Biennale de la photographie de Mulhouse

La seconde édition de la BPM, Biennale de la photographie
de Mulhouse
se tient
jusqu’au 4 septembre 2016.
cid_0BB3ED91-ABE5-468A-A4F9-9FA2D7B3E834-283x400Direction artistique :
La direction artistique de cette manifestation est confiée
à Anne Immelé, photographe et Docteur en art.
Anne
Immelé exerce une activité de commissariat d’exposition,
qui prend appui sur les recherches théoriques,

engagées depuis son Master en Arts Visuels à l’Université
Laval de Québec, Canada (1997) et une thèse

de Doctorat en Arts, soutenue en 2007 à l’Université
de Strasbourg. En 2015 est paru Constellations

photographiques aux éditions médiapop.
Anne Immelé, vit et travaille dans l’espace Rhénan, elle enseigne

à la HEAR, Haute école des arts du Rhin.
Musée des Beaux-arts Mulhouse
une visite guidée par Anne Immelé le 17 juillet

Vincent Delbrouck
Vincent Delbrouck

Une édition spéciale de NOVO que vous pouvez consulter
en ligne  ici est consacrée à la BPM

La BPM initie un parcours photographique entre
les communes de Hombourg, Ottmarsheim et
Chalampé avec des photographies installées dans l’espace public.
La BPM est un festival transfrontalier (France, Allemagne, Suisse)
dont la volonté est de défendre la photographie contemporaine
autour d’un temps fort et fédérateur.
La BPM présente des artistes internationaux ainsi que
des nouveaux talents autour d’un thème qui se renouvelle
lors de chaque édition.
Le thème de cette édition est « l’Autre et le même ».
Pensée comme une invitation au voyage, cette manifestation permet
au spectateur de se questionner sur le rapport à l’Autre,
aux territoires et à la découverte.
La BPM invite aussi des photographes en résidence.
En 2015, elle a organisé deux résidences,
Pascal Amoyel
Pascal Amoyel

celle de Pascal Amoyel et celle de Vincent Delbrouck
(en partenariat avec Mulhouse Art Contemporain).

Leurs photographies sont exposées pendant la BPM.
La BPM offre la possibilité à des jeunes photographes de faire une première exposition individuelle.
Vincent Delbrouck
Vincent Delbrouck

C’est aussi le cas, en 2016 pour Anna Meschiari
et pour Rebecca Topakian.

Pascal Amoye
Pascal Amoyel

Programmation BPM
Pascal Amoyel, Delphine Bedel, Vincent Delbrouck,
Alicja Dobrucka, Yaakov Israel, Marc Lathuilliere,
Franck Pourcel, Anna Meschiari, Livia Melzi,
Rebecca Topakian, Emilie Saubestre, Archives de Paul-
Raymond Schwartz et d’Hélène Diserens.
Yaakov Israel
Yaakov Israel

Programmation associée
Katrin Bauer & Yannic Heintzen, Axel Hoedt, Sarah Lena Meierhofer, Alisa Resnik,
à la Filature jusqu’au 10 juillet,
Anne-Sophie Stolz,
Petra Warrass.
 Musée des Beaux-arts Mulhouse
une visite guidée par Anne Immelé le 17 juillet

Livia Melzi
Livia Melzi

jusqu’au 4 septembre
L’AUTRE ET LE MÊME
les sites des artistes
DELPHINE BEDEL (NL), VINCENT DELBROUCK (BE),
LIVIA MELZI (BR), PASCAL AMOYEL (FR),
YAAKOV ISRAEL (IS), EMILIE SAUBESTRE (FR),
ARCHIVES DE PAUL-RAYMOND SCHWARTZ (FR),
ARCHIVES HÉLÈNE DISERENS (CH)
4 Place Guillaume Tell, 68100 Mulhouse
Ouvert tous les jours, sauf mardis et jours fériés de 13h à 18h30
Du 1er juillet au 31 août : de 10h à 12 h et de 13h à 18h30
03 89 33 78 11
a
a Bibliothèque Grand-rue Mulhouse
– 4 septembre
ARE WE ALONE ?
ANNA MESCHIARI (CH)
Commissariat d’exposition : Marie Du Pasquier
19 Grand Rue, 68100 Mulhouse
A partir du 4 juillet jusqu’au 3 septembre :
Ouvert du mardi au vendredi de 10h à 12h et de 14h à 18h
Les samedis de 10h à 12h et de 14h à 17h30
03 69 77 67 17
 

Roni Horn à la Fondation Beyeler

The Selected Gifts, 1974-2015
Première présentation d’un travail photographique en plusieurs parties de l’artiste américaine Roni Horn à la Fondation Beyeler
11 juin 2016 – 1 janvier 2017

Roni Horn, The Selected Gifts, (1974–2015) (detail), 2015-2016, 67 photographs, 13 x 13 / 19 inches (width variable), Courtesy the artist and Hauser & Wirth
Roni Horn, The Selected Gifts, (1974–2015) (detail), 2015-2016, 67 photographs, 13 x 13 / 19 inches (width variable), Courtesy the artist and Hauser & Wirth

C’est en deux étapes que la Fondation Beyeler se consacre cette année à l’œuvre polymorphe de l’artiste américaine Roni Horn. On pourra, à partir du 11 juin 2016, voir pour la première fois dans le Souterrain The Selected Gifts, 1974-2015, (lire en ligne) un travail photographique de l’artiste composé de nombreux éléments. Le 1er octobre, l’exposition Roni Horn ouvrira ses portes, prolongeant ainsi la présentation du mois de juin. Cette exposition restera en place jusqu’au 1er janvier 2017.
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Depuis le début de sa carrière à la fin des années 1970, Roni Horn, née à New York en 1955, utilise des moyens d’expression d’une grande diversité visuelle et matérielle : elle réalise des dessins, des photographies, des textes, des livres d’artiste et des sculptures. Certains thèmes reviennent dans un grand nombre de ses travaux. Citons avant tout la question de la faculté de transformation et de la pluralité de l’identité, ainsi que la démonstration par des moyens artistiques des divergences entre l’essence des choses et leur aspect visuel. Roni Horn accorde toujours une fonction majeure à la manipulation délibérée et en même temps ludique du langage et du texte.
détail
détail

The Selected Gifts, 1974-2015, une œuvre rassemblant 67 photographies différentes, est présentée pour la première fois depuis le 11 juin 2016. Comme son titre suffit à l’indiquer, il s’agit de clichés de cadeaux que Roni Horn a reçus au cours des 40 dernières années, approximativement depuis le début de sa carrière artistique. Ils regroupent aussi bien des livres, qu’une lettre d’amour, des dessins et des photos d’amis, un œuf de dinosaure fossilisé ou un cygne empaillé. Ils sont immortalisés isolément par la photographie, fixés par un regard « objectif » et tirés dans cinq formats de hauteur identique (33,0, 35,6, 40,6, 45,7 ou 48,3 x 33 cm). À quelques exceptions près, ces objets si divers sont reproduits grandeur nature. Les photographies des cadeaux sélectionnés ont une fonction documentaire. En même temps, elles constituent – surtout considérées dans leur intégralité – un portrait possible de l’artiste, reflété par le choix des donateurs.
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L’exposition Roni Horn, que l’on pourra voir parallèlement à la présentation des
Selected Gifts, 1974-2015 à partir du 2 octobre 2016, réunit des ensembles d’œuvres choisis, nouveaux pour certains, qui englobent son œuvre aussi bien dessinée que sculptée. Cette exposition est conçue dans un dialogue étroit entre Roni Horn et Theodora Vischer, Senior Curator de la Fondation Beyeler, et est élaborée tout spécialement pour les locaux du musée.
 
Fondation Beyeler,
Beyeler Museum AG, Baselstrasse 77, CH-4125 Riehen
Heures d’ouverture de la Fondation Beyeler :
tous les jours 10h00–18h00, le mercredi jusqu’à 20 h

 

Sommaire de juin 2016

CalderFondation Beyeler Calder
05 juin 2016 : Autoportraits, de Rembrandt au selfie
08 juin 2016 :  Mulhouse Art Contemporain – OFF16
10 juin 2016 :  Alexander Calder & Fischli/Weiss
12 juin 2016 :  Michael Landy. Out of Order
15 juin 2016  : Katharina Grosse au Musée Frieder Burda
19 juin 2016 :  Art Basel 2016
21 juin 2016 : Le Meilleur des mondes
25 juin 2016 : Eaux troubles, Eaux calmes à la Fondation François Schneider 1ere partie
26 juin 2016 : Eaux troubles, Eaux calmes à la Fondation François Schneider – suite

Eaux troubles, Eaux calmes à la Fondation François Schneider – suite

Dirigée depuis peu par Léa Guzzo, la Fondation François Schneider
(podcast sur France Inter)
provoque l’imaginaire grâce au fil conducteur
de sa programmation : l’eau. Cette exposition sera sans nul doute
source de nouveaux regards sur cet élément. Elle est accompagnée
d’un magnifique
catalogue de 104 pages. L’eau est le fil
conducteur
de notre programmation
.
Léa Guzzo
suite :
 
Harry Gruyaert n’a réalisé que tardivement que le littoral l’avait attiré toute sa vie, au point de réunir ses rivages dans un livre plusieurs fois réédité.

Harry Gruyaert ,France, Baie de Somme, Fort Mahon plage, 1991
Harry Gruyaert ,France, Baie de Somme, Fort Mahon plage, 1991

Harry Gruyaert : Belge, pionnier de la couleur dans la
photographie documentaire, membre de la coopérative
Magnum Photos, son livre Rivages qui est un
bestseller comme son exposition rétrospective à la
Maison européenne de la photographie. Les sujets lui
importent moins que de voir le paysage comme un
matériau à organiser dans le cadre.
Naoya Hatakeyama
Naoya Hatakeyama :
Un des rares photographes japonais à travailler en
couleur, amateur de paysages industriels et
urbains, il est représenté dans de
prestigieuses collections. Ce travail est une
commande réalisée entre Crau et Camargue,
deux paysages voisins de la côte
méditerranéenne, dont il a comparé les
vapeurs industrielles, et les paysages de
marais, à la demande des Rencontres
d’Arles.
Pour lutter contre la douleur de l’âme, Arno Rafael Minkkinen inflige toute sorte de postures à son corps, dans une recherche de beauté absolue qui n’aurait que la nature pour équivalent.
Arno Rafael Minkinnen
Arno Rafael Minkinnen : Une vie d’autoportraits, toujours réalisés
seul, pour démontrer à sa mère la beauté de son corps, alors qu’elle l’a
rejeté pour être né avec un bec de lièvre. L’alliance passée avec la
nature, notamment de sa Finlande natale, constitue une oeuvre
gigantesque, aussi magnifique que sourdement douloureuse, qui nous
réjouit mais dont on peut douter qu’elle l’apaise.
Ce n’est que quarante ans après l’avoir inventée que Brian Griffin a trouvé le parfait usage de sa machine à faire des portraits à travers l’eau.
Brian GriffinBrian Griffin : Très grand portraitiste à l’humour pince sans
rire, cet Anglais n’a cessé de bousculer le genre du portrait pour
des commandes d’entreprises aussi bien que de pochettes de
disques rock et pop. Son contact hors du commun lui permet
d’obtenir de ses sujets les poses les plus incongrues. Sa réponse
à la commande passée par la société gestionnaire de l’eau en
Islande n’échappe pas à sa fantaisie.
Gonzalo Lebrija propose une promenade en voilier, dont on ne sait où la dérive nous mène en l’absence de barreur.
une vidéo
Gonzalo Lebrija
Gonzalo Lebrija : La mer est paisible, le vent modéré,
tout semble calme. Jusqu’où et pourquoi ce bateau
dérive-t-il sans barreur ? C’est la question fascinante
et peu à peu angoissante posée par la vidéo de cet
artiste mexicain aux multiples talents de plasticien.
Pourquoi 2 billets ? parce qu’il est difficile de choisir entre les différents artistes, parce qu’ils sont tous de grande qualité, et je vous invite à découvrir
leurs autres photos exposées à la Fondation François Schneider.

Fondation François Schneider, 27 rue de la Première armée, 68700 Wattwiller, France
info@fondationfrancoisschneiner.org – 03 89 82 10 10
Autour de l’exposition….
Wattwiller
2. Visites commentées en français et en anglais
Visite du dimanche à 15 h en français et 16h30 en Anglais (sur inscriptions à
info@fondationfrancoisschneider.org)
Les dimanche 10 juillet, 24 juillet, 21 août et 11 septembre 2016.
Tarifs : Visite gratuite pour l’achat d’une entrée (tarifs plein, réduit ou gratuit).
3. Nuit des étoiles
Le samedi 5 août de 21h à 23h
21h visite commentée de l’exposition photographique Eaux troubles, Eaux calmes en écho à la Nuit des Etoiles et dès 22h installez-vous sur notre terrasse et laissez-vous happer par la lumière fulgurante des étoiles filantes !
Sur réservation uniquement à info@fondationfrancoisschneider.org
Tarifs : Visite gratuite pour l’achat d’une entrée (tarifs plein, réduit ou gratuit).
4. Ateliers
Le jeudi 28 juillet : ateliers enfant (6-12 ans) 14h-16h suivi d’un goûter
Sur réservation uniquement à info@fondationfrancoisschneider.org
Tarifs : 3 euros
Le dimanche 14 août : une visite ludique + atelier destinés aux enfants et aux
adultes accompagnants de 14h-17h avec un goûter
Tarifs : Visite gratuite pour l’achat d’une entrée (tarifs plein, réduit ou gratuit) + 3
euros pour l’enfant
5. Journée événement
Le jeudi 14 juillet : En attendant le Feu – Venez passer une journée à la Fondation !
Tarifs : Visite gratuite pour l’achat d’une entrée (tarifs plein, réduit ou gratuit)
 

Eaux troubles, Eaux calmes à la Fondation François Schneider 1ere partie

Jusqu’au 11 septembre 2016 à la Fondation François Schneider à Wattwiller
1ere partie

Des artistes d’exception :
Exposition de photographies et vidéo de Philippe Chancel, Lucien Clergue, Jean Gaumy, Brian Griffin, Harry Gruyaert, Naoya Hatakeyama, Mazaccio & Drowilal, Arno Rafael Minkkinen, Gonzalo Lebrija, Martin Parr, Hiroshi Sugimoto, Alain Willaume.
Mazaccio & Drowilal
« L’eau est l’élément constitutif de la vie. Impure elle en devient effrayante, absente elle peut être l’objet de conflits, généreuse elle est réjouissance et abondance. Cette contradiction accompagne sa nature essentielle.
Pour l’artiste qui cherche une dimension poétique dans la photographie ou la vidéo, l’eau est un matériau difficile, un véritable défi. Là encore on a à faire à une dualité : l’eau, la neige, la brume, la cascade, la vague, sont graphiquement trop plates, trop fluides, trop lisses, pour devenir matière visuelle, autre que de belles images de nature qui n’affirment pas la singularité d’un regard et que l’on caricature sous l’appellation “cartes postales”.
Cette exposition confronte le regard de 12 grands artistes, photographes et vidéastes, qui dépassent ces difficultés dans des essais visuels où l’eau, liquide, solide ou gazeuse, joue un rôle de premier plan.
Documentaires, introspectifs, graphiques, contemplatifs, ces différents projets montrent une diversité étonnante d’utilisation de cet élément si familier qui devient ici un acteur exceptionnel de l’image.
En photographie tous les sujets sont bons. Les plus difficiles sont ceux qui s’éloignent de l’événement ou de la représentation en trois dimensions, les plus virtuoses sont ceux qui traitent de l’immatériel. Ces deux aspects sont réunis ici autour d’artistes d’exceptions qui nous font osciller d’eaux calmes en eaux troubles et inversement.»

François Hébel, Commissaire de l’exposition
(textes de )

Sur les côtes japonaises la mer a fait des ravages, ce dont témoigne Philippe Chancel mêlant photos spectaculaires et leur géolocalisation.

Philippe Chancel Fukushima, Fukushima, 2011
Philippe Chancel Fukushima, Fukushima, 2011


Philippe Chancel : Après avoir longtemps documenté le monde de l’art,
ce photographe
français cherche de nouvelles formes de
traduction visuelle de régions du monde elles-mêmes
particulières. Tous ses projets remportent un grand succès sous forme de
livres et d’expositions, Corée du Nord, pétromonarchies et ici le tsunami qui a frappé
le Japon. Les photos sont accompagnées de leur géolocalisation, confrontant ainsi la
brutalité des faits à l’enjeu planétaire.

Les nus de Lucien Clergue surgissant de l’eau ou séchant au soleil de la Camargue
ont ému plusieurs générations.
Lucien Clergue
Lucien Clergue (expo au Grand palais en février 2016) :
Ses nus en Camargue ont connu un très grand succès
dans les années 1960. Ils étaient l’illustration d’une joie de vivre et
d’une libération des meurs. Picasso dessina les couvertures de ses
premiers livres où ces photos illustraient des poèmes de Paul Eluard.
Fondateur des Rencontres de la photographie d’Arles, il est le premier
photographe français à être devenu membre de l’Institut de France.
Martin Parr a connu son premier succès avec ses photos noires et blanches d’Anglais sous la pluie, confirmé avec ses photos en couleurs des plages populaires qui l’ont rendu célèbre.

Martin Paar, François Hébel, commissaire de l'exposition
Martin Paar, François Hébel, commissaire de l’exposition


Martin Parr  (expo à la Filature de Mulhouse):
L’humour sur ses contemporains a rendu
célèbre et très influent ce photographe anglais, membre de
Magnum Photos, qui se qualifie lui-même de “middle class
photographer” car il ne se distingue pas de ses sujets :
britanniques dans les intempéries ou sur les plages
populaires proches de Liverpool.

Le minimalisme des horizons marins d’Hiroshi Sugimoto est désormais un temps fort de l’histoire de la photographie.

Hiroshi Sugimoto, Mer celtique, Boscastle,1994
Hiroshi Sugimoto, Mer celtique, Boscastle,1994

Hiroshi Sugimoto : Japonais, un des photographes
contemporains les plus admirés notamment pour ses
horizons marins, et ses salles de cinéma à l’écran immaculé.
Le dépouillement et la pause longue des prises de vue
confèrent à ses photographies une grande plénitude.
Hiroshi Sugimoto
évoque son apaisement dans la
contemplation de la rencontre entre l’air et l’eau.

Alain Willaume démontre la cohérence du territoire européen qui confine à l’océan ou à de grands lacs dans ses nombreuses extrémités.
Alain Willaume
Alain Willaume :
Pendant trois ans à bord d’un camion, ce grand voyageur
membre du collectif
Tendance Floue, est allé à la rencontre des extrémités
de l’Europe, constituées en grande partie par les mers.
Son univers semble transformer la banalité en des
décors cinématographiques où l’on attendrait en vain
que la scène se joue.
Les découpages dans les magazines people et les montages de Mazzacio et Drowilal constatent avec un oeil amusé combien la presse aime faire rimer célébrités et loisirs au bord de l’eau.
Mazaccio & Drowilal,

Mazzacio et Drowilal : Ce couple de jeunes artistes
français, dont le pseudonyme semble être un nom de
scène, s’amuse de la redondance des situations dans
lesquelles la presse people montre les célébrités en
vacances, en jouant sur le comique de répétition dans
cette série de photomontages : surf, belles villas sur
des îles minuscules, golf… L’accumulation banalise
l’exceptionnel.
C’est du travail que Jean Gaumy témoigne à travers la dureté de la vie de pêcheur, affirmant que l’on ne peut bien photographier la mer que lorsqu’elle est démontée.

Jean Gaumy, A bord du chalutier français «Koros»
Jean Gaumy, A bord du chalutier français «Koros»

Jean Gaumy : Convaincu que seule une mer
démontée permet de montrer la difficulté du
métier de pêcheur en haute mer, ce membre de
Magnum Photos, qui a aussi photographié et filmé
dans des sous-marins, a reçu plusieurs prix pour la
publication de ce travail. Il a été nommé, pour son
travail de photographe, membre de l’Académie des
Beaux-Arts en 2016.
à suivre …
je ne sais pas pourquoi certains textes refusent d’adopter la couleur
noire que je leur ai attribuée.

Mulhouse Art Contemporain – OFF16

Mulhouse Art Contemporain, dont le président est Dominique Bannwarth,
ouvre le bal d’ OFF16, avec CYRIELLE TASSIN.
Cette exposition est présentée parallèlement à la Biennale de la Photographie de Mulhouse.
Présentée au marché: « OBSOLESCENCE », qui vient d’obsolète, figure de ces villes absurdes. Un agencement de blocs neutres rythme l’image de l’urbanisme d’hier ou de demain. De cette toundra, une ville émerge, entre fiction futuriste et agencement inexploitable réellement. Comme une solution envisagée de nos villes futures, entre pessimisme et volonté de trouver un concept de ville nouvelles, ces concepts tendent vers l’absurdité.
L’obsolescence, une ville établie qui perd déjà tout son sens. Dans une idée formellement réalisable qui s’épuise aussitôt.
Mulhouse OFF16, Cyrielle Tassin, Obsolescence
« CONSOMMABLE URBAIN », 24 cartes postales: sculptées à la surface des aliments, de fines incisions et perforations font émerger un paysage urbain insolite, d’un autre temps et d’une autre échelle.
Ces îlots poussent ou subsistent dans un vide qui les préserve.
Sur une surface presque habitable, son échelle et son lieu nous interrogent pour laisser place au doute d’une réalité.
Face à cette fragilité – une construction fraîche, son flétrissement et son oxydation la menant à sa disparition, l’instant de la photographie préserve ce micro lieu aujourd’hui éteint et soupçonne le nôtre.
CYRIELLE TASSIN est une artiste qui vit et travaille à Celles-sur-Ource, près de Troyes, en France. Diplômée des Arts appliqués, en design à Chaumont, elle a poursuivi sa recherche artistique à l’École Supérieure d’art de Lorraine de Metz Métropole (DNAP et DNSEP), tout en effectuant une année d’études à l’École Supérieure d’Art de Disseny à Castellon de la plana (Espagne). Son travail qui mêle photographie, dessin, gravure, vidéo, peinture et installation en grand volume, révèle les questionnements sociétaux actuels, entre fiction et solution, à travers l’absurde.
Marché
TOUT S’EN VA
Interview de Cyrielle Tassin par Florence Andoka
NOVO – Mai 2016
page 20 édition spéciale Biennale de la photographie
Comment l’installation, Obsolescence, s’inscrit-elle dans l’espace du marché couvert?
Obsolescence est une pièce qui joue sur la notion d’échelle. Je pars d’éléments à échelle réduite que je multiplie, comme une construction qui deviendrait envahissante. Les photographies en grand format de ces villes miniatures forment un parcours dans les allées du grand marché. Au fil des images, dans le temps de la photographie, la ville est construite puis détruite. Je présente également au cours de l’exposition, la pièce Consommable Urbain, sous forme d’édition de cartes postales. Il s’agit de villes sculptées à la surface des aliments. Elles sont figées par la photographie avant leur dégradation.
Qu’est-ce que l’obsolescence d’une ville ? Quel est le rôle de la photographie par rapport à la disparition de la forme réalisée ?
A travers le temps, la ville devient obsolète, de part nos évolutions sociales et technologiques. J’aime apporter des solutions absurdes. Les villes nouvelles que j’invente sont potentiellement réalisables, mais dès lors que nous les construisons, elles deviennent inutilisables. Leur fonction s’épuise et produit une image qui est un reflet dystopique des villes réelles. A l’ESAL, à Metz, j’ai pu me perfectionner en photographie argentique et numérique, afin de gérer l’image de la conception à l’impression, néanmoins, je reste attachée au fait de ne pas saisir une image mais de la construire en créant un espace propre à l’objet réalisé. J’envisage également la photographie comme un archivage.
Vos photographies entrent-elles en résonance avec la thématique officielle de la Biennale, « l’autre et le même » ?
CTLa sérialité est omniprésente dans mon travail. Je crée des villes qui sont visuellement similaires et uniques à la fois. La série renvoie également à ma propre exigence de tester toutes les possibilités jusqu’à l’épuisement des formes.
Vidéo sur France 3
Marché du Canal Couvert
26 quai de la Cloche, Mulhouse
ENTRÉE LIBRE
Les Mardis, jeudis et samedis
de 07H00 à 17H00
 

Autoportraits, de Rembrandt au selfie

jusqu’au 26 JUIN 2016
Autoportraits, de Rembrandt au selfie est la première exposition réalisée dans le cadre du partenariat entre le musée des Beaux-Arts de Lyon, la Staatliche Kunsthalle de Karlsruhe et les National Galleries of Scotland à Édimbourg.
Cette exposition a été présentée successivement à la Staatliche Kunsthalle de Karlsruhe (où je l’ai manquée) du 31 octobre 2015 au 31 janvier 2016, puis au musée des Beaux-Arts de Lyon (où j’ai couru) du 25 mars au 26 juin 2016, et enfin à la Scottish National Portrait Gallery à Édimbourg du 16 juillet au 16 octobre 2016. Elle bénéficie d’un soutien exceptionnel de l’Union européenne, dans le cadre du programme Creative Europe coordonné par l’Agence exécutive pour l’Éducation, l’Audiovisuel et la Culture de la Commission européenne.

Autoportrait de Rembrandt avec Saskia
Autoportrait de Rembrandt avec Saskia

L’exposition rassemble plus de cent-trente oeuvres peintures, dessins, estampes, photographies, ainsi que sculptures et vidéos – appartenant aux riches collections des trois institutions, complétées par quelques prêts provenant de collectionneurs privés lyonnais et, pour la partie contemporaine, du Zentrum für Kunst und Medien de Karlsruhe, ainsi que du Musée d’art contemporain de Lyon. Son propos, dont le cadre chronologique s’étend de la Renaissance au XXIe siècle, est d’interroger la pratique de l’autoportrait par les artistes en tentant de dresser une typologie et en mettant en lumière les questionnements portés par ce genre spécifique. Elle vaut réellement  que l’on s’y attarde.

Foujita et EL Kirchner Autoportrait
Foujita et EL Kirchner
Autoportrait

Il s’agit de s’intéresser en particulier aux formes les plus diverses prises par celui-ci, jusqu’aux autoportraits mis en scène, utilisés dans d’autres types de compositions ou simplement allusifs. Un accent particulier est mis sur les productions des scènes artistiques allemandes, écossaises et lyonnaises.
Albrecht Dürer, la Vierge du Rosaire
Albrecht Dürer, la Vierge du Rosaire

Près de l’arbre le personnage tient à la main un document signé Dürer
qui a ainsi introduit son autoportrait dans un tableau religieux.
Dürer
L’exposition s’articule en sept sections thématiques, interrogeant les grandes typologies de l’autoportrait et leurs évolutions au fil du temps : le regard de l’artiste, l’artiste en homme du monde, l’artiste au travail, l’artiste et ses proches, l’artiste mis en scène, l’artiste dans son temps et le corps de l’artiste.
Certains artistes mettent leur reflet dans une carafe en étain, dans des natures mortes, d’autres dans un double autoportrait, reflété dans un miroir, d’autres encore déguisés en musicien, (Watteau) s’intègrent dans des portraits de groupe, de famille, de couple.
Rembrandt dans la lapidation de St Etienne a introduit son portrait, seul personnage qui regarde le spectateur

Rembrandtdétail l’autoportrait sous le bras droit levé de St Etienne
Détail autoportait de Rembrandt
Une vidéo de Marina Abramovic, un portrait de Jan Favre, l’inévitable Cindy Sherman,
Robert Mappelthorpe, pour voir les selfies d’Ai WeiWei il faut consulter une tablette….
C’est une exposition qui montre bien que l’on invente jamais rien, et que les anciens, savaient très bien se « selfier », l’époque contemporaine ne fait qu’utiliser les nouveaux  moyens techniques, sans l’inventivité des anciens.
Friedrich Mosbrugger, les Camarades
Friedrich Mosbrugger, les Camarades (1828-1829)

Actuellement on ne peut plus voir un monument, une sculpture, une toile, un tableau, sans que des perches à selfies, des appareil photo ou des téléphones, vous gâchent le plaisir de la contemplation et la vue. Surtout les téléphones ou Ipad, que leurs utilisateurs, manipulent longuement pour prendre la « meilleure » photo, regardent le résultat, puis éventuellement recommencent leur photo, tout en oubliant de regarder l’oeuvre en live.
Il faut encore compter  avec les modèles photographiés devant, qui s’ingénient à prendre
les poses les plus ridicules et demandent de ce fait, une infinie patience de notre part, si nous désirons un cliché sans parasites !
Répondant à ma suggestion de bien regarder l’oeuvre en détail, un visiteur m’a répondu
qu’il ne manquera pas de le faire, sur son téléphone, Ipad ou ordinateur !
L’exposition est accompagnée de la publication d’un catalogue scientifique édité en français, en anglais et en allemand.
Autoportrait détail
Une installation est présente en conclusion du parcours pour inviter les visiteurs à réaliser leur propre autoportrait, tandis qu’une composition crée un gigantesque portrait aléatoire formé par la combinaison de toutes ces images. Le public est invité à poursuivre cette expérience en ligne et sur les réseaux sociaux.

Sommaire du mois de mai 2016

l’Anthax Collection Marx à la Fondation Beyeler + Collection Beyeler
l’Anthax Collection Marx à la Fondation Beyeler + Collection Beyeler

01 mai 2016 : Le Kunstmuseum Basel agrandi
04 mai 2016 : Helena Almeida, Corpus au Jeu de Paume
11 mai 2016  : Fondation Claude Monet – Giverny |
14 mai 2016 : Gérard Fromanger |
17 mai 2016 : ALISA RESNIK « ONE ANOTHER »
21 mai 2016 : 13 œuvres de l’Anthax Collection Marx sont arrivées à la Fondation Beyeler
25 mai 2016 : Marie Bovo, Philippe Cognée, Stephan Balkenhol à la Fondation Fernet Branca
 
 

ALISA RESNIK « ONE ANOTHER »

 

Jusqu’au 10 JUILLET 2016
exposition en entrée libre à La Filature, Scène nationale – Mulhouse

 

ALISA RESNIK , photo Alisa Resnik
ALISA RESNIK ,
photo Alisa Resnik


en lien avec la Biennale de la photographie
« ONE ANOTHER » D’ALISA RESNIK
commissariat Laura Serani – courtesy Galerie Sit Down
Lauréate en 2013 du prestigieux European Publisher Award for Photography
et finaliste du prix Leica Oskar Barnack 2014, Alisa Resnik expose à La Filature.
Sa série « One Another » pourrait être l’histoire d’une nuit unique et interminable
qui unit Berlin et Saint-Pétersbourg.
One Another – par Laura Serani, commissaire
« Ici la nuit est immense » clame en grandes lettres rouges un tableau des 42h du loup de Sarkis. Intrigant oxymore qui peut sonner comme une promesse ou une menace.
One Another pourrait être l’histoire d’une nuit unique et interminable qui unit Berlin et Saint-Pétersbourg. Une nuit sans fin qui ne connaît pas la lumière de l’aube, qui s’étend sur des villes désertes et glisse dans des intérieurs aux moquettes et banquettes
usées où, sur fond de rideaux et papiers peints délavés, des personnages passent, ou bien posent, devant et pour Alisa Resnik.
ALISA RESNIK 2Parfois dans l’abandon ou l’absence, parfois défiant ou ignorant la caméra, les protagonistes semblent jouer  une pièce où se mêlent histoires déjà vues et énigmes policières. Défile alors une succession de solitudes, de visages marqués, de corps blêmes, seuls ou entrelacés, en équilibre au bord d’un abîme ou figés dans un cauchemar où la neuvième porte pourrait s’ouvrir d’un moment à l’autre.
ALISA RESNIK 3Alisa Resnik photographie la vie et son reflet, la fragilité, la grâce, la mélancolie, la solitude.
D’un univers qui respire inquiétudes et angoisses, elle restitue une image où l’on ressent surtout son empathie profonde avec les personnes et avec les lieux. Lieux dont elle affectionne, ou elle récrée en jouant de l’obscurité et de la pénombre, l’ambiance d’un vieux théâtre de quartier aux velours rouges ou les atmosphères à la David Lynch. Bars et couloirs d’hôtels vides, usines désaffectées, maisons qui semblent
inhabitées malgré les fenêtres éclairées, arbres couverts de neige ou de guirlandes, interrompent et rythment le cortège des portraits. Ses images, nettes, se passent du recours au flou, rare, pour devenir des visions étranges et poétiques.
One Another #30, 2012 © Alisa Resnik Courtesy Galerie Sit Down
One Another #30, 2012
© Alisa Resnik Courtesy Galerie Sit Down

Le monde d’Alisa Resnik s’est construit au fil du temps et résonne de ses voyages et de ses rencontres : entre Est et Ouest, entre avant et après la chute du mur de Berlin, en élaborant les expériences des workshops avec
Antoine D’Agata et Anders Petersen ou de la masterclass avec Giorgia Fiorio, ainsi que de sa rencontre avec la peinture classique en Italie. Le spectre chromatique d’Alisa Resnik est fait des couleurs de l’obscurité, des rouges et des verts sombres qui absorbent les rares lumières et rappellent les tons tragiques du Caravaggio.
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Ses damnés peuvent faire penser aux descentes aux enfers de D’Agata, son monde de la nuit renvoyer à celui du café Lehmnitz de Anders Petersen à Hambourg, repaire d’alcooliques, marins et prostituées, mais, au-delà des références, le plus important dans le travail d’Alisa Resnik est cette écriture photographique envoûtante
et capable de traduire une approche fusionnelle et tendre vers les personnes rencontrées et photographiées.
Ainsi, One Another ressemble au portrait d’un huis clos qui protège et rassure, plutôt qu’inquiète. Enfin, il ressemble à un portrait de famille, d’un cercle familial un peu maudit, peut-être, mais où les liens demeurent.
ALISA RESNIK 1
Rompre avec la solitude – par Alisa Resnik
« Le temps est un avion à réaction, il se déplace à toute allure » et dans son vol impétueux, les gens et les choses qui se précipitent sous nos yeux sont sûrs de cacher leur essence intérieure. Dans ce temps infini qui s’écoule nous errons, avides d’un simple moment de sincérité.
La photographie est le moyen d’arrêter un moment et d’avoir une chance de regarder plus profondément la réalité indicible, d’aller au-delà de cette dichotomie généralement douloureuse entre le sujet et l’objet. C’est la manière de construire un abri sûr de sensations sur les sables mouvants de la rationalité, de se sentir comme
chez soi en regardant par la fenêtre un train qui passe.
Paysages couleurs de plomb, usines en ruine, écho des salles vides, des vieilles pièces gardant toujours le subtil sentiment du passé, et les visages, les visages des gens… des regards furtifs, de petits gestes maladroits, des mains à la recherche d’un soutien, le chagrin ou la dureté dans le coin de l’oeil – ils sont tous comme des oiseaux
prêts à voler de leur propres ailes à la recherche de votre sympathie, dans l’espoir de sortir de la solitude.
Ces images se matérialisent dans les projections de nos souvenirs et commencent à vivre par elles-mêmes.
Elles nous racontent des histoires que nous pourrions avoir vu de nos propres yeux. Elles combinent les couleurs et les formes avec nos rêves et nos sentiments, devenant une partie de nous-mêmes, et nous sommes alors condamnés à y revenir encore et encore. De cette errance à travers le monde entier, nous sommes à la recherche de moments que nous pourrions arrêter et transformer en vision, à la recherche d’une révélation,
d’un miroir… toujours à la recherche d’un miroir…
Photos Alisa Resnik
Photos Alisa Resnik

ALISA RESNIK
Née en 1976 à Saint-Pétersbourg en Russie, Alisa Resnik part avec ses parents pour Berlin en 1990 au moment de la dissolution de l’Union soviétique. Elle étudie l’Histoire de l’art et la philosophie à l’université d’Humboldt à Berlin et à l’université de Bologne. Elle se lance dans la photographie en 2008, voyage à
travers l’Europe avant de revenir en Russie et en Ukraine. En 2009, elle suit un workshop en Toscane (TPW) avec Antoine D’Agata, en 2010 un workshop à Berlin avec Anders Petersen et, de 2010 à 2012, la Reflections Masterclass de Giorgia Fiorio.
Lauréate en 2009 du Winephoto en Italie et du Descubrimientos PHE au festival PhotoEspaña, elle remporte l’European Award for Photography en 2013 avec One Another publié en cinq langues chez cinq éditeurs (par Actes Sud en France sous le titre L’un L’autre).
www.alisaresnik.com
Du 15 au 19 juin 2016, la Galerie Sit Down présentera des oeuvres d’Alisa Resnik à Photo Basel.
www.sitdown.fr / www.photo-basel.com

RENDEZ-VOUS AUTOUR DE L’EXPOSITION
« Club Sandwich » jeudi 12 mai de 12h30 à 13h40
visite guidée le temps de la pause déjeuner avec pique-nique tiré du sac
gratuit sur inscription : T 03 89 36 28 34 ou heloise.erhard@lafilature.org
+ rencontres, rendez-vous dans le cadre de la Biennale de la Photographie de Mulhouse
www.biennale-photo-mulhouse.com

Seydou Keïta, au Grand Palais

Seydou Keïta, Grand Palais, 31 mars –11 juillet 2016
« J’avais 14 ans, c’étaient mes premières photos et c’était le moment le plus important de ma vie. Depuis lors, c’est un métier que j’ai essayé de faire le mieux possible. J’ai tellement aimé la photographie. »

Seydou Keïta
Sans titre, 1959 (Autoportrait)
Tirage argentique moderne réalisé en 1994 sous
la supervision de Seydou Keïta et signé par lui.
60 x 50 cm
Genève, Contemporary African Art Collection
© Seydou Keïta / SKPEAC / photo courtesy
CAAC – The Pigozzi Collection, Genève

Seydou Keïta est né à Bamako vers 1921 et ouvre son studio de photographe portraitiste en 1948. Son oncle, qui lui a offert avant-guerre un appareil Kodak Brownie, a déclenché sa vocation. Autodidacte, il bénéficie des conseils de son voisin Mountaga Dembélé, photographe et instituteur malien de l’entre-deux-guerres, et de la fréquentation du magasin-studio photo de Pierre Garnier.

Seydou Keïta
Sans titre, 1949-1951
Tirage argentique moderne réalisé en 1998 sous
la supervision de Seydou Keïta et signé par lui.
180 x 120 cm
Genève, Contemporary African Art Collection
© Seydou Keïta / SKPEAC / photo courtesy CAAC
– The Pigozzi Collection, Genève

Situé sur la parcelle familiale, son studio se compose de sa pièce de vie d’une vingtaine de mètres carrés et de la cour, attenante, où il réalise le plus grand nombre de ses photographies à la lumière naturelle. Proche de la gare de Bamako et de nombreux lieux d’attraction de la ville, il sait bénéficier du flux de voyageurs de l’Afrique de l’Ouest et séduit très vite la jeunesse urbaine qui devient sa principale clientèle.

Seydou Keïta
Sans titre, 1959
Tirage argentique moderne
120 x 99 cm
Genève, Contemporary African Art Collection
© Seydou Keïta / SKPEAC / photo courtesy CAAC – The
Pigozzi Collection, Genève
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Seydou Keïta
Sans titre, 17 juin 1953
Tirage argentique d’époque
17.5 x 12 cm
collection particulière
© Seydou Keïta / SKPEAC / photo François Doury
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Cette célèbre photographie de Keïta, appelée « l’homme à la fleur », est souvent passée à tort pour un autoportrait. Keïta, qui le plus souvent ne connaissait pas l’identité de ses clients, se souvenait néanmoins de ce jeune homme handicapé, appelé M. Sissoko. Le veston blanc, la cravate, les lunettes (sans verres) le stylo ainsi que la fleur, faisaient partie des accessoires mis à disposition dans le studio du photographe.
L’élégance occidentale affichée ici est représentative de la classe des jeunes fonctionnaires citadins qui travaillaient pour l’administration coloniale, savaient lire et écrire, et que l’on appelait à l’époque des « évolués ».
Keïta devient rapidement célèbre grâce à son sens de la mise en scène, de la pose, et de la qualité de ses tirages. Il réalise l’essentiel de ses portraits en une seule prise, à la chambre 13 x 18, qu’il développe par contact au même format. Son succès tient également aux nombreux accessoires mis à disposition de ses clients dans son studio : costumes européens, chapeaux, cravates, montres, bijoux, stylos, Vespa, etc. Ils contribuent à la projection d’une identité visuelle et sociale, réelle ou idéalisée, émanant d’une société qui aspire à la modernité.

Seydou Keïta
Sans titre, 1949-51
Tirage argentique moderne réalisé en 1995
sous la supervision de Seydou Keïta et signé
par lui.
50 x 60 cm
Genève, Contemporary African Art Collection
© Seydou Keïta / SKPEAC / photo courtesy
CAAC – The Pigozzi Collection, Genève

La photographie de Seydou Keïta marque en effet la fin de l’époque coloniale et de ses codes de représentation pour ouvrir l’ère d’une photographie africaine qui affirme son identité. Là où les « indigènes » étaient représentés frontalement, en tant qu’échantillons anthropologiques d’une tribu ou d’une catégorie de population, Keïta privilégie les poses de trois-quarts et la diagonale pour magnifier des personnes et non pas des sujets. Ses clients devenant ainsi les modèles actifs de sa démarche artistique. Keïta, qui a réalisé plusieurs milliers de clichés, a inlassablement cherché à donner d’eux la plus belle image et est aujourd’hui considéré comme l’un des grands portraitistes du XXe siècle.
Cette exposition rétrospective présente pour la première fois un important ensemble de tirages argentiques modernes – réalisés de 1993 à 2011, et signés par Keïta – ainsi que des tirages argentiques d’époque. Le parcours est organisé chronologiquement, de 1949 à 1962, date de la fermeture de son studio, en tenant compte des divers fonds en tissu que Keïta utilisait et grâce auxquels il parvenait à dater ses photographies.

Seydou Keïta
Sans titre, 1958
Tirage argentique moderne réalisé en 1998
sous la supervision de Seydou Keïta et signé
par lui.
127 x 180 cm
Genève, Contemporary African Art Collection
© Seydou Keïta / SKPEAC / photo courtesy
CAAC – The Pigozzi Collection, Genève

« Quelqu’un qui n’a pas fait sa photo avec Seydou Keïta n’a pas fait de photo ! » ; C’est ce qui se disait à Bamako. »
Section «Vintages»
Les tirages d’époque, également appelés «vintages», présentés dans cette salle, sont réunis pour la première fois dans le cadre d’une exposition. Keïta a réalisé la plupart de ses portraits à la chambre 13×18 et tirait lui-même ses photographies dans son studio, par contact, à l’aide d’un châssis-presse, sans recourir à un agrandisseur.
Bien qu’autodidacte, Keïta s’était néanmoins perfectionné à la technique du tirage auprès de son aîné, Mountaga Dembélé, instituteur photographe, engagé dans l’armée coloniale, qui ouvrit un studio à Bamako après son retour au Soudan français
en 1945. Dembélé avait lui-même été initié à Paris par le professeur Houppé, inventeur du célèbre agrandisseur Imperator, et auteur de l’ouvrage,
Les secrets de la photographie dévoilés.

Keïta exposait aux murs de son studio des modèles de portraits de femmes, hommes, enfants, en buste, debout, assis ou allongés, et mettait à disposition divers accessoires, afin d’aider ses clients à choisir une pose. Ses « cartes », comme il les appelait, rencontraient ainsi beaucoup de succès à l’époque. Il lui arrivait exceptionnellement de réaliser des formats plus grands, à la demande de certains clients fortunés, tel ce vintage présenté ici au format 30×40.
Keïta conservait et classait minutieusement ses négatifs, mais n’avait pas gardé de tirages
d’époque dans son studio après sa fermeture. Ils ont été retrouvés pour la plupart, abandonnés ou oubliés par des clients, dans l’atelier de son encadreur, qui colorisait aussi, à la demande, les ongles, bijoux et coiffes sur certains portraits féminins. L’absence de précautions particulières dans la conservation d’un grand nombre de ces photographies, exposées au vent, à la poussière, à la chaleur et à l’humidité, explique l’état de certains portraits.
Exposition organisée par la Réunion des musées
nationaux – Grand Palais avec la participation de la
Contemporary African Art Collection (CAAC) – The
Pigozzi Collection.
les citations sont extraites du livre Seydou Keïta de
André Magnin et Youssouf Tata Cissé, pour les textes, et de
Seydou Keïta pour les photos. Ed. Scalo, Zürich, 1997

France culture la grande table à l’expo (podcast)
 France Culture la Dispute (podcast)

les Regardeurs (podcast)