Derniers jours se termine le 18 septembre 2016
La maison rouge présente pour la première fois
à Paris une grande exposition consacrée
à l’oeuvre de l’artiste russe Eugen Gabritschevsky
(1893-1979).
Eugen Gabritschevsky
est né à Moscou en 1893 dans une famille
de cinq enfants, issue de la grande bourgeoisie,
cultivée et polyglotte, typique de la Russie tsariste.
Après des études scientifiques de haut niveau
en biologie et génétique des insectes, il quitte l’Union
Soviétique en 1924 pour rejoindre un laboratoire
de recherche de l’université de Colombia aux
États-Unis.
Malgré sa grande intelligence, qualifiée d’originale
par son entourage, et sa vaste culture, il est sujet
à de graves troubles psychiques, qui l’empêchent
progressivement de poursuivre sa carrière
scientifique et de mener une vie affective stable.
En 1926, il rejoint Münich où vit son frère, Georges.
En 1931, il est interné définitivement jusqu’à sa mort en 1979. Eugen Gabritschevsky aura donc vécu, hormis la période de la guerre, près de cinquante ans à l’hôpital psychiatrique de Haar-Eflingen à la périphérie de Münich.
L’abandon de ses activités scientifiques laisse place
à l’éclosion, sur trois décennies, d’une oeuvre riche
et foisonnante, réalisée dans le silence et la solitude.
L’exposition couvre cette période prolifique,
mais présente également, et pour la première fois,
des oeuvres réalisées avant 1929 – des dessins
au fusain sur papier de format raisin, à l’esthétique
sombre et angoissée, mystique et fantastique.
Le parcours de l’exposition est à la fois chronologique
et thématique : le paysage, habité ou désert ;
la ville et ses foules ; la nuit, ses carnavals, ses fêtes
et ses concerts ; les phénomènes de mutations,
de déformations du corps, et d’hybridations ;
les bestiaires d’êtres fabuleux. Les techniques
qu’il déploie, frottage, tamponnage, grattage, prouvent
sa liberté d’expression et la maîtrise de son art.
C’est grâce à Jean Dubuffet, que l’oeuvre a trouvé
une visibilité. Il est informé de son existence
dès 1948, en possède 4 en 1950 et décide d’en
acheter 71 pour sa Compagnie de l’art brut en 1960.
Il avertit par la suite son ami Alphonse Chave, galeriste à Vence, qui décide aussitôt, avec son fils Pierre, de rendre visite à l’artiste pour acquérir
l’essentiel de sa production et l’exposer régulièrement.
La galerie Chavecèdera peu après, autour de 600 dessins à la galerie Daniel Cordier, qui défendit
l’oeuvre pendant plusieurs années, avant de faire un don important en 1989 au Musée National d’Art Moderne. Cet ensemble est aujourd’hui en dépôt aux Abattoirs de Toulouse.
De nombreux dessins ont été logiquement
dispersés dans des collections privées au cours
des années, mais l’exposition propose une sélection
qui restitue très fidèlement l’esprit de l’artiste,
Jusqu’au 30 OCTOBRE 2016à la Fondation de l’Hermitage de Lausanne.
La Fondation de l’Hermitageprésente l’une des plus belles collections privées d’Europe, constituée depuis les années 1950 par un passionné des arts. Regroupant plus de 120 tableaux, sculptures et installations, l’exposition offre une exploration inédite de l’art occidental des XXe et XXIe siècles, à travers cet ensemble hors normes, d’une grande diversité.
Depuis son ouverture en 1984, la Fondation de l’Hermitage a développé des liens privilégiés avec les collectionneurs, autant en Suisse qu’à l’étranger. Ces relations de confiance ont permis à l’institution d’accueillir des collections privées de grand renom : celles de Florence Gould (1985), Ian Woodner (1992), Rolf et Margit Weinberg (1997), Jean Planque (2001), Arthur etHedy Hahnloser (2010) ou encore Jean Bonna (2015).
L’exposition de l’été 2016 s’inscrit dans le cadre de ces fructueuses collaborations. Proposant un regard original sur la scène artistique moderne et contemporaine, elle fait la part belle à l’art de l’après-guerre, de l’informel (Jean Dubuffet, Asger Jorn) au néo-expressionnisme (Miquel Barceló, Jean-Michel Basquiat, Anselm Kiefer).
Autres points forts de la collection, des oeuvres poétiques,
intenses, graves ou légères, de Giuseppe Penone, Bertrand Lavier, Pierre Soulages, ou encore Niele Toroni, viennent illustrer la création contemporaine européenne.
A cela s’ajoute une imposante sélection d’oeuvres américaines des XXe et XXIe siècles mettant à l’honneur l’art conceptuel et minimaliste, ainsi que l’expressionnisme abstrait : Carl Andre, Jean-Michel Basquiat, Louise Bourgeois, Chris Burden, Sol LeWitt, Agnes Martin, Sean Scully, Mark Tobey ou encore Cy Twombly, autant d’accents importants dans cette collection unique, dont la présentation publique constitue un événement majeur.
Des oeuvres classiques – des terres cuites de Jean-Antoine Houdon et de Jean-Baptiste Carpeaux, mais également d’admirables portraits par Auguste Renoir, André Derain et Chaïm Soutine –, et des incursions du côté de l’art réputé brut ou naïf (Louis Soutter, André Bauchant) complètent l’exposition, rendant compte d’un regard très personnel, et particulièrement sensible, sur l’art occidental.
Commissariat : Sylvie Wuhrmann, directrice de la Fondation de l’Hermitage, Lausanne, et Didier Semin, professeur à l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts, Paris
Dans un entretien avec la journaliste Florence Grivel, le collectionneur nous livre sa vision très personnelle d’une trentaine d’œuvres. C’est par la magie d’un audio-guide gratuit que le collectionneur vous accompagne, pour raconter ses choix. D’une manière précise et concise, il vous promène
d’une salle à l’autre, tout en vous instruisant. Pourquoi le choix d’une oeuvre ?
il cite Laurent Fabius, (Le Cabinet des douze . Regards sur des tableaux qui font la France ?)
C’est le premier coup d’oeil sur une oeuvre qui accroche, qui succite l’émotion, qui est le bon.
Le deuxième point, c’est la réflexion, il faut comprendre pourquoi on l’aime, s’attarder sur elle, la contempler, se l’approprier, la découvrir, la regarder plusieurs fois, car on y trouve chaque fois quelque chose de nouveau, la couleur, la forme, l’équilibre, le sujet.
C’est le troisième regard qui confirme pourquoi on l’aime.
Ensuite viennent les références culturelles qui permettent de comparer avec d’autres artistes, mais cela vient au dernier moment. Il ne faut surtout pas avoir une grande connaissance des choses pour aimer un tableau
Cette toile de Dubuffet, qu’il a rencontré, peu de temps avant sa mort, se trouve la plupart du temps, dans sa chambre à coucher, elle montre pour lui,
le chaos originel et celui après la mort.
L’amateur érudit, passionné, qui a réuni cet ensemble exceptionnel aime regarder l’art comme un jeu très savant. Sa collection, qui est une oeuvre ludique et raffinée, laisse deviner son portrait. Elle porte la marque d’un tempérament contemplatif, et volontiers
espiègle, raconte l’amour de l’histoire et la fascination pour les origines, elle contient au plus profond l’émotion intacte des choses vues à l’âge des premiers émerveillements, mais aussi des premières terreurs… Quelle image pourra jamais rivaliser avec l’expérience du sublime : la vision, à l’âge de quatre ans, d’un dirigeable en flammes dans le ciel, au milieu de la nuit !
La toile de Jean Michel Basquiat, vue chez Yvon Lambert, l’a séduit par son bleu.
Il l’a encadrée avec un cadre Renaissance qui à l’époque valait
plus que Basquiat pas très connu à cette période.
Un autre dessin de Basquiat, « Loox Real », fait de griboullis,
lui a été montré par Yvon Lambert, alors que lui-même dessinait.
Il estimait que ses dessins étaient meilleurs que ceux de JM B.
Aussi raconte t’il que ce dessin lui a été imposé, et il l’a acheté « sous la torture ».
Du sous-sol aux combles, on est presque atteint du syndrome de Stendhal,
tant cet amateur d’art a réuni, juxtaposé, composé des ensembles
qui se complètent et se répondent. Il montre un bel éclectisme,
une ouverture d’esprit, un choix sur, sans éprouver le besoin de
sacrifier à la mode. Il a constitué sa collection en achetant les
oeuvres aux artistes à leurs débuts.
Loin des blockbusters, il aime la découverte, l’amitié avec les artistes,
l’authenticité, l’originalité. Il aime à évoquer le passage du temps,
les regards, la mort.
Pour la toile de Keith Haring, une vanité, il cite Antoine Blondin : « Léonard de Vingt Sous, ça vaut plus que 20 sous, mais ça vaut moins que Léonard de Vinci. »
Les nombreux portraits de la collection composent une galerie fascinante, d’une remarquable diversité, allant des bustes classiques de Jean-Antoine Houdon (1741-1828) et de Jean-Baptiste Carpeaux (1827- 1875) jusqu’au bouleversant autoportrait d’Antonin Artaud (1896-1948), en passant par l’archétype du Chômeur d’Otto Dix (1891-1969). Les visages évanescents d’Andrew Mansfield ou puissamment expressifs de Yan Pei-Ming illustrent l’exploration du portrait dans la scène contemporaine.
Des portraits caricaturaux, qui exagèrent les traits comme ceux de Jean Dubuffet (1901-1985), côtoient des portraits réalistes par Auguste Renoir (1841-1919), André Derain (1880-1954) et Chaïm Soutine (1893-1943).
Tout comme Andy Warhol ou Gerhard Richter,Andrew Mansfield (né en 1953) transpose les sujets de ses oeuvres à partir d’images récoltées dans la presse ou sur internet. Le rendu photographique, doublé d’un fort contraste entre la peinture noire et la couleur, troublent autant que le regard énigmatique des jeunes femmes.
Les tableaux de Yan Pei-Ming (né en 1960) trouvent leur lointaine origine dans les gigantesques portraits de Mao Zedong vus dans la Chine de son enfance. Ils se reconnaissent d’emblée à leur composition monumentale, leur palette réduite et leur facture vigoureuse.
Le portrait résiste par nature aux doctrines esthétiques plus que n’importe quel genre pictural, parce qu’il vise à la ressemblance d’un individu, par-delà les modes et les techniques. Toutes ces toiles nous renvoient, fondamentalement, à l’humanité du visage. Catalogue : en coédition avec les éditions Skira, la Fondation de l’Hermitage publie un catalogue richement illustré. Horaires
du mardi au dimanche de 10h à 18h, le jeudi jusqu’à 21h
fermé lundi, sauf le lundi 1er août et le lundi du Jeûne (19 septembre), de 10h à 18h Animations
visites commentées publiques, les jeudis à 18h30 et les dimanches à 15h
et événements conférence (22 septembre),
atelier de peinture gestuelle
soirées art & gastronomie,
dimanches art & brunch Animations musicales dans le cadre de Lausanne estivale Nuit des musées (24 septembre) Fondation de l’Hermitage
2, route du Signal
CH – 1000 Lausanne 8
tél. +41 (0)21 320 50 01
info@fondation-hermitage.ch
www.fondation-hermitage.ch
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Jusqu’au 22 janvier 2017 à la Fondation Beyeler Cette exposition me fait penser à la pièce de Jean Michel Ribes, Musée Haut, Musée Bas. En effet une comédienne, en l’occurrence dans la version télévisée, c’est Muriel Robin, qui parcourait toutes les salles du musée, à la recherche des « Kandinsky ».
Il n’y avait que Kandinsky qui l’intéressait. C’est à Riehen à la Fondation Beyeler qu’il lui faut venir, car des Kandinsky, il y en a tout un choix, de toutes les tailles, des presque figuratifs, des abstraits, des cavaliers, des musicaux, en provenance de musées
prestigieux, mais aussi de collectionneurs privés.
Pourquoi ce nom de Cavalier Bleu ? Parce que Kandinsky aimait les chevaux et Mac
le bleu. aussi d’un commun accord ont-ils convenus d’appeler leur almanach : DER Blaue Reiter.
Der Blaue Reiter : tel est le titre du légendaire almanach édité par Wassily Kandinsky(1866–1944) et Franz Marc (1880–1916), qui fut publié à Munich en 1912. Kandinsky et Marcavaient rassemblé dans ce recueil des textes et des images issus de cultures diverses, réalisés par différents artistes. Cet almanach devait être l’expression de la nécessité d’une transformation radicale des arts en ce début du XXe siècle. Il témoigne d’une nouvelle appréhension de l’art et du monde, révolutionnaire pour l’époque, qui ne s’attachait plus à reproduire la réalité visible mais à illustrer des interrogations mentales. Ce souci s’exprime avant tout par une libération de la couleur inspirée par le paysage des Pré-alpes au sud de Munich.
Cette réflexion, qui a servi de toile de fond à l’évolution vers l’abstraction deKandinsky et de Marcsurtout, a conduit à un tournant de la conception artistique occidentale et a influencé plusieurs générations de peintres – jusqu’à nos jours.
Environ 70 oeuvres sont présentées dans l’exposition et un total de plus de 90 objets présente également l’almanach et illustre la révolution picturale qui s’est produite entre 1908 et 1914, en s’appuyant principalement sur des ensembles d’oeuvres marquantes de Kandinsky et Marc.
L’emblème du Cavalier Bleu qui aurait vu le jour par hasard, d’après Kandinsky, au cours d’une conversation avec Marc peut être considéré comme une forme de programme en abrégé : le bleu, couleur cosmique, associé à la sérénité naturelle de l’animal et à la dynamique du cavalier en saut, qui franchit toutes les barrières.
Une salle d’information multimédia spécialement conçue pour cette exposition s’attache à mettre en évidence, grâce à une « géographie du Blaue Reiter », le caractère international des artistes de ce groupe dans une Europe d’avant-garde sans frontières, à laquelle la Première Guerre mondiale a brutalement mis fin.
L’exposition prend pour point de départ chronologique l’année 1908. Cette année-là, Wassily Kandinsky et Gabriele Münter qui vivaient ensemble sans être mariés s’installèrent dans un logement commun à Munich et firent
la connaissance à Murnau, en Haute-Bavière, d’un autre couple vivant en
« union libre », Marianne von Werefkin et Alexej von Jawlensky. L’année suivante, Münter acheta dans la même localité une maison qui existe toujours et où Kandinsky et elle passèrent principalement leurs étés jusqu’en 1914.
Ce retour à la campagne marquait l’accomplissement du désir de mener une vie simple, anticonformiste, en harmonie avec la nature et le monde rural de Haute-Bavière. En ce sens, il faut également appréhender la démarche de Münter et Kandinsky sous l’angle d’une réforme fondamentale de l’existence, qui influença de larges fractions de la société juste avant la Première Guerre mondiale et produisit des résultats multiples : la critique de la civilisation était étroitement liée à la volonté de voir la société prendre un nouveau départ. L’intérêt de Kandinsky et de Münter pour l’art populaire, et
plus particulièrement pour la peinture sur verre typique de la Haute-Bavière rejoint leur conviction de l’égale importance de tous les arts. Plus tard, cette idée sera mise en évidence dans l’Almanach, qui associe l’art occidental à des dessins d’enfants, des images votives et des oeuvres d’art d’Afrique et d’Asie.
La collaboration de Münter, Werefkin, Jawlensky et Kandinsky et la représentation des paysages de lacs de Haute-Bavière baignés de lumière et dominés par la chaîne des Alpes inspirèrent à ces artistes un nouveau traitement chromatique, qui constitue un des temps forts de l’exposition : de couleurs pures et lumineuses étaient juxtaposées en vastes plans, la dynamique devant être communiquée par la structure visible de la touche.
Ce processus a été décrit par Gabriele Münter comme le passage « … de la reproduction de la nature – plus ou moins impressionniste – à la sensation d’un contenu – à l’abstraction – à la restitution d’un extrait », un domaine danslequel on n’a peut-être pas encore suffisamment reconnu, le rôle d’Alexej von Jawlensky et de ses tableaux de paysages, aux formes chromatiques d’une « simplicité » marquée.
Le traitement des plans a conduit chez Kandinsky à un affranchissement de la ligne par rapport au contour et à la libération de la surface par rapport à la figuration, dont témoignent surtout ses toiles de l’année clé que fut 1910, dont cette exposition contient une superbe sélection.
Une des priorités des artistes rassemblés autour du Blaue Reiter , et surtout de Kandinsky, était de transmettre l’idée que l’art est synesthésique, qu’il franchit les frontières avec d’autres formes d’art.
Cette conception se reflète également dans le langage courant : quand on parle de « composition », on pense le plus souvent à une oeuvre musicale ; mais on peut également parler de composition picturale pour désigner la structure d’une oeuvre d’art.
La couleur peut également être une couleur sonore, et un ton chromatique peut relever aussi bien de la peinture que de la musique. Il faut garder cette réalité à l’esprit quand on contemple les abstractions de grand format de Kandinsky, comme sa légendaire Composition VII de 1913, de la galerie Tretiakov.
S’y ajoute un élément particulièrement important : le rythme, qui naît de l’activité du regard au contact du tableau. Les tableaux de Kandinsky ne sont pas l’expression de gestes picturaux. Mais dans l’idéal, l’interaction entre spectateur et oeuvre engendre un rythme optique, qui trouve une analogie en musique. À partir de 1910, Franz Marc et Maria Franck vécurent ensemble à Sindelsdorf,
à 15 kilomètres de Murnau. La rencontre entre Kandinsky et Marc au début de 1911 donna l’impulsion décisive à lapublication de l’Almanach Der Blaue Reiter, que les deux hommes publièrent ensemble. Bien qu’unis par l’aspiration à un renouvellement culturel, ils se distinguaient nettement par leurs formes d’expression artistique. Cette différence apparaît clairement lorsqu’onobserve les deux tableaux que
Marc et Kandinsky échangèrent pour sceller leur amitié et qui, pour la toute première fois, sont présentés ensemble l’exposition. Le tableau intitulé Traum [« Rêve »] que Marc offrit à Kandinsky et qui appartient aujourd’hui à la collection du musée Thyssen-Bornemiszarévèle par son univers chromatique homogène, constitué d’une multiplicité de formes parmi lesquelles ses emblématiques chevaux bleus, l’intérêt de l’artiste pour la représentation d’une nature expressive. Le présent de Kandinsky à Marc, l’Improvisation 12 au sous-titre caractéristique Der Reiter [« Le Cavalier »] (Bayerische Staatsgemäldesammlung, Munich),
témoigne de sa volonté de traduire en image la dynamique du geste par des couleurs éclatantes et par la dissolution de la figuration. Marc ne s’attachait pas à la reproduction d’un animal mais à la représentation de son essence, expression d’une nature archaïque et intacte. Il faut replacer la fête de l’âme animale que célèbrent sestoiles dans le contexte de la naissance, peu avant la Première Guerre mondiale, du mouvement pour laprotection animale ; ce mouvement semble incarner un monde hostile au progrès technique et coïncider ainsi avec la tendance critique à l’égard du progrès, toujours présente notamment dans la société allemande. On peut voir dans cette exposition une sélection des principauxtableaux d’animaux de Marc et surtout une toile très rarement montrée de nos jours, véritable sommet de son art,Die grossen blauen Pferde [« Les grands chevaux bleus »] (Walker Art Center, Minneapolis). Plus encore que pour Marc, mort il y a un siècle, le 4 mars 1916, sur le champ de bataille de Verdun, ( à cheval) on éprouve une impression d’inachevé en contemplant l’oeuvre d’August Macke, tombé dès le début dela Première Guerre mondiale. Ses tableaux cherchent à associer composition chromatique abstraite et figuration. À la différence des autres représentants du Blaue Reiter, il décrit des scènes de la vie moderne, présentées simultanément sous plusieurs angles de vue grâce à des structures chromatiques cubistes. Une salle de l’exposition est principalement consacrée à ses toiles, et notamment à desoeuvres qui n’ont pas été exposées depuis longtemps et montrent bien le potentiel de cet artiste.
Celui-ci a également offert une des meilleures contributions à l’Almanach Der Blaue Reiter avec son texte intitulé « Masken » [« Masques »]. Des travaux de Robert Delaunay, Heinrich Campendonk, du compositeur et peintre Arnold Schönberg et de David Burljuk complètent le choix de peintresprésentés. Une salle centrale est consacrée à l’Almanach Der Blaue Reiter qui, soucieuxde créer une nouvelle vision du monde, illustre à l’aide de nombreuses reproductions les synergies entre musique et arts visuels, constituant ainsi une forme d’oeuvre d’art totale.
Une installation particulière présente un choix de combinaisons d’images juxtaposant reproductions de l’Almanach et originaux.
Le terme chronologique de cette exposition coïncide avec le déclenchement de la Première Guerre mondiale en 1914, qui marqua la fin de la collaboration du groupe.
La catastrophe à venir s’annonce particulièrement dans
l’oeuvre de Franz Marc. Sa toile de relativement grand format Die Wölfe (Balkankrieg) [« Les loups (guerre des Balkans ») 1913, (Buffalo, Albright-Knox-Gallery), qui fait
allusion à la situation politique des Balkans dont l’escalade
a entraîné le déclenchement de la Première
Guerre mondiale, montre des loups s’approchant,
l’échine basse, d’animaux endormis tandis que les
fleurs paraissent flétrir à leur passage : un paysage d’apocalypse.
Après la Première Guerre mondiale Kandinsky ne retournera jamais à Munich ni à Murnau. Il devient l’une des personnalités majeures du Bauhaus ; en 1933, il émigre en France où il meurt en 1944. Gabriele Münter regagne Murnau en 1931 et elle y passera l’essentiel de son temps jusqu’à sa mort en 1962 . En 1956, elle fait une
donation à la Städtische Galerie im Lenbachhaus de Munich de nombreuses pièces de sa collection exceptionnelle comprenant des oeuvres personnelles mais aussi des oeuvres de Kandinsky et d’autres membres du « Blaue Reiter ».
Sa maison, restaurée dans l’état où elle était entre 1909 et 1914, a été
transformée en musée.
Une exposition dense, intelligente, riche en tableaux peu montrés, comme
la Fondation Beyeler nous a habitués.
Un catalogue publié à l’occasion de cette exposition aborde ce thème à travers plusieurs contributions scientifiques. L’ensemble des oeuvres y est reproduit.
En allemand et en anglais. Heures d’ouverture de la Fondation Beyeler :
tous les jours 10h00–18h00, le mercredi jusqu’à 20h. Programme de manifestations Journée Familles « Kandinsky, Marc & Der Blaue Reiter »
Dimanche 23 octobre 2016, 10h00–18h00 Conférence de Fabrice Hergott –
« Le Blaue Reiter: une nouvelle définition des frontières de l’art » Mercredi 2 novembre 2016, 18h30-20h00
Le conservateur français, également écrivain, historien de l’art et directeur du Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris parle de l’exposition.
En collaboration avec l’ Alliance Française de Bâle et la Société d’Etudes Françaises de Bâle. La conférence aura lieu en français. La manifestation est comprise dans le prix d’entrée du musée. Il est possible de visiter l’exposition avant la conférence. Prométhée
Vendredi 4 novembre 2016, 18h30 et 19h00
Samedi 5 novembre 2016, 12h00 / 14h00 et 17h00
Une des plus grandes oeuvres modernes opérant la fusion des sens les plus divers est le poème symphonique d’Alexandre Scriabine, Prométhée. Le Poème du feu, op. 60 pour grand orchestre, piano, orgue, choeur et clavier à lumières. Leonid Sabaneïev, ami intime du compositeur, a analysé cette oeuvre qui rompt avec toutes les idées traditionnelles de la musique, dans un article publié dans l’Almanach Der Blaue Reiter. En outre, Sabaneïev a réalisé une version de l’oeuvre pour deux pianos.
Accompagnée d’une projection lumineuse en direct du duo d’artistes Sergej et Arotin, cette
composition est exécutée au musée par le légendaire spécialiste de Scriabine Mikhail Rudy. Le spectacle dure environ 25 minutes. Prix : CHF 30.- / Young Art Club, Art Club & Freunde CHF 5.-
Visite guidée publique en français
Dimanche, 15h00-16h00
25 septembre 2016
30 octobre 2016
27 novembre 2016
18 décembre 2016
Visite guidée dans l‘exposition « Kandinsky, Marc & Der Blaue Reiter » Prix: Tarif d’entrée + CHF 7.-
audio-guides
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Le 30 août c’était la journée mondiale du blog Que dire ? Bonne continuation à tous les blogueurs.
Rien ne peut plus échapper à la mondialisation,
mais en réalité est-ce une valeur ajoutée ?
Mon blog fait partie des 6000 blogs publiés, du journal le Monde.
Il existe depuis février 2006.
Mes débuts dans cet « art » minimaliste ont commencé
en tenant le clavier du blog d’une association, 2 ans auparavant
Autant dire que je suis une blogueuse au long cours.
Mes lecteurs viennent des quatre coins du globe, cela est
plaisant et surprenant, très souvent cela concerne des
publications anciennes, au hasard de leurs recherches.
Si vous souhaitez en savoir plus sur moi il vous faut cliquer ici Je remercie tous mes lecteurs fidèles et occasionnels,
silencieux ou actifs, ceux qui écrivent des commentaires
ou qui m’envoient des mails, ils sont toujours les bienvenus ladilettante@evhr.net
ILLUSTRÉES PAR HENRI MATISSE
Introduction de Stéphane Guégan
COLLECTION « BEAUX-ARTS » paru aux Editions Hazan Hommage à Baudelaire, hommage à Matisse,
un livre-événement réédité à un prix exceptionnel.
Durant l’été 1944, Matisse se décida à illustrer
Les Fleurs du mal de Baudelaire, comme il en fit
de même pour Mallarmé, Ronsard, Charles d’Orléans et bien d’autres. Il dessina 34 visages au crayon gras,
compositions qui viendront orner l’édition de
1947, publiée par La Bibliothèque française. Les cent cinquante ans qui nous séparent de la première
édition des Fleurs du mal n’ont fait qu’en confirmer
la valeur inaugurale et l’impact sur les artistes.
En 1857, il s’agissait pour le poète de se délester du vieux
romantisme, trop idéaliste, de traduire l’esprit
du temps, ce qu’il appelle « la modernité », et d’explorer
la face sombre de sa propre conscience, condamnée aux limites
et auxplaisirs d’une époque désenchantée.
Personne n’osa se lancer dans l’illustration d’un tel livre,
au sortir du procès qui le frappa à sa sortie.
Mais la vraie raison du silence des artistes tient à la difficulté même
de doubler une telle poésie, peu descriptive et impropre au
pittoresque, par l’image. Il fallait des tempéraments tels que Rodin ou Rouault pour s’y atteler. Matisse avait connu le second alors qu’ils fréquentaient tous deux l’atelier de Gustave Moreau, à la fin des années 1890. Sans doute le désir d’associer
son nom et son trait à l’univers de Baudelaire remonte-t-il assez haut.
Il se réveille dans l’entre-deux-guerres et commence à se concrétiser sous l’Occupation, moment où Matisse se retourne sur sa vie, qui a failli lui échapper.
D’où la coloration sensuelle et nostalgique de ces visages de femmes,
alternativement graves, rieurs ou félins, selon la teneur des textes
qu’ils accompagnent plus qu’ils ne les illustrent.
Un rapport d’harmonie, et non de plate adéquation, règle dessins et purs effets graphiques.
Le choix des poèmes qu’il retient, moins d’un tiers de l’édition de 1868,
procède de l’érotisme et de la créolité que Matisse et Baudelaire partagent.
Ils avaient en commun l’expérience du voyage exotique, l’île Bourbon
pour le poète, Tahiti pour le peintre, et furent
tous deux sensibles à la beauté noire. Ce livre, longtemps caressé,
ouvre une fenêtre très féminine sur l’esthétique et la psyché de l’artiste lettré,
parvenu au seuil des papiers découpés et de son ultime explosion orientaliste. POINTS FORTS DE L’OUVRAGE
• Une version luxueuse à petit prix du fac-similé de l’édition de 1947
• Le fac-similé est accompagné d’un essai introductif éclairant
les choix de Matisse et les liens qui unissent le poète et le peintre
• Exposition L’OEil de Baudelaire au musée de la Vie romantique du 20 septembre 2016 au 29 janvier 2017
• 2017, année du cent cinquantenaire de la mort de Charles Baudelaire (1821-1867) L’AUTEUR L’introduction est rédigée par Stéphane Guégan,
historien et critique d’art, conservateur au département
des peintures du musée d’Orsay.
Spécialiste des XIXe et XXe siècles, il est l’auteur d’une biographie de Théophile Gautier (Gallimard, 2012)
qui fait autorité. Il participe au catalogue de l’exposition du
musée de la Vie romantique. SOMMAIRE
Bénédiction
La vie antérieure
L’homme et la mer
La beauté
Parfum exotique
La chevelure
Je t’adore à l’égal
Tu mettrais l’univers
Sed non satiata
Avec ses vêtements
Le serpent qui danse
Le Léthé
Remords posthume
Le chat
Le parfum
Le flambeau vivant
A celle qui est trop gaie
Confession
Harmonie du soir
L’invitation au voyage
Chanson d’après-midi
A une dame créole
Moesta et errabunda
Sonnet d’automne
L’amour du mensonge
A une Malabaraise
Les yeux de Berthe
Le jet d’eau
Bien loin d’ici
Les plaintes d’un Icare
Recueillement
L’albatros
L’examen de minuit INFORMATIONS PRATIQUES
Volume : Broché sous coffret
Format : 175 x 220
34 illustrations
224 pages Prix : 25 € TTC
Nuart : 2888422
ISBN : 9782754109536 Mise en vente : 14 septembre 2016
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Actuellement dédiée à la Chine, l’accrochage de la collection
de laFondation Louis Vuitton s’enrichit de deux nouvelles
oeuvres de première importance.
La première, Giant n°3 (Géante n°3), est une sculpture monumentale
de Zhang Huan, artiste décisif dans l’importance prise
par la Chine sur la scène internationale.
A l’image de ses grandes peintures d’encens également présentées à la Fondation, la sculpture Giant n°3 (Géante n°3) de Zhang Huan est le résultat d’une transformation. Ici, ce sont les animaux qui s’agglomèrent pour figurer l’humain ou l’humain qui se pare de fourrures pour se protéger. La métamorphose de cette immense maternité est suspendue, tout comme l’identité de cette géante.
Chaman vêtu de peaux de bête ou clocharde vêtue de haillons rapiécés, elle est la représentation d’un être entre deux mondes. Le personnage qui la surmonte renforce encore son étrangeté.
Niché au creux de sa tête, il est un autoportrait de Zhang Huan lui-même,
une référence directe à l’une de ses performances.
En 2005, à Rome, l’artiste était monté à l’assaut d’un autre colosse, le Marforio.
La représentation du dieu Océan est une des “statues parlantes” de Rome,
celles où la population de la ville portait ses revendications.
Imprégné de philosophie bouddhique, Zhang Huan explore
des thèmes relatifs aux relations corps-esprit et aux cycles de la vie.
Dès 1993, il se fait connaître par des performances provocantes
engageant directement son corps. Il poursuit ses actions au cours
de son séjour à New York de 1998 à 2005.
Son retour en Chine marque un tournant. Devenu bouddhiste,
il réalise à partir de 2006 à l’aide d’une centaine d’assistants
des peintures et sculptures en cendres d’encens collectées
dans les temples, empruntant tant à l’iconographie religieuse
qu’à l’histoire récente de la Chine.
Zhang Huan est né en 1965 à Anyang (Chine), il vit et travaille à Shangaï et New York.
La seconde est le cycle complet des Seven intellectuals in a bamboo forest
(Sept intellectuels dans la forêt de bambous) de Yang Fudong.
Remarqués en 2007 lors la Biennale de Venise, les cinq films qui le composent sont ici diffusés simultanément. Rare, cette configuration se déploie dans un parcours pensé avec l’artiste.
La série des Seven intellectuals in a Bamboo forest (Sept intellectuels dans la forêt de bambous) de Yang Fudong est une suite de cinq films réalisés entre 2003 et 2007. Ici présenté sous la forme d’une installation en accord avec l’artiste, le cycle dépeint les aspirations et doutes de l’artiste et de ses proches.
De par son titre, l’oeuvre se réfère à une légende relative aux sept lettrés, philosophes, poètes, musiciens et écrivains qui au IIIe siècle avant J-C ont choisi de s’éloigner des tumultes de l’époque des royaumes combattants. Ils voulaient réfléchir et vivre librement. Aussi, si ces films s’apparentent à des rêveries, c’est l’anxiété de sa génération arrivée à maturité au seuil du XXIe siècle dont traite Yang Fudong.
Le long d’une saga de près de cinq heures, Yang Fudong réagit à la croissance des mégalopoles chinoises, aux désastres provoqués par les cycles d’industrialisation et de crise, à la mondialisation. Mais ses réponses sont indirectes.
Il ouvre son cycle sur le paysage intemporel de la Montagne jaune.
S’en suit un huis-clos sentimental en ville puis la violence d’une campagne d’un autre temps.
Le quatrième épisode est particulièrement envoutant par ses scènes
en bord de mer. Quant au dernier film, il multiplie les registres et lieux d’action,
des épisodes de vagabondage dans des paysages ruinés,
l’oisiveté d’une jeunesse dorée ou encore des chorégraphies.
Les sites et décors de l’artiste ne sont néanmoins pas les seuls exils de ses personnages. C’est en adoptant une intemporalité stylistique produite par des costumes, des décors et un traitement vintage – un noir et blanc qui cite aussi bien le cinéma glamour des années 1930 que la photographie d’Antonioni des années 1960 – que Yang Fudong parle avec détour de son époque.
La cohabitation des cinq films dans un labyrinthe plonge le spectateur dans un récit éclaté, symptomatique des nouvelles formes de cinéma inventées par Yang Fudong à partir du début des années 2000.
Figure majeure de l’art contemporain et du cinéma d’auteur chinois, Yang Fudong tire son vocabulaire d’une culture large où se mêlent la tradition orientale du paysage et le cinéma. Ses fictions intemporelles plongent le visiteur dans une atmosphère onirique et nostalgique. S’y expriment les errances et les questionnements d’une génération partagée entre modernité et tradition dans une Chine en constante évolution. Yang Fudong est né en 1917 à Pékin, il vit et travaille à Shangaï.
Le niveau 5, galerie 4 accueille une installation immense d‘Isaac Julien, un hommage à la culture chinoise.
Regroupant les travaux de douze artistes – Ai Weiwei, Huang Yong Ping, Zhang Huan, Yan Pei-Ming, Xu Zhen, Yang Fudong, Cao Fei, Zhang Xiaogang, Tao Hui, Zhou Tao et Isaac Julien – figurant dans la collection de la Fondation Louis Vuitton, “un choix d’oeuvres chinoises” est présentée jusqu’au 29 août 2016.
Horaires d’ouverture (hors vacances scolaires) :
Les lundis, mercredis et jeudis de 11h à 20 h, nocturne le vendredi jusqu’à 23 h. Le samedi et le dimanche de 10 h à 20 h. Fermeture le mardi.
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ON PHOTOBOOKS Soirée dédiée aux livres photos Samedi 3 septembre 17H à Motoco bât.75
Pour son finissage, la BPM – Biennale de la Photographie de Mulhouse propose une soirée dédiée aux livres photographiques avec
le lancement des livres d’Anna Meschiari
et de Vincent Delbrouck, suivi d’une table
ronde et de la projection Before Instagram
de Philipp Anstett.
17h – 18h
BOOK LAUNCH / LANCEMENT DE ARE WE ALONE ?
d’Anna Meschiari auto-édité, issue de sa recherche et exposition à Mulhouse
– avec les Bibliothèques-médiathèques de Mulhouse et le soutien
de Pro Helvetia dans le cadre de la BPM 2016 BOOK LAUNCH / LANCEMENT DE CATALOGUE de Vincent Delbrouck
auto-édité, issue de la résidence et exposition à Mulhouse
– Mulhouse Art Contemporain et Association
l’agrandisseur dans le cadre de la BPM 2016
18h – 19h TABLE RONDE SUR LES MODELES D’EDITIONS
Des milliers de livres photos sont auto-édités chaque année,
chaque photographe possède un ordinateur et il est facile de
produire un livre sur Internet, l’impression numérique
étant désormais accessible à tout le monde. Ce phénomène
a fait monté en puissance le créativité liée au livre photo,
médium à part entière. L’émergence des livres auto-édités a fait apparaître de nombreuses expérimentations sur les combinaisons
d’images et les agencements, Vincent Delbrouck et
Anna Meschiari en témoigneront. En parallèle,
des maisons d’édition photographiques adoptent une ligne éditoriale
exigeante et pointue comme cela est le cas pour
Poursuite édition ou Médiapop Edition. TABLE RONDE SUR LES MODELES D’EDITIONS Vincent Delbrouck, CATALOGUE,
Anna Meschiari, ARE WE ALONE ?,
Pascal Amoyel, NOT ALL, Poursuite édition, Arles
Philip Anstett, BEFORE INSTAGRAM, Médiapop Edition, Mulhouse.
Philippe Schweyer, Médiapop Edition, Modérateur : Dominique Bannwarth, pour Mulhouse Art Contemporain, partenaire de la BPM 2016
Suivi par la projection Before Instagram de Philipp Anstett Photographies issues du livre paru chez Médiapop édition, des inédits et ++++ VISITES COMMENTEES DES EXPOSITIONS EN PRESENCE DES PHOTOGRAPHES Samedi 3 septembre 11H Bibliothèque Grand’Rue
Visite de l’exposition Are We alone ? par la photographe Anna Meschiari Dimanche 4 septembre 15H Musée des Beaux-arts de Mulhouse
Visite de l’exposition « L’autre et le même » avec les
photographes Vincent Delbrouck et Pascal Amoyel. INFORMATIONS PRATIQUES L’AUTRE ET LE MÊME Musée des Beaux-Arts Mulhouse 4 juin – 4 septembre
DELPHINE BEDEL (NL), VINCENT DELBROUCK (BE), LIVIA MELZI (BR), PASCAL AMOYEL (FR), YAAKOV ISRAEL (IS),
EMILIE SAUBESTRE (FR), ARCHIVES DE PAUL-RAYMOND SCHWARTZ (FR), ARCHIVES HÉLÈNE DISERENS (CH) Commissariat d’exposition : Anne Immelé
4 Place Guillaume Tell, 68100 Mulhouse Tel : 03 89 33 78 11
Ouvert tous les jours, sauf mardis et jours fériés de 13h à 18h30 ARE WE ALONE ? Bibliothèque Grand-Rue Mulhouse 4 juin – 3 septembre ANNA MESCHIARI (CH) Commissariat d’exposition : Marie Du Pasquier
19 Grand Rue, 68100 Mulhouse Tel : 03 69 77 67 17
Ouvert du mardi au vendredi de 10h à 12h et de 14h à 18h
Les samedis de 10h à 12h et de 14h à 17h30 Motoco 13 rue de Pfastatt 68200 Mulhouse
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« Il existe un tableau de Klee qui s’intitule Angelus Novus. Il représente un ange qui semble sur le point de s’éloigner de quelque chose qu’il fixe du regard. Ses yeux sont écarquillés, sa bouche ouverte, ses ailes déployées. C’est à cela que doit ressembler l’ange de l’Histoire. Son visage est tourné vers le passé. Là où nous apparaît une chaîne d’événements, il ne voit, lui, qu’une seule et unique catastrophe, qui sans cesse amoncelle ruines sur ruines, et les précipite à ses pieds. Il voudrait bien s’attarder, réveiller les morts et rassembler ce qui a été démembré. Mais du paradis souffle une tempête qui s’est prise dans ses ailes, si violemment que l’ange ne peut les refermer. Cette tempête le pousse irrésistiblement vers l’avenir auquel il tourne le dos, tandis que le monceau de ruines devant lui s’élève jusqu’au ciel. Cette tempête est ce que nous appelons le progrès. » Walter Benjamin, Sur le concept d’histoire, 1940.
Cet ange de l’histoire est un peu le frère des autres anges de Paul Klee : vigilant, joueur, mais sans trop d’espoir. Anges qui veillent sur un monde qui s’en va. la Galerie des Anges de Paul Klee (diaporama)
Femmes mécènes La grand’mère Maja Stehlin (1896 -1989). originaire d’une famille d’architectes,
a étudié la sculpture à Munich et a ensuite
suivi des cours chez le sculpteur Antoine Bourdelle à Paris.
En 1921, elle a épousé Emanuel Hoffmann Emanuel Hoffmann (1896-1932) a étudié le droit
à Bâle et à Berne. Il a préparé son doctorat
dans l’ entreprise chimique et pharmaceutique,
fondée par son père Fritz Hoffmann-La Roche.
Avec leurs trois enfants, Andrew (1922-1933),
Lukas (* 1923) et Vera (1924- 2003), le jeune couple
vit d’abord à Paris, puis à Bruxelles, où Emanuel Hoffmann
de 1925-1930, dirige la branche belge de l’entreprise familiale .
En 1930 la famille retourne à Bâle, où Emanuel Hoffmann
devient directeur adjoint au siège de F. Hoffmann-La Roche AG .
Le jeune couple s’ engage résolument dans l’art et acquiert
ses premières œuvres de leurs amis artistes.
En 1930 Emanuel Hoffmann est nommé à la Commission de la Convention de Bâle,
puis un an plus tard en prend la présidence.
À ce titre, il accorde une attention accrue et se consacre
à la promotion de l’art contemporain en créant un Art club.
En 1932 Emanuel Hoffmann meurt, prématurément à 36 ans
dans un accident de voiture.
En sa mémoire, et dans la continuité de l’engagement d’ Emanuel Hoffmann pour l’art contemporain, Maja Hoffmann-Stehlin fonde en 1933, la Fondation Emanuel Hoffmann.
Veuve, elle a épousé en 1934 , en seconde noce, le Chef d’orchestre Paul Sacher.
L’architecture de la nouvelle maison commune sur le Hofgut Schoenberg à Pratteln est conçue par Maja Sacher-Stehlinelle-même. Elle en était directeur des travaux et a conçu les intérieurs. Sur le Schoenberg elle avait un atelier où elle crée ses sculptures. De 1940 à 1964, elle était la première femme membre de la Commission de l’Art Public Collection de Bâle. La collection de la Fondation Emanuel Hoffmann, a été donnée en 1941 en tant que prêt permanent de l’Art Public Collection de Bâle, pour la rendre plus visible au Kunstmuseum. Jusqu’en 1979, elle était présidente de la Fondation Emanuel Hoffmann. Son dernier grand projet a été la création du Musée d’art contemporain de Bâle, qui a été fondée en Europe comme le premier musée d’art contemporain, le Gegenwartskunst de Bâle.
Sa petite-fille
Maja Oeri, (1955) fille de Vera Hoffmann (Bâle, * 14.6.1924, † 16.10.2003, Bâle) et Jakob Oeri (* 7 mai 1920, Riehen, † 1er octobre 2006),
cousine de Maja et Vera Hoffmann.
La collection a été présentée au Schaulager de Bâle en 2015, Future Present.
Ouvert en 2003, ce lieu de conservation, d’étude et d’exposition de l’art familial a été financé par Maja Oeri. Sur trois niveaux et 5000 m2 au total, les œuvres couvrent les courants modernistes de l’entre-deux-guerres avec des pièces remarquables, en particulier surréalistes, puis explorent les diverses expressions de l’art contemporain, jusqu’à aujourd’hui. Notamment le Ratenkoenig de Katharina Fritsch
Le Schaulager, qui abrite la collection de la Fondation Emanuel Hoffmann, a pour mission à la fois d’entreposer, étudier et présenter l’art moderne et contemporain. Il s’adresse d’abord aux spécialistes, ainsi qu’aux enseignants et étudiants. Les expositions et manifestations ouvertes à un public plus large sont occasionnelles.
Cette saison c’estZita – Щара de Katharina Fritsch et Alexej Koschkarow. Maja Oeri, est la présidente actuelle de la fondation Emmanuel Hoffmann. Elle a aussi créé, en 1999, la fondation Laurenz, du nom de son fils décédé. La fondation Laurenz a en particulier soutenu la création du Schaulager.
Un concept lancé par Maja Oeri; il s’agit d’un espace qui se situe entre l’entrepôt d’un musée et le musée lui-même, puisque les pièces qui s’y trouvent peuvent être vues.
La Fondation Lorenz a aussi créé un poste de professeur pour l’art contemporain à l’Université de Bâle. Celle-ci a offert un terrain pour une nouvelle aile de Musée d’art à Bâle. Cette fondation soutient aussi, à hauteur de près de 100 millions de francs suisses, la création de la nouvelle aile du Musée d’art de Bâle (Kunstmuseum)
Sa petite fille Maja Hoffmann (1956) fille deLukas (dit Luc), décédé le 21 juillet 2016, docteur en zoologie et cofondateur duWWF, et la comtesse Daria Razumovsky (* 1925, † 2002) envisage d’acheter les anciens ateliers pour les transformer en incubateurs de l’art de demain.
Maja Hoffmann voudrait l’an prochain présenter la collection d’art de sa famille Mécène depuis des années du festival de photo, notamment grâce à son prix Découverte, Maja Hoffmann continuera certainement à le soutenir. Elle est Arlésienne de plein droit, ayant grandi dans la région. Son père, le biologiste Luc Hoffmann, s’est établi en Camargue dans les années 50, contribuant à sauver cet exceptionnel territoire naturel.
Geste de reconnaissance envers une ville provençale qui est chère à la mécène, a la volonté de transformer la petite cité en pôle culturel d’importance européenne. Luma Arles pousse désormais à bon rythme sur l’ancien site ferroviaire.
Plus de 300 personnes travaillent sur place ou dans les bureaux parisiens de l’entreprise Vinci, chargée de la construction du complexe. La tour de béton, de verre et d’acier de Frank Gehry, ainsi que les ateliers rénovés et les jardins aménagés devraient être inaugurés début 2018. L’ensemble proposera plusieurs dizaines de milliers de mètres carrés de surfaces d’exposition, d’ateliers d’artistes, d’espaces d’études, de lieux de production d’œuvres, d’une bibliothèque, de cafés, d’un restaurant panoramique au sommet de la tour. Et de vastes locaux pour les archives de la Fondation Luma, mémoire qui donne le sens de l’entreprise à venir.
Ni musée ni université des arts, encore moins parc d’attractions culturelles, Luma Arles est un concept inédit d’expérimentation pour la création contemporaine, en particulier l’art et les images, qu’elles soient fixes ou animées. Il s’ancre aussi dans le respect de l’environnement grâce au peu d’énergie que requerra la construction verticale de Frank Gehry. Sa base circulaire, entièrement vitrée, demande la mise au point de logiciels complexes pour gérer l’aération naturelle des lieux, selon les saisons. Maja Hoffmann rechigne à parler d’elle. Mais la construction de sa cité des arts la contraint à sortir – un peu – de sa réserve. Elle a récemment publié chez Steidl le catalogue de sa propre collection d’art et de design contemporains, répartie entre ses propriétés d’Arles, de Zurich, de Gstaad, de Londres et de l’île Moustique (Caraïbes).