Sommaire de décembre 2016

Fondation Cartier

Cai Guo-Quiang, White Ton
Cai Guo-Quiang, White Ton

01 décembre 2016 : Frederic Versolato «47° Nord», la latitude de Mulhouse
03 décembre 2016 : Maurizio Cattelan – Not Afraid of Love
11 décembre 2016 : Oscar Wilde, l’impertinent absolu
20 décembre 2016 : Sites éternels, De Bâmiyân à Palmyre
22 décembre 2016 : Hodler Monet Munch – Peindre l’impossible
24 décembre 2016 : Noël 2016
 

Sommaire de novembre 2016

Laurent Impeduglia, ST'ART 2016 Galerie Jean-François Kaiser prix ST'ART 2016
Laurent Impeduglia, ST’ART 2016
Galerie Jean-François Kaiser
prix ST’ART 2016

01 novembre 2016 : « Die Kerze »
04 novembre 2016 : Talents contemporains 2014
06 novembre 2016 : Carl Andre : Sculpture as place, 1958-2010
10 novembre 2016 : Machines musicales / Musique machinale
12 novembre 2016 : « Still-Leben » dans le cadre de La Regionale 17
13 novembre 2016 : ST-ART 2016
15 novembre 2016 : Joëlle Tuerlinckx Nothing for Eternity
18 novembre 2016 : TGV contre X
22 novembre 2016 : « Kunihiko Moriguchi – Vers un ordre caché »
26 novembre 2016 : ST’ART 21 e 2016

Maya Rochat « META FILTRES »

à La Filature, Scène nationale – Mulhouse,
jusqu’ au dimanche 30 octobre 2016

Maya RochatMaya Rochat utilise la photographie comme outil d’investigation du réel et en fait un instrument poétique. Alliant inspiration instinctive et un important sens graphique, elle entremêle photographies, peintures, dessins et sculptures qu’elle détourne, déconstruit et recompose… pour former des ensembles visuels complexes.
À La Filature, elle invite le spectateur à inventer sa propre trame narrative.
En effet dès l’entrée la question se pose : sommes-nous dans
un magasin de décoration, une galerie d’art ?
C’est une expérience physique, sensorielle, quelques images sont
présentées de manière classique encadrées, tandis que d’autres
débordent du cadre de façon exubérante, vers l’infini.
Maya Rochat 3
Il faut s’approcher des images, en voir les détails, prendre du recul,
afin de récréer son propre univers, son histoire personnelle.
photographie, collage, peinture, installation…
Face au flux d’images qui défilent aujourd’hui dans une
sorte de bourdonnement ininterrompu, Maya Rochat
impose une rupture.
Son univers est composé de paillettes et d’autres divers objets
qui brillent, de magazines découpés, d’illustrations,
de personnages étranges…
Elle s’inspire de son environnement immédiat :
des portraits de son entourage, de paysages, des détails trouvés,
mais aussi de ses propres écrits. Tous ces
éléments forment un tissu visuel dense et intime qui compose
la base même de son travail. Avec énergie et instinct,
elle détourne, déchire, lacère, dissèque, peint, dessine,
avant de réassembler les motifs pour créer des compositions
chargées symboliquement et radicalement associatives.
Maya Rochat 2
En effet, Maya Rochat raisonne par idées qui prennent à chaque fois une forme différente : une photo, une vidéo, un collage. Et même à l’intérieur
du médium choisi, elle crée un nombre infini de déclinaisons.
S’interrogeant du consumérisme dans l’art, dû à la digitalisation
de tout ce qui nous entoure, l’artiste rajoute
un détail donnant naissance à une oeuvre nouvelle.
Réunies ensemble, ces pièces éparses donnent lieu à une
installation harmonieuse.
Maya Rochat 1
En réaction à l’immatérialité post-internet,
Maya se confronte directement aux surfaces et met ainsi en
exergue la structure et la corporalité des images en volume.
une expérience immersive
Nourrie à l’énergie de la musique métal et de l’atmosphère de ces concerts,
ses images sont suggestives, saturées, sapent les codes d’interprétation
usuels et troublent les modes de perception de ceux qui les
regardent. À l’opposé de la démarche documentaire,

Maya Rochat, Photo Samuel Antoine
Maya Rochat, Photo Samuel Antoine

Maya Rochat offre une expérience immersive qui interroge la capacité de la photographie à représenter le réel.
Il y a dans ses oeuvres bruyantes de la tension,
mais aussi une douceur que le visiteur ne trouve qu’après
avoir repoussé ses propres limites et traversé
le chaos, comme lors d’un processus cathartique.
Maya Rochat
création in situ en septembre 2016 à La Filature
Pour cette première exposition individuelle de cette envergure,
Maya Rochat était en résidence de création
du 12 au 16 septembre, avant le vernissage le 24.
L’installation qu’elle propose à La Filature est conçue in
situ, spécifiquement pour les 300m2 de la Galerie.
Elle y présente une exposition-installation associant les
images fixes (photographies, peintures) et animées (projections), collages…
Maya Rochat
Née en 1985 en Suisse et diplômée de 2 prestigieuses Écoles d’art
(HEAD de Genève et ECAL de Lausanne),
Maya Rochat travaille et vit entre Berlin et la Suisse.
Elle est membre de l’association suisse Visarte, de STATE
OF THE ART Berlin et du collectif zürichois U5.
Pendant sa formation en 2008-2009, elle effectue un séjour à l’École
supérieure d’arts appliqués de Hambourg, la Hochschule für
bildende Künste Hamburg (HFBK).
Elle obtient en 2009 un Bachelor en
communication visuelle, département de photographie à l’École
Cantonale d’Art de Lausanne (ECAL), récompensé par un prix
d’excellence. Depuis 2012, elle est diplômée d’un master avec
mention, à la Haute école d’art et de design (HEAD) de Genève. Sa
série Es stinkt der Mensch, solang er lebt a gagné plusieurs sélections,
dont le prix de l’ECAL pour l’excellence du travail.
Maya Rochat 5
Depuis 2010, Maya Rochat s’implique en parallèle de sa pratique
personnelle, dans divers projets collectifs avec l’ambition de proposer
des projets poétiques et critiques. Elle est cofondatrice de La
Minoterie, un espace d’art indépendant créé en 2010 aux anciens
Moulins Rodynam à Orbe. Elle a également été membre de NEAR,
dont membre du comité de 2011 à 2012.
www.mayarochat.com
Maya Rochat et Emmanuelle Walter
Commissaire : Emmanuelle Walter.

BPM – Biennale de la Photographie de Mulhouse

ON PHOTOBOOKS
Soirée dédiée aux livres photos
Samedi 3 septembre 17H
à Motoco bât.75
Pour son finissage, la BPM – Biennale de la Photographie de Mulhouse
propose une soirée dédiée aux livres photographiques avec
le lancement des livres d’Anna Meschiari
et de Vincent Delbrouck,
suivi d’une table
ronde et de la projection Before Instagram
de Philipp Anstett.

 

Vincent Delbrouck, CATALOGUE
Vincent Delbrouck, CATALOGUE

17h – 18h
BOOK LAUNCH / LANCEMENT DE ARE WE ALONE ?
d’Anna Meschiari
auto-édité, issue de sa recherche et exposition à Mulhouse
– avec les Bibliothèques-médiathèques de Mulhouse et le soutien
de Pro Helvetia dans le cadre de la BPM 2016
BOOK LAUNCH / LANCEMENT DE CATALOGUE
de Vincent Delbrouck
auto-édité, issue de la résidence et exposition à Mulhouse
– Mulhouse Art Contemporain et Association
l’agrandisseur dans le cadre de la BPM 2016
18h – 19h
TABLE RONDE SUR LES MODELES D’EDITIONS
Des milliers de livres photos sont auto-édités chaque année,
chaque photographe possède un ordinateur et il est facile de
produire un livre sur Internet, l’impression numérique
étant désormais accessible à tout le monde. Ce phénomène
a fait monté en puissance le créativité liée au livre photo,
médium à part entière. L’émergence des livres auto-édités a fait
apparaître de nombreuses expérimentations sur les combinaisons
d’images et les agencements, Vincent Delbrouck et
Anna Meschiari en témoigneront. En parallèle,
des maisons d’édition photographiques adoptent une ligne éditoriale
exigeante et pointue comme cela est le cas pour
Poursuite édition ou Médiapop Edition.

TABLE RONDE SUR LES MODELES D’EDITIONS
Vincent Delbrouck, CATALOGUE,
Anna Meschiari, ARE WE ALONE ?,
Pascal Amoyel, NOT ALL, Poursuite édition, Arles
Philip Anstett, BEFORE INSTAGRAM, Médiapop Edition, Mulhouse.
Philippe Schweyer, Médiapop Edition,
Modérateur : Dominique Bannwarth, pour Mulhouse Art Contemporain, partenaire de la BPM 2016

Suivi par la projection Before Instagram de Philipp Anstett
Photographies issues du livre paru chez Médiapop édition, des inédits et ++++
VISITES COMMENTEES DES EXPOSITIONS EN PRESENCE DES PHOTOGRAPHES
Samedi 3 septembre 11H
Bibliothèque Grand’Rue
Visite de l’exposition Are We alone ? par la photographe Anna Meschiari
Dimanche 4 septembre 15H
Musée des Beaux-arts de Mulhouse
Visite de l’exposition « L’autre et le même » avec les
photographes Vincent Delbrouck et Pascal Amoyel.
INFORMATIONS PRATIQUES
L’AUTRE ET LE MÊME
Musée des Beaux-Arts Mulhouse
4 juin – 4 septembre
DELPHINE BEDEL (NL), VINCENT DELBROUCK (BE), LIVIA MELZI (BR), PASCAL AMOYEL (FR), YAAKOV ISRAEL (IS),
EMILIE SAUBESTRE (FR), ARCHIVES DE PAUL-RAYMOND SCHWARTZ (FR), ARCHIVES HÉLÈNE DISERENS (CH)
Commissariat d’exposition : Anne Immelé
4 Place Guillaume Tell, 68100 Mulhouse Tel : 03 89 33 78 11
Ouvert tous les jours, sauf mardis et jours fériés de 13h à 18h30
ARE WE ALONE ?
Bibliothèque Grand-Rue Mulhouse
4 juin – 3 septembre
ANNA MESCHIARI (CH)
Commissariat d’exposition : Marie Du Pasquier
19 Grand Rue, 68100 Mulhouse Tel : 03 69 77 67 17
Ouvert du mardi au vendredi de 10h à 12h et de 14h à 18h
Les samedis de 10h à 12h et de 14h à 17h30
Motoco
13 rue de Pfastatt 68200 Mulhouse

Sommaire de juillet 2016

Paul Klee, Eclair Pétrifié 1927
Paul Klee, Eclair Pétrifié 1927

 

01  juillet 2016 : Roni Horn à la Fondation Beyeler

03 juillet 2016 : « Zita – Щара » au Schaulager

06 juillet 2016 : Biennale de la photographie de Mulhouse

13 juillet 2016 : Amadeo de Souza-Cardoso

 

Amadeo de Souza-Cardoso

Les derniers jours
jusqu’au’18 juillet 2016
Cette exposition est organisée par la Réunion des musées
nationaux – Grand Palais et la Fondation Calouste Gulbenkian.

Amadeo de Souza-Cardoso Le Saut du lapin 1911 huile sur toile 49,9 x 60,8 cm États-Unis, The Art Institute of Chicago Arthur Jerome Eddy Memorial Collection © The Art Institute of Chicago
Amadeo de Souza-Cardoso
Le Saut du lapin 1911
huile sur toile 49,9 x 60,8 cm
États-Unis, The Art Institute of Chicago
Arthur Jerome Eddy Memorial Collection
© The Art Institute of Chicago

Il n’y a probablement pas d’exemple aussi étonnant
, au XXe siècle, d’un artiste majeur tombé dans
l’oubli que celui
d’Amadeo de Souza-Cardoso. (vidéo)
Au point que l’historien d’art américain Robert Loescher
l’a qualifié en 2000 comme
« l’un
des secrets les mieux gardés du début de l’art moderne ».
Emporté à trente ans par l’épidémie de grippe espagnole,

après avoir quitté au début de la guerre cette avant-garde
parisienne dont il était l’une des figures les plus originales,

Amadeo est sorti des écrans radar et n’a conservé sa célébrité
que dans son propre pays. Il a pourtant eu le temps

de laisser une oeuvre étourdissante, à la fois en prise
avec toutes les révolutions esthétiques de son temps et ne

ressemblant à aucune autre.

Amadeo de Souza-Cardoso Titre inconnu (Clown, cheval, salamandre) vers 1911-1912 gouache sur papier 23,80 x 31,80 cm Lisbonne, CAM / Fundação Calouste Gulbenkian Photo Paulo Costa
Amadeo de Souza-Cardoso
Titre inconnu (Clown, cheval, salamandre)
vers 1911-1912
gouache sur papier 23,80 x 31,80 cm
Lisbonne, CAM / Fundação Calouste Gulbenkian
Photo Paulo Costa


Si l’on observe finement la chronologie de son compagnonnage
avec Amedeo Modigliani
ou Constantin Brancusi,
c’est bien souvent lui q
ui fait figure d’inventeur de formes.
Amadeo de Souza-Cardoso est déjà au Grand Palais en 1912, exposant au Salon d’Automne Avant la Corrida, une toile qui figurera
ensuite à la célèbre exposition de l’Armory Show aux Etats-Unis en 1913.
Elle y est vendue immédiatement
comme presque tous
les autres envois de l’artiste qui fait sensation.
C’est ainsi que plusieurs de ses chefs-d’oeuvre sont

conservés aujourd’hui aux Etats-Unis, en particulier à
l’Art Institute de Chicago.

Amadeo de Souza, Avant la Corrida, vers 1912. Huile sur toile. Lisbonne, Fondation Calouste Gulbenkian.
Amadeo de Souza, Avant la Corrida, vers 1912. Huile sur toile. Lisbonne, Fondation Calouste Gulbenkian.

La vie de Souza-Cardoso est courte et intense.
On distingue deux grandes périodes qui sont matérialisées
dans le
parcours de l’exposition :
la période de Paris (1906-1914) et le retour à Manhufe,
Portugal (1914-1918).

Amadeo de Souza-Cardoso La Cuisine de la maison de Manhufe 1913 huile sur bois 29,2 x 49,6 cm Lisbonne, CAM / Fundação Calouste Gulbenkian Photo Paulo Costa
Amadeo de Souza-Cardoso
La Cuisine de la maison de Manhufe
1913 huile sur bois 29,2 x 49,6 cm
Lisbonne, CAM / Fundação Calouste Gulbenkian
Photo Paulo Costa

Cependant, tout au long de sa vie artistique qui dure
un peu plus d’une décennie, Amadeo vit entre ces deux mondes :
il voyage, va et
vient, éternel insatisfait, désireux d’être ailleurs,
manifestant une perpétuelle instabilité géographique.

Fils d’une famille traditionnelle de la riche bourgeoisie
rurale, Amadeo part pour Paris dans une situation financière

confortable, loin de la condition de boursier
qui est celle de nombre de ses compatriotes
– qu’il ne fréquente d’ailleurs
sur place que
pendant une courte période.
Il fait ses adieux à sa mère en lui affirmant qu’il
lui faut accomplir son destin.

Vue de l’exposition (5) scénographie Atelier Jodar Architecture © Photo Didier Plowy pour la Rmn-Grand Palais
Vue de l’exposition (5)
scénographie Atelier Jodar Architecture
© Photo Didier Plowy pour la Rmn-Grand Palais

La ville qu’il découvre, centre euphorique de toutes
les ruptures, attire son attention sur les artistes
qui rompent avec les
canons classiques. Amadeo participe,
lui aussi, à ce mouvement de rupture ;
il fait ses premiers pas dans cet univers

cosmopolite en développant un dialogue créatif
avec ses compagnons de travail : Modigliani, Brancusi, Archipenko,

le couple Delaunay, Otto Freundlich, Boccioni, entre autres,
et prend contact avec des agents artistiques, des éditeurs

ou des commissaires d’exposition, comme Walter Pach,
Wilhelm Niemeyer, Ludwig Neitzel, Herwald Walden,
Adolphe
Basler, Harriet Bryant.

Amadeo de Souza-Cardoso Titre inconnu (Coty) vers 1917 technique mixte 94 x 76 cm Lisbonne, CAM / Fundação Calouste Gulbenkian Photo Paulo Costa
Amadeo de Souza-Cardoso
Titre inconnu (Coty)
vers 1917 technique mixte 94 x 76 cm
Lisbonne, CAM / Fundação Calouste Gulbenkian
Photo Paulo Costa

En 1908, lorsqu’il s’installe à la Cité Falguière (Montparnasse),
il se lie avec certains artistes qui,
comme lui,
se situent en marge des mouvements programmatiques,
notamment Modigliani et Brancusi.

Le petit village de Manhufe au Nord du Portugal, imprègne
l’univers visuel d’Amadeo et se retrouve au long des multiples

étapes de son travail. Il ne s’agit pas seulement de paysages
ou de représentations de la nature ; ce lieu renferme ce

qu’Amadeo considère comme sien, un paysage naturel
mais aussi mental. Il intègre dans tout son processus créateur

ce qui pourrait être perçu comme des thèmes traditionnels :
objets du quotidien, paroles de chansons populaires et

poupées folkloriques, instruments de musique régionaux,
montagnes, forêts, châteaux imaginaires et intérieurs familiers.
Ces éléments sont représentés selon des solutions stylistiques où se combinent cubisme, futurisme, orphisme et expressionnisme.

Amadeo de Souza-Cardoso Chanson populaire vers 1916 huile sur toile 50 x 50 cm collection particulière Photo José Manuel Costa Alves
Amadeo de Souza-Cardoso
Chanson populaire vers 1916
huile sur toile 50 x 50 cm
collection particulière
Photo José Manuel Costa Alves

Amadeo confronte des fragments du monde rural
et du monde moderne dans une même dynamique
et, sans hiérarchie, il opère une fusion entre sa région
d’origine et le vertige des machines, des mannequins
mécaniques, des fils télégraphiques et téléphoniques,
des ampoules électriques et des panneaux publicitaires,
des émissions de radio, des moulins à eau, des parfums,
du champagne…
Devenu urbain par choix, l’artiste garde le lien avec
le mouvement ondulatoire de ses montagnes, qu’il peint
à maintes reprises et qui servent de fond à des tableaux
de phases diverses. Et c’est d’ailleurs devant ces montagnes
qu’il trace son autoportrait, habillé en peintre,
à la manière du Greco.

Amadeo de Souza-Cardoso Montagnarde - poème en couleur vers 1914-1916 aquarelle sur papier 23,80 x 33,10 cm collection particulière Photo José Manuel Costa Alves
Amadeo de Souza-Cardoso
Montagnarde – poème en couleur
vers 1914-1916 aquarelle sur papier
23,80 x 33,10 cm
collection particulière
Photo José Manuel Costa Alves

La simple représentation, même augmentée par
les moyens du cubisme, ne lui suffira pas.
Il procède par représentation
et par « incorporation », ses oeuvres intégrant – notamment par collage –
de nombreux objets régionaux ou urbains.
Les lettres/mots, appliqués à l’aide de pochoirs en carton
ou en zinc (qu’il fait lui-même ou commande), sont autant de
nouveaux éléments de polysémie – références à la publicité industrielle
(Barrett, Wotan) et commerciale (Coty, Brut, 300, Eclypse)
mais sans rôle narratif ou illustratif dans la peinture.
Amadeo détourne les significations, ainsi que les
formes : ses disques chromatiques peuvent être des cibles
colorées ou des assiettes en faïence populaire sur lesquelles
tombent des insectes…

Curieusement, son histoire familiale rapporte que l’artiste
compose sa toute première peinture sur deux battants d’une armoire
de la salle à manger ; le très jeune Amadeo y reproduit, vers 1897,
les couvercles de boîtes à biscuits de la marque Huntley & Palmers.
Tous ces indices d’incorporation du monde nouveau dans son oeuvre
montre qu’Amadeo a une conscience aiguë de ce que signifie
« être moderne », qui se traduit non seulement dans ses
thèmes (exaltation de la mécanisation), mais aussi dans méthodes et
techniques ou encore dans sa volonté de se faire connaître
en promouvant personnellement son identité d’artiste.
Cette stratégie est mise en oeuvre très tôt avec
la publication d’une édition de ses XX Dessins et des 12 Reproductions,
et s’exprime encore dans l’emploi du tampon de sa signature.
Amadeo de Souza-Cardoso PAIR IMPAIR 1 2 1 vers 1915-1916 huile sur toile 100 x 70 cm collection particulière Photo Paulo Costa Amadeo
Amadeo de Souza-Cardoso
PAIR IMPAIR 1 2 1
vers 1915-1916
huile sur toile
100 x 70 cm
collection particulière
Photo Paulo Costa
Amadeo

Selon un parcours chrono-thématique, l’exposition réunit
environ 300 oeuvres : peintures, dessins, gravures,
photographies, ainsi qu’une sculpture et deux masques africains.
Parmi elles, quelques oeuvres d’artistes contemporains
d’Amadeo dont il fut proche comme Brancusi, Modigliani,
Robert et Sonia Delaunay.

Nuno Cera devant son oeuvre Tour d’Horizon scénographie Atelier Jodar Architecture © Photo Didier Plowy pour la Rmn-Grand Palais
Nuno Cera devant son oeuvre Tour d’Horizon
scénographie Atelier Jodar Architecture
© Photo Didier Plowy pour la Rmn-Grand Palais

Dans la rotonde un triptyque vidéo, commandé spécialement par la
Fondation Calouste Gulbenkian à l’artiste Nuno Cera, consacre les lieux chers à
Amadeo (Manhufe au Portugal, la Bretagne et Paris).
En dix ans, Amadeo de Souza-Cardoso a tracé une voie totalement
singulière dont la redécouverte en France, bien
tardive, ne devrait en être que plus saisissante.
Grand Palais
galeries nationales
entrée square Jean Perrin
(1887-1918)
commissaire : Helena de Freitas, historienne de l’art, Fondation Calouste Gulbenkian, Lisbonne
scénographie : Atelier Jodar Architecture
 

Biennale de la photographie de Mulhouse

La seconde édition de la BPM, Biennale de la photographie
de Mulhouse
se tient
jusqu’au 4 septembre 2016.
cid_0BB3ED91-ABE5-468A-A4F9-9FA2D7B3E834-283x400Direction artistique :
La direction artistique de cette manifestation est confiée
à Anne Immelé, photographe et Docteur en art.
Anne
Immelé exerce une activité de commissariat d’exposition,
qui prend appui sur les recherches théoriques,

engagées depuis son Master en Arts Visuels à l’Université
Laval de Québec, Canada (1997) et une thèse

de Doctorat en Arts, soutenue en 2007 à l’Université
de Strasbourg. En 2015 est paru Constellations

photographiques aux éditions médiapop.
Anne Immelé, vit et travaille dans l’espace Rhénan, elle enseigne

à la HEAR, Haute école des arts du Rhin.
Musée des Beaux-arts Mulhouse
une visite guidée par Anne Immelé le 17 juillet

Vincent Delbrouck
Vincent Delbrouck

Une édition spéciale de NOVO que vous pouvez consulter
en ligne  ici est consacrée à la BPM

La BPM initie un parcours photographique entre
les communes de Hombourg, Ottmarsheim et
Chalampé avec des photographies installées dans l’espace public.
La BPM est un festival transfrontalier (France, Allemagne, Suisse)
dont la volonté est de défendre la photographie contemporaine
autour d’un temps fort et fédérateur.
La BPM présente des artistes internationaux ainsi que
des nouveaux talents autour d’un thème qui se renouvelle
lors de chaque édition.
Le thème de cette édition est « l’Autre et le même ».
Pensée comme une invitation au voyage, cette manifestation permet
au spectateur de se questionner sur le rapport à l’Autre,
aux territoires et à la découverte.
La BPM invite aussi des photographes en résidence.
En 2015, elle a organisé deux résidences,
Pascal Amoyel
Pascal Amoyel

celle de Pascal Amoyel et celle de Vincent Delbrouck
(en partenariat avec Mulhouse Art Contemporain).

Leurs photographies sont exposées pendant la BPM.
La BPM offre la possibilité à des jeunes photographes de faire une première exposition individuelle.
Vincent Delbrouck
Vincent Delbrouck

C’est aussi le cas, en 2016 pour Anna Meschiari
et pour Rebecca Topakian.

Pascal Amoye
Pascal Amoyel

Programmation BPM
Pascal Amoyel, Delphine Bedel, Vincent Delbrouck,
Alicja Dobrucka, Yaakov Israel, Marc Lathuilliere,
Franck Pourcel, Anna Meschiari, Livia Melzi,
Rebecca Topakian, Emilie Saubestre, Archives de Paul-
Raymond Schwartz et d’Hélène Diserens.
Yaakov Israel
Yaakov Israel

Programmation associée
Katrin Bauer & Yannic Heintzen, Axel Hoedt, Sarah Lena Meierhofer, Alisa Resnik,
à la Filature jusqu’au 10 juillet,
Anne-Sophie Stolz,
Petra Warrass.
 Musée des Beaux-arts Mulhouse
une visite guidée par Anne Immelé le 17 juillet

Livia Melzi
Livia Melzi

jusqu’au 4 septembre
L’AUTRE ET LE MÊME
les sites des artistes
DELPHINE BEDEL (NL), VINCENT DELBROUCK (BE),
LIVIA MELZI (BR), PASCAL AMOYEL (FR),
YAAKOV ISRAEL (IS), EMILIE SAUBESTRE (FR),
ARCHIVES DE PAUL-RAYMOND SCHWARTZ (FR),
ARCHIVES HÉLÈNE DISERENS (CH)
4 Place Guillaume Tell, 68100 Mulhouse
Ouvert tous les jours, sauf mardis et jours fériés de 13h à 18h30
Du 1er juillet au 31 août : de 10h à 12 h et de 13h à 18h30
03 89 33 78 11
a
a Bibliothèque Grand-rue Mulhouse
– 4 septembre
ARE WE ALONE ?
ANNA MESCHIARI (CH)
Commissariat d’exposition : Marie Du Pasquier
19 Grand Rue, 68100 Mulhouse
A partir du 4 juillet jusqu’au 3 septembre :
Ouvert du mardi au vendredi de 10h à 12h et de 14h à 18h
Les samedis de 10h à 12h et de 14h à 17h30
03 69 77 67 17
 

Roni Horn à la Fondation Beyeler

The Selected Gifts, 1974-2015
Première présentation d’un travail photographique en plusieurs parties de l’artiste américaine Roni Horn à la Fondation Beyeler
11 juin 2016 – 1 janvier 2017

Roni Horn, The Selected Gifts, (1974–2015) (detail), 2015-2016, 67 photographs, 13 x 13 / 19 inches (width variable), Courtesy the artist and Hauser & Wirth
Roni Horn, The Selected Gifts, (1974–2015) (detail), 2015-2016, 67 photographs, 13 x 13 / 19 inches (width variable), Courtesy the artist and Hauser & Wirth

C’est en deux étapes que la Fondation Beyeler se consacre cette année à l’œuvre polymorphe de l’artiste américaine Roni Horn. On pourra, à partir du 11 juin 2016, voir pour la première fois dans le Souterrain The Selected Gifts, 1974-2015, (lire en ligne) un travail photographique de l’artiste composé de nombreux éléments. Le 1er octobre, l’exposition Roni Horn ouvrira ses portes, prolongeant ainsi la présentation du mois de juin. Cette exposition restera en place jusqu’au 1er janvier 2017.
horn-roni
Depuis le début de sa carrière à la fin des années 1970, Roni Horn, née à New York en 1955, utilise des moyens d’expression d’une grande diversité visuelle et matérielle : elle réalise des dessins, des photographies, des textes, des livres d’artiste et des sculptures. Certains thèmes reviennent dans un grand nombre de ses travaux. Citons avant tout la question de la faculté de transformation et de la pluralité de l’identité, ainsi que la démonstration par des moyens artistiques des divergences entre l’essence des choses et leur aspect visuel. Roni Horn accorde toujours une fonction majeure à la manipulation délibérée et en même temps ludique du langage et du texte.
détail
détail

The Selected Gifts, 1974-2015, une œuvre rassemblant 67 photographies différentes, est présentée pour la première fois depuis le 11 juin 2016. Comme son titre suffit à l’indiquer, il s’agit de clichés de cadeaux que Roni Horn a reçus au cours des 40 dernières années, approximativement depuis le début de sa carrière artistique. Ils regroupent aussi bien des livres, qu’une lettre d’amour, des dessins et des photos d’amis, un œuf de dinosaure fossilisé ou un cygne empaillé. Ils sont immortalisés isolément par la photographie, fixés par un regard « objectif » et tirés dans cinq formats de hauteur identique (33,0, 35,6, 40,6, 45,7 ou 48,3 x 33 cm). À quelques exceptions près, ces objets si divers sont reproduits grandeur nature. Les photographies des cadeaux sélectionnés ont une fonction documentaire. En même temps, elles constituent – surtout considérées dans leur intégralité – un portrait possible de l’artiste, reflété par le choix des donateurs.
roni-horn-the-selected-gifts-1974-2015-1
L’exposition Roni Horn, que l’on pourra voir parallèlement à la présentation des
Selected Gifts, 1974-2015 à partir du 2 octobre 2016, réunit des ensembles d’œuvres choisis, nouveaux pour certains, qui englobent son œuvre aussi bien dessinée que sculptée. Cette exposition est conçue dans un dialogue étroit entre Roni Horn et Theodora Vischer, Senior Curator de la Fondation Beyeler, et est élaborée tout spécialement pour les locaux du musée.
 
Fondation Beyeler,
Beyeler Museum AG, Baselstrasse 77, CH-4125 Riehen
Heures d’ouverture de la Fondation Beyeler :
tous les jours 10h00–18h00, le mercredi jusqu’à 20 h

 

Sommaire de juin 2016

CalderFondation Beyeler Calder
05 juin 2016 : Autoportraits, de Rembrandt au selfie
08 juin 2016 :  Mulhouse Art Contemporain – OFF16
10 juin 2016 :  Alexander Calder & Fischli/Weiss
12 juin 2016 :  Michael Landy. Out of Order
15 juin 2016  : Katharina Grosse au Musée Frieder Burda
19 juin 2016 :  Art Basel 2016
21 juin 2016 : Le Meilleur des mondes
25 juin 2016 : Eaux troubles, Eaux calmes à la Fondation François Schneider 1ere partie
26 juin 2016 : Eaux troubles, Eaux calmes à la Fondation François Schneider – suite

Eaux troubles, Eaux calmes à la Fondation François Schneider – suite

Dirigée depuis peu par Léa Guzzo, la Fondation François Schneider
(podcast sur France Inter)
provoque l’imaginaire grâce au fil conducteur
de sa programmation : l’eau. Cette exposition sera sans nul doute
source de nouveaux regards sur cet élément. Elle est accompagnée
d’un magnifique
catalogue de 104 pages. L’eau est le fil
conducteur
de notre programmation
.
Léa Guzzo
suite :
 
Harry Gruyaert n’a réalisé que tardivement que le littoral l’avait attiré toute sa vie, au point de réunir ses rivages dans un livre plusieurs fois réédité.

Harry Gruyaert ,France, Baie de Somme, Fort Mahon plage, 1991
Harry Gruyaert ,France, Baie de Somme, Fort Mahon plage, 1991

Harry Gruyaert : Belge, pionnier de la couleur dans la
photographie documentaire, membre de la coopérative
Magnum Photos, son livre Rivages qui est un
bestseller comme son exposition rétrospective à la
Maison européenne de la photographie. Les sujets lui
importent moins que de voir le paysage comme un
matériau à organiser dans le cadre.
Naoya Hatakeyama
Naoya Hatakeyama :
Un des rares photographes japonais à travailler en
couleur, amateur de paysages industriels et
urbains, il est représenté dans de
prestigieuses collections. Ce travail est une
commande réalisée entre Crau et Camargue,
deux paysages voisins de la côte
méditerranéenne, dont il a comparé les
vapeurs industrielles, et les paysages de
marais, à la demande des Rencontres
d’Arles.
Pour lutter contre la douleur de l’âme, Arno Rafael Minkkinen inflige toute sorte de postures à son corps, dans une recherche de beauté absolue qui n’aurait que la nature pour équivalent.
Arno Rafael Minkinnen
Arno Rafael Minkinnen : Une vie d’autoportraits, toujours réalisés
seul, pour démontrer à sa mère la beauté de son corps, alors qu’elle l’a
rejeté pour être né avec un bec de lièvre. L’alliance passée avec la
nature, notamment de sa Finlande natale, constitue une oeuvre
gigantesque, aussi magnifique que sourdement douloureuse, qui nous
réjouit mais dont on peut douter qu’elle l’apaise.
Ce n’est que quarante ans après l’avoir inventée que Brian Griffin a trouvé le parfait usage de sa machine à faire des portraits à travers l’eau.
Brian GriffinBrian Griffin : Très grand portraitiste à l’humour pince sans
rire, cet Anglais n’a cessé de bousculer le genre du portrait pour
des commandes d’entreprises aussi bien que de pochettes de
disques rock et pop. Son contact hors du commun lui permet
d’obtenir de ses sujets les poses les plus incongrues. Sa réponse
à la commande passée par la société gestionnaire de l’eau en
Islande n’échappe pas à sa fantaisie.
Gonzalo Lebrija propose une promenade en voilier, dont on ne sait où la dérive nous mène en l’absence de barreur.
une vidéo
Gonzalo Lebrija
Gonzalo Lebrija : La mer est paisible, le vent modéré,
tout semble calme. Jusqu’où et pourquoi ce bateau
dérive-t-il sans barreur ? C’est la question fascinante
et peu à peu angoissante posée par la vidéo de cet
artiste mexicain aux multiples talents de plasticien.
Pourquoi 2 billets ? parce qu’il est difficile de choisir entre les différents artistes, parce qu’ils sont tous de grande qualité, et je vous invite à découvrir
leurs autres photos exposées à la Fondation François Schneider.

Fondation François Schneider, 27 rue de la Première armée, 68700 Wattwiller, France
info@fondationfrancoisschneiner.org – 03 89 82 10 10
Autour de l’exposition….
Wattwiller
2. Visites commentées en français et en anglais
Visite du dimanche à 15 h en français et 16h30 en Anglais (sur inscriptions à
info@fondationfrancoisschneider.org)
Les dimanche 10 juillet, 24 juillet, 21 août et 11 septembre 2016.
Tarifs : Visite gratuite pour l’achat d’une entrée (tarifs plein, réduit ou gratuit).
3. Nuit des étoiles
Le samedi 5 août de 21h à 23h
21h visite commentée de l’exposition photographique Eaux troubles, Eaux calmes en écho à la Nuit des Etoiles et dès 22h installez-vous sur notre terrasse et laissez-vous happer par la lumière fulgurante des étoiles filantes !
Sur réservation uniquement à info@fondationfrancoisschneider.org
Tarifs : Visite gratuite pour l’achat d’une entrée (tarifs plein, réduit ou gratuit).
4. Ateliers
Le jeudi 28 juillet : ateliers enfant (6-12 ans) 14h-16h suivi d’un goûter
Sur réservation uniquement à info@fondationfrancoisschneider.org
Tarifs : 3 euros
Le dimanche 14 août : une visite ludique + atelier destinés aux enfants et aux
adultes accompagnants de 14h-17h avec un goûter
Tarifs : Visite gratuite pour l’achat d’une entrée (tarifs plein, réduit ou gratuit) + 3
euros pour l’enfant
5. Journée événement
Le jeudi 14 juillet : En attendant le Feu – Venez passer une journée à la Fondation !
Tarifs : Visite gratuite pour l’achat d’une entrée (tarifs plein, réduit ou gratuit)