Sommaire du mois de décembre 2017

Lucien Levy-Dhurmer
L’hymne à la Joie, Beethoven, l’Appassionata

02 décembre 2017 : La Fondation Beyeler
03 décembre 2017 : Sols, murs, fêlures, La Régionale à la Kunsthalle de Mulhouse
04 décembre 2017 : Les Vagamondes festival des cultures du Sud (6e édition)
06 décembre 2017 : Anders Zorn
10 décembre 2017  : Les aléas des spectacles publics
16 décembre 2017 :  Hommage à Malou Willig
18 décembre 2017 :  David Hockney
19 décembre 2017  : Malick Sidibé Mali Twist
21 décembre 2017 :  America ! America ! How real is real ?
23 décembre 2017 :  Gilgian Gelzer / Raul Illarramendi – streaming
24 décembre 2017 :  Raúl Illarramendi
25 décembre 2017 :  Joyeux Noël

Joyeux Noël

C’est dans l’atelier de Nicolas de Haguenau à Strasbourg
que l’ensemble du retable d’Issenheim a
probablement été exécuté au début du 16e siècle.
Sculpteur cité dans la capitale alsacienne entre 1486 et 1529,
il a réalisé de nombreux retables dont celui du maitre-autel
de la cathédrale de Strasbourg vers 1500.
L’énigmatique Grünewald, de son vrai nom
Mathis Gothart Nithart est quant à lui
né à Wurtzbourg vers 1480 et mort à Halle
en 1528. Peintre et ingénieur hydraulicien,
c’est un homme de sciences sensibilisé
aux questions de la nature et des techniques.
Son oeuvre connu est relativement modeste :
dix oeuvres peintes et une quarantaine de dessins
la composent.
La première ouverture du retable s’ouvre
sur les panneaux lumineux de l’Annonciation,
du Concert des Anges, de la Nativité et de la Résurrection, qui
expriment tous des symboles de joie et d’espoir.
Musée Unterlinden de Colmar

Raúl Illarramendi

C’est le dessin qui lie  les artistes
Gilgian Gelzer et Raúl Illarramendi que
la Fondation Fernet-Branca  présente jusqu’au
11 février 2018
Raúl Illarramendi, est né en 1982 à Caracas, Venezuela,
Il vit et travaille à Méru, France.

Le non-sujet
Ecrit par l’artiste
Mes dessins, qui appartiennent à des séries distinctes
et apparemment très différentes l’une de l’autre,
visent à donner corps à un sujet qui en réalité n’existe pas.
Ce qui m’intéresse est de développer une représentation
cohérente et effective d’un sujet qui n’est pas vraiment
un sujet et où le dessin n’est pas tout à fait un dessin,
mais plutôt quelque chose proche de la peinture, d’un point
de vue à la fois mécanique et conceptuel.

Je représente des signes et des traces laissés par une activité
spontanée; en revanche les signes et les traces que moi
j’utilise pour les faire, ceux- ci, disparaissent dans l’action.
Le dessin est ainsi oublié de deux façons: avant tout à cause
de la technique cirée et brillante que j’utilise,
qui fait disparaitre les signes faits au crayon, et
deuxièmement à cause de l’image produite,
qui représente l’expérience esthétique et sensoriale
d’un medium complètement différent.

“Nature” me permet d’avoir à disposition un grand nombre
de compositions, au point que je ne dois plus que chercher
des nouvelles façons de représenter ces évènements.
En arrivant en France, j’ai commencé à regrouper
et archiver des centaines de photographies
nocturnes des taches d’urine à côté des trottoirs.
Ces taches me rappelaient les anciennes
peintures de paysage chinois et ce parallèle était à
mon sens évident. J’ai donc commencé
d’utiliser ces taches dans mes oeuvres, en imitant
l’effet de flou et la viscosité de l’encre sur
papier avec une mine à plomb.
J’ai ainsi commencé
avec le dessin, en essayant de faire ce
qu’il n’était pas censé de faire, en refusant de concevoir
la ligne comme un moyen pour construire l’espace
dans la page, au privilège d’un remplissage perpétuel
de la surface, comme le ferait la peinture.
En dessinant une pierre, je peux lui faire faire ce
que je veux vraiment qu’elle fasse, en tenant sous mon
contrôle ses forces et ses limites. Une autre
source fructueuse d’inspiration est la trace de
saleté laissée sur les portes des camions ou des
garages, accumulation de signes de doigts et griffures
qui restent à travers le temps.

Ce qui m’intéresse n’est pas la prouesse frivole
d’utiliser un crayon pointu pour reproduire la nature
dans les détails, mais plutôt le dialogue qui nait
quand on essaye de faire fonctionner une image,
un dialogue qui est modéré par les limites des techniques
choisies. Je ne peux achever ces images que par
le dessin et non pas par n’importe quelle
autre technique. Le résultat est une esthétique
très charmante. J’ai commencé à me confronter
à la séduction de la peinture en tant que matériel
et technique capable de représenter une abstraction.
Abstraction en tant qu’image et en tant que processus.

En dessinant l’abstraction, plutôt qu’en dessinant
de manière abstraite, je peux me concentrer
sur le travail de représentation, en réalisant une image
cohérente et objective, et esquiver en même temps
la narration et la figuration tout en cherchant sans
arrêt des nouvelles formes.

Plus précisément, mon travail se compose de plusieurs
séries qui traitent des différents aspects de ce dialogue.
Pour la série « T.F » (taches formalistes), “Stains that look
like” and “Shapes” (mine de plomb sur papier),
le sujet principal est la question de la
représentation de la fluidité de la peinture.
J’utilise tout genre de pinceau, du plus léger
jusqu’au plus dur, en appliquant des couches afin
de créer une fusion continue. Les images créées
sont deux : l’abstraction à l’intérieur des taches,
diffusant un flux d’énergie interrompu par une
frontière pointue, une coupe nette dévoilant le blanc
du papier qui peux délimiter à selon de la série soit
un territoire géométrique, soit un profil reconnaissable
ou bien un objet.

J’utilise des associations de couleurs déjà existants,
les mêmes couleurs que je trouve sur les portes
et la patine laissée par les empreintes des mains
après une longue période d’usage et d’abus de la surface.
Je pense à l’effet que la poudre et la saleté donneraient sur
une voiture jaune et à comment tirer de cela une
peinture/dessin. Pour réaliser ces images j’utilise du papier
coloré et je dessine les espaces négatifs à partir des
traces peintes. Chaque signe, chaque égratignure et
chaque trace est borné et terminé par le remplissage
de mon crayon ; enfin, le fait de laisser la couleur
sur le papier permet l’achèvement du dessin. C’est
justement l ’absence du dessin qui fait l’image.
Dans le cadre de l’exposition de
Gilgian Gelzer
 et Raúl Illarramendi,
Pierre-Jean Sugier
, directeur et commissaire
de l’exposition propose une visite guidée gratuite
 le samedi 13 janvier à 14h.
Pour s’inscrire : +33 3 89 69 10 77 /
info@fondationfernet-branca.org
La Fondation est ouverte du
mercredi au dimanche de 13 h à 18 h

Gilgian Gelzer / Raul Illarramendi – streaming.

La Fondation Fernet Branca présente l’exposition
Gilgian Gelzer et Raul Illarramendi,  jusqu’au
11.02.2018
La réunion de ces eux artistes illustre une approche
originale
de la relation qui existe dans leur travail
entre la ligne du dessin, 
de la couleur, de la peinture
et de la photographie.

Ce qui apparait comme relevant du dessin chez Gilgian Gelzer
tout en laissant apparaitre une peinture sous-jacente et
omniprésente ; pour Raúl Illarramendi, c’est la peinture,
la couleur qui fait naître les formes, les traces, la ligne.
Nous sommes bien face a du dessin.

Gilgian Gelzer
Les fascinantes oeuvres sur papier de Gilgian Gelzer,
où le tracé dessine et révèle un espace,
offrent une superposition dense de lignes qui se déroulent,
s’égarent, s’éparpillent et s’enroulent. Des circulations sont
créées et permettent de se déplacer, de parcourir la feuille
dont on perçoit le blanc à travers ces flux auxquels fait
référence le titre de l’exposition :
streaming.
Divers réseaux dans un même dessin se construisent
et se superposent. D’un dessin à l’autre l’échelle diffère,
le mouvement est parfois plus resserré, le caractère
des lignes et du tracé fluctue. On peut penser à une mouche
un peu folle, ayant plongé ses pattes dans un liquide coloré,
qui court tout azimut, sans but précis.

Gilgian Gelzer réalise ses dessins aux crayons de couleur
et à la mine de plomb, certains sont très colorés alors
que d’autres se restreignent à l’utilisation de deux couleurs
(rouge et noir ou bleu et noir). Le blanc de la feuille est ici
plus présent apportant un effet de légèreté, de
mouvement et de fluidité. Ces réseaux de lignes semblent
flotter ou s’ancrer dans l’espace créé.

Gilgian Gelzer
réalise ses dessins accrochés au mur
ou lorsqu’ils sont très grands (200 x 300 cm) à même le sol.
L’artiste retient des formats lui permettant de s’y projeter
au moment de la réalisation, tout comme le spectateur le sera
face à l’oeuvre. La temporalité est ici différente de celle
investie notamment pour le dessin présenté cet été au
Centre Pompidou à l’occasion des Acquisitions récentes du
cabinet d’art graphique.
En effet, leur construction est moins étirée dans le temps et
rappelle l’énergie liée aux dessins de Champ de mines
(2008).
Les peintures, de très petit format ici, présentent une abondance
de formes, de surfaces colorées où les couleurs se côtoient,
se heurtent et se mêlent.
Des couches colorées aux multiples nuances se superposent.
Les formes s’imbriquent tel un puzzle. Elles apparaissent et
se constituent les unes par rapport aux autres, il n’y a pas de
schémas préétablis. C’est la forme qui guide et pose le travail.
Cette fois-ci Gilgian Gelzer précise, détache certaines formes
et crée du volume à l’aide de crayons de couleur. Les couleurs
employées sont chaudes et vives. Il revient au dessin pour
en réorganiser les espaces.
Face à ces surfaces de formes colorées se succèdent tour
à tour des impressions contradictoires : figure ou fond, plein
ou vide, densité ou légèreté.

Les photos mises en regard avec ces peintures, sans être
une série, coexistent entre elles. Ce médium a tout d’abord,
pour Gilgian Gelzer, une fonction de notation.
Les sujets prédominants sont l’architecture, l’eau et la nature
et surtout la capture d’un instant incongru. La question d’échelle
réapparait, révélant l’espace qui nous entoure.
Gilgian Gelzer choisit de photographier certaines situations
où le réel s’apparente à l’irréel.
La rencontre de divers éléments vient perturber la perception
d’un espace. Des surfaces et des réseaux de lignes invraisemblables
sont ainsi créés. Tout en participant au répertoire
formel des dessins et des peintures leur configuration est
ici très différente.
Contrairement aux dessins et aux peintures chaque photo
est pourvue d’un cadre blanc. Les formes et les lignes constituant
la surface photographique ne peuvent continuer et sont
disposées dans un espace précis.
Pour ces trois médium Gilgian Gelzer ne retient pas un principe
organisateur préférant que le regard s’achemine librement
dans la réalisation comme dans l’observation.

Gilgian GELZER est né en 1951 à Berne, Suisse.
Il Vit et travaille à Paris

Gilgian Gelzer,  sera au Domaine de Kerguéhennec
Du 4 mars au 27 mai 2018
L’exposition est organisée en partenariat avec
la Fondation Fernet-Branca
Un catalogue
est co-réalisé  entre la Fondation
Fernet Branca et le Domaine de Kerguéhennec

Dans le cadre de l’exposition de
Gilgian Gelzer
 et Raúl Illarramendi,
Pierre-Jean Sugier
, directeur et commissaire
de l’exposition propose une visite guidée gratuite
 le samedi 13 janvier à 14h.
Pour s’inscrire : +33 3 89 69 10 77 /
info@fondationfernet-branca.org

Malick Sidibé Mali Twist

« Dans mon pays, le portrait incarne la tradition
photographique. Il retrace aussi notre histoire,
notre peuple, à travers des visages, coiffures,
vêtements, objets, tresses, chaussures…
Les clients veulent montrer leur visage et ce
qu’ils possèdent. Ils répètent leur pose devant
leur miroir » Malik Sidibé

Jusqu’au 25 février 2018

C’était en 2004, avant la première exposition monographique
à la Fondation Cartier, que la Filature de Mulhouse,
avait consacrée la place d’honneur à Malik Sidibé.
C’est au retour de la Biennale de Bamako, une – exposition sur
la photographie de studio malienne, genre traditionnel, que
l’idée en est venu à Paul Cottin.

Le textile  occupe une grande place, tant dans le choix des
vêtements portés à cette – occasion que dans son utilisation
comme fond de décor des studios. Il se trouve aussi que la relation
entre tissu et image est l’une des singularités de – Mulhouse,
et les défuntes industries textiles.
L’artiste était en résidence à Mulhouse, quelque 600 personnes
étaient venues prendre la pose,dans un studio aménagé comme
au Mali, sur fonds de tissus africains choisis dans la collection
du Musée de l’Impression sur Etoffes  de Mulhouse


Un an après la disparition de l’artiste le 14 avril 2016,
la Fondation Cartier lui rend hommage avec Mali Twist*,
une grande exposition rétrospective accompagnée
d’un ouvrage, conçus et dirigés par André Magnin en
collaboration avec Brigitte Ollier.

L’exposition réunit pour la première fois ses photographies
les plus exceptionnelles et emblématiques ; des tirages
d’époque réalisés par lui-même de 1960 à 1980 ;
un choix de « chemises » rassemblant ses prises de vue
de soirées ainsi qu’un ensemble de portraits inédits
d’une beauté intemporelle. Véritable plongée dans la vie
de celui qui fut surnommé « l’oeil de Bamako »,
cet ensemble exceptionnel de photographies en noir
et blanc révèle comment Malick Sidibé a su saisir,
dès le début des années 1960, la vitalité de la jeunesse
bamakoise et imposer son style unique, reconnu
aujourd’hui dans le monde entier.

Le titre Le titre de l’exposition, Mali Twist, fait référence
à la chanson éponyme du chanteur et guitariste malien
Boubacar Traoré, sortie en 1963.

Podcast sur France Culture l’Art est la Matière
en compagnie du
Commissaire d’exposition : André Magnin
Commissaire d’exposition adjointe : Brigitte Ollier
Interview de Paul Cottin avec Malik Sidibé

Les aléas des spectacles publics

Je suis abonnée à l’opéra national du Rhin depuis
des lustres.
Depuis 2 ans, j’avais 2 handicaps à surmonter, dans la
rangée derrière moi, un homme âgé de très forte
corpulence, se déplaçant avec des béquilles, les oubliait
allègrement pour les laisser tomber contre mon dossier,
avec une belle régularité., dossier sur lequel il s’appuie
avec beaucoup de force pour se redresser, se lever, bouger.
Malgré mes interventions, cela lui était totalement indifférent,
ne prenait aucun égard et ne s’excusait jamais.
Pour accompagner le début du spectacle son épouse ne
manquait jamais de déplier un bonbon, en faisant bien bruisser
le papier, pour elle cela  devait tenir lieu de prélude.
Devant moi un monsieur d’un mètre 85, m’offrait la vue
sur un crâne chauve, avec un reste de cheveux en
couronne sur les bords.
Je devais me tortiller dans mon fauteuil pour avoir
une lucarne avec vue sur la scène. Aussi je décidais de
demander un changement de place pour cette nouvelle saison.
Pour les noces de Figaro j’inaugurerai ma nouvelle place,
un peu angoissée, dans l’ignorance de mes voisins, immédiats,
devant, derrière et côté.
Je vis arriver un couple dans la rangée devant la mienne,
une petite dame et un monsieur très grand, angoisse,
et ravissement c’est la petite dame qui s’est assise devant moi.
Dans la rangée derrière moi, j’ai pris 3 coups de sacs sur ma tête,
sans que l’agresseur daigne s’excuser.
Au premier acte cela se présentait fort bien, la petite dame devant
moi, m’offrait pleine vue sur la salle.
Devant elle un grand monsieur la gênait beaucoup, il bougeait,
s’inclinait tantôt à droite puis à gauche, sa belle et abondante
chevelure naviguait curieusement, parfois il se penchait carrément
en avant, obstruant tout la vue de la petite dame. A sa droite,
un monsieur qui remplissait bien son fauteuil, mettait
sans cesse ses jumelles pour bien voir le spectacle.
A ma droite un couple, dont le monsieur avait tombé la veste.
Après l’entracte ma crainte se confirma, le couple devant moi
avait échangé les  places, il fallait que je m’accommode du crâne
avec des cheveux épars du monsieur. Ce n’est pas un coup de sac
que j’ai pris de la part de la personne derrière moi, mais l’intégralité
du sac, genre sac à provision bien rempli, qui lui a échappé
des mains, pour atterrir sur ma tête, là j’ai eu droit à une petite excuse.
Puis mon voisin de droite a décidé que notre accoudoir commun
lui appartenait, en y mettant son bras pour retenir sa tête.
Puis au fur et à mesure que le temps passait, il partageait
son veston avec mes genoux. J’ai horreur de partager ce genre
d’intimité avec un inconnu.
Quelle belle musique, de fort belles voix, avec des ensembles
mozartiens magnifiques en parfait accord avec l’orchestre.
Que de contrariétés afin d’entacher ce pur bonheur.
Quelques messieurs se sont levés pendant le 1er acte pour aller
aux toilettes, l’un étant en bout de rangée centrale, a fait lever
toute la rangée, alors qu’il pouvait sortir à droite, mais comme
les toilettes des messieurs sont à gauche, en partant de la salle,
il a trouvé plus commode d’emprunter le chemin le plus court
pour lui. Certainement qu’il y avait une urgence, mais au retour,
il est revenu par la même voie, dérangeant à nouveau les
mêmes personnes, et en faisant profiter de son physique imposant,
les personnes assises dans les rangées derrière.
Le sans gêne et la mauvaise éducation sont les plaies des
manifestations publiques.
Il y a aussi une catégorie que j’appelle les « touristes », qui viennent
habillés de leur doudoune, chapeau, gants, parapluie, qui ignorent
le vestiaire, qui ne veulent pas perdre de temps à la sortie, pour
récupérer leur affaires. D’autre qui se lèvent dès la fin, pour être les
premiers dans le parking, afin de sauter dans leur véhicule, estimant
que les chanteurs n’ont pas besoin d’applaudissements.
L’autre galère ce sont aussi les adolescents, qui préfèrent consulter
les smartphones, pendant les spectacles qu’on leur impose,
prendre des photos, alors que c’est interdit, surtout pendant
un spectacle d’acrobatie, où le flash est particulièrement dérangeant.
Les profs, eux s’étant octroyés les meilleures places et laissant leurs élèves
sans surveillance.

Les Vagamondes festival des cultures du Sud (6e édition)

C’est à la Filature de Mulhouse et vous n’aurez
que l’embarras du choix.
A vos agendas
17 jours intenses du 10 au 27 janvier 2018
Au programme de cette 6e édition de ce festival
dédié aux Cultures du Sud :

À La Filature, chaque début d’année est inauguré
par des productions artistiques qui ont pour toile
de fond le bassin méditerranéen avec le Festival
les Vagamondes.
Des spectacles + des expositions avec
des artistes venus d’Italie, Liban, Iran, Algérie,
Tunisie,  Grèce, Égypte, Burkina Faso, Côte d’Ivoire,
Madagascar, France…
+ des rencontres, conférences, projections avec
des géographes,  historiens, écrivains, journalistes…
pour aborder les cultures  du Sud par la géographie,
l’histoire, la géopolitique, l’économie,
la gastronomie.
Un programme riche avec de nombreux partenaires.
Renaud Serrz interviewé par Szenik sur FaceBook

Théâtre
Premières Mondiales
2 spectacles créés à La Filature à l’issue
de résidences X-Adra de Ramzi Choukair
+ It’s a good day to die de Kamal Hashemi
+ 1 commande la création symphonique
de Bruno Girard

Ramzi Choukair

Une création pour l’inauguration du
festival les Vagamondes 10 janvvier 2018

Ces militantes de l’opposition syrienne sous
le régime de Bachar El Assad père dans les années 1980,
incarcérées voire torturées dans leur pays qu’elles ont
dû quitter, témoignent, raconter leurs histoires mais
aussi celles des sept mille autres prisonnières du régime
à travers un spectacle dramatique mais combien réaliste
intitulé « X-Adra », théâtre dont elles sont les actrices.
Réunies par le metteur en scène Ramzi Choukair.
Photos
Une exposition de photos
19h le 10 janvier le vernissage dans la Galerie de
Muchismo,  l’exposition de Cristina de Middel
(Alicante, 1975), l’une des photographes
les plus singulières et les plus prolifiques au monde,
poursuit avec frénésie de nombreux projets depuis
l’immense succès de sa série Les Afronautes en 2012.
Ancienne photojournaliste, elle développe depuis plusieurs
années une recherche personnelle, dans une approche
plus conceptuelle, abandonnant peu à peu la presse
pour le monde de l’art.
En 2017, elle est nominée par l’agence Magnum Photos
et reçoit le Prix national de la photographie
du ministère de la Culture espagnol.
Pour son projet Muchismo, créé à Madrid en juin 2017,
Cristina de Middel choisit de revisiter l’intégralité
de son œuvre et de l’accrocher comme elle la stocke
dans son atelier, c’est-à-dire sans ordre apparent
et dans une accumulation colossale.
Concert
Un concert concert symphonique

ven. 19 janv. 2018 20h00
sam. 20 janv. 2018 20h00
le Concerto d’Aranjuez pour guitare
de Joaquin Rodrigo
(interprété par la guitariste soliste
sino-américaine  virtuose Meng Su) nous fera
pénétrer dans les jardins du palais royal d’Aranjuez,
avant de terminer ce programme intitulé
Le vent se lève par la majestueuse orchestration
que Ravel a fait des Tableaux d’une exposition
de Modest Moussorgski
Chant

La chanteuse d’origine iranienne Azam Ali
jeudi 18 janv. 2018 20h30
une musique d’inspiration traditionnelle
moyen-orientale avec de l’électro-acoustique ;
une danseuse derviche avec des technologies
interactives qui animent une scénographie numérique ;
le tout traversé par la voix suave et chaleureuse de la
chanteuse d’origine iranienne Azam Ali
bar oriental dès 19h30 aux
Dominicains de Haute-Alsace
+ aller-retour en bus départ de La Filature à 19h
(supplément 5€). Réservation obligatoire auprès
de la billetterie de La Filature : 03 89 36 28 28

Clôture en apothéose avec Emel Mathlouthi
samedi le  27 janv. 2018 à 21h00 au Noumatrouff

C’est en pleine Révolution de Jasmin, lors d’une
manifestation en 2011, que cette jeune tunisienne
entonne Kelmti Horra (Ma parole est libre).
Une vidéo de cette chanson, immédiatement relayée
par les réseaux sociaux, en fera alors l’hymne
du Printemps arabe. Après un premier album,
elle participe aux côtés d’Élise Caron et Jeanne Cherhal
à un concert de chant de femmes à Téhéran qui fera
l’objet du film d’Ayat Najafi No Land’s song
(sam. 27 janv. 18h à La Filature).
Invitée à interpréter son hymne lors de la
cérémonie de remise du prix Nobel de la paix en 2015,
Emel Mathlouthi est dès lors adoubée par la
presse internationale. Son nouvel album Ensen (Humain),
enregistré en 2017 en partie par le producteur
de Björk et Sigur Rós, mixe sonorités électroniques
et instruments traditionnels, tout en échappant
au cliché du mélange des genres. Dans un monde écrasé
par l’anglicisme, chanter en arabe est pour elle
une revendication en soi, qui impose cette libertaire
et féministe comme une des figures de
l’avant-garde de la musique arabe.

Ces créations diverses susciteront comme chaque
fois de nombreux et riches questionnements.

Cette région, véritable carrefour des civilisations,
est un univers complexe aux contours flottants,
à la fois héritière de traditions qui remontent
à la nuit des temps, berceau des trois religions
monothéistes, et pleinement aux prises avec
les mutations contemporaines.
Découvrez le programme complet  en cliquant ici
Dès 3 places on peut profiter d’un Pass
Billeterie
du mardi au samedi de 13h30 à 18h30 :
T +33 (0)3 89 36 28 28 et billetterie@lafilature.org

fermeture de fin d’année 2017
La Filature sera fermée au public du
dimanche 24 décembre 2017 au lundi 1er  janv. 2018 inclus
 (excepté pour le Concert du Nouvel An
de l’Orchestre symphonique de Mulhouse)
attention : la billetterie fermera exceptionnellement à 16h30
le samedi 23 décembre

 

Sols, murs, fêlures, La Régionale à la Kunsthalle de Mulhouse

C’est jusqu’au 7 janvier 2018
Sandrine Wymann
directrice de la Kunsthalle de Mulhouse
a confié le commissariat
à Isabelle Henrion  pour la
Régionale 18
En 2017, 19 lieux d’arts à travers l’Alsace, la Suisse
et l’Allemagne
accueillent des artistes confirmés et des
jeunes talents de l’art contemporain. Trois chiffres pour vous
embrouiller l’esprit ! 😛

Les lieux participants à l’exposition :
Accélérateur de particules, Strasbourg (F)
Ausstellungsraum Klingental, Basel (CH)
Cargo Bar, Basel (CH) CEAAC, Strasbourg (F)
E-WERK Freiburg – Galerie für Gegenwartskunst (D)
FABRIKculture, Hégenheim (F)
HeK Haus der elektronischen Künste (CH)
Kunsthalle Basel, Basel (CH)
Kunsthalle Palazzo, Liestal (CH)
Kunsthaus Baselland, Muttenz/Basel (CH)
Kunsthaus L6, Freiburg (D) Kunst Raum Riehen (CH)
Kunstverein Freiburg (D)
La Filature – Scène nationale, Mulhouse (F)
La Kunsthalle, Mulhouse (F) Projektraum M54, Basel (CH)
Städtische Galerie Stapflehus, Weil am Rhein (D)
Stimultania – Pôle de photographie, Strasbourg (F)
T66 kulturwerk, Freiburg
Le titre est un hommage et est inspiré de l’oeuvre de
Georges Didi-Hubermann, Geste, fêlure, terre,
in Barbara Formis
(
sous la direction de) Gestes à l’Oeuvre

L’interview par Radio mne
Le sol est notre surface de contact avec la terre.
Si nous y projetons
nos racines, nous semblons
aussi vouloir nous en
détacher, par notre position
debout, nos constructions
vertigineuses, nos désirs d’envol
et d’élévation. Tels des
danseurs, nous entretenons
un jeu d’attraction-répulsion

avec le sol, où chaque élancement finit en chute
fracassante. Nous creusons la terre, en quête de nos
origines, pour y trouver amas de vestiges et de corps en
décomposition. Nous lui extrayons richesses, nutriments
et matériaux de construction, nous y dressons des murs qui
se fissureront, à leur tour, et redeviendront débris,
poussière, terre.
L’exposition Sols, murs, fêlures reprend ce mouvement
perpétuel entre excavation, érection, érosion. La fêlure
y est un geste de mémoire autant que d’émancipation,
une arme contre les remparts identitaires.
La surface du sol contient alors toutes les hauteurs et
profondeurs auxquelles nous aspirons.
Isabelle Henrion 

L’exposition bénéficie du soutien de la Société des Auteurs
dans les Arts Graphiques et Plastiques et la culture avec la copie privée.
les artistes présentés à la Kunsthalle :
Grégory Buchert (FR), Claire Chassot et Joséphine Tilloy (FR),
Vincent Chevillon (FR), Clémence Choquet et Mickaël Gamio (FR),
Nicolas Daubanes (FR), Clara Denidet (FR), Jörg Gelbke (DE),
Philémon Otth (CH), Pétrole Éditions / Transrevue Talweg (FR)
Taches (du sol aux murs, une chute s’étend), une
performance de Claire Chassot et Joséphine Tilloy

Une vue générale sur l’exposition, avec la photographie
de Vincent Chevillon, artiste-chercheur, ‘Lord of the Pit’
(Lisières 3.1),qui donnera une conférence autour du projet
« raising cair .. » le vendredi 8 décembre dans le cadre des
RDV de la Kunsthalle
et de Clara Denidet, ‘Sabbat’, 2017 qui présente 2 oeuvres
Les marteaux de Sabbat sont de potentielles extensions
de notre corps. Servant à assembler ou à détruire,
ils ont eux-mêmes été réparés, bricolés. Si l’outil renvoie au monde
du travail, sa position ici, tête au sol, produit une image du repos,
de la trêve – moment propice à la réunion des forces et aux
échanges nocturnes. En ronde, anthropomorphes, les marteaux
semblent en effet préparer une révolte à venir.

Le duo Claire Chassot et Joséphine Tilloy  performance
donnée lors du vernissage, Jorge Gelbke dont le moulage
en fer et terre illustre bien le titre.

Une Vidéo-performance, projection HD installée, son, 10’00’’, dimensions variables.
Courtesy de la Galerie Jérôme Poggi, Paris Geranos, 2013 de Grégory Buchert.

Le mythe du labyrinthe symbolise l’homme perdu face
à sa propre complexité et face à la complexité
du monde et de l’univers.
L’étrange chorégraphie du protagoniste de Geranos,
faite de chutes et de rebonds, ne l’empêche pas
de progresser dans son mystérieux dessein.
Elle est inspirée de la danse dite « de la grue »
(« Geranos » en grec) que Thésée est censé avoir
exécutée à la sortie du labyrinthe du Minotaure.
Reproduisant à l’identique les tours et détours du dédale parcouru,
elle double ainsi l’expérience de l’architecture tout en étant la clé
pour en sortir.
La réactivation qu’en fait Grégory Buchert s’inscrit au sein
de ses recherches sur la résurgence des motifs au travers
des disciplines, des époques et des cultures, mais renvoie
également à l’éternel recommencement de nos quêtes et de nos luttes.

Un autre vidéo Clémence Choquet et Mickaël Gamio (FR)
créée in situ. Un plan fixe, filmé sous un pont de métro,
alterne avec des photographies de maisons marquées
par les séismes, très fréquents dans la région. Fissurées et réparées
à maintes reprises, elles se tiennent, tels des îlots de résistance,
au milieu de constructions plus récentes.
En associant le métro et les dégâts de séismes, les artistes reprennent
une métaphore récurrente pour évoquer le ressenti d’un tremblement
de terre – le passage d’un train souterrain. Ils mesurent ainsi la
proximité des différents facteurs entropiques.

Nicolas Daubanes produit ainsi des formes à la fois
brutales et fragiles, contenant les ingrédients de leur propre
désintégration. La série des Sabotages s’inspire des gestes
de résistance de prisonniers de guerre. Sacrifiant leur
faible ration de sucre journalière pour la mélanger au béton,
ils espéraient saboter les ouvrages ennemis auxquels
ils étaient contraints de contribuer.

Philémon Otth :
Objets et matériaux sont injectés dans l’espace d’exposition
après n’avoir subi que de très légères interventions
de l’artiste. Inspiré par la philosophie zen, il joue avec la limite
ténue entre le peu et le rien, entre le visible et l’invisible.
Son vocabulaire minimaliste de formes et de gestes interroge
finalement le sens même de l’entreprise artistique.
Les Real Studio Paintings (véritables peintures d’atelier)
sont des empreintes du sol de l’atelier de l’artiste.

Pétrole Éditions, Transrevue Talweg
Talweg est une transrevue annuelle et collective, éditée et diffusée
par Pétrole Éditions. Porté par trois artistes-chercheuses
(Audrey Ohlmann, Marianne Mispelaëre et Nina Ferrer-Gleize),
Talweg se comprend comme un laboratoire de recherche où se
côtoient propositions plastiques et théoriques, points de vue
artistiques, littéraires et scientifiques. Talweg 4 porte sur la notion
de sol. Éminemment politique, le terme est analysé et creusé
par différents auteurs et outils. L’édition en elle-même a été pensée
de manière sculpturale. Ses bords offrent une vue en coupe à travers
ses couches sédimentaires. Cette image de prélèvement minéral
est renforcée par la présentation dans des meubles au sol qui
ressemblent à des boites de carottage.

Les pages doublées s’ouvrent
ensuite sur des failles et interstices, laissant entrevoir les revers de
la carte géographique qu’elle semble pouvoir devenir, une fois dépliée.
La présence de la transrevue Talweg dans l’exposition, au même titre
que les autres oeuvres, reflète une volonté de considérer la recherche
comme forme artistique à part entière, mais aussi de laisser
s’infiltrer d’autres propositions artistiques et curatoriales dans le projet

LES RENDEZ-VOUS AUTOUR DE L’EXPOSITION
Visite guidée par Isabelle Henrion, commissaire
de l’exposition : samedi 2 décembre à 14h00

Kunstdéjeuner : vendredi 8 décembre à 12h15
Visite accompagnée de l’exposition suivie d’un
déjeuner tiré du sac. Gratuit, sur inscription.
Conférence performée de Vincent Chevillon
et Kunstapéro : jeudi 8 décembre à 18h00
suivie d’une dégustation de vins.
Participation de 5 € / personne, sur inscription.
RDV famille : dimanches
10 décembre et 7 janvier à 15h00

Visite/atelier proposée par Laurence Mellinger,
artiste plasticienne. Pour les enfants à partir de 6 ans
et leurs parents, gratuit, sur inscription.
Lecture Talweg n°4 et Kunstapéro :
jeudi 4 janvier à 18h00
suivie d’une dégustation de vins.
Participation de 5 € / personne, sur inscription.
Visites guidées gratuites à La Kunsthalle :
tous les dimanches à 15h00

Renseignements et inscriptions
au 03 69 77 66 47 ou kunsthalle@mulhouse.fr

 
Heures d’ouverture
Du mercredi au vendredi de 12h à 18h
Les samedis et dimanches de 14h à 18h
Nocturne le jeudi jusqu’à 20h
Horaires exceptionnels du mercredi
27 au samedi 30 décembre de 14h à 18h
.
Fermé les lundis, mardis + 24 et 31 décembre 2017
Entrée libre
Coordonnées
La Kunsthalle Mulhouse – Centre d’art contemporain
La Fonderie
16 rue de la Fonderie – 68093 Mulhouse Cedex
Tél : + 33 (0)3 69 77 66 47
kunsthalle@mulhouse.fr / www.kunsthallemulhouse.com
 

Sommaire du mois de novembre 2017

vue depuis le Centre Pompidou

01 novembre 2017 : Fonte – Anna Katharina Scheidegger
02 novembre 2017 : KUNSTAR
03 novembre 2017 : Les poissons des grandes profondeurs ont pied – Yves Chaudouët
04 novembre 2017 : CÉZANNE. Métamorphoses
05 novembre 2017 : Corps et Visages
06 novembre 2017 : Collection Beyeler / Coopérations
11 novembre 2017 : Gauguin l’alchimiste
13 novembre 2017 :  Romains des villes, Romains des champs ?
20 novembre 2017 : ST’ART 2017
26 novembre 2017 : André Derain 1904 – 1914. La décennie radicale
28 novembre 2017 : Marianne Maric, les filles de l’Est et les autres

Marianne Maric, les filles de l'Est et les autres

C’est dans la galerie de la Filature de Mulhouse
jusqu’au 22 décembre 2017
dans le cadre de la Regionale 18

D’entrée vous êtes prévenu :
avertissement :
Certaines des œuvres exposées

sont susceptibles de heurter la sensibilité des visiteurs,
particulièrement du jeune public
Marianne Marić sublime le corps des femmes.
C’est un univers voluptueux, libertin où il fait bon
se promener. Je les ai observé ; les hommes cheminent tranquillement
sérieusement, scrutant les photos, s’arrêtant longuement devant elles.
Les femmes s’aventurent moins directement, passent assez rapidement
ne s’attachant pas aux détails. Il est juste de dire que les corps sont
magnifiés et le regard féminin est confronté de plein fouet avec
un certaine réalité, qu’il peut être difficile d’affronter.

L’érotisme et le jeu sont des forces majeures de son travail.
Marianne Marić fait poser des femmes – souvent des amies
– dans des positions provocantes, manipulant avec humour
de multiples usages de la photographie : emprunt aux arts classiques
et à la culture punk, détournement des symboles, froissement
des idées lisses de la mode. Ses nus, photographies d’un torse,
d’un dos, d’un sexe, d’un corps à moitié dévêtu, subvertissent
avec légèreté les codes de la peinture et de la sculpture.
Ses portraits, posés ou pris sur le vif, portraits en acte,
portraits performés, témoignent, sur un mode ludique,
de l’intensité de la vie.

Ses cliens d’oeil à Jean Jacques Henner et ses nus de rousses
divines, tels qu’on peut les admirer au musée Unterlinden
ou au musée des Beaux Arts de Mulhouse, ou encore à la
Charité Carita Romana,  D`Arena, Giuseppe,
l
a fille donnant le sein à son père,
mais aussi ses
« pisseuses » ambigües femmes fontaine,
référence à celle de Picasso, sans oublier

la femme au perroquet de Delacroix,
sont des références à l’histoire de l’art.
Ou encore un Fragonard du  21e s illustrateur
de contes libertins
Vous en trouverez certainement d’autres dans votre
parcours.Dans toute cette volupté, Marianne Marić laisse
entrevoir la guerre, « faites l’amour, pas la guerre »
C’est l’affiche de l’exposition.

Sarajevo Danube copyright Marianne Maric

Eros et Tanatos
En lisant sa biographie, on apprend qu’en 2012,
Marianne Marić s’installe à Sarajevo pour une résidence.
Si elle n’a plus aucun souvenir de la ville, du pays,
des paysages, elle partage pourtant un lien douloureux
avec l’Ex-Yougoslavie. Elle a souhaité se rendre sur place
pour se confronter à son histoire, celle de sa famille
(son père est né à Kupres, un village serbe de Bosnie)
et plus particulièrement celle de Yéléna, l’une de ses soeurs,
décédée brutalement. Sa perte a engendré un silence
que l’artiste a voulu briser par l’image,
le voyage et la rencontre. En Bosnie, elle rencontre
des jeunes femmes qu’elle photographie. Au départ,
ce sont des femmes sans têtes, sans identité.
Sarajevo Danube copyright Marianne Maric

Aujourd’hui, les visages apparaissent, l’apaisement
se produit. Ainsi, Marianne Marić associe la femme-objet,
la marche (mannequin, militaire, mémorielle)
et la cicatrice en télescopant son histoire avec celle
d’une région traumatisée par des décennies de
dictature et par une guerre fratricide.
On peut en voir des documents dans les vitrines de l’entrée.
Elle photographie les filles, l’architecture, la nature,
la ville marquée par la violence (les obus tombés du ciel
ont imprimé sur l’asphalte des empreintes
en forme de fleurs que les habitants ont peint en rouge,
les Roses de Sarajevo).
Sarajevo Danube copyright Marianne Maric

L’artiste observe les traces
d’un passage violent sur un pays en reconstruction,
tout en recherchant les fondations de sa propre histoire.
Les mémoires sont morcelées, il s’agit alors,
par la production d’images, de réconcilier les histoires
et les êtres, de combler les fissures.
En activant une marche à la fois initiatique
et libératrice, l’artiste part se confronter aux
souvenirs pour créer sa propre histoire,
ses images empreintes de fragilité, d’insolence
et d’innocence en sont les nouvelles traces.

Joël Riff,  commissaire de l’exposition


Interview de Marianne Maric par radio mne
Ne pas oublier son « baise-en ville » qui avait suscité bien des
commentaires
Si vous entendez parler de « Pétasse d’Alsace », ne croyez pas
à une injure c’est une plateforme d’artistes, de designers et
de stylistes qui défendent avec humour l’identité régionale,
fondée avec son amie Estelle Specklin (alias Poupet Pounket)
en 2008

Marianne Maric crédit photo Darek Szutser

Marianne Marić est également curateur photo avec
Emeric Glayse pour la revue Novo.
Magazine que vous pouvez feuilleter en ligne
Les photographies de Marianne Marić sont publiées
dans Reporters sans Frontières, la revue Art Press
ou le NY Times.
Emeric Glayse présente régulièrement le travail de l’artiste
sur son blog Nofound dédié à la photographie contemporaine,
Laura Morsch-Kihn et Océane Ragoucy dans leur fanzine
Le nouvel esprit du vandalisme ou Léo de Boisgisson sur le site
Konbini.
www.mariannemaric.tumblr.com

club sandwich
jeudi 7 décembre 12h30
Une visite guidée de l’exposition le temps d’un pique-nique
tiré du sac.
L’occasion de partager son casse-croûte autant que son ressenti.
Passionnant et hautement convivial !Entrée libre en galerie,
réservation conseillée T 03 89 36 28 28

vernissage jeudi 30 novembre 2017 à 20h
en entrée libre et en présence de l’artiste
lors de l’inauguration de la Regionale 18 à Mulhouse