Cette exposition n’est ni un instantané, ni une rétrospective mais elle est conçue comme un ensemble complexe comprenant installations, événements, rencontres et projections où la notion centrale d’activité (lire, voir, échanger, réfléchir etc.) émerge.
Une exposition qui oblige toutes vos cellules grises à se mettre en activité
Elle inscrit la trajectoire de l’artiste et la réflexion du commissaire à ses usages possibles, tant matériels que métaphoriques. Elle est pensée comme une structure (spatiale et temporelle) à jouer, à habiter, à déplacer. Elle est ouverte, non conclusive et invite l’autre, le visiteur, à l’agencer, à l’unifier, à l’habiter.
L’exposition, en soi, n’est pas un but, elle n’est qu’un indice de ce que le spectateur peut en faire : l’objet de cette recherche demeure à constituer.
La proposition de Vincent Honoré pour la Kunsthalle de Mulhouse s’articule autour de
trois expositions et d’un livre, le tout agencé comme un programme, un cycle, voire comme un projet unique déployé sur un an en quatre mouvements (trois expositions, un livre),
qui se répondent, s’enrichissent, se complètent. Le cycle se concentre sur la question du
savoir comme d’une forme en soi, une forme hétéroclite à travailler, à exproprier, dont
les artistes s’emparent, un savoir à l’origine emprunté à la philosophie, aux sciences, à
l’architecture, etc. : comment, en pervertissant les structures, les artistes en questionnent
la coproduction et la transmission, tout en réinformant de manière inédite les formes et la
mise en espace. Au-delà de la thématique générale, cette proposition tend aussi à explorer, à circonscrire et historiciser une dynamique récente et globale de la culture contemporaine
et de la création artistique : leur relation formelle, « corrélationnelle » et irrévérencieuse
aux savoirs et leur rapport à sa coproduction. Ces trois expositions comme le livre ne sont
pas des conclusions : ils épousent des mouvements à suivre. Prendre connaissance, c’est
prendre position. (?)
Benoît Maire - Bientôt le métal entre nous sera changé en or Benoît Maire
Né en 1978 à Pessac, France
Vit et travaille à Paris
Après un DEA de philosophie à la Sorbonne, Benoît Maire (1978) suit une formation artistique à la Villa Arson de
Nice jusqu’en 2003. Son travail a notamment été exposé au Nouveau Festival du Centre Pompidou, dans les Modules
du Palais de Tokyo, à l’Institute of Contemporary Arts, la Tate Modern et à la David Roberts Art Foundation de
Londres, au CAC de Vilnius. Il s’est vu attribué le prix de la Fondation d’entreprise Ricard en 2010.
Ce nouveau cycle d’invitations inédites s’inscrit dans le projet de recherche de la Kunsthalle autour de la médiation. Il réunit tout au long de la saison des écrivains et des expositions. Sous la forme de « mini-résidences » de quatre jours, un auteur contemporain s’immergera dans l’univers d’une exposition présentée à la Kunsthalle et composera autour des oeuvres exposées. Dialogues, créations, collaborations, poésies visuelles et sonores, textes et expressions permettront de visiter, voir, concevoir et revoir les oeuvres à travers le langage spécifique de l’écrivain. Une lecture-performance publique sera proposée dans l’espace d’exposition à l’issue de leur résidence. Le premier écrivain invité à composer autour de l’oeuvre de Benoît Maire est Jérôme Mauche. Né en 1965, Jérôme Mauche vit à Paris et enseigne à l’École nationale supérieure des Beaux-arts de Lyon. Il est l’auteur d’une douzaine de livres. Il dirige la collection Les grands soirs aux éditions Les petits matins et organise un cycle de rencontres Poésie Plate-forme à la Fondation d’entreprise Ricard à Paris.
Les rendez-vous Image 1 Kunsthalle image 2 photo de l’auteur
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Michael Borremans TRA
Pour se rendre au Palazzo Fortuny, il faut d’abord accepter de se perdre dans les ruelles de Venise. Il n’est pas rare d’y croiser des visiteurs revenant sur leur pas à la recherche de cette haute bâtisse dont l’entrée est nichée sur une petite place. Caché par son échafaudage, il n’est pas visible au premier coup d’œil, même si on se trouve devant.
Une entrée en matière idéale pour une exposition répondant à un titre étrange : « Tra ». Trois lettres qu’on retrouve dans les mots traversée, transport, traduction, transformation, mais aussi l’anagramme d’ART, Autant de mots en lien avec l’idée de voyage, de passage d’un monde à un autre.
Cette manifestation a été imaginée par le belge Axel Vervoordt qui, depuis plusieurs années, présente dans le cadre magique du Palazzo Fortuny, des expositions mêlant artistes présents et passés, œuvres d’art et objets vernaculaires, créations occidentales et orientales…
Plus que jamais il assume ici cette notion de « passage d’un univers à l’autre, proposant un parcours basé sur les échanges de connaissance, d’idées et d’information entre les cultures, en particulier occidentale et orientale ».
Dès les salles du rez-de-chaussée, les univers se croisent, entament un dialogue, dans une présentation aérée mais riche en découvertes. Giacometti Objet Invisbile
Objet invisible de Giacometti accueille le visiteur. Un personnage tout en longueur comme le sculpteur nous y a habitué, semblant transporter entre ses mains un objet invisible. Quoi de mieux pour débuter un parcours qui invite à abandonner habitudes et préjugés pour découvrir la vidéo superbe de Shirin Neshat, les éclairs explosant dans le ciel d’Hiroshi Sugimoto, les cocons géants d’Adam Fuss, une petite toile de Michael Borremans… Hiroshi Sugimoto - TRA - Palazzo Fortuny Venise
Au hasard des salles et des étages, on croise Rodin, Fausto Melotti, Antoni Tapies, Luc Tuymans, Christina Garcia Rodero, Lucio Fontana, Zurbaran, Rothko, Matthew Barney… Une vraie déferlante d’artistes de renom, de toutes les époques et de toutes les cultures.
L’exposition n’a pourtant rien d’un bottin mondain. Elle tient plus du cabinet de curiosités.
On peut même la parcourir sans rien savoir des auteurs des différentes œuvres.
Le tout baigne dans une pénombre trouée de projecteurs. Le public se retrouve hors du temps, puisqu’il est simultanément dans toutes les époques. La magie du résultat doit cependant beaucoup à Fortuny, dont plusieurs robes se voient exposées. Fortuny lui-même aspirait à créer des vêtements sans rapport avec une mode.
Un luxueux désordre soigneusement agencé pour inventer un monde hors du monde,
que l’on peut contempler, en se vautrant sur une banquette au milieu des trésors TRA détail
On se laisse alors emporter dans un vrai voyage où seul compte ce que nos yeux nous font ressentir. Car les expositions d’Axel Vervoordt se distinguent toujours par les juxtapositions judicieuses, audacieuses, inattendues ou lumineuses des œuvres les plus diverses.
En ce sens, une des plus belles réussites est sans doute l’installation du deuxième étage. Les murs lépreux du Palazzo ont des airs d’œuvres abstraites contemporaines sur lesquelles s’ouvrent plusieurs portes d’artiste (Kounellis, Bartolini, Donzelli…). Anish Kapoor - TRA - Palazzo Fortuny Venise
Celle d’Anish Kapoor, simple cadre rouge s’ouvrant sur l’ensemble de l’espace et des œuvres est d’une évidence éblouissante.
Au Palazzo Fortuny, il faut savoir prendre le temps d’aller et venir, de repasser plusieurs fois dans les mêmes salles pour en appréhender toutes les richesses. Et ne pas oublier de gravir les dernières marches pour découvrir une installation de pierres et de cordes par Günther Uecker ou encore les toujours émouvants ballots de tissus de la Coréenne Kim Sooja. (vue à la Maison Rouge) (clin d’oeil à Heyoung et RKN) Kim Sooja
Un voyage qu’on ne risque pas de regretter.
« Tra », jusqu’au 27 novembre, Palazzo Fortuny, Venise. Infos : www.visitmuve.it.
Images Internet + photo Maison Rouge + Fondation Maeght
les photos sont interdites au Palazzo Fortuny
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Une deuxième salle, conçue en collaboration avec la Peggy Guggenheim Collection de Venise, présente des oeuvres de la collection de Peggy Guggenheim, dont L’antipape de Max Ernst (1941-42), une pièce qui n’est presque plus jamais prêtée. Cette collection incarne la période de l’exil new-yorkais du surréalisme
parisien pendant la Seconde Guerre mondiale. La présentation de ces deux collections
permet de mettre en relief l’aspect essentiel de la mise en scène privée de l’art surréaliste.
D’autres salles accordent une large place notamment à Jean Arp et Pablo Picasso,
temporairement très proche du surréalisme. On verra sa toile d’un surréalisme marqué
L’atelier du peintre (La fenêtre ouverte) (1929) de la Staatsgalerie de Stuttgart. Suit un vaste ensemble d’oeuvres du magicien de l’image, René Magritte. Son art s’empare de façon inimitable de la réalité visible — pour mieux la détacher de tout ancrage. On en trouve un exemple majeur dans le chef-d’oeuvre précoce La clef des songes de 1930, mais aussi dans d’importantes oeuvres plus tardives comme L’empire des lumières (1962), appartenant l’un comme l’autre à des collections particulières.
Cette exposition fait également place à une sélection concentrée de remarquables photographies du surréalisme, parmi lesquelles des oeuvres de Man Ray, Raoul Ubac, Dora Maar et Elie Lotar.
Une salle de projection présente des productions majeures du cinéma surréaliste (notamment Buñuel, Man Ray).
Ce parcours se referme sur celui qui fut peut-être le plus célèbre des surréalistes, Salvador Dalí, et sur un groupe spectaculaire de ses chefs-d’oeuvre. On verra ainsi L’énigme du désir de 1929 conservée à la Pinakothek der Moderne de Munich, la remarquable Métamorphose de Narcisse, 1937, de la Tate de Londres et Rêve causé par le vol d’une abeille autour d’une pomme-grenade, une seconde avant l’éveil, (1944) du Museo Thyssen Bornemisza de Madrid.
Outre des collectionneurs privés, de grandes institutions ont eu la générosité de prêter
des oeuvres. Les plus importantes d’entre elles sont la Peggy Guggenheim Collection,
Venise (Solomon R. Guggenheim Foundation, New York) ;
Photo collection Peggy Guggenheim
Peggy Guggenheim, grande amoureuse des surréalistes, conseillée, par Marcel Duchamp. La première pièce de sa collection est celle de Hans Arp le strasbourgeois, après une ydille avec Yves Tanguy elle épouse pour quelques moi en 1942, Max Ernst, auquel elle permet de fuir la France après son internement au camp des Milles près d’Aix en Provence.
le Centre Georges Pompidou, le Musée national d’art moderne, Paris ; le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris ; la Tate, Londres ; la Bayerische Staatsgemäldesammlungen, Munich – Pinakothek der Moderne ; la Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen, Düsseldorf ; le Museum Ludwig, Cologne ; les Staatliche Museen zu Berlin, Nationalgalerie ; le Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia, Madrid ; le Museo Thyssen-Bornemisza, Madrid ; le Museu Coleccao Berardo, Lisbonne ;
The Metropolitan Museum of Art, New York ; The Menil Collection, Houston ; The Museum of Modern Art, New York; la National Gallery of Art, Washington ; le Philadelphia Museum of Art ainsi que le Kunstmuseum de Bâle et le Kupferstichkabinett ainsi que le Kunsthaus de Zürich et l’Alberto Giacometti-Stiftung. Philippe Buttner Commissaire Sam Keller Directeur de la Fondation Beyeler
Le catalogue de l’exposition abondamment illustré et édité par le Beyeler Museum AG et Philippe Büttner, contient une introduction au mouvement, un commentaire des oeuvres exposées et s’attache tout particulièrement à la question de la présentation de l’art surréaliste — tant par les surréalistes eux-mêmes que dans les collections particulières. On y trouvera des contributions de Quentin Bajac, Philippe Büttner, Julia Drost, Annabelle Görgen, Ioana Jimborean, Robert Kopp, Ulf Küster, Guido Magnaguagno, Philip Rylands, Marlen Schneider, Jonas Storsve et Oliver Wick ainsi qu’une chronologie du surréalisme établie par Valentina Locatelli. Le catalogue de l’exposition est publié dans une édition allemande et anglaise chez Hatje Cantz Verlag, Ostfildern, 289 pages et 304 illustrations en couleur. ISBN: 978-3-7757-3161-4, CHF 68.00. avec un tiré à part en français. Jusqu’au 29 janvier 2012. tous les jours de 10 à 18 h, le mercredi jusqu’à 20 h
Cette exposition devrait être présentée dans une seconde étape aux Musées royaux des
Beaux-Arts de Belgique à Bruxelles (mars à juillet 2012). Images courtoisie de la Fondation Beyeler
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Cinq commissaires pour 13 artistes de nationalité diverses, pour la 19 e édition de Sélest’Art 2011.Sophie Kaplan, directrice du CRAC Altkirch, Olivier Grasser, directeur du FRAC Alsace, et Otto Teichert, directeur des Arts Déco de Strasbourg, épaulés de Pierre-Olivier Rollin, responsable d’un centre d’art à Charleroi (Belgique) et de Hans Dünser, du Kunstraum Dornbirn (Autriche), ces deux dernières villes étant jumelées avec Sélestat. Sélest'Art 2011 « Lorsque Sélest’art a été créée, c’était une des premières en France à investir une petite ville », observe Olivier Grasser.
Pas de fil conducteur, entre les œuvres, un artiste, un lieu, en adéquation avec celui-ci. « Privilégier un artiste par lieu et éviter le phénomène d’accumulation. » précise Sophie Kaplan. Susanne Bürner, Hervé Charles, Michael Dans, Edith Dekyndt, Jean-Jacques Dumont, Jérémie Gindre, Michel Gouéry, Tony Matelli, Emilio Lopez-Menchero, Chantal Michel, Olivier Nottellet, The Plug et Werner Reiterer, venus de France et d’ailleurs, ont investi, parfois avec des créations, conçues in situ, différents lieux du centre de Sélestat.
La déambulation au hasard des pas, à la recherche des divers points se complète avec la découverte du charme de la ville et de son patrimoine.
Si vous êtes dans un jour de chance vous serez accompagnés par le célébrissime cri de Tarzan qui devrait résonner avec régularité dans différents endroits de la ville à l’initiative d’Emilio Lopez-Menchero, un parfum d’aventures ? Le jour du vernissage il était un peu aphone.
D’emblée, je souscris à la citation de Jérémie Ginder, affichée sur les cimaises de la bibliothèque humaniste : « Pas tout compris. » Il s’amuse à détourner les codes et les images.
Mais ne suis-je pas venue, pour écouter la parole des curators, qui guident les curieux à travers la ville ? Jérémy Ginder Pas tout compris Ses dessins géologiques, à l’intersection du scientifique et de l’artistique, de même que plusieurs pierres qui semblent avoir été du bois (tirée du compte rendu de l’expédition Lewis et Clark, la première à traverser le continent américain de part en part, entre 1804 et 1806) est mise en regard avec des planches de bois… exécutées en béton. Chantal Michel
Les parois en verre du Frac abritent les photos de Chantal Michel. Elle revisite l’œuvre de l’artiste suisse Albert Anker. La scène de genre, les natures mortes, le portrait ou les vidéos sont une réinterprétation, où elle tient le rôle principal , en de dédoublant parfois de stéréotypes, de manière onirique et troublante. Hervé Charles avec Water Fall dans sa vidéo tente de cerner le mouvement insaisssable de l’eau.
L’architecture de la poudrière, suggère le mystère, aussi j’ai été émerveillée par la réalisation d’Edith Dekyndt. En pénétrant dans la pénombre, sur une table blanche éclairée, elle laisse voir de la poussière de fer, animée par un aimant invisible, on s’interroge, vie animale ou végétale, non un amoncellement dérisoire, fragile, qui soulève une émotion presque enfantine. Michel Gouery Michel Gouery, dans la le logement des sœurs de l’école Ste Foy nous déroute avec sa guirlandes, à peine connotée, posée sur le mur à la tapisserie lui rappelant son enfance, des êtres hybrides juchés sur un muret, complètent cette installation insolite.
Quant à Werner Reiterer, son installation joue l’effet de surprises, pour ses visiteurs, qui s’amusent à provoquer les interpellations , des voix douces s’échappant de « Come Closer to leave » invitent les passants à s’avancer, puis lorsqu’ils s’approchent les voix changent et se mettent à vociférer, à insulter et somment de décamper. Les visiteurs mettent un moment avant de comprendre, que ce ne sont pas eux qui maîtrisent les voix, que l’automatisation s’installe et finissent par s’en amuser. Toni Matelli, nous emmène dans un sous-sol, de désolation, après une soirée pizzas, où les participants ont laissé leurs détritus, des miroirs sales, poussiéreux, quelques pièces dans un seau, un billet vert qui brûle encore, puis dans une pièce une jeune femme, pathétique presque nue, à la plastique avenante, hagarde semble planer dans les brumes de la nuit.
Michael Dans - Entre Nous
La visite se termine « Entre nous » de Michael Dans, une sculpture rassemble 5 cercueils en pierre bleue, de format décroissant, alignés dans le parc, allusion aux moments aux morts ou suggestion d’un fait divers morbide, qui agite le spectre d’une mort inéluctable, avec un humour grinçant.
Le détail de la biennale se trouve dans NOVO n° 16 à partir de la page 85,que vous pouvez feuilleter en ligne, où les commissaires qui ont concocté cette biennale, tentent de définir la place de l’Art dans la société.
Les commissaires de la biennale Sélest’art proposent une journée thématique dimanche 9 octobre, de 11 h à 17 h. Ils présenteront un programme de visite et de débat sur la question de l’art et l’espace urbain.
La journée commencera par une visite guidée de la biennale et sera suivie d’un repas tiré du sac. À 14 h 30, la présentation d’extraits du film Hélioflore, réalisé par Antoine de Roux, introduira le débat qui portera sur les enjeux d’une biennale aujourd’hui : la multiplication de ce genre de manifestations, l’intensification des politiques de communication, l’encouragement des dynamiques de consommation culturelle, la diminution de la part des crédits publics consacrés à la culture…
La rencontre sera animée par plusieurs intervenants : Bernard Goy, conseiller pour les arts plastiques, à la direction régionale des affaires culturelles (DRAC) Alsace, Brigitte Klinkert,présidente de la commission « culture et patrimoine » au conseil général du Haut-Rhin, Morten Salling, chargé de mission « arts visuels » au conseil général de la Seine-Saint-Denis, Guillaume d’Andlau, vice-président de l’Association des amis du château d’Andlau, Olivier Grasser, Sophie Kaplan, Pierre-Olivier Rollin et Otto Teichert, commissaires de Sélest’art 2011.
Y ALLER Réservation obligatoire au 03 88 58 85 75 ou culture@ville-selestat.fr ; renseignement : office de la culture de Sélestat : 03.88.58.85.75 ; culture@ville-selestat.fr ; www.selest-art.fr. Un bus sera proposé aux participants au départ de Strasbourg. photos et vidéos de l’auteur sauf la photo 1
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Nous voyons les muscles tranchés, sollicités dans les attitudes proposées. Body Worlds Coeur
des bidons stockés donnent la mesure de la quantité de sang charrié par un être humain quotidiennement
Embryon
tels des bijoux précieux la progression de l’embryon est suivie dans des vitrines
Lors de ma visite de nombreux étudiants en médecine et autres professions médicales telles que des infirmières parcouraient les salles.
jusqu’au 02.12.2012
KÖRPERWELTEN – Eine Herzenssache
Messe Basel
Halle 5
CH – 4005 Basel basel@bodyworlds.com
Billetterie :http://www.ticketcorner.ch/
Du dimanche au jeudi de 9 h à 19:30 (dernière entrée 18:00 )
Les vendredi et samedi de 9h à 21h ( dernière entrée 19h30)
Accès : tram 1 ou 2 arrêt Messeplatz
photos extraites du catalogue de l’exposition
Fondation Prada Venise
Tout ce que les planètes mode, art contemporain et architecture comptent de meilleur, de Franca Sozzani à Anish Kapoor (Void Field) Anish Kapoor - Void Field
en passant par Rem Koolhaas – plus Michael Stipe et Courtney Love – , sont visibles dans le nouveau lieu de la Fondazione Prada à Venise, plus précisément Ca’ Corner della Regina, splendide palais qui accueillait autrefois les archives de la Biennale.
Des murs en brique à peine défraîchis, un piano nobile (l’étage noble avec les pièces de réception) littéralement tatoué de fresques d’antan : tout a quasiment été laissé dans son jus, loin des projets pharaoniques des fondations voisines…
Et c’est ici que Miuccia Prada et Patrizio Bertelli ont décidé de dévoiler leur collection sous l’œil avisé du curateur et illustre critique d’art Germano Celant. Ces trois noms réunis sont déjà synonyme de sans faute et la radicalité de leur choix l’a encore prouvé. Entre les pointures de l’Arte Povera italien, les Donald Judd, Francesco Vezzoli, Bruce Nauman et Louise Bourgeois, Louise Bourgeois - Cell (Clothes)
Damien Hirst, Maurizio Cattelan, Tom Friedman, la très belle collection n’est pas forcément révolutionnaire. En revanche, une chose est sûre, on voit là une vraie passion et connaissance de l’art ainsi qu’une farouche volonté d’interagir avec son public sans excentricités tapageuses. On reste un peu ébahi devant la confrontation franchement inédite entre des céramiques XVIIIe de l’Hermitage Hermitage
et Fait d’Hiver de Koons – ou l’art de montrer du Koons Jeff Koons 'Fait d'Hiver"
avec une dose de subtilité bienvenue – avant d’admirer réellement les maquettes – fait rare – du Transformer de OMA et surtout de son projet de fondation livré en 2013 à Milan : montez sur les marches et passez votre tête dans le trou, hop vous êtes dedans, à même le sol. Fondation Prada - Largo Isarco Milano
La Dolce Vita revu par Francesco Vezzoline manque pas de piquant, même si certains ajoutent que Le Bernin n’a rien à craindre ….
Ne pas rater les vidéos de Nathalie Djurberg (Turn into me) et (Todd Solondz) toujours aussi gore, ni Authority du Qatar Museum,
Encore moins le mur gris et rose « Concetto spaziale » de Lucio Fontana
Bref, TOUT est beau et vaut à lui seul le déplacement. Simple, sobre, réjouissant.
Calle de Ca’ Corner ; Santa Croce 2215 ; 30135 Venezia www.fondazioneprada.org photos de l’auteur
Jan Fabre 'Pietà' Santa Maria de la Misericordia Venise
La Nuova Scuola Grande di Santa Maria della Misericordia présente les dernières créations de Jan Fabre. Organisée pour coïncider avec la 54ème édition de la Biennale de Venise, « Pietas », est visible jusqu’au 16 octobre.
L’exposition présente cinq sculptures de marbre, exposées sur une estrade à laquelle les visiteurs ont accès. Le sol est doré, tel un miroir, il faut chausser des patins pour accéder aux œuvres, ce qui donne lieu à un ballet assez comique, de la part de certains visiteurs maladroits, dont moi, of course ! an Fabre 'Pieta'
Une jeune femme manie un autre « balai » afin d’effacer toutes traces qu’aurait pu laisser un visiteur maladroit. Jan Fabre 'Pietà'
À travers ces sculptures, Fabre réinterprète le thème de la pietà, intégrant à des œuvres de facture classique en marbres des éléments anatomiques tel qu’un cerveau, pour évoquer la vie, la mort et la résurrection.
L’œuvre la plus marquante est sans doute Compassionate Dream. Dans cette version de la pietà de Michelange, Jésus a le visage de Fabre et représente celui de la vierge par un crâne de squelette. Jan Fabre 'Pietà'
Loin de toute volonté blasphématoire, il souhaite ainsi mettre en valeur les sentiments de la vierge à l’annonce de la mort de son fils. Parsemée d’insectes, papillons et autres larves, c’est aussi une vanité ou un mémento mori.
La pietà de Jan Fabre se mérite, il faut la chercher dans le Cannaregio, Santa Maria de la Misericordia étant désaffectée.
Né en 1958, Jan Fabre est l’un des artistes flamands les plus connus. Artiste multidisciplinaire et éclectique, il s’intéresse au théâtre, à la chorégraphie et au design autant qu’à la sculpture. En 2008 déjà, il avait fait dialoguer œuvres d’art anciennes et œuvres d’art contemporaines en exposant ses créations au Louvre, face aux toiles de l’école flamande dans le cadre des « Contrepoints » du musée.
photos de l’auteur
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Max Beckmann (1884–1950) Meerlandschaft mit Agaven und altem Schloss, 1939
Max Beckmann (Leipzig, 1884 – New York, 1950) est l’un des géants de la modernité, pourtant, il se considérait comme le dernier des grands maîtres classiques. Il n’a fait partie d’aucune des avant-gardes du XXe siècle, mais son oeuvre est marquée par
l’impressionnisme, l’expressionisme, la Nouvelle Objectivité et l’art abstrait.
Pendant longtemps, Beckmann a été considéré comme un artiste typiquement allemand et ce n’est que récemment que des rétrospectives à Paris, Londres et New York ont permis
de reconnaître son importance, à un niveau international.
Contre la tendance de l’art moderne à dissoudre les genres traditionnels, Beckmann s’est attaché sa vie durant aux genres classiques de la peinture : à la représentation de la figure humaine, sous la forme du portrait, des tableaux mythologiques et des nus, aux natures mortes et aux paysages. Réputé comme peintre de la « condition humaine », il s’est aussi
consacré intensément à la peinture de paysage et l’a renouvelée d’une façon exceptionnelle, comme presque aucun autre artiste du XXe siècle.
L’importante exposition organisée par le Kunstmuseum Basel se focalise sur ses
paysages. Elle présente 70 tableaux, parmi lesquels des chef-d’oeuvres, comme Le Port de Gênes (St. Louis Art Museum)
Max Beckmann (1884–1950) Der Hafen von Genua, 1927
ou le Bord de Mer (Musée Ludwig, Cologne), mais aussi des oeuvres d’exception, issues de nombreuses collections privées, dont certaines n’ont quasiment jamais été montrées au public. L’évolution artistique de Beckmann se manifeste nettement dans ses paysages. Dotés d’un contenu allégorique moindre, ils donnent immédiatement à voir les magnifiques qualités picturales de ses oeuvres. La vue distanciée que Beckmann porte sur le paysage est remarquable : vues par la fenêtre, rideaux, balustrades, colonnes et points de vue en hauteur jouent souvent un rôle de médiation entre l’espace habité et la nature
illimitée. Max Beckmann (1884–1950) Winterlandschaft, 1930
Des objets personnels, fragments de nature morte, apparaissent fréquemment au premier plan, laissant deviner la présence de l’artiste. La dramaturgie des regards montre bien que Beckmann associe l’image d’un paysage abstraitement élaboré au souvenir d’une impression paysagère qui est au fondement de chaque tableau. Le regard qu’il porte sur la nature clarifie sa position et le place dans un certain rapport au monde. Comment ce rapport se modifie, c’est ce dont témoignent les paysages peints au cours des différents épisodes de sa vie, tel le tournant de Francfort-sur-le-Main, après la Première Guerre mondiale, ou les années d’exil à Amsterdam. Max Beckmann (1884–1950) Meeresstrand, 1935
Max Beckmann est né un 12 février 1884 à Leipzig. Sa famille s’installe à Brunswick en 1894. De 1900-1903 il étudie à l’École des Beaux-Arts du Grand-Duché de Saxe-Weimar. Après avoir décroché son diplôme, il passe quelques mois à Paris. De 1904-1914 Beckmann vit à Berlin où il devient membre de la Sécession berlinoise ; il sera plus tard l’un des membres fondateurs de la Sécession libre.
En 1906, Il épouse Minna Tube, puis en 1908 nait son fils Peter.
De 1914 à 1915, Il est aide-soignant pendant la Première Guerre mondiale.
Suite à une dépression nerveuse, Beckmann s’installe à Francfort-sur-le-Main en 1915.
Ce changement de lieu marque un tournant artistique. Un an après avoir divorcé de sa première femme, en 1925, il épouse Mathilde von Kaulbach, dite Quappi.
Un première grande rétrospective en 1928 a lieu à la Kunsthalle de Mannheim. Il commence à enseigner au Städelsches Kunstinstitut. Il loue un appartement et un atelier à Paris. Dans l’expostion figurent quelques toiles de son séjour parisien, ainsi que quelques paysages de la côte d’azur notament des paysages de neige. La crise économique mondiale (1932) le contraint à se défaire de son atelier et de son appartement parisiens.
Max Beckmann La Sacré Coeur sous la neige
Le 30 janvier 1933, les Nationales-Socialistes accèdent au pouvoir. Beckmann est démis de ses fonctions de professeur un peu plus tard. Il déménage à Berlin. Puis il fuit à Amsterdam en 1937.
Les oeuvres exposées dans les musées allemands sont confisquées. En 1938, Beckmann participe à l’exposition Twentieth Century German Art à Londres
Le 10 mai 1940, lorsque les troupes allemandes entrent aux Pays-Bas, cela l’empêche, pour plusieurs années, de voyager à l’étranger. Le 4 mai 1945 c’est l’ entrée des Alliés à Amsterdam, en tant que citoyen allemand, Beckmann redoute d’être expulsé de Hollande. Ce qui le fait accepter en1947, un poste à la Washington University Art School à Saint Louis.
En 1949, il est nommé à la Brooklyn Museum Art School à New York.
Max Beckmann meurt le 27 décembre 1950, à New York.
C’est ainsi que l’exposition suit un accrochage chronologique et thématique, montrant la correspondance et les divers catalogues de ses expositions dans des vitrines.
À l’occasion de cette exposition parait un catalogue richement illustré, Max Beckmann –Die Landschaften, aux éditions Hatje Cantz. Il comprend des
contributions de Hans Belting, Eva Demski, Nina Peter et Beatrice von Bormann et sera aussi disponible en anglais (Max Beckmann – The Landscapes). www.shop.kunstmuseumbasel.ch
Deux autres expositions complètent idéalement ce parcours et offrent une occasion
unique d’appréhender l’ensemble de l’oeuvre de Beckmann : « Max Beckmann. Face
à face », au Musée des Beaux-Arts de Leipzig (17 septembre 2011 – 22 janvier 2012)
et « Max Beckmann et l’Amérique », au Städel Museum de Francfort-sur-le-Main (7
octobre 2011 – 8 janvier 2012).
Les commissaires de l’exposition sont Bernard Mendes Bürgi et Nina Peter Jusqu’au 22 janvier 2012 auKunstmuseum de Bâle images visuels presse courtoisie du Kunstmuseum, sauf la dernière photo de l’auteur clic sur les images pour les agrandir
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