Namibie l’art d’une jeune génération au musée Würth

Jusqu’au 26 mai 2019 au musée Würth d’Erstein

Cette exposition est née de la volonté de Reinhold Würth,
Depuis des décennies, il retourne régulièrement en Namibie
avec sa famille, séduit par le paysage, ses habitants, ses
coutumes. Il veut mettre en lumière la création de la jeune
génération namibienne.

Paul Kiddo

Beaucoup de ces créateurs sont autodidactes, quelques-uns
sont très certainement influencés par l’histoire de l’art
européenne des trente à cinquante dernières années,
mais tous font preuve d’une certaine indépendance.
Ute Roswitha Remmer

La formidable abondance de visions artistiques reflète la tradition
et la culture très variées des différentes tribus et la diversité
des ethnies et représente sans aucun doute un exemple de
la façon dont une jeune nation, en faisant preuve d’intelligence,
permet à toute la richesse des identités humaines, au-delà
de la couleur de peau, des religions et des traditions, de coexister
dans la paix, le respect mutuel, la tolé­rance et la raison pragmatique.
David Linu

Namibia. L’art d’une jeune géNérATION (collection Würth et prêts)
propose de découvrir les œuvres d’une quarantaine d’artistes
contemporains qui vivent et travaillent en Namibie.
L’exposition, rassemblant 150 œuvres, dresse le portrait d’une
scène artistique féconde et créative, celle d’une jeune nation
profondément marquée par son indépendance en 1990.
Tuaovisiua Katuuo

La notion de jeune géNérATION évoque l’existence de deux
ensembles d’artistes : une génération née peu avant l’indépendance,
partageant une appartenance historique, sociale et politique
commune et une génération plus ancienne d’artistes ayant vécu
sous l’occupation sud-africaine et l’apartheid, qui explore
aujourd’hui les profondes mutations de leur nation émergente.
Nicolas Brandt

Entre ces deux ensembles se trouve une génération dite
« intermédiaire », essentielle à l’équilibre nouveau de deux époques
discordantes et jouant le rôle de vecteur entre la période pré
et post-indépendance.
Barbara Böhlke

L’exposition fait dialoguer ces générations au travers de grandes
thématiques comme le paysage namibien
(Barbara Böhlke, Nicky Marais)
ou la spiritualité (Ndasuunje Papa Shikongeni, Lukas Amakali).
Si plusieurs artistes posent leur regard sur le passé
(Margaret Courtney-Clarke, Nicola Brandt) et s’efforcent de représenter
les derniers vestiges d’une identité menacée, l’indépendance du pays
a également fait émerger de nouvelles problématiques comme
la surconsommation
Margaret Courtney Clarke

(Fillipus Sheehama, Ismael Shivute), les inégalités sociales
(Elvis Garoeb, Ilovu Homateni) ou encore la communication
(Alpheus Mvula, Urte R. Remmert).
Partagés entre le souvenir de leur héritage culturel et l’actuelle réalité
sociale, politique et économique, les artistes contemporains namibiens
offrent une vision singulière de leur pays.
Gisela Farrel

Diverses techniques figurent dans l’exposition : le dessin, la peinture,
la photographie, mais aussi des formes d’expressions plus
artisanales comme le matelassage ou plus actuelles telles que le
recyclage. À noter également un intérêt particulier pour les techniques
de reproduction comme la linogravure et la flexographie, ainsi que la
présence d’œuvres plus conséquentes en trois dimensions utilisant la
pierre, le sable, le fer, le bois ou la cire. Une variété de techniques
qui traverse les générations, reflétant une création namibienne riche
et prolifique.
L’exposition Namibia. L’art d’une jeune géNérATION du
Musée Würth propose une approche de la Namibie, à mi-chemin
entre conventions traditionnelles et explorations contemporaines.
LES ARTISTES EXPOSÉS
Elago Akwaake Lukas Amakali Petrus Amuthenu Barbara Böhlke
Nicola Brandt Margaret Courtney-Clarke Linda Esbach Gisela Farrel
Elvis Garoeb Tafadzwa Mitchell Gatsi Beate Hamalwa Martha Haufiku
Ilovu Homateni Saima Iita John Kalunda Lok Kandjengo Filemon Kapolo
Isabel Katjavivi Tuaovisiua Katuuo Paul Kiddo David Linus Nicky Marais
Kim Modise John Muafangejo Othilia Mungoba Alpheus Mvula
Peter Mwahalukange Frans Nambinga Francois de Necker Saara Nekomba
Urte R. Remmert Fillipus Sheehama Findano Shikonda
Ndasuunje (Papa) Shikongeni Ismael Shivute Elia Shiwoohamba
Tity Kalala Tshilumba Salinde Willem
Raymond E. Waydelich
Diverses activités sont proposées par le musée Würth ici
ainsi que des concerts de piano  (programme)
Horaires
Ouvert du mardi au samedi de 10h à 17h
et le dimanche de 10h à 18h

Visites guidées
En français (gratuit), le dimanche à 14h30
+
billet d’entrée individuel
Catalogue bilingue français allemand

Mon Nord est Ton Sud

Jusqu’au 11 novembre 2018 à la Kunsthalle de Mulhouse
L’objet de l’exposition Mon Nord est Ton Sud, n’est pas de
développer une analyse sur ce qui rapproche ou éloigne
Mulhouse et Freiburg im Breisgau mais de prendre le
prétexte de ces deux villes pour observer des réalités plurielles
et développer une réflexion sur ce qui différencie deux sujets,
deux situations a priori proches voire confondues.
Sandrine Wymann

Katrin Ströebel

L’exposition est construite autour d’une autre idée de
l’exotisme : il existe plusieurs espaces qui se côtoient, dont
l’espace géographique à l’intérieur desquels les objectifs,
les visées ou les attentes sont pluriels parfois même
contradictoires.
les artistes :
Bertille Bak – Chto Delat – Gil & Moti – Jan Kopp
Georg ia Kotretsos – Katrin Ströbel -Clarissa Tossin
– Maarten Vanden Eynde

Gil & Mot
i
(nés respectivement en 1968 et 1971 en Israël, ils vivent
et travaillent aux Pays Bas)

Ce duo d’artistes masculins affiche clairement son identité :
couple homosexuel, ex-juifs israéliens immigrés aux Pays-Bas.
De là découle tout leur travail qui prend la forme d’installations,
de peintures, dessins, films et photographies. Réunis depuis 1998, ils
partagent tout, chaque moment, mêmes vêtements, mêmes clés,
même portefeuille… À eux deux, ils se sont fabriqué une nouvelle
individualité hors norme, bien décidés à explorer sans concession les
thèmes socio-politiques qui les animent, comme celui des minorités
discriminées, du racisme, de l’altérité.
En 2014 est né le projet Dutch Volunteers. La première
condition pour pouvoir s’inscrire comme volontaires
d’une ONG néerlandaise et partir dans les territoires Cisjordaniens
afin d’apporter leur aide aux palestiniens, était
qu’ils abandonnent leur nationalité israélienne pour devenir
des citoyens néerlandais. Cette nouvelle nationalité
obtenue, ils ont pu se rendre à la fois dans les territoires
occupés et en Israël. Les oeuvres présentées dans Mon Nord
est Ton Sud sont des témoignages de plusieurs communautés
qui se côtoient sans savoir se rencontrer.
Jan Kopp (né en 1970, il vit et travaille
à Lyon en France)

Dessin, vidéo, sculpture, performance, l’ensemble de ces médiums
sont présents dans la pratique de Jan Kopp, pourvu qu’ils
lui laissent la possibilité de prolonger une rencontre.
L’« être ensemble » est un thème qu’il explore sous
différentes formes aussi bien participatives que
contemplatives. Il s’intéresse à la ville qui est un
vivier formidable d’architecture mais aussi de
chaos, d’organisations sociales et de personnes.
Elle lui offre des espaces à arpenter et des détails
à observer.
Utopia House est un projet et une oeuvre nés de l’écoute et
de la rencontre. La commande initiale était de réhabiliter un foyer
décati d’élèves de lycée, d’offrir à de jeunes adolescents un espace
de vie agréable. En les écoutant, Jan Kopp s’est aperçu
que l’envie d’évasion était au moins aussi forte que
la demande d’un nouveau lieu de convivialité.
À ce message, il a répondu par Utopia House, une
sculpture habitable qui est à la fois un bateau et
une habitation. Construite collectivement par une
mise en commun de savoir-faire et d’immenses
énergies, l’oeuvre a ensuite navigué pendant
plusieurs semaines de Mulhouse à Lyon, aller retour.
Georg ia Kotretsos (née en 1978 à Thessalonique en Grèce,
elle vit et travaille à Athènes)
Georgia Kotretsos, a grandi
en Afrique du Sud, étudié aux Etats-Unis puis est
revenue travailler en Grèce. De là, elle développe
une oeuvre très inscrite dans l’actualité du monde
qu’elle observe à partir de son statut de femme
artiste grecque. La question du savoir, de son
partage et le débat sont au coeur de son engagement.
Activiste, elle a un travail de photographie, de
dessin, de sculpture mais elle est aussi à l’initiative
de rassemblements, de conférences, de textes qui
traduisent autant sa parole que celles de ceux qu’elle
engage à ses côtés.
En avril 2016, elle entreprend la première
expédition liée à son projet The Phototropics. En
partant sur l’île d’Ithaki, l’objectif est de mener un
voyage de recherche pour explorer le phénomène
du phototropisme appliqué aux mouvements
humains. Sur place, elle déploie des gestes
éphémères, comme inscrire le mot « HELP » en
anglais et en arabe sur les plages avec les parasols
des vacanciers. Les expéditions suivantes la mènent
au Maroc à Merzouga dans le désert, autre point
stratégique de la migration humaine, puis aux
grottes d’Hercule point de départ de nombreux
migrants. Les photographies et dessins présentés
dans Mon Nord est Ton Sud documentent les
voyages successifs tandis que les sculptures
attenantes rappellent la fragilité des états jamais
définitivement installés.
Pour construire votre visite / parcours au sein de
l’exposition :
Emilie George / Chargée des publics
emilie.george@mulhouse.fr
+33 (0)3 69 77 66 47
Éventail des visites à thème téléchargeable sur
www.kunsthallemulhouse.com

« Au diapason du monde » Fondation Vuitton

se termine le 26 août
Au-delà d’un accrochage, « Au diapason du monde » se veut une
exposition sur la base d’une thématique précise. Celle-ci renvoie aux
questionnements actuels liés à la place de l’Homme dans l’univers
et à la nouvelle approche qui le lie à son environnement et au monde
du vivant, soulignant les interconnexions entre l’humain, l’animal,
le végétal voire le minéral.

Deux parcours complémentaires dans l’ensemble du bâtiment :
Le Parcours A, présenté au niveau 2 du bâtiment
(galeries 9, 10 et 11)
, offre une plongée dans l’univers de
l’artiste japonais Takashi Murakami (né en 1962).
S’appuyant sur l’histoire politique, culturelle et sociale du Japon,
Takashi Murakami cultive un monde à part, à la fois sombre et
fabuleux, qui combine l’esthétique Kawaii à des références aux
traumatismes de son pays, comme la bombe atomique ou plus
récemment le tsunami. À travers une multiplicité de formes et
de supports (peinture, sculpture, vidéo…), auquel fait écho cet
accrochage, l’œuvre prolifique de Takashi Murakami développe un
imaginaire débridé, saturé de couleurs et peuplé de créatures
fantastiques, mi-humaines mi-animales où se mêlent culture
populaire et savante, iconographie bouddhique et manga,
tradition et modernité, Occident et Orient, technique ancestrale
et technologie de pointe.
Cette présentation, conçue en collaboration étroite avec l’artiste,
s’articule autour de trois ensembles :

– La galerie 9 est dédiée à DOB, premier personnage inventé
par l’artiste en 1993 et considéré comme son alter ego.
Il apparaît aussi bien sous les traits d’une charmante souris
dans le style de Mickey Mouse que d’un monstre malicieux
ou féroce couvert d’yeux et aux dents acérées.

– La galerie 10 montre une fresque monumentale présentée
pour la première fois à Paris.
Intitulée The Octopus eats its own leg (2017), elle met e
n scène des personnages de la mythologie traditionnelle
chinoise entourés d’une faune et d’une flore généreuses
et merveilleuses. En s’appropriant l’iconographie traditionnelle
de la peinture japonaise du 18e siècle combinée au style
des grandes fresques historiques, l’artiste livre une version
contemporaine des Huit Immortels de la religion taoïste.

– La galerie 11 propose un espace Kawaii, (‘’mignon’’ en japonais)
esthétique japonaise que l’artiste s’approprie à travers une pluralité
de formes et de supports : sculpture, papiers peint, peinture de
fleurs ou encore film d’animation d’inspiration manga.
Le Parcours B, L’homme dans l’univers du vivant, réunit
28 artistes français et internationaux de générations différentes,
toutes techniques confondues. Il s’étend sur les trois autres
niveaux du bâtiment et à l’extérieur, dans le Grotto.
S’inspirant de l’injonction de Roland Barthes dans
La Chambre claire (1980)
« J’ai décidé de prendre pour guide la conscience de mon émoi »,
les œuvres s’articulent selon un principe d’affinités sensibles.
Le parcours s’organise autour de trois axes complémentaires
présentés chacun sur un niveau du bâtiment :
Irradiances (Niveau 1) ;
Là infiniment (Niveau 0) ;
L’Homme qui chavire (Niveau -1).
• Irradiances, au niveau 1, dans les galeries 5, 6 et 7 présente
des œuvres de : Matthew Barney, Mark Bradford,
Christian Boltanski,
Trisha Donnelly, Dan Flavin,
Jacqueline Humphries, Pierre Huyghe,

Yves Klein, James Lee Byars, François Morellet,
Sigmar Polke,
Gerhard Richter, Shimabuku et Anicka Yi.
L’intitulé « Irradiances » fait référence au rayonnement de
l’œuvre de Dan Flavin et réunit des œuvres aux supports variés :
peintures, sculptures, vidéos, installations. Chacune procède
d’un dialogue continu avec la nature et explore la matière et
ses métamorphoses dont l’ensemble compose un paysage cosmique.
Untitled de Dan Flavin, une de ses premières réalisations en tube
fluorescent, dégage une force originelle conférant à la sculpture
une vibration particulière.
Alors que les couleurs éclatantes sont rigoureusement structurées
dans Lilak (1982) de Gerhard Richter, les deux œuvres de sa série
Flow (2013) renvoient au flux de la peinture répandu par le geste
de l’artiste et régulé par la pose d’un panneau de verre sur la surface,
faisant miroir.
Selon une démarche secrètement alchimique, l’œuvre
Nachtkappe I (1986) de Sigmar Polke, est née du mélange inédit
de peinture, de jus d’indigo et de vernis à l’alcool.
Water Cast 6 (2015) de Matthew Barney témoigne de la rencontre
explosive du bronze en fusion et de l’eau, générant avec des
subtilités d’orfèvrerie, un ensemble de formes abstraites à
connotation organique
.
L’aquarium de Pierre Huyghe, Cambrian explosion (2014),
fait écho à l’explosion du même nom qui marqua l’apparition
des grandes espèces animales entre 542 et 530 millions d’années
et prend la forme d’un écosystème évoluant de manière autonome.
Le monochrome IKB81 (1957) d’Yves Klein traduit en direct
une « zone de sensibilité picturale » tandis que les éponges
RE46 (1960) et SE231 (1960) imprègnent la matière vivante
du même pigment bleu.
Reports of the rain (2014) de Mark Bradford fédère collage
et peinture dans une veine lyrique très musicale.
Faisant écho à la démarche de Polke, Jacqueline Humphries utilise
dans l’œuvre Untitled (2007) de la série « Silver Paintings »,
une laque industrielle argentée mélangée à de la peinture à l’huile.
La projection verticale de Trisha Donnelly, Untitled (2014), ouvre
une brèche mystérieuse sur un ciel de nuages en mouvement.
Dans les sculptures, Halo (1985) et Is (1989), James Lee Byars
associe deux matériaux minéraux (cuivre et marbre) à la préciosité
de l’or, en quête d’une forme parfaite.

Galerie 6, L’Avalanche (2006) de François Morellet mêle
l’ordre et le chaos.
La vidéo 3D d’Anicka Yi, The Flavor Genome (2016)
(coacquisition avec le Guggenheim Museum, New York),
développe un « documentaire fiction » mettant en scène la
recherche d’un arôme dans la forêt amazonienne.
Dans Untitled (2008) de Trisha Donnelly, une onde
magnétique jaillit du cœur d’une rose aux contours parfaits.
Dans l’Observatoire, The Snow Monkeys of Texas
Do snow monkeys remember snow mountains?
(2016), vidéo de Shimabuku, questionne la mémoire
et la capacité d’adaptation des espèces vivantes à leur
environnement.

En galerie 7, à l’écart, Animitas (2014) de Christian Boltanski
se compose d’un film tourné en temps réel en un seul plan fixe,
dans le désert d’Atacama au Chili et d’un parterre de fleurs.
L’installation originelle se compose de huit cents clochettes
japonaises dont le tintement évoque « la musique des astres
et la voix des âmes flottantes. » Pour l’occasion, il complète
cette présentation avec une enseigne lumineuse composée
d’ampoules qui forment le mot « Après ».
Là, infiniment…, au rez-de-chaussée, dans la galerie 4,
présente des œuvres de Cyprien Gaillard, Wilhelm Sasnal
et Adrián Villar Rojas.

À travers l’appropriation d’œuvres mythiques de l’histoire
de l’Art, ces trois artistes s’interrogent sur une certaine
domination de l’Homme dans l’histoire et sur sa possible
disparition.
Inspirée du David de Michel-Ange dont il ne reste, ici, que
les jambes, la sculpture en marbre monumentale d’
Adrián Villar Rojas, Untitled, From the series Theatre
of Disappearance (2017),
apparaît comme le seul vestige
d’un monde post-apocalyptique.
Avec Bathers in Asnières (2010), Wilhelm Sasnal
réinterprète l’œuvre de Seurat à partir de souvenirs liés au
contexte de la Pologne en 1939.
Combinant des images en différentes séquences au refrain
lancinant d’une musique d’Alton Ellis « I was born a loser »
/ « I was born a winner », Nightlife (2015)
de Cyprien Gaillard
propose au spectateur une expérience
immersive en 3D.
L’Homme qui chavire, au Rez-de-bassin, dans galeries 1, 2 et 3,
présente des œuvres de Giovanni Anselmo, Maurizio Cattelan,
Ian Cheng, Andrea Crespo, Alberto Giacometti, Dominique
Gonzalez-Foerster, Pierre Huyghe, Yves Klein,
Mark Leckey, Henri Matisse, Philippe Parreno,
Bunny Rogers et Kiki Smith.

Cette séquence s’organise autour du corps dans tous ses états,
de ses formes les plus tangibles au plus fantasmées et prend
pour point de départ l’Homme qui chavire (1950-1951)
d’Alberto Giacometti,
autour duquel est présenté un ensemble
de quatre autres œuvres de l’artiste : Trois hommes qui marchent I
(1948), Buste d’Homme assis (Lotar III) (1965),
Grande femme II (1960). Tandis que Femme de
Venise III (1956-1957)
est montrée pour la première fois.
A l’entrée de la galerie 1, dans M.2062 (Fitzcarraldo)
(2014), Dominique Gonzalez-Foerster
fait une
« apparition » sous la forme d’un hologramme du personnage
Fitzcarraldo, héros d’une fiction de Werner Herzog.
Entrare nell’Opera (1971), œuvre photographique de
Giovanni Anselmo, montre une silhouette absorbée
dans un paysage infini.
Dans Nu bleu aux bas verts (1954) d’Henri Matisse,
le corps, en papier découpé, est célébré dans l’envol
même de la danse.
La sculpture en bronze de Kiki Smith, l’Annonciation (2010),
impose une présence mystérieuse.

Dans l’anthropométrie ANT 104 (1960) d’Yves Klein,
l’empreinte des corps, « pinceaux vivants », est révélée par
le seul pigment bleu.
Ian Cheng dévoile dans le deuxième épisode de sa trilogie,
Emissary Forks at Perfection (2015), une créature
entièrement programmée par un logiciel, alternative à l’homme
disparu.
Présenté pour la première fois en France,
Untitled (Human Mask) (2014) de Pierre Huyghe montre
un singe vêtu comme une petite fille portant un masque
Nô qui déambule dans un restaurant déserté de Fukushima.

Dans La ballade de Trotski (1996), Maurizio Cattelan
identifie l’Homme à un cheval évoquant la fin possible
des utopies. Autoportraits de l’artiste en latex, Spermini (1997),
aborde la question du double et du clonage.
Andrea Crespo explore dans son diptyque Self portrait
with Phantom Twin (2017), son identité plurielle.
Dans Study for Joan Portrait et Study for Joan Portrait
(Silence of the Lambs) (2016)
inspirés du personnage
de Jeanne d’Arc de la série télévisée Clone High,
Bunny Rogers développe une galerie de portraits modélisés.
Philippe Parreno initie et clôt le parcours du rez-de-bassin
avec deux vidéos : la première The Writer (2007)
l’entrée en galerie 1- s’approprie l’un des premiers automates
créés au XVIIIe siècle tandis qu’Anywhen (2017)
en Galerie 3 – filme un poulpe réactif à son environnement
accompagné d’une bande son inspirée de
Finnegans Wake de James Joyce.
À l’extérieur du bâtiment, le gigantesque Felix the cat (2017)
de Mark Leckey
est installé dans le Grotto.
Commissaire général : Suzanne Pagé
Commissaires : Angéline Scherf, Ludovic Delalande et Claire Staebler
Conseiller artistique et scénographe : Marco Palmieri
Les artistes présentés sont :
Giovanni Anselmo (1934, Italie), Matthew Barney (1967, États-Unis), Christian Boltanski (1944, France), Mark Bradford (1961, États-Unis), James Lee Byars (1932-1997, États-Unis), Maurizio Cattelan (1960, Italie), Ian Cheng (1984, États-Unis), Andrea Crespo (1993, États-Unis), Trisha Donnelly (1974 , États-Unis), Dan Flavin (1933-1996, États-Unis), Cyprien Gaillard (1980, France), Alberto Giacometti (1901-1966, Suisse), Dominique Gonzalez-Foerster (1965, France), Jacqueline Humphries (1960, États-Unis), Pierre Huyghe (1962, France), Yves Klein (1928-1962, France), Mark Leckey (1964, Royaume-Uni), Henri Matisse (1869-1954, France), François Morellet (1926-2016, France), Takashi Murakami (1962, Japon), Philippe Parreno (1964, France), Sigmar Polke (1941-2010, Allemagne), Gerhard Richter (1932, Allemagne), Bunny Rogers (1990, États-Unis), Wilhelm Sasnal (1972, Pologne), Shimabuku (1969, Japon), Kiki Smith (1954, États-Unis), Adrián Villar Rojas (1980, Argentine), Anicka Yi (1971, Corée du Sud)

Subodh Gupta à la Monnaie de Paris

Jusqu’au 16 août 2018
Subodh Gupta
(né en 1964 et vivant à New Delhi) est un artiste
contemporain de renommée internationale.

En effet depuis plusieurs années il nous intrigue à Art Basel,
en 2017, il invite les visiteurs à partager un repas de son pays.
Peintre de formation, Gupta, qui réside et travaille à New Delhi,
s’est aussi intéressé à d’autres formes artistiques telles que
la performance, la vidéo, la photographie, la sculpture, ou
les installations. Subodh Gupta conçoit l’exposition comme un
lieu propice à la rencontre, un rendez-vous que l’on se donnerait,
entrainant discussions, échanges et débats, à l’image du mot
et concept hindi « Adda ».

Cette exposition, qui met en valeur la diversité du travail de
Subodh Gupta, présente des sculptures emblématiques composées
d’ustensiles de cuisine en inox comme Very Hungry God (2006),
son oeuvre la plus connue, ou d’objets moulés en métal, comme
Two Cows (2003), ainsi que de nouvelles productions telles que
Unknown Treasure (2017) ou la vidéo Seven Billion Light Years
(2016).
Outre la diversité des matériaux employés, l’oeuvre de l’artiste se
caractérise par une  constante exploration de la présence des rituels
et de la spiritualité au sein de notre quotidien.
De la même manière que la cuisine est au centre de tous
les foyers indiens, ce sont les éléments qui s’y trouvent qui sont
au coeur du travail de Gupta. C’est à partir de ce quotidien là
qu’il mène une réflexion, non seulement sur des pratiques
personnelles et communautaires, mais aussi sur la façon dont,
souvent, certains objets et expériences intimes, apparemment
insignifiants, amènent vers une autre dimension, celle du cosmos.

L’exposition, qui occupe l’escalier d’honneur et les salons historiques
du 11 Conti, le long des rives de la Seine, se poursuit dans les cours
intérieures de la Monnaie de Paris avec des sculptures monumentales
spécialement conçues à cette occasion. La diversité des oeuvres exposées
montre l’utilisation que fait l’artiste des différentes échelles et matériaux,
mais aussi sa pratique du « readymade ». Certaines oeuvres exposées
permettent de susciter une réflexion sur les usages du métal, à la fois
du point de vue de sa valeur symbolique, que du point de vue des
techniques et des savoir-faire nécessaires pour le mettre en oeuvre
et lui donner sens.
« Adda / Rendez-vous » amène au dialogue entre deux univers :
les oeuvres métalliques monumentales de Subodh Gupta et à l’ADN
de la Monnaie de Paris, qui depuis 1150 ans travaille le métal
précieux
.
Il s’agit d’une véritable rencontre entre l’artiste et les savoir-faire
de la Monnaie de Paris.
Une exposition placée sous le commissariat de Camille Morineau,
Directrice des Expositions et des Collections de la Monnaie de Paris
et Mathilde de Croix, Commissaire d’exposition à la Monnaie de Paris.

Le parcours de l’exposition est organisé en 6 parties :
Le langage du commun
Subodh Gupta expose comme oeuvre l’objet quotidien, aussi iconique
que banal. Unknown Treasure (2017), qui surplombe l’escalier
d’honneur, en donne le signal.
Des objets trouvés se déversent d’un pot en bronze, comme d’une corne
d’abondance. Ce pot est lui-même l’agrandissement d’un ustensile
de cuisine indien traditionnel, le handi.

 Dieu insatiable
Avec Very Hungry God (2006) –– évocation d’un dieu
devenu vanité universelle, vorace et insatiable, Gupta
s’empare de la dimension spirituelle de l’alimentation.
Des centaines d’ustensiles en inox étincelants, tels qu’on
en trouve dans la majorité des foyers indiens des classes
moyennes et populaires, sont agrégés pour former
un crâne. L’oeuvre rend compte de la troublante dualité
qui résulte directement des modes de production
capitaliste : d’un côté l’abondance qui fascine, de l’autre
la faim qui paralyse.


Cette sculpture a été exposée pour la première fois
lors de la Nuit Blanche de 2006 dans l’église Saint-Bernard,
un lieu symbolique pour les luttes qui s’y étaient déroulées
dix ans auparavant. Occupée par des étrangers, pour
la plupart en situation irrégulière, l’église était devenue
un lieu de résistance et de manifestation contre les
expulsions ordonnées par le pouvoir politique alors
en place.
There Is Always Cinema
Les objets peuvent aussi être libérés de leurs fonctions,
mis à l’arrêt, par leur transfiguration en bronze ou
en laiton. Ils sont porteurs d’une histoire, comme nous
le rappelle le titre de l’oeuvre There Is Always Cinema
(2008). La Galleria Continua à San Gimignano s’est
installée dans un cinéma abandonné, construit après
la Seconde Guerre mondiale. L’artiste y découvre
une salle remplie de matériel mis de côté, vestiges
de la fonction première du lieu (projecteurs, bobines,
pellicules, chariots, toilettes du projectionniste, etc.).

Subodh Gupta en réalise des copies en métal et les
expose accompagnées de l’objet original. Ces paires
d’objets sont « chargées émotionnellement », selon les
mots de l’artiste. Elles créent un espace commémoratif,
qui renvoie sans doute tout autant à l’ancien cinéma
italien, qu’aux salles de théâtre de son enfance en Inde
où se tenaient parfois des projections. Comme souvent
dans le travail de Gupta, plusieurs niveaux de narration
cohabitent et se déploient à partir d’objets désignés
comme lieux d’identité et de mémoire.

Les dieux sont dans la cuisine
La nourriture est au coeur de l’oeuvre de Subodh Gupta :
il assemble et juxtapose des ustensiles de cuisine, il filme
la préparation des aliments, organise des performances
autour de leur ingestion, peint des plats avec les restes
d’un repas. L’artiste commence à utiliser les récipients
en acier inoxydable en 1996 et poursuit depuis l’explo–
ration de ce matériau. En dépit de la diversité de la société
indienne, ces ustensiles se trouvent dans tous les foyers.
L’artiste est fasciné par l’aspect rutilant de cette vaisselle
peu onéreuse qui symbolise la prospérité, alors même
qu’une partie de la population peine à la remplir chaque
jour. Voyage et exil
Si Two Cows (2003-2008) évoque la distribution
régulière de lait, le déplacement n’est pas seulement
une activité quotidienne chez Gupta. Il symbolise surtout
pour l’artiste l’exode et la migration. Dans la vidéo
All Things Are Inside (2007), il filme les maigres effets
possédés par des migrants indiens, partis travailler au
Moyen-Orient, qui se préparent à retourner dans leurs
familles. Sur un autre écran, défilent des séquences de
films Bollywood populaires dans lesquelles apparaissent
toutes sortes de sacs. La mise en parallèle de ces deux
vidéos confère ainsi aux bagages une valeur métonymique,
symbolisant la vie entière de leurs propriétaires.
Jal Mein Kumbh, Kumbh Mein Jal Hai (2012) associe
la barque –– qui, dans l’inconscient collectif, figure
la migration mais aussi le passage vers l’au-delà.

Corps céleste
Pure (1999), oeuvre la plus ancienne de l’exposition,
placée dans une sorte d’antichambre, marque un
tournant dans l’oeuvre de Subodh Gupta. Le corps,
son corps, est présent dès ses débuts, comme l’atteste
cette performance où il s’enduit de bouse de vache,
symbole de purification en Inde.

Les oeuvres récentes de l’artiste font de la nourriture
une allégorie de l’univers et du cosmos, où l’infiniment
grand s’inspire de l’infiniment petit. Anahad (2016)
transforme un signal sonore inaudible en une intense
vibration faisant soudainement trembler des panneaux
métalliques ; le visiteur voit alors son reflet se déformer
au rythme du signal et les contours de sa silhouette
se dissoudre pour ne faire qu’un avec ce qui l’entoure.
L’artiste donne ainsi forme au concept indien anahad
naad : la vibration cosmique, un son qui n’a ni début
ni fin, qui transcende l’espace et le temps.
Dans In This Vessel Lies the Philosopher’s Stone (2017),
Subodh Gupta
fait revivre le mythe de la pierre philosophale supposée
changer tout matériau en or. Dans Seven Billion Light
Years (2015-2016), la pâte du pain se meut comme
un corps céleste, se déplaçant dans un ailleurs que l’on
peine à situer avant de comprendre qu’il s’agit d’une
scène triviale, celle de la cuisson du pain.

Sommaire du mois de juillet 2018

01 juillet 2018 : MANGUIN La volupté de la couleur
05 juillet 2018 : Chagall, Lissitzky, Malévitch. L’avant-garde russe à Vitebsk (1918-1922)
11 juillet 2018 : Ma vie est un roman
13 juillet 2018 : Jan Fabre – Ma nation : l’imagination
15 juillet 2018 : Noeuds Négatifs – Etienne Chambaud
16 juillet 2018 : L’Atlas des Nuages à la Fondation François Schneider
20 juillet 2018 : Kupka – Pionnier de l’abstraction
22 juillet 2018 : La Biennale Internationale de St Paul de Vence
29 juillet 2018 : La Sécession à Vienne

James Turrell. The Substance of Light

Si vous n’avez pas la possibilité d’entreprendre un long
voyage, d’aller dans les Andes en Argentine, à Colomé,
à 2 200 mètres d’altitude, où un collectionneur suisse
Donald Hess, lui a  consacré un écrin de solitude,
au coeur des vignes, baignées de soleil 350 jours par an,
(le musée est logé dans la bodega Colomé, loin des
capitales de l’art et autres centres artistiques, un
lieu désert et paradisiaque,
pour s’y rendre le périple est un vrai pèlerinage.)

Vous pouvez, plus près de chez nous, vous délecter et pénétrer dans
les oeuvres de James Turrell, au musée Frieder Burda de
Baden Baden

où une exposition lui est consacrée jusqu’au
28 octobre 2018.
L’artiste James Turrel,
travaille avec un seul et unique
média d’expression, la lumière. Son art vous enveloppe,
il n’est jamais figuratif, et ne représente rien de concret,
il met juste en avant la force immatérielle de la
lumière et l’effet qu’elle peut avoir. Une sensation de paix,
de claustrophobie, toutes sortes d’émotions, mais
aussi le silence s’installe.
James Turrel
a étudié les mathématiques, dans son art
pas d’objet, rien de figuratif, rien que de la lumière.
Ses installations ont pour but de nous faire vivre des expériences
sensorielles, la lumière remplit l’espace et le transforme,
ses installations se vivent, elles provoquent des émotions
qui vont bien au-delà de la simple observation.

James Turrell, Raethro Green, 1968

Une expérience magique attend celui qui s’immerge
dans les espaces lumineux de James Turrell :
la lumière colorée et changeante y rend l’espace infini.
Né en 1943 à Los Angeles, Turrell se passionna très tôt
pour le vol et il nomme le ciel son atelier, son matériau
et sa toile. Dans les années 1960, marqué par l’Art minimal
et le Land Art, il utilise diverses techniques qui donnent
une présence physique à la lumière immatérielle.
L’exposition « The Substance of Light » du
Musée Frieder Burda a été conçue en étroite collaboration
avec lui. Depuis plus de cinq décennies, Turrell réunit dans
son travail la pensée conceptuelle à la science, la technologie
et la spiritualité en une forme d’art unique.
L’oeuvre se créée dans la perception du spectateur,
laquelle se trouve aiguisée au point qu’il puisse,
comme le dit Turrell, « voir sa propre vision ».

C’est ce que l’on réalise dès le début de l’exposition en entrant
dans l’immense espace lumineux Apani ; une oeuvre qui fit
fureur dès 2011 à la Biennale de Venise. Turrell donne
le nom de Ganzfeld à ces installations qui font pénétrer le
visiteur dans un espace à la fréquence lumineuse composée
spécifiquement, et qui semble dénué de frontières.
Un phénomène paradoxal se déclenche alors : l’attention se
déplace de l’extérieur vers l’intérieur, et engendre une
observation méditative. « D’une certaine manière »,
explique l’artiste, la lumière réunit l’univers spirituel et le
monde physique éphémère ». La proximité de Turrell avec
la peinture se manifeste dans l’une de ses installations
intitulée Wedgework dans laquelle des projections donnent
naissance à des murs et barrières de lumière colorée.
Si elles suggèrent la profondeur, elles rappellent aussi les
toiles monochromes du Colorfield Painting.

Le projet le plus ambitieux de Turrell, Roden Crater,
est présenté ici également : lors d’un vol en avion, l’artiste
découvre dans les années 1970 un volcan éteint dans
le désert de l’Arizona et il le transformera désormais
en une sorte d’observatoire astronomique. Le système de
salles souterraines, puits de mine et galeries ressemble à
un temple uniquement consacré à la lumière.

Une sélection de maquettes et de photographies ainsi
qu’un film documentaire permettent de donner une idée
de la plus grande oeuvre d’art existante sur notre planète.
La mezzanine abrite des maquettes des installations de
Turrell : cette partie de l’exposition est consacrée aux
Skyspaces des pièces aux proportions spécifiques dont
les plafonds présentent des ouvertures par lesquelles
on peut regarder le ciel comme s’il s’agissait d’un tableau
vivant. À l’étage supérieur, c’est une série de travaux
sur la lumière de dimensions plus modestes que l’on peut
voir, comme les Shallow Spaces Constructions,
qui font apparaître des cadres lumineux devant un mur ou
dans un espace de lumière, ainsi que l’une  ses
Projection Pieces. Un projecteur fait flotter dans un coin
de la pièce un cube phosphorescent. Dans le cabinet, on peut
découvrir des travaux de la Hologram Serie, montrés au
public pour la première fois.
Au sous-sol enfin, une oeuvre nouvelle créée pour le
Musée Frieder Burda attend le visiteur :
Accretion Disk fait partie des Curved Wide Glass Series,
dont les objets voient leur couleur se transformer au fil
des heures. L’aspect cosmique de l’art de James Turrell
est ici perceptible : en astrophysique, un disque d’accrétion
est un disque composé de gaz ou de poussière interstellaire
évoluant autour d’une étoile nouvellement née.
Museum Frieder Burda
• Lichtentaler Allee 8b • 76530 Baden-Baden
Telefon +49 (0)7221 39898-0
• www.museum-frieder-burda.de

Bruce Nauman: Disappearing Acts

C’est jusqu’au 26 août au Schaulager de Bâle
Voir ici la vidéo du vernissage
Bruce Nauman (vidéo) est sans doute l’artiste le plus influent
de notre époque.
Le Schaulager de Bâle présente la plus large rétrospective
depuis 25 ans, en collaboration avec le Moma.
C’est l’événement artistique du printemps. C’est la beauté
cruelle de l’art de Bruce Nauman depuis 50 ans. Il analyse
le plaisir et le fardeau de la condition humaine.
L’exposition réunit des œuvres rares avec des œuvres
clés connues. Il propose également une première mondiale
pour découvrir les dernières œuvres de l’artiste :
l’impressionnante sculpture Leaping Foxes (2018)
et la vidéo 3D Contrapposto Split (2017).

Installation view: Bruce Nauman, Leaping Foxes, 2018
 ProLitteris, Zurich, photo: Tom Bisig, Basel

Pour la première fois en Europe, la projection vidéo monumentale
Contrapposto Studies, créée en 2015/2016.
Parallèlement à l’exposition du Schaulager, trois œuvres de
Nauman de la collection Emanuel Hoffmann Foundation
sont présentées au Kunstmuseum Basel.
Que veut dire être un animal social, que veut dire être piégé
dans un cycle éternel de conventions, de schémas de pensées,
de processus maniaco mécaniques.
Prétentieux, existentialiste ?
C’est sûr, mais Bruce Nauman enracine son regard critique
dans l’humour noir, en en faisant un usage immodéré, il l’adoucit.
« Allez-vous en sortez de ma tête et de cette pièce ! »

C’est ce qu’il grogne en direction du visiteur.
La petite salle n’est éclairée que par une ampoule de 10 watts.
on entend une voix qui répète toujours les mêmes mots.
Mais qui peut se permettre ça ? Qui est Bruce Nauman ?
Jetons un coup d’œil.
Bruce Nauman Accession

Dans son travail, il explore des thèmes tels que la langue,
l’espace et la corporéité et explore les structures de pouvoir
et les conventions sociales. Avec sa remise en question persistante
des valeurs esthétiques et morales et des habitudes de voir,
Nauman défie constamment notre perception et notre imagination.
Nauman

C’est BN sur son cheval, c’est un excellent cavalier, il a emporté
son chapeau de cow-boy à Bâle.
Mais devoir venir montrer son œuvre Shaolin à Bâle plutôt
que de rester dans son ranch du nouveau Mexique, bien sûr
il trouve l’expo très bien, mais goûte peu le battage médiatique.
Bruce Norman est quelqu’un de très timide il n’est pas
question d’interview télé.
Installation view: Bruce Nauman, Green Horses, 1988
 © Bruce Nauman / 2018, ProLitteris, Zurich, photo: Tom Bisig, Basel

La conservatrice qui le connaît depuis longtemps :
« à mon avis il s’agit toujours de qui nous sommes dans
quelle mesure on est enraciné
dans cette terre, parfois on
a l’impression de flotter dans les espaces immenses,

et on ne sait pas dans quelle direction on va, si on est sincère
avec sa propre expérience.

Dans les espaces immenses du Schaulager, c’est une sorte
de parcours chronologique qui
est présenté.
Vidéos, sculptures, installations, les célèbres néons,
photographies,
des bruits,
des sons, des croquis,
plus de 170 œuvres
.
La surcharge visuelle est un concept, c’est une stratégie,

l’œuvre exige beaucoup de temps et de dépense physique. »
Bruce Nauman Corridor

La question du temps c’est ce qui nous fait vivre, nous existons
dans le temps, BN nous en fait prendre conscience.
Le temps est un matériau, il s’agit bien de temps et d’espace,
le jeune Bruce Nauman a été un pionnier de l’art vidéo et
de la performance. Dans une boucle éternelle il sort de son
studio où il se promène dans l’une de ses premières
installations « Couloir » (Corridor) Il filme pendant des semaines
son studio vide la nuit, en utilisant la monotonie des images,
ce qu’on croit être le non-sens , le néant, l’absurde. Il aiguise
nos sens fatigués. Une souris qui galope devient un évènement,
puis un chat.
BN est minimaliste, son domaine c’est la répétition infinie
et son modèle avoué c’est Samuel Beckett.
Bruce Nauman

Dans l’œuvre de Bruce Norman rien n’est jamais sûr.
Ce dont il doute le plus ce sont les réponses que l’on nous
donne d’autorité. Ce que veut BN, c’est que le spectateur soit
aux aguets qu’il fasse attention, en pleine conscience, ce sont des
instructions très utile pour ce moment étrange de l’histoire actuelle.
« Fais attention enfoiré »
c’est ce qu’on voit dans le miroir.
Il y a beaucoup de politique dans l’art de BN, mais il ne le dirait
pas ainsi.
Les pensées tourbillonnantes, des têtes coupées, du bétail égorgé,
torturé ou un manège d’ordures d’art animalier et d’art commercial,
penser voilà le plus grand effort de l’art.
Si nous parvenons à rester dans l’ambiguité, sans en être effrayé,
et à comprendre qu’elle nous donne accès à plus de possibilités,
à une autre vérité, nous pouvons vraiment élargir notre
horizon.
Bruce Nauman, the Heads Fontains

Physiquement il faut étendre le champ expérience, c’est ce qui se
passe quand on se glisse dans ce couloir voit on prend la place
du jeune Nauman dans sa vidéo.
Très célèbre aussi ces cages, comment ne pas penser à Guantanamo.
Bruce Nauman nous lance un défi , en temps que citoyen nous devons
rester vigilant, sur nos gardes et résistant.
Installation view: Bruce Nauman, Contrapposto Studies,  2015/2016
 © Bruce Nauman / 2018, ProLitteris, Zurich, photo: Tom Bisig, Basel

On peut spéculer aussi sur sa dernière grande vidéo,
Contrapposto Studies, dont on a pu apercevoir
un projection à Art Basel, ici il se dissout, il se désintègre, se divise
en fragments morbides d’un corps vieilli, à moins qu’il ne célèbre
la force centrifuge anarchique des parties de son corps,
est-ce l’autoportrait d’un artiste insaisissable ?
En tout cas l’exposition est très riche et dense.
Un programme de conférences, de visites
accompagne
l’exposition
Un catalogue en allemand et en anglais.
Schaulager
Ruchfeldstrasse 19
CH-4142 Münchenstein / Basel
T +41 61 335 32 32
F +41 61 335 32 30

Ouverture

Tuesday–Sunday 10 a.m.–6 p.m.
Thursday to 8 p.m.
Closed Mondays
On public holidays (Easter, 1 May, Ascension Day,
Pentecost, 1 August)
10 a.m.–6 p.m.
During Art Basel (11 – 17 June 2018)
Monday–Sunday 10 a.m.–8 p.m.
Wednesday 12–8 p.m.
Entrance tickets
Tickets valid for three visits to Schaulager incl.
one entrance to the Kunstmuseum Basel Collection
(not transferable)
regular CHF 22, reduced CHF 15
Events, guided visits and art appreciation
are included in the ticket price
Online tickets
Print-at-home-Tickets available on starticket.ch
By Train
Take tram no. 11, bound for Aesch Dorf, from the
Basel SBB station to the “Schaulager” stop (approx. 10 min).

Sommaire du mois d'avril 2018

Didier Paquignon
exposition Sens contresens à Fernet Branca

10 avril 2018 : Tintoret, Naissance d’un génie
15 avril 2018 : John Hilliard à la Filature de Mulhouse
17 avril 2018 : Cataracte
18 avril 2018 : “Quand j’ai plus d’bleu, j’mets du rouge”
24 avril 2018 : MADHOUSE
29 avril 2018 : Cataracte II

“Quand j’ai plus d’bleu, j’mets du rouge”

C’est ainsi que ce prof diplômé en Lettres Modernes  et en
Arts Plastiques, Matthieu STAHL, s’approprie la phrase
de Picasso,
“Quand j’ai plus d’bleu, j’mets du rouge”

Après avoir balancé son porc, dans l’édition précédente
« Position libre« , c’est le mouvement et la couleur qu’il met
en avant, résultat d’un travail mené entre mars 2017 et
avril 2018. Les fées se sont penchées sur son berceau,
car il est aussi musicien, au sein du groupe PJ@MelloR.
Dans la nouvelle exposition du Séchoir  dont il est
membre fondateur, Madhouse, il laisse courir librement le geste et
la couleur, en compagnie de 14 artistes.
« Né en 2043 (!), je suis tombé dans la peinture rapidement pour
n’en jamais ressortir.
Mon travail est porté par une interrogation constante sur le langage,
sur son utilisation comme outil de relecture du monde dans lequel
je vis et j’évolue. Mon travail interroge l’espace urbain et la manière
dont nous l’appréhendons en fonction des aléas de déplacement,
de rencontres, de temps. Ce que j’en perçois, je le transforme en
paysage abstrait, « carte heuristique » de mes propres déplacements
physiques et/ou émotionnels dans une réalité urbaine.

Je rends compte de ce monde, dans lequel je vis aussi, par
la construction d’images à partir d’éléments simples (lignes
brisées, traces, fragments de phrases) combinés et recombinés
à l’infini. Je dresse une cartographie sensible d’un espace fait
de tension, de colère apaisées par une recherche d’équilibre par
la couleur et la ligne. L’énergie punk mixée avec des influences
Street Art, les deux tempérées par un vocabulaire abstrait
volontairement simple. Eviter l’esthétisme sans pour autant
perdre de vue son intérêt. Une poésie urbaine. »
Des trucs en rouge ou pas. Sur papier, toiles ou carton. Du rouge
sang, du rouge qui tâche ou tache, énervé ou pas, ce sera en
fonction de mon humeur du jour ou de la nuit, du monde.
Du rouge en (R)évolution. Ça a démarré le 1er mars 2017.
M.S
.

En effet vous pouvez constater sa recherche par le geste et le rouge
notamment par un haïku  qui vole sur une partition en papier,
en notes ou signes noirs, sur fond rouge.
Autre variante, sur fond bleu, toujours le rouge où le pinceau court
en liberté, avec une touche de japonisme et un zeste de torii.

Il vous donne rendez-vous pour le VERNISSAGE
Le vendredi 20 avril à partir de 18h30 suivi d’une
soirée mémorable !
avec une foultitude d’évènements associés

Le Séchoir, rue Josué-Hofer, à Mulhouse.
Exposition Madhouse visible du vendredi
20 avril au 27 mai.
Visite en accès libre, le samedi et le dimanche,
de 14 h à 18 h.

John Hilliard à la Filature de Mulhouse

Jusqu’au 19 mai 2018, à la Galerie de la Filature de Mulhouse,
« Je ne considère pas la photographie comme un mensonge,
mais comme un médium qui ne montre pas une vérité unique… »
A l’heure de la photo numérique pour tous, des selfies
à tous vents, John Hilliard, propose ses points de vue
multiples en matière de photographie.
Depuis la fin des années 60, le travail de John Hilliard
ne cesse de questionner la photographie comme moyen
de représentation, soumettant à un examen critique ses
limites et ses lacunes tout en célébrant sa spécificité
technique.
Dans sa pratique, la photographie n’est pas une simple
reproduction du réel ; elle est une vaste discipline
incluant la prise de vue, l’éclairage, l’échelle des plans,
la perspective, la mise en scène. L’image se construit à
partir d’un projet artistique, de sa conceptualisation,
de sa mise en oeuvre et de son mode d’exposition. La
photographie est un instrument critique, de distanciation,
une machine de vision et de fiction, et se départit du
critère d’objectivité – fondamental dans la tradition
documentaire et descriptive –, pour s’inscrire pleinement
dans le champ de la création contemporaine.
Hilliard explore constamment ce qui distingue la photographie
d’autres médias artistiques tels que la peinture, le dessin
ou la sculpture, pour interroger sa place dans les arts
visuels contemporains.

L’exposition à La Filature comprend un ensemble de travaux
principalement réalisés entre 2006 et 2015, complétés
par quelques photographies antérieures des années 70
et 90. Différents thèmes et approches sont représentés qui
donnent un aperçu de la diversité de l’oeuvre de Hilliard.
Des travaux tels que Body Double (2011)

Body Double copyright John Hilliard

ou
Two Objects Of A Known Size (2013)
explorent l’éclairage, les positions de l’objectif ou l’échelle
des plans. Hilliard y expérimente différents aspects du médium,
les conditions de la (re)production de l’image ainsi
que la subjectivité de la perception du spectateur.
Dans une série d’oeuvres plus récente, Hilliard extrait
certains détails des images, les agrandit et les ramène au
premier plan, cachant partiellement les images qui échappent
au regard du spectateur. Les motifs agrandis, surimposés,
qui recouvrent les images, forment une sorte d’écran et
introduisent ainsi un nouveau niveau de langage dans l’image.
Cette méthode découle de l’intérêt du photographe à
construire un espace photographique unique ouvrant plus
largement notre champ perceptif.
Two Objects of A Known Size No.1 copyright John Hilliard

 
On trouve toujours, dans l’oeuvre de Hilliard, plusieurs
oppositions en jeu, telles que la figuration et l’abstraction,
les images panchromatiques et monochromes, l’analogique
et le numérique, la photographie et la peinture
(ou la sculpture), soulignant ensemble l’ambivalence et
la complexité du médium.
Trente deux oeuvres exposées sont visibles du
mardi au samedi de de 11 h à 18 h 30
le dimanche de 14 h à 18
et le soir des spectacles