Vos amis, vos voisins, vous posent tous la même question : « partez-vous en vacances et où ? »
Et bien non, non, non, pas de vacances pour moi pendant cette période.
D’une part je préfère laisser la place et du coup la plage à ceux qui travaillent. Je suis en vacances toute l’année, pourquoi irai-je me colleter avec les marmots et les chiens qui vous envoient du sable à peine vous vous êtes enduits de crème à bronzer.
Puis la raison majeure, je ne vois vraiment pas pourquoi j’irai vous disputer le couloir de gauche sur l’autoroute, pendant 500 bornes.
C’est déjà assez triste pendant le reste de l’année, de devoir s’entasser dans les avions des compagnies low-cost, perdre des heures dans les aéroports, se faire fouiller par la sécurité et la douane.
Vous me direz, pourquoi ne pas prendre le train ? C’est fait, le TGV, le TER, le Corail, le Regional allemand n’ont plus de secret pour moi.
Pour le TGV il s’agit d’être circonspect, personnellement je prends toujours un solo, même si je ne suis pas seule, c’est plus confortable.
L’autre jour, j’ai vu une malheureuse jeune femme, qui avait une place dans un carré avec un couple, muni d’un poupin dans un couffin, d’un chat en cage et d’un énorme pique-nique. Aussi la jeune femme a assisté au changement de couches, aux gouzigouzi, puis à la dînette, ensuite à la sortie du chat et à son repas, puis aux mamours du couple. Nous nous sommes regardés, en priant le ciel, que cette charmante famille, n’entame pas sur le champ la conception du petit frère du bambin du couffin, car enthousiasmés et réconfortés par le bordeaux, la joie du voyage aussi, les ébats devenaient de plus en plus chauds.
Dans le regional allemand, il faut tout simplement tenir compte du calendrier des matches des diverses ligues allemandes. Leurs supporters se déplacent tôt le matin et tard le soir, avec une provision non négligeable de cannettes de bière. Certains transportent carrément des cageots, car là, pas de demi-mesure, on trinque de bonne heure et on évacue aussi très souvent. Moralité, dans ces zones-là, il vaut mieux prendre ses précautions et ne pas espérer utiliser les sanitaires, toujours occupés, sauf s’il y a une urgence.
En Suisse, c’est simple, dès qu’un piéton sur son trottoir, émet l’idée éventuelle de vouloir rejoindre l’autre côté de la route, vous devez anticiper et lui céder le passage sous peine d’amende. Sur la route, les paysages sont bucoliques et verdoyants, mais il y a de moins en moins de possibilité de les admirer, car au pays des helvètes il fleurit régulièrement des tunnels, aux 100 km/heure obligatoires. Le suisse au volant est courtois quand il est chez lui, ce n’est pas lui qui vous pousserait dans le dos, en faisant des appels de phare comme un français lambda, mais sorti de son pays, il est invincible, inattaquable, la route lui appartient
Il profite pour appuyer sur le champignon ou donner libre cours à la boîte automatique.
Les belges, les allemands et les hollandais, enfin ceux qui ne se sont pas encore convertis au camping car, tirent des caravanes, transportent des vélos, des motos, et des bateaux,
La route des vacances je vous la cède volontiers et je me contente des chemins de traverse.
Vous vous en souvenez, les mois d’été je les passe sur mon vélo. Le reste de l’année, je cours le monde, force musées et quelques gadins, grâce à des voyages, parfois gagnés à des concours.
(voir les chroniques précédentes)
Sur ce je vous souhaite une belle rentrée.
photos JR Itti
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