couleur de sa veste et de son chapeau posée en larges touches et hachures rouge vif semées de petits points noir et blanc entre en harmonie dissonante et puissante avec le vert jaune de son visage et de ses avant-bras et le vert acide du fond. Il émane de ce portrait aux tons stridents, et de manière paradoxale, une intériorité silencieuse qui évoque fortement la nécessité spirituelle prônée par Kandinsky. » [Christine Poullain]

–––
Il faudrait tous les citer, Kandinsky, Pechstein, Nolde, Jawlensky, Münter, Marc et Macke, Felixmüller, Dix et Grosz, Max Beckmann, Delaunay, Karl Schmidt-Rottluff, Eberslöh, Oppenheimer, Kees van Dongen, Heckel, Dufy, Müller, Kokoschka, Kirchner, Morgner, Georges Braque, qui nous enchantent et nous abreuvent par le lyrisme des couleurs
A l’origine du musée se trouvent les collections privées de deux cités prospères de la sidérurgie et du textile, Elberfeld et Barmen, qui fusionnent en 1929 seulement pour fonder Wuppertal. En achetant largement, en organisant des expositions, en conjuguant leurs forces, les banquiers von der Heydt et les industriels locaux défendent très tôt l’art de leur temps. Ils exposent même les Munichois du Blaue Reiter dès 1910, avant la fondation du mouvement. Rien d’étonnant : à Essen, Düsseldorf ou Cologne, il en va de même. Les collectionneurs, dans l’empire de Guillaume II, sont infiniment plus actifs et avant-gardistes que ceux de notre IIIe République – y compris pour ce qui est du postimpressionnisme et du fauvisme parisiens. En 1914, il y a des Dufy, des Van Dongen et des Braque à Wuppertal. Il n’y en a pas un dans un musée français.
Cette tendance se maintient constamment jusqu’en 1933. Le nazisme lui est fatal. Il y a d’abord les saisies de la campagne contre l’art dit « dégénéré », puis les destructions de la guerre. Insultes, pillages, bûchers : de 1937 à 1945, le Musée de Wuppertal perd 1 680 oeuvres, dont 531 sont détruites.
Dès 1910, longtemps avant qu’Elberfeld et Barmen ne soient réunis pour former la ville actuelle de Wuppertal, le musée d’Elberfeld et le Barmer Kunstverein commencèrent à exposer et collectionner les oeuvres des expressionnistes et de leurs successeurs. Des dons importants de collectionneurs privés, au premier rang desquels August et Eduard von der Heydt, vinrent enrichir ces fonds. En dépit des nombreuses pertes occasionnées par les confiscations d’oeuvres « dégénérées » par le régime nazi en 1937-1938, l’actuel musée Von der Heydt peut s’enorgueillir, grâce à des dons et acquisitions significatives, de posséder à nouveau une collection exceptionnelle d’art expressionniste. Les oeuvres des représentants de la Nouvelle Objectivité constituent un autre point fort des collections. (source musée marmottan)

Louvre pour tous


Voici comment j’ai croisé Bernard HASQUENOPH en le titillant sur les critiques de son blog.
–  Qui êtes-vous – louvrepourtous :  journaliste, syndicaliste, ou ou ou …..un truc en iste ?
– Voici sa réponse :
« Agitateur de musées depuis 2004, Graphiste ! J’ai lancé LOUVREPOURTOUS , fin 2004 quand le Louvre a voulu supprimer la gratuité pour les artistes dont je fais partie par mon statut, ce qui me semblait assez délirant de la part d’un grand musée. Et j’ai continué à m’intéresser aux questions tarifaires et pratiques commerciales des musées publics.
  je me moquais un peu de lui parce qu’il a mis en avant sur facebook le fait d’avoir été distingué par le Parisien.
Ce n’est pas moi qui vais me plaindre de la critique que j’estime nécessaire dans tous les domaines car elle est signe de vitalité démocratique. Dans les critiques, il y a de tout, des hâtives, des fondées, des injustes, des méchantes… comme dans l’art.
Etre distingué par Le Parisien m’intéresse moins pour moi que pour les causes que je défends, c’est pour cela que je mets cet article en avant.

Aussi les sujets d’actualité culturelles  aussi brûlants ne pouvait que trouver droit de cité sur mon blog à moi, aussi vous pourrez le retrouver à droite dans la liste « blogroll » au même titre que les « blogs amis » tous en liens accessibles au moyen d’un simple clic

Présentation (source Louvre pour tous)


jocondex4.1262474241.jpgLouvre pour tous… Qui suis-je ?
Depuis 2004, Louvre pour tous informe et défend les visiteurs des musées
 
© Louvre pour tous
01.01.2008 | LOUVRE POUR TOUS a été créé fin 2004 par Bernard Hasquenoph, graphiste vivant à Paris, pour protester contre la suppression par le musée du Louvre de la gratuité accordée traditionnellement à certaines catégories socio-professionnelles comme il est d’usage dans tous les musées nationaux.
A l’issue de cette mobilisation qui a réuni de nombreuses organisations, seuls les artistes et critiques d’art ont été réintégrés dans leur droit, pas les enseignants ni les étudiants d’art à l’étranger.
Ces revendications catégorielles ont révélé la marchandisation progressive des grands musées. Elle a permis d’ouvrir le débat sur une gratuité pour tous, voulue par la Révolution française et appliquée en France jusqu’en 1922.
Depuis 2004, l’idée a fait son chemin, dépassant les clivages gauche-droite, défendue tant par le PCF que par l’UMP. Promesse électorale de Nicolas Sarkozy en 2007, la mesure a été enterrée par sa plus farouche adversaire, la ministre de la Culture elle-même, Christine Albanel, ex-dirigeante du Château de Versailles pour aboutir à une gratuité ciblée pour les jeunes de 18 à 25 ans, uniquement ressortissants de l’Union Européenne et pour les professeurs uniquement de l’Education nationale. Nous restons favorable à une gratuité pour tous, si tant est qu’elle soit accompagnée de véritables mesures d’accompagnement.
LOUVRE POUR TOUS se veut être un observatoire des pratiques des musées publics, s’attachant à en dénoncer la dérive marchande : part de plus en plus importante du mécénat pour le meilleur et pour le pire, location d’espace privatisant l’espace public, merchandinsing douteux, tarification excessive…
Les musées publics encouragés par l’Etat à rechercher par eux-mêmes des sources de financement adoptent peu à peu les pratiques des entreprises privées, au détriment parfois de leurs missions premières : conserver, faire partager au plus grand nombre et transmettre aux générations futures notre patrimoine.
LOUVRE POUR TOUS se veut donc une base inter-active d’informations, un observatoire des pratiques, un outil de vigilance et de mobilisation pour défendre le service public des musées.
© Louvre pour tous / Interdiction de reproduction sans l’autorisation de son auteur

:: Louvre pour tous | 1er.01.2008

 

avec l’autorisation expresse de Louvre pour tous 2 janvier 2010

Voeux

A tous mes lecteurs du monde entier, j’adresse mes remerciements pour leur passage et je leur souhaite :

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 une EXCELLENTE ANNEE 2010 !! º°¨°º¤ø °¨♥¨°º¤ø ¸„ø¤º°¨♥¨°º¤ø,HAPPY NEW YEAR !!¤ø ¸♥„ø¤º°¨♥¨°º¤ø ø¤º°¨♥¨°º¤ø ¸„ø¤FELICE ANNO NUOVO !!°¨°º¤ø ¸„ø¤º°¨♥¨°º¤øС Новым Годом !!¸„ø¤º°¨♥¨°º¤ø,„FELIX ANO NUEVO !!¤ø ¸„ø¤º°¨♥¨°º¤ø ø¤º°..♥..GODT NYTT ÅR !!♥vº°¨¨°º¤ø °¨♥¨°PROSIT NEUJAHR !!¨°º¤ø °¨♥¨°

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photo voeux 2010 Patrick Bailly Maître Grand

Sommaire de décembre 2009

01 décembre 2009 : I am back
03 décembre 2009 : St’Art – Ann Loubert
04 décembre 2009 : Anne-Sophie Tschiegg – le blog
05 décembre 2009 : Regionale 10 – Et si la Regionale était un pays
08 décembre 2009 : Ivan Fayard au T 66 Fribourg Allemagne Regionale 10
11 décembre 2009 : Anish Kapoor à la Royal Academy of Arts de Londres
14 décembre 2009 : La confusion des Sens à l’espace Vuitton 
16 décembre 2009 : Colin-maillard à la Kunsthalle de Mulhouse
18 décembre 2009 : Ausstellungsraum Klingental Basel
20 décembre 2009 : Regionale 10 FABRIKculture Hégenheim
22 décembre 2009 : Ordre hasard et déchirures – Gérard Blériot
24 décembre 2009 : Rivalités à Venise
25 décembre 2009 : Nativité
27 décembre 2009 : Robert Rauschenberg au Musée Tinguely

Robert Rauschenberg au musée Tinguely

bac-traversee-du-rhin-baselmedium.1261443576.JPGAller au musée Tinguely, est un plaisir sans nom, un cheminement vers l’art. Depuis le Schifflände, vous empruntez un petit chemin qui grimpe à travers des boutiques anciennes, aux vitrines de scribes, qui présentent des plumes anciennes, des plumes d’oies authentiques, des encriers de collections, dans le quartier de l’ancienne université de mathématiques, aux villas bourgeoises, à la hauteur de la cathédrale, gothique comme la cathédrale de Strasbourg,bale-05-06-2009.1261443351.JPG vous descendez les hautes marches des escaliers, pour aller jusqu’à l’embarcadère situé en contrebas, au bord du Rhin. Là vous prenez le bac, qui à la force du courant, par un ingénieux système de filin, vous transporte sur l’autre rive. Puis vous cheminez au bord du Rhin, en croisant, joggueurs, poussettes, amoureux, passants, arrivés au Parc de la Solitude, une sculpture de Niki de St Phalle, puis le bassin avec la fontaine de Tinguely, vous avez le choix,  vous faites une pause au bistrot chez « Jeannot » (entendez par là Tinguely) pour attaquer de pied ferme le musée Tinguely.
 L’exposition actuelle est consacrée à Robert Rauschenberg et à sa complicité avec Jean Tinguely et Niki de St Phalle.
«J’éprouve de la sympathie pour les objets abandonnés, je fais donc de mon mieux pour les sauver.»

Rauschenberg nourrissait de fait une affection viscérale pour ce type de détritus.
Le rauchenberg-the-door-medium.1261441958.JPGMuseum Tinguely présente jusqu’au 17 janvier 2010 une série d’œuvres en métal peu connues de Robert Rauschenberg. Adepte du recyclage, Rauschenberg a inventé de nouvelles manières d’utiliser ce que les autres jettent au rebut, donnant aux détritus une seconde vie extrêmement révélatrice. Dans son studio jonché d’objets disparates, il a choisi une approche sans détour en créant les Gluts (1986–89 et 1991–95), sa dernière série de sculptures. Pendant près de dix ans, Rauschenberg s’est régulièrement rendu au Gulf Iron and Metal Junkyard, situé non loin de chez lui, près de Fort Myers, en Floride, dans le but d’y collecter des éléments métalliques comme des panneaux de circulation, des pots d’échappement ou des grilles de radiateurs. Il a ensuite incorporé ces éléments à ses assemblages poétiques et pleins d’humour, où l’ensemble devient plus important que la somme des parties.
L’exposition a été organisée par la Collection Peggy Guggenheim à Venise, où elle fut montrée pour la première fois pendant l’été 2009. Elle rend hommage à cet artiste de génie un an après sa mort. Le commissariat de l’exposition a été assuré par Susan Davidson, conservatrice au musée Guggenheim de New York, et David White, conservateur à l’Estate of Robert Rauschenberg. Parallèlement à Gluts, le Musée Tinguely présente une exposition consacrée à la collaboration entre Robert Rauschenberg et Jean Tinguely au début des années 1960.
A propos de la série Gluts, Susan Davidson raconte que, dans les années 1980, le travail artistique de Rauschenberg s’est de plus en plus orienté vers l’exploration des propriétés visuelles du métal. Qu’il s’agisse d’assembler des objets métalliques glanés à droite, à gauche ou d’expérimenter de nouvelles manières de sérigraphier ses photographies sur des supports en aluminium, en acier inoxydable, en bronze, en laiton ou en cuivre, Rauschenberg cherchait à exploiter les possibilités des matériaux: réflexion, texture, sculpture et développement de thématiques diverses. Les premières œuvres créées dans cette nouvelle matière sont les Gluts. La série a été inspirée par une visite à Houston à l’occasion de l’exposition « Robert Rauschenberg, Work from Four Series: A Sesquicentennial Exhibition », organisée au musée d’Art contemporain de la ville.rauschenberg-money-thrower-for-tinguely.1261442129.JPG Au milieu des années 1980, l’économie du Texas était en pleine récession en raison d’une surabondance (glut en anglais) de l’offre sur le marché pétrolier. Rauschenberg a pris conscience de la misère économique de la région tandis qu’il collectait des panneaux de stations essence et des éléments automobiles et industriels endommagés qui jonchaient le paysage. À son retour à son studio, sur l’île de Captiva, en Floride, il a transformé ces détritus métalliques en reliefs muraux et en sculptures qui rappellent les pièces des Combines. Lorsqu’on l’interrogeait sur la signification de Gluts, Rauschenberg répondait:

«Nous vivons à une époque de surabondance. L’avidité est sans limite. Je ne fais que l’exposer, j’essaie de réveiller les gens. Je veux simplement confronter les individus avec leurs ruines […] Les Gluts sont des sortes de souvenirs sans nostalgie. À mes yeux, elles doivent permettre aux gens de regarder tout objet du point de vue des potentialités qu’il contient.»

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Rauschenberg a choisi ces objets non seulement pour leur dimension quotidienne, mais aussi pour leurs propriétés formelles. Pris individuellement ou collectivement, ces matériaux constituent la base même de son langage artistique.
photos de l’auteur