Le génie de la Bastille, génie de la Liberté

Le génie de la Bastille , génie de la Liberté
14 juillet
10492009_1462811150633559_7486114702778725506_n
 

Patrick Bailly-Maître-Grand – Colles et Chimères

28 juin – 19 octobre 2014
Une exposition à ne rater sous aucun prétexte
C’est en 2012 que le photographe Patrick Bailly-Maître-Grand (son site) a entrepris de donner à la Ville de Strasbourg, où il s’est établi il y a plus de trente ans, une centaine d’oeuvres qui ont rejoint depuis les cimaises du Musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg.
Une de mes rencontres avec Patrick Bailly Maître Grand
Patrick Bailly Maître Grand
De formation scientifique mais aussi peintre à ses débuts, Patrick Bailly-Maître-Grand fait partie du courant des photographes expérimentateurs qui, dans les années 1980, ont choisi d’opter pour une démarche réflexive sur l’histoire et la technique du médium. L’exposition « Colles et Chimères » consiste ainsi non seulement en une présentation de la donation mais aussi en une rétrospective qui permet d’aborder de façon plus exhaustive la diversité de la pratique de Patrick Bailly-Maître-Grand qui passe autant par une interprétation des secrets des origines de la photographie – daguerréotypes, rayogrammes, chronophotographies de Marey … – que par l’exploration de techniques complexes –périphotographie, solarisation… Vivant et travaillant à Strasbourg depuis 30 ans, Patrick Bailly-Maître-Grand a des liens forts avec cette ville qui transparaissent dans nombre de ses séries photographiques à l’instar de l’Hommage à Arp (1988) –où le photographe rend hommage au grand artiste strasbourgeois, membre des mouvements dada et surréaliste, à travers un jeu sur les volutes « arpiennes » d’un bouillon gras dans lequel surnagent les lettres « A, R, P ».
Patrick Bailly maître Grand, Hommage à Arp
Mais les sujets explorés par Patrick Bailly-Maître-Grand dépassent largement le cadre de ce patrimoine historique et culturel local et s’emparent de thématiques valorisant l’étrange voire le surréel à travers des photographies qui métamorphosent les objets du quotidien ou ceux chinés dans les brocantes. L’aléatoire, l’insolite et l’humour font partie intégrante de son oeuvre où sourd également une réflexion profonde sur le passage du temps, nourrie par la recherche de nouveaux modes de construction, de mises en scène et de compréhension de l’image photographique ainsi qu’en témoigne par exemple le triptyque Repérage (2004), réflexion autour du thème de la vanité.
Privilégiant l’empreinte du réel de l’analogique à « l’emprunt au réel » du numérique, Patrick Bailly-Maître- Grand fabrique des « machines à distraire » tout en revendiquant une vision du monde duelle, enjouée et mélancolique, tout autant celle d’un bricoleur que d’un esthète raffiné.
Patrick Bailly-Maître-Grand est né le 1er février 1945 à Paris. Son nom, patronyme et non pseudonyme comme nombreux l’ont cru, lui vient de ses origines franc-comtoises. Une grande maison de famille dans le Haut-Jura est le décor de son enfance
Parcours de l’exposition
L’exposition réunit non seulement les oeuvres issues de la donation mais également des séries qui complémentent le regard sur une carrière photographique de plus d’une trentaine d’années.
Cette rétrospective s’organise donc selon quinze sujets déterminés par l’artiste et qui rendent compte de ses obsessions autant formelles que thématiques.
La scénographie de l’exposition a été pensée par Patrick Bailly-Maître-Grand.
1. Rez-de-chaussée
Du classique
Pour ses premières approches avec l’outil photographique émancipé de la tutelle du dessin – sa première passion artistique -, PBMG flâne en ville afin de capter avec son objectif des associations fortuites d’objets, de formes, qui en appellent à la rêverie.
Cette période « cueillette de champignons-images », ainsi que la définit l’artiste, l’incite à déceler l’insolite dans des jeux d’ombres, dans un fragment de moulures, ou encore à instiller du fictionnel dans des lieux ou des univers traversés par Louis-Ferdinand Céline.
Du daguerréotype
Révélée par Louis Daguerre en 1839, cette technique d’enregistrement de l’image sur une plaque d’argent polie est un procédé à tirage unique puisque non reproductible par duplication ultérieure. A l’origine même de l’essor et de la démocratisation de la photographie, le daguerréotype a connu un vrai triomphe, détrônant la peinture dans le genre du portrait grâce à sa précision inouïe. Mais l’engouement qu’il suscita n’a duré qu’une vingtaine d’années. En utilisant cette technique obsolète, caduque, PBMG réactive un temps sa magie, sa préciosité, au service d’une iconographie presque banale – murs lépreux ou aveugles, graffitis, amoncellement d’outils… – et redonne à l’écume de notre quotidien la grâce d’une icône.
Patrick Bailly Maître Grand, daguerotype
Du virage
Le virage est un traitement chimique complémentaire intervenant lors du développement d’un tirage photographique noir et blanc sur papier, dans le but de donner une couleur dominante à l’épreuve (sépia, bleue, vert…). En optant pour un virage par zone, PBMG accentue la sensualité des volutes d’un bouillon gras pour les associer à la sculpture de Jean Arp, rapproche la teinte verte du cuivre oxydé de la Statue de la Liberté de celle d’un chewing-gum et sature les couleurs de ses Baux de Provence pour les inscrire dans une lignée picturale.
PBMG Hommage à Arp
Le nombre et le hasard
La mouche et la fourmi sont les protagonistes de plusieurs séries de PBMG, à l’instar d’autres insectes, dont le photographe ne cesse de louer la persévérance ou la précision des mouvements. Immortalisées en recourant à des techniques diverses – rayogrammes, virages… – ces petites bêtes incarnent à elles seules la dualité de l’oeuvre de PBMG ainsi que le souligne le titre retenu pour cette section : une grande rigueur d’exécution au service de la description des aléas de l’existence.
PBM
Colles et chimères
Le regroupement de ces huit séries qui donne son titre à l’exposition conjugue le raffinement dans le rendu des images obtenu par l’usage de nombreux virages et la mélancolie funèbre qui émane des sujets photographiés : un matelas ensanglanté qui dévoile progressivement ses entrailles, des poupées cassées… Outre la mise en scène d’objets trouvés comme ces netsuké, simples bouts de bois mangés par les vers qu’il a transformé en précieux éléments de la garde-robe japonaise, PBMG affirme aussi son goût pour le « bricolage » : désosser une chaussure, transformer un kimono en camisole de force, coudre des petits sacs qui scelleront nos secrets, autant d’actions qui requièrent de la « colle » pour mieux faire naître des « chimères ».
Patrick Bailly Maître Grand, les nersuké
De l’ombre immédiate
La technique du rayogramme retenue ici par PBMG consiste à s’affranchir de l’appareil photographique en plaçant directement des objets sur une surface photosensible que l’on exposera ensuite à la lumière. Ce retour aux origines techniques de l’image s’accompagne aussi chez PBMG d’un clin d’oeil à l’histoire de la photographie puisque la citation de l’ouvrage du pionnier anglais Henry Fox Talbot, The Pencil of nature, est évidemment présente dans Les Herbes. De même, on perçoit dans les trois séries présentées ici l’impact de l’Orient, des images du monde flottant et d’un rapport calligraphique à la lumière dans l’oeuvre de PBMG.
Patric Bailly Maitre Grand, Les Herbes
Digiphales
Ces dix doigts se dressent face à nous comme des menhirs provoquant un trouble lié d’une part, au changement d’échelle qui élève ces extrémités au rang de monument, d’autre part, à l’évocation de la blessure et de la difformité. Le traitement technique avec une inversion par solarisation et de multiples virages contribue à renforcer l’aspect minéral des photographies et confère à l’agencement de ces doigts la gravité sereine d’un lieu de culte païen. L’ensemble original est constitué de dix éléments, sur le principe des dix doigts de la main, mais ici, s’adaptant à l’espace disponible, l’artiste a choisi de réduire la présentation à huit doigts-menhirs, afin de conserver au mieux l’idée d’arc de cercle, en résonance souhaitée avec le site mégalithique de Stonehenge.
Patrick bailly Maître Grand
2. Mezzanine
De la cinétique en gelée
Ici est mis en lumière l’autre thème de prédilection de PBMG : la captation du mouvement grâce à l’appareil photographique. En jouant des effets d’oscillation de l’eau ou d’un balancier de pendule, en figeant dans leur explosion des assiettes ou des sacs de plâtre, ou encore en immortalisant les infimes variations de rotation d’une chaise, le photographe s’inscrit clairement dans la lignée des photographes expérimentateurs. Il réactualise les préoccupations de l’astronome Jules Janssen quand il photographiait les mouvements de révolution de la lune ou de Marey dans ses chronophotographies et cherche à susciter des associations d’idées face au surgissement dans l’eau ou le plâtre de formes inédites.
Patrick Bailly Maître Grand, Les Rocking Chairs
Vanités
Squelettes, crânes, dessins d’anatomie ou prothèses constituent quelques uns des objets du musée des vanités du photographe. L’humour noir que l’on décèle dans certaines des oeuvres comme Repérage rapproche les réflexions macabres de PBMG de celle des Surréalistes. Ainsi, dans le Péripatéticien, on assiste à la rencontre insolite entre un squelette et une paire de jambes orthopédiques, rappelant au passage l’importance que revêt la question de l’objet trouvé ou chiné dans les brocantes chez le photographe.
Auteur de ce qu’il nomme des « machines à distraire », PBMG trouve par la photographie un moyen de conjurer l’angoisse de la mort.
Patrick Bailly Maître Grand, peripateticien
De face
De cette galerie de visages, on retient avant tout la puissance expressive plus que le détail des traits. En effet, la majorité des modèles sont inanimés – visages de poupées, de mannequins en cire ou en plastique… – ou alors réduit à l’état de spectres, d’auras.
Au-delà de la première lecture qui renvoie inexorablement à l’idée de la disparition et de la mort ainsi que le suggère Les Véroniques faisant référence à la vraie icône, celle du visage du Christ sur son linceul, ce que cherche à capter PBMG c’est le souffle rémanent de la vie, ce moment d’extase ou de petite mort palpable dans les Comas ou dans la puissance du regard de ces figurines anthropomorphes.
Patrick Bailly Maître Grand, les Véronique
De l’empreinte
Toujours trace d’une relation singulière, d’un corps spécifique, l’empreinte est l’essence même de la photographie qui se définit avant tout par sa nature indicielle. Afin de fixer cette mémoire des formes, PBMG emploie souvent une résine transparente qui moule les reliefs et est ensuite placée sous l’agrandisseur.
Les Codex – empreinte en résine de circuits électroniques – que le photographe assimile à des tablettes assyriennes deviennent ici l’allégorie d’une technologie présente constamment vouée à l’obsolescence : un pied de nez du photographe fidèle à l’argentique à ses condisciples passés au numérique ?
Patrick Bailly Maître Grand, les Codex
Tourner autour du pot
C’est avec Formol’s band que PBMG se fait véritablement une place dans le monde de la photographie au milieu des années 80.
Patrick bailly Ma^tre Grand, Formol
Achetée par le Centre Pompidou et par le MoMA, cette série provoque un fort engouement lié à la singularité de la technique de prise de vue employée par l’artiste :
la périphotographie. Cette captation continue à 360 degrés, à travers une fente longitudinale, d’un objet animé d’un mouvement de rotation régulier sur lui-même, donne naissance à de déroutantes vanités  modernes.
Cette mise à plat d’animaux conservés dans du formol, de squelettes ou de crânes, en condensant l’espace-temps, offre une vision distordue, abstraite de la vie.
Train de lumière-Train de nuit
Seconde installation photographique monumentale de l’exposition, cette locomotive est née d’une rencontre du photographe avec un groupe de jeunes amateurs de photographie de Bischwiller, rassemblés sous le sigle : GRAPH. Plus de 280 images composent cette oeuvre. Elles ont été obtenues en photographiant de nuit le train « PLM Nord 231 » au moyen d’une tourelle mobile de 5 mètres supportant un rail vertical gradué. Grâce à la photographie, cette imposante locomotive devient presque spectrale, une sculpture de lumière.
PBMG le train
Les fenêtres souvent
« Les fenêtres souvent se ferment en riant, se ferment en criant… » chantait Jacques Brel que le photographe cite ici sciemment pour évoquer l’un des éléments récurrents de son iconographie : la fenêtre. Tantôt transparente, tantôt miroir aveugle, parfois support de dessins urbains, la fenêtre devient chez PBMG la métaphore de l’acte photographique et de ses possibles : elle offre un cadre au photographe-spectateur mais aussi un lieu d’évasion.
Dans Les gouttes de Niépce, c’est l’optique photographique –
« cette lentille de verre capable de redessiner tout un paysage extérieur sur un plan » – traduite dans un peu de gélatine alimentaire, qui permet à PBMG d’ouvrir une fenêtre sur le monde.
Patrick Bailly Maître Grand
Monotypes directs
Le troublant jeu d’empreinte qu’occasionne le monotype direct dans ces deux séries photographiques ne permet pas de déterminer si une zone sombre signifie absence de lumière en positif ou, au contraire, lumière en négatif. Jouant des ambigüités de l’absence et de la présence, PBMG conçoit ici ses images comme des apparitions. Dans les Maximiliennes, cette réflexion sur le passage du temps se double d’une référence à une photographie de François Aubert, célèbre au XIXe siècle et représentant, clouée sur une porte, la chemise de l’empereur Maximilien d’Autriche, fusillé par des révolutionnaires au Mexique..
Commissariat : Héloïse Conésa, conservatrice au MAMCS
Cette exposition est organisée en partenariat avec le Musée Nicéphore Niépce de Chalon-sur-Saône qui présente également du 21 juin au 21 septembre 2014 une exposition consacrée à Patrick Bailly-Maître- Grand, donateur à cette institution d’une centaine d’oeuvres ainsi que d’une partie de sa collection de photographies anonymes en 2012.
 
 
Horaires :
du mardi au dimanche de 10h à 18h
– Fermé le lundi
Tarifs :7 euros / 3,5 euros (réduit)
Musée d’Art moderne et contemporain
1 place Hans-Jean Arp / tél. 03 88 23 31 31
www.musees.strasbourg.eu
 

Sommaire de juin

Sylvie de Meuville, le Mond d'ici, Fondation François Schneider
Sylvie de Meuville, le Mond d’ici, Fondation François Schneider

09 juin 2014 : Transposition à la Kunsthalle de Mulhouse
11 juin 2014 : Krištof Kintera « I Am Not You » au musée Tinguely de Bâle
14 juin 2014 : 14 Rooms – Ping & Pong
21 juin 2014 : Art Basel 2014, l’édition 45
23 juin 2014 : Narcisse, L’image dans l’onde

Art Basel 2014, l'édition 45

Anish Kapoor
Art Basel reste la Mecque du commerce de l’art, « the place to be » du 20 et 21 e s, de l’art moderne et contemporain.
La 45e édition de la foire s’est ouverte sous la co-direction de Marc Spiegler,  avec 285 galeries, et 78 oeuvres d’art de grand format dans la section Unlimited, dont le commissariat est assuré par Giani Jetzer (dont je vous ai parlé dans le billet précédent) internationales de renom, provenant de 34 pays à travers les 5 continents.
Art Parcours est programmé par Florence Derieux, directrice du Frac Champagne.
Les films d’Art Basel sont projetés au Stadkino Basel, les conversations et Salon Talks se trouvent dans le Hall 1. Complété par  Desing Miami/Bâle, qui présente les dernières créations en matière de desing.image005
Dans le Hall 3, 14 Rooms (détail ci-dessous) une série d’installations et de performances qui continue jusqu’au 23 juin.
Adèle et Eva
Les satellites d’art Basel comme La Liste et Solo. Hall 2.1 on retrouve Statements , la section d’Art Basel consacrée aux galeries émergentes ou encore Features qui privilégie des projets artistiques.
Quelques performances comme cette jeune femme suisse, Milo Moire qui a tenté d’entrer nue  à Art Basel, qui imperturbable s’est glissée dans la file d’attente de la caisse, mai qui a été refoulée. Une autre Carmen était affalée sur la place de la Messe, comme Esmeralda aux pieds nus et sales, les chaussures abandonnées plus loin attiraient les badauds et photographes. On ne saurait plus se passer d’elles : les  élégantes Eva et Adèle, font partie de l’ambiance, c’est tout juste si elles surprennent encore avec leur changement quotidien de toilettes.
Carmensita
Les galeries
Les grands noms, valeurs sûres, restent égaux à eux-mêmes en présentant les œuvres de 4000 artistes.
Dans le hall principal 2.0 , où se concentrent tous les grands noms qui font le marché : Marian Goodmann, Ropac, Gagosian, Templon, Jablonka, Lahumière, Hauser et Wirth, White Cube, Nahmad, Templon, Aquavella, Pauli, Thomas (à ne pas rater) Meier,  Kamel Mennour, Emmanuel Perrotin ,Richard Nagy ltd., David Zwirner, Air de Paris, Lindau,  et quelques nouveaux venus comme les Brésiliens  A Gentil Carioca ou l’israélien Dvir Gallery , sans oublier la galerie Beyeler du nom du fondateur
d’Art Basel, Ernst Beyeler  qui a permis pour notre plaisir la Fondation du même nom.
Beyeler, Balthus et Giacometti
La « galerie » (elle n’existe plus)  Beyeler présente : Le Passage du Commerce Saint-André de Balthus, peinte en 3 ans,  étrange rencontre, une scène de rue, on y voit un homme (Balthus ?) de dos avec sa baguette, les personnages sont lunaires, une jeune fille au premier rang, de celles qui parsèment l’oeuvre de Balthus, un homme accroupi un enfant qui joue, un petit chien, une vieille dame qui passe au fond. On a envie de le suivre, d’entrer dans le tableau. Nous sommes face à une énigme que l’on tente de comprendre.
Au fond de la rue au n° 8, il y a une serrurerie, avec une clé en or. La guillotine a été expérimentée à cet endroit, sur des moutons, d’où le petit « chien-mouton » . C’est un facteur de clavecin,  habitant au numéro 9 de cette rue , qui a inventé la clé qui permet le déclic, à la lame de la guillotine, de tomber à distance, sans que l’on ai besoin de la grosse lame. C’est un endroit révolutionnaire où Marat faisait imprimer l’Ami du Peuple.
La toile est accompagné de l’homme qui marche de Giacometti.
Gagosian, ne cherchez pas les cartels il n’y en a pas, puis ne prenez pas trop au sérieux le gardien de Hulk, vous pouvez visiter juste pour le plaisir des yeux : Jeff Koons, Stingel et les autres :
La nature avec le Kitch
Jeff Koons
Daniel Templon  : l’indien  Jitish kallat un groupe de sculptures
Jitish Kallat
Penone chez Pauli de Lausanne
Penone
les Picasso,  Miro, Magritte, Calder de Nahmad
Picasso
Marion Goodman : William Kentridge
William Kentridge
Galerie Taddhadeus Ropac : Yan Peu-Ming, l’aigle royal
Yan Pei-Ming
White Cube : Damien Hirst, les frères Chapman
Chapman, Hirst
La galerie Landau Fine Art est un musée à elle seule
DSC04272
Ainsi que la Galerie Thomas : Hans Richter
Richter
Adel Abdessemed à la Gallery Dvir
Adel Abdessemed
Je ne parlerai pas des prix faramineux pratiqués, pour moi c’est abstrait. Tout ce public qui s’affaire, se presse dans les galeries, discute, semble enclin à investir, au-delà du goût pour l’art. Cela se termine dimanche 22, rendez-vous est déjà donné pour l’année prochaine de June 18–21 à Bâle, Hong Kong 2015, March 15–17,Miami Beach
2015, December 3–6.
poete
photos de l’auteur
j’aime la conclusion de l’article d’Harry Bellet dans le Monde
S’il reste du temps et de l’énergie, on peut poursuivre par une exposition du jeune prodige américain Paul Chan au Schaulager, du vieux prodige, lui aussi américain, Charles Ray, au Kunstmuseum – on suggérera amicalement au lecteur d’en profiter pour faire un saut à Riehen, où la Fondation Beyeler montre une belle exposition de Gerhard Richter, et une autre de Peter Doig. Si vous ne le faites pas pour eux, faites-le en mémoire d‘Ernst Beyeler : s’il n’avait pas eu, il y a plus de quarante-cinq ans, l’idée de créer cette foire…

Art Basel Unlimited

Art Basel 2014
Le plus grand musée du monde a ouvert ses portes depuis lundi, pour les chanceux détenteurs de cartes VIP. Bâle reste sans aucun doute l’épicentre mondial du marché de l’art et de l’art contemporain, malgré l’étendue de la foire après Miami, à Hong Kong.
Dans la section « Art Unlimited » on voit des installations immenses, essentiellement pour le cru 2014.  78 oeuvres d’art de grand format dont le commissariat est assuré par  Giani Jetzer  voir ici la vidéo du vernissage
Dès l’entrée gauche : Kara Walker
Richard Long et Zhang Huan à l’entrée droite
 Richard Long et Zhang Huan
Kara Walker, avec une fresque de citoyens de guerre civile, Trevor Paglen, avec son prototype de satellite,Trevor Paglen Julio Le Parc et son mobile rouge, John Bock
Julio Le Parc
Ysumasa Morimura et sa centaine d’autoportraits, Hamish Fulton et la Skyline du Népal, Alice Channer et sa grande marée, Sam Falls et son voile jaune abstrait.
, Hamish Fulton, Skyline du Népal Michelangelo Pistoletto avec la giuria. Tacita Dean, Quatemary, nous montre la photogravure d’un volcan en effervescence, avec des magmas de lave. La très longue sculpture-chemin de Carle André lui offre une belle mise en valeur.
Racita Dean Sur ce chemin on croise l’artificiel Rock de Zhan Wang, un portail aux couleurs crues de Ron Gorchov. Cathy Wilkes nous emmène dans un univers de pauvreté, de dénuement.
Cathy Wilkes
Recueillement dans la chapelle rouge de Rodney MacMimllian, Fantome de Thomas Houseago. L’installation de l’artiste conceptuelle allemande Hanne Darboven ( 1941-2009) s’étale sur un espace de 25X25m. « Children of this world, rassemble tout pour l’enfance.
Hanne Darboven
Celle du belgo-camerounais Pascale Marthine Tayoux sur 15x15m. est un « capharnaüm » sorte de marché égalitaire. Dans un autre espace l’américain Sterling Ruby montre une accumulation de ses sculptures figuratives bariolées en tissu, créées entre 2011 et 2013 ; avions, bouches, sarcophages, baptisées « Soft work ».
Sterling Ruby
Très spectaculaire : la « Matrice di Linfa » arbre coupé en deux de 48 mètres de long de Giuseppe Penone, qui a été montrée dans la cour vitrée de l’école des Beaux Arts de Paris en 2009, perd de son aura, par le gigantisme, heureusement que l’on retrouve des oeuvres de l’artiste dans plusieurs galeries, même si elles sont déjà connues.
Penone
Une des oeuvres les plus étonnantes d’ Art Unlimited est celle du chinois Xu Zhen qui représente des copies de sculptures antiques occidentales, surmontées de sculptures asiatiques. De l’interpénétration des cultures. Dubitative ….
 Xu Zhen
un peu de zen et de poésie grâce à Lee Ufan et
Lee Ufanet Anne Veronica Janssens
Anne Veronica Janssenes
Ou encore en chaussant des patins pour glisser sur le sol blanc, on peut se laisser éblouir, par l’ambiance de Doug Wheeler
Doug Wheeler
Quelques vidéos à signaler : Cartsen Nicolai qui explore diverses théories de perception,
reflétées dans deux miroirs latéraux.
Carsten Nicolai
ou encore le film de Mikhael Subotzky, sur le tournage d’un film, avec des figurants tantôt
indiens, tantôt soldats de l’armée coloniale, avec le making off du tournage.
Les New Women de Yang Fudong ou encore me and me de Ming Wong
ou encore Haroun Faroki
Yang Fudong
 

14 Rooms – Ping & Pong

14 ROOMS (vernissage public vidéo)
En prélude à la grande semaine à venir, voici la présentation en
live-art réalisé par 14 artistes de renommée internationale
à l’occasion dArt Basel 2014
14 Rooms
La Fondation Beyeler, Art Basel et le Theater Basel ont le plaisir de présenter
’14 Rooms’, une grande exposition de live-art qui se tient à Bâle du 14 au 23 juin 2014. Placée sous la responsabilité des commissaires Klaus Biesenbach et Hans Ulrich Obrist, l’exposition présente des œuvres performatives d’artistes tels que Marina Abramović, Allora et Calzadilla, Ed Atkins, Dominique Gonzalez-Foerster, Damien Hirst, Otobong Nkanga, Roman Ondák, Santiago Sierra, et Xu Zhen. Avec son concept général d’exposition signé Herzog & de Meuron, ’14 Rooms’ est une collaboration entre la Fondation Beyeler, Art Basel et le Theater Basel. Les commissaires de l’exposition Klaus Biesenbach, directeur du MoMA PS1 et conservateur en chef général au Museum of Modern Art, et Hans Ulrich Obrist, co-directeur des expositions et programmes et directeur des projets internationaux à la Serpentine Gallery,
le Staf de 14 Rooms
ont invité 14 artistes internationaux à présenter chacun une pièce en explorant la relation entre l’espace, le temps et la présence physique sous la forme d’une œuvre d’art dont la ‘matière’ est un être humain.
Cette approche qui donne aux visiteurs un aperçu d’une pratique plus performative et interactive leur fait découvrir une nouvelle situation à l’intérieur de chacune des 14 pièces et les confronte à une variété d’expériences immersives et intimes.
Les projets de Ed Atkins, Dominique Gonzalez-Foerster, et Otobong Nkanga seront des nouvelles œuvres spécialement conçues pour Bâle. Parallèlement à ces premières mondiales, des œuvres historiques et rarement exposées d’artistes illustres du monde entier seront présentées à Bâle. L’exposition ’14 Rooms’ inclura ‘Revolving Door’ (2011) de Jennifer Allora et Guillermo Calzadilla

montrant un groupe de danseurs qui se mettent spontanément en rang et commencent à tourner autour de la pièce en un mouvement circulaire, balayant les visiteurs tandis qu’ils se déplacent à travers la pièce.
Dans son exploration des frontières sociales et des inégalités socioculturelles, Santiago Sierra met en scène une succession de vétérans de divers conflits passés qui se tiennent debout, chacun tourné vers un angle d’une pièce de 5 mètres par 5, et qui ont ordre de ne quitter leur poste que lorsqu’ils sont solennellement remplacés par un autre vétéran en imitant la relève de la garde
.
Santiago Sierra
L’œuvre précoce, relativement inconnue de Damien Hirst ‘Hans, Georg’ (1992), composée d’un cast à rotation de couples de vrais jumeaux, assis en dessous de deux de ses propres tableaux à pois identiques, sera également présentée lors du salon.
Damien Hirst
Luminosity’ (1997) de Marina Abramović place un acteur sur une selle de vélo fixée sur un mur plongé dans une lumière crue et explorant les thèmes de la solitude et de l’élévation spirituelle, acteur totalement nu, qui fait penser à un crucifié, en l’occurrence c’était une très belle actrice.
Swap’ (2011) de Roman Ondak
 Roman Ondák
demande à un acteur assis derrière une table de choisir un objet et lorsque des visiteurs entrent dans la pièce, ils peuvent troquer cet objet contre un objet quelconque qu’ils souhaitent échanger tandis que dans ‘In Just a Blink of an Eye’ (2005) de l’artiste chinois Xu Zhen, un corps flotte dans les airs comme s’il était gelé, défiant le temps et la gravité et incitant l’assistance à remettre en question la réalité et à réfléchir sur l’impossibilité apparente de l’œuvre.
Xu Zhen
Otobong Nkanga,  propose une performances (vidéo) où elle nous interroge sur le rôle de la femme africaine et du poids des coutumes, dans un gospel assez prégnant.
Otobongo Nkanga
Si les artistes eux-mêmes ne sont pas présents dans leurs œuvres, ils donnent des instructions aux acteurs sur la manière dont jouer selon leurs spécifications, ce qui fait que plus de 70 exécutants – essentiellement de la région de Bâle – participent à l’exposition.
Pour contempler l’oeuvre de Laura Lima, Man/Woman=Fleh-Flat, 1997, c’est à vous de faire auparavant une performance : vous accroupir ou mieux vous allonger, afin d’apercevoir,  presque à raz du sol, à travers les 45 cm, un personnage allongé sur le sol, en compagnie d’une simple lampe, expérience de la solitude, mais aussi de voyeur.
Laura Lima, Woman=Flesh-Flat 1997
Autre performance pour voyeur : Joan Jonas : Mirror Check, 1970, une jeune femme nue, examine son corps en promenant un miroir sur toutes les parties, comme si elle créait un autoportrait.
Jordan Wolson clos la visite avec Female Figure. 2014, sa marionnette-danseuse lascive, room où l’on ne peut accéder que par paire, ce qui produit de l’attente.
L’exposition ’14 Rooms’ se tient dans le hall 3 du salon de Bâle, à quelques minutes à pied du Messeplatz.
L’exposition ouvre au public avant Art Basel le samedi 14 juin et restera ouverte jusqu’au lundi 23 juin, soit un jour de plus que le salon.
L’exposition ’14 Rooms’ s’accompagne d’un programme éducatif conçu et organisé par la Fondation Beyeler.
C’est une expérience inédite à Art Basel à visiter sans modération, avec de belles surprises.
Commissionné initialement sous l’appellation ’11 Rooms’ par le Festival International de Manchester et la Manchester Art Gallery, ce projet a ensuite été présenté sous le nom de ’12 Rooms’ au Festival International des Arts RUHRTRIENNALE 2012-2014 et vient plus récemment d’être mis en scène sous le titre ’13 Rooms’ par Kaldor Public Art Projects au Pier 2/3, dans le quartier Walsh Bay de Sydney, en avril 2013. La liste des artistes a été en partie modifiée à chaque édition. Ann-Christin Rommen, Marc Bättig et Samuel Leuenberger sont les producteur de l’exposition.
Vous trouverez plus d’informations sur ’14 Rooms’ sur artbasel.com/basel/14rooms.
Un Catalogue publié par Hatje Cantz Verlag est en vente à 14 Rooms.
Billets 14 Rooms
Billet à la journée (possibilité d’entrer et sortir à volonté) : CHF 18.–
Billet à la journée réduit pour étudiants/seniors : CHF 12.–
Groupes de 10 personnes et plus : CHF 15.– par personne
Dates et heures d’ouverture 
14 Rooms
Du samedi 14 au lundi 23 juin 2014
Tous les jours de 10 h à 19 h,
sauf le lundi 16 juin 2014, de 10 h à 17 h.
photos et vidéos de l’auteur
dès qu’il y avait des corps nus, les photos étaient interdites, mais vous pouvez les trouver, en lien dans mon billet, car ils existent sur Internet.

Krištof Kintera "I Am Not You" au musée Tinguely de Bâle

Une fois de plus le musée Tinguely, dans la pure tradition de « Jeannot » nous présente un artiste digne fils du maître.
Avec une ironie farceuse et un humour parfois sombre, le jeune artiste tchèque
Krištof Kintera chamboule l’art et la vie. Ainsi, à partir de centaines d’ampoules, il crée un nouveau golem ; avec un landau blindé, il tourne en dérision notre pensée sécuritaire ; dans un magasin de matériel électrique, il s’amuse à vendre un appareil conçu pour ne servir strictement à rien. Ses machines tendent à l’absurde et dysfonctionnent, et évoquent ainsi l’esthétique de Tinguely.
Kristof Kintera
Pour l’été 2014, Krištof Kintera est l’invité du Musée Tinguely.
L’exposition, conçue en étroite collaboration avec l’artiste, entend présenter son oeuvre de telle manière que les visiteuses et visiteurs soient réellement saisis par la spontanéité, la diversité et l’engagement de l’artiste. La visite du musée a  un caractère très spécial, car Kintera veut ramener à une réalité plus triviale l’approche éthérée des musées. Mais cette confrontation n’est pas nécessairement dure, elle est enrobée d’une bonne dose d’humour et d’ironie.
L’exposition intitulée « Krištof Kintera. I AM NOT YOU » présente au Musée Tinguely et dans le parc Solitude 35, ses sculptures et installations, (vidéo) de  très grand format pour certaines. Comme chez Tinguely on retrouve en effet les mêmes positions artistiques, critiques et extroverties, qui visent à tout remettre en cause, à tout défaire pour refaire ensuite – et qui se frottent aux institutions, tout en cherchant le choc créatif et la fin du confort établi, mais aussi le côté ironique et trublion.

Kristof Kintera, Glasfaserverstärktse 2014
Kristof Kintera, Glasfaserverstärktse
2014

Pour Kintera, le musée est un terrain de jeu. L’incertitude de l’observateur conduit à appréhender sur des bases nouvelles des environnements familiers. Un de ses premiers objets dans l’exposition, It (1996), est une sculpture sur roulettes dont la forme est à mi-chemin entre l’oeuf et la souris d’ordinateur. Elle mesure environ 40 cm de long et est attachée à un cordon grâce auquel It peut être tiré à travers l’espace d’exposition – ou à travers la ville. Le spectateur devient partie prenante de l’exposition, laquelle est modulable, participative.
Kistrof Kintera - Bad News
Kistrof Kintera – Bad News

Ou bien c’est la ville qui devient exposition… Revolution (2005) vidéo, a vu le jour un an après le séjour d’étude de Kintera à la Rijksakademie à Amsterdam. En se basant sur une figure qu’il avait déjà développée en 1999 avec les Talkmen, il crée ici un personnage, une sorte d’humain d’à peine un mètre de haut qui, par intervalles, se frappe le front contre le mur, et ce avec tant de force que le mur se détruit peu à peu. Cette violente révolution, le personnage la retourne contre lui : l’insurrection a lieu dans la tête, au niveau de la tête. Bad News (2011) vidéo, en revanche, est entièrement tourné vers l’extérieur.

Kristof Kintera, Revolution 2005
Kristof Kintera, Revolution 2005

La révolte du personnage diabolique et cornu est tapageuse, elle se fait clairement entendre par un tambour, de la musique et des enregistrements sonores.
Demon of the Growth (2014) est une installation monumentale, bariolée et joyeuse, faite de ballons et de boules, qui prend forme dans une croissance dégingandée.

Kristof Kintera, Demond of the Growth 2014
Kristof Kintera, Demond of the Growth 2014

La boucle se referme avec l’oeuvre Spirit Leaving Gravitation (2013), par laquelle Kintera se montre ludique, presque décoratif – sans pour autant renoncer à un sens plus profond, ni à une ironie rehaussée d’une pointe de sarcasme.
Krištof Kintera vit et travaille à Prague, où il est né en 1973.
De 1992 à 1999, il se forme à l’art dans sa ville natale. Des bourses lui permettent ensuite d’aller poursuivre ses études et recherches à Columbus Ohio, Birmingham et Munich. Il effectue un séjour prolongé à la Rijksakademie van Beeldende Kunsten d’Amsterdam et termine ses études en 2003-2004. Pendant toute sa période de formation, Kintera a participé à plusieurs projets dans lesquels la performance et le théâtre revêtent une fonction majeure – notamment en 1999-2001, influencé par l’espace multiculturel alternatif et le groupe Universal NoD. Par son art, Kintera s’engage dans les débats sociaux et sociétaux ; il est représenté avec plusieurs de ses oeuvres dans l’espace public de Prague.

Kristof Kintera, My Light is your life, - Shiva Samurai 2014
Kristof Kintera, My Light is your life, – Shiva Samurai 2014

 
Publication À l’occasion de l’exposition paraît un catalogue  fait de feuillets individuels, assortis de documents et photos provenant de l’atelier de l’artiste ainsi qu’un entretien (en anglais) avec Krištof Kintera, Roland Wetzel, Andres Pardey et le galeriste Jiří Švestka. Chaque exemplaire emballé manuellement en boîte individuelle, vente exclusivement en boutique du Musée Tinguely : 68 CHF, ISBN 978-3-9523990-7-1
Informations générales:
Horaires d’ouverture :

tous les jours, sauf le lundi, 11 h à 18 h
Horaire spéciale :
pendant la foire ART Basel
Lundi – dimanche, 16 – 22 juin :
9h à 19h
Tarifs :
Adultes : 18 CHF
Scolaires, étudiants, apprentis, IV : 12 CHF Groupes (20 personnes au moins) : 12 CHF (par personne) Enfants de moins de 16 ans : gratuit
Photos de l’auteur courtoisie du musée Tinguely

Transposition à la Kunsthalle de Mulhouse


Exposition d’Anna Ostoya
La couleur éclate, dans le ventre de la baleine.
Le « white cube », éclairé à la lumière naturelle de fin de journée
est un plaisir pour les yeux.

Anna Ostoya-transpositions vue d'exposition 6 - crédit La Kunsthalle
Anna Ostoya-transpositions vue d’exposition 6 – crédit La Kunsthalle

Une proposition de Martha Kirszenbaum, commissaire d’exposition
associée à la Kunsthalle en 2014,
jusqu’au 24 août 2014
La commissaire déjà  connue pour la précédente exposition collective
d’artistes polonais :  The Night of the Great Season
a eu comme objectif, cette fois essentiellement de présenter le travail
d’une femme artiste. Leur nationalité polonaise les lie certes, mais aussi leur amitié et le fait d’avoir travaillé à New York pendant quelques 4 ans.
Anna Ostoya (née en 1978 à Cracovie, Pologne, vit et travaille à Brooklyn, États-Unis) développe un ensemble d’oeuvres singulières et critiques se référant à l’esthétique avant-gardiste en recyclant des images, matériaux et histoires préexistantes.
Sur une période de huit mois, Anna Ostoya,  s’est inspirée pour cette exposition de l’histoire et de l’architecture du bâtiment de La Kunsthalle.
Anna Ostoya-transposition 5- crédit La Kunsthalle
Anna Ostoya-transposition 5- crédit La Kunsthalle

Lors de sa première  visite à la Kunsthalle,  impressionnée par la beauté du lieu, sa dimension, son ventre de grande baleine avec ses arêtes, son imagination lui a suggéré
de suivre un plan de travail et d’établir des règles lui permettant d’expérimenter différents modes de prise de décision.
Transposition VIII, 2014 Impression pigmentaire d’archive, acrylique, email et ruban d’aluminium sur toile Archival pigment print, acrylic, enamel, and aluminum ribbon on canvas 100 x 200 cm / 39.37 x 78.74 in Courtesy de l’artiste et de Bortolami Gallery, New York ©La Kunsthalle Mulhouse
Transposition VIII, 2014
Impression pigmentaire d’archive, acrylique, email et ruban d’aluminium sur toile
Archival pigment print, acrylic, enamel, and aluminum ribbon on canvas
100 x 200 cm / 39.37 x 78.74 in
Courtesy de l’artiste et de Bortolami Gallery, New York
©La Kunsthalle Mulhouse


Transpositions comprend une série de dix larges compositions dans lesquelles un carré – forme prisée par les suprématistes et modernistes – se déplace d’une oeuvre à l’autre, à la manière d’une chaîne de montage ouvrière. Les matériaux et techniques hétérogènes utilisés par l’artiste s’étendent de la peinture à l’huile, à l’acrylique ou à la laque, du papier journal à la feuille de palladium, du textile. Réutilisant les matériaux de ses oeuvres précédentes et se réappropriant des traditions perceptibles de l’histoire de l’art, ses compositions sont des investigations historiques reflétant permanence et transition, continuité et rupture.
Anna Ostoya transposition
Le résultat démontre que ce ne sont pas des peintures, ni des collages, un spectre très large, mais des compositions, d’un ensemble réfléchi spécifiquement pour le lieu.
Pour la construction de ses compositions elle part du carré, elle modernise le suprématisme comme forme pure, un carré commence à droite de chaque composition se promène de tableau en tableau, tout le long de l’installation, pour finir tout à gauche dans la dernière composition. Au passage, on peut voir Anna Ostoya, en autoportrait.
Le titre de l’exposition « Transposition » reflète cette idée de transfert, de transition, dans un contexte social, politique et culturel.
Malgré le jeune âge ou peut-être à cause du jeune âge du commissaire
et de l’artiste, on peut s’étonner du retour aux années 70,
surtout au niveau de la Kunsthalle, qui nous a habitué à des présentations plus contemporaines.
L’exposition est accompagnée de la première édition monographique (non présente le jour du vernissage) qui envisage l’oeuvre d’Anna Ostoya comme un ensemble cohérent, et représente l’aboutissement d’années de pratique artistique et de vives discussions avec des commissaires, écrivains et penseurs.
 
Anna Ostoya Transposition
Anna Ostoya a étudié à la Städelschule à Francfort et au Whitney Independent Study Program à New York. Ses travaux ont été inclus dans Manifesta 7 (2008) et la 2ème Biennale d’Athènes (2009). Les principales expositions personnelles se sont tenues notamment à la galerie Bortolami à New York (2001 et 2013) ; Silberkuppe à Berlin (2011 et 2013) ; Tegenboschvanvreden à Amsterdam (2011) ; Foksal Gallery à Varsovie (2010). Récemment, ses collages et photomontages ont été présentés dans l’exposition « New Photography 2013 » au Museum of Modern Art à New York.
Martha Kirszenbaum (1983) est une commissaire d’exposition indépendante. Elle vit à Los Angeles. Elle est, depuis janvier 2014, directrice et curatrice de Fahrenheit, un nouveau centre d’art et programme de résidences à Los Angeles. L’exposition Transpositions bénéficie du soutien de l’Institut Polonais de Paris
Heures d’ouverture
Du mercredi au vendredi de 12h à 18h
Samedi et dimanche de 14h à 18h
Nocturne le jeudi jusqu’à 20h
Fermé le 15 août 2014
Entrée libre
Kunstapéro
Coordonnées
La Kunsthalle Mulhouse /
Centre d’art contemporain
La Fonderie 16 rue de la Fonderie
68093 Mulhouse Cedex
tél : + 33 (0)3 69 77 66 47
kunsthalle@mulhouse.fr
www.kunsthallemulhouse.com
 
 

Sommaire de mai 2014

Gravure de Gérard TITUS-CARMEL
gravure Gérad Titus Carmel
« L’Atelier contemporain » a le plaisir de vous annoncer l’édition d’une seconde aquatinte de GÉRARD TITUS-CARMEL. Imprimée par René Tazé, son tirage est limité à 20 exemplaires, tous numérotés et signés. 10 exemplaires étant réservés à l’artiste, seuls 10 exemplaires sont commercialisés. 32 x 25 cm, 250 euros. Commande et règlement à adresser à : L’Atelier contemporain 4, boulevard de Nancy – 67000 Strasbourg (Envois franco de port / Possibilité de régler en 2 mensualités)
01 mai 2014 : 05 mai 2014 : Le goût de Diderot
09 mai 2014 : L’Etrange Cité d’Ilya et Emilia Kabakov
11  mai 2014 : Ilya Kabakov, La cuisine communautaire
12 mai 2014 : Le trésor de Naples
13 mai 2014 : Tout sur le 7e art
28 mai 2014 : Gerhard Richter à la Fondation Beyeler
30 mai 2014 : Les papiers de Matisse à la Tate Modern
 

Les papiers de Matisse à la Tate Modern


 
La Tate Modern de Londres offre un focus sur les papiers découpés de
Henri MATISSE   (vidéo)jusqu’au 7 septembre 2014.
Cette exposition d’envergure, qui rassemble 120 oeuvres rapportées du monde entier, partira ensuite pour New York au mois d’octobre.
Elle offre une rétrospective unique de l’ultime période créatrice d’Henri Matisse. Cent-vingt collages pour mieux saisir la force de cette technique qui permit au peintre de
« dessiner avec des ciseaux ».
 

 Henri Matisse The Sheaf 1953 Collection University of California, Los Angeles. Hammer Museum © Succession Henri Matisse / DACS 2013

Henri Matisse
The Sheaf 1953
Collection University of California, Los Angeles. Hammer Museum
© Succession Henri Matisse / DACS 2013

 
Elle témoigne d’une technique du découpage, qui remplace la peinture lorsque Matisse vieillissant est contraint à sa chaise roulante, terrassé par la maladie, n’était plus en mesure de tenir sur ses jambes et de se servir d’un pinceau.
Elle prend sa source dans le voyage de Matisse à Tahiti en 1930, où il introduit des formes végétales exotiques, et atteint sa plus grande intensité à la fin de sa vie à Nice.
Il a 72 ans lorsqu’il investit ses nouvelles formes-signes par un découpage à vif dans la couleur (il découpe directement au ciseaux des papiers colorés à la gouache), sans dessin préalable. Ce travail à la lisière de la sculpture et de la peinture, de la figuration et de l’abstraction, est un langage pur qui allie fraîcheur, rigueur et énergie pour atteindre l’essentiel de la forme.
Loin d’être une technique de secours, les découpages portaient Matisse
 » à une très haute passion de peindre, car – dit-il – en me renouvelant entièrement, je crois avoir trouvé là un des points principaux d’aspiration et de fixation plastiques de notre époque. Jamais, je crois, je n’ai eu autant d’équilibre qu’en réalisant ces papiers découpés. »
(propos publiés dans XXème siècle en 1970).
 Henri Matisse Blue Nude (II) 1952 Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Droits réservés © Succession Henri Matisse / DACS 2013

Henri Matisse
Blue Nude (II) 1952
Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Droits réservés
© Succession Henri Matisse / DACS 2013

Lydia Delectorskaya, sa muse et son assistante apparait brandissant les guirlandes, les disposant selon les ordre du maître, dans les photos, prises par Hélène Adant, Henri Cartier-Bresson ou des visiteurs anonymes. Elles montrent les gouaches découpées envahissant littéralement les murs, passant par-dessus les portes, se glissant le long des moulures, comme du lierre.
Etant donné la fragilité des collages, de leurs couleurs cette exposition ne sera pas montrée avant longtemps.
Matisse les Mille et Une nuit
Matisse les Mille et Une nuit


Des  fleurs de neige aux danseurs, des scènes de cirque à l’ escargot célèbre, l’exposition présente un éventail éblouissant des  œuvres réalisées entre 1936 et 1954. Audacieuse, exubérante et souvent de grande dimension, les découpes sont à la fois d’une simplicité déconcertante, doublée d’une incroyable sophistication créative. L’exposition marque un moment historique, puisque les trésors du monde entier, sont réunis et peuvent être vus ensemble. L’escargot de Tate 1953 est représentée aux côtés de sa sœur,  mémoire de l’Océanie en 1953 et ainsi que la Grande Composition avec Masques 1953 de 10 mètres de long, les funérailles dePierrot, Zulma, son premier nu, le Perroquet et la Perruche, Noël,
des maquettes de St Paul de Vence.
 Henri Matisse The Snail 1953 © Succession H. Matisse / DACS 2014

Henri Matisse
The Snail 1953
© Succession H. Matisse / DACS 2014

Une photographie de l’atelier de Matisse révèle que les travaux ont été initialement conçu comme un tout, et c’est la première fois qu’elles ont été réunies depuis 50 ans .
La célèbre série des  Nus Bleus de Matisse, représentent le regain d’intérêt de l’artiste pour le portrait.
Londres accueille en premier l’exposition, avant  son déplacement à New York, au Musée d’Art Moderne et après quoi les œuvres seront rendues aux galeries, musées,  et propriétaires privés, prêteurs dans le monde entier. Pour la première fois, est diffusé en direct dans les salles de cinéma à travers le UK un film exclusif sur l’exposition.
« Matisse Live »  qui montre le cadre intime, les coulisses, l’artiste vu  par le prisme de ses œuvres, des entrevues avec ses amis, ainsi que des images d’archives rares de Matisse au travail .
Ce type d’oeuvres est plus rare que les dessins, si bien que de petits formats peuvent prétendre au million, à l’instar d’une Algue rouge sur fond bleu ciel de 1952 mesurant 45 x 42 cm, cédée 580 000 £ en 2010 (924 000 $ et 1,1 m$ frais inclus, 2 février, Christie’s Londres).
Nous avons la chance de visiter plus près de chez nous, les Acanthes de Matisse à la Fondation Beyeler,ainsi que des nus bleus.

Henri Matisse: The Cut-Outs is curated by Nicholas Cullinan, Curator, Modern and Contemporary Art, The Metropolitan Museum of Art, New York; Nicholas Serota, Director with Flavia Frigeri, Assistant Curator, Tate and at the Museum of Modern Art, New York by Jodi Hauptman, Curator, Department of Drawings, and Karl Buchberg, Senior Conservator, with Samantha Friedman, Assistant Curator