« Comme dans la poésie écrite, ce n’est pas l’assemblage des mots quicompte, c’est le mystère de la création qui donne une émotion ou pas…de même avec les couleurs, c’est la poésie, le mystère d’une vieintérieure qui se dégage rayonne et se communique. A partir de là onpeut créer librement un langage nouveau. »
Sonia Delaunay, 1968, cité dans Sonia Delaunay, Musée de Grenoble,
Première grande rétrospective parisienne consacrée à Sonia Delaunay depuis 1967, l’exposition organisée par le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris rassemble, aux côtés de trois reconstitutions exceptionnelles d’environnements, plus de 400 oeuvres : peintures, décorations murales, gouaches, estampes, mode et textiles. Cette monographie qui suit l’évolution de l’artiste de l’aube du XXème siècle à la fin des années 1970, met en lumière l’importance de son activité dans les arts appliqués, sa place spécifique au sein des avant-gardes européennes, ainsi que son rôle majeur dans l’abstraction dont elle figure parmi les pionniers.
Le parcours chronologique, largement documenté, illustre la richesse et la singularité de l’oeuvre de Sonia Delaunay marquée par un dialogue soutenu entre les arts. L’ensemble des oeuvres choisies révèle une approche personnelle de la couleur, réminiscence de son enfance russe et de son apprentissage de la peinture en Allemagne. >
Tandis que Robert Delaunay conceptualise l’abstraction comme un langage universel, Sonia Delaunay l’expérimente sur les supports les plus variés (tableaux, projets d’affiches, vêtements, reliures, objets domestiques) et crée à quatre mains avec le poète Blaise Cendrars La Prose du Transsibérien et de la Petite Jehanne de France.
Durant la Grande Guerre, son passage en Espagne et au Portugal coïncide avec un premier développement de ses activités dans les domaines du théâtre et de la mode qu’elle commercialise à Madrid dès 1918, puis à son retour à Paris dans les années 1920. La décennie suivante marque l’épanouissement d’une abstraction épurée, caractéristique du style international, et en harmonie avec l’architecture comme en témoignent les grandes décorations murales du Pavillon de l’Air de l’Exposition internationale des arts et techniques, présentées à Paris pour la première fois depuis 1937.
Le rôle de « passeur » de l’artiste entre la génération des pionniers de l’abstraction et celle de l’après-guerre se manifeste à travers sa participation aux Salons des Réalités Nouvelles, son implication dans les projets d’architecture et sa présence au sein de la galerie Denise René. Dès l’après-guerre, la peinture de Sonia Delaunay connaît un profond renouvellement qui culmine, à la fin des années 1960, dans un art abstrait intensément poétique. Sa créativité formelle et technique s’exprime alors dans des oeuvres monumentales (peinture, mosaïque, tapis, tapisserie) et son oeuvre tardive connaît un ultime essor dans les albums d’eaux-fortes et les éditions Artcurial.
Servie par la reconstitution d’ensembles et de dispositifs inédits, et la présence de photographies et de films d’époque, l’exposition souligne le paradoxe d’une oeuvre profondément inscrite dans son temps – de la belle époque aux années 1970 – et la constance des recherches formelles et la quête de synthèse des arts rendent également atemporelle.
L’exposition sera ensuite présentée à la Tate Modern de Londres du 15 avril au 9 août le nu jaune sur France culture (podcast)
Exposition lumineuse, vivifiante qui montre la production
et l’imagination prolifique de l’artiste
Directeur : Fabrice Hergott
Commissaires : Anne Montfort et Cécile Godefroy
Musée d’Art moderne de la Ville de Paris
11, avenue du Président Wilson
75116 Paris
Tél : 01 53 67 40 00 / Fax : 01 47 23 35 98
www.mam.paris.fr
« L’art lave notre âme de la poussière du quotidien »
Si comme moi vous adorez ouvrir avec empressement le paquet poste qui contient le livre attendu, si vous frémissez de bonheur en défaisant le papier de soie qui l’entoure, ce livre contenant des trésors de lectures est fait pour vous.
» Il ne s’agit pas de peindre la vie, mais de rendre la peinture vivante »
Pierre Bonnard
Observations sur la peinture Pierre Bonnard
Avec une Introduction d’Antoine Terrasse
Et une Préface d’Alain Lévêque
Les agendas que le peintre Pierre Bonnard tint toute sa vie durant ne sont pas simplement constitués de dessins et d’informations sur le temps qu’il fait ; on y
trouve aussi de très nombreuses notes sur sa peinture, la création et ses enjeux.
Ces « observations sur la peinture », semées ici comme des notes entre les lignes, confirment l’impression de se trouver dans un sanctuaire de la création.
Elles trahissent les hantises de l’artiste, son inlassable recherche des moyens les plus appropriés pour traduire son émotion visuelle, cette « séduction ou idée première » à quoi tout désormais devra être soumis.
Aucune volonté de didactisme dans ces notes ; aucune règle énoncée qui ne vaille que pour soi-même. Rien de strictement « intellectuel ». Et, cependant, avec l’amour de la vie, toute l’intelligence de la peinture.
Pour la première fois sont réunis l’ensemble des notes d’un des peintres les plus importants de notre siècle, retranscrites par le petit-neveu de l’artiste, AntoineTerrasse, historien de l’art et l’un des plus grands spécialistes de Bonnard.
Cette édition est précédée d’un essai d’Alain Lévêque (auteur de Bonnard, la main légère, Deyrolle éditeur, 1994, repris aux éditions Verdier, 2006), et illustrée de la reproduction d’une dizaine de doubles pages de ces carnets (1927-1946),
représentatives des différentes voies empruntées par l’artiste dans ces carnets.
Bonnard, c’est la dernière phrase de Goethe sur son lit de mort: « De la lumière… »
Une rétrospective Pierre Bonnard aura lieu au Musée d’Orsay, à Paris, du 17 mars au 19 juillet 2015. L’exposition « Pierre Bonnard (1867‑1947). Peindre l’Arcadie » se tiendra du 17 mars au 19 juillet. Elle mettra en valeur l’intense palette de couleur utilisée par l’artiste ainsi que son esthétique décorative, qu’il a exercé sur différents supports, notamment la sculpture et la photographie.
L’exposition n’est pas chronologique mais organisée autour de sept thèmes principaux, allant de l’influence japonaise à l’intimité de ses sujets, qu’il s’agisse d’endroits ou de personnes, en passant par les nombreux nus de sa femme Marthe (Maria Boursin). Après Paris, l’exposition sera accueillie à la Fondation Mapfre, à Madrid, en Septembre, avant de traverser l’océan pour rejoindre le Du Young Museum de San Francisco en 2016. En parallèle avec cette exposition, le 29 mars, la maison de vente aux enchères Osenat proposera 120 lots comprenant des dessins, des lettres manuscrites signées, des aquarelles, des esquisses et 30 peintures a l’huile qui appartenaient à l’historien de l’art Antoine Terrasse, petit-neveu de Bonnard. Parmi les oeuvres les plus célèbres se trouvent la Petite fille avec un chat, datée de 1899 et estimée à 550 000€ ainsi qu’un autoportrait de cette même année estimé à 150 000€. Le prix le plus haut jamais atteint par une œuvre de Bonnard lors d’une vente aux enchères est de 7,2 millions de livre (11,6 millions de dollars) pour Terrasse à Vernon, vendu par Christie’s à Londres en 2011.
Observations sur la peinture
Pierre Bonnard
Introduction d’Antoine Terrasse
Préface d’Alain Lévêque
parution : 20 janvier 2015
16 x 20 cm / 72 pages / ISBN 979-10-92444-17-9 / 15 f diffusion librairies France & Belgique : R-Diffusion 16, rue Eugène Delacroix / F-67200 Strasbourg info@r-diffusion.org / 09 65 29 35 98
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Nuages noirs annonciateurs de ces temps troubles ?
Lauréate du prix Marcel Duchamp 2013,Latifa Echakhch (vidéo) a tout particulièrement séduit le jury par la manière dont elle sait activer le potentiel de l’espace qu’elle investit. À l’invitation du Centre Pompidou, avec le soutien de l’ADIAF, l’artiste présente dans l’Espace 315 une installation inédite qui questionne les notions d’envers du décor, de décorum et de trace. Composée de plusieurs éléments sculpturaux, l’exposition s’impose comme un ensemble. L’artiste s’est attachée à bâtir une scène dramatique. Entre ciel et terre, elle transforme l’espace de l’exposition en un paysage dense et onirique, suspendu, entre chien et loup. Au fil de ses déambulations, le visiteur y découvre des fragments d’histoire, des objets presque dérisoires, kitsch, des souvenirs d’enfance puisés dans les tréfonds d’une mémoire et plongés dans l’encre noire. Pour susciter différentes expériences sans chercher à imposer sa voie, l’artiste offre au spectateur un voyage où les sensations et émotions provoquées par le jeu des formes font le guide.
Entretien.
– Vos œuvres entretiennent un rapport étroit à l’espace. Les murs n’y sont plus des supports mais des « réserves » qui participent pleinement à l’œuvre. Comment et dans quel but avez vous appréhendé l’Espace 315 au Centre Pompidou ?
– Latifa Echakhch – J’ai appréhendé l’Espace 315 en m’intéressant principalement à sa forme. C’est un rectangle allongé, une sorte de boîte qui m’évoquait un peu l’idée d’une « camera oscura » où l’image est inversée. Dans l’exposition, les nuages flottent ainsi légèrement au-dessus du sol, et le parquet très brillant redouble encore cette impression de basculement. J’ai en quelque sorte cherché à étirer/condenser un paysage dans le lieu, afin de jouer avec différents plans ou strates de lecture, et différentes échelles.
– Que signifient ces nuées ?
– LE – Ces nuages n’ont pas une signification arrêtée, précise. Ils permettent une forme de condensation. Il s’agit d’offrir une seule et même vue d’un ensemble, comme un paysage de bord de lac où l’on peut voir le ciel, l’eau et les berges se refléter les uns sur les autres, les uns dans les autres. Il y a ici un jeu avec le haut et le bas, le recto et le verso. Un jeu de basculement qui permet une forme de synthèse, et concourt à créer une sensation onirique tout en attirant l’attention du visiteur sur les sculptures.
– Et la couleur noire ? Son usage est très présent dans votre œuvre.
– LE – Je l’utilise comme un filtre. Le noir renvoie à la fois à l’idée d’un temps d’action passé et arrêté, ainsi qu’à un ensemble en puissance de gestes à venir.
Par Jean-Pierre Bordaz, conservateur, musée national d’art moderne, commissaire d’exposition.
Propos recueillis par Stephane Hussonnois-Bouhayati.
Commissaire : Mnam/cci Jean-Pierre Bordaz photos de l’auteur
Pour sa douzième exposition de collection privée, la maison rougeinvite le Français Bruno Decharme à présenter, avec un regard contemporain, son exceptionnelle collection d’art brut.
l’exposition se termine le 18 janvier
Devenu un phénomène de mode ces dernières années, en France et dans le monde, avec un marché qui s’emballe, des foires et des galeries spécialisées plus nombreuses, des expositions d’art contemporain qui intègrent des œuvres d’art brut comme notamment la dernière Biennale de Venise (commissaire Massimiliano Gioni), l’art brut questionne. La maison rouge présente régulièrement au public des œuvres de ce corpus de l’art; Antoine de Galbert, son président le collectionne.
« Depuis sa création en 2004, nous cherchons à établir des ponts entre les différents champs de la création, proposant des expositions, qui mêlent art brut et art contemporain: La collection d’art brut d’Arnulf Rainer, Les inspirés, Elmar Trenkwalder et Augustin Lesage ou, qui revisitent des œuvres majeures comme celles de Louis Soutter ou Henry Darger. Il nous a semblé que le moment était venu dans le cycle dédié aux collections privéesde porter notre attention sur la plus importante collection privée d’art brut au monde. »
Depuis plus de trente ans, Bruno Decharme (vidéo) assemble sa collection. Celle-ci compte aujourd’hui 3 500 pièces, recense 300 artistes du milieu du XIXe siècle à nos jours. Elle réunit des œuvres de nombreux pays, produites dans un cadre asilaire ou dans la solitude des villes et des campagnes, des productions dites médiumniques et des objets populaires qui échappent à la norme des traditions. Cet ensemble prolonge les collections et recherches de précurseurs psychiatres comme Hans Prinzhorn, d’artistes et écrivains comme André Breton, autant de travaux que Jean Dubuffet a théorisés en 1945 sous le concept d’art brut
En déplaçant ces créations vers le champ de l’art, Dubuffet opère un changement de paradigme radical qui invite à modifier notre façon de penser l’art.
Ces artistes créent le plus souvent avec une intention tout autre que celle de produire de l’art: messages à Dieu, accomplissement d’une mission, communication avec des esprits, talismans de protection, etc.
À travers leurs visions, qui peuvent être qualifiées de délirantes, chacun d’entre eux touche une forme de savoir qui fait écho aux questions fondamentales communes à tous: «qui sommes-nous? D’où venons-nous? Où allons-nous?»
Pour autant, ils ne participent à aucune filiation artistique; autodictates, souvent isolés, ils ne se connaissent pas et ne forment donc aucune école idéologique ou stylistique.
La démarche de Bruno Decharme s’inscrit dans le cadre d’un projet global, celui de collectionneur et de cinéaste de métier, mais également celui de fondateur de l’association abcd qui ouvre sa collection au public en 1999. abcd (art brut connaissance & diffusion), animée par Barbara Safarova, est un pôle de recherche, dont les travaux prennent corps à travers des publications, des séminaires, des expositions et la production de films. L’exposition présente toutes ces facettes. L’exposition, dont le commissariat est assuré par Bruno Decharme et Antoine de Galbert réunit une sélection d’environ 400 œuvres (dessins, peintures, sculptures, photographies, assemblages…) de 200 artistes.
Présentée dans tous les espaces de la fondation, elle dessine un parcours qui fait l’objet de différentes étapes: mots-clés, thèmes agencés de façon subjective, mais tous liés par des questionnements dont le contenu est universel.
Surviennt ainsi des juxtapositions inattendues, loin de la division classique qui a cours quand on parle d’art brut: les fous, les médiums, les marginaux, et qui ne concerne que le statut des auteurs.
En proie aux désordres du monde et à toutes sortes de difficultés de la vie, les artistes de l’art brut nous donnent à voir l’acte de créer dans sa littéralité.
Ces œuvres représentent autant de réponses à la question: que veut dire être sur cette terre. Cette exposition est en quelque sorte la métaphore d’un voyage qui nous conduit de la genèse de la vie – à l’origine, le chaos – à une forme d’extase, «un savoir supérieur»délivré par ces artistes d’un genre particulier dont certains ont le dessein de sauver le monde.
Les musées de Bâle ouvrent leurs portes la nuit ! le vendredi 16 janvier.
Une nuit pour découvrir ou redécouvrir la richesse culturelle de notre voisine suisse.
Passer toute une nuit au musée, enfin une partie.
C’est l’expérience que propose chaque année la ville de Bâle, la ville où il y a un musée à tous les coins de rue ou presque !
Et pour cela, elle y met les moyens avec une quarantaine de musées et institutions participant à l’évènement, comme le Gegenwart Kunstmuseum Basel, l’Anatomisches Museum ou le Naturhistorisches Museum Basel ou encore le Musée de la musique qui inaugurera à cette occasion sa nouvelle exposition sur les guitares, sans oublier tous les autres.
Mais ce n’est pas une simple visite d’une exposition ou la découverte des collections que l’on vous propose, c’est surtout une expérience à vivre, avec des rendez-vous concoctés par chacun des participants : des visites guidées, des concerts, des lectures, des projections, des conférences, des jeux et toutes sortes d’animations. Accès Transport, buvette etc …
Pour la nuit des musées de cette année, la Fondation Beyeler vous invite à un triple voyage de découverte :
les visiteurs ne pourront pas seulement partir sur les traces de l’origine du monde dans les oeuvres de Gustave Courbet ou se laisser ensorceler par les paradis aux couleurs éclatantes de Peter Doig.
Les collages vidéo fascinants de Marco Brambilla et leurs images époustouflantes transforment également la Fondation Beyeler en un spectaculaire cinéma 3D.
Des ateliers captivants et des visites guidées en plusieurs langues, un jeu dans le musée à vous couper le souffle, ainsi qu’un bar à glaces et les délices du Restaurant Berower Park complètent ce programme.
Programme de la Nuit des musées à la Fondation Beyeler :
« L’ORIGINE DES MONDES »
16 janvier 2015, 18h00 – 02h00 Megaplex 3D Trilogy
« L’origine des mondes » de Marco Brambilla 18h00 – 02h00
L’artiste vidéo Marco Brambilla présente sa Megaplex Trilogy en 3D Civilization (2008, 3:00 min.),
Evolution (2010, 3:04 min.)
et Creation (2013, 4 min.) au musée.
Entretien avec l’artiste Marco Brambilla 20h00 Michiko Kono, Associate Curator à la Fondation Beyeler, s’entretient en anglais avec l’artiste.
• Atelier 1: Les quatre éléments 18h00 – 21h00 Expériences artistiques à l’Atelier
• Atelier 2: Cavernes, grottes, ténèbres nocturnes 18h00 – 23h00
Expériences artistiques au Musée Jeu dans le musée
« Couper les images en quatre » 18h00 – 24h00
Un amusant jeu d’enquête invite à explorer les fascinantes expositions
« Gustave Courbet » et « Peter Doig ». Des animations à Fernet-Branca
Preuve en est faite encore avec la Fondation Fernet-Branca à Saint-Louis qui participe également à l’opération.
Elle ouvrira ses portes à partir de 18h30 avec la visite libre de l’exposition « Prendre le temps » en présence des artistes Denis Ansel, Joseph Bey, Robert Cahen, Bernard Latuner, Guido Nussbaum et Germain Roesz, Daniel Dyminski.
Ce dernier détruira l’une de ses œuvres pendant une performance, de 21h à 21h30.
De 18h30 à 20h, les enfants pourront participer à un workshop sur le thème du cadavre exquis.
Ils laisseront place ensuite jusqu’à 2h aux étudiants de la HEAR qui présenteront le projet Checkpoint, à la fois geste, performance, diffusion sonore, sur le corps et l’espace. After party dans les clubs bâlois
Et la nuit n’est pas finie ! Quand les musées éteignent les lumières, ce sont les clubs qui allument les spotlights : on peut ainsi écouter de la musique dans une ambiance lounge de 22h à 2h au BKB Lounge, puis danser à partir de 2h dans les clubs de la ville : Die Kuppel, HeK, Hinterhof, Nordstern.
Attention, contrairement à l’édition française et européenne de la Nuit des Musées 2015, la Nuit des Musées bâlois n’est pas entièrement gratuite. Pour avoir accès à toutes ces animations, il faut acheter un billet, de 24 francs suisse, valable dans tous les musées participants et sur une partie du réseau de transport en commun.
Museums-Pass-Musées: Echangez votre billet de la nuit des musées contre une remise de CHF 9.- ou EUR 6,- sur présentation du Museums-Pass-Musées (pass annuel plein tarif). Il ne reste plus qu’à vous concocter un chouette programme.
« Je suis Niki de Saint Phalle et je fais des sculptures monumentales »
C’est ce que scande Niki à travers l’exposition.
La rétrospective Niki de Saint Phalle au Grand Palais, à Paris, est l’occasion de mettre en lumière la personnalité et la vie de cette artiste féministe connue surtout pour ses célèbres Nanas. Plus de deux cents œuvres et archives – mêlant peintures, assemblages, sculptures, gravures et cinéma expérimental – sont exposées au fil d’un parcours à la fois chronologique et thématique, ponctué de documents vidéo. Niki de Saint Phalle.-1930 – 2002–
C’est en lisant l’excellent livre d‘Elisabeth Reynaud :
Niki de St Phalle » il faut faire saigner la peinture « aussi en lisant Niki de St Phalle, artist & mystic, dans les traces du Facteur Cheval & d’Antonio Gaudi de Pierre Chazaud (que je remercie pour ses livres-cadeaux) que je commençais à comprendre comment une petite fille, issue de l’aristocratie, belle, riche, domptant sa difficulté de vivre par son génie créatif, a réussi à s’imposer parmi les grands artistes du siècle passé. Plasticienne, peintre, sculptrice, provocatrice, autodidacte, réalisatrice de films, mannequin, féministe, militante antiraciste et anti-sida, elle laisse une oeuvre protéiforme, radicale, d’une grande vitalité, dont la force est toujours d’actualité.
« Je n’accepterais pas les limites que ma mère tentait d’imposer à ma vie parce que j’étais une femme. NON. Je franchirais les limites pour atteindre le monde des hommes qui me semblait aventureux, mystérieux, excitant. Ma nature optimiste m’y aida »
Niki de St Phalle
Préférant une vie d’artiste, à celle de bourgeoise modèle imposée par ses parents, aux côtés de son premier mari, l’écrivain américain Harry Mathews, elle commence à peindre ses premières huiles et ses premières gouaches.
À la suite d’une grave crise nerveuse, l’artiste est hospitalisée à Nice. Les médecins diagnostiquent une schizophrénie et lui font subir une série d’électrochocs et un traitement à l’insuline. C’est à ce moment qu’elle se met à peindre et découvre que cette occupation lui procure la sérénité dont elle a besoin.
Ne se sentant, ni américaine, ni française, sans aucun sentiment national défini, elle éprouve le besoin de se recréer, de recoller l’image d’un corps mis en morceaux et d’une âme tourmentée.
En 1955, Niki découvre l’oeuvre de l’architecte Antoni Gaudí et le parc Güell à Barcelone. Lors d’une première exposition personnelle à la galerie Gotthard à Saint-Gall, en Suisse, Niki fait la connaissance de Jean Tinguely et de sa femme, Eva Aeppli, qui habitent l’impasse Ronsin, à Montparnasse.
En 1960, elle se sépare de Harry Mathews, lui laissant la garde de leurs 2 enfants.
Niki s’installe impasse Ronsin avec Jean Tinguely. C’est le moteur de sa vie, son grand amour, malgré les infidélités de part et d’autre.
1961 Première séance de tir.
Il s’agit de tirer à la carabine sur des reliefs couverts de plâtre et de faire éclater, cachés sous le plâtre, des sachets de couleur qui éclaboussent le tableau. Pierre Restany invite l’artiste à se joindre au groupe des Nouveaux Réalistes.
C’est avec Jean Tinguely et grâce à ses encouragements et sa folie qu’elle réalisera ses oeuvres.
Peindre la violence « Peindre calmait le chaos qui agitait mon âme. C’était une façon de domestiquer ces dragons qui ont toujours surgi dans mon travail. » L’art à la carabine « J’ai eu la chance de rencontrer l’art parce que j’avais, sur un plan psychique, tout ce qu’il faut pour devenir une terroriste. Au lieu de cela j’ai utilisé le fusil pour une bonne cause, celle de l’art. » « Je passerais ma vie à questionner. Je tomberais amoureuse du point d’interrogation. » « Pour VOUS j’ai conquis le monde. »
Confrontée très tôt à l’inégalité des chances à laquelle sont confrontées les femmes et à l’absence de modèles féminins auxquels s’identifier, Saint Phalle décide dès l’enfance de
« devenir une héroïne ». La lecture du Deuxième Sexe (1949) de Simone de Beauvoir la marque profondément. Précédant de quelques années les mouvements féministes, elle est l’une des premières artistes de son temps à faire de la femme un sujet, qu’elle traite dans sa complexité : à la fois victime de l’enfermement dans sa condition féminine et
« héroïne » potentielle d’un monde à inventer. Ces assemblages aux titres évocateurs – Mariées, Accouchements, Prostituées, Sorcières, Déesses – frappent encore aujourd’hui par leur radicalité et leur ambivalence. Il faut les regarder de près : les objets qui les constituent ou les recouvrent sont soigneusement choisis, puis mis en valeur ou au contraire accumulés.
Une nouvelle société matriarcale « Le communisme et le capitalisme ont échoué. Je pense que le temps est venu d’une nouvelle société matriarcale. Vous croyez que les gens continueraient à mourir de faim si les femmes s’en mêlaient ? Ces femmes qui mettent au monde, ont cette fonction de donner vie – je ne peux pas m’empêcher de penser qu’elles pourraient faire un monde dans lequel je serais heureuse de vivre. »
Faites d’abord de papier mâché et de laine, puis de résine, les Nanas sont un prolongement naturel des Déesses fécondes et des Accouchements. Ces femmes au ventre souvent rebondi trouvent aussi leur origine, selon l’artiste, dans un dessin qu’elle exécute avec Larry Rivers de son épouse Clarice Rivers enceinte. À la fois joyeuses et puissantes, les Nanas sont les manifestes d’un monde nouveau, dans lequel la femme détiendrait le pouvoir. Leur corps coloré et généreux va bientôt s’agrandir et s’ouvrir dans des Nanas-maisons qui seront aussi autant de propositions pour vivre autrement.
La première et la plus grande de ces Nana-maisons est Hon, sculpture géante éphémère réalisée en 1966 au Moderna Museet à Stockholm avec Jean Tinguely et Per Olof Ultvedt, à l’invitation de son directeur, Pontus Hultén. Le Nana Power « Pour moi, mes sculptures représentent le monde de la femme amplifié, la folie des grandeurs des femmes, la femme dans le monde d’aujourd’hui, la femme au pouvoir. »
Dansantes ou sportives, grandes voire géantes, tantôt impressionnantes tantôt sexy, les Nanas portent l’espoir d’un monde nouveau où la femme aurait « droit de cité » : leur présence dans l’espace public est symbolique. Libérés des stéréotypes imposés par la mode, leurs corps expriment une féminité sans retenue et un féminisme souriant, à l’image de l’artiste dont elles sont le porte-voix : « Je veux être supérieure : avoir les privilèges des hommes et en plus garder ceux de la féminité, tout en continuant à porter de beaux chapeaux. »
Les Nanas, qui se multiplient sous forme de ballons gonflables, de sérigraphies, de bijoux et d’éditions diverses, dans l’art comme sur la scène, et des années 1960 jusqu’à la fin de la vie de l’artiste, sont les guerrières d’un combat féministe que Saint Phalle a été l’une des premières à mener dans le monde de l’art. Beaucoup d’entre elles sont aussi les étendards des droits civiques, pour lesquels Saint Phalle s’engage aussi très tôt : « Moi ? Une sauvage ? Elle a trouvé enfin une réponse, qu’une femme dans la civilisation des hommes, comme un nègre dans la civilisation des blancs, a droit au refus, à la révolte.
Mère dévorante, père prédateur « Nous connaissons tous dans notre vie la bonne et la mauvaise mère. Autrement dit, j’ai déjà représenté la bonne mère avec les Nanas, je me consacre désormais à son anti thèse, à cette mère qu’on aimerait ne pas être.»
Alors qu’au début des années 1970 elle commence à travailler à son premier long-métrage, Daddy, un film expérimental coproduit avec Peter Whitehead, où sont affichés sans détours l’inceste imposé par son père ainsi que les rapports de domination entre les sexes, Saint Phalle travaille à une nouvelle série de sculptures, qu’elle intitule Mères dévorantes. Mises en scènes ou en situation avec leurs accessoires, en compagnie de personnages secondaires, ces femmes mûres devenues mères semblent tirées d’un scénario où le grotesque le dispute à la terreur.
Quelques années après les Nanas, Saint Phalle poursuit avec ces Mères dévorantes l’exploration sans complaisance des « rôles féminins » qu’elle avait entreprise dix ans auparavant.
Chacune de ses oeuvres offre plusieurs niveaux d’interprétation dont on a souvent omis le caractère engagé au profit d’une lecture décorative et superficielle. Aller au-delà, c’est reconnaître une oeuvre qui se nourrit presque toujours de questionnements sur des sujets de société. Niki de Saint Phalle a été l’une des premières artistes à aborder la question raciale et à militer en faveur des droits civiques, puis du multiculturalisme américain ; l’une des premières aussi, dans les années 1980, à utiliser l’art pour sensibiliser le grand public aux ravages du sida. « En 1955 je suis allée à Barcelone avec mon mari Harry Mathews. C’est là que j’ai vu le magnifique parc Güell de Gaudi. J’ai rencontré à la fois mon maître et ma destinée. J’ai tremblé. Je savais qu’un jour, moi aussi, je construirais un jardin de joie. Un petit coin de paradis. »
Quarante-trois ans plus tard, en Italie, Niki de Saint Phalle met la dernière main au projet le plus important de toute sa carrière : le jardin des Tarots, parc de sculptures monumentales inspirées des vingt-deux arcanes majeurs du jeu de tarot. visite guidée de l’exposition par Télérama
Un magnifique catalogue accompagne l’exposition dont la commissaire est Camille Morineau
En raison du contexte actuel, la Rmn-Grand Palais a pris la décision d’annuler La Nuit Niki prévue dans l’exposition Niki de Saint Phalle durant la nuit du 31 janvier au 1er février. En vous remerciant de votre compréhension.
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Chers lecteurs, une année 2014 riche en expositions laisse place à un programme 2015, alléchant, Belle année artistique, oui l’art rend heureux, Belles découvertes, rencontres, lectures.
– PAUL GAUGUIN à la Fondation Beyeler
8.2.2015 – 28.6.2015
– Les Tudors (18 mars – 19 juillet 2015) Musée du Luxembourg
– Velázquez (25 mars – 13 juillet 2015) Grand Palais, galeries nationales
– Jean Paul Gaultier (1er avril – 3 août 2015) Grand Palais, galeries nationales
– Icônes américaines. Chefs-d’oeuvre du SFMOMA et de la collection Fisher (8 avril – 22 juin 2015) Grand Palais, galeries nationales
– Cap sur l’Amérique. Napoléon de Waterloo à l’île d’Aix (22 avril – 21 juillet 2015) Château de Malmaison / Musée Napoléon de l’île d’Aix Napoléon Ier ou la légende des arts (24 avril – 27 juillet 2015) Palais impérial de Compiègne
– Art Fiction, de la ville aux étoiles (22 mai – 27 septembre 2015) Vieille Charité, Marseille Echanges au Néolithique.
– La Première industrie du luxe (juin – novembre 2015) Musée national de la Préhistoire, Les Eyzies-de-Tayac
– Fragonard amoureux (16 septembre – 24 janvier 2016) Paris, musée du Luxembourg
– Elisabeth Louise Vigée Le Brun (1755-1842) (23 septembre – 11 janvier 2016) Grand Palais, galeries nationales
– Joie de Vivre (26 septembre – 17 janvier 2016) Lille, palais des Beaux-Arts
– Picasso et l’art contemporain (titre provisoire) (7 octobre – 29 février 2016) Grand Palais, galeries nationales
-Lucien Clergue (13 novembre – 15 février 2016) Grand Palais, galeries nationales
Je vous épargne la controverse des puristes, sur le kitch, je considère d’ores et déjà l’évènement comme un amusement et une curiosité. Je ne vous parlerai pas non plus du parallèle entre Andy Warhol et leur méthode de travail en atelier, ou encore d’Olafur Eliasson, travaillant avec 80 personnes dans son atelier, futur occupant des cimaises de la Fondation Vuitton, les maîtres de la Renaissance procédaient de la même façon, à la différence de Jeff Koons, ils mettaient la main à la pâte, procédaient à la finition, ne se contentaient pas d’être un concepteur.
Sa présence à Beaubourg en même temps que Marcel Duchamp, qui lui fait partie de l’histoire de l’art, doit le flatter, mais peut-on lui appliquer la phrase de Duchamp : « C’est le regardeur qui fait l’oeuvre ! » ? En fait le « regardeur » s’y voit, le public se reflète partout et prend plaisir à s’y photographier.
Jeff Koons n’est plus un inconnu, nous avons pu voir son univers baroque, ses bouquets, lors de la spendide exposition au musée Beyeler, le mythe des fleurs, ou encore lors de la magnifique exposition qui montre une sculpture de la la Cicciolina dans son tub, Eros à Beyeler ensuite à Versailles, les collectionneurs Richard et Ulla Dreyfuss-Best dans leur exposition « For Your Eyes Only » actuellement au Kunstmuseum de Bâle ne dédaigne pas de montrer le« Wrecking Ball 2002» de Jeff. Art Basel, la Fondation Prada à Venise, ne manquent pas de présenter JK.
Entre les 2 vedettes actuelles de l’art contemporain (Damien Hirst), il n’y a presque pas de choix possible, les 2 sont des businessmen accomplis, célèbres, provocateurs, talentueux. Les bourses s’effondrent, les banques s’affolent, les gens ne partent plus en vacances et se serrent la ceinture, raclent leurs fond de poches, les femmes indonésiennes se font tuer pour quelques poignées de roupies, mais « l’élite » mondiale soutient, achète et se précipite aux ventes et aux expositions de ces artiste.
Damien Hirst a court-circuité les galeristes en vendant directement chez Sotheby’s à Londres, aux enchères, 223 de ses œuvres en encaissant la somme astronomique de 140 millions d’euros. La fortune de Bill Gates serait largement dépassée (?) (faux Bill Gates « pèse » 57 milliards de $). Pour moi, ces montants sont abstraits et surréalistes. Jeff Koons, chevalier, puis officier de la légion d’honneur nous parle de l’acceptation de soi-même et de l’autre, de la confiance en lui-même et du pouvoir de l’art, grâce au rêve réalisé en exposant à Versailles, puis au Whitney Houston. De François Pinault collectionneur fervent de JK à Jean Jacques Aillagon, respectivement ancien ministre de la culture, puis directeur du Palais Grassi puis directeur du château de Versailles, la connexion était aisée.
C’est en regardant l’Olympia de Manet qu’est venue sa compréhension et son amour de l’art et ses niveaux de significations, pourquoi pas de l’Origine du Monde de Courbet.
Il imagine devant le Homard, acrobate, lien entre le visiteur et l’œuvre, la couleur rouge, le motif, évoquant les flammes du Moyen Age, que s’il reste trop longtemps sous le regard du public, il finira dans les flammes, puis pour compléter il lui trouve les mêmes moustaches que le Führer.
Quand à l’ « Aspirateur » sa transparence est pour lui associée au féminin …. (tiens donc !) à la matrice. Quand on le regarde en effet, la disposition des accessoires, font penser à une silhouette.
L’autoportrait entre celui de Louis XIV et Louis XVI, (à Versailles) expression du monumental, sur un socle réplique (pas la meilleure) du Bernin, n’est pas l’image de Jeff Koons, mais « l’expression en tant qu’artiste » confronté aux 2 icônes du passé avec le contemporain. Je cite « le frottement, la juxtaposition d’intérêts communs, voire le parallèle entre 17e, 18e et JK. »
Le petit train évoque son enfance et les souris, chien et autres ballons, les jouets qu’il a conçu pour son fils aîné, issu de son mariage avec la Cicciolina, puis pour les autres
enfants de sa nombreuse famille.
Son discours reste le même : il désire être impliqué, pour lui, ses œuvres sont une métaphore de l’acceptation de l’autre et de soi-même, au niveau mondial. En résumé Jeff Koons souhaite établir une connexion avec l’art et son pouvoir sur le monde.
La petite salle pornographique ne mérite pas le détour, car là on comprend très vite :
« Fuck you » c’est à dire nous. photos de l’auteur
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