Les artistes robots

Jusqu’au 9 juillet au Grand Palais
Cette exposition invite tous les publics à expérimenter
des oeuvres créées par des artistes à l’aide de robots
de plus en plus intelligents. Une trentaine d’oeuvres
nous donne accès au monde virtuel immersif et interactif,
à l’expérience sensible du corps augmenté, de l’espace et
du temps bouleversés.

Dans une société de plus en plus machinisée, les artistes
s’intéressent d’autant plus aux robots que l’intelligence
artificielle est en train de bouleverser l’existence des humains
et jusqu’à la condition de l’oeuvre d’art : sa production, son
exposition, sa diffusion, sa conservation, sa réception.
À ce jeu dangereux, ils ont une longue expérience :
depuis les grottes préhistoriques, les artistes ont su jouer
de leur milieu technique. Leur travail est d’autant plus
surprenant qu’ils ont à leur service des logiciels de plus en
plus puissants, qui donnent à l’oeuvre une autonomie de
plus en plus grande, une capacité de générer des formes à
l’infini et une interactivité qui modifie le jeu en permanence.
Les oeuvres contemporaines présentées ici autour de
quelques icônes de visionnaires

(Tinguely, Schöffer, Molnar, Mohr ou Xenakis)
donnent une bonne idée des interrogations des artistes qui sont
aussi les nôtres :
qu’est-ce qu’un artiste ? Qu’est-ce qu’une oeuvre ?
Que peut bien faire un robot que ne peut pas faire artiste?
S’il est doté d’une intelligence artificielle, un robot a-t-il
de l’imagination? Qui décide : l’artiste, l’ingénieur, le robot,
la regardeuse, le regardeur, tous ensemble ? Peut-on parler
d’une oeuvre collective ?
L’exposition se déroule selon trois séquences :
1. La machine à créer
Les robots s’activent et leurs mouvements sont parfois si
drôles et si « physiques » qu’on leur prêterait volontiers
une dimension animale ou humaine, voire une « psychologie ».
Jean Tinguely, Nam June Paik, Nicolas Schöffer,
Leonel Moura,

Patrick Tresset, So Kanno et Takahiro Yamaguchi,
J. Lee Thompson, Arcangelo Sassolino.
Patrick Tresset, Human Study


2. L’oeuvre programmée
Le robot devient invisible, son programme informatique et
algorithmique intègre l’oeuvre et tout savoir-faire disparaît
au profit de la magie des formes générées à l’infini et qui
changent en fonction des mouvements du corps des
regardeuses et des regardeurs.

Manfred Mohr, Vera Molnar, Iannis Xenakis,
Demian Conrad, Raquel Kogan, Ryoji Ikeda,
Pascal Dombis,

Elias Crespin, Jacopo Baboni Schilingi, Edmond Couchot
et
Michel Bret, Miguel Chevalier, Joan Fontcuberta,
Michael Hansmeyer
et Peter Kogler.

3. Le robot s’émancipe

Le Deep Learning rend le robot de plus en plus intelligent
et actif au point qu’il peut non seulement rivaliser
avec l’humain mais l’augmenter, fusionner avec lui,
le narguer, le doubler ?

Christa Sommerer et Laurent Mignonneau,
Catherine Ikam

et Louis Fléri, Stelarc, Nicolas Darrot, Fabien Giraud et
Raphaël Siboni, Koji Fukada, Oscar Sharp, Daft Punk,
Pascal Haudressy, Memo Akten, ORLAN,
Takashi Murakami.

Des oeuvres immersives, des tableaux, des sculptures, des mobiles,
du cinéma, du design, et de la musique: toutes les créations
présentées dans cette exposition sont le fruit de collaborations
entre des artistes et des programmes robotiques inventés
et mis au service de l’art. Des programmes informatiques non
seulement intelligents, mais aussi génératifs de formes et
de figures inédites qui donnent à voir et à penser.
commissariat : Laurence Bertrand Dorléac, historienne de l’art,
Sciences Po
et Jérôme Neutres, directeur de la stratégie et du développement
à la Rmn-Grand Palais
conseil artistique : Miguel Chevalier, artiste
direction technique : Nicolas Gaudelet
scénographie et mise en lumière : Sylvie Jodar, Atelier
Jodar Architecture

graphisme : Éricand Marie

James Turrell. The Substance of Light

Si vous n’avez pas la possibilité d’entreprendre un long
voyage, d’aller dans les Andes en Argentine, à Colomé,
à 2 200 mètres d’altitude, où un collectionneur suisse
Donald Hess, lui a  consacré un écrin de solitude,
au coeur des vignes, baignées de soleil 350 jours par an,
(le musée est logé dans la bodega Colomé, loin des
capitales de l’art et autres centres artistiques, un
lieu désert et paradisiaque,
pour s’y rendre le périple est un vrai pèlerinage.)

Vous pouvez, plus près de chez nous, vous délecter et pénétrer dans
les oeuvres de James Turrell, au musée Frieder Burda de
Baden Baden

où une exposition lui est consacrée jusqu’au
28 octobre 2018.
L’artiste James Turrel,
travaille avec un seul et unique
média d’expression, la lumière. Son art vous enveloppe,
il n’est jamais figuratif, et ne représente rien de concret,
il met juste en avant la force immatérielle de la
lumière et l’effet qu’elle peut avoir. Une sensation de paix,
de claustrophobie, toutes sortes d’émotions, mais
aussi le silence s’installe.
James Turrel
a étudié les mathématiques, dans son art
pas d’objet, rien de figuratif, rien que de la lumière.
Ses installations ont pour but de nous faire vivre des expériences
sensorielles, la lumière remplit l’espace et le transforme,
ses installations se vivent, elles provoquent des émotions
qui vont bien au-delà de la simple observation.

James Turrell, Raethro Green, 1968

Une expérience magique attend celui qui s’immerge
dans les espaces lumineux de James Turrell :
la lumière colorée et changeante y rend l’espace infini.
Né en 1943 à Los Angeles, Turrell se passionna très tôt
pour le vol et il nomme le ciel son atelier, son matériau
et sa toile. Dans les années 1960, marqué par l’Art minimal
et le Land Art, il utilise diverses techniques qui donnent
une présence physique à la lumière immatérielle.
L’exposition « The Substance of Light » du
Musée Frieder Burda a été conçue en étroite collaboration
avec lui. Depuis plus de cinq décennies, Turrell réunit dans
son travail la pensée conceptuelle à la science, la technologie
et la spiritualité en une forme d’art unique.
L’oeuvre se créée dans la perception du spectateur,
laquelle se trouve aiguisée au point qu’il puisse,
comme le dit Turrell, « voir sa propre vision ».

C’est ce que l’on réalise dès le début de l’exposition en entrant
dans l’immense espace lumineux Apani ; une oeuvre qui fit
fureur dès 2011 à la Biennale de Venise. Turrell donne
le nom de Ganzfeld à ces installations qui font pénétrer le
visiteur dans un espace à la fréquence lumineuse composée
spécifiquement, et qui semble dénué de frontières.
Un phénomène paradoxal se déclenche alors : l’attention se
déplace de l’extérieur vers l’intérieur, et engendre une
observation méditative. « D’une certaine manière »,
explique l’artiste, la lumière réunit l’univers spirituel et le
monde physique éphémère ». La proximité de Turrell avec
la peinture se manifeste dans l’une de ses installations
intitulée Wedgework dans laquelle des projections donnent
naissance à des murs et barrières de lumière colorée.
Si elles suggèrent la profondeur, elles rappellent aussi les
toiles monochromes du Colorfield Painting.

Le projet le plus ambitieux de Turrell, Roden Crater,
est présenté ici également : lors d’un vol en avion, l’artiste
découvre dans les années 1970 un volcan éteint dans
le désert de l’Arizona et il le transformera désormais
en une sorte d’observatoire astronomique. Le système de
salles souterraines, puits de mine et galeries ressemble à
un temple uniquement consacré à la lumière.

Une sélection de maquettes et de photographies ainsi
qu’un film documentaire permettent de donner une idée
de la plus grande oeuvre d’art existante sur notre planète.
La mezzanine abrite des maquettes des installations de
Turrell : cette partie de l’exposition est consacrée aux
Skyspaces des pièces aux proportions spécifiques dont
les plafonds présentent des ouvertures par lesquelles
on peut regarder le ciel comme s’il s’agissait d’un tableau
vivant. À l’étage supérieur, c’est une série de travaux
sur la lumière de dimensions plus modestes que l’on peut
voir, comme les Shallow Spaces Constructions,
qui font apparaître des cadres lumineux devant un mur ou
dans un espace de lumière, ainsi que l’une  ses
Projection Pieces. Un projecteur fait flotter dans un coin
de la pièce un cube phosphorescent. Dans le cabinet, on peut
découvrir des travaux de la Hologram Serie, montrés au
public pour la première fois.
Au sous-sol enfin, une oeuvre nouvelle créée pour le
Musée Frieder Burda attend le visiteur :
Accretion Disk fait partie des Curved Wide Glass Series,
dont les objets voient leur couleur se transformer au fil
des heures. L’aspect cosmique de l’art de James Turrell
est ici perceptible : en astrophysique, un disque d’accrétion
est un disque composé de gaz ou de poussière interstellaire
évoluant autour d’une étoile nouvellement née.
Museum Frieder Burda
• Lichtentaler Allee 8b • 76530 Baden-Baden
Telefon +49 (0)7221 39898-0
• www.museum-frieder-burda.de

Fondation Fernet Branca – Collection David H.Brolliet

Collection David H.Brolliet
« COLLECTION DAVID H. BROLLIET, GENEVE »
40 ans de coups de cœurs et un docu. de 60min
Exposition du 27.05.18 au 30.09.18
La Fondation Fernet Branca  présente la collection du genevois
David Brolliet qui depuis une quarantaine d’années se
passionne pour l’art contemporain.

Connu pour son engagement politique, producteur de films,
chanteur et acteur, l’exubérant David Brolliet a plus d’une
corde à son arc. Mais pour cette exposition, le fil rouge
c’est le collectionneur, son éclectisme, ses coups de cœur,
son engagement. Le choix des œuvres rend compte du parcours
de David Brolliet depuis sa première œuvre choisie chez le
célèbre galeriste genevois Pierre Huber lorsqu’il avait 18 ans,
une sculpture de l’artiste lyonnais Daniel Aubanel.

Viennent ensuite d’autres artistes lyonnais et des Suisses parfois
très connus comme John Armleder, Sylvie Fleury, Roman Signer
ou Pipiloti Rist. Dans le milieu des années 90 David Brolliet
prend un pied-à-terre parisien, il va y rencontrer la nouvelle
scène artistique de l’époque Saâdane Afif, Kader Attia, Wang Du,
Richard Fauguet, Marlene Mocquet, Bruno Peinado,
Barthélémy Toguo, Erwin Wurm, Chen Zhen…

Son engagement se traduit principalement par son action au
sein de l’ADIAF (Association pour la Diffusion Internationale
de l’Art Français) qui organise notamment le Prix Marcel
Duchamp pour la jeune création. Il rejoint le Conseil
d’Administration de l’ADIAF pendant plusieurs années jusqu’à
son départ de Paris en 2009.
Il participe activement aux
expositions « De leur temps » qui présentent des œuvres des
collectionneurs de l’ADIAF. Il est également très actif auprès
du MAMCO de Genève auquel il a donné et prêté des œuvres
importantes. Son appartement parisien était rempli du sol au
plafond de ses coups de cœur. Il aime alors se décrire comme un
collectionneur engagé voir « professionnel » ; on le retrouve dans
les vernissages et les foires internationales, mais aussi dans les
ateliers auprès des artistes avec qui il entretient des rapports
privilégiés. Cette proximité avec les artistes est une des
caractéristiques de ce collectionneur qui n’achète pas d’œuvre
sans avoir préalablement rencontré l’artiste.
Depuis une dizaine d’années, David Brolliet s’intéresse à la scène
artistique africaine et se rend régulièrement en Afrique pour
développer des projets.

La collection David Brolliet est éclectique, elle est le fruit de ses
rencontres et de ses coups de cœur depuis 40 ans.
Dans les petites salles de l’exposition on retrouve l’atmosphère
de la présentation des œuvres dans l’appartement du collectionneur
avec un accrochage foisonnant et des œuvres qui se regroupent
par affinités, se répondent ou parfois s’affrontent.
Dans la très grande salle, c’est une autre approche qui est proposée ;
des œuvres imposantes se déploient dans un espace muséal
permettant une circulation plus libre et une vision d’ensemble
des différentes facettes de cette collection.
Commissaires de l’exposition :
Véronique Hillereau et Yann Rudler

La Fondation est ouverte du mercredi au dimanche
de 13h à 18h
 
Pendant l’édition 2018 d’Art Basel, la fondation est ouverte
du lundi 11 juin au dimanche 17 juin
de 09h à 19h en non-stop.
 
 

Bacon – Giacometti

Jusqu’au – 2 septembre 2018
C’est un face-à-face inattendu que présente la
Fondation Beyeler,

dans sa nouvelle exposition. Alberto Giacometti (1901–1966)
et Francis Bacon (1909–1992) qui ont marqué
l’art du XXe siècle d’une empreinte capitale. Cette exposition fait
dialoguer le travail des deux artistes. Aussi différentes qu’elles
puissent paraître à première vue, leurs œuvres offrent en effet de
surprenants points communs. Pour Bacon et Giacometti, la
figure humaine est le motif majeur de leur recherche artistique.
Ils s’intéressent l’un et l’autre au corps fragmenté et déformé.
Ils se vouent en outre, de façon quasi obsessionnelle et dans
une multitude de portraits, à la représentation de la personne
humaine dans son individualité.

Si Bacon et Giacometti se disent « réalistes », ils poussent
néanmoins l’abstraction de la figure humaine dans ses ultimes
limites.
Giacometti et Bacon travaillaient dans de tout petits ateliers,
incroyablement encombrés, au milieu d’un extraordinaire
désordre. Ces deux creusets où leur œuvre s’est élaborée ont été
spécialement reconstitués pour l’exposition, sous forme de
projections  multimédia en taille réelle, afin que les visiteurs
puissent s’immerger dans l’environnement où les deux artistes
ont œuvré.
L’exposition réunit une centaine de peintures et de sculptures
provenant de prestigieux musées d’Europe et des États-Unis,
ainsi que de plusieurs collections privées. Elle est organisée par la
Fondation Beyeler, en collaboration avec la
Fondation Giacometti à Paris, légataire universelle de la
veuve de l’artiste. La plupart des œuvres de Giacometti présentées
en proviennent. Plusieurs d’entre elles n’ont été que rarement
montrées jusqu’ici, quelques-unes le sont pour la première fois.
A noter plus particulièrement, une série de plâtres originaux
en provenance de la succession de Giacometti jamais encore dévoilés
au grand public, ainsi que quatre grands triptyques de Bacon

L’exposition est placée sous le commissariat de
Catherine Grenier, Michael Peppiatt et Ulf Küster.
Dès l’entrée le ton est donné, avec un vocabulaire commun,
l’ironie. Le portrait du pape Innocent X, hurlant, d’après
Velazquez,
voisine avec le nez en cage de Giacometti.
Pinocchio ou revolver, les deux présentés dans un espace
tridimensionnel.

Isabel Rawsthorne
Le peintre britannique et le sculpteur suisse se sont rencontrés
au début des années 1960 au travers d’une amie commune,
l’artiste Isabel Rawsthorne. En 1965, leur relation était déjà telle
que Bacon avait rendu visite à Giacometti à la Tate Gallery à
Londres, lorsque ce dernier y installait son exposition. Une série
de clichés du photographe anglais Graham Keen documente
cette rencontre, montrant les deux artistes en intense conversation.
Plus d’un demi-siècle plus tard, les deux artistes sont réunis à la
Fondation Beyeler et ce double portrait photographique ouvre
l’exposition.Les neuf salles thématiques de l’exposition présentent les oeuvres
de Giacometti et de Bacon côte à côte, faisant apparaître clairement
les différences mais aussi les points communs des deux artistes; leurs
particularités sont soulignées, ainsi les couleurs souvent vibrantes
de Bacon et le gris hautement différencié qui caractérise le travail
de Giacometti.

Bacon Art Instutit of Chicago

Toute leur vie, Giacometti et Bacon ont travaillé à la
représentation de figures dans l’espace, Giacometti
en sculpture et Bacon en peinture.
C’est à cet aspect de leur travail qu’est consacrée la salle suivante.
Giacometti a construit tout une série de structures,
dont La Cage (1950), exposée ici en version de plâtre et
en bronze. Deux autres constructions spatiales de Giacometti sont
présentées. La légendaire Boule suspendue (1930) est une des
sculptures surréalistes les plus célèbres; de construction
aussi simple que sa charge érotique est forte, elle a stimulé
l’imaginaire de générations d’amateurs d’art.
Giacometti la Boule Suspendue, Kunsthaus Zurich

 L’oeuvre la plus importante de Giacometti dans la salle 7
est la version de plâtre de l’iconique Homme qui marche II
de 1960
,
exposée avec la version de bronze de la collection Beyeler.

Alberto-Giacometti-Walking-Man-II-1960-plaster-188 50-x-29 10-x-111 20-cm-coll-Fondation-Giacometti-Paris-photo

Cette salle présente également une sélection de triptyques
saisissants de Francis Bacon et certains de ses tableaux
grand format. Tout comme Giacometti, Bacon semble avoir
joué avec l’idée de dynamiter les limites traditionnelles de l’image:
l’objectif était la représentation d’une dynamique, la transmission
d’un mouvement se déclarant au spectateur, sans égard pour
l’impossibilité d’un tel projet dans une oeuvre statique.
Parmi ces études de mouvement peintes se démarque tout
particulièrement le triptyque
Three Studies of Figures on Beds (1972),
en provenance de la
collection familiale Esther Grether.
Bacon se sert ici de flèches circulaires, au moyen desquelles il
souligne le sens du mouvement des trois groupes de figures
entremêlées.

L’échec continu de Giacometti était inscrit dans son processus
de travail. S’il n’avait pas sans cesse eu l’impression d’échouer,
il n’aurait peut-être pas eu l’élan de persévérer. Pour lui, le travail
semble avoir été en bonne partie aussi une quête de dépassement
personnel, comme s’il avait voulu se punir pour sa condition d’artiste.
C’est probablement aussi vrai de Bacon, même si dans ses images
l’agressivité semble se diriger principalement vers l’extérieur.


C’est dans le genre du portrait que se manifestent de la manière
la plus impressionnante les obsessions artistiques des deux hommes
et leur lutte autour de leur conception respective du réalisme.
Une série de sculptures de Giacometti – surtout des plâtres
originaux – fait face à des portraits de petit format de Bacon.
Ces derniers incluent quatre petits triptyques dont la forme
est inspirée de retables médiévaux, permettant à Bacon de
représenter ses modèles sous des facettes encore plus nombreuses
et de créer des effets de distanciation.
L’une des plus célèbres oeuvres tardives

de Giacometti, le plâtre original de Grande tête mince (1954),
en fait un portrait de son frère Diego, est également présentée ici;
à la fois plane et volumineuse, l’oeuvre se joue des notions de bi- et
de tridimensionnalité, et donc des principes de la peinture et de la
sculpture. Parmi les oeuvres de Bacon présentées dans cette
salle se trouve l’extraordinaire Self-Portrait (1987), oeuvre rarement
exposée issue d’une collection privée, où l’artiste semble étrangement
absent, perdu dans ses pensées.

Dans la salle suivante, le regard tombe en premier sur un groupe
de figures féminines sur pied de Giacometti, dont la plupart
appartiennent aux Femmes de Venise que l’artiste avait créée
pour la Biennale en 1956.
Elles attirent inexorablement l’attention par leur nature extrêmement
dense et concentrée: leurs surfaces rugueuses et fragmentées sont
difficiles à saisir, il en émerge une impression de calme dynamique.
Il en est de même et plus pour les figures conçues par Giacometti
au début des années 1960

L’avant-dernière salle de l’exposition a pour thème la coexistence
d’intensité, de passion et d’agressivité dans l’oeuvre des deux artistes.
Les profondes balafres infligées par Giacometti à ses bustes en plâtre
lors de ses attaques au couteau de modelage témoignent d’une grande
agressivité, dirigée peut-être contre le modèle, mais certainement
contre son travail artistique et donc contre lui-même, ainsi dans
le Buste d’Annette IV (1962). Des réflexions de même ordre
s’imposent à la contemplation des images de Bacon:
les corps semblent y avoir été déformés et les visages distordus
de manière impitoyable.
Il est étonnant de voir comment les deux artistes ont invalidé
dans leurs oeuvres les catégories esthétiques établies.
Bacon et Giacometti donnent à voir ici les faces sombres
de l’existence humaine.

Fondation Beyeler, Beyeler Museum
AG, Baselstrasse 77, CH-4125 Riehen
Horaires d’ouverture de la Fondation Beyeler:
tous les jours de 10h00 à 18h00, le mercredi jusqu’à 20h
gratuit pour les jeunes de – de 25 ans
Un programme associé à l’exposition est à consulter
ci-dessous
Un catalogue allemand/anglais avec un tiré à part en français
est en vente à la boutique du musée et par correspondance

 

Sommaire du mois d'avril 2018

Didier Paquignon
exposition Sens contresens à Fernet Branca

10 avril 2018 : Tintoret, Naissance d’un génie
15 avril 2018 : John Hilliard à la Filature de Mulhouse
17 avril 2018 : Cataracte
18 avril 2018 : “Quand j’ai plus d’bleu, j’mets du rouge”
24 avril 2018 : MADHOUSE
29 avril 2018 : Cataracte II

La Picasso Story au Kunstmuseum de Bâle

Jusqu’au 12.08.18 au Kunstmuseum de Bâle
Cette histoire singulière débute par une catastrophe.
Le 20 avril 1967, un avion de la compagnie charter
bâloise Globe Air s’écrase sur l’île de Chypre, provoquant
la mort de 126 personnes et la faillite de Peter Staechelin,
propriétaire de la compagnie. Pour payer ses dettes, il vend
quatre oeuvres d’art achetées par son père, dont un van Gogh.
Mais quand il annonce vouloir aussi vendre les deux tableaux
de Pablo Picasso, « Les Deux frères » et
l’« Arlequin assis »
Choqués par le projet de vente, le musée ainsi qu’une
grande partie des citoyens de Bâle s’efforcèrent d’obtenir
un droit de préemption.

Grâce à une vaste campagne de collecte de fonds, dont la
légendaire « Bettlerfest », 2.4 millions de francs furent
rassemblés.
Contre le montant de 6 millions de francs qui devait
provenir des comptes publics, le référendum fut saisi:
avant la votation, la ville entière débattit durant des semaines
de la valeur de l’art moderne et particulièrement des oeuvres
de Picasso
En décembre, l’électorat bâlois approuva la coquette somme par
un résultat qui fut pour beaucoup surprenant.

Picasso avait suivi les évènements depuis la commune française
de Mougins. Après le succès du vote, il invita le directeur du
Kunstmuseum Basel, Franz Meyer, dans son atelier. Ravi de
l’enthousiasme de Bâle à l’égard de son art, il offrit à la ville,
pour cette occasion, quatre autres de ses oeuvres.
La mécène Maja Sacher-Stehlin fut également inspirée
par l’engagement des citoyens de Bâle et fit don au musée
d’une importante toile cubiste de Picasso en guise de cadeau
de Noël.
En 1968, les sept nouvelles oeuvres de l’artiste purent être
présentées au Kunstmuseum Basel pour la première fois.
Un grand moment
L’entrée des sept Picasso en 1967 et les circonstances exceptionnelles
qui lui sont associées comptent parmi les grands moments
de l’histoire de la collection du Kunstmuseum Basel qui remonte
à 1661. Ces évènements sont aujourd’hui encore des facteurs
d’identification importants pour la ville.

À l’occasion du 50ème anniversaire, l’exposition lance un nouveau
regard sur la « Picasso-Story » et fait la lumière, au-delà des récits
bien connus, sur le « miracle de Bâle », les moments clés et les
acteurs des évènements. Même s’il était autrefois certainement
porté par l’esprit de l’époque, le vif débat sur la valeur de l’art et
sa relation avec la ville n’a rien perdu de son actualité.

Une observation minutieuse montre que la discussion fut menée
jadis dans le même climat de tensions s’agissant des critères
artistiques, des arguments financiers solides ou des intérêts stratégiques
muséaux qui déterminent encore aujourd’hui les pensées
et les actions de tous ceux qui sont impliqués dans la collection
du Kunstmuseum — qu’il s’agisse du public, des artistes de la ville,
des mécènes ou du directeur. Dans des interviews, le musée reprend
ce rapport à l’actualité en juxtaposant des documents historiques
et des voix de l’environnement actuel du musée.
Les Bâlois ont sauvé leurs deux Picasso.
Picasso, âgé de 86 ans à l’époque, invita, dès le lendemain,
le directeur du Kunstmuseum, Franz Meyer, dans sa maison à Mougins.
« Picasso lui a dit de choisir une des toiles de l’année 1967
qui remplissaient son atelier »,
raconte Kurt Wyss, ancien photographe du journal bâlois
National Zeitung , témoin de la scène. Franz Meyer a demandé
au maître espagnol de poser deux toiles « Vénus et l’Amour »
et « Le Couple » côte à côte.
« Je ne sais pas laquelle des deux choisir. »
Face à l’indécision du Bâlois, Jacqueline Picasso suggère
à son mari : « Pourquoi pas les deux ? Ils doivent rester ensemble… »
Picasso acquiesce. Puis, dans la salle à manger où ils allèrent boire
un thé, était posée en évidence contre un mur une toile,
« Homme, Femme et Enfant » de la période rose comme les
deux tableaux sauvés par les Bâlois. Toile qui date de la période
« Fernande » Olivier, où le couple souhaitait un enfant.
Picasso rajouta cette toile, qu’il avait gardée 61 ans, au
« cadeau » pour les Bâlois, ainsi qu’une grande esquisse
des Demoiselles d’Avignon.

Un court métrage résume les évènements. Les informations locales
et internationales se trouvent dans un livre et affichés,
avec des documents,des extraits de la presse et  des photographies.
L ’engagement dans l’ombre Fondations, dons et commission
artistique
Le président actuel de la commission artistique,
le Prof. Dr. Felix Uhlmann, explique dans une interview (—> iPad
sur une table) la mission du comité – du conseil et du soutien de
la direction jusqu’aux décisions d’achats, de dons et de prêts.
Les petites et les grandes contributions données par les bienfaiteurs
issus de divers domaines de la société .
Exposition: Dr. Eva Reifert, commissaire d’exposition,
Christoph Stratenwerth, muséographe
Conservateur responsable des programmes: Daniel Kurjakovic
Assistante scientifique et recherche: Claudia Blank (Kunstmuseum Basel),
Claudia Klausner (teamstratenwerth)
Scénographie: EMYL GmbH

RE-SET : assimilation et transformation dans la musique et dans les arts visuels depuis 1900

RE-SET : assimilation et transformation
dans la musique et dans les arts visuels depuis 1900
jusq’au 13.5.2018

Une collaboration entre la Fondation Paul Sacher
et le Musée Tinguely
L’exposition interdisciplinaire au Musée Tinguely
est consacrée au sujet éclectique de la réinterprétation
artistique dans la musique au XXe siècle et dans
l’art contemporain.
Jusqu’ au 13 mai 2018
sont présentés
des manuscrits de musique et des œuvres d’art qui
reprennent, paraphrasent, transforment ou même
démantèlent le contenu, la structure ou la conception
d’œuvres existantes.
Le contenu et l’espace de l’exposition sont divisés en deux
parties. L’accent est mis sur la partie musicale, divisée
en quatre sections au deuxième étage :
les arrangements par les compositeurs et compositrices tiers,
les arrangements par les compositeurs et compositrices
de leurs propres œuvres, les emprunts à la musique folklorique
et les adaptations populaires.
Cette exposition unique présente environ 180 manuscrits
de musique
, des correspondances, des enregistrements
sonores, des instruments et des documents d’images et
de film appartenant à la Fondation Paul Sacher
,
l’un des centres de recherche les plus renommés dans le domaine
de la musique du XXe et XXIe siècle.
Les œuvres exposées ont été créées par des compositeurs et
interprètes célèbres tels qu‘Igor Stravinsky, Anton Webern,
Edgard Varèse, Pierre Boulez, Luciano Berio,
Sofia Gubaidulina, György Ligeti, Wolfgang Rihm,
Heinz Holliger et Steve Reich.


Des études de cas illustrent les diverses catégories de références
artistiques présentes dans leur travail de façon visuellement
intéressante. Celles-ci impliquent des figures emblématiques
de l’histoire de la musique – de Bach aux Beatles, de Debussy à
Disney. La diversité des objets exposés ainsi que les documents
audiovisuels mis à disposition sur une tablette donnent lieu
à une image vivante des arrangements artistiques dans
la musique depuis 1900.
La partie de l’exposition consacrée à l’histoire de l’art
attire notre attention sur le concept emblématique du
readymade de Marcel Duchamp. Cette idée a connu un succès
sans précédent des années 1960 jusqu’ à nos jours.
Elle pose la question de savoir comment ce concept a été intégré
comme stratégie artistique et dans quelle mesure il sert de
catalyseur à de nouvelles œuvres d’art.
En plus des œuvres de John Baldessari, Marcel Duchamp,
Hans Haacke, Sherrie Levine et Jean Tinguely, sont présentées
les postures actuelles de Saâdane Afif, Pierre Bismuth et
l’artiste galloise Bethan Huws.

Heidy Zimmermann, Simon Obert (pour la musique)
et Annja Müller-Alsbach (pour les arts visuels) ont assuré
le commissariat  de cette exposition qui a été réalisée en
collaboration intime avec Fondation Paul Sacher.
MUSIQUE
Étrangement inconnu – les compositeurs & compositrices
en dialogue avec leurs pairs
Dans le domaine de la musique, comme dans l’art en général,
l’étude des grands maîtres de la discipline fait depuis des
siècles partie de la formation à la composition.
Il s’agit d’apprendre des « anciens » afin de faire différemment,
ou mieux. Au XXe siècle encore, les compositeurs et
compositrices consultent des ouvrages de leurs prédécesseurs
dans le but de les étudier ou de les retravailler. Cela leur permet
d’apprendre à connaître les acteurs incontournables de
l’histoire de la musique, quel que soit leur degré de notoriété.
L’on doit à Mauricio Kagel cette phrase marquante :
« Les musiciens ne croient peut-être pas tous en Dieu,
mais tous croient en Bach ».
Avec « RE-SET »,
Anton Webern, Stravinsky, György Kurtág, Sofia Gubaidulina
ainsi que Kagel lui-même présentent des hommages, mais
également des réactions critiques au monument qu’est Bach.
Lorsqu’ils recherchent de nouveaux univers sonores, certains
compositeurs remontent parfois jusqu’au Moyen Age :
Harrison Birtwistle, Salvatore Sciarrino et Heinz Holliger
trouvent de l’inspiration dans le travail de
Guillaume de Machaut.

D’autres s’inspirent de Carlo Gesualdo, présumé meurtrier
de son épouse ; « RE-SET » montre comment Igor Stravinsky,
Peter Eötvos, Sciarrino et Klaus Huber développent les pièces
vocales à l’harmonie audacieuse de Gesualdo.
Grâce aux instrumentations des miniatures pour piano
d’Arnold Schönberg, la façon dont les compositeurs novices
et expérimentés jouent avec les timbres peut être observé.
Enfin, l’orchestration par Claude Debussy des
Gymnopédies d’Erik Satie est un exemple magnifique de
service rendu entre amis compositeurs.
Igor Stravinsky est l’un des compositeurs les plus représentatifs
du concept de work in progress, comme en témoigne son
Oiseau de Feu, 1910 : à partir du ballet composé initialement,
il a créé plusieurs suites de concert, puis en a extrait et retravaillé
certaines parties pour en faire des pièces virtuoses pour violon.
En 1929, il a lui-même enregistré une version pour piano
de cette pièce afin qu’elle puisse être reproduite sur des rouleaux
de papier et utilisée pour des pianos mécaniques.

Le work in progress repose en fin de compte sur un principe
créatif résolument moderne: certaines idées peuvent pour
ainsi dire hanter les compositeurs, elles « mijotent » avant d’être
concrétisées de manières variées dans toute une série d’œuvres.
Cela se manifeste notamment chez Pierre Boulez, György Ligeti
ou Wolfgang Rihm.
Modernité ancienne – Emprunts à la musique folklorique
Depuis des siècles, la musique folklorique est une source
d’inspiration pour les compositeurs. Au XXe siècle, cependant,
l’approche ethnologique et les capacités d’enregistrement
du phonographe ont donné à la musique traditionnelle un
poids nouveau. Les compositeurs découvrent la musique folklorique
comme un matériau authentique, pour ne pas dire nouveau,
pour des compositions modernes.

Béla Bartók est parmi les premiers à collectionner les mélodies
folkloriques en Europe du Sud-Est. Il le fait avec une minutie scientifique,
mais aussi pour en tirer la base de ses propres compositions.
Sándor Veress, qui a immigré en Suisse en 1949 suit ces traces en
menant des enquêtes de terrain intensives et en arrangeant de
nombreuses chansons folkloriques.
Luciano Berio esquisse un voyage musical autour du monde
avec ses Folk Songs, et Steve Reich étudie l’art du tambour
africain au Ghana, une expérience à partir de laquelle émerge
sa pièce culte Drumming. Alb-Chehr de Heinz Holliger
reprend une légende valaisanne avec une
« musique fantasmagorique alpine » pour les Spillit
(ménestrels) du Haut-Valais. Cette musique folklorique
fictive se mêle à des sons expérimentaux et se dissocie
ainsi de façon ironique de la musique folklorique suisse banalisée.

Élitisme sous-jacent – Popularisation et anoblissement
Les compositeurs du XXe e siècle ne se sont pas inspirés
du jazz et de la musique populaire aussi souvent qu’ils
l’ont fait avec des morceaux de l’histoire de la musique
ou du folklore. L’une des principales raisons de cette
réticence réside peut-être dans ces principes structurels
contradictoires : Alors que la musique dite classique
du XXe siècle renonce en grande partie à la tonalité et
aux rythmes réguliers, ceux-ci représentent les pierres
angulaires des musiques populaires ; et tandis que dans
l’avant-garde musicale, surtout après 1945, prévaut une
esthétique de discontinuité linéaire de la mélodie,
la musique populaire s’accroche à ces caractéristiques
de base que sont la mélodie et l’accompagnement.
Néanmoins, il y eut de fréquentes adaptations de
la musique populaire, qui ont souvent donné lieu
à des exemples aussi remarquables que surprenants.
Notamment lorsque Dmitri Chostakovitch orchestre
le tube Tea for Two, lorsque Conlon Nancarrow utilise
des motifs de boogie-woogie ou lorsque Louis Andriessen
et Luciano Berio créent des parodies de chansons
des Beatles.
Sans oublier, dans ce contexte, l’usage de la musique à des
fins médiatiques, notamment pour le cinéma.
L’adaptation du Sacre du printemps d’Igor Stravinsky
ou des Atmosphères de György Ligeti à la bande sonore
de films a par exemple donné lieu à une diffusion et
une popularisation que leur version originale n’aurait
sans doute pas connue.
ARTS VISUELS
L’histoire de l’art est, de par sa nature même, un système complexe
de citations et de réitérations de motifs existants, ainsi que
leur remodelage créatif et leur remise en scène. En fait, l’art
a toujours été reproductible, mais jamais il n’avait été aussi
simple qu’aujourd’hui de reproduire et de retravailler
des incunables de l’histoire de l’art, sans parler de l’environnement
visuel quotidien. Le prologue de l’exposition « RE-SET » se
concentre sur la question de savoir comment l’idée emblématique
du readymade de Marcel Duchamp sert de catalyseur à de nouvelles
œuvres. Le concept du readymade en tant qu’objet de tous les jours
préexistant, préfabriqué, déclaré « sculpture toute faite » par le geste
de sa seule sélection, n’avait été formulé par Duchamp au début
des années 1910 uniquement comme idée conceptuelle existante.
Ce concept a marqué la fin de tous les paramètres traditionnels
de la création artistique valables jusqu’alors : la conception individuelle,
le savoir-faire artisanal, l’unicité et par conséquent l’idée du
chef-d’œuvre, la distinction entre l’original et la copie –
tous ces termes ont été radicalement remis en question.
Dans les années 1960, ces paramètres avaient un caractère
hautement explosif sur le chemin vers l’œuvre ouverte.
De nombreux artistes ont déclaré le principe du readymade
comme catalyseur de leur travail. Ce principe a été réinterprété
à plusieurs reprises, est devenu indépendant et a finalement
été assimilé au terme objet trouvé. La liste des artistes qui s’y réfèrent
jusqu’à nos jours est longue.
La présentation  montre une sélection ciblée.

Au début de l’exposition se trouve la Boîte-en-valise de
Marcel Duchamp,
un musée portatif en format miniature
contenant son œuvre. Cet ouvrage a été reproduit en sept
séries entre 1941 et 1968.  Par un geste simple et ironique,
Pierre Bismuth modifie un code existant dans le Gucci
Traveler’s Folding Item, 2012, bouleversant ainsi notre
perception et notre appréciation esthétique de l’art.

John Baldessari traite de la différence entre la répétition
et le répété dans Repository, 2002. Saâdane Afif utilise l’inclusion
réciproque de différentes sources d’inspiration et de médias comme
catalyseur pour ses projets souvent interdisciplinaires, qui se
caractérisent par de longs processus de conception.

Son travail Fountain–1917 (A collection), 2018, sera présenté
pour la première fois dans son intégralité à Bâle. En plus de l’importante
installation Forest, 2008/2009, de l’artiste galloise Bethan Huws,
un certain nombre de ses œuvres récentes témoignent de l’intense
débat intellectuel avec Marcel Duchamp.
Marcel Duchamp & Jean Tinguely

Tinguely avait pu rencontrer personnellement en 1959 celui
qui était pour lui sa première référence artistique, à l’occasion
de son exposition des Méta-Matics à la galerie parisienne
d’Iris Clert. Ill devait le rencontrer de nouveau an 1960 à New York.
Duchamp qui, des décennies auparavant, avait lui aussi intégré
la mécanique, le jeu et le hasard dans son art, fascinait Tinguely.
La connaissance de son œuvre ainsi que la relation d’amitié
qui s’était nouée se sont révélées très importantes pour le
développement artistique de Tinguely.
Concerts pendant l’exposition au Musée Tinguely:
21 mars 2018, 19h | Uri Caine, Solo on Piano
18 avril 2018, 19h | XASAX Saxophone Quartet, Original & Re-Set
29 avril 2018, 16h30 | Moritz Eggert, Hämmerklavier et al.
Billets de concert:
inclus dans le prix d’entrée du musée, sans réservation préalable
Publications
RE-SET. Rückgriffe und Fortschreibung in der Musik seit 1900
Cette exposition s’accompagne d’une riche publication,
« RE-SET. Rückgriffe und Fortschreibungen in der
Musik seit 1900 » publiée par Simon Obert et Heidy Zimmermann,
 

Etre moderne : le MoMA à Paris

Il ne restent que peu de jours l’ exposition prend fin
le 5 mars 2018
La Fondation Louis Vuitton propose dans l’ensemble des espaces
de l’architecture de Frank Gehry, une exposition exceptionnelle
consacrée à la collection du MoMA présentant plus de deux cents
chefs d’oeuvre et pièces maîtresses du musée new yorkais.

Paul Signac, Opus 217

Cette exposition met en avant le rôle fondateur du musée,
de ses conservateurs et du programme d’expositions qui l’ont
accompagné, dans l’écriture de l’histoire de l’art du XXe et XXIe siècle.
Alors que le MoMA est engagé dans un important projet
d’agrandissement et d’expansion de son bâtiment, il choisit
de s’associer à la Fondation Louis Vuitton pour présenter son
engagement artistique légendaire à Paris et proposer une forme de
manifeste pour continuellement « être moderne ».

Le parcours de l’exposition
L’exposition se déploie sur les quatre niveaux de la Fondation.
Elle s’ouvre par une salle consacrée au « premier MoMA »
et se conclut par une sélection d’acquisitions récentes.
Lors de sa création en 1929, le MoMA d’Alfred H. Barr
apparaît comme le prototype du musée d’art moderne,
celui qui définit le « canon » de la modernité. Ses collections
reflètent alors les différents mouvements artistiques européens –
l’exposition inaugurale du Musée est consacrée à Cézanne,
Gauguin, Seurat, Van Gogh – non sans témoigner d’une ouverture
quasi immédiate envers l’art américain contemporain
(Cf. Maison près de la voie ferrée d’Edward Hopper,
acquise  en 1930), et par la volonté de décloisonner les disciplines.
Edvard Hopper

Au rez-de-bassin, galeries 1 et 2, la première salle réunit
des oeuvres telles que le Baigneur de Cézanne, L’Atelier de
Picasso
, à côté de photographies de Walker Evans, de films
d’Edwin Middleton
… et de pièces mécaniques.

La deuxième salle présente divers courants de la modernité
européenne, tels que le postimpressionnisme (Signac, Opus 217),
le futurisme (Boccioni, États d’âme), les grandes figures
du XXe siècle (Picasso, Jeune Garçon au cheval ;
Picasso

Matisse, Poissons rouges et Palette, Paris, quai Saint-Michel),
le dadaïsme (Picabia, M’Amenez-y), le surréalisme
(De Chirico, Gare Montparnasse
(La Mélancolie du départ) ; Dalí, Persistance de la mémoire ;
Magritte, Le Faux Miroir) et l’abstraction (Mondrian, Composition
en blanc, noir et rouge ; Malevitch, Composition suprématiste :
blanc sur blanc).
Picabia

L’ouverture du musée vers l’Europe centrale apparaît avec la toile
de Klimt, Espoir 2, et les conflits des années 1930 sont évoqués
au travers du triptyque de Max Beckmann, Le Départ.
La pluridisciplinarité des collections s’affirme avec la présentation
de films (Eisenstein, Disney),
Einsentein

de photographies (Lisette Model,
Alfred Stieglitz) et d’œuvres graphiques (Gustav Klutsis).
Dans les années 1939-1960, le passage de témoin de la modernité
s’effectue de l’Europe vers les États-Unis. S’affirment alors les
expressionnistes abstraits tels que Jackson Pollock
(Echo No. 25 ; The She-Wolf), Mark Rothko (No. 10),
Willem de Kooning (Woman I) et Barnett Newman (Onement III).

Au rez-de-chaussée (galerie 4), Wall Drawing #260, 1975,
de Sol LeWitt introduit le visiteur à deux nouvelles esthétiques
nées dans les années 60 : l’art minimal et le Pop art.
On y trouve, d’une part, l’abstraction géométrique et minimale
d’Ellsworth Kelly (Colors for a large wall), de Frank Stella
(The Marriage of Reason and Squalor, II), de Carl Andre
(144 Lead Square), en dialogue avec l’architecture moderne
de Mies van der Rohe. D’autre part, des œuvres pop fondées sur
les principes de série et de répétition, inspirées des cultures
médiatiques et populaires, où l’on retrouve Andy Warhol
(Double Elvis ; les Campbell’s Soup Cans ; Screen Tests),
Roy Lichtenstein (Drowning Girl), ou encore Romare Bearden
(Patchwork Quilt) …
Romare Bearden

La photographie est ici présente à travers Diane Arbus
(Identical Twins) et un ensemble de clichés anonymes.
L’accrochage présente également des objets de design iconiques,
telle la légendaire Fender Stratocaster Electric Guitar.
Au premier étage, les galeries 5 et 6 s’ouvrent aux nouvelles
expressions développées, dès le milieu des années 1960,
autour du corps et de l’identité. Les formes classiques sont revisitées,
ainsi de la peinture (Philip Guston, Christopher Wool…)
et de la sculpture (Joseph Beuys, Cady Noland,
Felix Gonzales-Torres). Les œuvres sont radicalement transformées
par l’apport de l’installation, de l’action, de la performance tandis
que de nouvelles techniques, comme la vidéo (Bruce Nauman)
et la light box (Jeff Wall) reformulent les processus de création.
Un nouveau traitement de l’image apparaît (Barbara Kruger),
ainsi qu’un engagement envers d’autres univers et d’autres
identités (David Hammons, Juan Downey, Lynn Hershman Leeson).
La danse (Yvonne Rainer), la vidéo et la performance
(Laurie Anderson) entrent alors dans l’espace du musée.
Cindy Sherman

Cindy Sherman y est présente avec l’intégralité de la série des
« Film Stills » composée de 70 photographies où s’exprime
l’agencement de ses identités multiples.
Au deuxième étage, galerie 8, Measuring the Universe de
Roman Ondak témoigne d’une nouvelle relation de l’individu
à l’art et au monde. (à laquelle bien sur, j’ai participé)
Roman Ondack

Galeries 9 et 11, l’accrochage propose un ensemble d’œuvres
contemporaines du monde entier dont la plupart ont été acquises
par le MoMA ces deux dernières années. Des artistes issus de
zones géographiques encore peu présentes dans les collections
y trouvent désormais leur place (Iman Issa, Egypte et
Asli Cavusoglu, Turquie).
La peinture (Mark Bradford ; Rirkrit Tiravanija), la sculpture
(Trisha Donnelly ; Cameron Rowland), la photographie
(LaToya Ruby Frazier) répercutent les enjeux formels,
technologiques et identitaires d’aujourd’hui.
L’artiste Lele Saveri aborde quant à lui la question d’appartenance
à une communauté avec son oeuvre The Newsstand.
Initialement présentée dans une station de métro de Brooklyn,
elle contient des centaines de zines, ces publication auto produites
au faible tirage et destinées à un public très limité.
Cette oeuvre peut être considérée comme le pendant des 176 emoji
présentés dans l’exposition utilisés au quotidien sur tous les
téléphones portables.
Mark Bradford

L’architecture est aussi présente à travers les projets pour
Roosevelt Island, New York de Rem Koolhaas.
L’informatique et Internet également avec le Google Maps
Pin de Jens Eilstrup Rasmussen, l’arobase stylisée par
Ray Tomlinson et Videogames de Tomohiro Nishikado et de
Dave Theurer.
Galerie 11, une grande installation vidéo de Ian Cheng
s’invente à l’infini grâce à un programme informatique autogénéré.
Galerie 10, l’exposition se clôt sur une œuvre sonore de
Janet Cardiff, Forty-Part Motet (2001),
dont l’installation
in situ a été pensée en relation directe avec l’architecture
de Frank Gehry.
Ici c’est l’émotion pure :
Un motet à 40 voix dans une interprétation spatialisée
de Spam in Alium Nunquam Habui, (à écouter)
composition du XVIe s de Thomas Tallis célèbre
pour ses polyphonies.
Chaque Haut-parleur diffuse l’une des 40 voix pour
lesquelles la partition fût écrite. Une expérience
émouvante qui invite les visiteurs à se se déplacer
au milieu des « chanteurs »

 

Dada Africa, sources et influences extra-occidentales

Exposition organisée à Paris par le Museum Rietberg Zurich
et la Berlinische Galerie Berlin, en collaboration avec
les musées d’Orsay et de l’Orangerie.
Dada, mouvement artistique foisonnant et subversif, naît à
Zurich pendant la Guerre de 14-18 et se déploie ensuite à travers
plusieurs foyers, Berlin, Paris, New York…
Par leurs œuvres nouvelles – poésie sonore, danse, collages,
performance –, les artistes dadaïstes rejettent les valeurs
traditionnelles de la civilisation, tout en s’appropriant les formes
culturelles et artistiques de cultures extra-occidentales, l’Afrique,
l’Océanie, l’Amérique.

Le Musée de l’Orangerie propose une exposition sur ces
échanges en confrontant œuvres africaines, amérindiennes
et asiatiques et celles, dadaïstes, de Hanna Höch, de Jean Arp,
de Sophie Taeuber-Arp, de Marcel Janco, de Hugo Ball, de
Tristan Tzara, de Raoul Haussmann, de Man Ray, de Picabia….
Ainsi sont évoquées les soirées Dada, avec plusieurs archives,
film de danse et documents sonores, musicaux, mais aussi la
diversité, l’inventivité et la radicalité des productions Dada –
textiles, graphisme, affiches, assemblages, reliefs en bois,

poupées et marionnettes – face à la beauté étrange et la rareté
d’œuvres extra-occidentales, statue africaine Hemba, masque
africain de Makondé, masque Hannya du Japon, proue
de pirogue de guerre maori…

Le propos a toute sa place au musée de l’Orangerie,
berceau de la collection Jean Walter – Paul Guillaume.
Celui-ci, grand marchand d’art africain, a joué un rôle
de premier plan dans cette confrontation qui s’opère sur
fond d’interrogations sur l’hybride, le genre, la posture coloniale.
En contrepoint de l’exposition sont présentées dans le musée
des œuvres de deux artistes contemporains :

– deux photographies de l’artiste Athi-Patra Ruga issues
d’une performance et d’une réflexion sur l’identité…
A Vigil for Mayibuye (from the Exile series), 1915 et
The Future White Woman of Azania, 2012
– un ensemble d’œuvres (tapisseries, photographie et dessins)
d’Otobong Nkanga dont deux tapisseries In pursuit of Bling,
2014.
Athi-Patra Ruga réside et travaille à Johannesburg.
Explorant les frontières entre la mode, la performance
et l’art contemporain, Athi-Patra Ruga expose et subvertit
le corps confronté aux structures, aux idéologies et à la
politique. Débordant de références multiculturelles éclectiques,
d’une sensualité charnelle sous-tendue d’humour, ses
performances, vidéos, costumes et images photographiques
créent un monde où l’identité culturelle n’est plus déterminée
par l’origine géographique, l’ascendance ou l’aliénation
biologique, mais bien plus par une construction hybride.
Otobong Nkanga, artiste formée au Nigeria et à Paris,
vit et travaille à Anvers. Les dessins, installations, photographies,
performances et sculptures d‘Otobong Nkanga interrogent
de différentes manières la notion de territoire et la valeur
accordée aux ressources naturelles.
Dans plusieurs de ses travaux Otobong Nkanga réfléchit
de manière métonymique les différents usages et valeurs
culturelles connectés aux ressources naturelles, explorant
ainsi comment sens et fonction sont relatifs au sein de cultures,
et révélant les différents rôles et histoires de ces matières,
tout particulièrement dans le contexte de sa propre vie et
de ses souvenirs.
Cette présentation a été rendue possible grâce au soutien
de Fabienne Leclerc / Galerie In Situ, Paris.

Commissariat général
Ralf Burmeister, directeur des archives d’artistes
à la Berlinische Galerie de Berlin

Michaela Oberhofer, conservateur des Arts d’Afrique
et d’Océanie au Museum Rietberg de Zurich

Esther Tisa Francini, directrice des archives écrites
et des recherches de provenance au Museum Rietberg de Zurich

Commissariat pour l’étape parisienne
Cécile Debray, conservatrice en chef du patrimoine, directrice
du musée de l’Orangerie
Cécile Girardeau, conservateur au musée de l’Orangerie
Assistées de Sylphide de Daranyi, chargée d’études
documentaires, et Valérie Loth, chargée de recherches,
au musée de l’Orangerie
Se termine le 19 février 2018

Basel Short Stories D’Érasme à Iris von Roten

Jusqu’au 21 mai 2018, au Kunstmuseum Basel | Neubau

Commissaire : Josef Helfenstein
Une nouvelle manière de visiter le Kunstmuseum de Basel,
sans se préoccuper de l’histoire de l’art,
en visite libre le premier dimanche du mois.

Portraits de diverses familles bâloises crédit photo Julian Salinas avec le Directeur du Kunstmuseum Josef Helfenstein

L’exposition Basel Short Stories est consacrée à l’abondante
collection du Kunstmuseum Basel célèbre dans le monde
entier et souhaite en présenter les aspects méconnus sous
un nouveau jour. Des épisodes de l’histoire de Bâle –
certains célèbres, d’autres tombés dans l’oubli, des événements
quelconques ou entrés dans l’histoire, parfois insolites –
sont réunis dans une présentation kaléidoscopique et
mis en lumière grâce aux collections du Kunstmuseum.


Les Basel Short Stories présentent sous un angle nouveau
le potentiel considérable de la collection publique bâloise
aux visiteurs à travers un dialogue varié entre des pièces
oubliées ou rarement exposées et des oeuvres iconiques
de la collection. L’exposition se veut le reflet de chacune
des sections de la collection, des maîtres anciens jusqu’à l’art
contemporain. Elle apporte un nouvel éclairage à l’humaniste
Érasme de Rotterdam, au chef-d’oeuvre Le Christ mort
au tombeau de Hans Holbein le Jeune,

Böcklin, Holbein, Ray

à la dessinatrice et naturaliste Maria Sibylla Merian, à l’historien
de l’art
Jacob Burckhardt, au philosophe
Friedrich Nietzsche
,
mais aussi au congrès de Bâle de 1912, aux patineurs
artistiques Frick et Frack, à l’inventeur du LSD
Albert Hofmann
et à la militante pour les droits des
femmes, Iris von Roten.

Iris von Roten et Miggeli Aebersold 1959

En racontant une histoire, chacune des salles se joint
au choeur des voix de l’exposition.
Le musée présente cette multiplicité d’acteurs, de voix
et de situations comme un ensemble complexe, instable
et en perpétuelle évolution.
Dans Basel Short Stories, l’histoire de l’art soumise
aux canons artistiques est reléguée au second plan au profit
d’une mise en regard qui associe librement oeuvres
d’art et documents
. Celle-ci repose sur l’abondante histoire
des idées et du quotidien de Bâle impliquant des personnalités
liées à la ville.

Maria Sybilla Merian

Neuf salles d’exposition proposent de retracer de courtes
histoires visuelles à travers des oeuvres d’art, des objets et
des documents conservés dans les collections du
Kunstmuseum et de la Emanuel Hoffmann-Stiftung,
et au sein de collections bâloises particulières et publiques.
Plusieurs salles ont été conçues et aménagées en étroite
collaboration avec les artistes Silvia Bächli, Pipilotti Rist
et Not Vital, dont les oeuvres sont également présentes dans
la collection publique.


Plusieurs événements seront organisés autour de l’exposition
Basel Short Stories, à l’instar des soirées transdisciplinaires
« Criss Cross » lors desquelles plusieurs intervenants
proposeront d’explorer certains des thèmes abordés dans
l’exposition sous différents angles. Leur réflexion entrera en
résonance avec des débats de société actuels et convoquera
d’autres disciplines telles que l’art, la science et la culture
populaire.

Johannes Grützke : Böcklin, Bachofen, Burckhard et Nietzsche sur le pont (mittleren) du Rhin

Ces soirées seront consacrées à diverses
thématiques parmi lesquelles les substances psychotropes,
les questions liées à l’écologie, les processus de paix, les formes
de féminisme et l’intrication entre sport et industrie du spectacle.
Par ailleurs, des coopérations telles que « Looping Journey »,
projet sous la direction de Gare du Nord lors duquel des
chorales d’amateurs proposeront une mise en musique
expérimentale de l’exposition, et « Kultur Stadt Plan »,
projet basé sur les Basel Short Stories (conçu par
Franziska Schürch et Isabel Koellreuter, historiennes de
la culture), viendront littéralement relier l’exposition à la ville.


L’exposition Basel Short Stories propose à chacun – visiteur
assidu ou occasionnel – de (re)découvrir la collection et de porter
un regard neuf sur sa genèse et ses trésors insoupçonnés.
Grâce à son aspect transdisciplinaire – art, science, culture
quotidienne et culture populaire –, elle est accessible à
un grand nombre de visiteurs.

Dans le cadre de l’exposition paraît une abondante publication
aux éditions Christoph Merian Verlag avec des reproductions,
citations, extraits de textes historiques et écrits de spécialistes
de différents domaines.
Parmi les contributions, citons entre autres celles de Andreas Beyer,
Andrea Bollinger, Bodo Brinkmann, Maike Christadler, Gabriel Dette,
Patrick Düblin, Søren Grammel, Anita Haldemann, Josef Helfenstein,
Michael Kessler, Andrea Maihofer, Ariane Mensger, Charles Ray,
Sabine Söll-Tauchert, Monica Stucky, Hortensia von Roten,
Regina Wecker et Maja Wismer.

Nill-Gruppe 1888 et Wolfgang Tillmanns

Le catalogue en allemand bénéficie du soutien de :
Christoph Merian Stiftung Stiftung für das
Kunstmuseum Basel

Horaires
Lu fermé
Ma–Me 10.00–18.00
Je 10.00–20.00
Ve–Di 10.00–18.00
ENTRÉE LIBRE
Entrée libre dans la collection et les expositions temporaires :
les mardi, mercredi, vendredi et samedi de 17h à 18h,
ainsi que le premier dimanche de chaque mois.
L’entrée libre n’est pas valable pour les
grandes expositions temporaires
passmusées
Depuis la gare SBB tram n° 2  ou 1 arrêt Kunstmuseum