Maria Lassnig Dialogues

C’est jusqu’au 26 août 2018,
au Kunstmuseum Basel | Neubau
Commissaire : Anita Haldemann
Le Kunstmuseum Basel consacre une rétrospective à l’artiste
Maria Lassnig décédée il y a quatre ans.

Maria Lassnig, Künstlerin in ihrem Atelier, Wien, 9.3.2002
(Foto und Copyright© Bettina Flitner.

Des feuilles jamais exposées côtoient des oeuvres emblématiques
dans le cadre de l’exposition Dialogues qui réunit environ 80 dessins
et aquarelles.

Les sensations profondes figurent au coeur de l’oeuvre de l’artiste
autrichienne Maria Lassnig (1919-2014). Rendre visible des
émotions corporelles et explorer la perception du corps occupent
une place centrale dans ses travaux « body-awareness » sur la
conscience du corps. L’artiste explorait sur le papier les sensations
de soi avec humour et gravité, ardeur et dureté. Elle représentait
sur la toile non pas ce qu’elle voyait, mais ce qu’elle ressentait.

Tandis qu’elle se livrait à l’introspection de ses perceptions corporelles,
Lassnig demeurait ancrée dans l’extérieur : ses portraits reposent
sur l’étude minutieuse de la réalité. Toutefois, ses observations
délicates des animaux et des hommes ne se limitent pas à reproduire
ce qui est visible, elles contiennent également l’essence de
chaque sujet et sondent la singularité de l’Autre.
Maria Lassnig autoportrait en phallus

Lassnig est parvenue à exprimer sur le papier ce dialogue entre
intérieur et extérieur, sensation et réalité. Médium de l’intime,
le dessin devient un terrain d’expérimentation où lignes et champs
de couleurs sont tracés instinctivement. Il ouvre des perspectives
nouvelles et révèle des motifs inédits. Bien que l’acte de dessiner
relève de l’intime, l’artiste tend à réaliser des oeuvres sur papier
pareilles à des compositions monumentales, tel un tableau.

Lassnig abandonne rapidement l’idée du croquis et de la première
ébauche en faveur d’une expression artistique autonome sur le
papier. Enfin, l’intensité du dessin, l’énergie de la ligne et la
luminosité de l’aquarelle rendent perceptible les liens entre son
art graphique et sa peinture.

Maria Lassnig compte parmi les artistes majeures
du XXe siècle aux côtés de Louise Bourgeois, Joan Mitchell
et Eva Hesse. Très vite, Lassnig a placé son propre corps au
centre de son art, et ce bien avant que les avant-gardes
internationales ne s’emparent de thèmes tels que la conscience
du corps et le rapport homme-femme.
Maria Lassnig – les Antagonistes

Quatre ans après sa disparition, le Kunstmuseum Basel rend
hommage à l’artiste à travers une rétrospective de ses oeuvres
sur papier qui réunit environ 90 dessins et aquarelles, parmi les
plus admirables, appartenant à la Maria Lassnig Stiftung
et au musée Albertina à Vienne.
Des feuilles jusqu’ici inconnues occupent une place de choix
dans l’exposition. Aux côtés de travaux plus familiers, elle apportent
un éclairage nouveau sur le concept de « body-awareness » et
sur l’oeuvre protéiforme et novatrice de l’artiste autrichienne.
Maria Lassnig est née à Kappel am Krappfeld, en Autriche,
le 8 septembre 1919. Née hors mariage Maria Lassnig a été élevée
principalement par sa grand-mère. Elle enseigne à l’Académie des
Beaux-Arts de Vienne pendant la Seconde Guerre mondiale

Dans les années 1950, Lassnig faisait partie du groupe
Hundsgruppe ( « Dog Pack »), qui a également inclus
Arnulf Rainer, Ernst Fuchs, Anton Lehmden, Arik Brauer
et Wolfgang Hollegha. Les œuvres du groupe ont été influencées
par l’expressionnisme abstrait et la peinture d’action.
En 1951, Lassnig se rend à Paris avec Arnulf Rainer où ils
organisent l’exposition Junge unifigurative Malerei
à la Kärnten Art Association. À Paris, elle rencontre
également l’artiste surréaliste André Breton et les poètes
Paul Celan et Benjamin Péret.

De 1968 à 1980, Lassnig a vécu à New York. De 1970 à 1972,
elle étudie le cinéma d’animation à la School of Visual Arts
de New York. Pendant cette période, elle réalise six courts métrages,
dont Selfportrait (1971) (visible au Kunstmuseum de Bâle)
et Couples (1972). Son film le plus célèbre, Kantate (également
connu sous le nom de Ballade de Maria Lassnig), a été
produit en 1992 à l’âge de soixante-treize ans.
Kantate (1992) dépeint un autoportrait filmique de l’artiste
sur des chansons et de la musique.

De retour à Vienne en 1980, elle est redevenue professeur
à l’Université des Arts Appliqués de Vienne, devenant
la première femme professeur de peinture dans un pays
germanophone.  Elle avait une chaire à l’université jusqu’en 1997.
En 1997, elle a également publié un livre de ses dessins
intitulé Die Feder ist die Schwester des Pinsels
(ou le stylo est la sœur du pinceau). (sources Wikipédia)
Maria Lassnig; Ohne Titel (Selbstportrait); 1942 48.5 x 31.9 cm; Aquarell

Le catalogue d’exposition Maria Lassnig.
Zwiegespräche: Retrospektive der Zeichnungen und Aquarelle
présente des contributions d’Antonia Hoerschelmann,
Anita Haldemann, Barbara Reisinger, ainsi qu’un entretien
entre Ralph Ubl et Miriam Cahn.
L’exposition bénéficie du soutien de :
KPMG AG Roswitha Haftmann Stiftung
Werner Sutter & Co AG Maria Lassnig Stiftung
Stiftung für das Kunstmuseum Basel
L’exposition au Kunstmuseum Basel est organisée en coopération
avec le musée Albertina à Vienne.
Le Kunstmuseum St. Gallen présente en parallèle
l’exposition Be-Ziehungen (5 mai – 23 septembre 2018).

À travers des exemples jalonnant toutes les étapes de son parcours
artistique, cette exposition donne un aperçu de l’évolution de
l’oeuvre picturale de Maria Lassnig.

Auteur/autrice : elisabeth

Pêle-mêle : l'art sous toutes ses formes, les voyages, mon occupation favorite : la bulle.