When We See Us Un siècle de peinture figurative panafricaine

La fête d’anniversaire – Esiri Erheriene-Essi
transfert d’huile, d’encre et de Xerox sur lin 2021
ID d’objet: 76912
Transfert de pétrole, d’encre et de Xerox sur le linge
150 x 200 cm

Du 25.5. au 27.10.2024, Kunstmuseum Basel | Gegenwart
Commissaires : Koyo Kouoh et Tandazani Dhlakama (Zeitz MOCAA, Le Cap)

Adaptée pour le Kunstmuseum Basel en collaboration avec : Anita Haldemann, Maja Wismer, Daniel Kurjakovic

Avec l’exposition When We See Us, le Kunstmuseum Basel présente un kaléidoscope qui raconte un siècle de peinture figurative noire. Il s’agit d’une reprise de l’exposition organisée au Zeitz Museum of Contemporary Art of Africa au Cap. Installée dans les espaces du Gegenwart, elle réunit plus de 150 peintures d’environ 120 artistes, jamais exposées en Suisse pour la plupart, et apporte un éclairage sur la puissance et la dimension politique de la
« Black Joy ».

Le titre de l’exposition s’inspire de la mini-série de Netflix When They See Us  (Dans leur regard, 2019). La réalisatrice afro-américaine Ava DuVernay y aborde la manière dont des Blancs perçoivent indifféremment de jeunes Noirs innocents comme de potentiels criminels constituant une menace. En remplaçant « They » par « We », l’exposition opère un changement de perspective et offre ainsi un espace aux artistes pour montrer la manière dont il voient leur condition. Elle accorde une place centrale à leur perception propre et révèle comment la vie des Noirs ne cessa d’être représentée par d’autres de manière biaisée et fausse.

When We See Us est le résultat de recherches approfondies menées par Koyo Kouoh, directrice et cheffe curatrice du Zeitz MOCAA au Cap, et son équipe. De novembre 2022 à septembre 2023, ce musée dédié à l’art contemporain africain le plus grand au monde a présenté cette vaste exposition. Celle-ci est représentative d’une nouvelle perception de soi et de l’autodétermination d’artistes noir.e.s qui, après des siècles de domination par le canon artistique blanc, écrivent leur propre histoire de l’art. Au Kunstmuseum Basel, elle succède à une série d’expositions monographiques consacrées à des artistes afro-
américain.e.s : Theaster Gates, Sam Gilliam, Kara Walker et dernièrement Carrie Mae Weems. Ces expositions et bien d’autres explorent la « Blackness » dans le monde, notamment au regard des traumatismes et des aspects du colonialisme.

D’après les commissaires Koyo Kouoh et Tandazani Dhlakama, When We See Us se concentre quant à elle sur le quotidien ainsi que sur la « puissance de la joie », éliminant ainsi les stéréotypes liés au racisme, à la violence ou aux crises. L’exposition s’attache à proposer aux individus un nouvel angle de vue tour à tour solennel, puissant et digne :
« Il faut que nous parlions beaucoup plus de nous-mêmes, d’une manière qui stimule notre esprit » disent-elles.

Six sections du quotidien

Plus de cent cinquante oeuvres d’art sont réparties en six chapitres
d’exposition : Triomphe et émancipation, Sensualité, Spiritualité, Le quotidien, Joie et allégresse et Repos. Les salles ne sont pas aménagées de manière chronologique, ni selon le pays d’origine ou le lieu de travail des artistes.
La déclinaison en des thèmes universels indique également pour la première fois que les artistes ont travaillé aux mêmes thématiques à différents endroits en Afrique et au sein de la diaspora africaine. Ainsi, des parallèles iconographiques s’esquissent entre les oeuvres de Romare Bearden (1911–1988), artiste afro-américain, et de George Pemba (Afrique du Sud, 1912–2001), ou entre le Congolais Chéri Samba (*1956) et l’Afro-Américain Barkley L. Hendricks (1945–2017).
When We See Us occupe l’ensemble des espaces du Kunstmuseum Basel | Gegenwart. Comme au Zeitz MOCAA, Ilze Wolff, associée de l’agence Wolff Architects au Cap, a été chargée de la scénographie, tandis que le musicien Neo Muyanga a conçu les stations sonores. Une frise chronologique précise le contexte de création des oeuvres exposées et un audioguide adapté pour le Kunstmuseum Basel fournit des informations sur les oeuvres.
Le programme qui accompagne l’exposition met en avant différentes voix noires à travers la musique, la littérature, des ateliers, des visites guidées, des groupes de discussion et des événements universitaires. Au rez-de-chaussée, une salle spécialement conçue pour accueillir ce programme sert de lounge public ainsi que de lieu de rassemblement et d’événements pour les ateliers, séminaires, concerts et autres.

« When We See Us », Ausstellungsansicht Kunstmuseum Basel | Gegenwart

Chapitres d’exposition et liste des artistes

Triomphe et émancipation

Le sentiment de fierté envers sa propre histoire et ses réussites malgré l’adversité et une oppression longue de plusieurs siècles figure au coeur de ce chapitre. Au rez-de-chaussée du musée, les visiteur.euse.s croisent des icônes mondialement connues, à l’instar du tableau de Chéri Chérin Obama Revolution (2009),

sur un pied d’égalité avec des figures certes anonymes, mais fortes, comme dans le Portrait of a Sudanese Gentleman (1951) d’Ibrahim El-Salahi.

Les personnes représentées s’occupent des biens culturels des ancêtres ou sont des hommes et des femmes politiques engagés et des individus ayant obtenu le succès et la reconnaissance sociale.
Artistes : Benny Andrews, Margaret Taylor Burroughs, Chéri Chérin, Kudzanai Chiurai, Aboubacar Diané, Ibrahim El-Salahi, Ben Enwonwu, Gherdai Hassell, Wifredo Lam, Akinola Lasekan, Mustafa Maluka, Eria Nsubuga ‘Sane’, Augustin Okoye, George Pemba, Chéri Samba, Mmapula Mmakgabo Helen Sebidi, Gerard Sekoto, Amy Sherald, Katlego Tlabela, Cyprien Tokoudagba

Sensualité

 Le modèle noir, d’après Félix Vallotton
 Roméo Mivekannin 2019
 Peinture acrylique sur nappes 251 x 254 cm
Copyright : © 2024, ProLitteris, Zurich
Creditline : Courtesy of Jochen Zeitz Collection
Crédit photo : Gina Folly

Sensualité présente des corps noirs de manière intime et avec aplomb comme ne l’avait guère permis le canon visuel occidental. Le modèle noir, d’après Félix Vallotton (2019) de Roméo Mivekannin fait directement écho à ce canon, de même que Reclining Nude with Lemon (2021) de Sahara Longe. Ce chapitre montre toute la palette de la sensualité, de l’amour et des relations intimes. L’ensemble des oeuvres ont en commun l’autodétermination des protagonistes.
Artistes : Nina Chanel Abney, Olusegun Adejumo, Tunji Adeniyi-Jones, Maxwell Alexandre, Tiffany Alfonseca, Dominic Chambers, Somaya Critchlow, Njideka Akunyili Crosby, Elladj Lincy Deloumeaux, Aboubacar Diané, Ibrahima Kébé, Yoyo Lander, Sahara Longe, Danielle McKinney, Roméo Mivekannin, Moké, Geoffrey Mukasa, Chris Ofili, Kambui Olujimi, Tschabalala Self, Monsengo Shula, Mickalene Thomas, Bob Thompson, Kehinde Wiley

« When We See Us », Ausstellungsansicht Kunstmuseum Basel | Gegenwart


Spiritualité
Selon les commissaires de l’exposition, il est difficile d’imaginer un quotidien noir sans spiritualité. Cette section représente le « triple héritage » décrit par l’écrivain kenyan et américain Ali Mazrui (1933-2014) dans son livre The Africans: A Triple Heritage : la « Black Life » perméable aux rituels et traditions locales, islamiques et chrétiennes. Les oeuvres présentées ici montrent une spiritualité vivante, à l’instar de Genesis Creation (1989) de Jacob Lawrence et The Dumb Oracle (2019) de Michael Armitage.
Artistes : Michael Armitage, Gerard Bhengu, Wilson Bigaud, Edouard Duval-Carrié, Aaron Douglas, Scherezade García, Jacob Lawrence, Cassi Namoda, Malangatana Ngwenya, Kambui Olujimi, Emma Pap’, Naudline Pierre, Prosper Pierre-Louis, María Magdalena Campos Pons, Cinga Samson, Gerard Sekoto, Devan Shimoyama, Alex Shyngle, Sthembiso Sibisi, Olivier Souffrant, Pamela Phatsimo Sunstrum, Nirit Takele

The Dumb Oracle (2019) de Michael Armitage


Le quotidien
Des tableaux à l’instar de Boy with a Toy Plane (1938) d’Aaron Douglas, The Reader (1939) de William H. Johnson, Gisting in the Kitchen (2018) de Joy Labinjo ou encore l’affiche publicitaire de Johnny Arts pour Ozor International Barber also Specialist in Hair Dying and Shamporing (1962) montrent la beauté de la vie quotidienne. Ce chapitre présente des scènes de la vie publique et privée avec des moments de joie ou de contemplation, que ce soit au sein de la famille ou de la communauté, à l’occasion de jeux, à l’école, lors du portage de l’eau ou de la réalisation de tresses.
Artistes : Johnny Arts, Malang Badji, Romare Bearden, Aaron Douglas, Gervais Emmanuel Ducasse, Ben Enwonwu, Ablade Glover, Gavin Janties, William H. Johnson, , Kangudia, Ibrahima Kébé, Joy Labinjo, Petson Lombe, Marvelous Mangena, Luis Meque, Moké, Meleko Mokgosi, Richard Mudariki, Theresa Mungure, Lavar Munroe, Chemu Ng’ok, Nicholous Njau, Boris Nzebo, Antoine Obin, Télémaque Obin, Bruce Onobrakpeya, George Pemba, Horace Pippin, Kingsley Sambo, Gerard Sekoto, Ancent Soi, Moustapha Souley, Edward Saidi Tingatinga, Zandile Tshabalala, Sane Wadu, Richard Witikani

2002.2.30
Aaron Douglas
Boy with a Toy Plane
Oil on canvas
1938
22 ? x 17
Documented on 2/02/11 in Jen Library at Savannah College of Art and Design.


Joie et allégresse
Cette section est consacrée aux moments d’allégresse et de loisir : d’après les commissaires, il reste toujours du temps pour une chanson ou une danse. Dans The Birthday Party (2021) d’Esiri Erheriene-Essi, on chante pour Steve Biko ; dans Un mardi de Carnaval (1960) de Philomé Obin, on participe aux célébrations au sein d’un défilé ; dans Jazz Rhapsody (1982) de Romare Bearden, on écoute les rythmes musicaux.

Artistes : Romare Bearden, Esiri Erheriene-Essi, Barkley L. Hendricks, Clementine Hunter, Jacob Lawrence, Arjan Martins, Moké, Cinthia Sifa Mulanga, Eric Ndlovu, Nicholous Njau, Nestor Vuza Ntoko, Philomé Obin, George Pemba, Chéri Samba, Matundu Tanda, Katlego Tlabela, Charles White

Repos
Le troisième étage du Gegenwart réserve une place aux moments de repos, équivalents à ceux d’allégresse. Ici, on s’étire dans un canapé dans Sundials and Sonnets (2019) de Wangari Mathenge,

on se promène dans la campagne dans Surveying the Family Seat (2017) de Toyin Ojih Odutola ou bien on savoure simplement le calme assis sur une chaise comme dans An evening in Mazowe (2019) de Kudzanai-Violet Hwami. Partout, des personnes détendues, seules ou dans une atmosphère familière.
Artistes : Cornelius Annor, Gideon Appah, Firelei Báez, Amoako Boafo, Beauford Delaney, Kudzanai-Violet Hwami, Wangari Mathenge, Neo Matloga, Sungi Mlengeya, Ian Mwesiga, Thenjiwe Niki Nkosi, Toyin Ojih Odutola, Eniwaye Oluwaseyi, Marc Padeu, Zéh Palito, Otis Kwame Kye Quaicoe, Henry Taylor, Zandile Tshabalala, Kehinde Wiley, Lynette Yiadom-Boakye

« When We See Us », Ausstellungsansicht Kunstmuseum Basel | Gegenwart
Le Kunstmuseum remercie Kadiatou Diallo, Sindi-Leigh McBride et Lorena Rizzo du Centre d'études africaines de l'Université de Bâle pour leur regard critique sur l'adaptation de l'exposition au Kunstmuseum de Bâle.

À propos des commissaires
Koyo Kouoh
Depuis 2019, Koyo Kouoh est directrice et cheffe curatrice du Zeitz Museum of Contemporary Art Africa (Zeitz MOCAA) au Cap. Elle a grandi en Suisse puis s’est installée à Dakar, au Sénégal, dans les années 1990, où elle a fondé le RAW Material Company, un centre pour l’art, le savoir et la société en 2008. Elle en fut également la directrice artistique. Avant et parallèlement à cela, elle a organisé et assuré le commissariat d’expositions majeures et de biennales dans le monde entier (notamment Ataraxia au Salon Suisse de la Biennale de Venise en 2017). Koyo Kouoh a beaucoup publié sur la portée internationale de la communauté artistique panafricaine. En 2020, elle a reçu le Prix Meret Oppenheim et a été reconnue comme l’une des personnalités les plus importantes et influentes du monde artistique. En tant que curatrice et critique ainsi que fondatrice d’institutions culturelles, elle a proposé de nouvelles formes de médiation et a fortement contribué à porter l’art africain sur la scène internationale.
Tandazani Dhlakama
Née au Zimbabwe, Tandazani Dhlakama travaille depuis 2017 au Zeitz MOCAA comme curatrice et dans le domaine de la médiation artistique. Auparavant, elle a travaillé à la National Gallery of Zimbabwe et occupé différentes fonctions lors d’expositions, de conférences et de biennales en Afrique. Tandazani Dhlakama possède un master en Art Gallery and Museum Studies de l’université de Leeds au Royaume-Uni (2015) et un bachelor en Beaux-Arts et Sciences Politiques de l’université St. Lawrence de New York aux États-Unis (2011). Dernièrement, elle a assuré le commissariat de Witness: Afro Perspectives from the Jorge M. Pérez Collection à El Espacio 23 de Miami – une exposition consacrée à l’oppression systématique, aux traumatismes intergénérationnels, aux nouvelles visions du monde, à l’identité et au territoire.

Informations pratiques
Lu fermé
Ma–Di 11 h00–18h00

Kunstmuseum Basel | Gegenwart,
 St. Alban-Rheinweg 60, 4010 Basel

Kunstmuseum Basel
St. Alban-Graben 8
CH-4010 Basel
Tel. +41 61 206 62 62
info@kunstmuseumbasel.ch

Dance with Daemons

Du 19 mai au 11 août 2024 à la Fondation Beyeler

Pour la première fois au cours des plus de 25 ans d’histoire de la Fondation Beyeler, l’ensemble du musée et son parc environnant seront transformés en un lieu d’exposition expérimental d’art contemporain.
Organisée par la Fondation Beyeler en partenariat avec LUMA Foundation, la manifestation réunira le travail de 30 artistes issu·e·s de différents horizons et disciplines, dont Michael Armitage, Anne Boyer, Federico Campagna, Ia Cheng, Chuquimamani-Condori et Joshua Chuquimia Crampton, Marlene Dumas, Frida Escobedo, Peter Fischli, Cyprien Gaillard avec Victor Man, Dominique Gonzalez-Foerster, Wade Guyton, Carsten Höller avec Adam Haar, Pierre Huyghe, Arthur Jafa, Koo Jeong A, Dozie Kanu, Cildo Meireles, Jota Mombaça, Fujiko Nakaya, Alice Notley, Precious Okoyomon, Philippe Parreno,
Rachel Rose, Tino Sehgal, Rirkrit Tiravanija et Adrián Villar Rojas, Félix González-Torres

Les développeurs

Développée par Sam Keller, Mouna Mekouar, Isabela Mora, Hans Ulrich Obrist, Precious Okoyomon, Philippe Parreno et Tino Sehgal en étroite collaboration avec les participants et participantes, l’exposition vise à stimuler la liberté artistique, l’échange interdisciplinaire et la responsabilité collective. L’approche, telle que formulée par Philippe Parreno et Precious Okoyomon, reconnait :

                                                          Félix González-Torres

« les complexités et les incertitudes inhérentes au rapprochement des artistes, mais considère également ces enchevêtrements comme faisant partie intégrante du processus de création ».

L’exposition est donc envisagée comme

« une proposition dynamique plutôt que statique, un projet ontologique évolutif qui reflète la complexité et la diversité inhérentes à la réunion sous un même toit de voix artistiques distinctes ».

Conçue comme un organisme vivant qui change et se transforme, l’exposition a été développée par un nombre croissant de personnes, qui ont apporté leur réflexion sur toutes les étapes de la réalisation de l’exposition, depuis sa
conception, son élaboration et sa production jusqu’à sa création et sa présentation. En particulier, Tino Sehgal a été invité à créer des éléments d’exposition transformateurs pour la présentation générale, notamment pour les oeuvres de la collection.
NB : (même pendant la présentation à la presse, on a pu voir des modifications
dans l’accrochage)

Evénements collectifs variés

À l’instar d’événements collectifs tels que « Il Tempo del Postino » (organisé par Art Basel, la Fondation Beyeler et Theater Basel avec le soutien de LUMA Foundation et commandé par le Festival international de Manchester et le Théâtre du Châtelet, à Paris) et « To the Moon via the Beach »
(commandé et produit par LUMA Foundation), le projet trace des parcours plutôt que des filiations strictes.
Tout comme l’exposition et l’expérience elle-même, le titre de cette manifestation d’été est proposé par les participants et participantes et change périodiquement.

Parmi les intervenants et intervenantes, on compte des artistes, des poètes et poétesses, des architectes, et designeuses, des musiciens et musiciennes, des compositeurs et compositrices, des philosophes et des scientifiques. Toutes et tous ont été accueilli·e·s pour transformer le site de la Fondation Beyeler,
s’étendant à travers les galeries et le foyer aux espaces annexes, comme la billetterie, le vestiaire ou la boutique, au jardin d’hiver, aux terrasses et au parc. Le public pourra redécouvrir de façon inattendue les espaces de galerie existants, mais aussi explorer des espaces qui ne lui sont pas familiers. En arrivant à des moments différents, les visiteurs et visiteuses profiteront d’expériences différentes dans les mêmes espaces. Plusieurs temporalités se chevaucheront à travers des expositions, des espaces sociaux, des spectacles, des concerts, des lectures de poèmes, des conférences et des activités communautaires, encourageant les visites multiples en offrant des billets de retour. L’architecture en labyrinthe invitera à explorer la performance de différentes manières.

Les oeuvres

Les liens et les interrelations entre les oeuvres individuelles se développent en dialogue étroit avec les artistes. Cet échange s’étend également aux oeuvres de la propre collection de la Fondation Beyeler, qui est mise à la disposition des artistes en tant que ressource et fait partie intégrante de l’exposition.
Parallèlement aux projets artistiques temporaires, des oeuvres d’artistes tels que Louise Bourgeois, Paul Klee, Claude Monet et Vincent Van Gogh seront exposées.

Alors que la première manifestation de ce projet collectif sera montrée cet été à Riehen/Bâle, en Suisse, l’exposition collective interdisciplinaire évoluera et se transformera comme un organisme vivant, et les prochains événements seront présentés sous une autre forme à Arles et dans d’autres sites LUMA.

LIT DE RÊVE

Carsten Höller (*1961) avec Adam Haar (*1992)
Chambre d’hôtel de rêve 1 : Rêver de voler avec des agarics de mouche volante, 2024

Pendant l’exposition, les visiteurs peuvent dormir dans la chambre d’hôtel de rêve 1 . Pendant les heures d’ouverture du musée, les plages horaires sont fixées à 60 minutes par personne. Le prix est inclus dans le billet d’entrée. Les créneaux ne peuvent pas être réservés à l’avance : les inscriptions se font sur place au musée selon les disponibilités. Une fois par semaine, il est possible de passer la nuit entière du vendredi au samedi dans le « Dream Bed ». L’expérience dure de 20h à 8h et ne peut être réservée qu’en ligne. Afin de rendre cette soirée au musée abordable pour tous les budgets, les prix varieront. Le personnel de sécurité du musée fournira des draps propres.

Le « Dream Bed » est un robot qui se déplace pendant le sommeil du visiteur. Les rêves sont détectés via des capteurs intégrés au matelas, qui mesurent la fréquence cardiaque, la respiration et les mouvements. Ces lectures ne sont pas enregistrées. Les différentes phases de sommeil et intensités de rêve sont synchronisées avec les mouvements du lit. Au fur et à mesure que le visiteur s’endort et se réveille, une reproduction d’un champignon rougeoyant tourne au-dessus du lit.

Les billets pour la nuitée dans le «Dream Bed» peuvent être trouvés ici .

Informations Pratiques

Fondation Beyeler
La Fondation Beyeler à Riehen près de Bâle est réputée à l’international pour ses expositions de grande qualité, sa collection d’art moderne et d’art contemporain de premier plan, ainsi que son ambitieux programme de manifestations. Conçu par Renzo Piano, le bâtiment du musée est situé dans le cadre idyllique d’un parc aux arbres vénérables et aux bassins de nymphéas. Le musée bénéficie d’une situation unique, au coeur d’une zone récréative de proximité avec vue sur des champs, des pâturages et des vignes, proche des contreforts de la Forêt-Noire. La Fondation Beyeler procède avec l’architecte suisse Peter Zumthor à la construction d’un nouveau bâtiment dans le parc adjacent, renforçant ainsi encore l’alliance harmonieuse entre art, architecture et nature. www.fondationbeyeler.ch
LUMA Foundation
LUMA Foundation a été créée en 2004 par Maja Hoffmann à Zurich, en Suisse, afin de soutenir la création artistique dans les domaines des arts visuels, de la photographie, de l’édition, des films documentaires et du multimédia. Considérée comme un outil de production pour les multiples initiatives lancées par Maja Hoffmann, LUMA Foundation produit, soutient et finance des projets artistiques qui visent à approfondir la compréhension des questions liées à l’environnement, aux droits de la personne, à l’éducation et à la culture. www.luma.org; www.westbau.com

Horaires d’ouverture de la Fondation Beyeler

tous les jours 10h00–18h00, le mercredi jusqu’à 20h00
accès
depuis la gare SBB, prendre le Tram 1 ou le 2, jusqu’à Messeplatz
puis prendre le  tram 6 jusqu’à l’arrêt la Fondation

Sommaire du mois d’avril 2024

Jean Hélion, Floralies, 1969 

29 avril 2024 : Théodore Rousseau (1812-1867) la voix de la forêt
26 avril 2024 : Aqua Terra
25 avril 2024 : Changement de direction au Kunstmuseum Basel
21 avril 2024 : MATCH Design et sport – une histoire tournée vers le futur
16 avril 2024 : Brancusi
15 avril 2024 : Un dimanche à La Filature #5
14 avril 2024 : Bijoy Jain / Studio Mumbai
08 avril 2024 : Art Paris, Fragiles utopies

Changement de direction au Kunstmuseum Basel

Credit: Elena Filipovic, Photo: Lucia Hunziker

Le Kunstmuseum Basel a une nouvelle directrice: Elena Filipovic a pris ses fonctions en avril 2024. Elle succède à Josef Helfenstein, qui a pris sa retraite fin 2023. À propos de son nouveau mandat, Elena Filipovic déclare :

« C’est un honneur d’assumer cette impressionnante responsabilité. Je suis profondément engagée à protéger et à élargir davantage l’héritage de l’un des musées d’art les plus importants au monde. La Collection d’art publique de Bâle  qui constitue le noyau historique du Kunstmuseum ; sa création remonte à 1661 dans le but de préserver les œuvres d’art, ainsi que la créativité et les idées des artistes, pour les générations futures et de les partager avec des publics proches et lointains.
C’est la tradition d’un musée véritablement public, dans lequel la rencontre avec l’art a servi de source d’inspiration vitale et de défi aux perceptions communes du monde, chose sur lesquelles Filipovic souhaite s’appuyer. À cette fin, elle vise à élargir le public en renforçant le Kunstmuseum Basel pour qu’il devienne un lieu encore plus accessible, inclusif et accueillant.

Le Kunstmuseum Basel est déjà exceptionnel, mais je pense qu’il a aussi le potentiel de le devenir encore plus grâce à un engagement accru à se voir dans le présent : un musée dans lequel nous comprenons que nous avons des centaines d’années d’art qui peuvent entrer en résonance et nous dire quelque chose d’important sur notre vie actuelle. Un musée dans lequel nous pouvons regarder par exemple le Christ mort au tombeau de Holbein et en venir à comprendre comment nous, en tant que société, avons toujours été aux prises avec la mortalité, la perte et la foi, un tel tableau vieux de plus de 500 ans peut encore nous parler aujourd’hui ».

C’est comme ça que E. Filipovic esquisse son approche : le musée avec ses trésors d’art s’étendant sur sept siècles, doit développer de nouveaux modes de pensée et d’action dans sa programmation et sa recherche pour nous aider à faire face aux complexités d’aujourd’hui.

L’un des axes de son travail sera donc la collection. Filipovic ne veut pas seulement ajouter progressivement de nouveaux accents dans la présentation des œuvres d’art de la collection dans les trois les lieux du musée. Elle espère également élargir la collection d’art public de Bâle avec des acquisitions et des cadeaux soigneusement réfléchis, par exemple des œuvres de créateurs sous-représentés, artistes d’horizons divers. Elle estime en outre que les questions centrales dans la société contemporaine, comme la durabilité et la diversité, sont des défis clés. Le Kunstmuseum Basel doit s’attaquer à ce problème.

Les visiteurs peuvent déjà voir le premier des changements progressifs initiés par Filipovic, dans la présentation des collections. Elle sera également co-commissaire d’une exposition rétrospective, au printemps/été 2025, qui portera un nouveau regard sur le travail de l’artiste franco-italien sculpteur et photographe Medardo Rosso (1858-1928), en perspective d’une époque contemporaine.  La présentation de cette œuvre qui a contribué à ouvrir la voie au modernisme, est réalisé en coopération avec le Musée d’Art Moderne Stiftung Ludwig / mumok, Vienne et sera complétée par des œuvres d’autres artistes.

Détails biographiques

Elena Filipovic (née en 1972) rejoint le Kunstmuseum après plus de neuf ans en tant que directrice et commissaire de la Kunsthalle Basel, où elle a organisé plus de soixante-dix expositions, et suite à son mandat de commissaire principale du WIELS, Bruxelles de 2008 à 2014. Elle a été commissaire du Pavillon croate de la Biennale d’art de Venise en 2022 et a été co-commissaire, avec Adam Szymczyk, de When Things Cast No Shadow, le 5e Berlin
Biennale d’art contemporain en 2008.
Elle est titulaire d’un doctorat en histoire de l’art de Princeton.
Université et a placé l’écriture et la recherche au centre de son approche de l’art.
Ses écrits ont parus dans de nombreux catalogues et revues d’artistes et elle a édité plusieurs recueils, dont The Artist as Curator: An Anthology (Mousse
Publications, 2017) et The Biennial Reader : Anthologie sur les plantes vivaces à grande échelle.
Expositions d’art contemporain, avec Marieke van Hal et Solveig Øvstebø (Hatje Cantz Editeur, 2010). Elle est l’auteur de David Hammons, Bliz-aard Ball Sale (Afterall Books, 2017), pour lequel elle a été récompensée par la Fondation Andy Warhol/Creative Capital Arts Bourse aux écrivains et Les activités apparemment marginales de Marcel Duchamp (MIT Press, 2016), lauréat de la mention honorable, Prix PROSE 2017 en histoire et critique de l’art.

Informations pratiques

HAUPTBAU & NEUBAU
Lu fermé
Ma 10h00–18h00
Me 10h00–20h00
Je–Di 10h00–18h00
Horaires d’ouverture particuliers
Veuillez noter que le Kunstmuseum Basel | Gegenwart sera fermé du 8.4. au 23.5.2024 pour cause de montage de l’exposition.

GEGENWART
Lu fermé
Ma–Di 11h00–18h00





	

Sommaire du mois de mars 2024

Carreau du Temple Paris

30 mars 2024 : La Vierge Du Chancelier Rolin
29 mars 2024 : Drawing Now Art Fair
18 mars 2024 : MINISTÈRE DE L’IMPRESSION
13 mars 2024 : L’Olympisme, une invention moderne, un héritage antique
10 mars 2024 : NELKEN LINE
7 mars 2024  : Femmes de génie – les artistes et leur entourage
6 mars 2024  : Dan Flavin dédicaces en lumière
4 mars 2024  : Holbein et la Renaissance au Nord

Femmes de génie – les artistes et leur entourage

Elisabetta Sirani, la pénitente Marie Madeleine, 1663
Besançon, Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie

Jusqu'au 30.6.2024, au Kunstmuseum Basel | Hauptbau
Commissaires : Bodo Brinkmann, Katrin Dyballa (Bucerius Kunst Forum), Ariane Mensger
Prologue

L’exposition Femmes de génie propose un nouvel éclairage sur l’histoire de l’art de l’Époque moderne en présentant une centaine d’oeuvres d’artistes femmes ayant rencontré du succès entre le XVIe et le XVIIIe siècle ainsi que de leurs proches masculins. Elle réunit des portraits, des peintures d’histoire, des natures mortes, des dessins et des oeuvres graphiques de la Renaissance, du baroque et du classicisme.
Entre 1500 et 1800, il y avait, au Nord comme au Sud de l’Europe, bien plus de femmes peintres, instructrices, éditrices et graveuses qu’on ne l’imaginerait. Certaines d’entre elles furent comblées de succès. Même s’il n’était pas impossible pour une femme de mener une carrière d’artiste, des conditions favorables devaient être réunies car cela allait à l’encontre du rôle de la femme dans la société.
L’exposition Femmes de génie retrace pour la première fois le parcours de plusieurs artistes femmes à travers de pertinentes mises en regard avec des oeuvres de leurs pères, frères, époux et rivaux et les intègrent dans le contexte des siècles prémodernes. Des rapprochements d’oeuvres concis révèlent de manière fascinante les correspondances et les divergences de contenu et de traitement. Le contexte social et familial est également mis en lumière. En outre, l’exposition offre l’occasion de découvrir, aux côtés d’oeuvres de peintres plus connues, celles d’artistes femmes tombées dans l’oubli, mais travaillant souvent à un haut niveau d’exigence.

Filles, épouses et peintres de cour

                                      Catharina van Hemessen (1528 – après 1565
Les corporations et les académies refusèrent longtemps l’accès aux femmes. Ainsi, les artistes étaient très souvent issues de familles d’artistes où elles étaient formées. Catharina van Hemessen (1528 – après 1565), qui réalisa à l’âge de 20 ans le premier autoportrait connu d’une artiste au travail figurant aujourd’hui au sein de la collection du Kunstmuseum Basel, apprit sans doute à peindre dans l’atelier de son père Jan Sanders van Hemessen (vers 1500 – vers 1556). Par ailleurs, nous savons que Marietta Robusti, dite la Tintoretta (vers 1554/55–1614), a, très jeune, assisté son père Jacopo Robusti, dit Tintoretto (1518/19–1594), dans la réalisation d’oeuvres de commande avant de devenir elle-même une peintre à succès.

                   Marietta Robusti, dite la Tintoretta (vers 1554/55–1614)
D’autres femmes eurent moins de chance et travaillèrent dans l’ombre des membres de leur famille. Leur style est souvent difficile à repérer, celui-ci se mêlant aux oeuvres de leurs maîtres selon les habitudes alors en vigueur dans les ateliers.
Michaelina Wautier (1604–1689) fut l’une d’entre elles. D’autres encore se marièrent avec un artiste. Rachel Ruysch (1664–1750) épousa le peintre Juriaen Pool (1666–1625) qui lui permit non seulement de peindre, mais on sait également que les natures mortes de Rachel se vendaient même mieux que les siennes et qu’il la soutenait véritablement dans son travail. Elle fut la première femme à être admise au sein de la guilde des peintres de La Haye

                                                           Rachel Ruysch (1664–1750)
En règle générale toutefois, le mariage entraînait l’abandon du métier exercé par la femme et la subordination à son époux, comme ce fut le cas pour Judith Leyster (1609–1660). Certes, la femme pouvait apporter en maints endroits son soutien à celui-ci dans son atelier, mais ses responsabilités familiales figuraient en réalité bien souvent au premier plan. Dès lors, des artistes comme Maria van Oosterwijk (1630–1693) choisirent de ne pas se marier.
Bien qu’il s’agisse de cas plus rares, il est intéressant de remarquer ces femmes artistes nées loin de la profession qui apprirent pourtant à peindre. Elles appartenaient à la noblesse, à la bourgeoisie comme au milieu de l’artisanat. Sofonisba Anguissola (1532–1625) fut l’une d’entre elles. Formée par le peintre Bernardino Campi (1522–1591), elle fut en engagée comme peintre à la cour d’Espagne grâce à son père qui fit sa promotion de manière ciblée. Leur lien avec la cour permettait aux femmes artistes de connaître la gloire et les honneurs en toute autonomie, plus tard cela leur facilitait l’accès à l’académie. Katharina Treu (1743–1811) fut ainsi la première femme disposant d’un titre de professeure au sein d’une académie allemande grâce au soutien du prince-électeur Charles-Théodore du Palatinat. L’enseignante la plus connue parmi ces artistes femmes est peut-être Angelika Kauffmann (1741–1807) qui fut, entre autres, membre de la Royal Academy de Londres. Toutefois, sans le soutien d’un entourage masculin, ces femmes n’auraient jamais connu le succès.

Au cours de ces siècles, les thèmes du portrait et de la nature morte florale prédominent chez les artistes femmes. Néanmoins, des exceptions pouvaient se produire : la peinture d’histoire, le plus noble des genres, constituait parfois le sujet du tableau. Il n’existe pas de thème « typiquement féminin », les motifs étant surtout l’expression du lieu de la pratique artistique et de l’époque où vivait chaque artiste. Le cercle des commanditaires déterminait également le sujet : tandis que la bourgeoisie s’affermit comme commanditaire aux Pays-Bas et en Allemagne, la noblesse conserva sa suprématie en Italie et en Espagne où s’ajoutaient des commandes ecclésiastiques encore plus importantes. Ces commandes déterminaient également les formats. Ainsi, le tableau de genre (d’un rang inférieur) s’imposa dans certaines régions du Nord à partir du XVIIe siècle face au tableau d’histoire qui perdura dans le Sud. Le portrait et la nature morte florale se retrouvent toutefois de la même façon chez les artistes du Nord comme du Sud.

De l’Italie à l’Allemagne

Les 19 artistes femmes sont regroupées selon leur origine géographique dans les cinq salles d’exposition au rez-de-chaussée du Kunstmuseum Basel | Hauptbau. Une première salle spacieuse est consacrée aux peintres italiennes Sofonisba Anguissola, Lavinia Fontana (1552–1614), Marietta Robusti, dite la Tintoretta, et Elisabetta Sirani (1638–1665).

Fedele Gallicia

Anne Vallayer-Coster

Une seconde salle, plus petite, expose des natures mortes romanes de Fede Galizia (vers 1574/78–1630), Louise Moillon (vers 1610–1696) et Anne Vallayer-Coster (1744–1818), avant une troisième qui présente les peintres flamandes Catharina van Hemessen, Michaelina Wautier et Judith Leyster. La quatrième salle se concentre sur les natures mortes du Nord avec Rachel Ruysch, Maria van Oosterwijk, Maria Sibylla Merian (1647–1717) et Alida Withoos (1662–1730), tandis que la cinquième salle se referme sur Katharina Treu et Dorothea Therbusch (1721–1782) originaires d’Allemagne, ainsi qu’Anna Waser (1678–1714), Anna Barbara Abesch (1706–1773) et Angelika Kauffmann natives de Suisse.
L’exposition réserve, en outre, une place aux femmes graveuses. Au sein des ateliers de gravure sur cuivre où se pratiquait aussi la gravure à l’eau-forte, les femmes travaillaient également dans le cercle familial avant tout. Comme il était habituel de munir les gravures d’informations détaillées sur le fabricant, le nom de ces femmes nous sont parvenus. Au sein des cabinets d’art graphique situés au premier étage du bâtiment principal du musée, des études de cas présentent trois des représentantes majeures de ce type d’art : Diana Mantovana (vers 1547–1612) issue de la famille éponyme de graveurs de Mantoue et de Rome, Magdalena de Passe (1600–1638) qui joua un rôle des plus actifs dans l’atelier de son père Crispijn de Passe à Cologne puis à Utrecht, ainsi que Maria Katharina Prestel (1747–1794) qui se maria avec son maître, Johann Gottlieb Prestel, avec lequel elle se lança, avec succès, dans le commerce alors florissant de la gravure de reproduction.

Des prêts internationaux

L’exposition est le fruit d’une coopération entre le Bucerius Kunst Forum d’Hambourg et le Kunstmuseum Basel, quoique l’étape bâloise plus circonscrite ne présente qu’une sélection des oeuvres exposées à Hambourg et publiées dans le catalogue accompagnant l’exposition. Elle rassemble des prêts d’oeuvres de collections publiques et privées internationales, dont la Galerie degli Uffizi à Florence, le Kunsthistorisches Museum à Vienne, le Rijksmuseum Amsterdam, les Staatliche Museen de Berlin, le Städel Museum de Francfort, la Staatsgalerie Stuttgart et la Gemäldegalerie Alte Meister à Dresde.
La publication richement illustrée contenant des contributions de Bodo Brinkmann, Katrin Dyballa, Sabine Engel, Ariane Mensger, Rahel Müller, Sandra Pisot, Sarah Salomon, Andreas Tacke, Iris Wenderholm et Seraina Werthemann a paru aux éditions Hirmer Verlag.

Informations pratiques

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CH-4010 Basel
Tel. +41 61 206 62 80

Depuis la gare SBB tram n° 2 arrêt Kunstmuseum

Dan Flavin dédicaces en lumière

Jusqu'au 18.8.2024, au Kunstmuseum Basel | Neubau
Commissaires : Josef Helfenstein, Olga Osadtschy, Elena Degen
L’art minimal


La grande exposition temporaire Dan Flavin. Dédicaces en lumière auKunstmuseum Basel | Neubau présente unpionnier de l’art minimal :, artiste états-unien devenu célèbre au début des années 1960 pour son travail avec des tubes fluorescents fabriqués de manière industrielle. 58 de ses travaux, certains visibles pour la première fois en Suisse, mettent en lumière son oeuvre à nulle autre pareille à travers un parcours thématique et chronologique. L’exposition – la première d’envergure consacrée à Dan Flavin en Suisse depuis douze ans – met l’accent sur des oeuvres que l’artiste a dédiées à des personnes ou à des événements.

Images gazeuses

En élaborant une nouvelle forme d’art, Dan Flavin écrit un nouveau chapitre de l’histoire de l’art. Au moyen d’oeuvres conçues à partir de lumière, il libère la couleur du champ de la peinture et la transpose dans l’espace tridimensionnel. En utilisant des tubes lumineux du commerce, il s’oppose aux représentations habituelles du statut d’auteur.e et des processus de production dans l’art : sa décision de faire de l’art à partir d’un objet usuel du quotidien retint l’attention de ses contemporains et demeure, encore aujourd’hui, radicale. Après les premières expositions de ses oeuvres lumineuses à New York, Dan Flavin suscite l’enthousiasme des artistes et des critiques d’art pour son purisme,
ses « images gazeuses » (un terme que l’artiste se plaisait à utiliser) et l’immédiateté de leur brillance.

Les tubes fluorescents de Dan Flavin évoquent des usines, des établissements de restauration rapide ou encore des parkings. L’artiste utilise délibérément cet effet de même qu’une palette réduite imposée par le mode de fabrication des lampes fluorescentes : bleu, vert, rouge, rose, jaune, ultraviolet et quatre tons différents de blanc. Au cours de sa carrière, il transforme des lampes et de simples arrangements géométriques en de complexes travaux architectoniques et des séries élaborées composées de plusieurs parties. Flavin s’oppose vigoureusement au fait que ses oeuvres soient considérées comme des sculptures ou des peintures et les qualifie plutôt de « situations ». Dans ses écrits et autres déclarations, il souligne en outre l’objectivité de son oeuvre. Dans le catalogue consacré à l’exposition de l’un de ses premiers grands travaux institutionnel au Stedelijk Van Abbemuseum en 1966 il écrit :

« Electric light is just another instrument. I have no desire to contrive fantasies mediumistically or sociologically over it or beyond it. (…) I do whatever I can whenever I can with whatever I have wherever I am. »

L’oeuvre de Dan Flavin s’inscrit dans la catégorie de l’art minimal du fait de sa volonté de se limiter strictement au travail avec un objet de facture industrielle ainsi que de la sérialité de ses oeuvres. Carl André, Donald Judd, Sol LeWitt et Robert Morris sont considérés à ses côtés comme les principales figures de ce courant artistique – chacun d’entre eux réfutant toutefois plus ou moins clairement cette appartenance.

Les dédicaces
Dan Flavin préconise un art n’ayant pas de portée psychique et spirituelle profonde, mais qu’il s’agirait d’appréhender de manière spontanée. L’artiste lui-même nie toute teneur symbolique et fait fi de l’effet parfois subtil de son oeuvre. De nombreux critiques d’art ont tout de même attiré l’attention sur sa dimension christique et métaphysique, de même que sur une allusion à des espaces de recueillement et à des lumières votives. Ce à quoi l’artiste répond avec ironie :
« It is what it is and it ain’t nothin’ else».
Cependant, il ne fait aucun doute que Dan Flavin a pratiqué la dédicace tout au long de sa vie et qu’il a associé ses oeuvres à des personnes ou à des événements, souvent de manière sentimentale et emphatique. Les installations de lumière fluorescente réalisées à partir de 1963 sont fréquemment dédiées à des amis artistes tels que Jasper Johns, Sol LeWitt ou Donald Judd. Des artistes d’art moderne à l’instar d’Henri Matisse, Vladimir Tatlin et Otto Freundlich apparaissent également dans des titres d’oeuvres. Ces dédications contrebalancent l’anonymité du matériau. Au travers de ces titres augmentés, l’artiste ancre ces travaux non narratifs et impersonnels dans un contexte esthétique, politique et social.
Le rôle fondamental du titre se précise également lorsque Dan Flavin se réfère à des événements politiques. Ainsi, des travaux évoquant les atrocités de la guerre se lisent à la lumière de sa position contre la guerre au Vietnam, à l’instar de monument 4 for those who have been killed in ambush (to P.K. who reminded me about death) qu’il présente en 1966 dans l’exposition Primary Structures. Younger American and British Sculptors au Jewish Museum de New York, l’une des premières expositions institutionnelles consacrée à l’art minimal, courant artistique encore nouveau à l’époque.

Les oeuvres de Dan Flavin dédiées

Les oeuvres de Dan Flavin dédiées à des individus l’ayant accompagné dans son travail ne sont pas moins remarquables. L’exposition convoque par exemple untitled (to you, Heiner, with admiration and affection), oeuvre dédiée à Heiner Friedrich, légendaire marchand d’art allemand. Après avoir immigré aux États-Unis, Friedrich fonde en 1974 l’influente Dia Art Foundation qui s’engage pour que des oeuvres d’un groupe d’artistes des années 1960 et 1970 soient installées durablement et accessibles au public.

L’oeuvre de Flavin provenant de la Pinakothek der Moderne de Munich est de type « barrière », c’est-à-dire conçue pour limiter l’accès du public à une partie de la salle d’exposition.
Ces dédicaces polymorphes confèrent une dimension émotionnelle à l’oeuvre de Flavin et servent de cadre de référence artistique, littéraire et personnel. L’exposition au Kunstmuseum Basel s’attache en particulier à révéler cette dimension de son oeuvre.
En outre, des dessins de Dan Flavin sont présentés aux côtés d’installations, pour certaines de grandes dimensions. Ils contiennent des portraits encore peu connus, des représentations de la nature, ainsi que des croquis d’oeuvres et des diagrammes. Outil essentiel pour Flavin, ses petits carnets constituent une sorte d’archive de son oeuvre s’étendant sur plus de trente ans. L’exposition se penche également sur le contexte socio-historique qui vit éclore ses premiers travaux avec la lumière si déterminants pour la suite de sa carrière.

Une histoire bâloise

Grâce à l’engagement de Carlo Huber, directeur de la Kunsthalle Basel, et de Franz Meyer, directeur du Kunstmuseum Basel, une double exposition de l’artiste a été organisée au sein des deux institutions muséales en 1975. Enthousiasmé par l’ « essentialité » avec laquelle Dan Flavin manie la lumière, Carlo Huber présente Fünf Installationen in fluoreszierendem Licht et reconnaît qu’il s’agit d’
« une oeuvre très personnelle et d’une grande autorité ».

De son côté, Franz Meyer sélectionne environ 277 travaux sur papier avec Dan Flavin : dessins, eaux-fortes et plans techniques ainsi que plusieurs oeuvres d’Urs Graf, artiste suisse de la Renaissance, pour lequel Flavin se prend d’affection durant son séjour à Bâle.

Depuis 1975, la cour intérieure du Kunstmuseum Basel | Hauptbau abrite untitled (in memory of Urs Graf), une oeuvre que Dan Flavin a spécifiquement conçue pour ce lieu. Impossible de s’imaginer aujourd’hui la cour sans ce jeu de lumières rose, jaune, verte et bleue dégageant une atmosphère vibrante. Pourtant, jusqu’à la fin des années 1970, des dissensions subsistent au sein de la commission artistique du musée pour déterminer si l’oeuvre doit rester sur place. Il faudra attendre sa donation par la Dia Art Foundation pour confirmer son maintien. Toutefois, on se refusera pendant longtemps à l’allumer. Cette anecdote illustre que la survenue d’un changement radical des habitudes de perception et des opinions nécessite du temps. L’exposition organisée actuellement au Kunstmuseum Basel présente également des documents d’archive des musées mettant cela en évidence.

Informations Pratiques

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Holbein et la Renaissance au Nord

photo Pierre Henninger

 
Conservateur du Musée Städel : Prof. Dr. Jochen Sander (Musée Städel, directeur adjoint et chef de la collection de peintures hollandaises, flamandes et allemandes avant 1800)
Durée de l'exposition : du 2 novembre 2023 au 18 février 2024

Elle est considérée comme l’un des plus grands chefs-d’œuvre de la Renaissance allemande : la Madone du maire Jacob Meyer zum Hasen (1526-1528) de Hans Holbein le Jeune.

Le célèbre tableau était présenté dans la grande exposition
« Holbein et la Renaissance au Nord » au Musée Städel. L’œuvre était à nouveau visible à Francfort après plus de 10 ans.
Le tableau était en possession des grands-ducs de Hesse et du Rhin depuis la première moitié du XIXe siècle et a été exposé au Schlossmuseum de Darmstadt jusqu’en 2003, avant d’être exposé au Städel Museum à partir de 2004. En 2009, les propriétaires décident de vendre le tableau. Malgré les efforts conjoints des propriétaires et du musée Städel, le musée Städel n’a pas pu acquérir la toile, ni la rendre accessible au public. Le tableau, qui figure sur la liste des biens culturels de valeur nationale et est donc protégé contre l’exportation.Il a ensuite été acquis par l’entrepreneur, collectionneur et mécène Reinhold Würth, qui le rend accessible au public dans la Johanniterkirche de Schwäbisch Hall depuis 2012. Prêt important de la collection Würth, la Madone de Holbein était présentée dans l’ exposition aux côtés d’environ 130 peintures, dessins et gravures exceptionnels d’autres artistes pionniers de la Renaissance provenant des plus importants musées d’Europe.

                                              Holbein le Jeune

Le directeur du Städel, Philipp Demandt, déclare :

« La Madone de Holbein est une œuvre clé de notre grande exposition de peinture de la Renaissance. En tant que directeur du Städel, je suis
très heureux de cet important prêt de la Collection Würth. C'est grâce à l'entrepreneur Hohenloh, collectionneur d'art et mécène, que ce chef-d'œuvre peut encore être vu - c'est lui seul qui a assumé l'obligation de sécuriser cette œuvre et de la conserver pour le public. Le Musée Städel, fondé il y a plus de 200 ans par des donateurs privés, considère également ce prêt généreux comme une reconnaissance de son travail. Car avec Reinhold Würth, qui met gratuitement à la disposition du public son importante collection d'art dans cinq musées et dix dépendances d'art, nous partageons l'intention de rendre l'art accessible aux gens et de le regarder encore et encore."  


une La Madone de Solothurne avec St Martin et St Ursus

Le collectionneur et entrepreneur Reinhold Würth à propos de son
engagement :
« L’art relie les gens et les incite à penser et à s’immerger dans d’autres mondes. Nos musées sont fondamentalement les lieux les plus démocratiques, où tout le monde est égal . Depuis 2012, la Madone de Hans Holbein le Jeune enchante les visiteurs d’ici et d’ailleurs au Schwäbisch Hall. C’est un grand plaisir pour moi que le tableau soit présenté cet automne à la grande exposition sur la peinture de la Renaissance du Nord à Francfort. Je suis sûr que le Städel Museum saura une fois de plus créer une exposition aussi innovante que belle. Un point culminant de l’exposition est la rencontre de la Madone de Holbein de la collection Würth avec la Madone de Soleure (1522, Musée d’art de Soleure), également peinte par Holbein le Jeune. L’exposition Städel « Holbein et la Renaissance dans le Nord » (2 novembre 2023 – 18 février 2024) donne un aperçu de l’évolution de l’art entre le gothique tardif et le début des temps modernes avec une vue sur l’importante ville impériale et métropole commerciale d’Augsbourg « .

Les pionniers

Ce sont surtout les peintres Hans Holbein l’Ancien et Hans Burgkmair l’Ancien qui ont testé de nouvelles possibilités picturales à Augsbourg. Ce n’est pas pour rien qu’ils sont considérés, aux côtés d’Albrecht Dürer, comme les pionniers de la Renaissance allemande, que Holbein le Jeune a finalement fait connaître dans toute l’Europe.

                                             Albrecht Dürer
L’exposition – Holbein et la Renaissance au Nord– Le Musée Städel a présenté un aperçu complet, des débuts de la peinture de la Renaissance au nord des Alpes. L’accent est mis sur la métropole impériale et commerciale d’Augsbourg, qui a connu une prospérité culturelle et économique au début du XVIe siècle. Cela est dû à divers facteurs : le sens artistique de la scène internationale.

Les maisons de commerce comme le Fugger ou le Welser, les nombreux séjours de l’empereur Maximilien Ier et le Reichstag qui s’y réunissait souvent. Augsbourg se caractérise par un climat particulièrement ouvert d’esprit dans lequel les positions de l’art de la Renaissance influencées par la culture humaniste de l’Italie sont mises à l’épreuve. Outre Albrecht Dürer, les pionniers comprenaient également des collègues artistes et concurrents

Hans Holbein l’Ancien (environ 1460/70–1524)
et Hans Burgkmair l’Ancien (1473-1531).


Ils ont emprunté des voies nouvelles et très différentes dans leur art : alors que Holbein s’est d’abord intéressé aux innovations de la peinture hollandaise depuis Jan van Eyck,

                                                               Jan van Eyck,
Burgkmair s’est orienté vers l’art le plus récent en Italie. Les deux artistes représentent différentes possibilités stylistiques de la peinture de la Renaissance, qui a également inspiré d’autres artistes d’Augsbourg à des degrés divers à cette époque. L’influence de cet art sur la génération suivante d’artistes peut être vue dans les œuvres de Hans Holbein l’Ancien. J., qui développa les positions apparues à Augsbourg et diffusa son travail dans toute l’Europe.
Pour la première fois, un nombre important de peintures, dessins et gravures les plus importants de Holbein et Burgkmair sont rassemblés pour l’exposition, y compris le monumental «Autel dominicain» (1501) de Holbein de la collection du musée Städel, «Sainte Catherine» (environ 1509/10, Fondation Schloss), Friedenstein, Gotha) ou la « Madone sur l’Altan » (vers 1519/20, Gemäldegalerie, Berlin) ainsi que le « Christ sur le mont des Oliviers » de Burgkmair (1505, Hamburger                        Donatello
Kunsthalle), le «Mise au Tombeau» (vers 1520, Musée Thyssen-Bornemisza, Madrid) ou les portraits du couple Schellenberger (1505/07, Musée Wallraf-Richartz & Fondation Corboud, Cologne). Ces œuvres sont complétées par des œuvres d’autres artistes d’Augsbourg datant d’environ 1480 à 1530 ainsi que par des œuvres sélectionnées d’artistes allemands, italiens et hollandais. Il y avait entre autres : également Albrecht Dürer, Donatello et Hugo van der Goes, qui ont influencé l’œuvre de Holbein l’Ancien, et Burgkmair a eu un impact durable.

Hugo van der Goes

Informations pratiques

staedelmuseum.de
Service aux visiteurs et visites guidées : +49(0)69-605098-200, info@staedelmuseum.de
Lieu : Musée Städel, Schaumainkai 63, 60596 Francfort-sur-le-Main

Sommaire du mois de février 2024

28 février 2024 : Guernica / Ukraine de Jean Pierre Raynaud  Slava Ukraini
24 février 2024 : Art Karlsruhe 2024
17 février 2024 :  Otto Piene Chemins vers le paradis
14 février 2024 :  Herbreteau Véronique, guide
11 février 2024  :  LACAN, L’EXPOSITION
3  février 2024  :  Strasbourg 1560-1600. Le renouveau des arts

Art Karlsruhe 2024

Pour son édition 2024, art KARLSRUHE, l’une des plus importantes foires
internationales d’art d’Europe, revient à ses dates de programmation habituelles. La foire offre un vaste panorama des 120 dernières années, donc à la fois modernes et contemporaines, a lieu en ce moment,  du 22 au 25 février 2024.
La nouvelle direction est formée par un duo composé d’Olga Blaß, historienne de l’art, et Kristian Jarmuschek, galeriste et président de la Fédération des galeristes et marchands d’art allemands. Le Comité consultatif d’art KARLSRUHE, présidé par M. Jarmuschek, a désigné les 170 galeries originaires de quinze pays différents qui exposent dans les quatre halls baignés de lumière du parc des expositions de Karlsruhe. La nouvelle équipe a choisi de renforcer la présence des artistes du XXe siècle, tout en accordant une place prépondérante à la sculpture, souvent de très grand format, au coeur de la manifestation.

Les nouveautés d’art KARLSRUHE

Pour mettre en avant les galeries nouvelles venues, un statut de « Newcomer » a été instauré pour les galeries fondées en 2020 ou plus tard et celles qui avaient participé au salon moins de trois fois. Parmi les dix « Newcomers », citons en particulier les galeries PAW (Karlsruhe) et Tempesta (Milan), qui exposent de l’art contemporain, et LE Gallery (Keerbergen/Belgique), qui présente des oeuvres d’art moderne classique.


Par ailleurs, un statut de « Friends » est proposé. Une galerie peut inviter une autre galerie amie en co-exposant.
Trente-sept exposants regroupés dans le « Paper Square », quant à eux, présentent exclusivement des oeuvres sur papier. Dans le nouvel espace dédié, les amateurs peuvent trouver des propositions pour toutes les bourses. Cette nouveauté s’inscrit dans la tradition de l’exposition spéciale d’estampes organisée au salon depuis de nombreuses années.


Outre les espaces « Sculpture » organisés de longue date dans le cadre d’
art KARLSRUHE et présentant de grandes oeuvres en trois dimensions, cette
édition du salon propose également vingt-quatre « spots Sculpture »
autour de l’atrium vitré, présentant une seule oeuvre, avec notamment des créations de Walter Moroder (galerie Baumgarten), Ingrid Hartlieb (Imke Valentien), Thomas Röthel (Geissler Bentler), Olga Golos (Heckenhauer) et Markus Lüpertz (ArtAffair).

Forte présence de l’art du XXe siècle

Les amateurs d’art visitant le salon peuvent apprécier les nombreuses oeuvres d’art moderne classique (Picasso, Braque, Chagall, Kirchner, Nolde…) et de l’après-guerre (Hartung, Tapiès…) présentées par des galeries célèbres
telles que Raphael (Francfort), Hafenrichter (Nuremberg), Schlichtenmaier (Stuttgart), Rudolf (Kampen/Sylt), Dr. Michael Nöth (Ansbach), Samuelis Baumgarte (Bielefeld), Thole Rotermund (Hambourg), Geissler Bentler (Bonn), Ludorff et Schwarzer (Düsseldorf), Luzán et Malte Uekermann (Berlin), MDA (Höganäs/Suède). Notons également le retour au salon des galeries Geiger (Constance) et Henze & Ketterer (Bâle/Riehen).

OEuvres contemporaines présentées par de grandes galeries

Quant à l’art contemporain, il est exposé par des galeries prestigieuses, habituées du salon ou nouvelles venues, notamment Commeter (Hambourg), Scheffel (Bad Homburg), Meyer Riegger (Karlsruhe), Renate Bender (Munich), Dr. Dorothea van der Koelen (Mayence/Venise), Benden & Ackermann (Cologne), Cosar et Petra Rinck (Düsseldorf), Friese et Hilleckes Gallery (Berlin).


Britta Wirtz, directrice de la société Karlsruher Messe-und Kongress GmbH, déclare à ce sujet :
«C’est un vrai plaisir de voir le nombre de grandes galeries ayant postulé pour un stand au salon, qu’il s’agisse d’habitués ou de nouveaux candidats. Ce qui souligne que les nouveautés apportées à la prochaine édition du salon, en particulier la restructuration des halls d’exposition, sont bien acceptées par les futurs exposants. De plus, nombre de galeries ont opté pour le statut d’exposant “Newcomer” ou “Friend” nouvellement proposé ».

Beaucoup de galeries originaires de Francfort

Les galeries basées à Francfort, ville proche de Karlsruhe, sont particulièrement bien représentées. Parmi celles-ci, Schierke Seinnecke a choisi art KARLSRUHE pour sa première participation à un salon artistique. Citons encore les galeries Schlieder (nouvel exposant) et Hübner & Hübner (de retour au salon), ainsi que les galeries Greulich, Maurer, Heike Strelow et Raphael und Monica Ruppert (qui exposaient déjà en 2023).


Vingt-huit exposants – notamment le fondateur d’art KARLSRUHE, Ewald Karl Schrade (Karlsruhe/Mochental), Burster (Karlsruhe/Berlin), Thomas Fuchs et Michael Sturm (Stuttgart) – sont par ailleurs originaires du Bade-Wurtemberg, tandis que dix-neuf autres – parmi lesquelles Tammen, Schmalfuss et Mianki. Gallery – sont basées à Berlin.

OEuvres des 120 dernières années

L’édition 2024 d’art KARLSRUHE offre un panorama de la production des cent-vingt dernières années, couvrant ainsi la période allant de l’art moderne classique à l’art contemporain. Kristian Jarmuschek déclare à ce propos avec satisfaction :
« En participant pour la première fois, avec le Conseil, à la sélection des exposants, j’ai pu constater à quel point les galeries proposaient des oeuvres remarquables et de jeunes artistes très prometteurs ».
De fait, la liste des artistes représentés se lit comme le
« Who’s who » de l’art des XXe et XXIe siècles, puisqu’elle mentionne Marc Chagall, Lyonel Feininger, Ernst Ludwig Kirchner et Pablo Picasso, des représentants du popart, du groupe Zéro et des Informels (notamment Max Ackermann, Rolf Cavael et Bernard Schultze), sans oublier les
« maîtres anciens » de l’art contemporain (Damien Hirst, Sigmar Polke, Neo Rauch et Gerhard Richter) ni des peintres et sculpteurs célèbres tels que Alexander Calder, Jean-Michel Basquiat et Mimmo Paladino. Cette
liste inclut même de tout jeunes artistes, parmi lesquels Anne Carnein, Ambra Durante et Matthias Garff.
Olga Blaß se réjouit de la grande diversité de styles et de prix des oeuvres exposées :
« Notre intention est de nous adresser aussi bien aux collectionneurs confirmés qu’à un public jeune, auquel nous entendons présenter des oeuvres à un prix abordable, notamment celles sur papier exposées au “Paper Square” organisé dans le Hall 3 ».

Nouvelle disposition de l’espace d’exposition d’art KARLSRUHE

Hall 1. – « Art moderne classique et art contemporain ». L’espace sera consacré à l’art d’avant 1945 mis en résonance avec l’art contemporain. On pourra y apprécier plus particulièrement la qualité muséale des oeuvres présentées par les exposants.
Hall 2. – « Art après 1945 et art contemporain ». Cette section présente des oeuvres modernes d’après-guerre de grande qualité en dialogue avec les réalisations les plus contemporaines.
Hall 3. – « Artication ». Ce mot-valise combine les concepts d’art et d’éducation. On trouvera notamment dans cette section les institutions, mais aussi le nouvel espace « Paper Square » dédiés aux travaux sur papier, l’exposition spéciale de collections privées, l’ « Academy Square » qui présente les travaux des diplômés actuels des écoles d’art du Bade-Wurtemberg ainsi qu’une multitude d’institutions culturelles comme le Zentrum für Kunst und Medien (ZKM), les académies d’art et les associations artistiques.


Hall 4. – Ce dernier hall, nommé « dm-arena », est placé sous le signe de la découverte.
« Discover » est ainsi consacré à l’art actuel et présente les galeries de la catégorie
« Newcomer« . re:discover – la redécouverte d’artistes injustement oubliés
Le nouveau dispositif « re:discover » permet de rendre une nouvelle fois visibles des artistes qui ont été, de manière totalement injustifiée, négligés par le marché de l’art.
Au total, 20 artistes sont à (re)découvrir dans « re:discover ». Dans le cadre de
l’ARTIMA, des conférences sont consacrées à ce thème les 23 et 24 février.

Sculpture Square

Afin d’aider les jeunes artistes à faire leur entrée sur le marché de l’art, l’Academy Square propose une présentation de diplômés prometteurs des écoles d’art du BadeWurtemberg. En collaboration avec la LBBW et MONOPOL, de jeunes talents sont ainsi rendus visibles et peuvent être découverts par les exposants et les collectionneurs.

Un regard sur les collections privées

Depuis la première édition du salon, une exposition spéciale est consacrée à une
collection privée. Ce qui a permis de découvrir une vingtaine de collections particulières, ainsi que les personnalités de ceux qui les avaient patiemment constituées. Cette tradition chère à art KARLSRUHE est maintenue, mais désormais, chaque édition permettra à de jeunes curateurs d’élaborer des expositions thématiques à partir de différentes collections privées. C’est Sarah Haberkorn qui ouvre le bal. Elle est la conservatrice de la collection de la LBBW – Landesbank Baden-Württemberg.