La Bourse de Commerce — Pinault Collection inviteTacita Deanà présenter une exposition constituée d’œuvres inédites, conçue en résonance avec la saison « Avant l’orage », qui se déploie dans le musée depuis le 8 février. Il s’agit de sa première exposition d’envergure dans une institution française depuis celle présentée au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris en 2003. L’ensemble des œuvres ont été spécifiquement réalisées pour son exposition « Geography Biography ». Jusqu’au 25 septembre 2023
« Avant l’orage », une exposition pour nous confronter à la fragilité de la nature
Emma Lavigne commissaire de l’exposition, l’exposition « Avant l’orage » nous alerte sur l’état de notre planète. Emma Lavigne, commissaire de l’exposition est l’invitée du 64 minutes
« J’ai fini par penser la géographie à travers ma propre vie » Tacita Dean
L’exposition « Avant l’orage » invite à un cheminement à travers des installations et des œuvres de près d’une vingtaine d’artistes qui métamorphosent tous les espaces du musée.
Sur fond de dérèglement climatique, dans l’urgence du présent comme dans l’œil d’un cyclone, l’obscurité et la lumière, le printemps et l’hiver, la pluie et le soleil, le jour et la nuit, l’humain et le non-humain cohabitent au sein de cet accrochage inédit d’œuvres de la collection. Ces paysages instables, saisis dans une ronde désynchronisée du temps, figurent de nouveaux écosystèmes dans lesquels le visiteur est invité à s’immerger.
Articulée en deux temps, cette saison thématique est réactivée, à la fin du mois de mai, pour l’exposition consacrée à Tacita Dean, dans la Rotonde et la Galerie 2.
photo yomarianablog
« Tout est intempérie sur Terre. C’est ce dont les œuvres rassemblées dans cette exposition veulent témoigner. (…) après tout, on ne sait pas vraiment si l’on est avant ou après l’orage, car le monde entier est devenu un orage. Et l’orage n’est rien d’autre que le chant de la vie. » Emanuele Coccia
Les artistes
LUCAS ARRUDA / HICHAM BERRADA / FRANK BOWLING / JUDY CHICAGO / TACITA DEAN / THU VAN TRAN / ROBERT GOBER / DOMINIQUE GONZALEZ-FOERSTER / PIERRE HUYGHE / BENOIT PIÉRON / DANIEL STEEGMANN MANGRANÉ / ALINA SZAPOCZNIKOW / CY TWOMBLY / DANH VO / ANICKA YI
Pour les 20 ans du Schaulager à Basel, Tacita Dean est présentée dans la collection de la Fondation Hoffmann (90 ans) Tacita Dean, Purgatory (Threshold), 2020
Du lundi au dimanche de 11h à 19h Fermeture le mardi et le 1er mai. Nocturne le vendredi jusqu’à 21h. Le premier samedi du mois, nocturne gratuite de 17h à 21h.
Schaulager, Ruchfeldstrasse 19, 4142 Münchenstein Suisse (Basel) T +41 61 335 32 32, F +41 61 335 32 30, info@schaulager.org
HORAIRES D’OUVERTURES
Du mardi au dimanche de 10h à 18h Jeudi à 20h Fermé le lundi Ouvert le 1er août
Jusqu'au 8 janvier 2024, Le Louvre invite le musée de Capodimonte, de Naples Plus de soixante-dix des plus grands chefs-d’oeuvre du musée napolitain sont exposés dans trois lieux différents du Louvre Commissariat général : Sébastien Allard, directeur du département des Peintures du musée du Louvre et Sylvain Bellenger, directeur du musée de Capodimonte. Commissariat scientifique : Charlotte Chastel-Rousseau, conservatrice en chef au département des Peintures, Dominique Cordellier, conservateur général au département des Arts graphiques, musée du Louvre et Patrizia Piscitello, conservatrice de la collection Farnèse et des collections de peintures et de sculptures du XVIe siècle, Allessandra Rullo, directrice du département des Collections, conservatrice des peintures et des sculptures des XIIIe-XVe siècles, Carmine Romano, conservateur, responsable de la numérisation et du catalogue numérique des oeuvres, Museo e Real Bosco di Capodimonte.
Jusqu'au 8 janvier 2024, Le Louvre invite le musée de Capodimonte, de Naples Plus de soixante-dix des plus grands chefs-d’oeuvre du musée napolitain sont exposés dans trois lieux différents du Louvre Commissariat général : Sébastien Allard, directeur du département des Peintures du musée du Louvre et Sylvain Bellenger, directeur du musée de Capodimonte. Commissariat scientifique : Charlotte Chastel-Rousseau, conservatrice en chef au département des Peintures, Dominique Cordellier, conservateur général au département des Arts graphiques, musée du Louvre et Patrizia Piscitello, conservatrice de la collection Farnèse et des collections de peintures et de sculptures du XVIe siècle, Allessandra Rullo, directrice du département des Collections, conservatrice des peintures et des sculptures des XIIIe-XVe siècles, Carmine Romano, conservateur, responsable de la numérisation et du catalogue numérique des oeuvres, Museo e Real Bosco di Capodimonte.
Présentation
Réaffirmant l’importance des collaborations entre les institutions muséales européennes, le musée du Louvrea noué pour l’année 2023 un partenariat d’une envergure inédite avecle musée de Capodimonte.
Chefs d’oeuvre
Ancienne résidence de chasse des souverains Bourbon, le palais (la Reggia en italien) abrite aujourd’hui l’un des plus grands musées d’Italie et l’une des plus importantes pinacothèques d’Europe, tant par le nombre que par la qualité exceptionnelle des oeuvres conservées. Capodimonte est l’un des seuls musées de la péninsule dont les collections permettent de présenter l’ensemble des écoles de la peinture italienne. Il abrite également le deuxième cabinet de dessins d’Italie après celui des Offices ainsi qu’un ensemble remarquable de porcelaines.
Une ambitieuse programmation culturelle donne à cette invitation, au-delà des salles du musée, les dimensions d’une véritable saison napolitaine à Paris.
« En 2023, les plus beaux chefs-d’oeuvre du musée de Capodimonte dialogueront avec ceux du Louvre, au sein même du musée, dans le cadre d’un dispositif inédit. Une programmation musicale et cinématographique foisonnante viendra enrichir cette invitation pour définitivement installer Naples à Paris pendant près de six mois. Palais royaux transformés en musées, riches de collections héritées des plus grands souverains, symboles des liens historiques entre la France et l’Italie, le Louvre et Capodimonte ont beaucoup à partager et à dire. Je veux sincèrement remercier Sylvain Bellenger, Directeur du musée de Capodimonte, qui en confiance et amitié nous fait le grand honneur d’accepter notre invitation. Cette collaboration exceptionnelle et exclusive, illustre parfaitement l’élan européen et international que je souhaite pour le Louvre. », déclare Laurence des Cars
UN DISPOSITIF EXCEPTIONNEL
Salon Carré, Grande Galerie et salle Rosa (Aile Denon, 1er étage)
La volonté des deux musées est de voir les insignes chefs-d’oeuvre de Naples se mêler à ceux du Louvre, dans une présentation véritablement exceptionnelle : la réunion des deux collections offre pendant six mois aux visiteurs un aperçu unique de la peinture italienne du XVe au XVIIe siècle, permettant également une vision nouvelle tant de la collection du Louvre que de celle de Capodimonte.
Trente-et-un tableaux de Capodimonte, parmi les plus grands de la peinture italienne, dialoguent avec les collections du Louvre (oeuvres de Titien, Caravage, Carrache, Guido Reni pour n’en citer que quelques-uns), soit les compléter en permettant la présentation d’écoles peu ou pas représentées – notamment bien sûr, la singulière école napolitaine, avec des artistes à la puissance dramatiques et expressives tels que Jusepe de Ribera, Francesco Guarino ou Mattia Preti.
Sébastien Allard, « l’une des premières tentatives de l’histoire de l’art pour rendre la vision perspective da sotto in sù ».
Cela est aussi l’occasion de découvrir la bouleversante Crucifixion de Masaccio, artiste majeur de la Renaissance florentine mais absent des collections du Louvre, un grand tableau d’histoire de Giovanni Bellini, La Transfiguration,
dont le Louvre ne possède pas d’équivalent ou encore trois des plus magnifiques tableaux de Parmigianino, dont la célèbre et énigmatiqueAntea. La confrontation de ces oeuvres avec les Corrège du Louvre promet assurément d’être l’un des moments forts de cette réunion.
PRESENTATION DU MUSEE DE CAPODIMONTE Par Sylvain Bellenger
L’exposition Naples à Paris, Le Louvre invite le Musée de Capodimonte est une première dans l’histoire des expositions. Le sujet de l’exposition n’est ni un artiste ni un mouvement, ni même un pays, mais un musée. Le musée, on le sait depuis longtemps, et chaque jour d’avantage, n’est pas un simple contenant mais bien un acteur de l’histoire. Ses collections constituent un grand récit, avec l’exposition ce récit se transforme en dialogue, des oeuvres se rencontrent et racontent le Musée, les deux musées.
La rencontre est d’autant plus forte que l’invitation faite à Capodimonte, pendant la fermeture de ses galeries pour de grands travaux, est de s’exposer non pas isolé, mais en compagnie des collections italiennes du Louvre, dans la Grande Galerie, le Salon Carré, la salle Salvator Rosa et la salle de la Chapelle, les lieux les plus historiques et les plus illustres du musée, ainsi que dans la salle de l’Horloge. Le choix des oeuvres a été fait pour solliciter cette rencontre qui porte un éclairage nouveau sur les oeuvres mais aussi sur la collection, son esprit, son histoire.
Des histoires qui se ressemblent
L’histoire de Capodimonte est indissociable de l’histoire du royaume de Naples comme l’histoire du musée du Louvre est indissociable de la Révolution française. La création du premier est liée à la création du royaume qui occupa toute la botte italienne comme la création du second résulte de la Révolution Française. Comme le Louvre, la Reggia di Capodimonte est un des rares palais royaux à être transformé en musée.
Mais Capodimonte a la particularité d’avoir été construit pour abriter des collections, celles de la famille Farnèse qu’Élisabeth Farnèse (1692-1766), reine consort d’Espagne par son mariage en 1714 avec Philippe V d’Espagne, le petit fils de Louis XIV, donne à son cinquième fils, Charles de Bourbon (1716-1788), duc de Parme et de Plaisance quand il devient roi de Naples en 1734.
Le royaume de Naples, antique Vice-Royaume espagnol et plus récemment Vice-Royaume autrichien fut l’enjeu de toutes les convoitises des grandes puissances européennes – l’Espagne, l’Autriche et la France – pendant les guerres de succession d’Espagne (1701-1714), puis celle de Pologne (1733-1738). Il devient, grâce à l’habileté diplomatique d’Élisabeth Farnèse un royaume indépendant gouverné jusqu’á l’Unité de l’Italie par les Bourbons de Naples, une branche cadette des Bourbons d’Espagne. Élisabeth, la dernière des Farnèse, grande famille de collectionneurs, qui depuis la Renaissance, avec le Cardinal Alexandre Farnèse, sous le Pontificat de Paul III Farnèse, avait constitué une des plus grandes collections d’antiques et d’oeuvres des grandes écoles italiennes (Venise, Bologne, Florence, Rome), commandités, hérités ou conquises, qui étaient abritées dans les grands palais familiaux, le palais Farnèse, la villa de Caprarola ou le palais de la Pilotta à Parme.
L’ensemble de cette fabuleuse collection familiale fut transporté à Naples, qui s’enrichit subitement d’une collection d’oeuvres d’art comparable à celle des grandes capitales européennes. Naples sous le règne de Charles de Bourbon devient une Capitale des Lumières que les découvertes des villes romaines d’Herculanum et de Pompéi activement promues par le nouveau pouvoir, met sur la carte du monde.
La traditionnelle vitalité de la vie musicale de la ville se développe avec la création du théâtre San Carlo, le premier théâtre d’opéra d’Europe et la création à Capodimonte d’une manufacture de porcelaine, un enjeu technologique d’avant-garde pour toute l’Europe du XVIIIe siècle qui fait de la capitale du nouveau royaume une des destinations principales du Grand Tour. Naples est alors, après Londres et Paris, la troisième ville d’Europe. La collection Farnèse est alors hébergée dans l’aile sud-ouest de la Reggia de Capodimonte, majestueuse construction située sur une des collines de la Ville, où est planté un énorme parc pour la chasse, passe-temps favori de tous les Bourbons. La collection devient une collection dynastique et Charles de Bourbon la laisse à Naples, à son fils Ferdinand IV, quand la mort de son demi-frère Ferdinand VI, en 1759, le fait monter, vingt-cinq ans après son intronisation napolitaine, sur le trône d’Espagne.
La collection Farnèse enrichie par tous les régimes politiques qui, de Joachim Murat, roi de Naples de 1808-1815, à la Maison de Savoie jusqu’à la République unitaire, dote Capodimonte d’une collection qui illustre bien au-delà de l’école napolitaine pratiquement toutes les écoles de la péninsules représentés au plus haut niveau.
En 1957, après la Seconde Guerre mondiale, Capodimonte restauré devient le Musée National de Capodimonte. La grande pinacothèque du Sud promeut de grandes expositions sur la civilisation napolitaine. En 2014, la réforme du ministre Franceschini rend le musée autonome de la Surintendance de Campanie et lui adjoint le parc royal, un jardin historique planté au XVIIIe et au XIXe siècle avec des essences qui sont souvent des cadeaux diplomatiques offerts au roi de Naples. Ce parc, le Bosco de Capodimonte, est le plus grand parc urbain d’Italie : outre la Reggia, il contient une vingtaine d’édifices qui sont placés sous la direction unique du nouveau site « Museo e Real Bosco di Capodimonte ».
Tous ces édifices font depuis 2017 partie d’un MasterPlan, qui leur attribue une destination, culturelle, éducative, sportive ou culinaire et qui entoure la grande pinacothèque d’un véritable campus culturel pluridisciplinaire : une Foresteria et Centre de recherche sur l’art et l’architecture des grandes cité portuaires, dans l’ancienne Capraia, une école de jardiniers dans l’Ermitage des Capucins, un musée de l’Arte Povera dans la Palazzina dei Principi, une école de digitalisation des biens culturels et des paysages, une Maison de la photographie, un centre de la santé et du bien-être, trois résidences d’artistes, une chapelle récemment dotée d’un décor de porcelaine réalisé par Santiago Calatrava dans les locaux même de la Manufacture Royale de porcelaine, aujourd’hui une école des métiers de la porcelaine,… L’entrée du parc est gratuite et sa récente restauration en fait un des lieux favoris des Napolitains.
Informations Pratiques
BIENVENUE AU LOUVRE
Il y a toujours une bonne raison de venir au Louvre. Les œuvres du palais vous étonnent, vous invitent à rêver, à imaginer. Il est temps de préparer votre visite. Besoin d’inspiration ? Parcours et visites guidées vous font découvrir les lieux emblématiques. Et au cœur de Paris, les jardins vous accueillent. Métro ligne 1 arrêt Palais Royal musée du Louvre Bus 63
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Jusqu'au 5 novembre 2023, la Fondation Cartier pour l’art contemporain invite le sculpteur australien Ron Mueck à exposer un ensemble d’oeuvres jamais montrées en France aux côtés d’oeuvres emblématiques de sa carrière.
Commissaire d’exposition : Hervé Chandès
Commissaire associé : Charlie Clarke
Chargée du projet d’exposition : Aby Gaye
Présentation
Né en 1958 à Melbourne et vivant au Royaume-Uni depuis 1986, Ron Mueck développe une oeuvre qui touche à l’universel et renouvelle profondément la sculpture figurative contemporaine. Il crée des oeuvres aux dimensions surprenantes et empreintes d’une inquiétante étrangeté. De nombreux mois, et parfois plusieurs années, lui sont nécessaires pour créer chacune de ses sculptures. Ron Mueck a réalisé en un peu plus de 25 ans un corpus de quarante-huit oeuvres, dont les dernières sont achevées au printemps 2023 pour l’ouverture de l’exposition.
L’exploration d’un nouveau processus de création
Mass 2017
Par son échelle et sa facture, l’installation monumentale Mass marque un nouveau jalon dans la carrière de Ron Mueck. Cette oeuvre commandée par la National Gallery of Victoria (Melbourne, Australie) en 2017, est la plus grande qu’il ait jamais réalisée. Composée de cent gigantesques crânes humains, Mass est reconfigurée par l’artiste en fonction de l’espace pour chaque présentation. Elle offre une expérience physique et psychique fascinante qui nous amène à contempler les notions fondamentales de l’existence humaine. Son titre donne à lui seul une idée de la polysémie de l’oeuvre. Le mot anglais « mass », signifiant à la fois un amas, un tas, une foule mais aussi une messe, est une source d’interprétations propres à chaque visiteur. L’iconographie du crâne, elle-même, est ambigüe. Si l’histoire de l’art l’associe à la brièveté de la vie humaine, elle est aussi omniprésente dans la culture populaire.
Pour l’artiste, « le crâne humain est un objet complexe, une icône puissante, graphique, que l’on identifie immédiatement. Familier et étrange à la fois, il rebute autant qu’il intrigue. Il est impossible à ignorer, accaparant inconsciemment notre attention ».
Les crânes se présentent comme un groupe, une somme d’individus qui s’impose au visiteur. En cela, Mass se distingue des précédentes oeuvres de Ron Mueck qui avait, jusqu’alors, toujours représenté l’être humain dans son individualité.
Également exposé pour la première fois en France, Dead Weight (2021), un crâne en fonte de près de deux tonnes, contraste avec ses oeuvres habituellement naturalistes. Les traces du moulage de cette sculpture demeurent, l’artiste ayant volontairement laissé les marques de sa fabrication et la nature brute du matériau parler d’elles-mêmes.
Le film
Ce nouveau procédé lui permet également de raconter de nouvelles histoires, de traiter des sujets différents, tels que des personnages en groupes et même en action. En les libérant d’une abondance de détails réalistes, Ron Mueck traduit d’une manière plus directe la dynamique qui les anime. Un court film réalisé par le photographe français Gautier Deblonde dans l’atelier de l’artiste documente la création de ses deux oeuvres les plus récentes et est diffusé sur les plateformes digitales de la Fondation Cartier.
Trois oeuvres emblématiques des années 2000
Pour Baby (2000), minuscule sculpture d’un petit garçon qui vient de naître, Ron Mueck a pris pour modèle une image trouvée dans un manuel de médecine montrant un bébé tenu en l’air par les pieds quelques minutes seulement après l’accouchement. Aux antipodes de l’installation Mass, évocation du corps post-mortem, cette minutieuse représentation des premiers instants de la vie attire tout aussi intensément l’attention. En inversant l’image originale et en accrochant la sculpture au mur à la manière d’un crucifix, l’artiste présente tout d’abord son oeuvre telle une icône religieuse. Mais en l’observant de plus près, le visiteur est transpercé par le regard presque insolent du bébé.
Man in a boat (2002)
Man in a boat (2002) représente une scène particulièrement mystérieuse. Un homme dont les bras cachent la nudité est assis à la proue d’une longue barque et se penche en avant, le regard interrogatif ou scrutateur. Comme souvent chez Ron Mueck, ce personnage semble « se retirer ou dériver dans des états intérieurs qui nous sont à peu près inaccessibles », selon les mots du critique d’art Justin Paton.
Man in a boat 2002
A Girl (2006),
Avec A Girl (2006), le visiteur se retrouve face à un gigantesque nouveau-né, qui porte son premier regard sur le monde. Maculé de traces de sang, le cordon ombilical toujours présent, son corps est encore marqué par l’expérience de l’accouchement. L’artiste joue sur une impressionnante distorsion d’échelle pour évoquer à la fois le miracle et l’épreuve de la naissance, instant oublié et pourtant fondamental pour chacun d’entre nous.
Girl 2006
Les oeuvres de Ron Mueck, à la fois profondément mystérieuses et réalistes à l’extrême, font surgir le rêve dans le réel et nous invitent à nous confronter à notre rapport au corps et à l’existence.
Three Dogs 2023
L’exposition dévoile également une spectaculaire sculpture représentant un groupe de chiens menaçants, créée spécialement pour l’occasion, dont Ron Mueck nourrissait déjà le projet lorsqu’il préparait son exposition monographique à la Fondation Cartier en 2013.
La forme et le mouvement
Mass marque également un tournant dans la carrière de Ron Mueck, l’expression de son ouverture à de nouvelles manières de sculpter. Depuis la création de celle-ci, l’artiste s’éloigne de sa pratique antérieure qui s’attachait à reproduire sur ses sculptures le grain de la peau, l’implantation des cheveux, les détails des vêtements, agençant les matériaux pour obtenir un effet de réel saisissant. En se focalisant désormais sur la forme, la composition et le mouvement, Ron Mueck souhaite amener le visiteur au plus près de ses intentions et de l’essence de son travail.
Frédéric Migayrou, commissaire nous présente cette figure majeure qui a marqué l’histoire de l’architecture mondiale, par son approche systémique et globale de la nature et de la technologie. Des extraits d’un entretien réalisé avec Norman Foster nous éclairent sur la pensée de cet architecte visionnaire et sur plusieurs projets emblématiques. L’exposition « Norman Foster » au Centre Pompidou, sur 2200 mètres carrés, est la plus grande exposition consacrée à un architecte vivant. Elle présente son travail, son oeuvre, déroulée sur près d’une soixantaine d’années, au travers 130 projets qui touchent différentes thématiques. La scénographie est entièrement conçue par cet architecte et permet, à partir d’un cabinet de dessin, de découvrir l’ensemble de son oeuvre.
Le cabinet de dessins
L’exposition de Norman Foster commence par un grand cabinet de dessins où l’on mélange à la fois des carnets de croquis et les dessins historiques qui, depuis les années 1960, ont accompagné son oeuvre.
À la tête d’une agence de 1 500 personnes, le dessin aura, toute sa vie, été un élément de communication, de médiation pour présenter ses projets et de son oeuvre.
Nature et urbanité
Dès les années 1960, Norman Foster se préoccupe de la question environnementale, de l’intégration de ses bâtiments dans des contextes naturels ou urbains. La question écologique est centrale. Elle est conçue comme écologie positive, c’est-à-dire entre l’industrie, la technologie et la nature. Nombre de ses projets sont absolument innovants tout au long de sa carrière. L’Apple Park est l’accomplissement de l’idée d’intégration des constructions dans les domaines naturels. C’est un grand bâtiment circulaire qui s’étend sur un parc de 71 hectares et qui accueille près de 12 000 employés. Les toits sont entièrement couverts de panneaux photovoltaïques qui assurent une autonomie en énergie alors que des auvents filtrent la lumière naturelle.
Les frontières entre intérieur et extérieur sont totalement brouillées. On est plongé dans la nature et l’ensemble constitue un manifeste de l’intégration paysagère des constructions architecturales.
Enveloppes et structures
Norman Foster a toujours été fasciné par la technologie – les avions et les automobiles notamment – et pour lui l’objet architectural correspond à une espèce de structure.
Il la définit au travers de la notion de « skin and bones », la peau et les os, c’est-à-dire la structure antérieure qui permet de construire une enveloppe. Tous ses bâtiments sont conçus de cette manière. La Hong Kong et Shanghai Bank est le premier grand concours gagné par Norman Foster. Il révolutionne complètement la typologie des grandes tours. Cette construction de 179 mètres est évidée de l’intérieur et permet, au travers un grand hall, de distribuer l’ensemble des espaces de bureaux. La construction est élaborée selon trois tours parallèles, articulées autour d’un grand exosquelette, à savoir une structure reléguée à l’extérieur qui soutient l’ensemble du bâtiment. Pour la première fois, la climatisation est assurée par une pompe qui permet de prendre de l’eau dans le bassin du port. C’est le premier manifeste qui révolutionne la notion de tours de grande hauteur, tours qui vont accompagner les grands projets de Norman Foster tout au long de sa vie.
Vous regardez ce bâtiment qui célèbre ses services et vous pouvez voir de l’extérieur les éléments qui chauffent et refroidissent ce bâtiment et la structure. Si vous regardez le Sainsbury Centre de cette époque, vous aviez la structure et tous les services sont intégrés dans celle-ci. Elle est conçue pour la performance environnementale ainsi que pour la performance structurelle, mais également l’apparence et le bâtiment qui respire, qui devient ainsi un bâtiment sain.
Norman Foster
La ville verticale
Toutes les tours de Norman Foster sont construites comme des morceaux de ville. Les étages sont assemblés par groupes, séparés par des grands espaces collectifs. Cette idée amène à une compréhension de ville verticale, sachant que toute la base des bâtiments est ouverte sur la cité et accessible par le public.
La tour St. Mary Axe est un bâtiment emblématique de la ville de Londres qui est surnommé « le cornichon » pour sa forme profilée qui correspond au fuselage d’avion.
C’est le premier bâtiment écologique construit dans la ville.
Il fait suite aux recherches du Commerzbank de Francfort ou du Climatroffice conçu avec Richard Buckminster Fuller. Sa structure en exosquelette permet de libérer totalement les espaces, et d’ouvrir à la lumière alors que l’ensemble de la construction est entièrement soumis à une ventilation naturelle.
Par exemple, la structure serait conçue non seulement pour soutenir le bâtiment, mais aussi pour contenir des vides et pour que vous puissiez distribuer les services du bâtiment à travers ces vides. C’est le contraire d’une façon traditionnelle de penser, où vous pensez la structure et ensuite vous vous suspendez en-dessous. Cela ne fonctionne pas. Donc cela produit quelque chose qui est plus performant, qui a plus de joie. Norman Foster
Histoire et tradition
Bien que son architecture soit de très haute technologie, considérée comme high-tech, Norman Foster a toujours porté une attention très particulière au contexte historique, à l’histoire, aux bâtiments et aussi aux technologies. Son architecture réactive ces contextes, leur redonne vie et met en valeur des matériaux et des techniques souvent oubliés.
Avec le Carré d’Art de Nîmes, Norman Foster s’attaque pour la première fois à un centre historique en relation avec la Maison carrée, un temple romain du 1er siècle. L’architecte décide de dégager l’ensemble de l’espace central autour de ce bâtiment pour en faire un morceau de ville. La nouvelle médiathèque, à l’image de celle du Centre Pompidou, s’incarne comme un pendant du bâtiment historique et revivifie ainsi le coeur historique de la ville. De la même manière, le British Museum, construit par Robert Smirke au 19ème siècle, ainsi que la grande rotonde, la salle de lecture construite par son frère, est recouvert d’un gigantesque toit de 6 000 mètres carrés qui rassemble l’ensemble des bâtiments. À l’image du Crystal Palace de Robert Paxton, ce treillis de triangles transparents qui pèse près de 800 tonnes, donne une unité à ce complexe, et l’intègre dans la ville, mariant de façon très élégante, l’ancien et le moderne.
Si vous voulez regarder loin devant vous, vous regardez d’abord loin en arrière. Vous pouvez voir dans cette approche l’empreinte de l’histoire dans des projets comme celui du British Museum. Vous remontez dans le temps et vous constatez que le coeur de ce bâtiment d’origine était une cour qui avait été perdue au fil du temps, sans rien de précieux entre la bibliothèque centrale d’origine et les façades de la cour. Norman Foster
Sites et planification
Norman Foster est architecte, mais c’est aussi un grand urbaniste. Il s’est attaché à la reconstruction de grands plans urbains pour de nombreuses métropoles. Il s’attache aux flux, aux lieux et aux espaces publics, afin de redonner une identité à nombre de cités. En 2011, la Communauté urbaine de Marseille veut restructurer le Vieux-Port et demande au paysagiste Michel Desvigne ce réaménagement. Il s’associe à Norman Foster, qui va recomposer l’ensemble des voiries et proposer, face au port, la construction d’une grande ombrière. Cette énorme surface de 46 mètres par 22 fait effet de miroir et rassemble le public. Au final, le bâtiment actualise la conscience de l’espace public pour toutes les personnes présentes dans la cité.
L’infrastructure des espaces publics est vraiment le ciment qui lie les bâtiments individuels. Cette infrastructure détermine l’ADN d’une ville, l’identité de la ville, les identités séparées de New York, Marseille ou Londres. Si je prends la transformation de Trafalgar Square par exemple, la fermeture d’un côté transforme non seulement cet espace, mais toute la zone, tout le quartier de la ville. Vous pouvez quantifier après coup les avantages : moins d’accidents, c’est plus sûr, c’est plus agréable, la qualité de l’air est meilleure, c’est plus silencieux. En outre, vous pouvez utiliser la conception anticipative, la syntaxe spatiale. Vous pouvez simuler les mouvements des piétons et explorer cela avant que la décision ne soit prise. Norman Foster
Réseaux et mobilités
Reichstag Norman Foster est un architecte et un ingénieur qui s’est toujours attaché à la notion de mobilité, de déplacements, de la liaison entre les territoires. Il a construit de très nombreux aéroports, des gares, des terminaux portuaires et des véhicules. Cette notion de communication, de liens entre les différentes localités, les villes et les pays l’ont amené à être un architecte de dimension planétaire.
Le viaduc de Millau
Le viaduc de Millau est un magnifique ouvrage d’art. Il s’agit d’un pont haubané qui relie les rives du Tarn et qui est conçu avec l’ingénieur Michel Virlogeux. Il participe au désenclavement de toute la région en créant un lien entre Paris et la Méditerranée. Le pont est conçu autour de sept piles de béton d’une hauteur de 75 à 245 mètres, soit presque la hauteur de la tour Eiffel. Il est surmonté de pylônes et de haubans qui sont tendus en éventail et peints en blanc. Le viaduc trace une ligne très élégante sur l’ensemble du paysage et reconfigure tout le territoire.
Viaduc de Millau
Ces réseaux sont physiques. Il y a les réseaux invisibles dans le ciel, mais à un moment, ils se résument tous à la physicalité d’un élément construit. Dans ce monde numérique, avec ces réseaux invisibles qui nous connectent numériquement, il est extrêmement tentant d’entrer dans une architecture qui est une expérience numérique et de s’appuyer sur l’orientation par les chiffres, par les lettres de l’alphabet. Je vois que le défi est d’en faire une expérience analogique, plutôt qu’une ère numérique. Donc, qu’il s’agisse d’un aéroport ou d’un système de métro, l’architecture devrait mener. Norman Foster
Perspectives futures
Norman Foster a toujours été considéré comme un architecte extrêmement prospectif, envisageant le futur de nos sociétés avec des projets attachés au développement durable, à l’environnement. Il développe avec sa fondation des projets en Afrique et en Inde mais aussi en imaginant le développement de technologies qui permettraient des projets extraterrestres visionnaires sur la Lune ou sur Mars. Avec Lunar Habitat, Norman Foster s’attaque à l’idée de la construction d’un habitat sur la Lune, en coopération avec l’Agence spatiale européenne. Foster imagine des systèmes d’habitation extrêmement simples, bien qu’étant technologiquement extrêmement complexes. Il conçoit des gonflables qui seraient recouverts de régolithes grâce à des impressions 3D, le régolithe étant ce matériau que l’on trouve sur la Lune. On retrouve à la fois l’idée d’un habitat vernaculaire à l’image des architectures de terre en Afrique, et puis ces constructions de hautes technologies qui permettraient de développer l’idée d’une implantation lunaire.
Je suggèrerais une approche holistique pour atteindre un équilibre dans la nature. L’énergie doit être au coeur même de cette question, parce qu’elle concerne tous les aspects du réchauffement climatique, de la pollution. La quête d’une énergie propre n’est pas seulement pour anticiper la croissance démographique, mais également ce qu’elle implique. Si nous regardons statistiquement la forme d’énergie qui peut laisser la plus petite empreinte sur la planète, pas de pollution et le record absolu le plus sûr par-dessus tout, c’est le nucléaire et les nouvelles générations de nucléaires qui ont la promesse d’autonomie que je trouve très excitante. Norman Foster
Terrasse d’observation du Château Lacoste
Informations Pratiques
Centre Pompidou www.centrepompidou.fr www.centrepompidou.fr/fr/visite/accessibilite Application Centre Pompidou accessibilité www.centrepompidou.fr/fr/visite/accessibilite/appli-centre-pompidou-accessibilite Livrets d’aide à la visite www.centrepompidou.fr/fr/visite/accessibilite/livrets-daide-en-falc
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Jeremy Deller, Valerie’s Snack Bar, 2009. Installation at Cornerhouse, Manchester International Festival, with banners by Ed Hall
Le Musée des beaux-arts de Rennes livre un large panorama d’oeuvres montrant la démarche artistique de Jeremy Deller depuis les années 2000 Une rétrospective jusqu'au 17 sept. 23 Les commissaires: Étienne Bernard, directeur du Frac Bretagne Jean-Roch Bouiller, docteur en histoire de l’art contemporain et conservateur en chef, directeur du Musée des beaux-arts de Rennes
Valerie’s Snack Bar
Le patio du Musée accueille l’installation Valerie’s Snack Bar. Celle-ci est issue d’une performance réalisée en 2009 : Jeremy Deller était convié à créer une oeuvre publique à l’occasion du festival de Manchester. Il choisit d’impulser une parade, conçue comme une célébration de la vie populaire qui anime les rues. Clou de la procession, la réplique à taille réelle d’un snack bar du « Bury Market », dans la périphérie de Manchester, était tirée par un camion. L’installation rassemble les éléments de ce défilé festif et forme donc une sorte d’archive rappelant cette performance.
Performance, vidéo et installation.
Le Musée des beaux-arts livre un large panorama d’oeuvres montrant la démarche artistique de Jeremy Dellerdepuis les années 2000, avec des dispositifs qui combinent performance, vidéo et installation. La plupart des oeuvres, créées collectivement avec la population des lieux où l’artiste est amené à intervenir, soulignent la dimension politique du travail de Jeremy Deller.
La performance
Jeremy Deller développe depuis les années 1990 une pratique qui évolue effrontément entre art conceptuel, performance, installation et vidéo. Il affirme préférer « working with people rather than things »
: travailler avec les gens plutôt qu’avec les choses. Plutôt que de créer des objets d’art, il cherche avant tout à produire des rencontres, des événements, en faisant se croiser des horizons différents. Son terrain de jeu est avant tout la Grande-Bretagne, même s’il a aussi réalisé des projets aux États-Unis et en Allemagne en particulier. Son travail part d’une attention portée à l’histoire sociale, à l’actualité politique, à la culture populaire et à la musique.
Il sabote le statut de l’artiste créateur, et il associe au cours de son processus créatif toutes sortes de personnes – ouvrières et ouvriers, praticiennes et patriciens amateurs, inventrices et inventeurs extravagants, enfants, fans de rock n’roll ou de pop music… Avec humour, il réaffirme à chaque expérience son immense capacité d’émerveillement pour les contre-cultures, l’inventivité anonyme et la force insurrectionnelle du peuple.
Le Skulptur Projekte
En 2007, l’artiste a été convié à un festival allemand, le Skulptur Projekte, ayant lieu tous les 10 ans. Pour l’édition suivante, il a contacté environ 50 associations de jardins partagés de la ville et leur a demandé de tenir un journal intime pendant une décennie. Pour cela, Jeremy Deller a laissé à disposition de chaque association de grands livres, semblables à des bibles. Les habitants devaient les remplir en documentant la vie des jardins : les récoltes, la météo, ce qui les touchaient personnellement ou collectivement, l’actualité, etc. Chacun des 28 livres réalisés porte le nom de l’association qui l’a complété et devient son autoportrait. Les visiteurs du festival de 2007 se sont vu offrir des graines d’un arbre : le Davidia Involucrata. Cet arbre a la particularité de fleurir environ 10 ans après avoir été planté.
Ici, les livres sont exposés dans une bibliothèque. Spécialement pour cette exposition, Jeremy Deller a réalisé une installation vidéo composée de vidéos et de photographies prises dans les jardins de Münster. Ces vidéos accompagnent les livres et plongent les visiteurs au coeur des jardins partagés. Pour en profiter encore plus, des fauteuils se trouvent au centre de la pièce. Chacun peut s’y asseoir, écouter, regarder.
Les luttes ouvrières
Dans les années 1980, la Grande-Bretagne connaît une période économique difficile. Margaret Thatcher, Première Ministre de 1979 à 1990, met en place différentes lois ayant pour but de diminuer les dépenses de l’État. Certaines de celles-ci impactent directement les mineurs britanniques dont une partie se met en grève. Le 18 juin 1984, une manifestation a lieu à la cokerie2 d’Orgreave, en grève depuis le mois de mars. Elle est sévèrement réprimée par la police. Des journalistes sont sur place et les images sont diffusées dans les journaux télévisés du lendemain matin. Certaines chaînes d’informations présentent un point de vue qui ne correspond pas à la réalité des faits. La BBC est très rapidement accusée d’avoir coupé au montage des scènes de violences policières pour ne montrer que les actes violents commis du côté des manifestants.
Jeremy Deller a 18 ans quand il voit ces images, il est très marqué par ce qu’il voit. Quand le projet d’en faire une reconstitution émerge dans son esprit, il se souvient d’images violentes et établit un parallèle entre la manifestation et «une bataille médiévale».
L’artiste a souhaité exhumer ce fait historique afin de lui donner un traitement plus digne. En plus d’un manque d’objectivité dans les médias, les ouvriers grévistes n’ont jamais obtenu gain de cause à leurs revendications après plus d’une année de grève. Jeremy Deller décide alors d’organiser une performance sous la forme d’une reconstitution historique. Il voit dans cette performance une reconstitution de scène de crime qui montre ce qu’il s’est réellement passé.
Pendant deux années de travail de recherche, l’artiste fait appel à un millier de participants composés de troupes de reconstitutions, d’anciens mineurs et d’anciens policiers, pour leur faire jouer, ou rejouer, cet événement.
Biographie
Jeremy Deller naît à Londres en 1966. Dans les années 1980, il étudie l’histoire de l’art à l’Institut Courtauld (Londres) puis à l’Université de Sussex. En 1986, il rencontre Andy Warhol à Londres puis le retrouve à la Factory à New York. En 2004, il reçoit le prestigieux Prix Turner pour Memory Bucket, une vidéo documentaire sur la ville natale de George Bush au Texas. En 2007, il est invité en vue de l’édition 2017 du festival décennal d’art contemporain Skulptur Projekte à Münster, en Allemagne. Il lance un projet participatif au long cours avec les associations et les habitantes et habitants de la ville, qui s’échelonne sur dix ans. Il réalise une exposition personnelle au Palais de Tokyo, à Paris, en 2008. Intitulée « D’une révolution à l’autre », cette exposition comportait notamment l’ensemble Folk Archive qui explore la culture populaire britannique. En 2012, sa première rétrospective, intitulée « Joy in People », est montrée à Bruxelles (WIELS Centre d’art contemporain), puis à Philadelphie (Institute of Contemporary Art) et à St Louis (Contemporary Art Museum). Il représente la Grande-Bretagne à la Biennale de Venise en 2013, où il investit le pavillon britannique avec l’exposition « English Magic ». En 2016, il organise à New York la performance Iggy Pop Life class. En 2021-2023, l’exposition « Warning Graphic Content » rassemblant ses affiches et oeuvres imprimées, est montrée à Glasgow (galerie The Modern Institute), Paris (galerie Art Concept), Genève (Musée d’art moderne et contemporain), Barnsley (The Civic), Vienne (Franz Joseph Kay), Copenhague (Kunsthal Charlottenborg).
Offre de médiation Visite en autonomie Du mardi au dimanche de 10h à 18h. Sur réservation pour les groupes.
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jusqu’au 10 septembre 2023Commissariat de l’exposition :
Emma Lavigne, directrice générale de la Collection Pinault, et
Tristan Bera, chargé de recherche
L’exposition "Forever Sixties" est conçue en résonance avec l'exposition "Art is Magic", rétrospective consacrée à l’œuvre de l’artiste anglais Jeremy Deller au musée des Beaux-arts de Rennes, à la Criée et au Frac Bretagne, dans le cadre d’Exporama, rendez-vous de l’art contemporain porté par la Ville et la Métropole de Rennes.
Après « Debout ! » (2018) et « Au-delà de la couleur » (2021) au Couvent des Jacobins, la Collection Pinault, la Ville de Rennes et Rennes Métropole renouvellent leur collaboration à l’occasion d’une exposition inédite d’œuvres de la collection réunie depuis cinquante ans par François Pinault.
À travers plus de 80 œuvres emblématiques, dont certaines n’ont encore jamais été exposées par la Collection Pinault, « Forever Sixties » offre un éclairage sur un moment décisif de l’histoire de l’art contemporain, la révolution visuelle des années 1960, et son héritage rémanent dans la création des décennies suivantes. De quoi les Sixties sont-elles le nom ? Libération, répression, appropriation ? Sous influence anglo-américaine, cette décennie se caractérise par un boom démographique et économique sans précédent, l’émergence de la société de consommation et le début de la conquête spatiale. Marquées par les conflits idéologiques, la Guerre froide et les guerres de décolonisation, l’apogée violente du mouvement des droits civiques et la libération sexuelle, les Swinging Sixties — années répressives comme intitulées par Richard Hamilton qui joue des mots « swinging » (basculant, oscillant, dansant) et « swinging » (drastique, sévère) — sont aussi un champ de tensions opposant conservatisme et démocratisation, culture dominante et contre-cultures alternatives, conformisme mercantiliste et rêves d’évasion.
Pop Art et Nouveau Réalisme, en rupture avec l’abstraction
Produit et symptôme de l’époque, résolument engagé du côté du présent, le Pop Art aux États-Unis et en Europe affole le regard en redéfinissant, entre 1956 et 1968, les canons d’une modernité à bout de souffle et en insufflant un esprit critique et rebelle qui continue de posséder l’art contemporain. En rupture avec l’Abstraction des années 1950, le Pop, ainsi que le Nouveau Réalisme en France, renverse les hiérarchies et fait entrer, comme par collage, dans le domaine des arts et de la pensée, les enjeux et les objets du quotidien, la société du spectacle et la publicité, la réalité des luttes politiques, féministes et raciales et l’actualité des mass-médias qui transforme alors le monde occidental en un village global.
Richard Avedon, d’Evelyne Axell, de John Baldessari, de Teresa Burga, Robert Colescott, Llyn Foulkes, Gilbert & George, Robert Gober, Richard Hamilton, David Hammons, Duane Hanson, Alain Jacquet, Edward Kienholz, Kiki Kogelnik, Barbara Kruger, Christian Marclay, Tim Noble & Sue Webster, Raymond Pettibon, Michelangelo Pistoletto, Richard Prince, Martial Raysse, Martha Rosler, Ed Ruscha, Niki de Saint Phalle, Sturtevant, Jerzy Ryszard «Jurry» Zielinski…
Et une playlist sélectionnée par Etienne Daho
Avec un choix de pochettes de disques historiques et une playlist de près de cent titres emblématiques des années 1960 conçue spécialement par Etienne Daho à l’occasion de l’exposition.
« Forever Sixties, l’esprit des années 1960 dans la Collection Pinault », du 10 juin au 10 septembre 2023 au Couvent des Jacobins, 20 Place Sainte-Anne à Rennes.
Horaires : du mardi au dimanche, de 10h à 19h (fermeture des portes à 18h), nocturne chaque mercredi jusque 22h (fermeture des portes à 21h). Fermé le lundi.
Tarifs : Billet couplé donnant l’accès à l’exposition « Forever sixties » (Couvent des Jacobins) et à l’exposition « Art is Magic » (Musée des beaux-arts, la Criée, Frac Bretagne). Plein tarif : 12 €, tarif réduit : 7 €. Gratuit pour les jeunes de moins de 26 ans. Le billet donne aussi droit à des réductions sur d’autres expositions d’art cet été à Paris, Landerneau et Dinard. Voir les avantages du billet couplé.
Photographies de la Collection Pinault
PinaultCollection et la Ville de Dinard renouvellent leur collaboration pour la présentation d’une exposition intitulée
«Irving Penn. Portraits d’artistes. Photographies de la Collection Pinault.»
Commissariat:
Matthieu Humery, conseiller pour la photographie auprès de la Collection Pinault
Lola Regard, chargée de recherche.
A Villa Les Roches Brunes Dinard - jusqu'au 1 octobre 2023
« J’ai toujours été fasciné par l’appareil photographique. Je le reconnais pour l’instrument qu’il est, à la fois Stradivarius et scalpel » Irving Penn
L’exposition
Après une première exposition au Palais des Arts, « Qui a peur des artistes ? », en 2009, dévoilant une sélection d’oeuvres de la Collection Pinault, c’est avec enthousiasme que François Pinault a de nouveau accepté la proposition de la Ville de Dinard, de présenter une sélection de photographies, à la Villa Les Roches Brunes, une vaste demeure Belle Époque, au coeur de la ville. Cette exposition s’inscrit dans le programme hors les murs de la Collection Pinault, qui présente au même moment une importante exposition à Rennes, au Couvent des Jacobins, « Forever Sixties, l’esprit des années 1960 dans la Collection Pinault ». Au Grand Palais en 2007
Les portraits de Penn comme des miroirs de l’âme…
Artiste parmi les artistes, Irving Penn, d’abord formé à la peinture, employa la même méthode pour construire ses natures mortes que pour décrire les profondeurs de l’être de ses modèles. Aucune fioriture, aucun décor dans le studio du photographe : un ancien drap de théâtre, un tabouret ou tout au plus un fauteuil recouvert d’un lourd tissu décati, voilà tout ce qu’Irving Penn met à disposition des personnalités qu’il photographie. Hors de l’atelier et hors scène, les artistes apparaissent dépourvus de leurs outils, instruments, entourages ou apparats.
Les corners portraits
Marcel Duchamp C’est grâce à cet exercice de dépouillement, presque minimaliste, que le photographe saisit ses sujets. Naissent alors des portraits inédits, profonds, existentiels. L’ascèse du décor et la concision graphique d’Irving Penn permettent à la psychologie de chaque modèle d’affleurer avec délicatesse. L’influence qu’il exercera sur l’art photographique est déterminant. Simplicité, lumière, construction, distance : une formule magique que l’artiste invente pour révéler les êtres et les choses sur papier glacé.
Photo Vogue
Traversant les soixante années qui constituent la carrière d’Irving Penn, l’exposition est une galerie des visages de ceux et celles qui ont incarné une grande partie de la création du siècle dernier : peintres, chorégraphes, musiciens, architectes, cinéastes et écrivains s’exposent et dialoguent aux murs de la mythique villa du bord de mer, comme sur une ligne du temps. photo d’avant la loi Evin ?
La biographie d’Irving Penn
Irving Penn (1917-2009), reconnu comme l’un des maîtres de la photographie au 20e siècle, est admiré pour ses images de mode iconiques et pour ses remarquables portraits d’artistes, d’écrivains et de célébrités qui ont marqué le panorama culturel de son temps. Irving Penn est avant tout un photographe de studio. Ses photographies, dont le fond est constitué d’un simple papier, d’une toile ou d’un mur nu, créent un environnement insulaire et formel. Le sujet est toujours extrait de son contexte et l’intensité qu’il acquiert force l’attention.
Formé tout d’abord à la peinture, Penn poursuit des études d’arts appliqués avant d’être embauché en 1943 comme assistant d’Alexander Liberman, directeur artistique de Vogue à New York, qui deviendra par la suite son mentor et ami. La même année, il fait ses débuts au magazine comme photographe et s’impose comme l’un des professionnels les plus novateurs dans ce domaine. Le succès commercial de Penn n’a pas inhibé ses expériences
artistiques. En 1949-1950, il se lance dans une série de nus remarquables pour leur extrême abstraction. Il assume le plein contrôle de toutes les étapes du tirage pour les photographies qu’il réalise à titre personnel. En s’impliquant dans la production même de ses oeuvres, il explore les procédés d’impression, parmi lesquels le tirage au platine. Pratiquée au début du 20e siècle, cette technique permet de créer une image aux variations tonales virtuellement illimitées. Les riches possibilités esthétiques de ce procédé amènent Penn à retravailler certaines de ses oeuvres plus anciennes, originellement développées aux sels d’argent. Le fait de reprendre constamment ses images constituent un élément fondamental de l’oeuvre de l’artiste.
Informations importantes
Exposition « Irving Penn. Portraits d’artistes. Photographies de la Collection Pinault » Villa Les Roches Brunes — 1, allée des Douaniers 35800 Dinard Du 11 juin au 1er octobre 2023 Exposition ouverte tous les jours, sauf le lundi De 11 h à 19 h Tarif plein : 6 € / Tarif réduit : 4 € Tout l’été, la Collection Pinault s’expose à Paris, Rennes et Dinard : gardez votre premier billet acheté pour l’une de ces trois expositions et bénéficiez du tarif réduit pour visiter les deux autres ! — « Avant l’orage » à la Bourse de Commerce — Pinault Collection (Paris) jusqu’au 11 septembre 2023 — « Irving Penn. Portraits d’artistes. Photographies de la Collection Pinault » à la Villa Les Roches Brunes (Dinard), du 11 juin au 1er octobre 2023 — « Forever Sixties, l’esprit des années 1960 dans la Collection Pinault » au Couvent des Jacobins (Rennes), du 10 juin au 10 septembre 2023
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Le dernier cri de Jesus « mon père pourquoi m’avez-vous abandonné ? »
Ce titre peut être inversé à tous moments. Né en 1974 en Normandie, Vincent Gicquel passe son enfance à construire des cabanes et, quand il pleut, à reproduire dans l’atelier de son père les tableaux des pères de la modernité (Van Gogh, Monet ou Picasso…).
Photo Internet Il développe alors un attachement très profond pour la peinture à l’huile et un peu plus tard pour la philosophie tragique. Lecteur de Schopenhauer à qui la philosophie n’a rien rapporté mais beaucoup épargné, Vincent Gicquel choisit de devenir peintre car dit-il.
« j’avais trop d’humour pour être tueur en série. »
L’église de Trévérien
Depuis juillet 2022, un chemin de croix contemporain orne les murs de l’église de Trévérien (Ille-et-Vilaine). Une œuvre commandée par le plus célèbre enfant de la commune, l’homme d’affaires milliardaire et propriétaire du Stade rennais, François Pinault. L’église, modeste, construite au début des années 1870, réclamait un bon coup de frais. L’an dernier, François Pinault – qui gâte aussi régulièrement les enfants de Trévérien avec des coups de pouce pour des voyages, des invitations dans les musées, des dons de matériel informatique – a accepté de financer la restauration. – On a fait une liste des travaux à faire en se disant qu’il allait choisir, raconte le maire, Vincent Melcion. Il a dit oui à tout. Et même à un peu plus, avec ce qui est venu se greffer après.
Photo Internet
Une œuvre « en souvenir de sa mère »
À l’intérieur du bâtiment religieux, le tableau du XIXe siècle du retable sud, représentant le Christ Sauveur, a été restauré. L’ensemble de l’électricité a été mis en conformité. Les lustres et tous les bancs de l’église ont été remis à neuf, récupérant leur teinte d’origine. Sans compter des travaux de maçonnerie et de peinture, la réfection de l’escalier du clocher, et le calvaire, devant l’édifice, qui a été complètement refait. « Il ne restait plus que le socle, et en mauvais état, poursuit le maire. La commune de Meillac nous a trouvé un beau christ qui n’a jamais servi. Il a fallu trouver le bois pour faire la croix. Maintenant, le calvaire a belle allure.
Mais le clou de cette restauration, c’est le Chemin de Croix, sur proposition de François Pinault, « en souvenir de sa mère », explique Vincent Melcion.
« Par sa modestie, l’église est le plus bel écrin, pour l’émouvant et splendide Chemin de Croix » elisabeth
François Pinault, le mécène de Trévérien
« C’est ici que j’ai tout appris » François Pinault
François Pinault retrouve l’école de son enfance à Trévérien En toute simplicité, le grand patron François Pinault a dévoilé la plaque de l’école qui porte désormais son nom. Une initiative portée par la municipalité. Il était entouré de son épouse, ses fils, Dominique et François-Henri, Salma Hayek, l’épouse de celui-ci, et ses petits enfants. Un moment très émouvant pour le milliardaire.
« C’est dans ce genre de moment que l’on se rend compte que le temps passe vite. » À bientôt 86 ans, il les fêtera le 21 août, François Pinault a connu un sacré voyage dans le passé, jeudi 2 juin 2022, au cœur de l’école primaire de Trévérien (Ille-et-Vilaine) qu’il a fréquentée de 1941 à 1947. « J’y suis rentré à 5 ans alors que je parlais le patois que l’on n’appelait pas encore le gallo. C’est ici, grâce à deux instituteurs, M. et Mme Cadiou à qui je tiens à rendre hommage, que j’ai tout appris. À parler français, à lire, à écrire et à compter. »
Ces écoliers sont choyés grâce à la générosité de François Pinault
Coup de pouce pour des voyages, invitations dans les musées, don de matériel informatique… Les écoliers de Trévérien sont gâtés par François Pinault. Ancien élève de l’école, l’homme d’affaires se soucie régulièrement des besoins de l’établissement pour assurer une bonne éducation des enfants. L’école de Trévérien est sûrement l’une des mieux équipées du département. Elle peut compter, sans même le demander, sur la générosité de son bienfaiteur, François Pinault. Né aux Champs-Géraux (Côtes-d’Armor), l’homme d’affaires a grandi et a suivi sa scolarité dans la petite commune de Trévérien.
Un voyage à Venise et une visite à Guernesey
Ce n’est pas la première fois que les enfants de Trévérien bénéficient de la générosité de l’homme d’affaires. « Dès qu’il le peut, il les associe à des actions d’éducation et des actions culturelles. » De cette façon, les écoliers ont été invités en 2019 à Hauteville House, la maison de Victor Hugo à Guernesey, complètement restaurée grâce au mécénat de Pinault Collection. En 2017, cinquante élèves avaient bénéficié d’un coup de pouce pour finaliser un voyage à Venise, où ils avaient été invités dans les deux musées de la collection Pinault. Plus récemment, ils ont également visité l’expositionDebout, de la collection Pinault au couvent des Jacobins, à Rennes.
Une BD de la Passion du Christ ?
Un Chemin de Croix, c’est un peu une bande dessinée retraçant les différents moments de la Passion du Christ. Il est décliné en quatorze stations, de la condamnation de Jésus à son dernier souffle.
« Les chemins de croix sont apparus au début du dix-neuvième siècle, explique Roger Blot, 77 ans, responsable diocésain du patrimoine religieux et spécialiste de l’art sacré. Jusque-là, la Passion était racontée dans les verrières, derrière l’autel, comme dans les églises voisines des Iffs ou bien de La Baussaine. »
L’église de Trévérien avait d’ailleurs déjà un chemin de croix, constitué de petites croix carrées en laiton, dont on voit encore la trace sur les murs de la nef. « Le nouveau est sans doute le quatrième ici », estime le père Roger Blot.
Qu’a-t-elle donc de si particulier, cette œuvre ? L’auteur, le peintre Vincent Gicquel, 48 ans, a été choisi par François Pinault. En 2018, plusieurs de ses tableaux ont été présentés dans l’exposition Debout, qui présentait des œuvres de la collection Pinault au Couvent des Jacobins à Rennes. L’artiste revendique des influences aussi différents que Michel-Ange, Picasso pour la couleur, Hergé pour le dessin…
« L’œuvre de Vincent Gicquel interroge toujours de façon puissante le destin de l’homme et sa place dans le monde, explique la brochure de présentation. C’est la raison pour laquelle François Pinault s’est adressé à lui. »
Les quatorze stations sont toutes du même format, comme dans la grande majorité des chemins de croix. Ici, ce sont des peintures d’environ 80 cm par 60, sobrement disposées dans un cadre de bois clair. Ils ont été installés plus bas que le précédent, sous la corniche, à hauteur de regard. Là aussi, ça a été mûrement réfléchi.«
« François Pinault nous a fait un beau cadeau »
La couleur dominante est le bleu vert. Un seul tranche, dans le fond de l’église, la station VI. Tout en rouge, où le visage du Christ apparaît sur le linge que lui a passé sur le visage, Sainte Véronique. Un autre portrait retient l’attention, celui de la Mère de Jésus (numéro IV), où on lit l’horreur, la détresse et la fatigue. Sans oublier le dernier tableau : « Une expiration qui n’a pas fini d’être une inspiration, commente Roger Blot. François Pinault, c’est un humaniste, il nous a fait un beau cadeau. Pour le peintre, c’est un événement dans sa vie. C’est une œuvre d’art qui interroge, qui fait parler.
Si prêtres et élus restent très discrets sur le montant des travaux, ils espèrent que ce Chemin de Croix attirera des visiteurs. Mais, pour le moment, l’église n’est ouverte que le dimanche. Le maire a son idée :
« On a prévu que les visiteurs viennent chercher les clés à la mairie, aux heures d’ouverture (tous les matins sauf le mercredi et le jeudi après-midi). »
Roger Blot, lui, rêve que les portes des églises soient toujours ouvertes. C’est la volonté du diocèse comme du Département. Une église toujours fermée est moins respectée qu’une église ouverte.Et à Trévérien, ce trésor est désormais pour tous.
NB : pour notre groupe l’accès n’a pas posé de problème
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Photo Claude Romanet, Villa les Roches Brunes à Dinard
Groupe de 22 membres Accompagnatrices: Thiphaine et Sarah Rennes et Dinard du 14 au 16 juillet 2023 Cet été, la Collection Pinault s'installe en Bretagne. À l'occasion des expositionsForever Sixties au Couvent des Jacobins à Rennes et , nous vous proposons une fin d'été bretonne. 3 expositions, 2 visites guidées de villes, 1 chemin de croix... le week-end s'annonce bien rempli !
« En Bretagne le soleil luit plusieurs fois par jour » le guide Gérard
14 juillet – jour 1
Lever à 5 h, je termine ma valise, préparée la veille, optimiste je retire ma veste contre la pluie, me fiant aux prévisions météorologiques. Robert Z me dépose à la gare où un attroupement dans le hall attend l’affichage du TGV direction gare de Lyon à Paris. Ma valise est lourde, l’ascenseur est arrêté pour raison économique. Dès l’annonce du n° de quai c’est la course pour rejoindre sa place. Bien installée j’essaie de combler mes heures de sommeil. Soudain je me réveille, le TGV est arrêté, « Animaux divagant sur la voie » annonce le chef de bord, puis au bout d’un certain moment le TGV repart doucement, « un quart d’heure de retard » annonce le chef de bord. Je m’inquiète un peu, car j’ai 50 minutes entre la gare de Lyon et la gare Montparnasse, pourvu que je trouve rapidement un taxi. Je trouve rapidement un taxi, il n’y a pas trop de circulation pour cause de jour férié, je suis rapidement à la gare Montparnasse. Je cherche mon départ sur l’affichage, horreur je ne le vois pas, puis au bout d’un moment je me rends compte que c’est le TGV pour Quimper dont le 1er arrêt est Rennes. Je monte dans le train, parcours rapide. Arrivée à Rennes, je hèle un taxi, pour me déposer à mon hôtel. Le chauffeur n’est pas très heureux car l’hôtel se trouve à 800 m. Je lui dis que je ne peux pas marcher avec une valise trop lourde, que j’ai un genou à ménager : tarif 14 juillet.
Attente à l’hôtel, j’ai 10 mn, d’avance. Puis je prends possession de ma chambre Lilas. Je m’empresse de prendre une douche car je suis levée depuis ce matin 5 h et je ne me sens + très fraîche. 1er Gag je m’arrose avec la douche pour une fois que j’étais presque coiffée Grrrrr. Je sèche mes cheveux. Puis une envie pressente. Horreur il n’y a pas de papier. Je téléphone à l’hôtel. La patronne vient me dépanner et m’explique le fonctionnement de la douche : il faut tirer et pointer en même temps !
Chambre 102
Accueil Hôtel
Chambre 102, située au-dessus d’un patio, à 2 lits alors que j’avais demandé spécialement un grand lit. J’ai le sommeil agité, aussi il me faut de la place pour ne pas tomber du lit (chose vécue, à l’origine de mes problèmes de déplacement) Lorsque je veux quitter la chambre, je n’arrive pas à fermer à clé, rebelote, j’appelle la réception, 20 mn d’attente au téléphone. La patronne m’envoie une aide, qui ne connait pas vraiment le système emberlificoté de la porte : il faut tirer la poignée vers le haut et tourner la clé en même temps ! Moralité : Au Garden Hôtel il faut tirer et pointer en même temps !
Art Basel 2022
En gros, j’ai beaucoup aimé le week-end, pour la bonne organisation, la communication par Watsapp et par téléphone, l’amabilité des organisatrices, les participants très sympathiques, les visites proposées. Parfois je ne me rendais pas compte qu’il y avait un message Watsapp, aussi je n’y répondais pas. Vendredi, la découverte de Rennes entre gouttes d’eau, bourrasques et soleil, fut un vrai plaisir.
Un voyage dans le temps Du gothique flamboyant de la Chapelle Saint-Yves, en passant par les rues pavées bordées de maisons à pans de bois colorés, plusieurs époques rythment votre déambulation. Nous traversons les Portes Mordelaises et leur châtelet à deux tours, typique du patrimoine défensif, avant de rejoindre l’Hôtel de Ville, sa place et celle du Parlement de Bretagne, datant de l’époque de Gabriel, architecte du roi Louis XV. Un saut dans le temps qui vous emmènera dans de remarquables hôtels particuliers édifiés, à l’époque, pour ces « messieurs du Parlement ». 20h : Diner au restaurant La Fabrique dans le centre de Rennes
Le Parlement de Bretagne
La soirée à la Fabrique St Georges fut décevante. D’une part le lieu était trop bruyant, l’on ne pouvait échanger qu’avec ses voisins de gauche ou de droite, d’autre part, le menu unique, ne correspondait pas à ce qui avait été proposé, l’eau plate pas bonne, (chauvine : vive l’eau de Mulhouse) par contre le cidre brut était ok, le poisson un peu sec, je n’ai pas apprécié le dessert – cheese-cake -, mais le café. Heureusement j’ai pu converser avec un charmant voisin F.X. B. qui se reconnaitra, s’il me lit.
ambiance la Fabrique
Samedi 15 juillet : une journée entre les beaux-arts et la Collection Pinault – Jour 2
9h30 — 10h : Petit déjeuner au Couvent des Jacobins 10h — 11h15 : Visite guidée de l’exposition de la Collection Pinault « Forever Sixties » Déjeuner libre 15h — 16h30 : Visite guidée de la collection permanente du Musée des beaux-arts Rendez-vous avec l’art. Véronèse, Rubens, Picasso… les plus grands artistes vous font de l’oeil, osez plonger votre regard dans leurs oeuvres. Depuis 1794, le fonds d’oeuvres du Musée des beaux-arts de Rennes n’a cessé de s’étoffer, offrant un panorama de l’histoire de l’art depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours. Rencontrez Léonard de Vinci, Botticelli et Rembrandt et laissez-vous surprendre par l’impressionnisme de Gustave Caillebotte, « La Chasse au tigre » de Ruben et Le nouveau-né » de Georges de la Tour.
Puis déambulation libre dans l’exposition temporaire « Art is Magic » au musée des beaux-arts. Il s’agit de la première rétrospective en France de l’artiste britannique Jeremy Deller, lauréat du Turner Prize en 2004 et représentant de son pays à la Biennale internationale d’art contemporain de Venise en 2013. Cette exposition entre en résonance avec l’exposition « Forever Sixties » de la Collection Pinault, au Couvent des Jacobins à Rennes, qui explore l’esprit des années 60 entre libération et répression. Diner libre
Le Couvent des Jacobins à Rennes
Samedi, petit déjeuner charmant au Couvent de Jacobins, où nous avons pu laisser en attente le cadeau, un totebag Bretagne contenant des publicités pour les exposition à venir, un plan de Rennes, un paquet de délicieuses galettes bretonnes (? ou O.T.)
Puis la conférencière a introduit l’exposition Forever Sixties, fort bien. Hélas debout pendant une 1/2 h, chose qui ruinait mon espoir de bonne santé pour la suite. En effet j’avais été infiltrée au genou 15 jours avant, je devais ménager mon genou. Je n’ai pas suivi le groupe, mais je me suis régalée, en prenant des photos et en lisant les cartels et en admirant l’architecture du lieu.
Musée des Beaux Arts de Rennes
Le musée des BA est très intéressant avec quelques chefs d’oeuvre. La 2e partie au musée des Beaux Art, avec Jérémy Deyller m’a moins intéressée. J’ai parcouru les 2 expositions à mon rythme.
Dimanche 16 juillet : excursion à Dinard – jour 3
Dimanche 16 juillet : excursion à Dinard 7h50 : Départ en car de la Place des Lices. Accompagnement par un guide de l’Office de Tourisme. 8h15 : Arrivée à Trévérien pour la découverte du chemin de croix de Vincent Gicquel offert par François Pinault, une oeuvre présente dans l’église de Trévérien depuis juillet 2022. Collection Pinault « Irving Penn. Portraits d’artistes »
Collation offerte par la ville de Dinard (cidre et gâteau breton) 12h30 : Déjeuner au restaurant l’Écluse 14h30 — 16h30 : Visite guidée de Dinard (circuit en bord de mer) Dinard inspire les artistes et les nombreuses galeries d’art implantées dans la ville peuvent en témoigner. La Promenade du Clair de Lune est l’une des balades préférées des Dinardais. Bien exposée et protégée des vents, elle invite à la flânerie et à la détente le long des jardins dont les notes vives, colorées, et les parfums lui donnent un charme particulier. Quai de la Perle, vous découvrirez avec étonnement une très belle végétation méditerranéenne, et notamment une palmeraie, créée dans les années 1930. 16h30 : Retour vers Rennes 17h45 : Arrivée à Rennes, Place des Lices
Dinard
Dimanche, le bus confortable nous a transporté vers l’église de Trévérien. La simplicité de cette église est un écrin pour le magnifique, émouvant, chemin de croix de Vincent Gicquel. Ensuite la promenade de Dinard était sportive, la récompense au bout dans la Villa des Roches Brunes avec une très belle exposition d‘Irving Penn, une présentatrice compétente et charmante. Le déjeuner à l‘Ecluse était un menu fixe que j’ai apprécié. Puis je n’ai pu suivre le groupe à la découverte de Dinard, ma jambe me faisait trop mal. Le guide Gérard, malgré sa proposition de me faire marcher devant le groupe ! accélère le pas, parle trop fort dans le bus, et ne parle qu’aux premiers rangs, alors que le long de la plage et ailleurs on ne peut pas marcher à 10 de front ! Je remercie le bus, le chauffeur et les organisatrices, qui sont venus me chercher à l’office du tourisme de Dinard. J’avais fait commander un taxi à l’accueil du Casino de Dinard, il n’y en avait pas de disponible, aussi j’étais montée dans un bus de liaison pour la Plage du Prieuré, (le chauffeur du bus ne connaissait pas l’endroit, mais les passagers oui) Je suis descendue du bus après l’appel des organisatrices, le chauffeur m’a suivie pour me rendre le billet de transport)
Puis nous avons vogué le coeur content vers Rennes, arrêt à la gare pour celles qui prenaient le train du retour.
NB : je suis partie le lendemain après midi à 16 h pour Paris et ensuite pour Mulhouse en TGV.
Lundi 17 juillet J’ai quitté mon hôtel en leur confiant ma valise et mon sac à dos, pour aller déjeuner. Retour à l’hôtel à 15 h pour commander un taxi et récupérer mes affaires. Réponse de la personne à l’accueil : les taxis sont débordés, vous pouvez y aller à pied, la gare n’est pas loin, moi : je suis une personne âgée de presque 82 ans, et ma valise est très lourde, précisez le, au taxi. Réponse : vous auriez dû le dire ce matin. Aussi, je suis sortie de l’hôtel pour arrêter une voiture classique. Une dame a accepté de me conduire à la gare. Elle a chargé la valise, puis je suis allée vers la droite pour m’asseoir en tant que passager. Comme il y avait du soleil, je n’ai pas vu le trottoir resté dans l’ombre, et je suis tombée de tout mon poids (!) à cheval entre le trottoir et la voiture. Mon Apple Watch a fait son job et a appelé les secours, la police est arrivée rapidement, j’étais toujours parterre, assommée par le choc.Les policiers m’ont demandée s’ils devaient appeler les pompiers. J’ai demandé qu’ils me « ramassent » et qu’ils m’installent dans la voiture de la dame serviable, car j’avais des trains à prendre. La dame ne m’avait pas vu tomber et se demandait où j’étais passée ! Après le changement de gare à Paris, grâce à un taxi j’ai pu regagner à temps le TGV pour Mulhouse, arrivée à 21 h 55 précises (SNCF). Pour les visites des musées je ferai un billet spécial
Dinard. La Villa Greystones de François Pinault classée monument historique en bas l’arbre de Penone
Remarques
– Les textes en légère couleur bleu sont la copie du programme proposé par la Bourse de François Pinault aux membres – les photos sont de mon Sony ou de mon Iphone sauf la une qui est de Claude – Il y a des jours où je mangeais une crêpe au petit déjeuner, au déjeuner 2 et une fourrée à la pomme de terre, saucisse et oeuf sur le plat, au dîner – Je ferai des billets pour les visites des musées – si vous êtes sur FaceBoock je vous propose de m’y rejoindre – j’ai un coquard à l’oeil droit, des bleus à la main, au poignet, le long de la jambe et surtout une côte (celle d’Adam ?) qui me fait souffrir
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