Acquérir des œuvres fait partie des missions
fondamentales d’un musée.
La politique d’acquisitions suit un fil conducteur pour
préserver la cohérence de la collection. Il peut s’agir
de combler les lacunes ou d’étoffer certains courants
du fonds d’art ancien et moderne, mais également de
conserver la mémoire et de soutenir la scène artistique
locale. Un budget annuel est dédié aux acquisitions du
musée par sa tutelle (ici la Ville de Mulhouse, avec dans
certains cas l’aide financière de l’État et de la Région).
Aux achats onéreux à des antiquaires, galeries, particuliers, artistes ou en vente publique s’ajoutent les libéralités (dons manuels, donations notariées et legs). Les objets choisis sont soustraits au marché pour devenir propriété publique et inaliénables. La pertinence de la sélection est donc cruciale, autant en termes d’intérêt artistique, d’authenticité que de provenance. Elle est garantie par l’avis d’une Commission scientifique régionale sous l’égide de la Direction régionale des Affaires culturelles.
Depuis 25 ans, le Musée des Beaux-Arts de Mulhouse a complété sa collection avec plus de 300 œuvres de différents domaines (dessins, gravures, peintures,
photographies et sculptures). Il s’agit de productions d’artistes du 19e au 21e
siècle, surtout originaires du Haut-Rhin ou actifs sur ce territoire. Dans le cas de l’art contemporain, la politique d’acquisitions a été étroitement liée à la programmation culturelle, car à l’issue des expositions temporaires, le musée a presque toujours acheté à l’artiste l’une de ses réalisations – soit directement, soit sous forme d’aide à la production –. Cette démarche s’inscrit dans une longue tradition puisqu’au 19e et au début du 20e siècle, les membres de la Société des arts, qui gérait le musée sous l’égide de la Société industrielle de Mulhouse, avaient fait le choix d’acheter des tableaux d’artistes de leur temps dans les Salons de Paris, Strasbourg et Mulhouse.
Cette exposition est également un hommage aux nombreux donateurs (collectionneurs, artistes ou héritiers) qui ont offert une ou plusieurs œuvres au musée, avec la certitude qu’elles seraient conservées dans de bonnes conditions pour les générations futures. Que leur générosité soit ici soulignée et honorée.
Le parcours
Le 19e siècle
Période phare du Musée des Beaux-Arts de Mulhouse, représentant plus de
60 % des œuvres, le 19e siècle a été renforcé depuis 25 ans par divers achats, dons et legs.
Jeune femme en costume de Capri 1975, huile sur toile
La part belle revient aux peintres alsaciens qui étaient déjà présents en grand nombre dans les collections. Le musée a cherché à recueillir d’autres types de production de ces artistes (portraits, nus, scènes de genre…), afin de constituer un corpus de référence pour l’histoire de l’art régional. Parmi eux, nous retrouvons Emmanuel Benner et son neveu Many Benner, premier conservateur du Musée Jean-Jacques Henner à Paris, mais aussi Marcel Rieder, un Thannois connu pour ses effets d’ombres et de lumières dans ses scènes intimistes, ou encore le Strasbourgeois Frédéric Théodore Lix, célèbre pour ses scènes campagnardes et ses peintures d’histoire. Plus récemment, un portrait de famille de Marie-Augustin Zwiller, ainsi qu’un tableau original de
Ferdinand Wachsmuth représentant un ermite mort veillé par son fidèle compagnon ont enrichi les collections.

un ermite mort veillé par son fidèle 1844
Des œuvres d’artistes originaires de régions voisines sont également entrées au musée, comme le paysage des bords du Doubs du Franc-comtois Émile Isenbart ainsi que la vue du lac de Walenstadt en Suisse par l’Allemand Guillaume (Wilhelm) Wintz.
L’Entre-deux-guerres
Le musée a entré en collection les œuvres de plusieurs artistes nés avant 1914, qui ont atteint leur maturité dans l’Entre-deux-guerres.
Robert Breitwieser 1931
Robert Breitwieser, peintre mulhousien très célèbre à son époque, fort de sa double formation française et allemande, est représenté par ses thèmes de prédilection (paysage, nature morte, portrait). Les portraits du couple Spengler par Alfred Giess, dernier Haut-Rhinois qui ait obtenu le Grand Prix de Rome,
frappent par leur aspect hyperréaliste. Paul Hertzog, qui apparaît sur son autoportrait dans la fleur de l’âge, est ici entouré de ses proches. Le Franc-comtois Maurice Ehlinger gardera son style académique au-delà de la Seconde Guerre mondiale.
Maurice Ehlinger, la Belle Colmarienne
Les marines sur bois de Léon Zeytline sont moins connues que ses scènes de la vie parisienne. Léon Lehmann représente inlassablement les paysages du Sundgau qui lui sont cher. Enfin, Otto Pfeiffer, peintre
naturaliste et spécialiste des animaux, se distingue par ses scènes champêtres.
Arts graphiques et sculptures – Art ancien et moderne
Jusqu’à l’époque contemporaine, les artistes travaillaient leurs compositions par des dessins préparatoires d’ensemble ou de détail, comme en attestent les
Jean Jacques Henner
croquis de Jean-Jacques Henner et d’Émile Zipelius au 19e siècle, mais aussi de Charles Walch
Émile Zipelius
au 20e siècle qui met en place dans l’œuvre présentée ici les lignes directrices de son tableau L’armoire à l’ange, conservé au musée
des Beaux-Arts.
Charles Walch
Les gravures de Léon Lang, Henri De Neef et Robert Simon révèlent une grande maîtrise des valeurs lumineuses pour suggérer l’ambiance, le climat, l’heure du jour ou encore les sentiments des personnages. Les aquarelles de Charles Fuetsch, Joseph Antoine Muslin et Mathieu Kohler gardent la mémoire de
gardent la mémoire de paysages parfois disparus. L’art insolite de Véronique Filozof, qui saisit des scènes de la vie mulhousienne, contraste avec les expérimentations de formes, de motifs et de couleurs de Claude Gebhardt et Paul Misslin.

Enfin, les deux sculptures de François Cacheux en bronze et de Marguerite Petry en plâtre émeuvent par leur expressivité.
Arts graphiques et photographie – Artistes contemporains
La photographie est entrée plus récemment dans les collections du musée, à l’occasion des expositions temporaires. Celles organisées par le musée ont permis l’arrivée d’œuvres de Thierry Deveyre, Paul Kanitzer, Geneviève Boutry, Christian Glusack, Fernand d’Onofrio ou encore Yvon Buchmann.
Plus récemment ont été acquises les compositions mythologiques de Corinne
Mercadier et les bouquets de Françoise Saur. La quasi-totalité des photographies sont issues de séries.
Les expositions de la Biennale de la Photographie de Mulhouse au musée depuis 2012 ont enrichi les collections d’œuvres de photographes nationaux ou internationaux : les paysages
de Denis Roche en 2018 et Alain Willaume en 2020, ou encore le travail autour de la lune de Penelope Umbrico en 2022.
D’autres artistes se démarquent par leur maîtrise de la gravure (Sabine Gazza et Daniel Clochey), du dessin (Eric Pina) ou d’autres techniques comme le frottage (Daniel Tiziani)
ou le collage (Naji Kammouche).
Enfin, le 9e art est également mis à l’honneur, avec le dessin préparatoire de Jacques de Loustal pour l’affiche de son exposition monographique (en 2012) ou encore le dessin original de JeanPierre Bres qui avait illustré l’affiche de l’exposition 14 en BD dans le cadre du centenaire de la Grande Guerre.

Peinture et sculpture – Artistes contemporains
La politique d’expositions temporaires consacrées aux artistes locaux, décidée par l’ancien adjoint à la Culture Michel Samuel-Weis et portée par Joël Delaine, directeur des musées municipaux de 2003 à 2023, a permis d’acquérir des œuvres de créateurs actifs à Mulhouse et sur le territoire du Haut-Rhin. Certains d’entre eux étaient émergents, d’autres confirmés.
Sont ainsi présentés dans cette salle (vidéo), selon des affinités de teintes ou de formes, des artistes aussi différents que Anne-Sophie Tschiegg, Evelyne Widmaier, Vito Cecere, Christophe Hohler, Joseph Bey, Momar Seck, Élisabeth Bourdon, Jacqueline Bilheran-Gaillard, Christian Geiger, Mata, Decko, Véronique Arnold, Brigitte Bourdon, Simone Adou, Bernadette Zeller, Denis Ansel, Bernard
Latuner, et au centre de la salle Géraldine Husson, Mathieu Husser, Reiner Packeiser et Francis Hungler. Les œuvres de Jean-Pierre Sergent et de Mitsuo Shiraishi sont présentées dans la cage d’escalier principale.
On ne peut qu’être frappé par la diversité des styles et la variété des techniques (huile sur toile, acrylique, dessin, sculpture, collage de matériaux divers…).

Isabelle Dubois-Brinkmann directrice du musée des BA et du musée historique
Mitsuo Shiraishi
Informations pratiques
Musée des Beaux-Arts de Mulhouse
4, Place Guillaume Tell
68100 MULHOUSE
Tel. +33 (0)3 89 33 78 11
Ouvert tous les jours (sauf mardi et jours fériés)
de 10h à 13h et de 14h à 18h
ENTRÉE LIBRE ET GRATUITE
Étages accessibles par ascenseur / Comptoir d’accueil bas
Tram : Ligne 1 et Tram-train arrêt République
Tous les évènements sont gratuits, sur réservation : accueil.musees@mulhouse-alsace.fr
Retrouvez la programmation complète sur le site internet :
https://beaux-arts.musees-mulhouse.fr/
Vendredi 19 décembre | 18h
MUSÉOSOIRÉE Venez échanger autour d’un verre avec des artistes présentés
dans l’exposition 25 ans d’acquisitions !
Ouverture en nocturne du musée jusqu’à 20h !
D’autres événements seront programmés en 2026.
Tous les évènements sont gratuits, sur réservation : accueil.musees@mulhouse-alsace.fr
Retrouvez la programmation complète sur le site internet :
https://beaux-arts.musees-mulhouse.fr/
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« C’est avec les brous de noix de 1947 que j’ai pu me
En 1948, alors qu’il vient à peine de commencer à exposer, il est invité à une manifestation itinérante sur la peinture abstraite française dans les musées









Série Sharp, Lucie Bretonneau, 2024-2025
Passer l’hiver, Delphine Gatinois, 2022-2025

Crossing the border/Entre le jour et la nuit,
Delphine Gatinois





Aussi, comme l’Année dernière j’ai fait l’impasse sur les invitations parisiennes, à mon très grand regret, dans cette période, où j’ai la chance d’être invitée grâce à mon 


Une mention particulière pour les broderies de Tiffany Chung, afin de tracer

À propos de l’artiste – Joep van Lieshout / Atelier Van Lieshout.















« être Artiste pour Myriam Cahn ce n’est pas un choix, c’est un fait : 






Marie Laurencin
C’est ce dernier qui lui donne le prénom de Suzanne, en référence à la Suzanne biblique car elle pose nue pour des vieillards. Lors de ces séances de poses, Valadon observe, écoute et apprend les différentes techniques du dessin et de la peinture en regardant peindre les maîtres. À la demande de Bartholomé, elle montre ses dessins à Edgar Degas.Impressionné par son talent, il lui déclare « Vous êtes des nôtres ! » Valadon ne posera jamais pour Degas mais ce dernier lui ouvrira les portes de son atelier, lui apprendra la gravure en taille douce sur sa propre presse et lui achètera de nombreux dessins.
Les portraits familiaux de Valadon n’ont rien de complaisants. Elle peint les personnes qu’elle côtoie tous les jours comme elle les perçoit. Pas une ride ne manque au visage de sa mère Madeleine. En 1909, son fils apparaît tourmenté, le visage émacié, l’air abattu et le regard vide. Lorsqu’elle peint la famille d’Utter, ses sœurs et sa mère semblent compassées et raides dans leurs fauteuils. Valadon s’exprime avec plus de fraicheur lorsqu’elle peint ses lieux de vie comme le Jardin de la rue Cortot, 1928 et le Château de Saint-Bernard, 1930, que la famille acquiert en 1923 près de Villefranche-sur-Saône.
C’est avec la pratique du dessin que la 
Parfois, on aperçoit en arrière-plan un de ses tableaux entreposé dans l’atelier. Dans les années 1930, lors de séjours au château de Saint-Bernard, Valadon réalise plusieurs natures mortes comportant lièvres, faisans, canards, perdrix, rapportés de la chasse par André Utter. Les tableaux de fleurs deviennent à la fin de sa vie les cadeaux réguliers que Valadon offre à ses proches.
Valadon s’est très tôt aventurée sur le territoire masculin de la peinture de nus. En 1909, avec Adam et Ève, l’une des premières œuvres de l’histoire de l’art réalisée par une artiste représentant un nu masculin, elle détourne l’iconographie traditionnelle de la Genèse pour célébrer sa relation amoureuse avec André Utter. La position frontale des nus offrant au regard les parties génitales de la femme et de l’homme est particulièrement audacieuse. L’audace est vite réprimée car Valadon doit recouvrir le sexe d’Utter d’une feuille de vigne, sans doute pour pouvoir présenter le tableau au Salon des Indépendants en 1920

Le nu, en particulier féminin, est le sujet central de l’œuvre graphique de Valadon. Dans ses dessins au fusain, à la mine graphite ou à la sanguine ou encore dans ses estampes, ces femmes nues sont la plupart du temps figurées actives, vaquant à des scènes de la vie quotidienne (toilette, bain, ménage…).Ces corps, au travail, fatigués ou contorsionnés, sont traités sans complaisance et cernés d’un trait incisif. Malgré leur apparente spontanéité, ces œuvres sont le fruit d’une lente élaboration, comme le montre son utilisation régulière du papier-calque. Cette technique, apprise auprès de Degas, lui permet de dupliquer et transférer ses personnages d’un support à un autre. C’est également grâce à Degas que Valadon s’initie à la technique du vernis mou, un type de gravure qui donne à l’estampe un aspect très proche d’un dessin au crayon.


la Fondation Cartier retrace l’ensemble de la carrière d’Olga de Amaral et célèbre celle qui marqua une véritable révolution dans l’art du textile.

