Basquiat, The Modena Paintings

Jean-Michel Basquiat, Untitled (Woman with Roman Torso [Venus]), 1982
Acrylique et pastel gras sur toile, 241 x 419,7 cm Collection privée
© Estate of Jean-Michel Basquiat. Licensed by Artestar, New York
Photo: Robert Bayer

Basquiat à Modène du 11 juin – 27 août 2023 à la Fondation Beyeler présente les
« Modena Paintings », huit toiles de grand format que Basquiat a peintes en 1982 dans la ville italienne de Modène pour un projet d’exposition qui n’a finalement jamais vu le jour
L’exposition est placée sous le commissariat conjoint de Sam Keller, directeur de la Fondation Beyeler, et d’Iris Hasler, Associate Curator à la Fondation Beyeler.
Introduction

13 ans après la grande rétrospective qu’elle avait consacrée à Jean-Michel Basquiat, la Fondation Beyeler accueille une nouvelle fois l’oeuvre de l’artiste new-yorkais. Elle présentera les « Modena Paintings », huit toiles de grand format que Basquiat a peintes en 1982 dans la ville italienne de Modène pour un projet d’exposition qui n’a finalement jamais vu le jour. Plus de 40 ans plus tard, la Fondation Beyeler réunit pour la première fois ces chefs-d’oeuvre, aujourd’hui détenus dans des collections privées aux États-Unis, en
Asie et en Suisse, parmi eux plusieurs des oeuvres les plus célèbres et les plus chères de Basquiat. C’est dans l’air du temps, après Basquiat et Warhol à la Fondation Vuitton et Basquiat et la musique à la Philharmonie de Paris, pour la Fondation Beyeler c’était une évidence.

le plus jeune artiste invité à la dOCUMENTA 7

Jean-Michel Basquiat (1960–1988) compte parmi les artistes majeurs du XXe siècle finissant. Au début des années 1980, il accède en peu de temps à une notoriété internationale, alors que la peinture figurative connaît une renaissance. Basquiat, une des personnalités les plus magnétiques du monde de l’art, débute dans l’underground new-yorkais en tant que poète graffeur et musicien avant de se consacrer pleinement à l’art. Sa peinture hautement expressive et débordante d’énergie lui vaut rapidement l’admiration du milieu.
Âgé de seulement 21 ans, il est le plus jeune artiste invité à participer à la Documenta 7 qui se tient à Kassel en été 1982. Encouragé par Andy Warhol, il devient une véritable célébrité artistique, fêtée dans le monde entier. Fils d’un père haïtien et d’une mère dont les parents venaient de Porto Rico, il est le premier artiste noir à percer dans un milieu artistique dominé par des protagonistes blancs·ches. Outre Andy Warhol, Basquiat collabore avec Keith Haring, Francesco Clemente, Debbie Harry et d’autres artistes et
musicien·ne·s. Jusqu’à son décès soudain en août 1988, il produit en moins d’une décennie un vaste oeuvre comptant plus de 1’000 tableaux et objets ainsi que 3’000 oeuvres sur papier.

Un nouveau langage visuel

Après l’âge d’or de l’art conceptuel et de l’art minimal dans les années 1960 et 1970, Basquiat parvient à imposer un nouveau langage visuel figuratif et expressif. Ses oeuvres, peuplées de personnages évoquant ceux des bandes dessinées, de silhouettes de squelettes, d’objets étranges du quotidien et de slogans poétiques sont puissantes et somptueusement colorées. Elles font converger des motifs issus de la culture pop et de l’histoire culturelle, entre autres des domaines de la musique et du sport, ainsi que des thèmes
politiques et économiques, pour aboutir à des commentaires critiques de la société de consommation et de l’injustice sociale, en particulier du racisme.

Première exposition personnelle

                   Jean Michel Basquiat et Emilio Mazzoli

La première exposition personnelle de Basquiat se tient en 1981 à la Galleria d’Arte Emilio Mazzoli à Modène, à l’époque encore sous le pseudonyme SAMO© qu’il inscrivait à la bombe aérosol sur les wagons et les parois du métro new-yorkais et qui datait de sa collaboration avec le graffeur Al Diaz. Le jeune artiste avait capté l’attention du galeriste italien Emilio Mazzoli quelques mois auparavant dans l’exposition collective « New York / New Wave » organisée par Diego Cortez au P.S. 1 Contemporary Art Center (aujourd’hui MoMA PS1) à
Long Island City. Emilio Mazzoli avait alors mis à la disposition de Basquiat
un espace de travail et du matériel pour lui permettre de créer de nouvelles oeuvres. Au début de l’été 1982, à l’invitation de Mazzoli, Basquiat retourne à Modène pour sa première exposition européenne sous son vrai nom.

Atelier de Modena

Jean-Michel Basquiat
Boy and Dog in a Johnnypump, 1982
Acrylique, pastel gras et peinture à l’aérosol sur toile, 240 x 420,4 cm
Collection privée
© Estate of Jean-Michel Basquiat. Licensed by Artestar, New York
Photo: Daniel Portnoy

À Modène, Mazzoli dispose d’un entrepôt qui sert aux artistes de passage pour travailler. Ainsi, plusieurs années durant Mario Schifano séjourne régulièrement à Modène pour y peindre. Lorsque Basquiat arrive, il tombe sur plusieurs reliquats du travail de Schifano : outre des tableaux achevés, il trouve aussi des toiles apprêtées et des toiles vierges. Attiré par leurs dimensions exceptionnelles, il les utilise pour ses propres tableaux. Il produit ainsi un groupe d’oeuvres de chacune plus de deux mètres sur quatre, plus grandes
que et différentes de tout ce qu’il avait peint jusque là. En apposant l’indication « Modena » et sa signature au dos des toiles, il les désigne comme un groupe d’oeuvres cohérent.
Mais des désaccords opposent les galeristes Annina Nosei, qui représente Basquiat à New York depuis fin 1981, et Emilio Mazzoli, entraînant l’abandon du projet d’exposition à Modène. Dans une interview accordée au New York Times en 1985, Basquiat revient sur son deuxième séjour à Modène et exprime sa
frustration :
« Ils ont organisé les choses de telle manière que je doive produire huit tableaux en une semaine », et il compare son travail dans l’entrepôt à
« une usine, une usine malsaine. J’ai détesté. »

Au final, Mazzoli règle Basquiat pour les oeuvres produites et l’artiste retourne à New York.

Projet abandonné

Les huit tableaux peints à Modène trouvent finalement de nouveaux propriétaires par l’entremise d’Annina Nosei : Bruno Bischofberger en acquiert quatre (Profit I, Boy and Dog in a Johnnypump, Untitled [Woman with Roman Torso (Venus)], The Guilt of Gold Teeth) et les autres passent dans diverses collections à l’international. Aujourd’hui, les huit toiles se trouvent dans différentes collections particulières aux États-Unis, en Asie et en Suisse. Certaines d’entre elles se sont recroisées dans le cadre de rétrospectives,
d’autres n’ont que rarement été montrées en public. Le projet de la Galleria d’Arte Emilio Mazzoli n’a pas encore fait l’objet de recherches et de mises en lumière approfondies. Et pourtant, non seulement les tableaux produits à Modène figurent parmi les plus importants de l’oeuvre de Basquiat et les oeuvres les plus chères de tout l’art contemporain, mais le projet d’exposition finalement abandonné constitue lui aussi un événement particulier dans la carrière de l’artiste. Pour la première fois, les tableaux de Modène sont
 réunis au sein d’une présentation unique à la Fondation Beyeler – 40 ans plus tard, le projet d’exposition est ainsi enfin réalisé.

Sam Keller explique

Sam Keller, directeur de la Fondation Beyeler, explique :
« Tous les ‹ Modena Paintings › se trouvent aujourd’hui dans des collections privées. Certains d’entre eux ont été donnés à voir dans le cadre d’expositions consacrées à Basquiat, mais jamais encore ils n’avaient figuré ensemble et côte à côte dans une même présentation ainsi que l’avait prévu Basquiat à l’origine. Grâce à notre bonne collaboration de longue date avec la famille Basquiat et les collectionneurs de Basquiat, nous sommes parvenus à réunir
toutes les oeuvres et à rattraper ainsi un moment
d’histoire de l’art. »

Le cycle de Modène

Jean-Michel Basquiat Untitled (Angel), 1982
Acrylique et peinture à l’aérosol sur toile, 244 x 429 cm
Collection privée
© Estate of Jean-Michel Basquiat. Licensed by Artestar, New York
Photo: Robert Bayer

Untitled (Devil), 1982
Acrylique et peinture à l’aérosol sur toile, 238,7 x 500,4 cm
Collection privée
© Estate of Jean-Michel Basquiat. Licensed by Artestar, New York
Photo: © 2023 Phillips Auctioneers LLC. All Rights Reserved.

Les « Modena Paintings » partagent plusieurs caractéristiques en termes de motif et de style : les huit tableaux sont tous dominés par une figure monumentale, souvent noire, sur fond de larges traits de pinceau à la gestuelle expressive. Untitled (Angel) et Untitled (Devil), opérant comme un quasi diptyque, donnent à voir les figures titulaires d’un ange et d’un démon sous forme de portraits en buste, les deux bras levés – posture pouvant être comprise aussi bien comme implorante que triomphante, et qui non
seulement se répète dans d’autres images du cycle mais apparaît de manière récurrente dans l’oeuvre de Basquiat. Le squelette suggéré à coups de traits horizontaux sommaires dans Untitled (Devil) de même que le crâne aux orbites et aux cavités nasales profondes caractérisent également les figures dans Boy and Dog in a Johnnypump et The Field Next to the Other Road. Parmi les autres signes distinctifs des personnages de Basquiat figure un ornement placé au-dessus de leur tête, parfois auréole et parfois couronne d’épines, qui apparaît également dans Untitled (Woman with Roman Torso [Venus]) et Profit I.
Comparées aux autres oeuvres du groupe, ces deux dernières présentent tout comme The Guilt of Gold Teeth une plus grande densité des « griffonnages » si typiques de Basquiat. The Guilt of Gold Teeth, avec ses mots cryptiques, ses combinaisons de chiffres et ses symboles de dollar, préfigure déjà certaines
évolutions plus tardives de l’oeuvre de l’artiste. Avec Untitled (Cowparts), qui donne à voir une vache plus grande que nature aux énormes yeux ronds, le cycle se boucle dans la mesure où les épais traits de pinceau blancs utilisés pour accentuer le corps noir dans Untitled (Angel) soulignent ici les contours de
l’animal.

Le geste pictural

Jean-Michel Basquiat Profit 1, 1982
Acrylique, pastel gras, feutre et peinture à l’aérosol sur toile, 220 x 400 cm
Collection privée, Suisse
© Estate of Jean-Michel Basquiat. Licensed by Artestar, New York
Photo: Robert Bayer

À l’exception des deux tableaux Profit I et The Guilt of Gold Teeth, dans lesquels la combinaison d’acrylique, de peinture aérosol et de crayon à l’huile établit un dialogue avec le dessin, le groupe d’oeuvres met l’accent sur le geste pictural. Le collage visuel d’images et de mots habituellement si typique du travail de Basquiat n’apparaît que peu dans les oeuvres réalisées à Modène.

Jean-Michel Basquiat
The Guilt of Gold Teeth, 1982
Acrylique, pastel gras et peinture à l’aérosol sur toile, 240 x 421,3 cm
Nahmad Collection
© Estate of Jean-Michel Basquiat. Licensed by Artestar, New York
Photo: Annik Wetter

Dans l’ensemble, le répertoire de Modène est moins morcelé et se concentre sur des compositions plus vastes et expansives. Le corps humain et animal y occupe le premier plan. Contrairement aux oeuvres antérieures, celles de Modène ne
donnent pas à voir d’impressions des rues de la grande ville. On retrouve dans plusieurs des huit toiles les mêmes tonalités, ainsi dans les vastes fonds plats, de même que l’utilisation semblable et répétée de traits de pinceau rouge écarlate pour appuyer les figures représentées. Basquiat avait pour habitude de travailler sur plusieurs toiles en parallèle car les différentes couches de couleur avaient besoin de temps pour sécher.

Catalogue


Un catalogue est publié au Hatje Cantz Verlag, Berlin, en allemand et en anglais, retraçant le développement du concept d’exposition initial jusqu’à son abandon en 1982 et consacrant un court texte à chacun des tableaux créés à Modène.
Il comprend des textes de Dieter Buchhart, Iris Hasler, Fiona Hesse, Michiko Kono, Regula Moser, Demetrio Paparoni et Jordana Moore Saggese.

Informations pratiques
Fondation Beyeler, Beyeler Museum AG,
Baselstrasse 77, CH-4125
Riehen/Bâle, Suisse

Horaires d’ouverture de la Fondation Beyeler :
tous les jours 10h00 – 18h00,
le mercredi jusqu’à 20h00,
le vendredi jusqu’à 21h00

Accès
Depuis la gare SBB ou DB
t
ram n°2 descendre à Messeplatz
puis prendre le tram n°6 direction Grenze
descendre à l'arrêt Fondation Beyeler

Découvrez le musée Moco à Amsterdam

Fondé en 2016, le Moco Museum Amsterdam s’engage à exposer des œuvres emblématiques d’artistes modernes et contemporains célèbres et d’étoiles montantes.

Moco Amsterdam est installé dans la Villa Alsberg, une maison de ville du XIXe s. Il bénéficie d’une situation géographique exceptionnelle en surplombant la Museumplein au cœur d’Amsterdam (entre le Rijksmuseum et le musée Van Gogh). Le bâtiment a été conçu en 1904 par Eduard Cuypers, neveu du célèbre Pierre Cuypers, concepteur de la gare centrale d’Amsterdam et du Rijksmuseum. Cette résidence privée a été l’une des premières maisons familiales construites le long de la Museumplein et a conservé cette fonction jusqu’en 1939. Par la suite, la maison a été léguée aux prêtres qui enseignaient à l’école Saint Nicolas d’Amsterdam, puis elle a été transformée en bureau pour un cabinet d’avocats.

L’occupation de l’espace de la Villa Alsberg par Moco Museum est un acte qui va de pair avec sa raison d’être : rendre l’art accessible à tous et accueillir tous. Au sein du musée Moco, grandit la mission et la vision d’exprimer le pouvoir infini de l’art. Une visite au musée Moco vous place dans le centre d’art d’Amsterdam avec tout à portée de main.

C’est l’un des établissements culturels les plus fréquentés de la ville.  On y retrouve des oeuvres iconiques de quelques uns des plus grands noms de l’art moderne et contemporains, comme Wahrol, Lichtenstein, Dali ou Banksy, Icy & Sot, JR, KAWS, Keith Haring, Jeff Koons, Damien Hirst, Tracey Emin, Yayoi Kusama, THE KID, Andy Warhol, Studio Irma, Abrahamowitz et tant d’autres !
Le Musée Moderne Contemporain (Moco) a élu domicile dans l’historique Villa Alsberg sur Museumplein (Honthorststraat 20, 1071 DE Amsterdam, NL)
et l’ancien Palacio Cervelló (c / Montcada 25, 08003 Barcelone, SP).  

Celui d’Amsterdam est connu pour sa collection de Banksy, un artiste de rue britannique, ainsi que pour sa collection d’oeuvres de Salavador Dali.


Il propose plusieurs expositions et collections entièrement consacrées à l’art contemporain et moderne, et séduit ainsi les amoureux d’art. C’est une attraction populaire pour les amateurs d’art et les touristes.

Le musée Moco se concentre sur des artistes confirmés avec une vision unique.

« Nous représentons la voix de la rue et nous faisons confiance à l’art en tant que véhicule incroyable pour nous aider à y arriver. » 

Kim & Lionel, fondateurs du Moco Museum

Moco Museum plaide pour le modèle de musée inclusif. Nous créons des spectacles et des expositions accessibles à Amsterdam et à Barcelone qui éclairent, inspirent et responsabilisent la communauté. Pour cette raison, Moco est devenu une destination de choix pour les amateurs d’art du monde entier.

« Nous utilisons le pouvoir de l’art pour défier la norme, défendre la vérité, ouvrir les esprits et remettre en question le monde qui nous entoure. »

Voix des rues

Moco embrasse la voix du street art parce qu’il connecte les gens, défie les idéologies et active l’implication. À Barcelone et à Amsterdam, le Moco Museum met un point d’honneur à exposer des œuvres d’artistes comme JR, OsGemeos, Icy & Sot, Stik et Banksy pour encourager les conversations sur notre monde et notre existence partagée.

Osez changer

Comme cela se reflète dans la collection d’art de Moco, il en va de même pour le soutien philanthropique du musée à des œuvres caritatives telles que Movement On The Ground, Aidsfonds, Metakids. Moco Museum s’efforce d’autonomiser et d’aider les autres dans la mesure du possible. Notre esprit fondateur a toujours été de voir le monde si éclairé que la paix et l’unité sont inévitables. Une partie des recettes du musée Moco est reversée à des œuvres caritatives proches du cœur des initiateurs.

Découvrez et explorez le Moco Museum Amsterdam et le Moco Museum Barcelona. Libérez le pouvoir de l’art pour nous réveiller, nous secouer et nous faire plaisir.

Dans l’art nous avons confiance.

RENDEZ NOUS VISITE!

Important

Le Musée Moco ne disposant pas d’ascenseurs et comptant plusieurs marches d’escalier, il ne convient pas aux visiteurs à mobilité réduite.
Dès mon arrivée, l’accueil m’a immédiatement donné un tabouret afin de rendre ma visite plus agréable et moins fatigante, sans que j’en exprime la demande

Sommaire du mois de mai 2023

Biennale Mulhouse 023, galerie de la Filature

21 mai 2023 : Germaine Richier, Sculpteur
18 mai 2023 : Éternel Mucha
14 mai 2023 : GIOVANNI BELLINI, INFLUENCES CROISÉES
10 mai 2023 : Naples pour passion, Chefs-d’œuvre de la collection De Vito
07 mai 2023 : Marc Desgrandchamps – Silhouettes
01 mai 2023 : Sarah Bernhardt et la femme créa la star

Germaine Richier, Sculpteur

« O ! la nature !… les animaux !… oh ! les insectes !…
j’ai eu des cocons pour observer les vers à soie.
O !… les mantes religieuses, les fourmis, les
sauterelles !… Les sauterelles, j’en avais des
régiments. »
Extrait de l’interview de Germaine Richier avec Paul Guth,
Figaro littéraire, 7 avril 1956

Au Centre Pompidou, Paris, jusqu'au 12 juin 2023
commissaire de l'exposition : Ariane Coulondre,
Introduction

Germaine Richier occupe une position centrale dans l’histoire de la sculpture moderne. Formée à la tradition d’Auguste Rodin et d’Antoine Bourdelle, elle s’affirme comme profondément originale et radicale en à peine plus de 25 ans, des années 1930 à sa disparition précoce en 1959. L’exposition révèle comment Richier opère une revitalisation de la figure, forgeant après-guerre de nouvelles images de l’homme et de la femme.

Naissance d’une vocation
Exil en Suisse

Germaine Richier naît en 1902 dans une famille de minotiers et de
viticulteurs du sud de la France.
Son enfance est marquée par son intérêt pour la nature et son
goût pour la liberté. Après avoir découvert les sculptures romanes de l’église Saint-Trophime d’Arles, Germaine Richier se passionne pour la sculpture.
Germaine Richier entre à l’École des beaux-arts de Montpellier en 1921.
Très tôt, elle se fait remarquer par son talent, et décroche une
troisième-médaille en « tête-sculpture » en 1924.
Arrivée à Paris en octobre 1926, Germaine Richier commence à travailler
chez Robert Coutin, avant de rejoindre l’atelier d’Antoine Bourdelle.
En 1933, elle emménage dans son propre atelier avec le sculpteur Otto
Bänninger qu’elle épouse en 1929.
L’artiste lance sa carrière en réalisant des portraits sculptés qui lui
assurent une rémunération stable.

Germaine Richier expose dans la première exposition consacrée aux
femmes artistes organisée par le musée du Jeu de Paume. 1937.

Au début de la guerre, (1939/1945)  Germaine Richier, artiste désormais de
renommée internationale, reste en Suisse, pays natal de son époux.
Pendant cette période, elle collecte toutes sortes de matériaux dans
la nature qu’elle utilise dans ces nouvelles sculptures. Apparaissent
alors ses premières figures hybrides.
À son retour à Paris,en 1946, le travail de Germaine Richier prend un nouvel essor. Elle commence les sculptures à fils et inaugure de nouvelles techniques
comme l’utilisation de la filasse et de la couleur avec ses amis peintres

La polémique du Christ d’Assy

En 1950, Germaine Richier réalise un Christ en croix pour l’église Notre-
Dame-de-Toute-Grâce du Plateau-d’Assy (Haute-Savoie).
Suite à une violente polémique contre le caractère abstrait et misérable de
l’objet sacré, l’oeuvre est décrochée en 1951 et ne sera réhabilitée qu’en
1969.

La consécration

Une exposition consacrée à Germaine Richier se tient au Musée
national d’art moderne. C’est la première fois que l’institution dédie
une rétrospective à une artiste femme, depuis son ouverture en 1947.

Dernière rétrospective

Affaiblie par son cancer, Germaine Richier peint ses oeuvres antérieures
et le plâtre original de L’Échiquier, grand.
Le musée Picasso d’Antibes lui consacre une exposition inaugurée en
juillet. L’artiste décède le 31 juillet, quelques jours après l’inauguration .

Informations pratiques

Centre Pompidou

Place Georges-Pompidou
75004 Paris

Métro :
Rambuteau Métro ligne 11
Hôtel de Ville Métro ligne 1 Métro ligne 11

Châtelet Métro ligne 1 Métro ligne 4 Métro ligne 7 Métro ligne 11 Métro ligne 14
RER :
Châtelet Les Halles RER A, Paris - picto RER B, Paris - picto RER D, Paris - picto

Horaires
Ouvert tous les jours, sauf les mardis
Fermeture annuelle : le 1er mai

  • Musée + Expositions : 11h – 21h
  • Nocturnes : les jeudis jusqu’à 23h dans les espaces d’exposition
    du niveau 6 (galeries 1 et 2) 
  • Atelier Brancusi : 14h – 18h
  • Galerie des enfants : 11h – 19h
  • Librairie et Boutique : 11h – 21h45