Collection Beyeler / Coopérations

jusqu’au 1er janvier 2018

À l’occasion de son 20e anniversaire,
la Fondation Beyeler présente la troisième
et dernière exposition «Coopérations» de
l’année avec plusieurs variantes, ainsi que les
possibilités de développement de la collection
grâce aux futurs prêts de longue durée,
acquisitions et donations. Héritiers de fonds
d’artistes, collectionneurs et artistes amis
de la maison ont été invités à sélectionner
des chefs-d’oeuvre en leur possession afin de
créer un rapprochement temporaire avec la
Collection Beyeler. Cette conception d’une
collection propre en tant qu’ensemble vivant
et entité unique en constante mutation
conditionne l’exploration incessante des possibilités
de présentation et d’exposition.

Cabinet de curiosités

Les trois premières salles rappellent des formats
de présentation traditionnels aussi bien dans
l’accrochage des objets individuels et des oeuvres
que dans l’agencement des pièces. Telle un musée
dans le musée, la première salle dévoile une
mise en scène unique et ouvre l’exposition en s’inspirant
du concept historique du cabinet de curiosités,
remontant ainsi aux origines du musée: le mariage des
oeuvres de la collection et des prêts issus
principalement d’une collection privée bâloise
font l’éloge de la grande tradition de la collection
d’art, de l’instinct et de la curiosité des collectionneurs
ainsi que de leur soif d’originalité, d’esthétique,
d’insolite ou de singularité.
Ainsi, par exemple, est exposée une défense de
narval, tenue autrefois pour une corne de licorne.

Autres points phares de cette partie de
l’exposition: les oeuvres d’art de l’Afrique et de
l’Océanie tirées de la collection Beyeler, complétées
par des prêts exclusifs tels qu’un masque malagan
de Mélanésie du musée Barbier-Mueller à Genève

ainsi que d’autres pièces remarquables issues
d’une collection privée new-yorkaise.
La deuxième salle rend hommage au Salon de l’art
moderne dans la tradition de Gertrude Stein ainsi
que d’autres pionniers de la collection d’art
moderne. Les visiteurs peuvent notamment admirer
des oeuvres de Paul Cézanne, Pablo Picasso
et Vincent van Gogh. Le Salon, lieu d’échange
entre artistes, collectionneurs et amateurs d’art,
trouve son équivalent dans le développement de
la Fondation Beyeler en tant que lieu de rencontre
prisé dans le monde artistique.

La troisième salle est consacrée au surréalisme
et aux artistes Max Ernst, René Magritte, Balthus et
Joan Miró.
La collection de la Fondation Beyeler s’est
considérablement enrichie, notamment grâce au
prêt d’importants travaux de Magritte.
En souvenir des expositions révolutionnaires
organisées par les surréalistes eux-mêmes, toutes
les oeuvres sont mises en scène sur fond noir et
sous un éclairage théâtral.

En outre, plusieurs collections privées allemandes
et suisses seront présentes à travers des chefsd’oeuvre
de différents protagonistes de l’expressionnisme
abstrait, tels que Morris Louis et Willem de
Kooning, ainsi que des oeuvres clés du Pop Art.

Plusieurs oeuvres majeures de Roy Lichtenstein
côtoieront celles de Andy Warhol. Sera notamment
exposé le tableau Joseph Beuys (1980) de Warhol.

C’est l’une des rares oeuvres que l’artiste a décoré
d’une fine couche de poussière de diamant. Après
plusieurs mois d’analyses poussées, de tests et
de nettoyage entrepris dans le cadre d’un projet de
restauration complexe, le tableau peut enfin à
nouveau être exposé au public.

Les salles qui mettent en dialogue deux artistes
sont particulièrement intéressantes. Ainsi, Yves Klein
rencontre Lucio Fontana,
et Claude Monet converse avec Marina Abramovič.

L’un des grands temps forts de cette partie de
l’exposition est sans aucun doute Anthropométrie
sans titre (1960) de Yves Klein, une peinture sur toile monumentale
qui est exposée en Suisse pour la toute première fois.
Des espaces d’artistes sont consacrés à
Gerhard Richter, Peter Doig et Louise Bourgeois.
The Hours of the Day [Le Livre des heures] (2016),
remarquable oeuvre papier et textile multipartite
de l’artiste newyorkaise est exposée au public pour
la première fois.
Le rideau de perle de Félix González-Torres
«Untitled» (Beginning) [Sans titre (Commencement)]
(1994) clôture l’exposition «Coopérations»

comme une métaphore de fin de présentation
de cette collection à l’occasion du 20e anniversaire de la
Fondation Beyeler, mais aussi comme un regard porté sur
la nouvelle année à venir.
L’exposition «Coopérations» suit la chronologie de l’histoire
de l’art: elle commence par le cabinet des curiosités en tant
qu’origine du musée, passe par le Salon de l’art moderne et
s’étend jusqu’au White Cube de l’art contemporain.

Près de 170 oeuvres issues de huit pays offrent un éventail
temporel de la fin de la Renaissance jusqu’au XXIe siècle.
Les prêts ont été recueillis auprès de plus d’une douzaine de
collections privées et institutions reconnues telles que le
Musée Barbier-Mueller à Genève, la Easton Foundation
à New York ou encore la collection Daros à Zurich.
«Coopérations» clôture la série des trois présentations
de collection de l’année 2017 en jetant un
regard vers l’avenir.
«L’originale» rend hommage à la toute première
exposition du fondateur de notre
musée, Ernst Beyeler. «Remix», la deuxième exposition,
crée un pont et un dialogue entre les nouvelles
acquisitions et la collection existante.
Cette exposition est co-dirigée par Sam Keller et Ulf Küster.
Sam Keller-Ulf Küster-Fondation Beyeler
crédit photo Véronique Bidinger

Scénographie, graphisme et architecture de l’exposition en
collaboration avec Martina Nievergelt, Thorsten Romanus
et Dieter Thiel.

Expositions de la Collection Beyeler à l’occasion
du 20e anniversaire
5 février 2017 – 1 janvier 2018

La Fondation Beyeler a été inaugurée officiellement
le 18 octobre 1997. La collection de remarquables
oeuvres d’art moderne et contemporain rassemblées avec
le plus grand soin depuis les années 1950 par
le couple de galeristes et de collectionneurs
Ernst et Hildy Beyeler
a trouvé un foyer dans le musée conçu en 1997 par
Renzo Piano à Riehen/Bâle.
On peut les y voir depuis cette date dans des
présentations changeantes, aux côtés de dons ultérieurs
des fondateurs. La collection de la Fondation
Beyeler a été précautionneusement agrandie par des achats,
des dons, des partenariats et des prêts de longue durée.
En 2017, la Fondation Beyeler fête ses vingt ans avec trois
expositions exceptionnelles successives, qui
présentent la Collection Beyeler sous trois perspectives
différentes :
un regard sur le passé, un regard sur le présent,
un regard vers l’avenir.
Collection Beyeler / L’Originale
5 février 2017 – 7 mai 2017
La première exposition de la collection de l’année, conçue
en hommage aux fondateurs du musée,
Ernst et Hildy Beyeler,

Collection Beyeler / Remix

9 juin – 3 septembre 2017
Avec des oeuvres d‘Andy Warhol de la Collection Daros
« Remix », la deuxième exposition de la collection,
présente celle-ci dans son état actuel. Les ajouts
des dernières années ont permis d’élargir la collection
en lui apposant un accent contemporain.
L’établissement d’un dialogue entre les nouvelles
acquisitions et la collection existante est un critère
majeur des réflexions sur chaque nouvelle acquisition.
« Remix » souhaite offrir une scène à ce
dialogue dans toute sa diversité. La présentation d’oeuvres
de la collection est complétée par d’importants prêts de longue
durée, avec notamment un ensemble de toiles de
Picasso de l’Anthax Collection Marx.
En outre, à l’occasion du 20e anniversaire de la
Daros Collection, le partenariat entre la Fondation
Beyeler et Daros est célébré par une présentation de
chefs-d’oeuvre d’Andy Warhol.
La commissaire de l’exposition est Theodora Vischer,
Senior Curator de la Fondation Beyeler.
www.fondationbeyeler.ch
Fondation Beyeler, Beyeler Museum AG, Baselstrasse 77,
CH-4125 Riehen
Horaires d’ouverture de la Fondation Beyeler:
tous les jours de 10h à 18h, le mercredi jusqu’à 20h

CÉZANNE. Métamorphoses

Jusqu’au 11 février 2018
A 2h30 de Paris, située près de la frontière avec l’Alsace,
la ville de Karlsruhe accueille un des plus anciens et
importants musées d’Allemagne, la Staatliche Kunsthalle
de Karlsruhe. CÉZANNE. Métamorphoses, rassemble
100 chef d’oeuvres en provenance de collections internationales
avec l’objectif d’éclairer sous un jour nouveau des aspects
systématiques et fondateurs de l’oeuvre d’un des grands maîtres
de la peinture française du 19e siècle. L’idée centrale de cette
exposition est d’aborder l’art de Cézanne sous l’angle
du processus de création,
des transformations et des
transitions constantes d’une forme à l’autre, afin de

développer un mode d’interprétation global de son
oeuvre.

A l’intention de son public francophone,  la Kunsthalle
propose des visites guidées en langue française.

Peintre, dessinateur et aquarelliste, Paul Cézanne (1839 – 1906)
a légué une oeuvre riche et abondante. Il est considéré comme
l’un des plus importants précurseurs de l’art moderne,
alors qu’il se donnait lui-même pour objectif le
renouvellement de la peinture fondé sur l’art classique.
Partant de la nature telle qu’elle s’offre à l’observateur,
Cézanne chercha à reconstruire les volumes par la
modulation de la couleur et la géométrie.
L’exposition de la Staatliche Kunsthalle de Karlsruhe
met en lumière le processus créatif de Cézanne à travers
trois lignes directrices.

A travers la nouvelle lecture qu’elle permet de l’oeuvre
de Cézanne, elle se distingue de plusieurs expositions
qui lui furent consacrées dans le passé, qu’il s’agisse
d’expositions adoptant une chronologie linéaire
(Paris/Philadelphia/Londres 1995/96) ou reposant sur un
choix de motifs (Washington 2006, Londres /New York 2010/11,
Madrid 2014, New York 2014/15, Paris/Londres/
Washington 2017/18) ou sur des aspects thématiques
(Vienne/Zurich 2000, Budapest 2013, Bâle 2017).
Elle offre une vision globale tout en adoptant une perspective
transversale destinée à rendre compte du geste créatif
à l’origine de cette oeuvre.

I. Une chronologie non linéaire
L’oeuvre de Cézanne est souvent décomposée en plusieurs
phases– romantisme, impressionnisme et renouveau du
classicisme – qui sont présentées comme des orientations
divergentes.
L’exposition de la Kunsthalle a pour objectif de montrer
le travail réalisé continu par Cézanne sur les motifs
qu’il privilégia. Elle met en lumière les liens qui
unissent les portraits, les natures mortes et les paysages.
Les séries d’oeuvres sélectionnées par la Kunsthalle
révèlent notamment que la théâtralité des
personnages de ses premières créations se retrouve
dans la majesté atemporelle de ses dernières compositions.

II. La copie et la métamorphose
Un des aspects méconnus de l’oeuvre de Cézanne
est son souci de réappropriation des grands maîtres
de la peinture et de la sculpture, de l’Antiquité jusqu’à
Delacroix. Pourtant, il compte parmi les peintres pour lesquels
la copie fut un abondant processus créatif. La réception
de Cézanne, mettant en avant sa modernité, a trop souvent
occulté cette composante pourtant fondamentale de son travail
et de sa réflexion. Au-delà de la représentation
presque anecdotique d’un Cézanne croquant au crayon noir
les sculptures du Louvre, le public est invité à découvrir
la métamorphose à laquelle fut soumise la copie de personnages
et de détails d’oeuvres qui ont inspiré Cézanne.
Le processus de maturation, nourri par son observation
attentive d’oeuvres du passé, est un des fils rouges de l’exposition.

Feuille d’étude d’après Delacroix 1876/79 CP
III. Le double sens
Le troisième axe de l’exposition est centré autour d’une
des grandes innovations de Cézanne. La dissolution
de la matérialité des objets à laquelle procéda
Cézanne aboutit à une peinture dans laquelle le solide
a l’apparence du liquide et le liquide se fige en masse apparemment
solide. L’exposition a pour vocation de proposer une
immersion dans ce processus artistique dont la gageure fut de
permettre une double lecture sans pour autant s’engager
dans l’abstraction : le feuillage d’un arbre devient cristallin,
des torchons de cuisine évoquent les couches géologiques
d’une carrière de pierre, le tout restant dans une
représentation figurative.

Paul Cézanne
Sitzender Mann, 1905/06
© Museo Thyssen-Bornemisza, Madrid

L’exposition en mots-clés
●100 oeuvres en provenance de collections internationales
●Des tableaux, des aquarelles et des dessins
●Un nouveau regard porté sur le processus créatif de Cézanne
●Une conception d’exposition qui s’éloigne de la catégorisation habituelle
distinguant les natures mortes, paysages et portraits de Cézanne
●Une présentation innovante qui ouvre de nouvelles perspectives
d’interprétation
●Les métamorphoses et les transitions au coeur de l’exposition

L’exposition CÉZANNE. Métamorphoses est le temps fort
du programme de l’automne / hiver 2o17 – 18 de la
Staatliche Kunsthalle de Karlsruhe. Ce projet se
situe dans le prolongement des nombreuses expositions
de la Kunsthalle sur l’art français, de Delacroix à Degas
en passant par Corot et Fragonard, expositions qui
ont connu un retentissement international.

Cette exposition réunit à Karlsruhe de nombreux prêts
provenant de collections internationales et privées,
telles que celles du Musée d’Orsay de Paris, du J. Paul
Getty Museum de Los Angeles, du Musée
Thyssen- Bornemisza de Madrid, du
Musée Pouchkine de Moscou ainsi que du
Museum of Modern Art et duMetropolitan Museum de New York.
Commissariat d’exposition
Dr. Alexander Eiling
Toute l’actualité de l’exposition
CÉZANNE. Métamorphoses est disponible en

langue française sur le site de la Staatliche Kunsthalle
de Karlsruhe à l’adresse

www.cezanne-in-karlsruhe.de/fr

Staatliche Kunsthalle Karlsruhe
Un des plus anciens et importants musées d’Allemagne.
La Kunsthalle, dont la construction débuta en 1830,
compte parmi les plus anciens et les plus importants
musées d’Allemagne. Elle est de plus un des rares
musées d’art allemands ayant pratiquement gardé
jusqu’à nos jours son aspect et ses collections d’origine.
Les collections de la Kunsthalle
La Kunsthalle vise à préserver un patrimoine illustrant
sept siècles d’histoire de l’art en Europe, tout en établissant
un dialogue avec l’art contemporain et en
enrichissant la collection grâce à des oeuvres de qualité.
Le fonds d’origine remonte aux collections d’oeuvres
d’art rassemblées par les margraves de Bade.
La Kunsthalle rassemble aujourd’hui 3455 oeuvres
qui couvrent les principaux courants artistiques, offrant
ainsi un panorama complet de l’art occidental. Elle
dispose de riches collections qui lui permettent
d’organiser de grandes expositions et de prêter des oeuvres
à d’autres musées. La collection de dessins et
estampes de la Kunsthalle est en outre une des plus
anciennes d’Europe et des plus riches puisqu’elle rassemble
environ 90 000 oeuvres de toutes les époques.
Les collections de la Kunsthalle sont à découvrir sur le site
en langue française à l’adresse :
www.kunsthalle-karlsruhe.de/fr/collections
Informations pratiques
Staatliche Kunsthalle Karlsruhe
Hans-Thoma-Straße 2 – 6
76133 Karlsruhe, Allemagne
Tél. : +49 (0) 72 19 26 33 59
Mail : info@kunsthalle-karlsruhe.de
Horaires
Le musée est ouvert du mardi au dimanche
de 10h à 18h, le jeudi jusqu’à 21h.
Le musée est exceptionnellement ouvert
les 30 octobre, 25 et 26 décembre 2017
ainsi que le 01 janvier 2018 à partir de 13h.
Il est fermé le lundi ainsi que les 24 et 31 décembre 2017.
Tarifs de l’exposition
Adulte : 12 € | Tarif réduit : 9 € | Pass-musées
Tarif groupes à partir de 10 pers. : 9 € par pers.
Les billets peuvent être achetés à la caisse du musée
ou en ligne à l’adresse
www.kunsthalle-karlsruhe.de/de/shop
Audioguides et visites guidées en français de l’exposition
Un audioguide est disponible en langue française.
Tarif : 4 € | Tarif réduit : 2€.
Des visites guidées en français sont proposées tous
les samedis et dimanches à 14h30.

Tarif : 2 €.
Accessibilité du Musée
La Kunsthalle, bien qu’étant installée dans un bâtiment ancien,
comporte des facilités d’accès pour les personnes à mobilité réduite.
Accès en avion, voiture, train et tram
Le musée se trouve dans le centre-ville, près du château.
Deux parkings sont situés à proximité immédiate.
Le musée est également rapidement accessible
depuis la gare en transports en commun

Paul Klee – La dimension abstraite

«L’art ne reproduit pas le visible, il rend visible.»
Paul Klee, 1920

jusqu’au 21 janvier 2018 à la
Fondation Beyeler

L’exposition rétrospective comprend
110 oeuvres de l’artiste issues de toutes
ses périodes créatrices, à partir de l’année 1912,
et regroupe de précieux prêts confiés par de
nombreuses institutions renommées et
collections privées en Europe et à l’étranger
L’exposition «Paul Klee» se déploie sur sept
salles et présente plusieurs ensembles d’oeuvres
chronologiques, permettant d’explorer la
confrontation de Klee avec l’abstraction.
En outre, les ensembles d’oeuvres, regroupés
selon certains éléments ou motifs stylistiques,
mettent en lumière les étapes décisives du
développement artistique et biographique de Klee.
L’exposition s’ouvre sur les débuts de Klee en
tant que peintre dans les années 1910 à Munich.
Tout juste majeur, Paul Klee s’installe dans la
capitale bavaroise, métropole artistique, où il vivra
avec quelques interruptions jusqu’en 1921.
Cette période sera formative pour sa carrière
artistique. Il se fraye une voie sur la scène
artistique émergente munichoise et y fait, entre
autres, la connaissance de Vassily Kandinsky.
Ces années-là, il entreprend également des voyages
déterminants pour son art.

En 1905 et 1912, il visite Paris. La peinture
avant-gardiste de Paul Cézanne, Henri Matisse,
Pablo Picasso ou encore Robert Delaunay lui font
une forte impression. Les approches développées par ces
artistes, telles que la décomposition cubique
de l’environnement figuratif sur des surfaces
géométriques abstraites, ou la dissociation des
couleurs par rapport au contenu, se retrouvent de façon
unique dans les aquarelles de Klee telles que
Das gelbe Haus [La Maison jaune], 1914,
26 confiée par la Fondation Merzbacher,
Geöffneter Berg [Montagne ouverte], 1914, 95
issue d’une collection particulière ou encore
mit dem roten X [avec le X rouge], 1914, 136
du Museum of Modern Art (MoMA) à New York.

Lors de son voyage en Tunisie qu’il entreprend
avec ses amis artistes Louis Moilliet et August Macke
en avril 1914, Klee développe une approche
toute personnelle de la couleur et de la lumière.
La peinture sur toile et papier devient, dès lors,
une composante importante de son oeuvre.
Dans une note de son journal, on peut lire la
déclaration suivante:
«La couleur me possède. Nul besoin de chercher
à la saisir. Je suis à elle pour toujours, je le sais.
Voilà le sens du bonheur: la couleur et moi, nous ne
faisons qu’un. Je suis peintre.»
Parmi les oeuvres remarquables, on trouve
notamment les aquarelles suivantes:
Aux portes de Kairouan, 1914, 216, réalisée
lors de son voyage à Tunis et exposée au Centre
Paul Klee à Berne, Avec un brun, 1915, 39 du
Kunstmuseum de Berne, ainsi que Abstraction sur
un motif de Hamammet (sic.), 1914, 49 peinte
à son retour de Munich, que Klee avait offerte à son
ami Franz Marc, et que l’on peut désormais
admirer dans la Collection Forberg au Musée Albertina
à Vienne. Pour la première fois depuis plusieurs
décennies, Aux portes de Kairouan
(d’après une esquisse de 1914) (sic.), 1921,
sort d’une collection privée de Riehen et est
montrée au public.
[Nota: l’orthographe des titres est fidèle au
catalogue des oeuvres.]
La salle suivante dévoile les oeuvres réalisées
durant la Première Guerre mondiale. La guerre
représente pour Klee une profonde rupture.
Ses amis August Macke et Franz Marc tombent
respectivement en 1914 et 1916. Klee en est
profondément affecté. À la même période, il fait le lien
entre l’art abstrait et la situation politique,
et déclare:
«Plus le monde devient effrayant (tel qu’il l’est
aujourd’hui), plus l’art devient abstrait, alors
qu’un monde heureux fait s’épanouir un art réaliste.»
Bien qu’il rejette la guerre, il se retrouve forcé,
en tant que ressortissant allemand, de servir
entre 1916 et 1918. (Paul Klee vient au monde le
18 décembre à Münchenbuchsee, près de Berne).
Il n’est pas envoyé au front mais dans un
régiment de réserve; épargné de prendre les armes,
et peut ainsi consacrer ses heures libres à son art.
Les oeuvres réalisées pendant cette période-là
ne sont cependant pas entièrement abstraites.
De nombreuses représentations naturelles
et architecturales sont identifiables en tant
que jardins, maisons privées
ou églises, telles des refuges, des sanctuaires pour
ainsi dire, créés par l’artiste lui-même, et
pour lui-même. Parmi les oeuvres les plus
remarquables, on peut citer l’aquarelle
La Chapelle, 1917, 127 issue de la Collection
de la Fondation Beyeler, ainsi que
le petit format Himmelsblüten über
dem Gelben Haus (Das auserwählte Haus)

[Fleurs célestes au-dessus de la maison jaune
(La maison élue)], 1917, 74,

du musée Berggruen de Berlin. Par le choix
même du matériau, ce tableau renvoie
immédiatement à la guerre. À l’époque,
Klee avait été stationné dans une école
d’aviation en Bavière et avait utilisé la toile
d’avion comme support de peinture.
La salle d’exposition suivante, la plus grande,
est séparée en trois parties et s’intéresse à la décennie
du Bauhaus à Weimar et Dessau, l’abstraction
géométrique ainsi que les voyages de Klee
en Italie et en Égypte à la fin des années 1920
et au début des années 1930.
Au début des années 1920, Klee est l’un
des artistes les plus influents de son temps.
Le Bauhaus lui propose un poste où il
enseignera de 1921 à 1931. Au total, lors de
la décennie du Bauhaus, Klee réalisera plusieurs
centaines d’oeuvres dont une série a été
sélectionnée tout particulièrement pour
cette exposition en raison de sa capacité
à illustrer en première ligne le processus lié
à l’étude des couleurs.
Il s’agit de tableaux dits «carrés»
– des tableaux non figuratifs à la structure
géométrique plus ou moins stricte présentant
plusieurs carrés ou triangles de couleurs –
ainsi que d’aquarelles semi-figuratives
ou abstraites, en couches de couleurs, dans
lesquelles Klee utilise, comme son nom
l’indique, une technique particulière de
superpositions de couches de peinture.
En raison de leur sensibilité à la lumière,
les aquarelles en couches sont présentées
dans une salle d’exposition séparée.
Dans toutes ces oeuvres, Klee accorde la
prééminence absolue à la couleur en tant que
médium artistique. Klee se meut de façon
ludique entre les univers apparemment
incompatibles de l’abstraction et du figuratif.
Parmi les joyaux de cette partie de l’exposition
figurent l’huile sur toile
petit-fils de Paul Klee
Blühender Baum [Arbre en fleur], 1925, 119
prêté par le Musée national d’art moderne de Tokyo,
1934, 199, ainsi que son homologue au format
plus large, Blühendes [En fleur], 1934, 199 désormais
conservé au Musée d’art de Winterthour.
Entre les nombreuses aquarelles en couches
les plus connues et les plus appréciées,
on peut noter, par exemple: Polyphone Strömungen
[Courants polyphoniques],
1929, 238 de la Collection d’art de Rhénanie-du-Nord-
Westphalie à Dusseldorf, mais aussi Fuge in Rot
[Fugue en rouge], 1921, 60 et Aquarium, 1921, 99,
toutes deux issues de collections privées.

Dans les années 1920, de nombreux artistes,
dont le Bauhaus de Dessau, les membres du mouvement
artistique néerlandais De Stijl – avec
Theo van Doesburg et Piet Mondrian – ainsi que les
constructivistes russes proclament le formalisme
géométrique strict. En réaction, Klee produira une
série oeuvres qui verront le jour jusqu’à la fin
des années 30. Le tableau Le rouge et le noir,
1938, 319 du Musée Von der Heydt à Wuppertal,

Verspannte Flächen [Surfaces tendues], 1930, 125
de la Staatsgalerie Stuttgart ou encore
Feuer bei Vollmond [Feu à la pleine lune],
1933, 353 du Musée Folkwang à Essen illustrent
singulièrement la contribution extraordinaire et
personnelle de l’artiste.
Les voyages ont eu une importance
considérable pour Klee. L’art et la culture dans
les pays étrangers ont été pour lui une immense
source d’inspiration. Ainsi, ses impressions
sur les voyages en Égypte et en Italie entrepris
à la fin des années 1920 et au début des années
1930 aboutissent à deux séries d’oeuvres
formidables: les tableaux dits «en couches»
et les peintures pointillistes. Durant l’hiver 1928-
1929, Klee explore Alexandrie, Le Caire, Louxor
et Assouan pendant tout un mois. L’impression
de ces villes et de leurs paysages alentours
se transforment en abstraction géométrique
linéaire bariolée, auxquelles appartiennent
les tableaux Feuer Abends [Feu, le soir],
1929, 95 du Museum of Modern Art
(MoMA) à New York, ou encore

Blick in das Fruchtland [Regard sur le pays
fertile], 1932, 189 du Musée Städel à
Francfort-sur-le-Main.
L’engouement de Klee pour les mosaïques
paléochrétiennes byzantines, qu’il avait pu admirer
principalement dans les villes italiennes de
Ravenne, Palerme et Monreale, l’a poussé à
développer une technique unique de peinture
en mosaïque, et qu’il a utilisé dans le tableau
grand format Klaerung [Clarification], 1932, 66
du Metropolitan Museum of Art (MET) à

New York, et Vor Anker [Au mouillage],
1932, 22 issu d’une collection particulière, ou
encore Klassische Küste [Côte classique], 1931, 285
du Musée Berggruen de Berlin.
Les tableaux carrés et en couches, aussi fragiles
que précieux, ainsi que les peintures pointillistes et en
mosaïque sont rarement présentés ensemble
et en série: ils constituent le point culminant de l’
exposition.
Les trois dernières pièces de l’exposition sont
consacrées aux oeuvres tardives.
Depuis décembre 1933, Paul Klee réside
de nouveau en Suisse.
En 1930, il accepte un poste de professeur
à l’Académie des Beaux-Arts de Dusseldorf,
dont il sera congédié en avril 1933 par les
nationaux-socialistes. Il est proclamé artiste dégénéré.
Parmi les plus de 2000 travaux de l’œuvre
tardive de Klee ont été sélectionnées les peintures
dites à signes graphiques qui illustrent de
façon exemplaire le processus d’abstraction
à la fin de sa carrière artistique ainsi qu’une
série d’oeuvres dans lesquelles Klee fournit
des conceptions prophétiques pour
l’art de l’après-guerre.
La Seconde Guerre mondiale devait être
le point de départ de nombreux processus
artistiques dans le monde occidental.
Dans ses travaux des années 1930, cependant, de
nombreux éléments de cette conception
picturale déterminante pour l’art de l’Europe
et des États-Unis d’après-guerre sont déjà présents.

Sturm durch die Ebene [Tempête à travers
la plaine], 1930, 54 conservée à Paris, au Centre
Pompidou, Bergrücken [Croupe de montagne],
1930, 53 ou encore
Schwere Botschaft [Message pesant], 1938,
119 issue d’une collection privée possèdent,
par exemple, une gestuelle et des procédés
picturaux qui rappellent l’expressionnisme abstrait.
Les caractères et les signes graphiques jouent
un rôle déterminant en tant que médium
stylistique dans les oeuvres tardives de Paul Klee.
Dans ces travaux, il remanie des systèmes
d’écriture picturale tels que les anciens
hiéroglyphes égyptiens, l’ancienne écriture orientale
ou la calligraphie; il effectue également un travail
d’abstraction pour extraire des signes à partir
de plantes, de lettres et de chiffres.
À travers la représentation de corps et
de visages humains fortement abstraits, pour autant
parfaitement reconnaissables, Paul Klee définit,
de manière consciente ou inconsciente, le seuil de la
peinture abstraite en devenir, et dans laquelle
la disparition de la figure humaine est l’un des motifs
artistiques les plus importants. Parmi les travaux
les plus représentatifs de ce processus figure l’œuvre

préférée de Ernst Beyeler, Ohne Titel
[Gefangen, Diesseits – Jenseits/Figur]

[Sans titre] [Captif, En deçà
– Au-delà], vers 1940, ainsi que Ludus Martis,
1938, 141 du Musée Stedelijk à Amsterdam ou encore
Park bei Lu. [Parc près de Lu.], 1938, 129 du
Centre Paul Klee à Berne.
Commissaire : Anna Szech 
Horaires d’ouverture:
Tous les jours de 10h00 à 18h00,
le mercredi jusqu’à 20h
Prix d’entrée à l’exposition
Adultes CHF 25.-
Entrée gratuite jusqu’à 25 ans
et pour les membres du Art Club.
Étudiants de moins de 30 ans: CHF 12.-
 

Féminité au Kunstmuseum Basel

Éros, pouvoir, morale et mort vers 1500
Jusqu’au 7 janvier 2018,
Kunstmuseum Basel | Neubau

Urs Graf
Dirne in halber Figur, 1518
Feder in Schwarz,
25,6 x 21 cm
© Kunstmuseum Basel, Amerbach Kabinett / Martin P. Bühler

Aujourd’hui, les images de femmes sensuelles, voire dénudées,
font partie de notre quotidien. Mais cela ne fut pas toujours le cas :
au Moyen Âge, la représentation de nus féminins était réservée
à un cadre très restreint défini par l’iconographie religieuse.
Ce n’est qu’à la Renaissance, avec l’émergence de l’art profane,
que l’image de la femme et du corps féminin devient un thème
à la fois apprécié et diversifié, même s’il demeure soumis à
des règles spécifiques.

Hans Baldung gen. Grien 29,5 x 20,7 cm; Feder in Schwarz, grau laviert, weiss gehöht, auf braun grundiertem Papier

Les premières décennies du XVIe siècle constituent une étape
importante de l’évolution de l’image de la femme dans
l’histoire de l’art : le nombre de « féminités » augmente
rapidement et une multitude de nouveaux thèmes picturaux
voient le jour.
L’exposition Féminité. Éros, pouvoir, morale et mort
vers 1500
propose
d’explorer cette époque à travers
une centaine d’oeuvres, choisies, d’artistes tels qu’Albrecht Dürer,
Hans Baldung Grien, Urs Graf, Niklaus Manuel Deutsch
et Lucas Cranach. Elle présente principalement des dessins
et des gravures, mais aussi des peintures et des petites
statuettes, ainsi que quelques oeuvres rarement montrées au
public, voire jamais pour certaines d’entre elles.

Niklaus Manuel 31,4 x 21,7 cm; Feder in Schwarz, weiss gehöht, auf braunorange grundiertem Papier

Magnifique Venus aux lassos avec Eros

Dans ces oeuvres, la femme apparaît tour à tour sous les traits
d’une Vénus séduisante, d’une héroïne de vertu de l’Antiquité
ou d’une Vanité impérieuse. Elle revêt également l’apparence
d’une souveraine rusée dominant l’homme, d’une prostituée
sournoise ou d’une sorcière diabolique. Ces motifs apparaissent
pour l’essentiel dans le cadre de débats moraux et reflètent
les valeurs et les idéaux de l’époque souvent marqués par des
stéréotypes négatifs. Certes, la femme était l’incarnation
de la sensualité et de la beauté, mais elle suscitait aussi la
crainte en raison de sa propension au péché et à la fugacité.
On redoutait également que la femme use de ses charmes
pour exercer un pouvoir sur l’homme.

Hans Baldung gen. Grien; Aristoteles und Phyllis; 1513
Blatt: 33.3 x 23.8 cm; Holzschnitt; Inv. Aus K.13.16

L’exposition s’attache à présenter la féminité dans sa diversité.
Particulièrement riche du point de vue de l’histoire de l’art,
montrée du point de vue masculin, les artistes femmes
étant inexistantes à cette époque,
ce thème l’est aussi sous l’angle de l’histoire culturelle,
puisqu’il fait écho à de nombreuses questions actuelles.
Les débats moraux et vertueux en constituent la toile
de fond, tels ceux présents dans les écrits d’Érasme de
Rotterdam et d’Agrippa de Nettesheim.
Une interprétation des oeuvres est proposée à partir de
sources textuelles et visuelles provenant de la culture
populaire conservées sous la forme de feuilles volantes,
d’expressions, de théâtre de carnaval ou de facéties populaires.

Lucas van Leyden , Le Péché
28,2 x 19,5 cm; Schwarze Kreide

Le coeur de l’exposition est constitué du remarquable fonds
du Kupferstichkabinett du Kunstmuseum Basel
( de 300 000 oeuvres)
complété par des prêts issus de prestigieuses collections
suisses et internationales, parmi lesquelles la
Gemäldegalerie de Berlin, l’Albertina de Vienne,
le Städel Museum de Francfort, la Gemäldegalerie de Kassel,
la Staatsgalerie de Stuttgart, la Graphische Sammlung de
l’ETH de Zurich et l’Historisches Museum de Bâle.

Lucas Cranach l’ancien
87.3 x 57.4 cm; Mischtechnik auf Lindenholz

Commissaire : Ariane Mensger

Dans le cadre de l’exposition, un catalogue (env. 230 pages)
paraît aux éditions Deutscher Kunstverlag, Berlin/Munich,
avec des contributions d’Ariane Mensger, Bodo Brinkmann
et Karoline Schliemann.

Horaire du mardi au dimanche de 10 h à 18 h
tram n° 1 /2 /6 depuis la SBB
arrêt Kunstmuseum

Sommaire du mois de septembre 2017

Véronique Arnold, à la galerie Stampa de Bâle

« Notre héritage n’est précédé d’aucun testament »
à la galerie Stampa à Bâle, en écho à l’œuvre d’Hannah Arendt.
Une tentative sensible de faire mémoire, de réveiller
« l’intelligence du cœur ».
Le titre est une phrase de René Char prononcée en 1946
et citée dans la préface de « La Crise de la culture ».
jusqu’au 21 octobre
06 septembre 2017 : Manish Nai
07 septembre 2017 : La Terre la plus contraire
25 septembre 2017 : Chagall Les années charnières 1911-191
27 septembre 2017 : Stephen Gill – Un photographe anglais
29 septembre 2017 : Steve Roden à la Kunsthalle
 

Sommaire du mois d'août 2017

© photo Haupt & Binder

06 août 2017 : Jérôme Zonder. The Dancing Room
10 août 2017 :  A World Not Ours
14 août 2017 :  Art/ Afrique, le nouvel atelier à la Fondation Vuitton
15 août 2017 :  L’Assomption
23 août 2017 : dOCUMENTA 14 Kassel

dOCUMENTA 14 Kassel

Pour sa 14e édition, la dOCUMENTA, rendez-vous
quinquennal de l’art contemporain réunit 160 artistes
internationaux, à Kassel.
Ils sont répartis sur plus de 20 sites
jusqu’au 17 septembre, dans la ville de Kassel, capitale
de la Hesse allemande. La question des réfugiés et des
frontières est omniprésente dans les œuvres, qui veut
ignorer le marché de l’art et ses idoles. En effet point
de star du marché occidental comme à la Biennale de Venise,
ici c’est la politique qui est abordée. A Kassel, la critique
du système est une tradition.

Daniel Knorr  sculpture fumante, Expiration Movement

C’est « the place to be« de l’été qui fait accourir de tous les
continents, artistes, curators, directeurs de musée,
collectionneurs et amateurs qui se veulent être dans le vent.
Certains chanceux ont déjà assisté au volet I de Documenta 14
à Athènes. Vous pouvez lire ici un résumé d
un curieux des arts.
C’est le directeur artistique, le Polonais
Adam Szymczyk, qui a la première fois ouvert cette manifestation
d’abord en Grèce le 8 avril dernier, puisant dans  l’actualité riche,
matière à réflexion et renouveau.
Pourquoi Athènes ? Pour célébrer la cité de Socrate, mais surtout
pour se déclarer solidaire d’un pays soumis aux exigences
financières de l’Europe en général et de l’Allemagne en particulier.
Parthénon des livres censurés de Marta Minujin

C’est une manifestation de très grande ampleur, qui envahit la ville.
Les principaux lieux sont le Palais Fridericianum, la
Documenta Halle, les musées Bruder Grimm, Natur im Ottoneum,
le musée de la sculpture, etc … le pavillon de l’Orangerie,
le Palais Bellevue, les 2 Neue Galerie l’une bâtiments récupéré
d’une ex-poste, la Karlsaue.
Hiwa K When we where Exhaling Images

La visite demande de l’organisation, une bonne constitution
physique, et une bonne paire de chaussure, mais aussi du temps.
Les hôteliers vous proposent d’entrée une carte de tram selon
vos besoins. Ce qui est bien commode, Kassel est bien desservie
en trams et bus.

Premier lieu de rencontre sur la FriedrichPlatz :
« Le Parthénon des livres« , (ci-dessus) installation artistique
monumentale, qui est l’attraction majeure de la Documenta.
L’oeuvre spectaculaire de la plasticienne argentine
Marta Minujin, est un plaidoyer contre la censure sous toutes
ses formes.
L’oeuvre a exactement les mêmes dimensions que le Parthénon:
70 mètres de long sur 31 mètres de large, et 10 mètres de hauteur.
Symbole fort dans une Allemagne hantée et honteuse de son passé
nazi, le « Parthénon des livres » a été bâti à l’endroit même où en
1933 furent brûlés les livres d’auteurs juifs ou marxistes par
les sbires d’Adolf Hitler.
Antonio Vega Macotelas, Mill blood

 Le «moulin à sang», qui se présente comme un jouet oublié
et joyeux, dans la Karlsaue  est la réplique exacte d’un appareil
qui a été vraiment exécuté par Antonio Vega Macotela.
Lorsque les colonisateurs ont apporté l’argent des montagnes
et les ont estampillés dans des pièces de monnaie et des barres,
des ânes ont conduit de tels moulins, mais le travail était trop dur.
Et quand il n’y avait plus d’ânes, les plus pauvres des pauvres
devaient s’adresser à la population indigène.

La vidéo de Bill Viola The Raft est une image de la destruction
et de la survie, une métaphore flagrante et viscérale de l’expérience
collective des catastrophes naturelles et des actes de guerre.

Bill Viola the Raft

 Britta Marakatt Labba raconte des histoires et des mythes
sur ses origines et la survie de la terre. Elle
crée des mondes
miniatures politiquement engagés.

Les oeuvres de Cecilia Vicuña compose des poèmes
dans l’espace, «quipoems» – une contraction
du poème et du quipu. Un dictionnaire en ligne définit quipu ,
plutôt réducteur, comme « un dispositif composé d’un cordon
avec des cordes nouées de différentes couleurs attachées,
utilisées par les anciens Péruviens pour enregistrer des événements,
un type d’écriture précolombienne, tradition littéraire qui a donné
au monde des personnalités telles que Gabriela Mistral,
Pablo Neruda et Nicanor Parra. Les épaves des bateaux utilisés
par les réfugiés et échoués sur les côtes grecques sont devenues
une installation de l’artiste mexicain Guillermo Galindo et
transformées en instrument de musique.

 L’artiste irakien-allemand Hiwa k (ci-dessus)
(When we where Exhaling Images)
a empilé des tuyaux
d’égout sur la Friedrichsplatz en face de la documenta halle,
sous forme d’un grand cube. C’est une œuvre d’art puissante,
dont beaucoup de références se révèlent peu à peu.
De loin, il ressemble à un chantier. Si vous vous rapprochez,
vous pouvez voir que les tuyaux d’égout sont confortablement
meublés: avec des lits, des livres, des plantes vertes et des
cuisines avec du café.


La Norvégienne Maret Anne Sara à la Neue Galerie,
dénonce l’oppression des Samis par le pouvoir central
scandinave, en présentant un rideau de crânes de rennes
percés, ainsi que des photos de sa famille qui la soutient
dans son action.

Maret Anne Sara

Au Palais Bellevue, c’est la vidéo de

La vidéo de l’artiste israélo-américain Roee Rosen, est un bonheur,
clin d’oeil ironique à Jeff Koons, entre autres.

Ci-dessus c’est un résumé de ce que j’ai apprécié
Il y a une installation d‘Olaf Holtzapfel, dont je n’ai pas
saisi la nécessité de couper des arbres afin de construire
sa sculpture.

Olaf Holtzapfel

Bien que toutes les œuvres et installations en extérieur soient
prévues pour être temporaires, seize créations exceptionnelles
ont pu être durablement acquises à ce jour –
donations ou acquisitions issues des diverses documenta.
Leur maintien en place n’a pas résulté d’une politique
d’acquisition systématique, mais de l’engagement participatif
de la population ainsi que de la diligence des artistes et des
mécènes. Pour onze des seize œuvres d’art en extérieur de la
documenta (dont l’installation des 7000 chênes),

La ville de Cassel en a assumé la responsabilité en tant
que propriétaire.
Elles sont représentatives de ce que chaque documenta entendait
communiquer.
Elles reflètent ainsi des étapes importantes dans l’histoire
de cette exposition d’art mondiale et constituent des
exemples actualisés des rapports de l’art avec les espaces
urbains ou paysagers.
A consulter ici
Déplacement et séjour à titre personnel
à mes frais

Jérôme Zonder. The Dancing Room

Au musée Tinguely de Bâle visible jusqu’au
1 novembre 2017,
Avec la présentation de Mengele-Totentanz (1986)
de Jean Tinguely
dans la salle nouvellement conçue à cet effet,
le Musée Tinguely lance une série d’expositions
avec de jeunes artistes qui font référence à cette oeuvre
tardive de Tinguely et en abordent l’actualité encore
aujourd’hui valable.

Le coup d’envoi est donné par Jérôme Zonder
(né en 1974 à Paris), qui compte parmi les grands
dessinateurs de sa génération. Avec ses représentations
grotesques, inspirées de Jérôme Bosch, Paul McCarthy
ou Otto Dix, il parvient à exprimer les atrocités humaines
indicibles et catastrophes humanitaires des 100 dernières
années pour en faire des « Danses macabres »
contemporaines.
Une quarantaine de dessins, une oeuvre murale
grand format et une construction sculptée composent
ainsi une vaste installation en dialogue direct avec
Mengele-Totentanz
La part politique, narrative et historique qui est très
forte, pas simplement dans le récit de la pièce,
renforce le lien qui s’établit entre les 2 espaces.
Un dessin en 3 temps : la première structure c’est la herse
que l’on aperçoit lorsque l’on arrive dans la salle, qui nous
bloque, avec sa présence menaçante, dont l’usage et le
sens nous échappe. Pour Zonder c’est une manifestation
de la grande histoire.

Le grand dessin à l’empreinte sur toile, travaillé
à la mine de plomb et à la poudre de charbon
est réalisé d’après une photo des wokings deasds,
une foule de zombis qui tendent les bras vers nous,
avatars contemporains de la danse macabre.
Cela représente le lien très fort avec le travail de
Tinguely.
Puis le grand mur d’images, une grande grille, comme
un mur Internet, un Trumbl, un album de famille privé,
axé sur la violence, la cruauté, lié à la danse macabre.
Un Pingpong, un jeu de renvoi entre l’image de la mémoire,
de la mauvaise conscience, l’album de la cruauté, du
cauchemar qui tente de nous saisir. C’est aussi un résumé
du rapport à la vanité et en même temps un appel vers
le récit de Tinguely, très littéralement
une évocation de la morbidité de sa pièce, comme si elle
nous arrivait d’entre les morts, portant un message
pour nous rappeler que nous sommes mortels.

Le souvenir à l’intérieur, sur le mur est une sélection
de dessins de 2010 a 2017 qui sont tous en rapport avec
la violence.
Il y a les 3 niveaux de référence de genre graphique
avec lequel il travaille, les images d’archives historiques,
travaillées à l’empreinte, un état de la mémoire et
du corps liés à Auchwitz, 2 images qui viennent de
Didi Huberman, les chaires grises de la maison rouge,
les premiers de la nouvelle série sur la guerre d’Algérie,
des images d’archives de 1957 d’un interrogatoire
à Constantine.
C’est le travail de cette mémoire qu’il veut saisir à bras
le corps, d’un côté les archives historiques classiques,
du côté de l’histoire de l’art, la grande peinture de
Baldung Green, Christian van Couwenbergh (1604-1667),
Le viol de l’esclave noire.

Travail sur le viol et la domination du blanc sur le noir,
une violence plus métaphorique sur la jeune fille
et la mort du Kunstmuseum de Bâle, la figure de la
domination masculine 15 e s.
D’un côté les archives, de l’autre côté les mélanges
qu’il fait avec des travaux de l’histoire ici avec
les jeux d’enfants et des dessins qui sont dans
l’immédiateté des faits d’actualité, des moments d’histoire
qui marquent.

Jerôme Zonder Tinguelys Mengele-Totentanz

Il est passé des travaux de la forme du dessin
à des travaux de forme d’écriture, à quelque chose qui
s’incarne dans la façon de travailler le matériau et
le support dans la physicalité de son travail.
Dans ses portraits en noir et blanc, l’artiste français rend
hommage aux femmes, icônes féministes ou anonymes,
les “fiancées du diable”.
Elle s’appelle Garance, comme l’héroïne des
Enfants du paradis, qui chante
« Je suis comme je suis » en arpentant le
« boulevard du Crime » dans le film de Carné et Prévert.
Soixante-dix ans plus tard, elle n’a rien perdu de son
audace en quittant le grand écran pour réapparaître
dans les dessins noir et blanc de Jerôme Zonder.

Mengele-Totentanz (1986). La sculpture-machine en 14 parties
est réinstallée dans une salle du musée spécialement conçue à
cet effet afin d’évoquer l’apparence d’une chapelle.
L’oeuvre doit son nom au maître-autel figurant au centre,
une ensileuse à maïs (tellement déformée qu’elle est presque
méconnaissable) de la marque Mengele ayant appartenu à la
famille de l’effroyable médecin nazi.
Toutes les pièces utilisées ont été récupérées après un incendie
dévastateur dans une ferme non loin de l’atelier de Tinguely,
à Neyruz, près de Fribourg.

La danse macabre constitue à Bâle un sujet de longue tradition,
qui culmina avec la fameuse Basler Totentanz, réalisée vers 1450
sur l’enceinte de l’ancien couvent des Dominicains, et maintes
fois citée et reproduite depuis. Le message de la représentation
était multiple : rappeler le caractère éphémère de la vie et
l’égalité de tous devant la mort, tout en puisant dans les motifs
et pensées des idéaux humanistes émergeant à cette époque.
Le catalogue « Jérôme Zonder » est publié par l’édition
Galerie Eva Hober, Paris.
La publication en français, anglais et allemand avec un
avant-propos de Eva Hober et des contributions de
Roland Wetzel et Catherine Francblin
le catalogue, Mengele-Totentanz (1986) de Jean Tinguely
au Musée Tinguely paraît aux Éditions Kehrer,
Heidelberg/Berlin, une publication richement illustrée,
avec des textes récents de Sophie Oosterwijk, Sven Keller
et Roland Wetzel ainsi qu’un entretien entre Jean Tinguely
et Margrit Hahnloser, enregistré en 1988.
La publication paraît en allemand, français et anglais.
Horaire du musée :
Mardi – dimanche, 11h – 18h
Accès :
Depuis la gare SBB, tram 2, descendre à Wettsteinplatz,
puis bus n° 37
 

Robert Cahen à Macao

« La musique ne doit pas être le miroir de l’image,
mais son alter ego
 »
Robert Cahen

Robert Cahen
, ce poète aux semelles de vent a été
choisi pour fêter les 30 ans de l’Alliance française à Macao.
en présence de Eric BERTI
Consul General of France in Hong Kong and Macau
La vidéo installation de Robert Cahen  » Crossing of Time « 

et de son collaborateur  Thierry Maury sera projetée
lors du vernissage au Sofitel de Macao, samedi le 15 juillet,
at 4:00pm at the lobby
and the concert of Laurent Couson & Friends
“Tribute to Gainsbourg”
Sa réputation de vidéaste n’est plus à faire.
Vidéaste, réalisateur et compositeur de formation,
Robert Cahen est issu de la traversée des frontières entre
les arts. Diplômé du Conservatoire national supérieur de musique
de Paris en 1971, il a su enrichir la vidéo des expérimentations
techniques et linguistiques de la musique concrète.

Robert Cahen & Thierry Maury photo de Jorge Luis Vaca Forero

Chercheur à l’ORTF et pionnier dans l’utilisation des
instruments électroniques, il traite les images comme les sons,
les organise, les transforme, ouvrant les possibilités d’échange
entre les modèles, les paramètres de l’image et ceux de la musique.
Son travail est reconnaissable à cette manière d’explorer le son
en relation avec l’image mais aussi de traiter les ralentis,
qui rendent visible un « temps retenu », pour construire
un véritable univers poétique. Juxtaposition d’images fixes et
en mouvement, oscillation, multiplicité des points de vue,
expérimentation physique de la vidéo dans l’espace
constituent autant de traits caractéristiques de son oeuvre.
Dès sa première vidéo, L’Invitation au voyage (1973),
il manipule l’image et la rend malléable.
Voici ci-dessous la vidéo tournée pour les 30 ans de l’Alliance
Française à Macao ici
En 1983, il réalise Juste le temps, fiction de 13 minutes
considérée comme l’une des vidéos les plus
importantes des années 1980.

Tout le monde se souvient de sa vidéo « Sanaa passage en noir »
tournée au Yemen et projetée au festival Musica.
Lauréat de la Villa Médicis Hors les murs en 1992, il a également
remporté le Grand Prix du Videokunstpreis du ZKM
de Karlsruhe pour Sept Visions fugitives,
en 1995.
Plusieurs des installations et mono-bandes de Robert Cahen
ont rejoint les collections de prestigieux musées en France et
à l’étranger.
Macao, photo Robert Cahen

De Hong Kong à Buenos Aires, Barcelone, en passant par Strasbourg,
Mulhouse, Besançon, Colmar, Grenoble, Paris, il parcourt le monde.
Son exposition « Entrevoir » au MACMS de 2015, suivi d’une autre
« Temps contre Temps » au musée du Temps de Besançon,
sa participation au Festival Musica de Strasbourg en 2013,
où il présenta Le Maître du Temps – Pierre Boulez dirige
« Mémoriale »,
qu’il a revisité pour le musée des
instruments de musique et présenté à la Philharmonie
de Paris en 2017.


Ushba et Tetnuld, est un opéra-poème multimédia de Nicolas Vérin,
qu’il illustra avec sa vidéo tournée en Géorgie.
D’Argentine en Italie, d’Afrique en Amérique, de master class
en workshop, pionnier de l’art vidéo, son oeuvre, empreinte
de thématiques universelles, s’intéresse en particulier aux questions
de temporalités et notamment au rapport musique et temps,
rythme et silence. Sa vaste production artistique, reconnue
dans le monde entier est accessible dans un coffret de DVD
D’Allemagne (ZKM) en Chine, de la Filature de Mulhouse,
à la Fonderie,
ses Paysages Urbains à Lille, du Jeu de Paume
à Paris, il est le « Juif errant » terme utilisé par lui-même dans
son allocution, lors de sa nomination en qualité de
chevalier des Arts et Lettres.

On ne peut pas oublier sa « Peinture mise en mouvement«  au
musée Unterliden de Colmar avant les travaux de rénovation.
Avec ses amis artistes il a « pris le temps » à la Fondation
Fernet Branca.

Ses yeux bleus sont toujours à l’affût de l’insolite, comme du beau,
qu’il aime partager avec nous. Ses prises de vue, ses vidéos, font
le bonheur de ses admirateurs et des suiveurs sur Facebook.
Il lui arrive aussi de faire tomber un piano (festival Chopin),
mais aussi les mots et les objets.
Tout en se souvenant de ses maîtres, il encourage les jeunes
artistes à avoir confiance en eux et à aller de l’avant.
Depuis l’année dernière c’est Jean François Kaiser
qui est devenu son galeriste à Strasbourg.
en tournage à Macao

La révolution est morte. Longue vie à la révolution !

Il ne reste que quelques jours pour voir les 2 expositions
jusqu’au 9 juillet 2017

Pour commémorer le centenaire de la Révolution russe,
le Kunstmuseum Bern et le Zentrum Paul Klee organisent
une double exposition
La révolution est morte. Longue vie à la révolution !
et enquêtent sur l’héritage artistique de la Révolution
de 1917.
Tandis que l’exposition du Zentrum Paul Klee, conformément à
son sous-titre « De Malevitch à Judd », est consacrée à l’impact
de l’avant-garde russe et de l’art non-fiurative en tant qu’idée
artistique, le Kunstmuseum Bern présente, sous le titre
De Deineka à Bartana, des oeuvres du Réalisme socialiste
dont elle montre les répercussions au fil de l’évolution de l’art
jusqu’à aujourd’hui.
Avec la distance historique, on s’interroge : comment juger cet
événement qui a profondément marqué son époque? Comment
évaluer ses répercussions sur la sphère artistique? Comment
la révolution sociale et politique en Russie, qui avait été précédée
par une révolution esthétique avec le Carré noir de Kasimir
Malevitch (1915), pouvait-elle déboucher sur une tendance
telle que le Réalisme socialiste? Comment comprendre une
orientation esthétique décriée jusqu’après la Guerre froide et
généralement considérée comme « propagande » et comme
« kitsch », représentant une dictature totalitaire et n’étant devenue
obsolète qu’en 1991 avec la dislocation de l’Union soviétique ?

Comment évaluer les prétentions de cette tendance
de l’art à « façonner la réalité », c’est-à-dire non seulement à
refléter la réalité du socialisme mais aussi à construire celle-ci
en la représentant, quand on songe à la façon dont on utilise
actuellement les mondes virtuels et les technologies numériques
de l’image ?

Qu’est-ce qui a changé dans le postulat idéologique de la vérité
en art ? Existe-t-il un art qui ne soit pas récupéré par l’idéologie
et puisse, aujourd’hui encore, prétendre être « révolutionnaire » ?
Voilà les questions qui ont inspiré l’idée de cette exposition La
révolution est morte. Longue vie à la révolution !
Le titre choisi, dérivé de l’expression française
« Le roi est mort. Vive le roi ! », résume les bases
mêmes de la problématique :
à une révolution succède toujours la suivante.

La Révolution russe de 1917 s’est, elle aussi, annoncée
dans de nombreux événements révolutionnaires qui l’ont
précédée. Le sujet se révèle d’une grande actualité dans
la mesure où le terme de révolution, comme désir de
bouleverser l’ordre économique et social existant, a
bénéficié d’un nouvel élan ces dernières années.
Dans le monde, les protestations contre les inégalités
sociales et économiques se multiplient ; l’idée de révolution
au sein même de l’art a d’ailleurs fait l’objet d’une nouvelle
attention, comme on a pu le voir, par exemple, dans
l’exposition «Soulèvements » présentée à Paris en 2016.
Et la nécessité qu’a l’art de se renouveler sans cesse implique
une proximité avec ce qui est « révolutionnaire ».

En 1917, année de la révolution russe, un besoin impérieux
de liberté conduisit au renversement du régime, ce qui permit
à la population, avec l’aide des bolcheviks, de se libérer de
conditions sociales injustes et de l’oppression des tsars. Il se
forma aussitôt un gouvernement révolutionnaire de conseils,
les soviets, qui opposa au régime autocratique une alternative
socialiste. Le mouvement de cette société révolutionnaire vers
le socialisme a été marqué par une industrialisation galopante.
L’évolution brutale conduisant d’un pays agricole à une nation
industrielle est passée par l’expropriation massive de la population,
dépossédée de ses terres et de ses biens, et par la
privation des droits civils. La collectivisation des campagnes,
organisée à la fin des années 1920 (regroupement des paysans
en kolkhozes) fut un désastre, dont le pays ne se releva
jamais. Des millions de familles furent expulsées et dispersées
dans toute l’Union soviétique. Cette population nomade devint
un réservoir de main d’oeuvre pour la révolution industrielle
soviétique. Elle remplit les grandes villes ainsi que les chantiers
et les camps du Goulag. Dans le même temps, le premier
plan quinquennal (1928–1932) provoqua la pire famine due à
l’homme, entraînant la mort de près de huit millions de paysans.

On se basa sur les doctrines de Marx, Engels et Lénine pour
réorganiser toute une nation. Mais cette révolution s’étendit
en réalité sur une centaine d’années. Elle avait commencé en
1891, lorsque la population, affamée, s’opposa pour la première
fois au gouvernement du tsar, et se termina en 1991 avec la
chute du régime soviétique.
dans l’ordre : Malewitsch, Rodtchenko, Kandinsky, Klee, Itten, Tatline
Accès par transports publics
Bus ligne 12 (direction Zentrum Paul Klee)
Jusqu’au terminus; l’arrêt est situé près du Restaurant Schöngrün
et de l’entrée nord du Zentrum Paul Klee.
De la gare de Berne (Hauptbahnhof) au Zentrum Paul Klee
par Käfigturm, Zytglogge, la partie basse de la vieille ville,
Nydeggbrücke, Bärengraben (la fosse aux ours) et Grosser Muristalden
(point de vue sur la vieille ville de Berne).
Durée du trajet: env. 15 minutes de la gare de Berne (Hauptbahnhof).
La ligne de bus 12 dessert le Zentrum Paul Klee tous les soirs jusqu’à 24 heures.