« Au diapason du monde » Fondation Vuitton

se termine le 26 août
Au-delà d’un accrochage, « Au diapason du monde » se veut une
exposition sur la base d’une thématique précise. Celle-ci renvoie aux
questionnements actuels liés à la place de l’Homme dans l’univers
et à la nouvelle approche qui le lie à son environnement et au monde
du vivant, soulignant les interconnexions entre l’humain, l’animal,
le végétal voire le minéral.

Deux parcours complémentaires dans l’ensemble du bâtiment :
Le Parcours A, présenté au niveau 2 du bâtiment
(galeries 9, 10 et 11)
, offre une plongée dans l’univers de
l’artiste japonais Takashi Murakami (né en 1962).
S’appuyant sur l’histoire politique, culturelle et sociale du Japon,
Takashi Murakami cultive un monde à part, à la fois sombre et
fabuleux, qui combine l’esthétique Kawaii à des références aux
traumatismes de son pays, comme la bombe atomique ou plus
récemment le tsunami. À travers une multiplicité de formes et
de supports (peinture, sculpture, vidéo…), auquel fait écho cet
accrochage, l’œuvre prolifique de Takashi Murakami développe un
imaginaire débridé, saturé de couleurs et peuplé de créatures
fantastiques, mi-humaines mi-animales où se mêlent culture
populaire et savante, iconographie bouddhique et manga,
tradition et modernité, Occident et Orient, technique ancestrale
et technologie de pointe.
Cette présentation, conçue en collaboration étroite avec l’artiste,
s’articule autour de trois ensembles :

– La galerie 9 est dédiée à DOB, premier personnage inventé
par l’artiste en 1993 et considéré comme son alter ego.
Il apparaît aussi bien sous les traits d’une charmante souris
dans le style de Mickey Mouse que d’un monstre malicieux
ou féroce couvert d’yeux et aux dents acérées.

– La galerie 10 montre une fresque monumentale présentée
pour la première fois à Paris.
Intitulée The Octopus eats its own leg (2017), elle met e
n scène des personnages de la mythologie traditionnelle
chinoise entourés d’une faune et d’une flore généreuses
et merveilleuses. En s’appropriant l’iconographie traditionnelle
de la peinture japonaise du 18e siècle combinée au style
des grandes fresques historiques, l’artiste livre une version
contemporaine des Huit Immortels de la religion taoïste.

– La galerie 11 propose un espace Kawaii, (‘’mignon’’ en japonais)
esthétique japonaise que l’artiste s’approprie à travers une pluralité
de formes et de supports : sculpture, papiers peint, peinture de
fleurs ou encore film d’animation d’inspiration manga.
Le Parcours B, L’homme dans l’univers du vivant, réunit
28 artistes français et internationaux de générations différentes,
toutes techniques confondues. Il s’étend sur les trois autres
niveaux du bâtiment et à l’extérieur, dans le Grotto.
S’inspirant de l’injonction de Roland Barthes dans
La Chambre claire (1980)
« J’ai décidé de prendre pour guide la conscience de mon émoi »,
les œuvres s’articulent selon un principe d’affinités sensibles.
Le parcours s’organise autour de trois axes complémentaires
présentés chacun sur un niveau du bâtiment :
Irradiances (Niveau 1) ;
Là infiniment (Niveau 0) ;
L’Homme qui chavire (Niveau -1).
• Irradiances, au niveau 1, dans les galeries 5, 6 et 7 présente
des œuvres de : Matthew Barney, Mark Bradford,
Christian Boltanski,
Trisha Donnelly, Dan Flavin,
Jacqueline Humphries, Pierre Huyghe,

Yves Klein, James Lee Byars, François Morellet,
Sigmar Polke,
Gerhard Richter, Shimabuku et Anicka Yi.
L’intitulé « Irradiances » fait référence au rayonnement de
l’œuvre de Dan Flavin et réunit des œuvres aux supports variés :
peintures, sculptures, vidéos, installations. Chacune procède
d’un dialogue continu avec la nature et explore la matière et
ses métamorphoses dont l’ensemble compose un paysage cosmique.
Untitled de Dan Flavin, une de ses premières réalisations en tube
fluorescent, dégage une force originelle conférant à la sculpture
une vibration particulière.
Alors que les couleurs éclatantes sont rigoureusement structurées
dans Lilak (1982) de Gerhard Richter, les deux œuvres de sa série
Flow (2013) renvoient au flux de la peinture répandu par le geste
de l’artiste et régulé par la pose d’un panneau de verre sur la surface,
faisant miroir.
Selon une démarche secrètement alchimique, l’œuvre
Nachtkappe I (1986) de Sigmar Polke, est née du mélange inédit
de peinture, de jus d’indigo et de vernis à l’alcool.
Water Cast 6 (2015) de Matthew Barney témoigne de la rencontre
explosive du bronze en fusion et de l’eau, générant avec des
subtilités d’orfèvrerie, un ensemble de formes abstraites à
connotation organique
.
L’aquarium de Pierre Huyghe, Cambrian explosion (2014),
fait écho à l’explosion du même nom qui marqua l’apparition
des grandes espèces animales entre 542 et 530 millions d’années
et prend la forme d’un écosystème évoluant de manière autonome.
Le monochrome IKB81 (1957) d’Yves Klein traduit en direct
une « zone de sensibilité picturale » tandis que les éponges
RE46 (1960) et SE231 (1960) imprègnent la matière vivante
du même pigment bleu.
Reports of the rain (2014) de Mark Bradford fédère collage
et peinture dans une veine lyrique très musicale.
Faisant écho à la démarche de Polke, Jacqueline Humphries utilise
dans l’œuvre Untitled (2007) de la série « Silver Paintings »,
une laque industrielle argentée mélangée à de la peinture à l’huile.
La projection verticale de Trisha Donnelly, Untitled (2014), ouvre
une brèche mystérieuse sur un ciel de nuages en mouvement.
Dans les sculptures, Halo (1985) et Is (1989), James Lee Byars
associe deux matériaux minéraux (cuivre et marbre) à la préciosité
de l’or, en quête d’une forme parfaite.

Galerie 6, L’Avalanche (2006) de François Morellet mêle
l’ordre et le chaos.
La vidéo 3D d’Anicka Yi, The Flavor Genome (2016)
(coacquisition avec le Guggenheim Museum, New York),
développe un « documentaire fiction » mettant en scène la
recherche d’un arôme dans la forêt amazonienne.
Dans Untitled (2008) de Trisha Donnelly, une onde
magnétique jaillit du cœur d’une rose aux contours parfaits.
Dans l’Observatoire, The Snow Monkeys of Texas
Do snow monkeys remember snow mountains?
(2016), vidéo de Shimabuku, questionne la mémoire
et la capacité d’adaptation des espèces vivantes à leur
environnement.

En galerie 7, à l’écart, Animitas (2014) de Christian Boltanski
se compose d’un film tourné en temps réel en un seul plan fixe,
dans le désert d’Atacama au Chili et d’un parterre de fleurs.
L’installation originelle se compose de huit cents clochettes
japonaises dont le tintement évoque « la musique des astres
et la voix des âmes flottantes. » Pour l’occasion, il complète
cette présentation avec une enseigne lumineuse composée
d’ampoules qui forment le mot « Après ».
Là, infiniment…, au rez-de-chaussée, dans la galerie 4,
présente des œuvres de Cyprien Gaillard, Wilhelm Sasnal
et Adrián Villar Rojas.

À travers l’appropriation d’œuvres mythiques de l’histoire
de l’Art, ces trois artistes s’interrogent sur une certaine
domination de l’Homme dans l’histoire et sur sa possible
disparition.
Inspirée du David de Michel-Ange dont il ne reste, ici, que
les jambes, la sculpture en marbre monumentale d’
Adrián Villar Rojas, Untitled, From the series Theatre
of Disappearance (2017),
apparaît comme le seul vestige
d’un monde post-apocalyptique.
Avec Bathers in Asnières (2010), Wilhelm Sasnal
réinterprète l’œuvre de Seurat à partir de souvenirs liés au
contexte de la Pologne en 1939.
Combinant des images en différentes séquences au refrain
lancinant d’une musique d’Alton Ellis « I was born a loser »
/ « I was born a winner », Nightlife (2015)
de Cyprien Gaillard
propose au spectateur une expérience
immersive en 3D.
L’Homme qui chavire, au Rez-de-bassin, dans galeries 1, 2 et 3,
présente des œuvres de Giovanni Anselmo, Maurizio Cattelan,
Ian Cheng, Andrea Crespo, Alberto Giacometti, Dominique
Gonzalez-Foerster, Pierre Huyghe, Yves Klein,
Mark Leckey, Henri Matisse, Philippe Parreno,
Bunny Rogers et Kiki Smith.

Cette séquence s’organise autour du corps dans tous ses états,
de ses formes les plus tangibles au plus fantasmées et prend
pour point de départ l’Homme qui chavire (1950-1951)
d’Alberto Giacometti,
autour duquel est présenté un ensemble
de quatre autres œuvres de l’artiste : Trois hommes qui marchent I
(1948), Buste d’Homme assis (Lotar III) (1965),
Grande femme II (1960). Tandis que Femme de
Venise III (1956-1957)
est montrée pour la première fois.
A l’entrée de la galerie 1, dans M.2062 (Fitzcarraldo)
(2014), Dominique Gonzalez-Foerster
fait une
« apparition » sous la forme d’un hologramme du personnage
Fitzcarraldo, héros d’une fiction de Werner Herzog.
Entrare nell’Opera (1971), œuvre photographique de
Giovanni Anselmo, montre une silhouette absorbée
dans un paysage infini.
Dans Nu bleu aux bas verts (1954) d’Henri Matisse,
le corps, en papier découpé, est célébré dans l’envol
même de la danse.
La sculpture en bronze de Kiki Smith, l’Annonciation (2010),
impose une présence mystérieuse.

Dans l’anthropométrie ANT 104 (1960) d’Yves Klein,
l’empreinte des corps, « pinceaux vivants », est révélée par
le seul pigment bleu.
Ian Cheng dévoile dans le deuxième épisode de sa trilogie,
Emissary Forks at Perfection (2015), une créature
entièrement programmée par un logiciel, alternative à l’homme
disparu.
Présenté pour la première fois en France,
Untitled (Human Mask) (2014) de Pierre Huyghe montre
un singe vêtu comme une petite fille portant un masque
Nô qui déambule dans un restaurant déserté de Fukushima.

Dans La ballade de Trotski (1996), Maurizio Cattelan
identifie l’Homme à un cheval évoquant la fin possible
des utopies. Autoportraits de l’artiste en latex, Spermini (1997),
aborde la question du double et du clonage.
Andrea Crespo explore dans son diptyque Self portrait
with Phantom Twin (2017), son identité plurielle.
Dans Study for Joan Portrait et Study for Joan Portrait
(Silence of the Lambs) (2016)
inspirés du personnage
de Jeanne d’Arc de la série télévisée Clone High,
Bunny Rogers développe une galerie de portraits modélisés.
Philippe Parreno initie et clôt le parcours du rez-de-bassin
avec deux vidéos : la première The Writer (2007)
l’entrée en galerie 1- s’approprie l’un des premiers automates
créés au XVIIIe siècle tandis qu’Anywhen (2017)
en Galerie 3 – filme un poulpe réactif à son environnement
accompagné d’une bande son inspirée de
Finnegans Wake de James Joyce.
À l’extérieur du bâtiment, le gigantesque Felix the cat (2017)
de Mark Leckey
est installé dans le Grotto.
Commissaire général : Suzanne Pagé
Commissaires : Angéline Scherf, Ludovic Delalande et Claire Staebler
Conseiller artistique et scénographe : Marco Palmieri
Les artistes présentés sont :
Giovanni Anselmo (1934, Italie), Matthew Barney (1967, États-Unis), Christian Boltanski (1944, France), Mark Bradford (1961, États-Unis), James Lee Byars (1932-1997, États-Unis), Maurizio Cattelan (1960, Italie), Ian Cheng (1984, États-Unis), Andrea Crespo (1993, États-Unis), Trisha Donnelly (1974 , États-Unis), Dan Flavin (1933-1996, États-Unis), Cyprien Gaillard (1980, France), Alberto Giacometti (1901-1966, Suisse), Dominique Gonzalez-Foerster (1965, France), Jacqueline Humphries (1960, États-Unis), Pierre Huyghe (1962, France), Yves Klein (1928-1962, France), Mark Leckey (1964, Royaume-Uni), Henri Matisse (1869-1954, France), François Morellet (1926-2016, France), Takashi Murakami (1962, Japon), Philippe Parreno (1964, France), Sigmar Polke (1941-2010, Allemagne), Gerhard Richter (1932, Allemagne), Bunny Rogers (1990, États-Unis), Wilhelm Sasnal (1972, Pologne), Shimabuku (1969, Japon), Kiki Smith (1954, États-Unis), Adrián Villar Rojas (1980, Argentine), Anicka Yi (1971, Corée du Sud)

Subodh Gupta à la Monnaie de Paris

Jusqu’au 16 août 2018
Subodh Gupta
(né en 1964 et vivant à New Delhi) est un artiste
contemporain de renommée internationale.

En effet depuis plusieurs années il nous intrigue à Art Basel,
en 2017, il invite les visiteurs à partager un repas de son pays.
Peintre de formation, Gupta, qui réside et travaille à New Delhi,
s’est aussi intéressé à d’autres formes artistiques telles que
la performance, la vidéo, la photographie, la sculpture, ou
les installations. Subodh Gupta conçoit l’exposition comme un
lieu propice à la rencontre, un rendez-vous que l’on se donnerait,
entrainant discussions, échanges et débats, à l’image du mot
et concept hindi « Adda ».

Cette exposition, qui met en valeur la diversité du travail de
Subodh Gupta, présente des sculptures emblématiques composées
d’ustensiles de cuisine en inox comme Very Hungry God (2006),
son oeuvre la plus connue, ou d’objets moulés en métal, comme
Two Cows (2003), ainsi que de nouvelles productions telles que
Unknown Treasure (2017) ou la vidéo Seven Billion Light Years
(2016).
Outre la diversité des matériaux employés, l’oeuvre de l’artiste se
caractérise par une  constante exploration de la présence des rituels
et de la spiritualité au sein de notre quotidien.
De la même manière que la cuisine est au centre de tous
les foyers indiens, ce sont les éléments qui s’y trouvent qui sont
au coeur du travail de Gupta. C’est à partir de ce quotidien là
qu’il mène une réflexion, non seulement sur des pratiques
personnelles et communautaires, mais aussi sur la façon dont,
souvent, certains objets et expériences intimes, apparemment
insignifiants, amènent vers une autre dimension, celle du cosmos.

L’exposition, qui occupe l’escalier d’honneur et les salons historiques
du 11 Conti, le long des rives de la Seine, se poursuit dans les cours
intérieures de la Monnaie de Paris avec des sculptures monumentales
spécialement conçues à cette occasion. La diversité des oeuvres exposées
montre l’utilisation que fait l’artiste des différentes échelles et matériaux,
mais aussi sa pratique du « readymade ». Certaines oeuvres exposées
permettent de susciter une réflexion sur les usages du métal, à la fois
du point de vue de sa valeur symbolique, que du point de vue des
techniques et des savoir-faire nécessaires pour le mettre en oeuvre
et lui donner sens.
« Adda / Rendez-vous » amène au dialogue entre deux univers :
les oeuvres métalliques monumentales de Subodh Gupta et à l’ADN
de la Monnaie de Paris, qui depuis 1150 ans travaille le métal
précieux
.
Il s’agit d’une véritable rencontre entre l’artiste et les savoir-faire
de la Monnaie de Paris.
Une exposition placée sous le commissariat de Camille Morineau,
Directrice des Expositions et des Collections de la Monnaie de Paris
et Mathilde de Croix, Commissaire d’exposition à la Monnaie de Paris.

Le parcours de l’exposition est organisé en 6 parties :
Le langage du commun
Subodh Gupta expose comme oeuvre l’objet quotidien, aussi iconique
que banal. Unknown Treasure (2017), qui surplombe l’escalier
d’honneur, en donne le signal.
Des objets trouvés se déversent d’un pot en bronze, comme d’une corne
d’abondance. Ce pot est lui-même l’agrandissement d’un ustensile
de cuisine indien traditionnel, le handi.

 Dieu insatiable
Avec Very Hungry God (2006) –– évocation d’un dieu
devenu vanité universelle, vorace et insatiable, Gupta
s’empare de la dimension spirituelle de l’alimentation.
Des centaines d’ustensiles en inox étincelants, tels qu’on
en trouve dans la majorité des foyers indiens des classes
moyennes et populaires, sont agrégés pour former
un crâne. L’oeuvre rend compte de la troublante dualité
qui résulte directement des modes de production
capitaliste : d’un côté l’abondance qui fascine, de l’autre
la faim qui paralyse.


Cette sculpture a été exposée pour la première fois
lors de la Nuit Blanche de 2006 dans l’église Saint-Bernard,
un lieu symbolique pour les luttes qui s’y étaient déroulées
dix ans auparavant. Occupée par des étrangers, pour
la plupart en situation irrégulière, l’église était devenue
un lieu de résistance et de manifestation contre les
expulsions ordonnées par le pouvoir politique alors
en place.
There Is Always Cinema
Les objets peuvent aussi être libérés de leurs fonctions,
mis à l’arrêt, par leur transfiguration en bronze ou
en laiton. Ils sont porteurs d’une histoire, comme nous
le rappelle le titre de l’oeuvre There Is Always Cinema
(2008). La Galleria Continua à San Gimignano s’est
installée dans un cinéma abandonné, construit après
la Seconde Guerre mondiale. L’artiste y découvre
une salle remplie de matériel mis de côté, vestiges
de la fonction première du lieu (projecteurs, bobines,
pellicules, chariots, toilettes du projectionniste, etc.).

Subodh Gupta en réalise des copies en métal et les
expose accompagnées de l’objet original. Ces paires
d’objets sont « chargées émotionnellement », selon les
mots de l’artiste. Elles créent un espace commémoratif,
qui renvoie sans doute tout autant à l’ancien cinéma
italien, qu’aux salles de théâtre de son enfance en Inde
où se tenaient parfois des projections. Comme souvent
dans le travail de Gupta, plusieurs niveaux de narration
cohabitent et se déploient à partir d’objets désignés
comme lieux d’identité et de mémoire.

Les dieux sont dans la cuisine
La nourriture est au coeur de l’oeuvre de Subodh Gupta :
il assemble et juxtapose des ustensiles de cuisine, il filme
la préparation des aliments, organise des performances
autour de leur ingestion, peint des plats avec les restes
d’un repas. L’artiste commence à utiliser les récipients
en acier inoxydable en 1996 et poursuit depuis l’explo–
ration de ce matériau. En dépit de la diversité de la société
indienne, ces ustensiles se trouvent dans tous les foyers.
L’artiste est fasciné par l’aspect rutilant de cette vaisselle
peu onéreuse qui symbolise la prospérité, alors même
qu’une partie de la population peine à la remplir chaque
jour. Voyage et exil
Si Two Cows (2003-2008) évoque la distribution
régulière de lait, le déplacement n’est pas seulement
une activité quotidienne chez Gupta. Il symbolise surtout
pour l’artiste l’exode et la migration. Dans la vidéo
All Things Are Inside (2007), il filme les maigres effets
possédés par des migrants indiens, partis travailler au
Moyen-Orient, qui se préparent à retourner dans leurs
familles. Sur un autre écran, défilent des séquences de
films Bollywood populaires dans lesquelles apparaissent
toutes sortes de sacs. La mise en parallèle de ces deux
vidéos confère ainsi aux bagages une valeur métonymique,
symbolisant la vie entière de leurs propriétaires.
Jal Mein Kumbh, Kumbh Mein Jal Hai (2012) associe
la barque –– qui, dans l’inconscient collectif, figure
la migration mais aussi le passage vers l’au-delà.

Corps céleste
Pure (1999), oeuvre la plus ancienne de l’exposition,
placée dans une sorte d’antichambre, marque un
tournant dans l’oeuvre de Subodh Gupta. Le corps,
son corps, est présent dès ses débuts, comme l’atteste
cette performance où il s’enduit de bouse de vache,
symbole de purification en Inde.

Les oeuvres récentes de l’artiste font de la nourriture
une allégorie de l’univers et du cosmos, où l’infiniment
grand s’inspire de l’infiniment petit. Anahad (2016)
transforme un signal sonore inaudible en une intense
vibration faisant soudainement trembler des panneaux
métalliques ; le visiteur voit alors son reflet se déformer
au rythme du signal et les contours de sa silhouette
se dissoudre pour ne faire qu’un avec ce qui l’entoure.
L’artiste donne ainsi forme au concept indien anahad
naad : la vibration cosmique, un son qui n’a ni début
ni fin, qui transcende l’espace et le temps.
Dans In This Vessel Lies the Philosopher’s Stone (2017),
Subodh Gupta
fait revivre le mythe de la pierre philosophale supposée
changer tout matériau en or. Dans Seven Billion Light
Years (2015-2016), la pâte du pain se meut comme
un corps céleste, se déplaçant dans un ailleurs que l’on
peine à situer avant de comprendre qu’il s’agit d’une
scène triviale, celle de la cuisson du pain.

Sommaire du mois de juillet 2018

01 juillet 2018 : MANGUIN La volupté de la couleur
05 juillet 2018 : Chagall, Lissitzky, Malévitch. L’avant-garde russe à Vitebsk (1918-1922)
11 juillet 2018 : Ma vie est un roman
13 juillet 2018 : Jan Fabre – Ma nation : l’imagination
15 juillet 2018 : Noeuds Négatifs – Etienne Chambaud
16 juillet 2018 : L’Atlas des Nuages à la Fondation François Schneider
20 juillet 2018 : Kupka – Pionnier de l’abstraction
22 juillet 2018 : La Biennale Internationale de St Paul de Vence
29 juillet 2018 : La Sécession à Vienne

La Sécession à Vienne

A la veille du XXe s. apparaît partout en Europe le désir
de créer un art de synthèse des différentes disciplines
artistiques. L’érosion des frontières entre arts majeurs
et arts mineurs et la notion d’art total, ou
«Gesamtkunstwerk»,
furent initiées en Autriche par Joseph Hoffmann (1870-1956),
architecte et directeur des ateliers viennois. Son style sobre et
très épuré dans le mobilier et les arts du métal eut une influence
considérable sur les jeunes générations de designers.
Oskar Kokoschka (1886-1980), Egon Schiele(1890-1918),
et Le Corbusier se sont formés dans ces fameux ateliers d’art
et d’artisanat, inspirés par le mouvement «Arts and Crafts».
Le palais Stoclet d’Hoffmann à Bruxelles et
La frise Beethoven de Klimt présentée dans le pavillon de la
Sécession pour l’exposition de 1902 furent de véritables
démonstrations de ce que devait être une œuvre d’art total.
Gustave Klimt (1862-1918) fondateur avec Joseph Hoffmann
des «Wiener Werkstätte» fut sans conteste la figure la plus
emblématique de la Sécession viennoise ; provocateur et
iconoclaste, Klimt séduisit toute une génération de jeunes artistes.

Klimt, Kokoschka, Schiele ont refusé de désamorcer
la charge sexuelle de leur peinture montrant parfois les
corps nus dans une crudité radicale. Ils firent comprendre
à leurs contemporains que la peinture avait désormais autre
chose à dire ; qu’elle ne pouvait plus être uniquement une
œuvre décorative destinée à relater l’histoire, ou à orner
les murs des édifices privés ou publics.
C’est à Vienne, avec ces artistes que commence, dans le
dernier quart du XIXe l’art moderne.

En 1897, Gustav Klimt quitta le Künstlerhaus conservateur
avec d’autres artistes et fonda un nouveau groupement
artistique sous le nom de Sécession. 1898 vit l’achèvement
du bâtiment portant de même nom.
Sur le terrain mis à disposition par les autorités municipales
sur la Wienzeile près du Naschmarkt,
Joseph Maria Olbrich
érigea pour l’association en 1897/98 un bâtiment d’exposition
moderne de style Art-Nouveau, qui compte aujourd’hui parmi
les édifices les plus connus de Vienne.

La coupole de feuilles dorées (« goldenes Krauthappel »)
est le symbole de la Sécession, et est visible de très loin.
L’architecture créa jadis l’agitation parmi la population.
Le terrain de construction d’origine situé à l’angle
Ringstraße/Wollzeile dut être abandonné suite à
de véhémentes protestations.
(source canal académie)

La Frise Beethoven de Gustav Klimt
voir la vidéo 
est exposée au sous-sol.
L’œuvre de 34 m de long est une interprétation virtuose
de la 9e symphonie de Beethoven et a été achevée par le
peintre d’exception Klimt pour une exposition en 1902.
Aux étages supérieurs, près de 20 expositions temporaires
d’artistes contemporains sont présentées chaque année sur
une surface d’exposition de 1000 m².
La devise du groupement d’artistes trône au-dessus
du portail d’entrée :
À chaque âge son art, à chaque art sa liberté

La Biennale Internationale de St Paul de Vence

Le thème de cette première édition est « média-terra ».
La Méditerranée, la terre et la mer, la migration nourrissent
cette inspiration. La sculpture se mesure au paysage de Saint-Paul
et s’intègre dans le patrimoine du lieu. Les remparts enserrent
les ruelles, le paysage est lié à l’art, le panorama grandiose.
En cheminant à travers les ruelles, abandonnant les boutiques de
mode et les galeries, pour peu qu’on s’éloigne de la foule des
touristes, la visite est grandiose.

Matisse, Braque, Chagall, Calder, Miró, Picasso sont passés
ou ont vécu là. La Fondation Maeght les a accueillis,
encouragés, soutenus. Ils y ont laissé leurs créations,
leurs empreintes.
Cet été, le charmant village de St Paul de Vence est un
haut lieu de rencontre pour l’art contemporain.
Car jusqu’au 31 août, les œuvres de 17 artistes forment
la première édition d’une Biennale internationale.
Deux raisons d’aller à St Paul de Vence, la Biennale
et l’exposition Jan Fabre à la Fondation Maeght

« La création est un muscle incontrôlé » selon Arik Levy.
Artiste multidisciplinaire, au cours des années il a créé un
langage plastique de représentation de notre environnement.
À travers l’exploration des codes sociaux,
des sciences et des
interactions entre l’espace et l’émotion, ainsi que des différentes
évolutions d’une nature imaginaire, tels ses célèbres « rocks »
(rochers) ou en expérimentant des jeux de reflets et visions,
Levy nous révèle à travers ses œuvres à différentes échelles,
les secrets de l’espace qui nous entoure en le rendant visible
à travers ses sculptures.

On peut l’associer à l’oeuvre de Vladimir Skoda pour
l’utilisation du matériau.
Il invite le spectateur à expérimenter son œuvre dans un mouvement
dynamique, du corps et de l’esprit. Les pointes en acier intitulées :
Une seule direction ? (2004-2009), dont une exposée pendant la
Biennale, fendent l’espace et désignent les hauteurs infinies du
cosmos. Elles offrent un contre-pied très « brancusien » aux sphères
de Skoda, qu’il nomme Sphère de ciel – ciel de sphères, ou encore
Horizon des événements.
Un trio dans l’utilisation de la matière simple et minimale :

Sur la place, la sculpture Rocking de Gabrielle Conilh de Beyssac
est performative, activée par le public, permettant d’inscrire
sa monstration dans l’espace qui l’ accueille mais aussi dans le temps,
mise en mouvement. Elle bascule tout au long de sa tranche et retrace
la ligne de sa silhouette sur le sol du fameux terrain de pétanque
de Saint-Paul de Vence en s’intégrant dans cette ambiance de
jeu conviviale et joyeuse.
La sculpture de Vincent Barré s’exprime en un large champ
de formes allant de l’abstrait au presque narratif.
Dans des thèmes qui empruntent souvent aux mythes,
à l’histoire de l’art occidental, ses formes sont porteuses
d’images, de sens, de symboles qu’il s’applique à
communiquer par des œuvres ayant une forte présence
dans l’espace.
Sa recherche s’est traduite, selon les circonstances,
dans des matériaux et des techniques contrastées :
bois, acier, verre, fonte de fer, fonte d’aluminium,
bronze à la cire perdue.
Les deux sculptures présentées à Saint-Paul de Vence,
sont réalisées en fonte d’aluminium, à partir de modèles
perdus découpés dans le polystyrène selon une technique
qu’il ne cesse de mettre en œuvre depuis 1999,
dans un registre de plus en plus minimal et épuré :
Colonne 3/4 (2010), à trois faces et quatre
éléments empilés évoque une architecture dont ne
subsisterait qu’un fragment, et Deux anneaux cannelés
(2009), larges pièces gigognes découpées dans le même
bloc, posées au sol.

Les sculptures et installations d’Antony Gormley témoignent
d’une recherche constante sur l’inscription du corps humain
dans l’espace. Prenant pour sujet son propre corps,
il confronte la perception intime et son inscription dans l’espace.
En décrivant la posture du corps comme

« la langue d’avant le langage », l’artiste invite le spectateur
à projeter sur l’œuvre une infinie variété d’émotions.
Le principal défi consiste à identifier le corps comme un lieu
de pensées ou de sensations, plutôt qu’un objet d’idéalisation
ou de représentation.

David Nash refuse de considérer la matière qu’il emploie
comme masse inerte. Ainsi, le bois lui fournit à la fois une
source d’inspiration et d’étude, une matière première et
un horizon. Torso (2011) est une pièce en bronze
représentant un large tronc (légèrement vrillé et très nervuré)
et à l’origine de ses deux branches radicales coupées,
joue avec les jeux d’évocation de la nature et de l’histoire
de l’art. Ce faux-tronc évoque effectivement les torses vrillés
et expressifs de la sculpture grecque dans sa période hellénistique
(peut-être une référence au Laocoon)
actuellement à la Fondation Fernet Branca.
La forme de l’arbre lui inspire aussitôt les courbes
sensuelles de la sculpture Renaissance, dont l’original
a ainsi été réalisé en bois, en un seul morceau d’arbre
taillé directement dans le tronc. À partir de cette sculpture
originale, Wang Keping fait fabriquer un bronze à la fonderie
Susse en 2010, exposé dans le jardin du Musée Zadkine la même
année, à l’occasion de l’exposition monographique
« La Chair des Forêts » qui lui est consacrée.
Les courbes voluptueuses de la sculpture évoquent le corps
’une femme. Sans chercher la ressemblance, Wang Keping en fait
naître l’essence, en utilisant les formes primitives du tronc,
ses nœuds et ses branches. Il aime à simplifier et mélanger l
es formes, une tête, un chignon, une nuque…
Ce travail en harmonie avec le bois permet à Wang Keping
de développer à travers une sculpture contemporaine,
un langage unique et singulier.

Henk Visch se met à la sculpture, dans les années 1980,
ses créations se 
situent dans l’esprit de ses dessins et dans
l’air du temps. Son intérêt pour la figuration anthropomorphique,
l’utilisation de la couleur et son choix de matériaux traditionnels
comme le bois et le bronze coïncident avec le climat post-moderne
de l’époque. Depuis, il alterne entre figuration et abstraction mais
il a préservé cette appétence pour la figure humaine. Le pouvoir
de l’image est grand et je ne suis pas étonné de la charge
politique de mon œuvre. Certainement à présent que je peux
porter un regard rétrospectif sur une œuvre étendue réalisée
en 35 ans, j’observe que ma fascination pour le conflit et la
répugnance des identités culturelles, idéologiques, stéréotypes
ne s’inscrivent pas tant dans un cadre psychologique (personnel),
mais résident dans un large lien social et politique.
Autrement dit, la démarcation entre l’existence privée,
individuelle et la vie publique n’a pas beaucoup de pertinence
dans mon œuvre, elles s’y chevauchent plutôt.
Je suis un artiste, un sculpteur, qui travaille dans l’espace et sur le
plan de l’image et de la représentation, je vois un lien direct avec
la réalité ; chaque sculpture témoigne de sa participation au monde,
d’appartenance à une communauté et du partage d’une langue,
sans interventions théoriques. Je tente d’éviter toute forme didactique
ou pontifiante.
Jean Pierre Raynaud expose Autoportraits (1980- 1986),
deux parallélépipèdes rectangles surmontés de deux carrés,
tout en faïence.
« L’autoportrait signifie pour moi : ne pas m’éloigner de moi »,
écrit Jean Pierre Raynaud en 1991.
Une œuvre autoportrait : Une maison comme double psychique
de son corps. La statue sous la forme de ses Autoportraits
s’inscrit dans le volume d’une stèle quadrangulaire, à peine
suggestive d’une structure anthropomorphe.
Raynaud construit de nouveau une architecture solide, nette,
hygiénique, d’une nudité totale à l’extérieur, polie comme un briquet.
L’œuvre de Raynaud est absolument autobiographique
et beaucoup plus proche du procédé du romancier et du poète
que du sculpteur. C’est la reconstruction d’un univers mental
au moyen des objets signes.

L’Homme qui porte la croix (2014) est une sculpture en
bronze représentant un homme faisant tenir une croix en
équilibre dans le creux de sa main.
« Croyons-nous en Dieu, ou ne croyons-nous pas ?
La croix qui tient en équilibre sur le bras de l’homme
cristallise cette question », avait déclaré Jan Fabre lors
de l’installation permanente de l’œuvre dans la cathédrale
d’Anvers. L’équilibre n’est jamais aussi beau qu’à son point
de rupture.
Le raisonnement est la petite monnaie de l’intelligence
Le cœur de l’œuvre de Simon Bérard-Lecendre
est une enluminure tirée du Petit livre d’amour, manuscrit
médiéval rédigé peu ou prou en même temps que la construction
des remparts. Un paysage fait écho à celui de Saint-Paul,
vallonné et ensoleillé, on y aperçoit la mer. Et au centre
il scie ; on ne sait pas très bien ce qu’est cette branche mais
l’issue ne saurait tarder, sans nul doute. On reste suspendu
dans cet avant- la-chute. Et il scie sans soucis, le sourire aux lèvres.
Autour, un drôle d’encadrement, mauvais simulacre d’une
marqueterie en bois d’olivier, évoque pêle-mêle des souvenirs
de l’art optique, une cible de fléchettes, un damier pour un jeu
inconnu.
Certaines oeuvres ont échappé à ma quête, par contre j’ai eu la chance
de croiser Olivier KAEPPELIN, Président de l’association B.I.S,
qui a aimablement échangé quelques paroles avec nous, mais aussi
se prêtant à une interview avec la journaliste de France 2,
Béatrice Benoit-Gonin
à combiner avec la visite à la Fondation Maeght pour
lexposition de Jan Fabre

Kupka – Pionnier de l’abstraction

Cette exposition est organisée par la Réunion des
musées nationaux-Grand Palais en partenariat avec
le Centre Pompidou, Paris, la Národní Galerie v
Praze, Prague, et l’Ateneum Art Museum, Helsinki.
jusqu’au 30 juillet 2018
Pionnier de l’abstraction


Première rétrospective, depuis l’exposition de 1975-1976 au
Solomon R. Guggenheim Museum de New York et au Kunsthaus de Zurich,
et celle de 1989 au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris,
elle couvre l’ensemble de l’oeuvre de l’artiste, de ses débuts marqués
par le symbolisme jusqu’à ses dernières réalisations dans les années cinquante.
Grâce au parcours européen de František Kupka

(1871-1957), enraciné dans sa Bohème natale, formé dans la Vienne fin
de siècle et dans le Paris des avant-gardes, l’exposition conduit à une
nouvelle approche de deux courants majeurs des XIXe
et XXe siècles, le symbolisme et l’abstraction, dont Kupka fut l’un des
principaux acteurs.
Conjuguant parcours chronologique et thématique, cette exposition
rassemble quelque 300 oeuvres peintures, dessins, gravures,
manuscrits, journaux, livres illustrés et photographies – déployées
en cinq sections qui permettent au public d’entrer de façon attractive
dans l’univers spécifique du créateur :

Chercher sa voie ; Un nouveau départ ; Inventions et classifications ;
Réminiscences et synthèses ; et enfin Ultimes renouvellements.
Elle met l’accent sur les moments-clés de sa période créatrice,
les chefs-d’oeuvre symbolistes et les premiers portraits expressionnistes
parisiens, son passage à l’abstraction en 1912, le cycle des
peintures organiques saturées de couleurs, l’abstraction géométrique
finale tout en évoquant des épisodes moins connus comme la période
dite « machiniste » à la fin des années vingt.

L’exposition met également en valeur la personnalité riche et
singulière de František Kupka, habité par une quête existentielle et
souligne son intérêt pour la philosophie, les cultures anciennes et
orientales, les religions, la poésie ou encore la science.

commissariat : Brigitte Leal, conservatrice générale, directrice
adjointe chargée des collections du Musée
national d’art moderne – Centre Pompidou ;
Markéta Theinhardt, historienne de l’art, Sorbonne Université,
et Pierre Brullé, historien de l’art.

scénographie : Véronique Dollfus
ouverture : du jeudi au lundi de 10h à
20h ; mercredi de 10h à 22h ; fermeture
hebdomadaire le mardi
Podcast France culture

L’Atlas des Nuages à la Fondation François Schneider

Jusqu’au 30 septembre 2018

C’est une exposition baudelairienne proposée par
la Fondation François Schneider
pour l’été 2018, consacrée aux nuages.
…. ] qu’aimes-tu donc, extraordinaire étranger?
– J’aime les nuages… les nuages qui passent… là-bas… là-bas…
les merveilleux nuages![……

Publié en 1896, l’Atlas international des nuages, compilé
grâce aux recherches et classifications de chercheurs
comme Jean-Baptiste Lamarck, Luke Howard ou Ralph
Abercrombie, est le premier ouvrage qui propose une
nomenclature des nuages, notamment en latin, permettant
aux météorologues européens de travailler tous ensemble.
Cumulus, Stratus, Nimbus… deviennent ainsi les différents
genres de nuages et témoignent de l’avènement et de
la reconnaissance de la météorologie au 19ème siècle.
Depuis l’antiquité, le thème du nuage est déjà prégnant dans
l’iconographie et constitue un motif d’inspiration très important
traversant les siècles, notamment à travers la peinture et la
photographie, la littérature.
(Stephane Audeguy, la Théorie des Nuages)
Feng Li

Symbolique, poétique, menaçant, divin… le nuage est au coeur
des représentations artistiques. Au 21ème siècle, il continue
d’enthousiasmer de nombreux plasticiens et s’ajoute des
problématiques environnementales et politiques.
Le nuage n’est-il pas un amas de vapeur d’eau condensée en
fines gouttelettes maintenues en suspension dans l’atmosphère.
Aussi l’exposition, plus que jamais est dans le thème de l’eau,
sujet commun à toutes les œuvres, le fil d’Ariane de la
Fondation Schneider
Emilie Faïf

La qualité des oeuvres est telle, qu’il est impossible d’arbitrer
et de tout montrer.
La bonne solution est d’y aller et de participer à la
Nuit des Etoiles, depuis la terrasse panoramique le
21 juillet de 18 h à minuit

L’exposition l’Atlas des Nuages se veut une approche à la fois
ludique et sensorielle, éveillant la curiosité d’un public large tout
en cheminant dans une promenade géographique, sociologique
et philosophique.
Rhona Byrne

Plus de vingt artistes internationaux sont présentés dans le projet,
exposant photographies, néons, installations d’ampoules, vidéos,
sculptures de tissu, dessins etc…
Les drapeaux de nuages d’Anne Immelé
interrogent les frontières tout comme les nuages-
tampons de Marco Godinho questionnent les politiques
migratoires et les flux humains de cette dernière décennie.
Le nuage composé de 6000 ampoules créé par le collectif des
canadiens Caitlind Brown & Wayne Garrett invite les visiteurs
à jouer avec cet arbre de lumière.
Pollution, fumée se retrouvent dans les travaux de
Christophe Urbain quand Hoang Duong Cam dénonce les systèmes
des mégapoles asiatiques.
Berndnaut Smilde recompose des nuages éphémères.
Tandis qu’Emilie Faïf fait battre leurs coeurs, Marion Baruch les
transperce. Shilpa Gupta les emprisonne ou parle au ciel.
Julie Guillem et Jean Gabriel Lopez recréent leur
propre atlas des nuages avec des procédés anciens.
Liste des artistes

Marion Baruch, Hicham Berrada, Olaf Brzeski,
Caitlind Brown & Wayne Garrett, Rhona Byrne,
Hoang Duong Cam, Julien Discrit, Arpaïs du Bois,
Latifa Echakhch, Emilie Faïf, Marco Godinho, Julie Guillem,
Shilpa Gupta, Anne Immelé, Hao Jinfang & Wang Lijie,
Feng Li, Jean Gabriel Lopez, Johan Parent,
Berndnaut Smilde, Christophe Urbain, Bruno v. Roels,
Sophie Zénon.
Marion Baruch,
Cloud-Chapeau volant, 2017
Sa nouvelle série de chute de tissus se nomme Cloud
L’impression de flottement qui s’en dégage est renforcée par
les rayures qui créent du mouvement dans l’espace.
Le cloud informatique est une entité nouvelle, puissante, il y a
20 ans déjà, elle percevait l’importance d’Internet dès son
apparition. Un outil pourtant qui aujourd’hui lui semble
abstrait :
« Je ne le comprends pas tout à fait. Ce contenant où l’on peut
déposer pour un temps apparemment illimité des documents.
Ça me semble surnaturel. Un nuage est aussi assez irréel.
Une réalité qui m’échappe.».
Hicham Berrada,
Céleste, 2014.Ciel gris, fumée bleu ciel,
Vidéo et photographie

Dans l’ensemble de son travail, Hicham Berrada essaye de travailler
comme un peintre en échangeant la connaissance
de son médium par la connaissance du monde physique, chimique et
ainsi pouvoir agir sur le réel comme sur une image.
Céleste est une « performance » sans public, comme plusieurs de ses
travaux, dont il ne reste qu’une vidéo et des photographies. Dans Céleste,
l’idée est simplement de peindre le ciel en bleu un jour de grisaille.
En atelier, un maximum de fumées
différentes ont été testées afin d’isoler les réactifs et de mettre au
point une fumée qui serait au plus proche de la représentation
des nuages de la renaissance, plus bombés et plastiques que dans
le réel.
Olaf Brzeski,
Dream-Spontaneous Combustion, 2008
Résine de polyuréthane, suie, cendre.
La fumée noire de
Dream –Spontaneous Combustion, semble être formée à partir
d’un évènement paranormal, semblable à ces phénomènes de
combustion spontanée que l’on pouvait retrouver dans les romans
d’histoires effrayantes des XVIIIe et XIXe siècles.
L’artiste présente un moment dans lequel une fumée noire flotte,
tandis que les murs environnants sont couverts de
suie noire. Cette fumée immobile jette une ombre. Comme
une photographie, la sculpture de Brzeski immortalise un
moment d’une fraction de seconde.

Caitlind Brown & Wayne Garrett
CLOUD, 2012.

Installation, une sculpture interactive composée de 6000
ampoules incandescentes. La pièce s’allume grâce
à une multitude de chaînes qui s’actionnent grâce au
jeu des spectateurs.
Afin d’animer la foudre au sein du nuage, les visiteurs
agissent comme un collectif improvisé en interagissant
avec la sculpture.
Simple, brillant et ludique, CLOUD est un baromètre
des interactions, collaborations sociales et des actions
collectives.
Hoang Duong Cam, Falling Cloud 2008

Hoang Duong Cam, Falling cloud 2008
est une satire poétique du cycle de l’eau.
L’eau circule en permanence sur terre, traverse les pays sous
forme liquide ou de nuages. Pour Hoang Duong Cam,
les nuages sont en partie d’origine humaine, ils sont composés
de nos larmes, notre sueur, notre respiration, nos discours,
nos promesses… avant de retomber sur terre sous forme
de pluie. C’est cette chute qui l’intéresse.La mondialisation accélérée
ainsi que la crise financière qui ont des répercussions
dans le monde entier et en particulier dans son pays d’origine,
le Vietnam, lui inspirent cette même chute.
En anglais, cloud (nuage) et clown ont la même sonorité,
ainsi cette vidéo se veut la satire de la vulnérabilité
du cycle «créer –progresser –renverser» de nos illusions.
Marie Terrieux Directrice de la
Fondation François Schneider
27 rue de la Première Armée
68700 Wattwiller
du mercredi au dimanche de 10h à 18h
info@fondationfrancoisschneider.org

+33 (0)3.89.82.10.10
Le Bistr’eau
Stéphanie Blaser vous propose une cuisine familiale
et savoureuse, concoctée avec des produits frais et
locaux issus principalement des circuits bios et
équitables.
Venez déjeuner, profiter d’une exposition,
goûter une pâtisserie et déguster un thé sur la terrasse
panoramique.
s.blaser@lebistreau.org
 

Noeuds Négatifs – Etienne Chambaud

Jusqu’au 26 août 2018
Après les cerveaux de chair, mais aussi spirituels
de Jan Fabre, on peut tenter de pénétrer dans celui
d’Etienne Chambaud et de dénouer ses Noeuds Négatifs.

Le travail d’Étienne Chambaud consiste en une recherche
sur les frontières ou les limites entre formes, objets,
gestes et discours, ce que l’artiste nomme une
« Écologie des Séparations ».
Dans ses œuvres, différents espaces, domaines de savoir,
modes de capture, de conservation et de transmission
se mêlent, se croisent ou se chevauchent.
Pour Mulhouse, de nombreuses œuvres sont produites
spécialement pour le lieu dont l’une conçue à partir de
l’arène des macaques du Parc Zoologique et Botanique
de Mulhouse.

Cinquante ans après sa construction et un an après
sa démolition, la structure en béton armé est transformée
en un nouveau dispositif d’exposition dans un espace
redéfini par l’artiste en un jeu de coupes et de trouées.
l’artiste construit un dispositif qui noue les ruines
d’une cage de zoo et une série de sculptures, collages,
peintures et vidéo.
 La Kunsthalle Mulhouse accueille Noeuds Négatifs,
une exposition monographique d’Étienne Chambaud.

Noeuds Négatifs est une exposition quasi fractale :
elle est composée de plusieurs strates d’expositions qui
se partagent ou se disputent un même espace.
Ni simple somme ni simple soustraction de l’une par d’autres,
ces strates laissent entrevoir une combinatoire plus
complexe qui ne se révèle pas a priori. Comme autant de
dimensions parallèles, elles s’exposent l’une à l’autre, entrent
en contacts, se chevauchent, se frôlent, s’entrecoupent,
s’interpénètrent, coïncident parfois, dessinent un espace
commun ou au contraire s’excluent mutuellement et
coexistent sans bords en partage.

Etienne Chambaud vue exposition Noeuds Negatifs-2018-credit-la-kunsthalle-photo-sebastien-bozon.

 
La Kunsthalle Mulhouse-Centred’artcontemporain
LaFonderie
16ruedelaFonderie-68093MulhouseCedex
Tél:+33(0)369776647
kunsthalle@mulhouse.fr/www.kunsthallemulhouse.com

Jan Fabre – Ma nation : l’imagination

Jusqu’au 11 novembre 2018, la Fondation Maeght
accueille l’artiste belge Jan Fabre.
« le cerveau est la partie la plus sexy du corps humain « 
Jan Fabre

Jan Fabre, Sacrum Cerebrum XIII

L’exposition est consacrée à ses sculptures essentiellement
en marbre et à ses dessins traitant de la pensée, du corps,
de nos rêves et surtout, de nos imaginaires en dialogue
avec les découvertes scientifiques, avec l’esprit et le cerveau
qui deviennent une source, une terre, un personnage dont
nous vivons les aventures dans cette exposition, grâce à
des oeuvres notamment créées pour cet événement.
D’autres ont déjà été présentées aux  biennales de
Venise 2017 (vidéo) à l’Abbaye de San Gregorio.
et Venise 2009, 

Grand héritier du surréalisme et du baroque flamand,
comme de l’art dramatique et de la danse contemporaine,
on ne présente plus Jan Fabre, artiste plasticien protéiforme,
iconoclaste, se dit homme de la consilience,
créant des sculptures et des installations, grand dessinateur
et également artiste de la scène et auteur.
L’imagination s’est imposée d’emblée, comme thème
central. Observer de façon concentrée et intensive pour

en faire surgir un microcosme et pour y élever les insectes
au rang de chevaliers et de héros, transformant un monde
banal en un univers fantastique comme une faculté
miraculeuse de l’enfant. Pour Fabre elle incarne
l’essence même de l’imagination artistique. C’est magique.
Il y a 3 couleurs principales le blanc pour la pureté,
le doré pour la spiritualité, le bleu pour la robe de la vierge,
dans l’histoire de l’art et la croix c’est l’arbre de vie
Les tomettes du sol avec les murs blancs et les sculptures
en marbre de Carrare en font un ensemble très pur.

L’heure bleue est le moment pour Jan Fabre qui
précède l’aurore et la lumière du jour. C’est le moment
clé où les animaux de la nuit vont dormir et où ceux du jour
se réveillent où le silence est absolu, avant que tout n’éclate.
Le moment où Jan Fabre insomniaque créé. D’où les séries
au stylo bille bleu qui ornent les murs des salles.
Jan Fabre a conçu une exposition « sur-mesure » pour
la Fondation Maeght, une exposition qu’il a voulue spirituelle,
dans tous les sens du terme, à la fois onirique, grave, mais avec
l’ironie des jeux et l’humour à la manière de James Ensor.
Il fait dialoguer ses découvertes d’artiste avec celles de la science
et de l’histoire des arts.
Jan Fabre se veut à la fois
« guerrier et serviteur de la beauté ».
Son oeuvre répond à la beauté de la Fondation, qu’il considère
comme un haut lieu de la création, par sa scénographie, par la
beauté de ses sculptures où le marbre, la blancheur, les
opalescences, les transparences répondent aux associations libres
de ses dessins et de ses collages. C’est une danse de la pensée
et du corps avec les éléments, les autres règnes, les fictions les
plus surprenantes, qui se déploie ainsi dans la fondation.
Insectes, cerveaux, crânes, squelettes, les sujets obsessionnels
de Jan Fabre nous parlent de mort. Le gisant, une tradition
de la sculpture occidentale, sublime le corps pourrissant.
Jan Fabre revisite ces vanités avec dérision, nous invitant
à méditer sur la fragilité de la vie.

Les corps sont délicatement sculptés en marbre de Carrare
avec un grand réalisme. De talentueux marbriers de Carrare ont
réalisé les oeuvres d’après les idées et les croquis de l’artiste
qui ornent les différentes salles .
Poursuivant son dialogue entre art et science, Fabre représentent
deux scientifiques, Elizabeth Caroline Crosby (1918-1983),
neuro-anatomiste américaine et Konrad Lorenz (1903-1989),
biologiste et zoologiste autrichien. Deux explorateurs des mystères
du cerveau présentés comme des défunts royaux et qui,
selon l’artiste, ressemblent à ses parents,  Edmond Fabre et
Helena Troubleyn.

Allongée sur un matelas brodé, le corps de Lady Crosby
est couvert d’un léger voile. La femme semble endormie.
Un ver se glisse sous le tissu, signe de décomposition,
ou selon Jan Fabre, une allégorie de la fertilité. Le papillon
posé sur le visage de la défunte est un symbole de
résurrection comme les abeilles, araignées, scarabées.
Ces insectes ont le même rôle que les lions et les chiens
psychopompes (guides des âmes) aux pieds des sépultures royales.
Les gisants entourés chacun de 5 sculptures ont été conçus comme
dans une chambre funéraire. Les 10 petits gisants cerveaux
surmontés de leurs accessoires apparaissent comme une sorte
de galerie de portraits.
Autour des gisants, les cerveaux posés sur des socles sont comme
des globes, des univers. Ils sont coiffés d’insectes, délicat papillon
semblant butiner les circonvolutions de marbre ou araignée nichée
dans une feuille hésitants entre la vie et la mort.

Le point d’orgue est l’interprétation de la Piéta déjà
présentée à Venise 2015   à la Nuova Scuola Grande
di Santa Maria della Misericordia.
(voir la description sous le lien).
A St Paul c’est dans
la cour extérieure, cinq Piétas, monumentales, virginales,
sur un sol doré. L’agencement de l’ensemble de ces 5 oeuvres,
chacune dressée sur un bloc de marbre brut, invite les visiteurs
à une ascension spirituelle vers la Piéta V ( Merciful Dream).
C’est une pièce poignante inspirée de la Piéta de Michel-Ange.
Jan Fabre y substitue sa propre représentation à celle du
Christ, étendu mort sur les genoux de la Vierge, dont le
visage est remplacé par une tête de mort. De la main droite de
l’artiste tombe un cerveau. Ici on ne peut accéder aux oeuvres
comme à Venise, où cela était possible en enfilant des chaussons.
C’est tant mieux, car actuellement il n’est plus possible d’accéder
sereinement et pleinement à des oeuvres depuis que le monde
est atteint de selfite furieuse.
« Pour moi, il s’agit d’un triptyque : la science,
la religion et
l’art «  J F

Ce qui touche dans le travail de Jan Fabre, c’est la puissance
alliée à la fantaisie, la métaphore et la poésie, le goût des formes
animales et végétales. Le corps est son matériau de recherche
et il en repousse les limites sans cesse
. Le roi du plagiat :
Cette installation fait référence à une pièce de Jan Fabre
le Roi du Plagiat. Il est question d’un ange qui souhaite
redevenir humain. Pour y parvenir il doit se construire
un nouveau temple, se constituer un nouveau cerveau,
et un nouveau corps. A cet effet il va utiliser 4 pierres,
4 Stein (pierre en allemand) : Frankenstein – (la médecine
et l’invention de l’intelligence artificielle), – Gertrude Stein
(l’écriture), – Wittgenstein (la philosophie) Einstein (la science)

Hommage à Jacques Cousteau
Ce sont les cerveaux associés à des insectes, lui-même
étant le scarabée (papillons, araignées, abeilles) des animaux
( poissons, tortues, coraux,) des végétaux (fleurs, arbres,
fruits … ou des objets du quotidiens (souvent contondants.)

Pour Fabre une exposition est une mise en scène,
une dramaturgie, un acte spirituel. Il sait choisir avec
un rare bonheur ses lieux d’exposition,  des écrins qui
portent à la spiritualité.
« L’art tel que je le perçois est un moyen de défense de
la vulnérabilité de notre état d’humain, de défense de
la vulnérabilité de la beauté. »

Jan Fabre the Brain as a Heart

Fondation Maeght
623 Chemin des Gardettes
St Paul de Vence
ouvert tous les jours de 10 à 18 h

Ma vie est un roman

J’aurai du avoir un pressentiment lorsque j’ai acheté des produits
dans la boutique duty free. La vendeuse m’a rendu la facture en
précisant que je pouvais gagner 1 millions d’€ avec le code de
mon achat.
Ma réponse : « on peut toujours rêver »

Nous nous étions envolés sans encombre vers Nice pour aller
à St Paul de Vence avec la compagnie #EasyJet . Ce samedi, c’était le vernissage public de
l’exposition de Jan Fabre, en même temps que
la biennale internationale d’art à St Paul.

Le dimanche nous avons fait un tour dans le nouveau tram
de Nice inauguré la veille, dont l’arrêt se situait à proximité
de notre hôtel.
Nous sommes allés très tôt à l’aéroport le mardi matin,
afin de passer tranquillement l’enregistrement des bagages,
puis le contrôle. Il y a toujours foule.
Tout c’est bien passé malgré la longueur des procédures.
C’est là que j’en ai profité pour faire des achats au free taxes.
« Vous allez en vol direct ? » me dit la vendeuse ?
Point besoin de mettre vos produits dans un emballage scellé.
Les 4 flacons de 400 ml de lait pour le corps sont un peu lourds,
aussi je partage la moitié avec mon époux.
L’embarquement commence, nous nous présentons avec les
derniers passagers, les places étant attribuées, ce n’est pas la
peine de rester debout à se fatiguer pour rien, notre valise étant
en soute, nous n’avons pas le souci de la caser, dans le compartiment
à bagages de l’avion.
C’est là que l’aventure commence vraiment.
L’hôtesse refuse de me laisser embarquer.
Bloquée à l’embarquement d’Easyjet pour CI échue, merci
à mon voleur du mois de décembre.
J’avais repris une ancienne carte (CI) avec laquelle
je suis arrivée à Nice par les airs, avec laquelle
j’ai passé le checking pour enregistrer la valise.
A l’embarquement ça coince. La valise est enregistrée, j’imagine mon
passeport dans la valise, dans la panique.
Puis le souvenir de ma mésaventure de Londres revient à
ma mémoire, cela laisse des traces indélébiles.
Mon mari dans l’avion, moi je suis retardée.
Moi j’ai les clés de la voiture qui est à l’aéroport d’arrivée, dans mon sac.
Je fouille dans mon sac à dos, me souvenant que j’y avais mis mon
passeport, ne le trouvant pas, j’imagine l’avoir mis dans la valise,
pour éviter un vol ( entendre voleurs) Je tente de montrer la photo
de ma CI enregistrée sur mon Iphone,
il tombe parterre, tête de l’hôtesse, qui réprime à peine un orgasme.
Déçue elle constate qu’il n’est pas cassé.
Les hôtesses rappellent ma valise, pour récupération du passeport.
Non je ne fais pas une crise de nerf, j’en ai vu d’autres,
CI valable pendant 15 ans non ?
J’ai failli m’évanouir de contrariété, chose qui a du faire un
black-out de mon cerveau et c’est pourquoi une amnésie
temporaire m’a fait paniquer et oublier « Le détail »
qui aurait sauvé la situation,
dans ma tête :
n 1 à l’aller, tout c’était bien passé,
N 2 je me suis fait voler mon portefeuille en décembre
avec ma belle CI, j’ai préféré le mettre à l’abri pendant
le séjour à Nice
N 3 c’est tout à fait horrible, car dans l’énervement et
devant la détermination de l’hôtesse (qui a consulté le petit
chef, le moyen chef, et le grand chef) et la menace de
me faire embarquer par la police, j’ai eu un moment de panique,
terrorisée, une perte de mémoire, car mon passeport était
dans la poche cachée de mon sac à dos, ce gros fake !
N 4 cela a évité d’ouvrir la valise 😛
Mais trop tard

le passeport était dans la poche secrète
de mon sac à dos.

Mais si une armée d’hôtesses se ligue contre vous,
vous perdez la boule.
Si je l’ai rapporté ici, ce n’est pas pour me lamenter,
mais pour vous faire marrer,
Au prochain épisode …
En dehors du fait que j’ai passé 2 x à l’enregistrement, puis
2 X le contrôle, où j’ai du enlever au 2e passage ma montre
et mon bracelet Tschiegg, je n’ai pas eu à repayer le 2e vol,
ni à nouveau le bagage en soute.
J’avais 3 sièges pour moi toute seule, avec le couple qui a partagé
ma mésaventure, nous étions placés dans le fond de l’avion,
comme les mauvais élèves !
Comme c’était Ma journée d’étourderie, les voyages formant
la jeunesse et usant la vieillesse, si vous faites un achat en
free taxe, qu’il est sous scellés ou pas, s’il n’est pas admis
en cabine, si vous avez à repasser l’enregistrement des bagages
et que vous n’avez pas la présence d’esprit de mettre votre achat
dans la valise, suite au trauma subi, lorsque vous passez au contrôle,
vous avez le choix :
1 – abandonner votre produit
2 – ou utiliser Tripperty, qui moyennant finances vous expédie
votre achat à domicile, formulaire à demander au douanier
(bonne chance, s’il y en a un qui est au courant)
Le couple qui était mes compagnons d’infortune, était à l’aéroport
dès 10 h de matin, comme nous. C’est leur fille qui a enregistré
les bagages, le monsieur était en fauteuil,  bénéficiait
d’une assistance.
Comme pour moi, personne ne les a avertis du problème
de CI échue, car leur fille habitant Nice avait largement le
temps, de récupérer le bon papier à leur domicile, chose
qu’elle a faite, mais trop tard, puisqu’ils n’ont été prévenus
qu’à l’embarquement. A quelques chose malheur est bon,
puisque l’assistance, nous a accompagnés au tourniquet
pour récupérer les bagages, puis au comptoir d’EasyJet
pour les formalités du retour.

Bref j’arrive, je m’envole avec 5 h de retard, en compagnie
d’un couple qui a subi le même sort, mais qui n’a récupéré
qu’un seul bagage, l’autre doit voguer dans le nomansland
kafkaïen d’EasyJet
Il faut signaler que lorsque j’ai réservé le vol, la connexion SFR
était en panne, aussi j’ai tenté ma chance avec l’Iphone, où
j’ai bugué, au lieu de réserver le vol de 17 h pour le retour,
j’ai accepté le vol de 12 h dans la peur de ne plus trouver de
place dans l’avion, dans ma précipitation. Nous avons hésité
un moment devant le coût de la modification : 150 €.
puis raisonnable nous avons accepté la fatalité !
Aussi nous avons passé mon époux et moi-même, les 3
heures manquantes, chacun dans un aéroport séparé.
lui à Mulhouse/Bâle moi à Nice, en déjeunant sur le pouce
d’un repas « gastronomique » d’aéroport.
J’ai contrôlé si j’avais gagné le fameux million, le lien
ne fonctionne pas …
Les produits envoyés par tripperty sont arrivés en temps
et en heure

les titres de mes chapitres à venir
à trouver sous les liens respectifs et dans la catégorie
Chroniques de mon blog

TGV contre X
Une aventure de jeunesse
Musée Haut suivi de bas, une histoire capillotractée
Hans Hartung « le geste et la méthode »
voir dans les commentaires
Les voyages forment la jeunesse

 

Le journal Le Monde ayant décidé de mettre fin à l’hébergement des blogs, mon adresse de blog change à partir de ce jour, car j’ai du muter vers un nouvel hébergeur, qui malheureusement n’a pu conserver les images, juste le texte de mes articles.
la nouvelle adresse : https://elisabethitti.fr/