À l’occasion du Prix culturel Manor 2021, le Kunstmuseum Basel | Gegenwart présente l’exposition individuelle Post-Truth de Dorian Sari (*1989 à Izmir en Turquie, vit et travaille à Bâle).
Post-Truth présente de nouveaux travaux vidéo et sculptures de Dorian Sari dans deux salles du Kunstmuseum Basel | Gegenwart et dans la rivière traversant le musée. Le titre de l’exposition reprend un adjectif élu mot de l’année 2016 par le Oxford Dictionary. Post-Truth a été défini comme un adjectif faisant
« référence à des circonstances dans lesquelles les faits ont moins d’influence sur l’opinion publique que les émotions et les convictions personnelles».
Ce terme est souvent utilisé dans le contexte politique et social afin de décrire par exemple les processus décisionnels publics autour du Brexit ou de l’élection de Donald Trump.
Post-vérité
Pour Dorian Sari, la qualification Post-Truth recouvre une multitude de thématiques faisant l’objet de vifs débats à l’heure actuelle. L’artiste remet en question l’évolution selon laquelle les faits et les analyses reposant sur des bases scientifiques ne sont plus considérés comme ayant de la valeur. Ils font place à un sentiment d’insécurité collective et individuelle qui existe aujourd’hui malgré – ou précisément à cause de – la disponibilité omniprésente d’informations et leur volume. La norme de la vérité en tant qu’objectif éthique fait face à une crise. Il ne s’agit pas de rechercher la vérité pour tirer des conclusions, mais davantage de réaffirmer des convictions et des intérêts existants qui s’inscrivent dans des contextes politiques et économiques hétérogènes.
L’exposition
Dans son exposition, Dorian Sari explore des aspects empiriques et artistiques de la Post-Truth. Il décrit une situation qui suscite des émotions d’insécurité et de dissociation radicale, qui met en doute nos systèmes de confiance personnels. Il explique comment cet état contribue à la négociation de changements sociaux ou au renforcement de la polarisation. À travers une installation vidéo et plusieurs travaux sculpturaux, Sari attire l’attention sur ces questions urgentes de notre époque. Dans le cadre de l’exposition, paraît en outre une publication artistique comportant des textes consacrés à ces thématiques rédigés par l’artiste.
Dorian Sari a étudié à Genève, Naples et Paris avant d’obtenir son Master à l’Institut Kunst à la Hochschule für Gestaltung und Kunst de la Fachhochschule Nordwestschweiz FHNW à Bâle en 2019. Le Prix culturel Manor encourage depuis 1982 de jeunes artistes suisses oeuvrant dans le domaine des arts visuels en Suisse. C’est l’une des principales initiatives de soutien à des créations d’art contemporain en Suisse. L’exposition bénéficie du soutien de : Manor SAHA Association
Digital Programme
#thisistalking Dans le projet participatif #thisistalking, Dorian Sari invite le monde à placer ses messages sur la frise LED du Kunstmuseum Basel | Neubau. Chaque semaine de la mi-février à la mi-mars, il sélectionnera 3 à 5 phrases parmi les soumissions de la communauté. Ceux-ci seront affichés sur la frise LED du jeudi au dimanche. Le week-end, un gagnant sera choisi parmi ces phrases par les followers sur les réseaux sociaux. Ce gagnant recevra une petite sculpture en cadeau de Dorian Sari.
Si vous souhaitez également participer, veuillez envoyer votre message à pressoffice@kunstmuseumbasel.ch. Archive of Emotions Série en 10 parties de conversations vidéo entre Dorian Sari et ses invités. Les conversations d’une heure sont enregistrées et publiées sur le site Web du Kunstmuseum Basel à partir de mars.
Invités: Övül Durmusoglu, Latifa Echakhch, Ines Goldbach, Sophie Jung, PRICE, Hannah Weinberger, Maja Wismer et autres.
Avec le soutien de la Fondation Christoph Merian. Plus d’infos: www.kunstmuseumbasel.ch/de/programm/themen/archiveofemotion
Archive des émotions de Dorian Sari
En période de colère, de violence et de post-vérité, l’Archive des émotions de Dorian Sari est un antidote à la passivité sociale généralisée et au désespoir.
Avec ce format intime, il encourage la pensée critique afin de donner un langage à des vérités non dites.
«Dans ce projet artistique, j’invite des artistes, des commissaires et des créateurs devant la caméra à discuter des problèmes avec lesquels l’humanité et la nature sont actuellement aux prises. Un livre d’artiste intitulé «Textes sur: Post-vérité, violence, colère» sera publié dans le cadre de l’exposition «Post-vérité». J‘y partage mes pensées, mes observations et mes expériences personnelles sur divers sujets, de la violence domestique à la propagande de haine politique, de la manipulation par les médias de masse à l’islamophobie. Je crois que l’antidote à la post-vérité est de dire la vérité, qui consiste à raconter des histoires et à montrer la vulnérabilité humaine, à exposer des histoires personnelles et à réfléchir à la façon dont chacun de nous traite la post-vérité, la violence et la colère. L’une des principales raisons Engager des artistes et des conservateurs dans des conversations devant la caméra est aussi une manière de se solidariser dans cette période difficile. L’art et ses institutions restent exclus du public en raison des règles qui y sont imposées. Surtout, je pense qu’il ne faut pas cesser de partager l’art, la créativité artistique et, surtout, la pensée critique. «
Les conversations d’une heure sont enregistrées et publiées chaque semaine à partir de mars sur le site Web du Kunstmuseum Basel. Les discussions se déroulent en anglais.
Publication
La publication de l’exposition est disponible gratuitement pour les visiteurs de l’exposition depuis le 1er mars. Si le musée est fermé, le livre peut être récupéré dans une armoire devant le Kunstmuseum Basel | Gegenwart ou le PDF du livre sera disponible en téléchargement sur le site. Le livre est également disponible dans la boutique en ligne pour une somme modique.
Accès
A pied
suivre ces panneaux › St. Alban-Vorstadt › Mühlenberg › St. Alban-Rheinweg Nr. 60 (environ 10 min.)
EN TRANSPORTS PUBLICS
A PARTIR DE LA GARE CFF (BAHNHOF SBB)
Tram n°2 en direction de «Eglisee/Badischer Bahnhof», descendre à l’arrêt «Bankverein» (environ 4 min.) › A pied, suivre ces panneaux : › St. Alban-Vorstadt › Mühlenberg › St. Alban-Rheinweg n°60 (environ 10 min.)
A PARTIR DE LA GARE BADOISE (BADISCHER BAHNHOF)
Tram n°2 en direction de «Binningen» descendre à l’arrêt «Bankverein» (environ 6 min.) › A pied, suivre ces panneaux : › St. Alban-Vorstadt › Mühlenberg › St. Alban-Rheinweg n°60 (environ 10 min.)
Horaires
LU FERMÉ MA–DI 11H00–18H00
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Jusqu’au 20.06.2021, au Kunstmuseum Basel | Neubau Commissaire : Eva Reifert, Anne Umland, Natalia Sidlina, Walburga Krupp
Alors que la Fondation Beyeler expose de manière grandiose Rodin/Arp, le Kunstmuseum Basel consacre une large rétrospective à l’artiste suisse Sophie Taeuber-Arp (1889-1943) avec plus de 250 oeuvres. De nombreux Suisses connaissent son visage en raison de sa présence sur le billet de 50 francsdurant plusieurs décennies. Une exposition joyeuse, colorée, dégageant la joie de vivre. Conçue en coopération avec le Museum of Modern Art de New York et la Tate Modern de Londres, l’exposition Sophie Taeuber-Arp. Abstraction vivante s’attache à révéler enfin à un public international l’oeuvre interdisciplinaire et extrêmement protéiforme de cette pionnière de l’abstraction et à la situer parmi les grandes figures de l’avant-garde du modernisme classique.
L’oeuvre
Lors de sa mort accidentelle tragique en 1943, l’oeuvre de Taeuber-Arp comprend une extraordinaire variété de techniques et de matériaux : des textiles, des travaux de perles, un théâtre de marionnettes, de la danse, des costumes, des peintures murales, du mobilier, de l’architecture, du design graphique, de la peinture, des sculptures, des reliefs et des dessins. Sa conception de l’art, sans égale dans le modernisme classique, abolissant la frontière entre les genres, dénuée de hiérarchie et en étroite relation avec la vie contribue également à la fascination perceptible jusqu’à aujourd’hui pour ses oeuvres et à leur immuable pertinence.
L’Aubette (salle 5)
L’oeuvre de Sophie Taeuber-Arp repose sur l’association à nulle autre pareille de sa formation en arts appliqués et du goût pour l’expérimentation des cercles de l’avant-garde zurichoise et parisienne qu’elle fréquentait. Plutôt que d’assigner le langage formel de l’abstraction, alors nouveau et révolutionnaire, à un champ intellectuel et théorique, elle y recourt pour façonner la vie quotidienne : coussins, nappes, sacs, meubles et pièces entières, à l’instar de l’Aubette, café strasbourgeois considéré comme « la chapelle Sixtine de l’art moderne ».
Jusque dans ses tableaux abstraits aux formes géométriques réduites qu’elle réalise dans les années 1930 à Paris, les compositions sont colorées et rythmées, jamais statiques ni sévères. À la fin des années vingt, Taeuber-Arp reçoit la commande de la décoration de l’Aubette – un complexe de loisirs situé sur la place Kléber à Strasbourg comprenant un bar, un restaurant, un dancing, une salle de billard et un salon de thé. Pour concevoir cet ensemble qui s’apparente à une oeuvre d’art totale, l’artiste fait également appel à Theo van Doesburg et à son mari Hans Arp. À l’aide de photographies anciennes de grand format, mais aussi de nombreuses études et de vitraux réalisés par Taeuber-Arp ayant été conservés, la salle cinq située au coeur de l’exposition permet de comprendre à quel point le recours au langage formel abstrait dans la conception de cet espace public fut véritablement radical
L’exposition
Conçue de manière chronologique, l’exposition Abstraction vivante donne un aperçu de l’oeuvre et des inspirations diverses de Taeuber-Arp, tout en mettant en évidence l’apparente aisance avec laquelle l’artiste estompe les frontières traditionnelles entre l’art et la vie et efface les catégories figées de l’histoire de l’art.
La Chronologie
Dans la première salle de l’exposition, bourses en perles, coussins et poudriers en bois donnent un aperçu des objets d’arts appliqués fabriqués et vendus par Taeuber-Arp. Parmi les oeuvres réalisées, nombre d’entre elles n’ont malheureusement pas été conservées. Cependant, des gouaches lumineuses et des dessins au crayon de couleur plongent l’observateur dans son univers de motifs abstraits à partir de 1915. Il est probable qu’un triptyque apparaissant aujourd’hui comme un tableau autonome ait été un paravent dans une vie antérieure. Il s’agit là d’un exemple frappant de la manière dont les frontières entre artisanat et arts libres s’estompent dans l’oeuvre de Taeuber-Arp.
La seconde salle
Présenté dans la seconde salle, l’ensemble original de marionnettes créé par Taeuber-Arp pour l’adaptation de la pièce commedia dell arte Le Roi Cerf constitue l’un des temps forts de l’exposition. Seules trois représentations eurent lieu lors de l’effroyable épidémie de grippe en 1918, et pourtant ces marionnettes stimulent l’imagination des créateurs jusqu’à aujourd’hui (Karl Lagerfeld a ainsi photographié une collection à leurs aux côtés en 2015). Une certaine continuité s’exprime dans le langage formel également : tout comme les motifs de ses travaux artisanaux, les figures sont assemblées à partir de formes extrêmement géométrisées. Dans le cadre d’une coproduction avec Narrative Boutique et avec le soutien du Théâtre de marionnettes de Bâle et du Museum für Gestaltung de Zurich, des séquences de film produites spécialement pour l’exposition redonnent vie à ces marionnettes.
En lien avec le projet de marionnettes, Taeuber-Arp réalise, en outre, une série de têtes abstraites en bois d’une importance artistique considérable dans le contexte dada. Celles-ci figurent dans toute anthologie consacrée à ce mouvement anti-art marqueur d’une époque.
La troisième salle
Sophie Taeuber-Arp a participé à un grand nombre d’expositions consacrées à l’artisanat d’art. Les expositions bâloises et zurichoises du groupe d’artistes Das Neue Leben (La vie nouvelle) qui, comme d’autres associations réformistes, visait à effacer les frontières entre les arts appliqués et les arts libres, attribuent, pour la première fois, ses housses de coussin et travaux de perles au champ de l’art.
La troisième salle est consacrée à l’activité d’enseignante de Taeuber-Arp à l’École des Arts appliqués de Zurich et à ses merveilleuses oeuvres textiles élaborées selon différentes techniques. Qu’ils soient noués, tissés ou brodés, les tapis, nappes et coussins présentent des motifs de formes géométrisées colorées ainsi que des animaux et des figures abstraites. Les petits fragments de papier peints conservés à leurs côtés donnent un aperçu fascinant du processus de création artistique de Taeuber-Arp : en les déplaçant et en les assemblant par module, elle utilisait un procédé expérimental pour produire de nouvelles combinaisons.
La quatrième salle
Dans la seconde moitié des années vingt, Sophie Taeuber-Arp et son mari acquièrent la nationalité française. Elle séjourne à Strasbourg où elle reçoit un nombre important de commandes pour l’aménagement d’intérieurs. Dans la quatrième salle de l’exposition, des gouaches présentant des lignes légèrement ondoyantes et des dégradés chromatiques témoignent du changement de vocabulaire de l’artiste dans ce contexte, mais aussi de sa grande sensibilité pour les couleurs et les formes. Le motif de la figure aux bras angulaires se fait récurrent. On le retrouve dans l’aménagement de l’hôtel Hannong, les peintures murales de la maison du couple Heimendinger et les vitraux de l’appartement de l’architecte André Horn. Des photographies de petit format prises par Taeuber-Arp lors de voyages permettent d’entrevoir à quel point ses sources d’inspiration étaient étroitement liées à la vie quotidienne : elle fixe autant les éléments d’architecture arqués dans les villes italiennes que la mer de corbeilles de plage sur l’île de Rügen.
La sixième salle
Dans son oeuvre, l’articulation entre l’art et la vie se traduit aussi dans la sixième salle par la réorganisation d’intérieurs, en passant par des études de mobilier jusqu’à l’édification de sa maison atelier aux portes de Paris. Au début des années trente, Taeuber-Arp quitte son poste d’enseignante à Zurich, qui lui a permis de subvenir à ses besoins et à ceux de son mari pendant plus d’une décennie, puis emménage à Paris.
Elle y fréquente les groupes d’artistes de l’avant-garde non figurative, Cercle et Carré et Abstraction-Création, auxquels appartiennent également Wassily Kandinsky, Piet Mondrian et Kurt Schwitters, et participe à des expositions internationales en tant qu’artiste plasticienne. On attribue son style au constructivisme. Un mouvement visuel dans un jeu de pondération et d’équilibre caractérise constamment ses oeuvres, quoique désormais tout à fait abstraites géométriques
La salle sept
Elle permet de saisir la manière dont motifs et idées – à l’instar de constellations de cercles, de chevauchements diagonaux et de formes circulaires rencontrant des droites – se développent dans ses groupements d’oeuvres tout en créant des tensions dans leurs multiples rapports. Dans un environnement désormais de plus en plus hostile à l’art moderne, Sophie Taeuber-Arp oeuvre en outre comme designer graphique depuis 1937. Elle conçoit par exemple la mise en page de la revue Plastique/Plastic qu’elle édite et à travers laquelle elle souhaitait encourager les échanges transatlantiques de l’avant-garde.
La salle huit
L’exposition collective Constructivistes à la Kunsthalle Basel en 1937 dont il est question dans la salle huit fut la plus importante consacrée au travail de Sophie Taeuber-Arp de son vivant. Parmi les objets exposés à l’époque figuraient des reliefs en bois peint à nul autre pareils reprenant le matériau des marionnettes dans une composition néanmoins totalement abstraite : des tableaux tridimensionnels, des oeuvres au croisement de la peinture et de la sculpture.
La neuvième et dernière salle
Les dessins présentés dans la neuvième et dernière salle de l’exposition témoignent du changement radical du cadre de vie accompagnant la fuite du couple Taeuber-Arp de Paris vers le Sud de la France. La distinction entre esquisse et oeuvre autonome ne revêt ici aucune importance : les lignes colorées et monochromes formant des méandres suggèrent assurément une échappée et une agitation, cependant ils égalent en précision et en clarté les oeuvres de l’époque parisienne. Un collage vidéo de photographies anciennes de l’artiste et de son entourage, réalisé en collaboration avec maze pictures, donne un dernier aperçu commenté au moyen d’extraits de lettres de la vie de Sophie Taeuber-Arp, de ses multiples relations au sein des cercles artistiques de son époque et de l’abstraction vivante de son oeuvre.
Catalogue
Conçu par le Museum of Modern Art, l’abondant catalogue de l’exposition paraît en anglais et dans une édition en langue allemande publiée par le Kunstmuseum Basel chez l’éditeur Hirmer. Les contributions d’auteurs internationaux mettent en lumière différents aspects de l’oeuvre de Sophie Taeuber-Arp.
Information
www.kunstmuseumbasel.ch Veuillez noter qu’un créneau horaire doit être réservé online pour l’exposition spéciale Sophie Taeuber-Arp. • L’accès aux différentes salles d’exposition et également au musée peut être temporairement limité si il y a trop de visiteurs. • Le passage des visiteurs dans le musée sera adapté afin que les règles de distance puissent être respectées. . La station de tramway « Kunstmuseum » n’est pas desservie descendre à Bankverein LU FERMÉ MA 10H00–18H00 ME 10H00–20H00 JE–DI 10H00–18H00
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Eva Aeppli, Jean Tinguely und Per Olof Ultvedt mit Méta-Matic Zeichnungen, Atelier Impasse Ronsin, Paris, 1959 Foto: Hansjôrg Stoecklin
Nouvelle présentation de la collection Musée Tinguely
3 mars 2021 – printemps 2023
À partir du 3 mars 2021, soit 25 ans après l’inauguration du Musée Tinguely en bordure de Rhin à Bâle, la nouvelle présentation de la collection apporte un éclairage sur Jean Tinguely, artiste charismatique, et ses apparitions médiatisées avec des sculptures cinétiques et des actions. Cette présentation puise de manière inédite dans des documents et archives à nuls autre pareils mettant en évidence le travail scientifique du Musée Tinguely. Avec la nouvelle présentation ouvre simultanément le« Schauatelier » du Musée Tinguely afin de permettre aux publics de suivre directement le travail de l’équipe de la conservation-restauration.
À la une : Tinguely et son art
Dès le début de sa carrière artistique, à la fin des années 1950, Tinguely fait sensation avec des machines artistiques do-it-yourselfà la fois au sein du monde de l’art et dans la presse internationale, notamment en 1959 à Paris ou au printemps 1960 à New York. Avec ses machines à dessiner, les Méta-Maties, il est catapulté à la une de célèbres journaux et des journalistes du monde entier écrivent alors:« Want To Be An Artist? Just Buy This Machine, And You Are In». Des sculptures provenant de l’abondante collection du Musée Tinguely sont augmentées de prêts d’oeuvres majeurs. L’exposition aborde ainsi le début de sa carrière artistique à l’étranger suivi par ses premières apparitions en Suisse. Cette présentation donne à voir des documents sur papier, des photographies, des enregistrements sonores et filmiques dans un contexte médiatique nouveau. Son oeuvre des années 1950 et 1960, qu’il présente de Paris à New York en passant par Berne et Lausanne jusqu’à Tokyo, à travers des expositions et des actions, est protéiforme et brise les conventions de l’histoire de l’art admises jusqu’ici. Il provoque et amuse à la fois, et déclare que la vie c’est l’art. Ses travaux nous incitent à une participation directe et s’adressent toujours à plusieurs niveaux sensoriels de l’expérience artistique.
Des spectacles sur différentes scènes
Pionnier dans son art, Tinguely parvient toujours à redéfinir la posture de ses machines cinétiques. Il crée des spectacles sonores bruyants à l’aide d’objets du quotidien qu’il place lui-même sous les feux des projecteurs en participant à différentes mises en scène théâtrales avec une distribution internationale – tantôt comme scénographe, tantôt comme acteur – et aborde à travers ses œuvres des questions épineuses de l’époque, notamment avec la machine briseuse de bouteilles Rotozaza No. 2 (1967). Présentée pour la première fois il y a plus de cinquante ans, le 19 octobre 1967, lors d’une performance à New York, cette œuvre traite de la critique naissante de la société de consommation et du tout jetable. Tinguely entend
« se moquer du côté pratique et rationnel des machines productives». Rarement présentée, Rotozaza No.2 sera activée en exclusivité pendant quelques minutes à raison de deux fois par semaine pour les visiteur.euse.s. du Musée Tinguely.
Tinguely appréhende son art comme un non-sens chargé de sens. Dans ses mises en scène, la joie de vivre joue un rôle aussi important que l’impermanence. Cela se reflète non seulement dans ses sculptures cinétiques, mais aussi dans ses travaux sur papier à travers lesquels il vient à notre rencontre en tant que dessinateur inventif et artiste réalisant des collages. Au cours de sa création artistique, il a adressé des centaines de lettres à des amis et à des collaborateurs du monde entier. Ces dessins épistolaires et collages colorés réalisés à partir de matériaux du quotidien possèdent leur propre langage et constituent de captivants témoins visuels de l’époque.
L’exposition propose aux visiteur.euse.s de redécouvrir la dimension créative de l’écriture épistolaire reléguée au second plan dans le monde numérique d’aujourd’hui et d’envoyer des lettres manuscrites à la manière de Tinguely à leurs amis.
La conservation de l’art cinétique de Tinguely
La présentation fournit en outre des informations passionnantes sur la matérialité et le fonctionnement des œuvres de Tinguely. Elle offre un aperçu de sa méthode de construction et des détails techniques dissimulés au profane mais d’autant plus surprenants pour leur conservation : quelles mesures prendre pour conserver les œuvres de Tinguely aussi longtemps que possible? L’exposition présente des découvertes récentes sur les sculptures-radios des années 1960 ou les techniques de restauration de travaux particulièrement fragiles commeBallet des pauvres(1961) ouBalubas (à partir de 1961). Elle s’interroge également sur la manière de procéder avec les matériaux éphémères utilisés par Tinguely pour concevoir ses collages, à l’instar du vernis à ongles, des images autocollantes ou à gratter.
Le nouveau « Schauatelier » – conservation & restauration
Le département conservation & restauration du Musée Tinguely s’installe dans un nouvel endroit visible par le public du musée. En observant son travail, les visiteur.euse.s peuvent mieux en comprendre les enjeux – la conservation des œuvres de Jean Tinguely devient un thème d’exposition permanent.
Le nouveau « Schauatelier » est situé au dernier étage du musée, à la fin des salles d’exposition, derrière une porte vitrée pouvant rester grande ouverte si nécessaire. C’est une occasion unique d’avoir un aperçu du travail de notre équipe de restauration en direct. Dans le « Schauatelier », le public pourra découvrir les multiples défis liés à la conservation des œuvres de Tinguely. Différents médiums présenteront les projets de restauration en cours et aborderont des problèmes spécifiques de manière approfondie.
En outre, ce lieu est destiné à devenir une plateforme d’échange d’expériences. À l’avenir, le « Schauatelier » constituera le premier point d’accueil technique pour la conservation et la restauration de l’œuvre de Jean Tinguely.
Informations pratiques Musée Tinguely
Musée Tinguely I Paul Sacher-Anlage 1 l 4002 Bâle
Heures d’ouverture : du mardi au dimanche, de 11h à 18h Site Internet : www.tinguely.ch Médias sociaux : @museumtinguely 1 #museumtinguely 1 #tinguely 1 #swissartist 1 #provisoire 1 #kineticart 1 #conservation
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La Messe de Bâle accueille pour trois mois une exposition consacrée à Banksy. Il nous propose de construire des châteaux dans le ciel. (Building castle in the sky) L’occasion d’une immersion intime, quoique non autorisée par l’intéressé, – ne sont-elles pas toutes non-autorisées ? – dans l’univers complexe et controversé du street artiste britannique.
C’est l’un des street-artistes les plus prisés au monde. Pourtant, son identité reste inconnue de tous. Ce qui est amusant, c’est qu’il n’a pas besoin d’être vu pour être célèbre. Son identité sera-t-elle dévoilée un jour ? Banksy, artiste sans visage, sévit sur les murs des métropoles à travers le monde depuis une vingtaine d’années.
Baden Baden
Comme tout le monde, j’ai couru à Baden Baden au musée Frieder Burda qui a présenté pour la première fois au public en février 2019. « Love is in the Bin », œuvre de Banksy récemment acquise aux enchères chez Sotheby’s à Londres, par une collectionneuse européenne. L’autodestruction partielle de cette oeuvre , juste après son acquisition pour 1,042 million de livres (1,185 million d’euros) a médusé le public.
Elle a été exposée en première mondiale, pendant quatre semaines, gratuitement, durant lesquelles s’est tenu également un colloque payant. Environ 60.000visiteurs, plutôt jeunes et amateurs de street art, ont défilé dans le musée, pour voir l’icône mondiale, et prendre d’innombrables selfies avec le travail de l’artiste.
La Messe de Basel
A la Messe de Bâle c’est un nombre impressionnant de plus de 100 œuvresoriginales, issues de collections privées, ainsi que des objets de l’artiste britannique, qui montre un panorama de son travail : vingt années d’activité, à commencer par les peintures de la toute première phase de sa carrière, se terminant par ceux de la dernière période. Tout cela rassemblé dans une exposition, intimiste, plongée dans le noir, afin de mieux faire surgir les œuvres.
Des œuvres issues de Dismaland, -projet artistique temporaire prenant la forme d’un parc d’attractions. Créé par l’artiste, il est situé dans la station balnéaire de Weston-super-Mare, en Angleterre, sur le site d’une ancienne zone de loisirs.- comme la sculpture Mickey Snake, Mickey avalé par un python. Dismaland est un mot-valise composé de dismal (lugubre) et land. Il est présenté comme une « version sinistre de Disneyland ». Banksy le décrit comme « un parc à thème familial inadapté aux enfants »
L’imagerie de Banksy est simple mais pas simpliste, avec des messages abordant les thèmes du capitalisme, de la guerre, du social, avec la touche d’humour et marque de fabrique de l’artiste
C’est Banksy. Voici son histoire
Sa première peinture murale est découverte en 1999 à Bristol. Il commence à utiliser les pochoirs, après s’être tenu à l’écart de la police pour être plus efficace. Le message transmis par ses œuvres est profondément pacifiste, anti-capitaliste, et profondément contestataire. C’est extrêmement important de réagir face à une situation politiquement répressive pour de nombreux artistes. Il utilise comme sujet, les rats, les singes, les policiers, les soldats, les enfants, les personnes âgées. Malgré sa célébrité, Banksy n’a jamais dévoilé sa véritable identité. Dans les années 2000, ses œuvres commencent à apparaître à Londres.
En 2005 il voyage en ci-Jordanie et réalise 8 pochoirs. On retrouve son art dans les rues, sur les bâtiments, dans les lieux publics, donc ses œuvres sont souvent repeintes, détruites, assez facilement, comme en 2007, lorsque l’organisme de transport en commun de Londres, repeint son «Pulp Fiction» Banksy est nommé pour l’Oscar du meilleur film documentaire, grâce à « Faites le mur » une satire du milieu artistique. Il y a un français, cousin de Space Invader, qui sait où se trouvent les meilleurs murs de Los Angles. Aujourd’hui le public se bat pour la conservation de ses œuvres, à leurs emplacements d’origine . Il a organisé des expositions à New York et à Los Angles, à Londres et à Sydney. Quelques unes de ses œuvres ont été vendues à plusieurs centaines de milliers de livres. En 2018 il élabore un coup médiatique avec « le Petite Fille au Ballon » qui s’autodétruit après avoir été vendue à 1,2 millions d’euros. Anticonformiste, antisystème, Banksy a marqué le monde de l’art en détruisant en direct et sous les caméras du monde entier son oeuvre.
En 2019 son «Parlement des Singes » mettant en scène des chimpanzés à la chambre des communes britannique a été vendu à 11 millions d’euros. Ses opinions politiques sont évidentes, mais tout son génie réside dans sa capacité à limiter, ce débat incroyablement complexe, à une seule et simple image.
Son hommage aux victimes des attentats de novembre 2015 à Paris et volée en 2019 au Bataclan, a été retrouvée au cours d’une opération des forces de l’ordre dans le centre de l’Italie. Examiner le contrôle et la liberté dans un sens plus large et dans les paradoxes de notre temps. Parfois, une exposition examine les images de Banksy dans un cadre sémantique qui identifie leurs origines, leurs références.
Aux Enchères
Banksy va mettre l’une de ses fresques aux enchères, au profit du NHS (National Health Service), le système de santé Britannique. Intitulée « Game changer » l’oeuvre mise en vente, représente, un petit garçon en train de jouer avec une poupée représentant une infirmière. Banksy espère récolter 3.5 millions d’euros. Banksy homme d’affaire, lorsqu’il s’agit d’une bonne cause ?
Relations médiatisées entre les éléments et les niveaux pertinents. L’exposition est complétée par plusieurs
affiches de collection, des notes de Banksy of England, des tee-shirts très rares et des couvertures en vinyle.
Une révélation et revendication sur Instagram
Cette nouvelle œuvre a été revendiquée par l’insaisissable artiste dans une vidéo publiée sur soncompte Instagram, dans laquelle il s’amuse avec l’une des émissions culte de Bob Ross, où l’artiste américain maintenant décédé conseillait des techniques pour peindre à l’huile des paysages.
L’exposition Banksy, proposée par Stefano Antonelli, Gianluca Marziani et Acoris Andipa, est conçue et produit par Associazione MetaMorfosi en collaboration avec GC Events.
Banksy selfportrait
Ecoles
Des tarifs réduits pour les écoles qui sont privilégiées grâce à des temps d’accès et des forfaits exclusifs. Les enseignants ne paient pas
Entrée. Visiter ce monde merveilleux plein de sons et de couleurs est censé être une nouvelle façon d’apprendre l’art et de promouvoir la créativité.
Y ALLER Exposition (non autorisée) « Banksy – Building castles in the sky » jusqu’au 30 mai 2021 à la Messe de Bâle. Tarif : 24 francs suisses (environ 22 euros) pour les adultes, 21CHF réduit et 16CHF pour les enfants de 5 à 15 ans ; du lundi au vendredi de 10 h à 18 h, week-ends et jours fériés 10 h-19 h. Renseignements et achat préalable (conseillé) des billets sur www.banksybasel.com. Attention : en raison des contraintes sanitaires, le passage de la frontière se fait sous certaines conditions.
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Au musée Tinguely de Bâlejusqu’au31 octobre 2021 Commissaire : Christian Jelk
La Famille
La famille Leu est mondialement connu dans l’univers du tatouage. Felix, fils de Eva Aeppli, qui fut la première femme de Jean Tinguely et Loretta Leu, en ont fait leur gagne-pain durant la fin des années 1960 et les années 1970 pour courir le monde avec leurs quatre enfants, Ama, Aia, Filip, et Ajja. Toutes ces années de voyage ont été nourris d’une curiosité artistique, et ont donné corps à un cosmos artistique familial. L’exposition naît de la volonté de montrer ce cosmos à travers les créations artistiques de tous les membres de cette tribu qui est à découvrir jusqu’au 31 octobre 2021 au Musée Tinguely à Bâle.
Aujourd’hui casaniers, hier vagabonds, ils sont toujours à la fois habitants et habités de leur univers propre, tissé-tressé de mille explorations artistiques. Loretta et Felix se sont rencontrés à New York en 1967, au vernissage d’une exposition Tinguely. Ils collaborent avec Jean Tinguely et Niki de Saint Phalle à la réalisation de leur sculpture monumentale pour l’exposition universelle de Montréal (1967). Et puis taillent la route…
Trois générations se répondent dans l’exposition proposée au Musée Tinguely: Felix et Loretta Leu, Filip et Titine Leu, Ama, Doug, Summer et Poppy Leu-Wilson, Aia, Steve, Fay et Indica Leu-Allin, Ajja et Tanya Leu, Jane Leu Rekas, Miriam Tinguely, Rolf Kesselring, Cajun Leu et Chloé Liberge, et Cressa McLaren.
L’exposition
La première salle d’exposition est nocturne, presque éthérée, quand la seconde est charnelle, débordante, lumineuse. Deux salles comme le yin et le yang, lunaire et solaire. L’obscurité révèle les gestes premiers. Il y a là le fantasme des premiers tracés, dans les grottes préhistoriques. Des premières danses, des premières transes, à la lueur des torches, dans ces ventres de la terre, dans ces ventres de pierre. Les premières traces artistiques de l’humanité sont des dessins. C’est aussi la première chose que fait un enfant, avant de parler. Dans cette première partie, portée par la nuit, un océan de croquis fait écho à un pulsar électronique. On peut penser aux pages de Au-dessous du volcan de Malcolm Lowry, dont la légende veut qu’il ait écrit ce livre trois fois… Des pages à la dérive.
A certaines personnes qui demandaient à Felix, le patriarche, si ses enfants ne devraient pas aller à l’école plutôt que courir le monde, ce dernier répondait que l’expérience humaine s’apprenait sur la route, que pour la géographie et les langues, les voyages y pourvoyaient, et pour le reste, la seule chose importante était d’avoir du papier et de quoi dessiner… Cette première salle est une ouverture sur la liberté, la liberté de création autant que celle de vivre.
La seconde salle est celle du ciel, celui-là sur lequel toutes les étoiles sont accrochées. Ce cosmos se présente comme une œuvre d’art totale. C’est le ciel de la Leu Art Family: tentative de révéler un univers, une philosophie et une conception du monde, une <Weltanschauung>, en usant exclusivement des nombreuses présences picturales de chacune et chacun. Les murs disparaissent, envahis par les œuvres des vingt membres de cette tribu. La volonté d’une ivresse, d’un débordement, désir de construire un miroir à la générosité d’être de cette grande famille. Chacun ici trouvera son étoile…
L’exposition représente le cosmos à la fois intime et explosif d’une famille d’artistes. C’est entrer dans une matrice vaste comme un ciel, dans un univers propre dans lequel chacun dessine ses étoiles, trace ses lignes propres vers l’infini. Cette famille reconstruit l’enveloppe première dans laquelle se créé l’univers entier, la vie. Celle de l’être humain.
Celle de l’enfant que l’on veut être lorsque l’on entre ici.
« L’enfance, qui prend corps ainsi: tout d’abord dans le ventre maternel, première enveloppe. Et puis l’enfant, ‹ entré › dans le monde, construit comme une bulle autour de lui, limites de sa perception, mais surtout construction de SON monde propre. Je crois que l’enfant grandit ainsi, et son univers aussi bien sûr, jusque vers l’âge de huit, neuf ans, moment où la bulle éclate alors au nom de la socialisation, de la scolarité, au nom d’une norme, d’une codification, d’usages à tenir.
Et puis une fois adulte, chacun passe sa vie entière perdu en un monde qui n’est pas le sien, à tenter d’échafauder des masques ou des carapaces. Ce n’est pas l’enfance que l’on perd pourtant, mais sa capacité à construire un monde à sa propre mesure, un monde dans lequel on peut créer, grandir, se reposer, accueillir, …
Lorsque j’ai rencontré la famille Leu, lorsque que j’ai pénétré leurs univers artistiques, j’ai trouvé précisément toutes ces choses que j’évoque disparues un peu plus haut. Cette famille sait l’importance de construire son univers propre. Ce n’est pas un univers clos, mais une peau: le lieu de tous les échanges, mais aussi le lieu qui contient les corps, et qui définit les contours, toujours mouvant, d’une identité. Ce corps-monde, ce corps-Leu, permet à chacun de laisser sa création se déployer. Et c’est ce corps polymorphe, généreux en diable, fort comme une aura qui colore et neutralise la réalité du quotidien, qui est offert au regard dans cette exposition, comme une enveloppe amniotique.
Soyez les bienvenus dans le monde de la Leu Art Family ! »
Christian Jelk, commissaire de l’exposition
Publication
L’exposition est accompagnée d’un livre, dont le commissaire d’exposition est l’auteur. C’est un voyage, un road movie interstellaire, dans un ciel dont chacune des étoiles est un des membres de la Leu Art Family. Ils ont offert à l’auteur leurs univers artistiques, et leur amitié : à la fois une matrice et un cosmos. Ce livre est le carnet de bord d’une rencontre, de ces rencontres, et des troubles qu’elles ont provoquées dans le propre univers de l’auteur. (320pp, français, allemand, anglais,
ISBN 978-2-9701291-10, éditions Ogive, en vente à la boutique du musée : 56 CHF)
Film
TheArtistFamily – TheartoftheLeu Family at the Lieu Unique in Nantes de Valerio Bariletti et Morgan Bertacca, produit par Mooz Film et la famille Leu (Musique et conception sonore Ajja S.F. Leu)
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Exposition prévue jusqu’au 28 février 2021 au musée Frieder Burda de Baden Baden, Le musée est temporairement fermé en raison des mesures prises pour contenir la pandémie de Corona.
Pierre Soulages, grand peintre français pionnier de l’abstraction, lui a consacré sa vie d’artiste. Pour autant, le noir est pour lui tout sauf obscurité et ténèbres – il est plutôt le pendant de la lumière, à laquelle il permet de rayonner sous toutes ses facettes – que la couleur soit appliquée par raclage, décapage ou au pinceau. Ce sont les différentes textures, lisses ou fibreuses, légères ou denses qui, sous l’effet de la lumière, font apparaître l’infinie richesse de nuances potentielles ; Soulages se sert du contraste entre le clair et l’obscur pour faire remonter à la surface de la toile la clarté cachée dans les profondeurs du noir.
« Je ne dis rien. Je ne représente pas. Je peins, je présente »,
– ce sont ses propres termes pour évoquer son approche radicale. Aujourd’hui centenaire, cet artiste né le 24 décembre 1919 à Rodez dans l’Aveyron, vit et travaille à Paris et Sète.
100e anniversaire
À l’occasion du 100e anniversaire du peintre à la fin de l’année dernière, événement que le Louvre a célébré par une importante exposition, le Musée Frieder Burda lui consacre à son tour à une grande exposition conçue comme une rétrospective. Elle réunit des travaux majeurs réalisés au cours des sept dernières décennies, et c’est l’un des curateurs les plus renommés de France, Alfred Pacquement (qui fut notamment longtemps à la direction du Centre Pompidou), ami de Pierre Soulages depuis des années et connaisseur de son oeuvre, qui en assure le commissariat aux côtés de Udo Kittelmann, directeur de la Nationalgalerie de Berlin.
Après Baden-Baden, l’exposition se rendra au musée Kunstsammlungen Chemnitz, rassemblant une soixantaine d’oeuvres issues de collections internationales et organisée en étroite collaboration avec l’artiste.
Participation de Soulages, jeune artiste
« Le fait que cette exposition puisse avoir lieu en Allemagne a, on peut le dire, un certain caractère sensationnel », déclare Henning Schaper, le directeur du Musée Frieder Burda. « Et elle s’inscrit dans un contexte particulier. Soulages lui-même a souvent dit que tout avait commencé en Allemagne. Fidèles à l’esprit de Frieder Burda, nous maintenons donc la tradition qui vise à enrichir le dialogue artistique entre l’art en France et en Allemagne. » De fait, la participation de Soulages, jeune artiste, à l’exposition itinérante « Französische abstrakte Malerei » en 1948/49 fut à l’origine de la précoce renommée de son oeuvre. C’est aussi en Allemagne qu’eut lieu sa première exposition rétrospective : en 1960 à la Kestner Gesellschaft de Hanovre, et il sera aussi le seul artiste présent aux trois premières éditions de la documenta à Kassel en 1955, 1959 et 1964. Pourtant, c’est la haute estime dans laquelle le tinrent très tôt ses collègues peintres allemands qui lui importa le plus ; parmi eux Willi Baumeister, HAP Grieshaber, Karl Otto Goetz, Rupprecht Geiger, Fred Thieler, Hann Trier et tout particulièrement Fritz Winter. L’affrontement de Soulages avec le noir s’inscrit dans un cheminement qui lui est propre : ses premiers tableaux gestuels, relevant de l’art formel, les tableaux peints au brou de noix de la série Brou de noix datant de la fin des années 1940 rappellent encore par leur réduction formelle la calligraphie chinoise. À partir de 1979, époque de son adhésion radicale à l’outrenoir, Pierre Soulages parvient alors à s’affranchir de tout caractère figuratif et symbolique.
Pierre Soulages, Brou de noix et fusain sur papier
Les commissaires
Alfred Pacquement et Udo Kittelmann évoquent leur travail aux côtés de l’artiste : « Pierre Soulages est, et demeure aujourd’hui encore, l’une des plus grandes personnalités artistiques de notre temps. Son oeuvre est enraciné depuis plus de 70 ans dans l’histoire de l’art contemporain, de ses débuts juste après la Seconde Guerre mondiale à nos jours. » La rétrospective qui lui est consacrée à Baden-Baden montre l’évolution son travail – surtout face à une si extraordinaire longue phase créative – d’une cohérence impressionnante. Depuis le début, Soulages s’est tourné vers l’abstraction totale et en a posé ainsi les bases, sans remettre en question les valeurs traditionnelles de la peinture. Il prend, par le choix des matériaux (ex: teinture de noix, goudron) et des outils, une position singulière depuis 1948.
Pierre Soulages peintures Ses toiles sont définies en fonction de la technologie utilisée, dimensions et date d’exécution et non à travers un titre qui influence la perception du spectateur
«L’œuvre vit du regard qu’on lui porte. Elle ne se limite ni à ce qu’elle est, ni à celui qui l’a produite, elle est faite aussi de celui qui la regarde. Ma peinture est un espace de questionnement et de méditation où les sens qu’on lui prête peuvent venir se faire et se défaire » L’exposition illustre le parcours de l’artiste de 1946 à ce jour et montre un ensemble de tableaux provenant de musées européens et de collections privées, notamment du Musée Soulages à Rodez et du Centre Pompidou à Paris – Elle est accompagnée d’un catalogue richement documenté.
Tempête autour d’un Soulages
Durant des années, lorsque Georges Pompidou assurait la fonction de Premier Ministre, un immense tableau de Pierre Soulages (194 x 130 cm) est accroché dans le bureau de Matignon. Un choix qui provoque alors incompréhension et polémique.
« L’art abstrait à l’époque n’est pas encore apprécié à sa juste valeur dans les cercles politiques ou médiatiques. Cette toile de Soulages de 1957 remplace un portrait de Colbert ! C’est la première fois que l’art vivant va faire une intrusion aussi fracassante dans les palais de l’Etat », souligne Yannick Mercoyrol, Directeur de la programmation culturelle de Chambord.
Les Vitraux de Conques
Les vitraux de Pierre Soulages font aujourd’hui partie intégrante de l’architecture de l’abbatiale de Conques, de son histoire et de sa mémoire collective.
Si les visiteurs du monde entier se pressent à Conques, c’est pour découvrir dans un même élan l’architecture de l’édifice, son trésor et ses vitraux, au service de cette lumière vivante « en quelque sorte transmutée », une lumière « en accord avec la fonction de cette architecture, avec l’émotion qu’on y éprouve, en accord avec l’harmonie de ce lieu de contemplation, de méditation et de prière ».
Une lumière au centre de l’œuvre que construit Pierre Soulages, depuis plus de soixante-dix ans.
Le musée
En 2005, Pierre Soulages et son épouse Colette font don d’une collection exceptionnelle de 250 œuvres et 250 documents à la communauté d’agglomération du Grand Rodez….
Cette donation est alors la plus importante octroyée en France par un artiste vivant. Elle sera labellisée « Musée de France » et, afin de l’accueillir, le Grand Rodez engage les démarches nécessaires pour l’édification d’un nouvel équipement culturel sur le site du Foirail. Commence alors la grande aventure duMusée Soulages et de sa création.
Depuis l’ouverture du musée en mai 2014, les collections sont également enrichies par des dépôts d’œuvres de Pierre Soulages provenant de musées ou de collections.
Cette donation constitue le fonds le plus complet sur les 30 premières années de créations de l’artiste et témoigne une volonté des époux de transmettre une expérience d’artiste pour la vision d’une création plus universelle.
Informations
Museum Frieder Burda · Lichtentaler Allee 8b · 76530 Baden-Baden Telefon +49 (0)7221 39898-0 · www.museum-frieder-burda.de
• Liaison directe par autobus depuis la gare de Baden-Baden : • Lignes comportant l’arrêt « Augustaplatz/Museum Frieder Burda » (notamment lignes 201 et 216).
• Depuis l’arrêt Augustaplatz/Museum Frieder Burda, traverser la place à droite pour rejoindre le parc, traverser l’Oos pour arriver directement au musée.
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La Fondation Beyeler a rouvert ses portes au public – par le truchement du jeu Nintendo Switch « Animal Crossing: New Horizons ». L’idée de reconstruire le musée en ligne est née au sein de l’ART LAB, projet participatif d’éducation artistique de la Fondation Beyeler.
Pendant l’actuelle fermeture temporaire du musée dans le cadre des mesures prises par les autorités pour endiguer l’épidémie du Covid 19, la Fondation Beyeler a rendu accessible en ligne l’un de ses chefs-d’oeuvre: il s’agit du bâtiment même du musée, icône architecturale conçue par Renzo Piano. La décision de ce projet de construction numérique a été prise par les participant·e·s de l’ART LAB: après avoir jonglé avec plusieurs idées, ils·elles ont fini par développer ce projet d’expérience virtuelle du musée, qui permettra ils·elles l’espèrent d’inspirer à d’autres jeunes un enthousiasme pour l’art. Les jeunes passionné·e·s d’art ont été accompagné·e·s dans leur projet par des éducateurs·rices artistiques de la Fondation Beyeler et par l’experte en jeux vidéo Tonja van Rooij.
Les joueurs
Les joueurs·ses du jeu Nintendo Switch « Animal Crossing: New Horizons » peuvent désormais arpenter de manière numérique les espaces exceptionnels du musée à Riehen aux abords de Bâle, admirer des oeuvres légendaires de la Collection Beyeler, et découvrir le trésor caché du musée d’art le plus visité de Suisse. Les oeuvres exposées sont celles d’artistes tels Claude Monet, Kasimir Malevitch ou Piet Mondrian mais aussi « Le Penseur » d’Auguste Rodin de l’actuelle exposition « Rodin/Arp » ainsi qu’un « Bonhomme de neige » en référence à l’oeuvre du duo d’artistes suisses Fischli/Weiss.
L’avatar
L’avatar du musée est costumé en abeille enjouée et ce n’est pas une coïncidence. Le patronyme des fondateurs du musée et célèbres collectionneurs Ernst et Hildy Beyeler dérive du mot « apiculteur ». On peut dire que l’art était leur miel. Nichée dans l’écrin de verdure du Riehen natal d’Ernst Beyeler, la Fondation Beyeler offre une combinaison unique d’art, de nature et d’architecture, qui rend chaque visite spéciale.
L’actualité
Ces derniers temps cependant, avec la fermeture de la plupart des lieux et des restrictions strictes pesant sur les voyages et les déplacements, le privilège d’une visite à la Fondation Beyeler a été réservé à quelques heureux·ses élu·e·s ayant la chance de vivre à proximité. Et actuellement, personne ne peut en profiter. Mais comme nous le savons, de la nécessité naît l’invention. Par ses canaux numériques, la Fondation Beyeler a trouvé de nouvelles manières d’aller à la rencontre des gens et de transposer les expériences artistiques directement dans leurs salons – avec des visites guidées en live, des ateliers en ligne, des moments de rap, de comédie ou de méditation filmés dans le musée vide avec pour inspiration les expositions en cours.
Animal Crossing
La présence de la Fondation Beyeler dans l’univers de « Animal Crossing » ajoute désormais une nouvelle dimension à son activité numérique. Elle fait revivre l’idée du musée en tant que lieu potentiel de calme et de réflexion. Dans l’univers de « Animal Crossing », nous trouvons une réponse au désir de décélération qui grandit face à l’accélération incessante de notre époque tant dans le monde virtuel que réel. Nous y trouvons paix et repos, et nous nous y retrouvons les uns les autres autour de notre socle commun. Pour la Fondation Beyeler, ce socle est la passion pour l’art, qu’elle souhaite partager avec autant de personnes que possible. Dans les moments difficiles, il est particulièrement bon de se rappeler à quel point l’art peut être stimulant et fascinant.
Informations pratiques
Pour visiter la Fondation Beyeler dans le jeu « Animal Crossing », les joueurs·ses peuvent saisir le code DA-8144-8773-0219 qui les transportera vers la “Beyeler Island” dans leur sommeil virtuel pour se promener dans les espaces intérieurs et extérieurs du musée.
Concours
Pour célébrer l’ouverture du musée dans « Animal Crossing », remportez l’une de trois consoles Nintendo Switch avec « Animal Crossing: New Horizons » offertes par la Fondation Beyeler. Modalités de participation disponibles sur les comptes de réseaux sociaux du musée.
À propos de l’ART LAB
Au fil de plusieurs mois, les participant·e·s de l’ART LAB développent leur propre projet d’éducation artistique visant à inspirer à d’autres jeunes un enthousiasme pour l’art. Le programme comprend des visites d’expositions et des échanges avec les équipes de la Fondation Beyeler. Les participant·e·s de l’ART LAB sont encouragé·e·s à faire preuve d’initiative et à se familiariser avec les méthodes de travail artistiques et les processus créatifs. Les jeunes passionné·e·s d’art sont accompagné·e·s dans leur projet par des éducateurs·rices artistiques de la Fondation Beyeler. Les participant·e·s de l’ART LAB peuvent demeurer actifs·ves au sein de projets des ancien·n·e·s de l’ART LAB, maintenant ainsi le lien avec la Fondation Beyeler sur le long terme. La participation est gratuite, limitée à 15 personnes et possible de 15 à 25 ans. La prochaine édition de l’ART LAB débutera au printemps 2021. Pour en savoir plus: https://www.fondationbeyeler.ch/fr/vermittlung/young/art-lab
Mention spéciale:
Le projet doit beaucoup à Tonja van Rooij pour ses précieux consArt Lab bénéficie du généreux soutien de Max Kohler Stiftung.
Christophe dérive des mots grecs Khristos (Christ) et phorein (porter), c’est-à-dire celui qui porte le Christ, en allusion à un géant légendaire initialement nommé « Réprouvé » qui aurait aidé l’enfant Jésus à traverser une rivière. Encore au xvie siècle, avant le concile de Trente, il passait pour mettre à l’abri des maladies quiconque voyait sa statue. C’est d’ailleurs pour cette vertu que l’on voit son portrait sur les murs extérieurs de certaines églises à l’appui du traditionnel dicton :
En raison de la situation actuelle concernant le coronavirus (COVID-19), le Musée Tinguely est fermé du 20 décembre jusqu’au 22 janvier.
Introduction
Durant plus d’un siècle, l’impasse Ronsin, nichée dans le quartier parisien de Montparnasse, est une cité d’artistes à nulle autre pareille connue comme lieu artistique, de contemplation, de dialogue et de fête, mais aussi foyer d’innovation, de création et de destruction.
Intitulée « Impasse Ronsin. Meurtre, amour et art au cœur de Paris », cette exposition d’ensemble est la première que le Musée Tinguely consacre à cet exceptionnel sociotope urbain familier des gros titres. Elle présente plus de 50 artistes hommes et femmes à travers plus de 200 œuvres réalisées dans cette ruelle. Ce lieu se distingue par une pluralité d’identités artistiques comprenant non seulement l’avant-garde, mais aussi un large spectre de la création avec des artistes comme Constantin Brâncusi, Max Ernst, Marta Minujin, en passant par Eva Aeppli, Niki de Saint Phalle, Larry Rivers, jusqu’à André Almo Del Debbie et Alfred Laliberté.
Un parcours d’exposition conçu à partir des plans originaux de cette cité d’artistes réserve aux visiteur.euse.s bien des surprises en associant de manière inédite œuvres d’art et anecdotes et en redonnant vie au Paris cosmopolite et creuset artistique.
Historique
Vers la fin du xrxe siècle, tout un ensemble d’ateliers voit le jour dans l’impasse Ronsin, située dans le 15e arrondissement de Paris, permettant d’étendre les bâtiments existants et d’accueillir jusqu’à 35 artistes. Ce lieu couvre un large spectre de la création artistique : du sculpteur spécialisé dans les monuments de prestige, en passant par le peintre amateur jusqu’aux artistes de l’avant-garde dévoués à l’art-action. L’impasse Ronsin est surtout connue comme la cité d’artistes parisienne où Constantin Brâncusi a vécu et travaillé durant quatre décennies et dont l’atelier est aujourd’hui reconstitué aux abords du Centre Pompidou, ainsi que comme le théâtre de l’affaire Steinheil, un mystérieux crime passionnel. Ce double meurtre perpétré en 1908 dans le seul bâtiment cossu de la ruelle ainsi que l‘anecdote croustillante qui y est associée autour de la mort du président français Félix Faure, survenue presque dix ans auparavant, alimentent jusqu’à aujourd’hui les fabulations sur l’impasse. Constituée d’un ensemble d’ateliers depuis 1864, la rue disparaît lorsque le sculpteur André Almo Del Debbio quitte son atelier en 1971. Le départ de ce dernier résident ouvre la voie à la construction de bâtiments en vue de l’agrandissement de l’hôpital Necker voisin.
La bohème
Durant son existence, le regard sur l’impasse Ronsin est souvent paré de romantisme, ce qui s’accentuera plus tard encore. Mais ce lieu de la bohème se distingue par la multiplicité singulière d’artistes et d’histoires entremêlées autour de leurs oeuvres et de leurs vies dans un lieu qui se veut un biotope et un sociotope à nul autre pareil.
L’exposition présentée au Musée Tinguely s’attache en particulier à restituer cette diversité. Les échanges animés entre résidents de l’impasse et visiteurs de passage jouent un rôle important. Dans ce lieu artistique souvent qualifié de miteux, sale et aux conditions de vie précaires, mais qui offre parallèlement la liberté de se consacrer à une production artistique inconditionnelle, se croisent des artistes comme Marcel Duchamp, Max Ernst, Marta Minujin, Eva Aeppli, Niki de Saint Phalle, Daniel Spoerri, Larry Rivers et bien d’autres encore.
Jean Tinguely
À partir de 1955, Jean Tinguely dispose également de son premier atelier dans cette oasis artistique où, dans un véritable moment d’ivresse créatrice, il jette les fondements de l’ensemble de son ceuvre: les reliefs cinétiques Méta-Malevich et Méta-Kandinsky (commencés en partie dès 1954), les premières sculptures fines en fils de fer, animées et motorisées comme les Méta-Herbins, les premières sculptures cinétiques et sonores à l’instar de Mes étoiles, les trois premières machines à dessiner de 1955, suivies d’un groupement d’oeuvres en 1959, ou encore les multiples collaborations avec Yves Klein. Il y fait également la connaissance de Niki de Saint Phalle et, bientôt, les chemins de Jean Tinguely et d’Eva Aeppli, qui s’était installée en 1952 avec lui à Paris, se séparent.
les artistes présentés
Dans l’exposition, les artistes hommes et femmes suivants sont représentés: Eva Aeppli, Théo Albéric, Arman, Louis Mircea Bassarab, Avraham ‘Bera’ Bazak, Suzanne Belloir, Henryk Berlewi, Alphonse Bertillon, Alfred Boucher, Constantin Brâncusi, Charles- Romain Capellaro, Paul-Gabriel Capellaro, Auguste-Henri Carli, Irina Codreanu, Liliane Coket, William N.Copley, André Almo Del Debbio, Robert Descharnes, Marcel Duchamp, Natalia Dumitresco, Max Ernst, Adolphe Victor Geoffroy-Dechaume, Julio Gonzalez, Nadja Grossman Bulighin, Anatole Guillot, Raymond Hains, Anne Harvey, Eli Harvey, Jeanne Hillairet de Boisferon Ray, Florence Homolka-Meyer, Pontus Hultén, Alexandre Istrati, Jasper Johns, Janos Kender, Yves Klein, Joseph Lacasse, Claude Lalanne, François-Xavier Lalanne, Alfred Laliberté, Jean Lubet, Charles-Auguste Mengin, James Metcalf, Marta Minujin, Alicia Moï, Juana Muller, Fidencio Lucano Nava, Isamu Noguchi, Arleyte Péron, Reginald Pollack, Alexander Phimister Proctor, Larry Rivers, Gaston-Louis Roux, Harry Shunk, Niki de Saint Phalle, Daniel Spoerri, Adolphe Charles Édouard Steinheil, Joggi Stoecklin, Marc-Aurèle de Foy Suzor-Côté, Lucien Terriou, Jean Tinguely etAnael Topenot-del Debbio.
Christophe-Emmanuel del Debbio
C’est également parmi autres, grâce à Christophe-Emmanuel del Debbio, fils du dernier artiste de l’impasse, que les commissaires de l’exposition, Adrian Dannat et Andres Pardey, peuvent retracer de manière aussi dense l’histoire de l’impasse Ronsin au Musée Tinguely. Depuis presque dix ans, Christophe- Emmanuel Del Debbio se consacre particulièrement à l’histoire de ce lieu où son père enseignait la sculpture à des étudiants du monde entier. Il a généreusement mis à disposition son riche fonds de documents d’archive et de photographies, ainsi que les résultats approfondis de ses recherches, et a apporté son soutien au projet en consentant à des prêts de sa collection. Des prêts de musées et de collections particulières du monde entier permettent, en outre, de raconter l’histoire de l’impasse Ronsin au moyen d’oeuvres d’art, de documents et d’objets originaux. Une architecture d’exposition conçue à partir de la cité d’artistes invite les visiteur.euse.s à découvrir, pour la première fois dans cette ampleur, ce lieu artistique exceptionnel au coeur de Paris.