Saba Niknam

Nom : Niknam
Prénom : Saba
Profession : artiste polyvatente
Spécialité : croyances, mythologies et rituels de différents peuples à travers le monde
Signe particulier : pseudo – Huginn Muninn, noms des corbeaux de Odin
dieu dans la mythologie germanique et scandinave

                               vue de l’exposition à la galerie Cahn à Basel

L'exposition à Basel, à la galerie Cahn est visible jusqu'au 19 novembre 2023


Galerie Cahn comtempory
19 Steinentorstrasse
Basel

Ouvert du jeudi au dimanche
13 h à 19 h
Biographie

Saba Niknam, née en 1988 à Téhéran, Iran, est une artiste accomplie et polyvalente, dont la passion pour la créativité l’a emmenée dans un voyage remarquable. Elle est diplômée de l’estimée Haute École des Arts du Rhin à Strasbourg, témoignant de sa dévotion et de son talent artistique. Les poursuites artistiques de Saba sont profondément influencées par les cultures diverses, l’art populaire, ainsi que les croyances, mythologies et rituels de différents peuples à travers le monde. Avec modestie, elle aborde son art avec une approche ethnologique, cherchant à explorer et à célébrer la riche diversité culturelle de notre planète.

                                              Basel
En 2023, les œuvres d’art de Saba Niknam ont été reconnues et acclamées en étant intégrées dans les collections de deux institutions prestigieuses : le Musée du quai Branly à Paris et le Fonds régional d’art contemporain d’Alsace (FRAC Alsace). De tels accomplissements sont un témoignage de sa vision artistique et de son talent.

                                    Basel avec Jean-David Cahn
En 2023, elle a participé à l’exposition « Dévoiler » de la Galerie Cahn de Basel,
sous l’autorité de Pierre-Jean Sugier, commissaire et galeriste, en compagnie de l’artiste photographe Jean-Christophe Ballot.

En 2022, Saba s’est lancée dans une collaboration captivante avec le directeur artistique Hamid Rahmanian. Ensemble, ils ont créé un spectacle envoûtant de marionnettes d’ombre intitulé “Chant du Nord”, un spectacle artistique qui a été présenté en première au vénérable Musée du quai Branly à Paris. La première du spectacle a suscité beaucoup d’attention et a davantage consolidé la position de Saba Niknam en tant qu’artiste éminente et visionnaire.

Reconnaissant la valeur de la croissance continue, en 2020, Saba a enrichi davantage son expertise artistique en se spécialisant dans les miniatures persanes à la prestigieuse Prince’s Foundation School of Traditional Arts de Londres. Cette entreprise lui a permis d’approfondir sa compréhension et sa maîtrise de cette forme d’art unique, cherchant humblement à perfectionner ses compétences.

Les accomplissements créatifs de Saba Niknam ont été reconnus à travers des subventions et des expositions prestigieuses. En mars 2019, elle a reçu une subvention de création individuelle de la DRAC Grand-Est pour son projet exceptionnel “Mami Wata”, une exploration captivante des créations mythiques d’eau. La même année, elle a participé à la prestigieuse exposition “GALERISTES” avec Club 7.5 au Carreau du Temple à Paris, suivie d’une remarquable exposition de groupe à la Galerie Marek Kralewski à Freiburg, en Allemagne. Ces opportunités lui ont permis de partager sa voix artistique avec un public diversifié.

Animée par une profonde curiosité pour les cultures diverses, Saba a participé en 2015 au prestigieux programme de résidence croisée “Alsace-Québec, ville d’Alma”. Au cours de cette expérience immersive, elle a plongé dans les mythes des Innu, un peuple autochtone, exprimant ses découvertes profondes à travers des dessins captivants et des objets d’art. Son travail de cette période a été exposé de manière remarquable au FRAC Alsace dans l’exposition “Panache” de février à mai 2017. (2019)

              Saba Niknam, Nommo le dieu poisson, 2019

En 2015, Saba Niknam a organisé sa première exposition solo, intitulée “Le Nom Secret du Soleil”, à la prestigieuse Galerie Jean-François Kaiser à Strasbourg, une étape importante dans son parcours artistique.

Tout au long de sa carrière, l’engagement de Saba envers la diversité culturelle, l’exploration de différentes mythologies et son dévouement à la collaboration artistique restent au cœur de son travail. Avec un cœur humble et ouvert, elle s’efforce d’engager le public à travers ses créations captivantes et significatives, laissant une impression indélébile sur le monde de l’art contemporain. À chaque tissage habile de ses œuvres, elle contribue à l’éclatant tapis de l’héritage culturel partagé de l’humanité.

Voyages à travers les Coiffes

Plusieurs de mes expositions se nourrissent des mythes et des symboles, et je collectionne de nombreux vêtements ethniques. Les vêtements et coiffes sont une grande source d’inspiration dans mes dessins je crois au fait que les vêtements ethniques ne sont pas seulement un habit pour le corps mais se lisent, tel un livre qui, à travers les broderies, symboles, formes et couleurs, racontent l’histoire et les croyances d’un peuple.

              exposition Basel Galerie Cahn 2023
Dans ce travail artistique, je mélange les habits ethniques des différentes cultures et dessine des coiffes inspirées de véritables coiffes folkloriques, dans un dessin à la mise en scène à la fois théâtralisée et mystique. J’aime raconter des histoires, et l’art en tant que vecteur de narration me fascine.
Ce nouveau projet “Voyages à travers les Coiffes” s’inscrit donc dans la continuité de cette démarche d’exploration des symboles et de narration. Il s’agit d’un projet photographique mettant en scène les coiffes que je fabrique en m’inspirant des traditionnelles coiffes d’Asie.


Ces coiffes que je crée respectent l’authenticité des codes traditionnels, à laquelle j’ajoute une touche qui m’est personnelle. En portant des costumes ethniques, je me mets face à l’objectif et crée une scène théâtrale pour raconter l’origine mythique de la coiffe.


Chacune d’entre elles font l’objet d’une recherche ethnologique afin de révéler le sens derrière la forme ; ces coiffes sont toutes riches de symboles car elles couvrent la tête, considérée comme la partie la plus importante du corps et symbole d’intelligence. Ces objets donnent une valeur importante à la tête qui la porte.


Dans cette série de photographies, j’essaie de présenter ces nouvelles formes de coiffes ethniques et d’initier un voyage à travers l’habit, comme l’a fait Léon Bakst, grand artiste peintre, qui fut également costumier et décorateur pour les Ballets russes.

Saba Niknam 2020

 
Citation du Président de l’Académie d’Alsace des sciences, lettres et arts

extrait :
…. silhouette gracieuse dans le monde de l’art, discrète et élégante, Saba cultive une vertu bienfaisante : elle est très gaie !
Bernard Reumaux, Editeur

Son site

Vous pouvez la retrouver sur son site ici

Matisse, Derain et leurs amis, L’avant-garde parisienne des années 1904–1908

Au Kunstmuseum Basel | Neubau, jusqu'au 21.1.2024,
Commissaires : Arthur Fink, Claudine Grammont, Josef Helfenstein
Le Fauvisme

Le Kunstmuseum Basel | Neubau consacre sa grande exposition temporaire Matisse, Derain et leurs amis au premier courant d’avant-garde du XXe siècle : le fauvisme. À travers quelque 160 oeuvres d’exception, dont plusieurs visibles pour la première fois en Suisse, elle met l’accent sur l’expérimentation de la couleur à laquelle se sont livrés Henri Matisse, André Derain, Georges Braque, Maurice de Vlaminck et d’autres artistes dans les années 1904 à 1908. Elle met en lumière le rôle des critiques et du marché de l’art lors de l’apparition et de l’affirmation de ce courant artistique auquel se rattache directement le cubisme.

Les Fauves

Le fauvisme a marqué les débats picturaux de la modernité et au-delà.
On doit le terme « fauves » au critique d’art Louis Vauxcelles lors de sa visite au Salon d’Automne de 1905. Il pointa l’emploi expressionniste de la couleur et les associations chromatiques inhabituelles qui enfreignaient de manière révolutionnaire les conventions picturales en usage. Les tableaux aux couleurs crues et choquants pour le public de l’époque présentaient en outre des motifs se référant à la peinture naïve française, ainsi que des emprunts formels à l’art non occidental et à des traditions visuelles du Moyen Âge. La qualification de
« fauves » symbolise le discrédit jeté par la haute bourgeoisie parisienne, aux goûts culturels conservateurs, sur la peinture progressiste en général. Le groupe informel d’artistes autour de Matisse et Derain s’approprie immédiatement cette désignation méprisante et tire profit de l’effet de scandale.

L’exposition

L’exposition Matisse, Derain et leurs amis met en évidence la manière dont le fauvisme s’affirme au sein d’un marché de l’art alors très instable. Les peintres ne disposent d’aucun programme esthétique précis défini par des écrits ou des manifestes ; en outre, ils appartiennent à des milieux sociaux et artistiques hétérogènes. Ils partagent toutefois le même intérêt pour la peinture postimpressionniste et néo-impressionniste de Georges Seurat, Vincent van Gogh, Paul Cezanne et Paul Gauguin.

Des couleurs pures, non mélangées

À l’été 1905, Matisse et Derain séjournent ensemble à Collioure, un village de pêcheurs dans le Sud de la France. Ils y développent les stratégies picturales qui aboutiront à la qualification de fauvisme : le refus de restituer à l’identique les couleurs ainsi que le renoncement au clair-obscur. Ils accordent une place centrale à la teneur émotionnelle du sujet qu’ils s’attachent à rendre à travers des couleurs pures, non mélangées.

                                       Derain à Collioure

Les fauves rompent avec les principes de composition traditionnels. Leurs tableaux se caractérisent souvent par l’absence d’un centre bien défini et d’un ordonnancement avec un premier plan, un milieu et un arrière-plan. Ils ne présentent ni fond, ni dessin préparatoire et, pour la première fois dans l’histoire picturale, la peinture est un matériau à part entière : son processus d’application est perceptible, tandis que les coups de pinceau possèdent une qualité haptique. Par ailleurs, les artistes font preuve d’une grande diversité thématique : rues et ports, portraits intimes de famille, scènes de la vie nocturne dissolue, culture de consommation.

                  Matisse Intérieur à Collioure

Après le scandale du Salon d’Automne de 1905, lors duquel les jeunes peintres furent qualifiés non sans retentissement de « bêtes sauvages », des artistes du Havre, en particulier Raoul Dufy, Georges Braque et Othon Friesz, se joignent à eux. Ils élaborent leur style pictural dans une approche critique de l’impressionnisme et ne cessent de se rendre sur les lieux représentés par la génération de peintres précédente, notamment la Normandie ou encore L’Estaque et La Ciotat, des villages du Midi. Pour ce faire, ils disposent des infrastructures touristiques modernes et du réseau ferroviaire en pleine extension.

                                                        Raoul Dufy

Dans le contexte du fauvisme

Le terme « fauves » revêt une connotation virile suggérant la non-inclusion des artistes femmes. L’exposition Matisse, Derain et leurs amis s’attache à rendre visible ces femmes qui ont joué un rôle primordial, mais rarement mis en lumière. Parmi celles-ci, Amélie Parayre-Matisse qui, grâce à ses dessins textiles, fournit une assise financière à la production artistique de son mari, ainsi que la marchande d’art Berthe Weill qui apporte aux fauves un soutien considérable à leurs débuts et qui organise une importante exposition peu après le scandale du Salon d’octobre 1905. En outre, Berthe Weill fut l’une des rares à soutenir les artistes femmes et à exposer très tôt des oeuvres d’Émilie Charmy et de Marie Laurencin,

toutes deux pouvant être également associées au fauvisme. Le Kunstmuseum Basel présente un portrait d’Alice Derain, épouse d’André Derain, réalisé par Marie Laurencin, surnommée aussi « la biche parmi les fauves » ou « la fauvette ». Camarade de Georges Braque et compagne de Guillaume Apollinaire, Marie Laurencin appartient au cercle des artistes d’avant-garde mais apparaît en retrait de ce groupe très masculin.

               Henri Rousseau Marie Laurencin et guillaume Appolinaire
               La muse inspirant le poète 1909

De plus, l’exposition présente le fauvisme dans le contexte de l’époque : les tableaux reflètent des phénomènes propres à la société de consommation, tandis que certains artistes également caricaturistes s’intéressaient à la publicité naissante, aux industries du loisir et du tourisme alors en rapide expansion. D’anciennes photographies représentant des rues apportent des informations sur la vie quotidienne citadine et la mode de la Belle Époque. En collaboration avec l’historienne parisienne Gabrielle Houbre, le Kunstmuseum Basel présente des sources historiques consacrées à la réalité sociale des prostitué.e.s qui posaient comme modèles pour les peintres fauves.

 

Des prêts prestigieux et des oeuvres majeures

Matisse, Derain et leurs amis présente quelque 160 oeuvres de Georges Braque, Charles Camoin, Émilie Charmy, Sonia et Robert Delaunay, André Derain, Kees van Dongen, Raoul Dufy, Othon Friesz, Marie Laurencin, Henri Charles Manguin, Albert Marquet, Henri Matisse, Jean Puy, Maurice de Vlaminck et d’autres artistes proches des fauves provenant de collections internationales publiques et privées, parmi lesquelles le Centre Pompidou de Paris, le Museum of Modern Art et le Metropolitan Museum de New York, le Musée Matisse de Nice, la National Gallery of Art de Washington, le Statens Museum for Kunst de Copenhague, la Staatsgalerie Stuttgart, la Tate Modern de Londres et le Kunsthaus Zürich.

       
L’exposition présente plusieurs oeuvres majeures d’Henri Matisse, dont Luxe, Calme et Volupté (1904), La Gitane (1905), Le Tapis Rouge et La Sieste (toutes deux de 1906). L’important ensemble sculptural exécuté à ses débuts, provenant du Musée Matisse de Nice, constitue également un temps fort de l’exposition. Dans Notes d’un peintre (1908), l’une des sources majeures sur le fauvisme dans le champ de la théorie de l’art, Matisse écrit que la représentation de la figure a toujours été au coeur de ses préoccupations artistiques.

L’exposition réunit également des tableaux d’André Derain, dont la remarquable série des Peintures de Londres ainsi que le monumental La Danse (tous de 1906) considéré comme l’oeuvre emblématique de ses débuts. Nombre des oeuvres visibles dans l’exposition n’ont pas été présentées au public depuis plusieurs décennies.

Publication

Une publication richement illustrée avec des contributions de Elena Degen, Arthur Fink, Claudine Grammont, Josef Helfenstein, Gabrielle Houbre, Béatrice Joyeux-Prunel, Peter Kropmanns, Maureen Murphy et Pascal Rousseau paraît dans le cadre de l’exposition. (Anglais ou Allemand)

Informations pratiques

Kunstmuseum Basel
St. Alban-Graben 8
Case postale, CH-4010 Basel
T +41 61 206 62 62
kunstmuseumbasel.ch

Vous pouvez visiter la collection gratuitement aux horaires suivants :
mar, jeu, ven : 17h00 – 18h00*
mercredi : 17h00 – 20h00 (Kunstmuseum Basel | Présent uniquement ouvert jusqu’à 18h00)
Premier dimanche du mois

*Jours fériés exclus

 

BÂTIMENT PRINCIPAL ET BÂTIMENT NOUVEAU

Fermé le lundi
Mar 10h00 – 18h00
Mercredi 10h00 – 20h00
Jeu-dim 10h-18h

 

 Robert Gober et le motif du trou d’écoulement

A la Bourse de Commerce

L’œuvre de Robert Gober décrit des relations complexes entre intérieur et extérieur, caché et révélé. Les corps masculins sont présentés comme des ready-mades modifiés, tronqués, mutants et hybrides.   

Waterfall est une installation qui s’aborde à travers une simple veste, une pièce de costume masculin présentant son dos au regardeur. Elle est placée contre un mur ; de son col, dépasse un liseré blanc de chemise. Dans la partie supérieure du dos se découpe une petite ouverture carrée. Le visiteur est porté à regarder par cette ouverture : ce qu’il voit alors n’est pas, comme on pourrait s’y attendre, l’intérieur d’un corps, mais une paroi rocailleuse, mêlée de branchages et ruisselante d’eaux vives. En combinant la banalité sévère d’un vêtement urbain à une scène agreste, deux éléments du réel ordinaire appartenant à deux modes d’existence différents, Waterfall parvient à synthétiser, plus encore qu’un récit onirique dans la veine surréaliste, une mise en abîme qui renverse l’ordre établi et interchange les limites de l’intérieur et de l’extérieur. Waterfall renvoie aussi à la dernière œuvre de Marcel Duchamp, Étant donnés : 1° la chute d’eau 2° le gaz d’éclairage… (1946-1968), une installation où cohabitent le corps, la pulsion scopique du regardeur et le diorama de cascade et de verdure. Waterfall poursuit l’investigation de Gober sur la perception trouble et les aspects flottants du corps et de l’identité.

Door with Lightbulb 

L’installation Door with Lightbulb de Robert Gober immerge le spectateur dans une histoire silencieuse. Au cœur d’un espace clos et obscur, une porte apparaît encadrée de piles de journaux et aux prises avec deux sources de lumière. Alors qu’une ampoule rouge luit de façon sinistre et alarmante à son sommet, un rai de lumière brillante filtre sous elle. Attaché à la matérialité de l’objet, Gober confectionne à la main tous les éléments de cette installation, comme les journaux dont il a lui-même écrit chaque article.

Opérant une plongée dans un lieu anonyme et inquiétant, Door with Lightbulb exprime pleinement un mélange entre familiarité et étrangeté bien spécifique à l’œuvre de Robert Gober. La porte est un élément récurrent au sein de son œuvre ambiguë, apparaissant dans des environnements éclairés avec soin.

HELP ME 2020-2021

Help me de Robert Gober se compose d’un cadre de fenêtre et d’un ensemble d’objets quotidiens : des rideaux, un pot de graisse, un crayon, tous réalisés à la main par l’artiste. Si l’intérieur est visible, l’ouverture ne donne accès qu’au mur d’accroche, créant ainsi une sensation d’étouffement. La beauté calme du vent s’engouffrant dans les rideaux, le caractère domestique de l’assemblage qui donne l’impression de se retrouver face à un rebord de fenêtre d’une ferme américaine comme le suggère le pot, renforce paradoxalement l’aspect énigmatique, sinon angoissant, sensation réhaussée par le titre
(« Sauvez moi »).

Nombre d’œuvres de Robert Gober font état d’une tension entre l’intérieur et l’extérieur – l’artiste a souvent recours à l’artifice visuel des barreaux – laissant le sentiment que certaines choses restent enfouies, sous le poids des contraintes sociales, de la honte, des injonctions. Help Me, tout en laissant affleurer des questions existentielles et biographiques, arpente aussi l’histoire de l’art : le cadre de la fenêtre agit tout autant comme celui d’un tableau, interrogeant le caractère illusionniste de l’image artistique.

Au Schaulager

Sans titre 1995-1997

Cette œuvre majeure consacrée à la création de répliques de l’environnement ménager, tels que des lavabos, des cheminées, des écoulements ou des reproductions de parties du corps, ainsi que des espaces connotés par une institution ou par la religion, se voit une nouvelle fois présentée au public, dans une collaboration étroite avec l’artiste.

Le motif du trou d’écoulement, auquel il se confronte encore une fois ici, apparaît dès ses premières œuvres : à partir de 1989, Gober installe une série de simples trous d’écoulement (Drains), qu’il réalise un par un et fait mouler directement dans les murs des salles d’exposition. Le trou d’écoulement illustre la frontière entre la lumière et l’obscurité, entre ce qui est visible en surface et ce qui est souterrain, entre l’intérieur et l’extérieur.

Son installation est à lire comme un symbole de transition, elle présente des lieux qui sont invisible en eux-mêmes. Les catégories explicites du dedans et du dehors, du dessus et du dessous, ces éléments qui font notre orientation dans l’espace, disparaissent. En lieu et place, des zones inconnues apparaissent aux délimitations autres et qui ouvrent sur un domaine dont il faut faire l’expérience physique. En même temps, observée avec recul, la sculpture domine l’espace et vacille sans se fixer entre un plateau de tournage et la scène d’un crime.


Split Walls with Drains ne fait pas seulement figure d’apothéose de l’œuvre sculpturale de Gober en raison de ses exceptionnelle qualités plastiques – considérant en particulier les éviers, trous d’écoulement et urinoirs réalisés à la main –, l’œuvre occupe aussi une place à part puisqu’elle fut réalisée pour l’espace spécifique du MGK, sous et au travers duquel coule aussi d’ailleurs un ruisseau. Elle demeure ainsi enracinée dans le bâtiment de manière permanente.

Biographie
 

AMÉRICAIN, NÉ EN 1954, auteur d’une œuvre autobiographique dans laquelle se côtoient lits d’enfants, membres humains et installations à grande échelle, Robert Gober rattache ses souvenirs d’enfance à des objets de prime abord anodins mais à l’apparence troublante. En donnant une forme aux images évocatrices qui hantent son esprit, il livre un œuvre protéiforme qui questionne la sexualité, la religion, les relations humaines et la nature.

L’évocation du souvenir est indissociable chez Robert Gober d’une démarche artisanale. Ses œuvres naissent d’un travail manuel méticuleux qui implique une grande diversité de matériaux tels que cire, plâtre, papier journal, et procédés techniques. Sa grande maîtrise sculpturale lui permet d’exprimer une forme d’aliénation de l’objet au travers d’un réalisme déconcertant.

Les œuvres de Robert Gober, conservées au sein de la Collection Pinault, ont été exposées lors de l’exposition « Sequence 1 » (2007) à Palazzo Grassi, et les expositions « Mapping the Studio » (2009-2011) et « Dancing with Myself » (2018) à Punta della Dogana.

Informations pratiques

A la Bourse de Commerce

2 rue de Viarmes, 75001 Paris

Voir le plan

Ouverture

Du lundi au dimanche de 11h à 19h
Fermeture le mardi et le 1er mai.
Nocturne le vendredi jusqu’à 21h.
Le premier samedi du mois, nocturne gratuite de 17h à 21h.

Au Schaulager Basel
HORAIRES D’OUVERTURES
 

Mardi-dimanche 10h-18h
Jeudi jusqu’à 20h
Fermé le lundi
Ouvert le 1er août

OUT OF THE BOX

Schaulager est fier de présenter cette année une grande exposition collective et a de bonnes raisons de se réjouir : Schaulager fête ses 20 ans ! La plupart des œuvres exposées ont été acquises ces dernières années pour la collection de la Fondation Emanuel Hoffmann. L'exposition se concentre sur les médias temporels.L’exposition a été conçue par Heidi Naef, Senior Curator, en collaboration avec l’équipe de recherche du Schaulager. Le livre d’artiste consacré à Dieter Roth a été développé et réalisé par le Schaulager, le concept visuel a été conçu par Peter Fischli. Se termine le 19 November 2023

20 ans

2023 est pour le Schaulager une année exceptionnelle : il y a 20 ans, le bâtiment inaugurait un concept innovant dans une institution unique en son genre. Avec OUT OF THE BOX, le Schaulager présente désormais une importante exposition de groupe qui réunit les oeuvres de quelque 25 artistes, dont
David Claerbout, Tacita Dean, Thomas Demand, Gina Fischli, Peter Fischli, Katharina Fritsch, Robert Gober, Rodney Graham, Gary Hill, Martin Honert, Klara Lidén, Dieter Roth, Thomas Ruff, Anri Sala, Jean- Frédéric Schnyder, Dayanita Singh, Monika Sosnowska, Jane & Louise Wilson et autres.
À cette occasion, des oeuvres médiatiques basées sur le temps sont mises en avant ; elles seront visibles dans des espaces de projection dédiés, répartis à travers l’exposition.

OUT OF THE BOX

Le titre de l’exposition correspond au programme du Schaulager depuis 20 ans. En effet, celui-ci a été fondé en 2003 dans l’idée d’associer stockage et visibilité de l’art contemporain : les oeuvres de la Fondation Emanuel Hoffmann sont conservées telles quelles, sans boîte ni caisse, et disposées au Schaulager, lorsqu’elles ne sont pas présentées dans des expositions au Kunstmuseum
Basel ou des musées du monde entier. Ce nouveau type de bâtiment a été développé et réalisé à l’époque dans une collaboration de la Fondation Laurenz avec le bureau d’architectes de renommée internationale
Herzog & de Meuron. Aujourd’hui, le Schaulager a non seulement inspiré de nombreuses autres institutions avec cette idée visionnaire, mais il s’est fait aussi une place solide au niveau international en tant qu’institution de recherche, lieu de dépôt et d’exposition. Le titre de l’exposition OUT OF THE BOX résume donc parfaitement la conception et l’idée d’origine du Schaulager, toutes deux aussi actuelles aujourd’hui qu’il y a 20 ans.

                          Katharina Fritsch, Rattenkönig

OUT OF THE BOX renvoie cependant aussi aux conditions, en constante évolution, de l’art contemporain. « Box » est ici synonyme d’« espace » et pose une notion fondamentale pour la démarche des artistes contemporaines et contemporains. Concernant les oeuvres médiatiques basées sur le temps, l’espace dans lequel elles sont présentées est un élément essentiel, auquel les artistes pensent déjà pendant la genèse de l’oeuvre : sans espace, une oeuvre ne peut pas être montrée ; l’espace marque l’oeuvre de son empreinte, même si ce que les images animées donnent à voir est en soi immatériel et ne prend place que sous forme de fichier sur un support de données. L’espace est inhérent à l’oeuvre, chaque fois que celle-ci est présentée, il est soigneusement défini et ajusté aux circonstances et aux spécifications techniques.

                                          Gary Hill Circular Breathing 1994
Ces espaces rigoureusement adaptés sont par conséquent individuels, un peu comme un vêtement confectionné sur mesure. L’architecture de l’exposition OUT OF THE BOX se compose donc de contenants plus ou moins grands placés dans l’espace. D’autres places et passages s’ouvrent entre les volumes, et
même l’architecture visible du Schaulager – lui-même une boîte géante – est intégrée dans ce paysage varié de formes et d’axes visuels.

                          Robert Gober, Untitled, 1995–1997

L’accent de cette vaste présentation est mis sur des oeuvres médiatiques grand format basées sur le temps et autres dernières acquisitions de la collection de la Fondation Emanuel Hoffmann, dont certaines sont montrées au public pour la première fois dans le contexte institutionnel d’une exposition. Par conséquent,
une multitude d’oeuvres vidéo ou cinématographiques, sculptures, peintures, dessins, et photos s’étend sur les deux grands niveaux d’exposition du Schaulager.

Les oeuvres

Chaque oeuvre est unique et a sa propre histoire au sein de la collection, mais il convient de souligner ici l’installation audio et vidéo complexe Ravel Ravel (2013) de l’artiste albanais Anri Sala, acquise après la première présentation de l’oeuvre à la Biennale de Venise en 2013. Pour OUT OF THE BOX, Sala a choisi de
présenter l’installation dans la version qu’il avait déjà expérimentée en 2017–2018 au Museo Tamayo de Mexico. Ici, il a décidé de ne pas projeter les deux vidéos l’une au-dessus de l’autre comme à Venise, mais sur deux écrans semi-transparents suspendus l’un derrière l’autre, dans un
espace insonorisé conçu par l’artiste.Ravel(vidéo)

Anri sala

S’y déplacer signifie percevoir avec tous ses sens l’intervalle acoustique, visuel et spatial entre les deux projections. L’oeuvre porte sur la composition musicale Concerto pour la main gauche (1921-1931) de Maurice Ravel, écrite par celui-ci à la demande de Paul Wittgenstein qui avait perdu son bras droit pendant la Première Guerre mondiale.

Tacita Dean

De l’artiste britannique Tacita Dean sont présentés le grand dessin à la craie sur panneau mural Inferno (2019), la photographie repeinte Purgatory (Threshold) (2020) et le film 35 mm Paradise (2021). Tacita Dean a été chargée par le Royal Opera House de Londres de concevoir les dessins et les costumes d’un nouveau
ballet intitulé The Dante Project,

dont sont issues les trois oeuvres distinctes présentées dans OUT OF THEBOX. Coproduit avec l’Opéra de Paris, avec une nouvelle musique de Thomas Adès et une chorégraphie de Wayne McGregor, le projet s’inspirait de la Divine Comédie (1307-1321) de Dante Alighieri et marquait les 700 ans de la mort du poète. Le ballet a été créé à Londres en octobre 2021 et a été présenté au Palais Garnier à Paris jusqu’en mai 2023.
Pour The Dante Project, Tacita Dean représente ces trois cercles du parcours de Dante dans une odyssée inspirée, à travers différents médiums et moyens de représentation.


Pour OUT OF THE BOX, les trois oeuvres ont été chorégraphiées de manière cohérente suivant la séquence chronologique du ballet.

David Claerbout

David Claerbout, quant à lui, place le public face à une illusion. On voit là un incendie de forêt d’une ampleur effrayante, malgré le monde virtuel dans lequel se déroule la catastrophe : le spectacle ressemble à s’y méprendre à la réalité, or il relève entièrement d’une construction numérique. En 2017 déjà, le Schaulager avait présenté de David Claerbout la grande projection Olympia (The real time
disintegration into ruins of the Berlin Olympic stadium over the course of a thousand years) (lancement en 2016), une réflexion sur le temps et sur la perception, que Wildfire (meditation on fire) (2019–2020) pousse
encore plus loin, de manière encore plus spectaculaire.David Claerbout

Klara Lidén

Un groupe d’oeuvres de l’artiste suédoise Klara Lidén a tout récemment rejoint la collection de la Fondation Emanuel Hoffmann. L’espace et le positionnement de son propre corps dans l’environnement constituent des thèmes majeurs de son travail : dans une vidéo de l’installation médiatique Closer Now (2022), l’artiste se montre elle-même descendant stoïquement une ruelle étroite en faisant des cabrioles sur l’asphalte dur. L’installation comprend également des boîtes en carton suspendues qui tournent autour de leur propre axe et reprennent ainsi le mouvement de roulement du corps dans la rue.

Dans la vidéo

grimpe en revanche sur un échafaudage qui semble tourner autour d’elle.

Conclusion

Les visiteurs réguliers des expositions passées du Schaulager tomberont sur des oeuvres d’artistes auxquels de grandes expositions monographiques ont été consacrées ici ; par exemple Monika Sosnowska, dont la sculpture d’un cube cabossé Untitled (2006) domine l’espace,

ou encore l’artiste universel Dieter Roth, auquel le Schaulager, pour son inauguration il y a 20 ans, avait consacré une rétrospective. Et pour l’occasion, une nouvelle publication du Schaulager, rend hommage à l’oeuvre
Selbstturm; Löwenturm (1969/1970-1998) de la collection de la Fondation Emanuel Hoffmann, et dont la maquette a été conçue par l’artiste Peter Fischli, paraîtra également en juin.

Dans OUT OF THE BOX, ce dernier montre différentes oeuvres, certaines datant de l’époque du duo d’artistes Fischli/Weiss, mais d’autres aussi, plus récentes, que l’artiste a réalisées seul, dont un groupe de sculptures cinétiques créé en 2023 et exposé pour la première fois.

OUT OF THE BOX invite à envisager l’art de notre époque de manière à la fois agréable et réfléchie, afin de considérer sous un angle nouveau les thèmes qui nous animent aujourd’hui. Les oeuvres médiatiques notamment supposent que l’on prenne davantage de temps. Pour cette raison, le billet d’exposition donne
droit cette année à trois entrées au Schaulager.

Autres artistes
Informations Pratiques

Schaulager
Ruchfeldstrasse 19 CH
-4142 Münchenstein
T +41 61 332 35 35 F +41 61 332 35 30
www.schaulager.org

Horaires
Tue, Wed, Fri 10 a.m. – 6 p.m.
Thu 10 a.m. – 8 p.m.
Sat, Sun 10 a.m. – 6 p.m.
Mon closed
During public holidays and Art Basel,
see www.schaulager.org
Admission Tickets valid for three visits (not transferable)
Regular CHF 18, Reduced CHF 12
Family Ticket CHF 25

Sommaire du mois de juillet 2023

La villa des Roches Brunes à Dinard

30 juillet 2023 : Art is Magic Jeremy Deller
28 juillet 2023 : « FOREVER SIXTIES » Au Couvent des Jacobins de Rennes
27 juillet 2023 : Attention ARNAQUE
24 juillet 2023 : Irving Penn, Portraits d’artistes à la Villa Les Roches Brunes, Dinard
23 juillet 2023 : « Traînard : collectionneur, amateur et curieux »
22 juillet 2023 : A la rencontre de Vincent Gicquel via François Pinault
19 juillet 2023 : Week-end Membership Bretagne
10 juillet 2023 : Abdelkader Benchamma – Géologie des déluges
03 juillet 2023 : David Zuccolo
01 juillet 2023 : Charmion von Wiegand

Charmion von Wiegand

Au Kunstmuseum Basel, neubau jusqu'au 13.8.2023, exposition Charmion von Wiegand (1896-1983)
Commissaire : Maja Wismer avec Martin Brauen
L’artiste
Portrait of American abstract painter Charmion von Wiegand (1896 – 1983) as she poses in her studio with several of her paintings, August 16, 1961. (Photo by Arnold Newman Properties/Getty Images)

Au printemps 2023, le Kunstmuseum Basel présente une exposition monographique de Charmion von Wiegand (1896-1983), journaliste, critique d’art et peintre américaine. Il s’agit de la première rétrospective depuis près de quarante ans et de la toute première exposition institutionnelle en Europe. Celle-ci s’étend de ses débuts comme correspondante dans le Moscou post-révolutionnaire des années 1930 jusqu’à son oeuvre picturale tardive. À travers 49 peintures et esquisses ainsi que des documents variés, l’exposition retrace le parcours d’une artiste tombée dans l’oubli ayant manifesté une ouverture à d’autres cultures et un intérêt pour la diversité.

Reconnaissance

Au milieu du XXe siècle, Charmion von Wiegand bénéficie d’une reconnaissance en tant qu’artiste associant les principes de l’abstraction géométrique aux formes et aux couleurs du symbolisme d’Extrême-Orient.
Née à Chicago, elle grandit tour à tour en Floride, en Arizona, puis à San Francisco et à Berlin avant de s’installer à New York en 1915. Membre active des cercles littéraires des années 1920, elle est familière de la scène new-yorkaise. Reporter dans le Moscou soviétique des années 1930, elle se fait un nom comme critique d’art pour différentes publications. Sa percée artistique survient en 1945 lorsqu’elle présente une oeuvre dans l’exposition visionnaire The Women organisée à la galerie Art of This Century de Peggy Guggenheim. S’ensuit sa première exposition individuelle dans une petite galerie new-yorkaise renommée en 1947.

L’influence de Piet Mondrian

En 1941, après sa critique du pamphlet Five on Revolutionary Art dans lequel Piet Mondrian est qualifié de « véritable artiste révolutionnaire », Charmion von Wiegand contacte l’artiste qui vient d’émigrer aux États-Unis. Cette rencontre aura de profondes répercussions sur le parcours de Charmion von Wiegand. D’une part, elle introduit Mondrian dans la société new-yorkaise et écrit des articles sur son travail, d’autre part elle corrige ses textes et réalise des esquisses pour le premier état de Victory Boogie-Woogie (1942–44), une peinture inachevée de Mondrian. Le peintre néerlandais influence également son oeuvre pictural. Son vif intérêt pour l’approche artistique de Mondrian renforce sa conviction que l’abstraction géométrique ne doit demeurer purement formelle, mais peut également restituer une idée.

Mondrian Circle

                           Charmion von Wiegand, Night Rhythm, 1948
                           Huile sur toile, 76 x 50 cm
                     Fondazione Marguerite Arp, Locarno Photo: Roberto Pellegrini

Cette révélation se reflète notamment dans ses « tableaux urbains » qu’elle exécute après le décès de Mondrian en 1944. À cette époque, elle fréquente un groupe d’artistes américains connu sous le nom de « Mondrian Circle » auquel appartient également Fritz Glarner, un peintre suisse en exil. Vassily Kandinsky et Hans Arp constituent d’autres références artistiques majeures dans son travail. Charmion von Wiegand se libère bientôt de la réduction chromatique rouge, jaune, bleu. Dans le même temps, elle recourt à une palette élargie afin d’exprimer sur la toile son intérêt pour les écrits d’Helena Petrovna Blavatsky, fondatrice de la théosophie. Charmion von Wiegand éprouve une fascination pour ses réalisations consacrées aux codes couleur bouddhistes et aux formes géométriques, en particulier les mandalas.

Spiritualité et bouddhisme

                                        Charmion von Wiegand
                                       The Ascent to Mt. Meru, 1962
                                       Gouache sur papier, 59.4 x 46.7 cm
                                       Solomon R. Guggenheim Museum, New York

À partir des années 1950, Charmion von Wiegand s’adonne à la pratique spirituelle du bouddhisme tibétain. Elle nourrit son intérêt pour la théosophie en approfondissant ses connaissances de l’art tibétain à travers l’étude d’ouvrages ethnologiques. Par la suite, elle joue un rôle décisif dans la création d’un Tibet Center à New York. Bouddhiste pratiquante, elle s’intéresse désormais à l’élaboration d’un vocabulaire artistique lui permettant également d’employer forme et couleur comme supports d’expression de la spiritualité. Charmion von Wiegand développe ainsi un langage pictural en faveur d’un
« bouddhisme transculturel moderne », comme l’écrit Haema Sivanesan dans le catalogue de l’exposition.


L’exposition Charmion von Wiegand présente 49 peintures et travaux sur papier issus de prêts suisses et internationaux. La majorité de ces oeuvres provient de la succession de l’artiste. D’autres prêts d’oeuvres ont été consentis notamment par le Museum of Modern Art (MoMA) de New York, le Seattle Art Museum et le Walker Art Center de Minneapolis.

Charmion von Wiegand
Programmes & événements

Charmion von Wiegand, le bouddhisme tibétain et le mandala de Kalachakra
24.7. – 13.8.2023, Neubau, Eventfoyer
Pendant les heures d’ouverture régulières
En collaboration avec le monastère de Namgyal, Dharamsala (Inde), un mandala de sable Kalachakra (en sanskrit : « roue du temps »), l’un des plus complexes de son genre, sera réalisé au Kunstmuseum Basel. À partir du 24 juillet, les visiteurs pourront suivre le processus de création complexe. Lors du finissage de l’exposition le 13 août, le mandala sera dissous et « remis » au Rhin en présence du public et dans un acte rituel.
La réalisation du mandala sera accompagnée par le commissaire invité Martin Brauen, auteur entre autres du livre Mandala : Sacred Circle in Tibetan Buddhism (2009).

Informations pratiques

Kunstmuseum Basel
St. Alban-Graben 8
CH-4010 Bâle
Téléphone +41 61 206 62 62
Fax +41 61 206 62 52
info@kunstmuseumbasel.ch

DI ; JEU–DIM 10h–18h
MER 10h–20h
LUN fermé

mar–dim 11h–18h
lun fermé

BISTRO ART MUSEUM
St. Alban-Graben 16
Postfach
CH-4010 Basel
Téléphone +41 61 271 55 22
Mail

PICASSO. Artiste et modèle – Derniers tableaux

Picasso et son modèle
Dans le cadre des commémorations internationales du 50ème anniversaire de la disparition de Pablo Picasso (1881–1973), la Fondation Beyeler présente du 19 février au 1er mai 2023 une sélection concentrée de dix toiles tardives de l’artiste en provenance de la Collection Beyeler, de l’Anthax Collection
Marx et d’autres collections privées.
Commissariat de Raphaël Bouvier
Dernières salves

Au cours de la dernière décennie de sa vie, alors qu’il est déjà âgé de plus de 80 ans, l’artiste espagnol poursuit de manière hautement productive son oeuvre audacieux. Avec une énergie irrépressible, au cours de cette ultime période il produit souvent plusieurs oeuvres par jour, faisant preuve d’une saisissante
puissance créatrice, comme s’il cherchait à combattre l’âge et la diminution attenante de ses capacités de création artistiques et corporelles. Parmi les nombreux travaux des années 1960 et du début des années 1970 figure un important groupe d’oeuvres dans lesquelles Picasso se consacre au sujet de l’artiste et du modèle. Dans ces oeuvres hautement expressives, il explore d’une part l’image (de soi) de l’artiste et d’autre part l’acte et le processus de création.

Autoportrait, cliché et caricature

                                                       Picasso tête d’homme

Oscillant entre autoportrait, cliché et caricature, certains des tableaux donnent à voir l’artiste en chemise rayée, convoquant ainsi aussi l’image déjà élevée au rang de mythe de Picasso. Cependant, comme une forme de contre-image à son apparence personnelle, il représente souvent l’artiste sous les traits d’un
homme barbu. Par ailleurs, Picasso présente le plus souvent l’artiste peignant directement devant le modèle, à l’encontre de sa propre pratique de travail – il peignait toujours de mémoire. Dans cette constellation, le modèle féminin nu, dont la représentation oscille également entre idéalisation et caricature, est exposé au regard de l’artiste. Avec ces oeuvres, la question reste ainsi ouverte de savoir dans quelle mesure Picasso exalte ou ironise sa fixation sur le nu féminin et l’appropriation visuelle du corps féminin. Son impressionnante série d’images du peintre et de son modèle soulève ainsi aussi des questions concernant le traitement personnel et artistique du corps féminin par l’homme et la possibilité de représenter ce corps dans le contexte actuel.

L’oeuvre tardive de Picasso

                                               le peintre, buste de profil

 L’exposition s’appuie sur une sélection de tableaux représentatifs de l’immense oeuvre tardive de Picasso pour entreprendre de retracer le cheminement et d’interroger la pertinence actuelle des explorations de l’artiste, qui tournent autour du processus créatif, des relations que structurent les regards croisés entre peintre et modèle, de la représentation de l’artiste
masculin et de la mise en scène visuelle du modèle féminin.

le peintre et son modèle
Picasso dans la Fondation Beyeler

Avec son inventivité picturale foisonnante, Pablo Picasso a marqué l’art du XXe siècle d’une empreinte singulière. La Fondation Beyeler possède plus de trente de ses oeuvres et abrite une des plus belles collections de Picasso au monde. Parmi les protagonistes de l’art moderne, Picasso est ainsi l’artiste le plus
fortement représenté dans la Collection Beyeler. Les oeuvres couvrent une période allant du travail cubiste précoce de l’année 1907 aux travaux tardifs des années 1960. Une quinzaine d’autres chefs-d’oeuvre de Picasso de la Collection Beyeler et de l’Anthax Collection Marx sont présentés dans les salles de la
collection qui font suite à l’exposition, proposant ainsi un vaste panorama de l’oeuvre de Picasso.

Célébration Picasso 1973-2023

Célébration Picasso 1973-2023  : 50 expositions et évènements pour célébrer Picasso
2023 marque le cinquantième anniversaire de la disparition de Pablo Picasso et place ainsi l’année sous le signe de la célébration de son oeuvre en France, en Espagne et à l’international. Célébrer aujourd’hui l’héritage de Picasso c’est s’interroger sur ce que cette oeuvre majeure pour la modernité occidentale
représente aujourd’hui. C’est montrer sa part vivante, accessible et actuelle.

La Fondation Beyeler

Le musée situé à Riehen près de Bâle est réputé à l’international pour ses expositions de grande qualité, sa collection de premier plan d’art moderne classique et d’art contemporain, ainsi que son ambitieux
programme de manifestations. Conçu par Renzo Piano, le bâtiment du musée est situé dans le cadre idyllique d’un parc aux arbres vénérables et aux bassins de nymphéas. Le musée bénéficie d’une situation unique, au coeur d’une zone récréative de proximité avec vue sur des champs, des pâturages et des vignes, proche des contreforts de la Forêt-Noire. La Fondation Beyeler procède avec l’architecte suisse Peter Zumthor à la construction d’un nouveau bâtiment dans le parc adjacent, renforçant ainsi encore l’alliance harmonieuse entre art, architecture et nature.

                       ERNST BEYELER ET PABLO PICASSO, MOUGINS, 1969
                              Photographe inconnu

Ma visite

Se rendre à la Fondation Beyeler, c’est comme aller à un rendez-vous d’amour, le cœur palpite, cheminant dans le sentier arrière de la Fondation, comme pour un pèlerinage, pressée de pénétrer dans le lieu, savourant à l’avance le plaisir que l’on sait trouver dans l’endroit. En revenir par le même sentier, rempli de l’émotion de la visite, se remémorant l’exposition, prolongeant indéfiniment le plaisir.
A force d’y aller, je crois que les œuvres m’appartiennent, je m’y sens comme chez moi.
Lorsqu’une œuvre de l’immense collection est absente pour un moment, je m’inquiète : aurait-elle été vendue ?
Dans ma naïveté et mon attachement je me suis enquis, à Art Basel, en voyant les oeuves phare exposées, auprès d’Ernst Beyeler, fondateur d’Art Basel, si elles étaient en vente.

« Jamais me répondit-il, c’est juste pour le plaisir des yeux. »

 

Wayne Thiebaud, l’artiste des tentations

 Girl with Pink Hat, 1973
A la Fondation Beyeler à Riehen du 29 janvier – 21 mai 2023 
L’exposition « Wayne Thiebaud » est dirigée par Ulf Küster, Conservateur en chef à la Fondation Beyeler. Commissaire assistante : Charlotte Sarrazin.
Un magnifique catalogue de l’exposition a été conçu par Bonbon (Zurich) et paraît en allemand et en anglais aux éditions Hatje Cantz, Berlin. 
Cet ouvrage de 160 pages comprend, entre autres, des contributions de Janet
Bishop et de Ulf Küster, ainsi que la dernière interview de Wayne Thiebaud datant de 2021, réalisée par Jason Edward Kaufman.

Venir à la Fondation Beyeler est toujours un bonheur, vous êtes accueillis par le traditionnel bouquet de fleurs. Grâce aux baies vitrées le paysage pénètre favorablement dans le white cube.

« J’essaie toujours de placer un peu de chaque couleur dans autant de zones de l’image que possible, afin de créer une sorte d’aura, presque comme la lumière du soleil ou un effet arc-en-ciel »
Wayne Thiebaud

Avec Wayne Thiebaud (1920–2021), la Fondation Beyeler consacre une rétrospective à un peintre contemporain d’exception. Largement inconnu du public en Europe, Thiebaud jouit depuis longtemps d’une grande popularité
aux États-Unis. À travers ses natures mortes aux pastels envoûtants, mettant en scène des objets du quotidien, Thiebaud invoque les promesses du
« American Way of Life ». Parallèlement, ses portraits étonnants ainsi que ses paysages urbains et ruraux aux perspectives multiples témoignent de la
polyvalence de ce peintre à la technique brillante.

Composée de 65 tableaux et dessins issus de collections privées et publiques, principalement américaines, cette rétrospective présente les ensembles d’oeuvres majeures de l’artiste, et invite les visiteurs à découvrir sa technique picturale unique ainsi que son
approche toute personnelle de la couleur. Célèbre aux États-Unis pour ses natures mortes, Thiebaud explore les possibilités d’expression picturale à la frontière entre le monde visible et le monde imaginaire, créant ainsi
un langage iconographique unique et très personnel, oscillant entre ironie, humour, nostalgie et mélancolie.
Les oeuvres de Thiebaud appellent un regard précis. Tout d’abord nous apparaissent les sujets tirés du quotidien, étalages de pâtisseries ou machines à sous ; dans ce sens, Thiebaud est un représentant du pop art.

Mais en regardant de plus près, chaque sujet se dissout en un vaste éventail d’innombrables couleurs et nuances, dont seule l’agrégation produit une image reconnaissable.
C’est ainsi moins le sujet que la manière de peindre qui se trouve au coeur de l’oeuvre de Thiebaud.
Toute sa vie, Thiebaud s’est consacré principalement à trois thématiques : les choses, les personnes et les paysages. L’exposition donne à voir ses peintures à l’huile et à l’acrylique ainsi que ses dessins. Les frontières entre représentation et abstraction y sont fluides : par son usage sophistiqué de la couleur, Thiebaud soumet tous les éléments d’une image à un processus d’abstraction, générant ainsi une expérience unique de la couleur.

Précurseur du pop art

Wayne Thiebaud compte parmi les représentants majeurs de l’art figuratif américain et s’inscrit ainsi dans la tradition de peintres tels que Edward Hopper et Georgia O’Keeffe. Il découvre très tôt son intérêt pour les bandes dessinées et les dessins animés, travaille brièvement dans le département des films d’animation des studios de Walt Disney, et plus tard en tant que graphiste publicitaire et dessinateur commercial.
De 1949 à 1953, il étudie les arts à l’université d’État de San José et à l’université d’État de Californie à Sacramento. Tout au long de sa vie, il est resté actif dans l’enseignement et a formé plusieurs générations d’artistes. Thiebaud a évolué à l’écart des grandes métropoles de l’art et a peint indépendamment des
mouvements artistiques dominants du moment. En raison de son intérêt pour les objets de la culture populaire, il est souvent associé au pop art – une classification qu’il a toujours refusée. Compte tenu de sa propre vision de l’esthétique de la production de masse et de son intérêt pour la peinture, Thiebaud devrait plutôt être qualifié de précurseur du pop art. Il a lui-même désigné Diego Velázquez, Paul Cézanne, Henri Rousseau et Piet Mondrian comme ses modèles; mais en tant que cartooniste, il a également été fortement
influencé par les graphistes publicitaires et les créateurs d’affiches.

Les sujets

On retrouve dans les tableaux de Thiebaud de nombreux motifs de la vie quotidienne, reflet du style de vie américain, tels que des distributeurs de chewing-gum, des gâteaux aux couleurs vives, des autoroutes entrelacées, souvent plongées dans la lumière du soleil de la côte ouest…

Au premier coup d’oeil, ses tableaux semblent presque simplistes voire caricaturaux. Cependant, en y regardant de plus près, on constate rapidement une dimension supplémentaire. Ses compositions sont formées d’un spectre illimité de couleurs souvent intenses et lumineuses qui font passer le motif à l’arrière-plan. Les frontières entre figuratif et non-figuratif restent floues, dans la mesure où Thiebaud soumet son motif à un processus
d’abstraction par le biais de l’utilisation ciblée de la couleur. Ce qui l’intéresse au premier plan, ce sont bien plus les possibilités offertes par la technique picturale, et en particulier par la couleur. Il a un sens incroyable de la composition, digne d’un major de promotion d’une école d’art élite.

Les oeuvres majeures

L’exposition de la Fondation Beyeler consacrée à Wayne Thiebaud présenter les ensembles d’oeuvres majeurs du peintre, regroupés par thèmes et salles – notamment des natures mortes, des compositions de figures, ainsi que des paysages urbains et fluviaux. L’exposition s’ouvrira sur trois de ses oeuvres
clés :Student, 1968, 35 Cent Masterworks, 1970, et Mickey Mouse, 1988. Le Mickey de Thiebaud reflète l’attachement de l’artiste à la culture pop américaine du début des années 60. Dans une large mesure, ce célèbre personnage de bande dessinée est l’antithèse des canons traditionnels de l’art occidental et incarne pour ainsi dire la quintessence du « pop ».

Student illustre de manière exemplaire les principes de l’art du portrait. On y voit une jeune femme assise sur une chaise, face au spectateur, le regard fixe. Malgré l’apparente insistance de son regard, en l’observant de plus près, sa singularité s’estompe et la puissance des couleurs se superpose à la perception de sa personne. Cette impression de distance se renforce au fur et à mesure que l’on s’approche du tableau: chaque trait individuel de cette jeune femme semble se fondre dans des myriades de combinaisons de couleurs éclatantes.


Dans 35 Cent Masterworks, Thiebaud a rassemblé ses modèles artistiques: douze oeuvres majeures de l’histoire de l’art y sont soigneusement
disposées sur une étagère à revues. Comme l’indique une étiquette de prix,
le Tableau n° IV de Mondrian, les Nymphéas de Monet et la Nature morte à la guitare de Picasso sont disponibles, ainsi que tous les autres tableaux, pour seulement 35 centimes. En connaisseur et amateur d’histoire de l’art, Thiebaud
s’interroge ici, avec humour, sur la « valeur » des chefs-d’oeuvre qu’il admire, et, dans le même temps, lance le débat sur le rapport entre original et reproduction. Sa compilation de tableaux révèle en outre une affinité avec la collection de la Fondation Beyeler.

Les natures mortes

Une salle d’exposition entière est consacrée à l’ensemble d’oeuvres le plus célèbre : les natures mortes.
Friandises sucrées alignées sur des étals, dans des vitrines ou joliment présentées sur des assiettes.
Jouets, animaux en peluche et cornets de glace rappelant les plus grandes tentations de l’enfance.

Pie Rows, 1961, représente des parts de gâteaux disposées les unes à côté des autres et les unes derrière les autres jusqu’à former un motif. Par leur pouvoir de séduction et leur nature sucrée, ces desserts ont à la fois un effet apaisant et une emprise irrésistible sur le spectateur. Thiebaud parvient ainsi à démasquer
le caractère prétendument inoffensif des aliments et des objets représentés, et exposer la disponibilité quasi illimitée de ces composantes majeures de notre comportement de consommation.

Le jeu

Dans une autre salle, les machines à sous constituent le motif principal des oeuvres exposées.

Jackpot, 2004, présente le fameux jeu de hasard « bandit manchot » des casinos qui, pour une somme modique, promet une chance de gagner le gros lot. À l’instar des gâteaux ruisselants de sucre, cette nature morte attire également par les accès d’exaltation secrète qu’elle déclenche.
Par ailleurs, les pots en métal poli aux coulées de peinture dégoulinante ou encore les bâtonnets de pastels multicolores marquent la fin du thème
« Nature morte », et renvoient à un autre motif: la relation intime entre le travail quotidien de l’artiste et son matériel.

Les personnages

Les compositions de figures de Thiebaud manifestent une affinité étroite avec les natures mortes de l’artiste: les personnes sont certes représentées de manière réaliste, mais dans des postures inhabituelles
et statiques – immergées dans une baignoire d’où ne sort que la tête posée en arrière sur le rebord;

agenouillées côte à côte en maillot de bain, le visage impassible face au spectateur; ou encore assises par terre les jambes écartées, un cornet de glace à la main. Girl with Pink Hat, 1973, rappelle les grands
classiques de la Renaissance, notamment les portraits célèbres de Botticelli ou encore de Giorgione. (image du début)
Mais à la différence de ces derniers, les contrastes de complémentaires et les contours aux couleurs vives font resplendir « La Fille au chapeau rose ».


Eating Figures, 1963, en revanche, est sous-tendu par ce comique
que l’on retrouve dans de nombreux tableaux de Thiebaud : un homme en costume et une femme en robe sont assis très près l’un de l’autre sur des tabourets de bar et regardent apparemment sans plaisir les hotdogs
qu’ils tiennent à la main. L’appétit vorace généralement associé au fast food et le plaisir habituellement conféré à cet en-cas populaire sont ici poussés à l’absurde au biais de l’ironie.

Les paysages

Les tableaux de villes et de paysages de Wayne Thiebaud sont moins connus. Rock Ridge, 1962, et Canyon Mountains, 2011–2012, représentent des parois rocheuses abruptes qui descendent de hauts plateaux sur lesquels s’étendent parfois des paysages peints de manière détaillée. Dans les années 1960,
Wayne Thiebaud se lance dans la peinture de paysages. Il se concentre alors sur des représentations époustouflantes de San Francisco, des perspectives aériennes aplaties vues à vol d’oiseau sur le delta de fleuve Sacramento, ainsi que des panoramas imposants de sommets et de chaînes montagneuses de la
Sierra Nevada. Les abîmes mis en scène donnent l’impression de plonger dans un gouffre de couleurs.


Pour ses peintures de paysages urbains, Thiebaud s’est largement inspiré de San Francisco. Il a illustré la ville, avec ses collines en montagnes russes et ses rues escarpées, de manière fantaisiste, à l’aide de forts contrastes et de compositions dominées par des diagonales. L’inclinaison vertigineuse des rues plonge les observateurs dans un étonnement à couper le souffle et les amène à se demander si ces routes sont réellement praticables ou carrossables. Il s’agit d’images symboliques et emblématiques du paysage urbain nord-américain contemporain, marqué par un réseau routier dense et des agglomérations, où même la nature la plus inhospitalière est domptée et aménagée par l’homme, et semble étrangement vidée de sa substance.

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