« Pour une ville relativement petite, Bâle a un rayonnement international immense. Un rayonnement qu’elle doit notamment à ses musées et au salon Art Basel. »
Sam Keller · Directeur de la fondation Beyeler et ancien directeur d’Art Basel
Maike Cruse
photo Debora MittelstaedtMaike Cruse, directrice a déclaré :
« L’édition de cette année d’Art Basel a démontré la force, la résilience et la portée internationale du marché mondial de l’art. Nous avons été ravis d’accueillir des collectionneurs, des commissaires d’exposition et des amateurs d’art du monde entier, et de constater des présentations aussi convaincantes dans tous les secteurs de la foire. L’énergie qui régnait dans les halls et dans toute la ville a rappelé avec force le rôle de Bâle comme lieu de rencontre culturelle et catalyseur d’échanges artistiques. »
Art Basel est notre foire phare, celle où les galeries sortent le grand jeu. Parmi les œuvres remarquables exposées, citons une grande toile tardive de Pablo Picasso, Homme à la pipe assis et amour (1969) chez Pace,
qui présente également une peinture abstraite de 1969 de Joan Mitchell, Sans titre – une artiste enfin reconnue comme la pionnière de l’expressionnisme abstrait qu’elle était. De même, la galerie Yares expose sa consœur Helen Frankenthaler avec Swan Lake 1 (1969). La galerie Di Donna présente Sueño de Sirenas (Rêve de sirène) (1963) de Leonora Carrington,
un surprenant triptyque enchâssé dans un cadre de bois sculpté. Enfin, Lehmann Maupin expose une œuvre rare d’Heidi Bucher : une empreinte latex fragile et monumentale d’une pièce. Ces œuvres ne sortent pratiquement jamais des musées. Bien sûr, ce n’est qu’un petit échantillon : j’ai été très impressionnée par les listes d’œuvres que les galeries partagent avec moi.
Nous cherchons toujours à renouveler la foire : 20 galeries nous rejoignent à Bâle pour la toute première fois. Parmi les plus jeunes, citons Emalin
et Arcadia Missa,toutes deux londoniennes, François Ghebaly de Los Angeles et New York,
et Hunt Kastner de Prague. L’Asie sera également très présente : Beijing Commune expose des artistes chinois·es de quatre générations différentes, des pionnier·es Zhang Xiaogang et Wang Luyan aux figures contemporaines comme Ma Qiusha et Chang Yuchen, avec des œuvres qui explorent l’identité, la mémoire, la mondialisation et la matérialité. The Third Gallery Aya d’Osaka met en lumière trois femmes, pionnières de la photographie japonaise – Amazawa Eiko, Okanoue Toshiko et Ishiuchi Miyako – présentant des tirages vintages rares, des collages et des œuvres iconiques qui célèbrent leurs contributions révolutionnaires au médium.
La foire bâloise maintient son format, avec près de 300 galeries en provenance d’Europe, des États-Unis, d’Amérique latine et d’Asie, et ses spécificités, notamment son secteur « Unlimited » réservé aux pièces monumentales.
L’artiste allemande de renom Katharina Grosse, l’un des temps forts de la foire,
a peint l’architecture et les surfaces de la Messeplatz, la transformant en un environnement vibrant et immersif. CHOIR (2025) est la plus grande œuvre de Katharina Grosse à ce jour dans un centre urbain, couvrant plus de 5 000 mètres carrés. Grosse utilise le magenta, couleur la plus visible à l’œil nu en extérieur. Organisée par Natalia Grabowska, cette saisissante peinture in situ redéfinit l’expérience de l’espace public par une expression chromatique audacieuse.
Comité de sélection
Les Comités de sélection d’Art Basel sont composés de galeristes éminent∙e∙s présent∙e∙s aux foires Art Basel depuis plusieurs années. Le Comité de sélection s’appuie sur des critères constants d’une année à l’autre lors de sa décision finale.
Bilan 2025
Pour célébrer ses 55 ans, Art Basel s’achève sur une note positive avec des ventes solides dans tous les segments, consolidant ainsi sa position d’événement phare du marché mondial de l’art. Très attendue, l’édition 2025 d’Art Basel a réuni 289 galeries internationales de premier plan, venues de 42 pays et territoires.
Art Basel a une fois de plus servi de plateforme de découverte et de connexion, et a joué un rôle moteur dans le monde de l’art international. La foire a attiré 88 000 visiteurs lors des journées d’avant-première et d’ouverture au public, qui se sont plongées dans le monde fascinant de l’art moderne et contemporain.
Mentions particulières
La Galerie Stampa de Basel, se consacre à l’art contemporain suisse et international. En plus des expositions, le programme de la galerie comporte des performances, des séminaires, des présentations de livres et donne des conseils sur de nombreuses collections d’art. En outre, une librairie d’art se trouve sous le même toit. En 2006, la galerie s’est vue décernée le prix culturel de la ville de Bâle.
On peut y admirer l’oeuvre de l’artiste mulhousienne, par adoption (strasbourgeoise) Véronique Arnold, jeune femme, tout en douceur, tout en poésie, autodidacte, se défend de faire des arts plastiques, pour elle c’est de la littérature.
Elle voisine avec une oeuvre de Marlène Dumas.
Pétales en offrande



Luc Maechel, auteur du blog : Racines Nomades, lui a consacré un entretien, relatif à la motivation et à la beauté de son travail artistique.
Voici le site de Véronique Arnold
Les exposants sont des galeries influentes et innovantes du monde entier.
Quelques sélections au hasard de ma déambulation. Art Basel est tout de même le plus grand musée d’art contemporain du monde, où toutes les langues du monde s’entendent comme on l’imaginerait dans la Tour de Babel.































Conclusion
Parcours des deux niveaux du secteur Galeries pour retrouver ses incontournables et fidèles représentants : Hauser et Wirth, Zwirner, Ropac, Gagosian, Perrotin, Carsten Greve, Goodman, Temple, Lelong, Mennour… au rez-de-chaussée ou de naviguer dans les allées de l’étage supérieure à la découverte des accrochages de Chantal Crousel, Eva Presenhuber, Continua, Nathalie Obadia ou l’une des représentantes historiques des début, sans oublier, citée plus haut,- la galerie bâloise Stampa toujours présente avec cette année encore des oeuvres de Marlène Dumas, Guido Nussbaum ou l’artiste mulhousienne Véronique Arnold. (voir plus haut)
Rendez-vous est donné pour Art Basel Paris, au Grand Palais, du 24 au 26 octobre 2025.
L'édition 2026 du salon se tiendra du 18 au 21 juin, avec des journées d'avant-première les 16 et 17 mars.
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Maike Cruse


« Je démarre ma troisième saison en tant que directeur musical de
« La saison dernière, j’ai reçu des témoignages géniaux de spectateurs, avec ou sans enfants, venus écouter de la musique symphonique pour la toute première fois, et qui s’apprêtaient à renouveler l’expérience. D’autres m’ont dit avoir écouté les œuvres différemment lors des concerts commentés. Je sens cependant que nous pouvons aller plus loin dans l’accueil d’un public néophyte

Aussi, comme l’Année dernière j’ai fait l’impasse sur les invitations parisiennes, à mon très grand regret, dans cette période, où j’ai la chance d’être invitée grâce à mon 


Une mention particulière pour les broderies de Tiffany Chung, afin de tracer

À propos de l’artiste – Joep van Lieshout / Atelier Van Lieshout.









Enfin, l’accent est également mis sur Pablo Picasso avec une présentation de plus de 30 de ses tableaux et sculptures.

ainsi qu’une nouvelle projection numérique de Gerhard Richter.
Dans le cadre du « Globus Public Art Project », l’artiste suisse Urs Fischer, également installé à Los Angeles, investit différents sites autour du Marktplatz de Bâle.



L’exposition débute avec les peintures réalisées par Celmins de 1964 à 1968, lorsqu’elle vivait dans un atelier sur Venice Beach à Los Angeles. À la différence de nombreux·ses artistes travaillant dans la ville dans les années 1960, Celmins n’était pas attirée par la lumière et les couleurs éclatantes de Californie.
De 1968 à 1992, Celmins se consacre presque exclusivement au dessin. Elle continue de travailler à partir de photographies, trouvées dans des livres et des magazines ou prises par elle-même. Ses sujets sont les nuages ainsi que la surface de la lune, du désert et de l’océan. Elle commence avec un ensemble de
Les images de Celmins sont basées sur des photographies ou, dans le cas de ses rares sculptures, sur des objets servant de modèles. Celmins use de ces matrices comme d’un outil, qui lui permet de ne pas avoir à se soucier de questions de composition et de cadrage. Cependant, elle ne réalise pas de copie d’un

Pour accompagner l’exposition, la Fondation Beyeler présente « Vija », un court-métrage des cinéastes de renom Bêka & Lemoine. En 30 minutes, le film dessine un portrait tout en spontanéité de l’artiste, qui partage ses réflexions sur la pratique de toute une vie, ouvrant les portes de son atelier et les tiroirs de ses archives. Le portrait entraîne les spectatrices et les spectateurs dans un voyage au fil des formes, des images et des pensées qui nourrissent la sensibilité incomparable de Vija Celmins.
Une des préoccupations centrales de l’artiste franco-suisse




Mêlant observation scientifique et poésie spéculative, ses œuvres mettent en avant les paysages comme des processus physiques, dépositaires de la mémoire et vecteurs de l’imaginaire culturel. Plutôt que d’illustrer directement les crises environnementales, Charrière crée des espaces où l’émerveillement et l’inquiétude cohabitent, pour permettre au spectateur d’expérimenter les contradictions et les tensions de notre condition actuelle. Sa pratique explore les héritages coloniaux et extractivistes ancrés dans les actes d’exploration, la représentation du paysage et les technologies de la vision. Dans l’exposition Midnight Zone, le travail de Charrière entend offrir un mode de savoir sensoriel, une façon d’habiter les conditions li quides de notre planète. Ici, l’eau n’est pas considérée comme le théâtre d’un drame humain, mais comme une protagoniste.
« Une des qualités particulières du travail de Julian Charrière est de transposer la recherche artistique en des univers visuels qui permettent d’accéder par les sens à des thèmes complexes. Dans notre exposition, c’est le « sentiment océanique » qui nous immerge visuellement et physiquement, en déclenchant simultanément une réflexion sur les enjeux écologiques pressants de notre époque.»
« Bien que l’océan représente 95 % du volume habitable de la Terre, nous continuons de vivre comme si la planète s’arrêtait à ses côtes. Mon travail part de cette dissonance, entre l’échelle de la mer et les limites de notre imaginaire culturel. La science peut cartographier et mesurer les profondeurs, mais ne peut nous les faire ressentir. Nous n’avons pas seule ment besoin de connaissances, mais d’une culture de proximité – une culture qui nous lie émotionnellement et imagi nairement à ce vaste monde vital. L’art, je crois, peut servir de lien. Il nous invite à habiter les profondeurs non pas comme une abstraction ou une ressource, mais comme un espace vital dont notre survie dépend intimement. »
Julian Charrière (né en 1987) est un artiste franco-suisse basé à Berlin. Il s’intéresse aux histoires culturelles et environnementales ancrées dans les paysages naturels. Ses œuvres bousculent les échelles de temps géologiques et humaines, elles révèlent les forces lentes et souvent invisibles qui façonnent et remodèlent les terrains et les imaginaires historiques. Diplômé de la Universitat der Künste (UdK) de Berlin, Charrière a collaboré avec l’Institut für Raumexperimente (Institut d’expérimentation spatiale) d’Olafur Eliasson. Ses œuvres ont été exposées au niveau international, avec des expositions personnelles notamment au Danemark, ARKEN Museum of Contemporary Art (2024), en France, Palais de Tokyo (2024), aux États-Unis, San Francisco Museum of Modern Art (2022-2023) et Dallas Museum of Art (2021), en Allemagne, Berlinische Galerie (2018-2019) et Langen Foundation (2022-2023), en Italie, Museo d’Arte Maderna di Balogna (MAMbo, 2019), en Suisse, Aargauer Kunsthaus (2020) et au Royaume- Uni, Parasol Unit (2016). Son travail a également été présenté en France, Centre Pompidou (2021-2022), en Suisse, Parcours d’Art Basel (2023) et Fondation Beyeler (2024), au Japon, Mori Art Museum (2023-2024), ainsi que plusieurs fois à la Biennale de Venise. Charrière est le premier lauréat du Eric and Wendy Schmidt Environment and Art Prize décerné en 2024 par le Museum of Contemporary Art (MOCA) de Los Angeles.


Cette saison, nous consacrerons un portrait à Léopoldine HH qui créera à La Filature son premier spectacle personnel :
Romain Gneouchev






« être Artiste pour Myriam Cahn ce n’est pas un choix, c’est un fait : 


