Christophe Bourguedieu

Exposition à la Galerie de la Filature de Mulhouse jusqu’au 13 septembre 2020

Le temps fort de la 4e Biennale de la photographie de Mulhouse (BPM)

Christophe Bourguedieu a été l’hôte de la galerie de la Filature en 2002, c’était déjà une proposition d’Anne Immelé, collaboratrice à l’époque, pour la programmation et le suivi des projets auprès de Paul Cottin.
Christophe Bourguedieu nous a guidé à travers son exposition, « Avant la Nuit », en toute improvisation, en ponctuant certains éléments, en soulignant, la pertinence ou la cohérence de ses choix, soutenu, par la commissaire Anne Immele, qui est à l’initiative du choix du photographe, qui souligne la commande de la photographie spécialement conçue pour Mulhouse.

Une salle dédiée à Mulhouse

Une salle est spécifiquement dédiée à Mulhouse, des paysages, des maisons,
des personnages, qui devraient être le reflet de notre ville.
D’autres photographies, provenant du monde entier où Christophe a voyagé proposent des lieux étranges, parfois très impersonnels. Des liens imperceptibles se voient, par certaines couleurs, un peu de rouge, comme le petit pan de mur jaune …. une voiture jaune, des volets de même couleur, une lumière idéale, une photo parfaite.


La présence de certains animaux, des constructions se répondent par des jeux de symétrie, ou des inversions, suggérant la possibilité d’une lecture différente.
Un boxeur, un Botticelli, un après-midi chez le voisin d’Anne, un hôtel mulhousien (Witz), de belles jeunes femmes, un chien blanc, en rappel un ragondin blanc, toutes ses choses doivent faire sens et lien. L’univers de Wim Wenders, d’Edward Hopper, par le côté impersonnel, voire mélancolique, sensoriel.

Christophe Bourguedieu est un photographe mondialement connu et reconnu

Il n’aime pas les images trop évidentes, trop esthétiques, trop symboliques, trop militantes, voire, trop humaines. Ses photographies peuvent sembler anodines, impersonnelles, sa recherche de la neutralité est presque obsessionnelle, pas de couleurs claquantes. Il s’attache à la lumière, à l’espace, à la singularité.

La BPM-BIENNALE ou

le Microcosme mulhousien de la culture masqué


Benoit André professionnel de la culture, ancien de Chaillot est à son affaire, il n’a pas eu de chance, nouveau directeur de la Filature depuis le 1er janvier, il est tombé de plein pied dans la pandémie. Il s’est fait fort de faire ouvrir la Galerie de la Filature, auprès des autorités préfectorales qui lui opposaient la COVID, ce qui a permis d’exposer les photographies de Christophe Bourguedieu,
À la tombée de la nuit.

Anne Immele, professeur, docteur en Photographie, maitre d’œuvre de la Biennale, nous explique avec enthousiasme la cohérence des photos exposées, l’étrangeté de l’ambiance dans le contexte actuel, de la pandémie, du désert culturel, des catastrophes mondiales, Californie, Liban, Australie, l’image de Mulhouse en lien avec St Nazaire, une photo de l’arrêt de tram St Nazaire…..

Anne Catherine Goetz, nouvelle adjointe à la culture issue des récentes élections municipales, par son discours de vernissage, inaugure ses nouvelles fonctions, et ouvre ainsi l’exposition Christophe Bourguedieu,

Éric Kheliff, comédien, vice-président de MAC,  en doublure de Dominique BANNWARTH, président de MAC, absent pour cause de vacances, déclame ou plutôt lit son papier, pour se féliciter de la participation de MAC à la Biennale et à la Galerie de la Filature, de leur partenariat avec l’Agrandisseur. Il remercie, Christophe Bourguedieu, Anne Immele, Benoit André et Anne Catherine Goetz pour leur collaboration. En conclusion il annonce une future exposition en off, de l’artiste Fahd El Jaoudi, soutenu par MAC, Mulhouse Art Contemporain.

L’exposition est accompagnée d’un guide de salle, édité par Novo, dans lequel vous pouvez lire un entretien entre Michel Poivert et Christophe Bourguedieu.

il est très difficile de photographier des photos

Informations

Des visites aux horaires suivants :
du mardi au samedi de 13h30 à 18h30
Sauf samedi 29 août de 11h à 18h30

Dimanche 30 août de 14h à 18h

Visites commentées possibles sur RDV (à partir de 4 personnes)
au 06 99 73 81 80 ou agrandisseur@gmail.com

Christo au musée Würth

Le Musée Würth d’Erstein (Bas-Rhin) présente du 12 juillet 2020 au
20 octobre 2021 une vaste rétrospective à Christo et Jeanne-Claude (1958-2019) ,
grâce au fonds exceptionnel de la Collection Würth
Claire Hirner
, commissaire

 Le musée alsacien ,  propose de pénétrer plus intimement un œuvre
qui marque de son empreinte le paysage artistique et l’imaginaire
collectif des XXe et XXIe siècles.

Dessins, croquis, esquisses, collages et maquettes

Ils ont préfiguré, défendu et illustré les projets majeurs de la carrière du couple de 1958 à 2019 : les portiques de Central Park, les chemins flottants sur le lac Iseo, l’empaquetage du Reichstag, du Pont-Neuf ou des îles de la baie de Biscayne, les parapluies jumelés d’Ibaki et de Los Angeles, le rideau tendu dans la vallée du Colorado…

                                        CHRISTO ET JEANNE-CLAUDE
                                           Valley Curtain, Rifle, Colorado 1970-72

L’exposition (vidéo) reflète le parcours créatif d’une vie.
Fidèle à sa démarche de qualité en marge des sentiers battus, le Musée Würth d’Erstein, au sud de Strasbourg,  fait écho à l’empaquetage spectaculaire par Christo de l’Arc de triomphe (18 septembre-3 octobre 2021)
en mettant en lumière le talent de dessinateur extraordinaire mais peu connu de l’artiste américain d’origine bulgare décédé récemment (31 mai 2020).

Le processus complexe d’élaboration des projets du couple

Christo et Jeanne-Claude ont créé, à quatre mains, un geste poétique fort, coloré, rythmé, immédiatement reconnaissable dans sa singularité, son mystère et sa beauté. Leurs empaquetages, recouvrements, tentures,
parapluies et murs de bidons les ont gratifiés d’une visibilité et d’une notoriété publique mondiales. Les traces dessinées portant signature de Christo sont plus
confidentielles et pourtant essentielles à la concrétisation de leurs installations.

                             portiques de Central Park
Ces véritables œuvres d’art – des tableaux souvent de larges dimensions associant carte topographique, photo, plans et dessin du projet émaillés de notes, souvent même d’un échantillon de tissu – témoignent
du processus de création, souvent mesuré à l’aune de décennies, d’un couple d’artistes sans égal. Elles invitent aussi à considérer autrement, « au mur » et à échelle humaine, en regard de photographies des projets aboutis, des œuvres monumentales dont on ne connaît souvent que la forme finale, aussi impressionnante que temporaire.
La vidéo de l’exposition au Centre Beaubourg

La rétrospective du musée Würth

Ces travaux préparatoires, inscrits dans la tradition du dessin de drapé tout autant que dans la modernité, sont également, depuis longtemps, une ressource
déterminante du couple pour l’autofinancement de ses installations.
Pour sa rétrospective, seul acteur en région de cette manifestation d’envergure nationale, et sur une large période de dix mois, le Musée Würth d’Erstein puise dans le fonds exceptionnel de la Collection Würth, qui a acquis depuis la fin des
années 1980 quelque 130 esquisses et maquettes, et témoigne du
soutien résolument engagé de l’industriel et collectionneur Reinhlod Würth envers cet œuvre remarquable.


                          chemins flottants sur le lac Iseo
Une occasion unique de découvrir un visage méconnu de l’art de Christo, peu représenté dans les collections publiques et complémentaire des événements qui animent la capitale française en 2021. Ces dessins et maquettes sont une sorte de mémoire inaltérable d’installations qui elles ont disparu. Très tôt, Christo et Jeanne-Claude ont eu conscience de l’importance de ces traces. Ils ont documenté, filmé leurs préparatifs ou leurs négociations dès leurs débuts.

Pénétrer le processus de création

 Les propos de Christo servent de guide à cette traversée rebroussant le temps, des projets les plus récents – et des dessins de plus grand format, allant jusqu’à plus de 2 mètres – jusqu’aux années 1950.
« L’œuvre d’art, ce n’est pas l’objet mais le processus »,
citation sur laquelle s’ouvre le rez-de-chaussée, pourrait accompagner l’ensemble de la rétrospective.

vue du musée RDCH

Un talent de dessinateur remarquable et peu connu

 Chaque œuvre est singulière dans sa genèse, sa maturation et sa réalisation, chacune possède une histoire qui lui est propre, déroulée au fil de travaux préparatoires dessinés.

Enfin, cette rétrospective permet de mettre en lumière le talent de dessinateur remarquable et peu connu de Christoil signe de son nom seul ses dessins,
contrairement aux projets, dont il partage la paternité avec Jeanne-Claude –, que le grand public considère principalement à l’aune de ses empaquetages, et que les collections publiques valorisent peu.
Pour cet artiste qui reconnaît que « les croquis d’un architecte sont parfois
meilleurs que ses constructions », le dessin est primordial.
Comment ne pas le rapprocher, avançant
                                                                                                      Wrapped Oil Barrels
sur ce « chemin du réel » qu’est pour lui le dessin avec un constant souci du textile et de sa représentation, d’artistes ayant pratiqué l’art du drapé, notamment d’un Léonard de Vinci, lui aussi obsédé par cette quête du réel et de la vie, couvrant des carnets entiers de tombées d’étoffes ?

L’empaquetage du Reichstag.

Reinhold Würth avait également sollicité le couple d’artistes pour un
empaquetage de l’intérieur du Museum Würth de Künzelsau (BadeWurtemberg), en 1995, l’année de l’empaquetage du Reichstag.
Aux côtés de l’habillage du Reichstag (1971-1995) –
représenté par la maquette mais aussi par de nombreux
dessins – est évoqué l’empaquetage intérieur du Museum
Würth en Allemagne (1994-1995) et celui, extérieur, des
arbres de la Fondation Beyeler (Suisse, 1997-1998).

Christo et Jeanne Claude, l’empaquetage du Reichstag 1971-1995
Encourager de nouvelles expériences sensorielles

La première pièce de l’étage met en scène les dessins et photos d’un projet initié en 1984, étiré non plus seulement dans le temps mais aussi dans sa géographie :
en 1991, trois mille cents parapluies sont plantés et ouverts simultanément à Ibaki, au Japon (parapluies bleus), et sur trente kilomètres au nord de Los Angeles, aux États-Unis (parapluies jaunes), créant une œuvre
jumelle inscrite dans des espaces et des cultures différents.

                                         parapluies jumelés d’Ibaki
Prémonition des Floating Piers italiennes, les Surrounded Islands habillent,
dès les années 1980, les îles de Biscayne Bay, en Floride, d’un voile rose. Le Pont-Neuf reflète quant à lui, en 1985, son drapé jaune d’or dans la Seine.
L’eau est très souvent présente dans les projets de Christo et Jeanne-Claude – illustration de cette « expérience sensible » que le couple invite à vivre avec ses œuvres.
En témoignent encore les dessins des chemins recouverts de Kansas City (Wrapped Walk Ways, 1977-1978), du
ruban flottant sur les collines californiennes de Running Fence (1972-1976), du rideau orange tendu entre deux falaises du Valley Curtain Project for Rifle (1970-1972), de
l’empaquetage de la Little Bay en Australie (1968-1969)…

Quand Christo emballe une femme
Wrapping Woman Düsseldorf, 1963

On peut voir sur une vidéo, le déroulement de l’opération
Christo et Jeanne-Claude : un geste poétique à quatre mains

«Il n’y a aucun message, confiait Christo à propos de son Mastaba
installé sur le lac Serpentine à Londres en 2018. Il y a quelque chose
à découvrir soi-même. C’est une invitation géante, comme un escalier
tendu vers le ciel
Avant de clore son parcours à travers ce riche corpus, le Musée Würth d’Erstein évoque des projets pensés dans les années 1960-1970 – réalisés ou non – pour Barcelone, Milan, Rome, Time Square, la Kunsthalle de Berne, le Whitney Museum of American Art et la documenta IV de Cassel.
« On voit que le dessin, dès les débuts de l’artiste, précise Claire Hirner, a accompagné la pensée de Christo, conscientisé ses interrogations, ses réflexions sur
la faisabilité de ses projets. »
La boucle est bouclée avec les Wrapped Oil Barrels, que l’on peut voir comme des préliminaires, en 1958, du Mur de 1999 abordé en début
d’exposition.▪

D’origine bulgare, naturalisé américain, Christo (1935‑2020) a depuis longtemps tissé des liens étroits avec Paris : installé dans la capitale française de 1958 à 1964, il y rencontre son épouse Jeanne‑Claude (1935‑2009), avec qui il donnera naissance à un œuvre singulier, et y habille son plus vieux pont, le PontNeuf. Christo et elle seraient nés le même jour à la même heure. 
L’inédit du propos, le gigantisme de l’œuvre et son accessibilité au grand public, le renouvellement du regard sur le patrimoine parisien auquel elle invite créent à l’époque l’enthousiasme, après des années de négociations et d’études.

Informations

Entrée gratuite
pour tous et tous les jours
Horaires
Du mardi au samedi, de 10h à 17h
Dimanche, de 10h à 18h
Groupes et visites guidées
Renseignements et réservations
+33 (0)3 88 64 74 84
mwfe.info@wurth.fr
Visites guidées :
Français : tous les dimanches à 14h30





LES FRÈRES BURDA. Une histoire des Collections

Andy Warhol, The Three Gentlemen, 1982. Acrylique/sérigraphie/toile

Jusqu’au 4 octobre 2020 au Museum Frieder Burda, de Baden-Baden
Un festival de couleurs. Expressionnisme et euphorie.
Une exposition présentant des chefs-d’œuvre de l’expressionnisme des trois
collections de Frieder, Hubert et Franz Burda. Dans une mise en scène du peintre américain Carl Ostendarp.
L’exposition a été conçue et organisée par Patricia Kamp et Udo Kittelmann.

Emil Nolde 1936
L’origine des collections

Les pièces collectionnées par leurs parents, Aenne et Franz Burda, ont attisé l’engouement des trois frères, Franz, Frieder et Hubert pour l’art.
C’est le début d’une passion de toute une vie. Les visages brillent d’un rose intense, les corps se prélassent dans un jaune vif, des paysages colorés s’étalent
devant le spectateur, des bordures noires bordent les surfaces comme des gravures sur bois : c’est l’expressionnisme allemand, auquel les couleurs doivent leur émancipation des choses et de la réalité, qui les met au service de l’expression subjective immédiate des émotions, des univers de l’âme et de
l’expérience du monde.
D’Ernst Ludwig Kirchner, Karl Schmidt-Rottluff et Gabriele Münter à Max
Beckmann, c’est aussi l’expressionnisme allemand par lequel les trois frères, Franz, Frieder et Hubert découvrent l’art pour la première fois.
La collection de leurs parents, tous deux éditeurs et entrepreneurs des médias prospères d’Offenburg, leur permet de faire l’expérience de la puissance immédiate des couleurs, comme la promesse d’un monde fascinant derrière et avec les images. Dans le même temps, la collection encourage et incite les trois frères à s’émanciper de l’héritage de leurs parents et à trouver leur propre voie dans l’art de leur époque.
                                                                                     Karl Schmidt Rottluff

Historique

L’exposition du musée Frieder Burda retrace les origines de la constitution des collections des trois frères. Préparée alors que Frieder Burda était encore ne vie, elle rend justice à son voeu de voir réunis dans une même présentation, les oeuvres d’art des trois frères, sans indiquer le propriétaire respectif de chacune des oeuvres. Elle donne ainsi également les clés de ce que peut signifier une vie avec et pour l’art. Elle a été conçue du vivant de Frieder Burda et reflète son grand désir personnel de réunir l’art des trois frères
dans une exposition commune dans son musée.

                     Ernest Ludwig Kirschner
L’exposition débute par le célèbre portrait de groupe
« The Three Gentlemen » des trois frères Burda par Andy Warhol,
légende du Pop Art américain, dans ses trois différentes variations de couleurs, chacun des frères se voyant attribuer l’une d’entre elles.

Mise en scène

La mise en scène de l’exposition est également expressive et colorée, abandonnant l’architecture blanche classique, (le white cube) du bâtiment de Richard Meier au pouvoir de la couleur. C’est à quoi a été invité le peintre américain contemporain Carl Ostendarp (né en 1961 dans le Massachusetts).
Sa peinture murale repose sur un système ingénieux de codage des couleurs.
Il se réfère dans le même temps à un style BD en deux dimensions qui permet à la couleur de s’exprimer en la laissant couler sur les murs comme un glacis délicat. Les œuvres accrochées auparavant apparaissent comme des étapes
centrales dans le déroulement de ces lignes de vie imaginaires avec leurs hauts et leurs bas. Elles s’intègrent dans les courbes et les amplitudes créées de manière ludique et sont ainsi enrichies et renforcées avec humour dans leur effet. Elles en ressortent magnifiées dans leurs éclatantes couleurs. L’ensemble du musée se transforme en un cosmos coloré global palpable pour l’observateur. Une sorte de danse harmonique, une écriture musicale où le contrepoint est un tableau.


Une salle dédiée sera consacrée aux jeunes visiteurs : les œuvres d’art seront accrochées à hauteur de leurs yeux, comme l’avait fait Andy Warhol dans l’une de ses expositions.

Une exposition sur l’histoire contemporaine

Tout a commencé par la couleur – Hubert Burda le confirme aujourd’hui, tout comme son défunt frère Frieder l’avait souligné très tôt et n’a cessé de le faire. Ici, l’histoire individuelle de la famille et des collections coïncide avec l’histoire culturelle : à une époque comme la nôtre où les images déferlent, la couleur va de soi et est omniprésente.

Cependant, le début du XXe siècle et l’art moderne sont caractérisés par une émancipation de la couleur. Tout a commencé avec l’expressionnisme. Avec la
publicité et la consommation, elle est passée dans la vie urbaine et la vie quotidienne. Avec les médias, elle les domine de plus en plus : ce n’est pas un hasard si le grand magazine allemand d’après-guerre de Burda s’appelle BUNTE (coloré) et est la promesse d’une vie plus colorée. Et avec le Pop Art, on rend définitivement hommage à la vie séduisante et colorée du monde mercantile.

Magazine

Un magazine de 60 pages, que les visiteurs de l’exposition reçoivent gratuitement, suit cette évolution générale en texte et en images, de l’invention de la technologie d’impression de masse en quadrichromie par la société Burda, dont les possibilités ont été inspirées par les techniques
d’impression artistiques, à l’idée d’inviter Andy Warhol comme rédacteur de l’INTERVIEW à Offenburg et consultant pour BUNTE, à partir de l’idylle familiale d’après-guerre jusqu’au déploiement des carrières
individuelles des trois frères, l’histoire familiale des Burda se feuillette ici.
Elle fonctionne donc aussi comme un miroir de l’histoire allemande contemporaine et d’après-guerre, dans une interaction
passionnante entre l’art et les médias, la couleur et la passion.

Heures d’ouverture
Du mardi au dimanche de 10 h à 18 h
ouvert tous les jours fériés
Accès
depuis la gare DB
bus 201 et 216
arrêt Augusta Platz

Museum Frieder Burda ·
Lichtentaler Allee 8b · 76530 Baden-Baden
Téléphone +49 (0)7221 39898-0 ·
www.museum-frieder-burda.de

Sommaire du mois de juillet 2020

Chez ta mère, la guinguette de Motoco
photo Antonio Piccarreta Talis

25 juillet 2020 : The Incredible World of Photography Collection Ruth et Peter Herzog
23 juillet 2020 : Friedrich Dürrenmatt. La satire dessinée
12 juillet 2020 : POP-UP artistes
03 juillet 2020 : BPM-Biennale de la Photographie de Mulhouse

Friedrich Dürrenmatt. La satire dessinée

Les noces de Cana

Jusqu’au 31 octobre 2020
Au Musée Tomi Ungerer – Centre international de l’Illustration,
à Strasbourg

« Par rapport à mes œuvres littéraires, mes dessins ne sont pas un travail annexe, mais des champs de bataille, faits de traits et de couleurs »
écrivait en 1978 l’auteur suisse Friedrich Dürrenmatt (1921-1990).

Pourtant, même si ses pièces de théâtre comme Les Fous de Dieu
(1947), La Visite de la Vieille Dame (1955) et Les Physiciens (1962) ont été traduites en plus d’une quarantaine de langues, son œuvre graphique reste aujourd’hui largement méconnue. C’est pourquoi le Musée Tomi Ungerer-Centre international de l’Illustration propose de faire découvrir pour la première fois en France près de 100 dessins originaux de l’auteur, grâce aux prêts généreusement consentis par le Centre Dürrenmatt Neuchâtel et les collections privées suisses Liechti et Bloch.

Mythologie et bible

Inspirés par Goya et et Bosch l’univers dessiné de Friedrich Dürrenmatt et peuplé entre autres de figures issues de la bible et de la mythologie.
Il aime représenter des scènes terrifiantes comme celles de l’Apocalypse et des figures monstrueuses comme le Minotaure. Dans son répertoire iconographique une place est réservée aux Anges, ces intermédiaires entre le divin et l’humain, qu’il traite de manière humoristique et même satirique.

Tomi Ungerer, Babylone

Tomi Ungerer et Friedrich Dürrenmatt partageaient le même regard critique sur la société de leur époque. L’auteur suisse écrivit même une préface pour Babylon, un recueil de dessins satiriques de Tomi Ungerer publié en 1979 chez leur éditeur commun, Diogenes Verlag à Zurich.  Il qualifie ceux-ci de hyéroglyphes de la terreur. Tomi Ungerer illustre dans un style graphique qui évoque les lithographies de Daumier, les grands maux de notre société moderne, de la déshumanisation et de la surconsommation.

Satire sociale et politique

Il s’est montré un juge féroce de notre temps dans ses œuvres graphiques et littéraires. Tracés au stylo à bille ou à l’encre ses dessins sont mordants et spontanés. Il a illustré des sujets très divers allant des critiques littéraires à l’église, la dictature, la bombe atomique. Sa critique politique atteint un sommet dans Die Heimat im Plakat. Ein Buch für Schweizer Kinder (la patrie dans l’affiche, un livre pour les enfants suisses) où il se livre à une attaque violente de son propre pays.

Le Monde, un théâtre

L’œuvre graphique et picturale de FD « dessinateur dramaturgique » est intimement liée à son œuvre littéraire. S’il illustre rarement ses propres créations, en revanche, il donne à ses dessins une dimension tragique. Le collage qu’il expérimente en parallèle sur le plan littéraire avec le montage

(Portrait d’une planète) est l’une des techniques qui y contribue.
Ce n’est qu’à la fin des années soixante qu’il l’utilise avec des documents découpés associés à la gouache.

Les livres pour enfants

Mais cet ogre était aussi capable de tendresse comme en témoigne le livre, haut en couleurs et plein de fantaisie, qu’il avait dessiné dans les années 1950 pour ses trois enfants.

Un livre pour les enfants suisse est un recueil de dessins satiriques réalisés par FD, suite à l’épidémie de typhus qui a contaminé en 1963 la célèbre station de
Zermatt et que les autorités ont voulu dissimuler. L’artiste a choisi d’intituler le dessin qui montre un cadavre pendu par un cor de chasse qui est suspendu à un crochet de boucher, « Auf Hor steht Todesstrafe », littéralement « sur le cor est inscrit peine de mort » Il se livre à un jeu de mot à partir de « Horn » qui signifie cor de chasse. Le mot apparait aussi dans le nom de la montagne qui domine Zermatt, « Matterhorn » (le Cervin) et qui pourrait être déformé en « Marterhorn » (pic de la torture). Dürrenmatt joue ainsi sur les anti-thèses (santé-maladie, paradis-enfer) qui reflètent toute l’ambiguité de la situation de l’époque

Commissariat : Thérèse Willer, conservatrice en chef du Musée Tomi Ungerer
et avec le conseil scientifique de Peter André Bloch, professeur émérite à l’Université de Haute-Alsace

 INFORMATIONS PRATIQUES
Musée Tomi Ungerer – Centre international de l’Illustration
2, avenue de la Marseillaise, Strasbourg
Ouvert tous les jours de 10h à 18h – sauf le mardi
Tél. +33 (0)3 68 98 50 00

BPM-Biennale de la Photographie de Mulhouse

Du fait de la pandémie de Covid-19, l’édition de la BPM 2020 n’a pas pu
avoir entièrement lieu en juin comme prévue.
Cette édition plus archipélique est reportée en septembre-octobre pour les expositions en galerie et musée,
hormis l’exposition de Christophe Bourguedieu qui aura lieu du 22 août au 13 septembre à la Filature.
Les expositions en plein air, à Hombourg, Chalampé, Ottmarsheim et sur les Berges de l’Ill à Mulhouse sont visibles depuis le mois de juin.
C’est un joli but de promenade et de déambulations dans la nature et dans
de coquets villages moins connus, au charme certain.

Le festival a pour objectif de montrer une pratique photographique contemporaine en perpétuel mouvement et interrogation. Le rapport de la production photographique à sa contemporanéité est l’un des axes de sa programmation : son rapport à l’évolution du médium mais aussi au contexte écologique, social, économique.

Intitulée « This is the End », enracinée dans la relation que la photographie noue avec la fin imminente, cette édition s’avère, bien malgré elle, au plus proche du moment de bascule que nous vivons, entre un avant et un après.

Sur les berges de l’Ill

Guillaume Collignon

Qu’il s’agisse de la fonte des glaciers, de sites touristiques ou encore d’infrastructures sportives monumentales quasiment inexploitées, les photographies de Guillaume Collignon interrogent la transformation et l’aménagement du paysage par l’homme. Des coins les plus reculés de la Turquie au glacier du Rhône (Alpes suisses), partout, le paysage fait face a des altérations majeures résultant des diverses activités de l’homme. Lorsqu’il photographie les vains efforts de ceux-ci pour contrer le recul inexorable des glaciers, Guillaume Collignon garde une distance avec le sujet.

Ces images silencieuses engagent de nombreux questionnements sur notre rapport à la nature. Notamment dans ses photographies alpine, dans lesquelles les touristes qui se pressent sur les sommets observent et participent inévitablement au destin tragique de ces montagnes de glaces.
Les tremplins de sauts à skis tirés de la série Monuments of Madness

 

présentent de véritables ovnis architecturaux exploités le temps d’une olympiade. Derrière les exploits d’une poignée de sportifs, il faut observer une infrastructure extrêmement coûteuse et spectaculaire qui transforme radicalement le paysage et ses environs. Bien souvent, ces réalisations ambitieuses tombent en désuétude. Leur entretien trop gourmand ne peut être assuré par les collectivités qui dans le meilleur des cas, parviennent à les détourner de leur utilisation première en les exploitant en tant que lieux touristiques et restaurant panoramique, alors que dans d’autres cas, ces structures sont abandonnées pour ne garder que le vague souvenir d’une utilisation qui aura duré le temps d’une compétition.
Né en 1985. Vit et travaille à Lausanne.

Jessica Auer

Travaillant principalement avec la photographie grand format, Jessica Auer crée des photographies qui adoptent la forme tableau pour examiner les façons dont les paysages ont été préservés ou modifiés pour le tourisme. À travers ses photographies, elle exprime une profonde préoccupation pour la nature et la vulnérabilité des sites et des communautés éloignés face au tourisme de masse. Ses images révèlent les réalités sociales et politiques du tourisme et le paradoxe de tenter de préserver les mêmes sites que l’industrie cherche souvent à exploiter.

Les photographies présentées à la Biennale de la Photographie de Mulhouse ont été prises au cours des quinze dernières années. En tant que photographe canadienne d’origine française et latino-américaine, Jessica Auer a commencé cette exploration en photographiant des destinations populaires en Amérique du Nord et du Sud. En photographiant des lieux qui rappellent « les colonies de peuplement qui ont poussé vers l’ouest », ses images montrent comment l’industrie du tourisme transforme et romance le paysage.

Plus récemment, Jessica Auer s’est concentrée sur l’Islande. Elle vit maintenant dans une petite communauté des fjords de l’Est et a documenté cette nouvelle frontière/limite dans le contexte du boom touristique de l’Islande.

Vers le Rhin

Geert Goiris à Hombourg

A la caserne des pompiers et devant le presbytère
L’oeuvre de Geert Goiris est d’une grande puissance narrative et suggestive. Les paysages photographiés à travers le monde véhiculent le pressentiment d’une fin proche. Geert Goiris présente ainsi ses dernières recherches :

« Le monde sans nous est une expérimentation visuelle qui anticipe un monde sans humains, un monde que nous ne connaissons pas. Cela procède de la notion largement partagée que nous sommes une société en danger, marquée par l’extinction massive des espèces. Des informations alarmantes et contradictoires suscitent des perceptions anxiogènes. J’ai adopté une perception paranoïaque, celle de vivre la fin d’une ère. Mon objectif est de faire des photographies qui peuvent être comprises comme des spéculations. Elles ne sont pas strictement référentielles, mais font appel à notre imagination. Je combine ces images dans des expositions et des publications afin de mettre en mouvement cette oscillation entre le familier et l’aliénant. »

Né en 1971 en Belgique, Geert Goiris vit et travaille à Anvers. Il a notamment présenté des expositions solos au FOAM d’Amsterdam (2015), à la Hamburger Kunsthalle (2010) ou à Art Basel Statements (2009). Son travail est présent dans de nombreuses collections à travers le monde : au Seattle Art Museum, au Musée de la photographie d’Anvers ou au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris pour n’en citer que quelques-unes. En 2008, il remporte le Grand Prix international de photographie de Vevey présidé par Balthasar Burkhard pour réaliser Whiteout

Lynn Alleva Lilley à Chalampé

Avenue Pierre Emile Luca, à côté de la bibliothèque
« Regarder la lumière du soleil briller sur l’eau et la voir se consumer ou être emportée par les vagues semblent m’offrir une claire mais fugace compréhension de la façon de vivre dans le monde. Un jour d’été, dans cet état d’esprit, j’étais en train de photographier la respiration de l’eau et la lumière tachetée quand j’ai aperçu quelque chose de surprenant. En regardant attentivement un objet sombre à la surface de l’eau, j’ai réalisé que c’était une limule nageant sur le dos.
Que faisait-elle ? Sa beauté et son étrangeté absolue m’attiraient comme si quelque chose de magique, un cadeau venait de m’être offert.

J’ai commencé à photographier de manière obsessionnelle la limule et son monde, y compris de nuit, sous l’eau, les pontes et les embryons. Le plus ancien fossile de la limule (limulus Polyphemus) vivait il y a 445 millions d’années. Cela m’a conduit à méditer sur la place actuelle de la limule au regard de cette temporalité et de l’impact humain sur notre planète ». L.Alleva Lilley
Lynn Alleva Lilley est une photographe américaine née à Washington DC et vivant actuellement à Silver Spring MD. Au cœur de son travail photographique on retrouve l’interconnexion avec le lieu et la nature. Elle s’intéresse particulièrement au livre photo en tant que manière particulièrement intime de présenter ses photographies.
Son premier livre Tender Mint (The Eriskay Connection, Pays-Bas, 2017) comprend des photographies réalisées en Jordanie alors qu’elle vivait là-bas avec sa famille de 2011 à 2014. Les photographies de son récent livre, Deep Time (The Eriskay Connection, 2019), présentent la vie et le monde mystérieux de la limule sur les rives de la baie du Delaware.

Jessica Auer à Ottmarsheim

On retrouve Jessica Auer devant la piscine d‘Ottmarsheim Aquarhin
La photo Niagara Falls, New York est extraite de la série Re-creational Spaces, une enquête sur l’interprétation des sites touristiques populaires. À travers cette série, Jessica Auer examine les interventions culturelles et établit des liens entre les traitements de paysages du monde entier. Nombre de lieux qu’elle photographie ont existé depuis l’époque géologique mais ont été profondément transformés. Les chutes du Niagara constituent un extraordinaire modèle de merveille naturelle, apprivoisée à des fins industrielles, puis transformées en une destination touristique.

De telles images invitent le spectateur à s’interroger sur la signification historique et culturelle de ces lieux.
Jessica Auer est une photographe et artiste visuelle canadienne qui partage son temps entre Montréal et Seydisfjördur en Islande. Son travail est principalement axé sur l’étude des paysages envisagés comme des sites culturels et porte sur des thèmes qui relient l’histoire, le lieu, le voyage et l’expérience culturelle. Elle a obtenu sa maîtrise en beaux-arts à l’Université Concordia de Montréal en 2007. Parmi ses expositions les plus récentes : la biennale Movimenta (Nice, 2017), la Galerie Patrick Mikhail (Montréal, 2016), Oslo8 ( Bâle, 2015), Musée d’art de Gotland (Visby, Suède, 2015). Jessica Auer enseigne la photographie à l’Université Concordia.

Biennale de la photographie de Mulhouse
Association l’Agrandisseur
26 Avenue de la 1ère Division Blindée 68100 Mulhouse
Tél :06 99 73 81 80
agrandisseur@gmail.com
tous les renseignements sur
www.biennale-photo-mulhouse.com

Sommaire du mois de juin 2020

Abbatiale d’Ottmarsheim, joyau de l’art roman

27 06 2020 : Sandra Kunz
26 06 2020 :LA FILATURE, SCÈNE NATIONALE DE MULHOUSE
23 06 2020 : Pedro Reyes. Return to Sender
17 06 2020 : La Force du dessin Chefs-d’œuvre de la Collection Prat
10 06 2020 : Didier Paquignon, dans son atelier
09 06 2020 : Art Basel 2020
07 06 2020 : OSEZ au Séchoir

Sandra Kunz

Sandra Kunz nous a quitté sur la pointe des pieds le 11 juin 2020.
Une étoile qui brille au firmament des artistes.
Tout le monde se souvient de son atelier à la Manufacture où elle nous accueillait avec tant de bonheur.

Biographie

Après avoir suivi des études en design graphique en Suisse et aux Etats-Unis, Sandra Kunz ouvre sa propre agence de design et signe de nombreuses collaborations avec notamment Design-Team pour l’exposition suisse Expo.01. En 2005 et 2010, elle complète ses études avec des Masters en design, art et innovation. En 2010, Sandra et l’artiste chinoise Yang Jiansa prennent part à l’exposition universelle de Shanghai avec une œuvre monumentale The container. L’ensemble de son travail artistique tourne autour des questions d’identité et de construction de la réalité.
Elle est aussi très active dans les domaines de la sculpture, de l’installation et de la photographie.
Sandra Kunz est née en 1960 à Reinach, BL en Suisse
                                                                                                      photo Armin Roth

Régionale 2012

Sandra Kunz livre de belles photographies, très pures, inspirées de l’opéra de Pékin. Ses modèles en jyjamas évoluent gracieusement, en noir et blanc sur les murs de son loft-atelier.

Sa vie entre le sud-est de la Chine et la Suisse s’inspire d’une recherche sur les chevauchements culturels et les interprétations spécifiques à ces deux sociétés. Par une immersion dans la culture collectiviste de la société chinoise elle a été confrontée à son individualisme, héritier de ses propre racines . Ces antipodes stimulent son processus créatif

Dans son atelier à la Manufacture

Un travail tout de grâce et d’ingéniosité, de délicatesse, inspiré de son séjour en Asie

A la Kunsthalle en 2013 Fait Et À Faire – Voir Et Revoir

Dans ce travail Sandra Kunz aborde le genre de l’autoportrait. A partir d’un jeu avec ses homonymes, les Sandra Kunz de Suisse, elle manipule les images et décline les portraits de manière énigmatique et dérangeante.
Chaque nom est associé à un visage.
«Mon visage m’appartient, mon nom aussi

Sandra Kunz est unique, elle est l’original, elle ne peut être confondue. Mais si Sandra Kunz est l’original, alors que sont les autres ? Et si toutes les Sandra Kunz sont des originaux, le nom Sandra Kunz n’a plus de raison d’être. Qui est vraiment Sandra Kunz, comment est-elle perçue et comment se perçoit-elle ? C’est le thème de ces quatre séries de portraits.

Sûr qu’elle était unique et combien cela résonne très fort dans notre souvenir.
Notre dernier entretien à la Kunsthalle était tout de gaité, avec son humour, elle
me disait « tu ne parles pas assez de moi « 
Et moi de lui répondre « tu ne perds rien pour attendre … »

Puis à Art Basel en 2016, elle parcourait les allées en compagnie de son amie
Clarisse Schwarb

www.sandra-kunz.ch

 

Une vue de son atelier

Toutes les photos sont de moi sauf la 2 qui est de Armin Roth,
merci à Eric Kehliff

LA FILATURE, SCÈNE NATIONALE DE MULHOUSE

JEUDI 2 JUILLET 19H VENDREDI 3 JUILLET 20H SAMEDI 4 JUILLET 15H + 19H spectacle initialement prévu en mars 2020

Un spectacle à nul autre pareil qui nous mène vers cette terre d’enfance où les mythes entrent en nous comme des instincts de vie. Suivons les Centaures, ils existent si l’on y croit.
À Marseille, il est un lieu unique, à la lisière de la ville et des calanques, un royaume de paille et de bois. Camille en est la princesse, Manolo le prince. Les chevaux en sont les animaux, doués du pouvoir magique de se métamorphoser en centaures. Oui, les centaures existent : ils se nomment Manolo – Idra et Camille – Gaïa, le premier dans la majesté d’un pur andalou, le second dans la puissance tranquille d’un frison. Centaures, quand nous étions enfants raconte l’histoire exceptionnelle et exemplaire de ces deux-là, de cette métamorphose, d’un rêve d’enfant devenu réalité. Fascination des chevaux magnifiques et de la virtuosité des cavaliers, beauté des images fulgurantes qui écartent les ténèbres, vertige devant le corps-à-corps dansé de l’homme et de l’animal jusqu’à la fusion des deux dans un centaure féminin/masculin d’une beauté éblouissante, frisson lorsque parfois l’animal fait mine de renâcler.
Tel un conte de fées des temps modernes, le spectacle offre, aux enfants et parents réunis, une dense matière à émotions, sensations, méditation sur notre place dans le monde et notre capacité à l’enchanter. Et longtemps après la représentation, les rêves exhumés se balancent encore entre la réalité et l’enfance déposée dans l’âme des jouets et celle des animaux.

théâtre équestre · grande salle 50 min · à voir en famille dès 7 ans
avec Camille & Manolo et les chevaux Indra (étalon ibérique), Gaïa (étalon frison), voix Elsa Scholler, Timeo Bonnano, Lua Gaggini, Laurent Schefer, Christiane Suter, Claude Thébert d’après l’histoire véritable de Camille & Manolo, texte, mise en scène Fabrice Melquiot
plus d’infos, photos, vidéo sur ce spectacle

La Filature


tarif spécifique 14 € la place (réduit 8 €)
billetterie à partir du jeudi 25 juin 03 89 36 28 28
ou sur www.lafilature.org

Pedro Reyes. Return to Sender

Disarm Music Box  en pistolets Glock, Beretta, Mani Matter, Pedro Reyes

Jusqu’au – 15 novembre 2020

Journée portes ouvertes: 24 juin 2020, 11h à 20h

« Pedro Reyes. Return to Sender » représente la cinquième d’une série d’expositions ouvrant un dialogue avec la Mengele – Danse macabre de Jean Tinguely .

Roland Wetzel, directeur du Musée Tinguely, assure le commissariat de l’exposition en collaboration avec l’artiste. Pedro Reyes viendra en cours de l’exposition à Bâle pour un Artist Talk dès qu’un assouplissement des restrictions de voyage actuelles le permettra.

Dans ses travaux, Pedro Reyes (né en 1972) fait usage de l’architecture, la sculpture, la vidéo,(ici) la performance et de processus participatifs afin de favoriser le pouvoir d’action individuel et collectif dans des contextes politiques, sociaux, écologiques et pédagogiques. Dès ses premières pièces, il travaille déjà à partir d’armes et aborde les problèmes systémiques de l’industrie de l’armement dans une perspective pacifique.
Avec ses nouvelles œuvres réalisées pour le Musée Tinguely Disarm Musi c Box (2020), il transforme des éléments d’armes à feu en boîtes à musique qui jouent des morceaux originaires de leurs pays de fabrication.

Pour l’artiste, il s’agit procéder à un ‹upcycling: transformer un instrument de mort en instrument de musique incarnant le dialogue et l’échange.
Les œuvres sont présentées aux côtés de Disarm (Mechanized) II (2014)

et dialoguent avec la Mengele – Danse macabre de Jean Tinguely exécutée en 1986.
Bonne écoute en cliquant sur ce lien de l’enchantement produit par ses oeuvres

Une nouvelle œuvre pour le Musée Tinguely

L’invitation adressée à Reyes de concevoir une nouvelle œuvre pour le
Musée Tinguely fait écho à un autre travail développé à partir de 2012.
Pour le groupement d’œuvres Disarm (2012), il a fait usage de 6700 armes à feu confisquées lors de la guerre des cartels au Mexique et les a transformées en instruments de musique. Dans une première version (Disarm), il a créé des instruments pouvant être joués en live par des ami.e.s musicien.ne.s. Par la suite, il a conçu un ensemble d’armes-instruments en plusieurs parties Disarm (Mechanized) I, 2012-13, jouant des morceaux de musique percussive de manière mécanisée et automatisée. La version Disarm (Mechanized) II, 2014 fait partie de l’exposition et ouvre le dialogue avec la Mengele-Danse macabre de Jean Tinguely exécutée en 1986. Dans les salles voisines, la critique du totalitarisme de Tinguely rencontre la réflexion critique de Reyes sur les échanges de drogue et d’armes dégradant les sociétés à travers une épouvantable danse macabre. 

« Weapons are the rule of fear, and music is the rule of trust […]. » Pedro Reyes, 2020

Reyes retient l’attention sur le plan international pour la première fois avec son projet Palas por Pistolas en 2007, pour lequel il travaille avec les autorités mexicaines de Culiacán afin d’inciter la population à échanger des armes à feu contre des bons pour des articles d’électroménager. Les armes sont fondues en 1527 pelles qui servent à planter le même nombre d’arbres. Depuis, ces actions ont été menées à la fois au plan local et avec des institutions culturelles à l’international. En lien avec l’exposition de Reyes « Return to Sender » au Musée Tinguely, ce projet se poursuit à travers la plantation d’un marronnier devant l’entrée du musée en novembre 2020.

Les deux projets Palas por Pistolas et Disarm résultent de la situation spécifique de la guerre des cartels au Mexique. Le commerce et la diffusion d’armes constituent toutefois un problème mondial auquel se consacre Reyes dans son dernier travail Disarm Music Box (2020). À partir d’une perspective pacifique, il y critique l’accumulation d’armes en constante augmentation dans le monde. Pour ce nouvel ensemble d’œuvres, il a acquis des armes auprès de fabricants spécifiques – il en existe presque dans chaque pays –, puis les a détruites pour créer des corps sonores à partir de leurs canons qu’il a ensuite utilisés dans des boîtes à musique nouvellement conçues. Celles-ci jouent de célèbres partitions classiques des pays d’origine des fabricants.

La musique de Mozart sera transmise par une boite à musique avec des éléments  de pistolets Glock, Vivaldi avec des canons Beretta et pour le compositeur suisse Mani Matter Reyes a choisi des carabines.

Pour l’artiste, il s’agit procéder à un ‹upcycling› : transformer un instrument de mort en instrument de musique incarnant le dialogue et l’échange. Il entreprend ce processus de transformation avec la conviction que l’acte physique s’accompagne toujours d’un idéal et en appelle à la dimension spirituelle de cette opération quasi-alchimique en faveur du bien.

Jean Tinguely et Pedro Reyes

L’exposition « Pedro Reyes. Return to Sender » est la cinquième d’une série d’expositions mettant l’accent sur certains aspects de la Mengele-Danse macabre (1986) de Jean Tinguely. En 2017, l’exposition Jérôme Zonder mettait en évidence la critique du totalitarisme, tandis que celle de Gauri Gill en 2018 se penchait sur l’idée de vanité du memento mori entre naissance et mort. En 2019, Lois Weinberger ouvrait un dialogue autour de deux histoires de fermes établissant un lien entre superstition et catholicisme, tandis que la danse macabre et le théâtre de la mort de Tadeusz Kantor rendirent possible un échange inter-œuvres.

Art et société

Les projets de Reyes mettent en tension une conception de l’architecture socialement marquée, la dimension sensorielle et symbolique de l’œuvre plastique et une posture résolument politique à orientation radicalement humaniste et marxiste. Lors de la documenta 13 en 2012, il présente ainsi le travail Sanatorium, un pavillon de premiers secours destiné aux maladies civilisationnelles comme le stress ou la peur, qui propose, de manière ludique mais toutefois avec une implication sociale, toutes sortes de thérapies inspirées du chamanisme, de la recherche cognitive et des thérapies de couple.
En 2016, Reyes fut déjà représenté au Musée Tinguely dans le cadre de l’exposition « Prière de toucher – Le tactile dans l’art » avec son travail Cuerpomático II (2015), une boîte à outils présentant des objets sensoriels du toucher.

RDV Palas por pistolas,
plantation d’un marronier près du Musée Tinguely : novembre 2020

Publication (en allemand ou en anglais)
Conçue dans le style des notices de l’armée suisse, cette brochure accompagne l’exposition au Musée Tinguely. Elle contient une interview avec Pedro Reyes détaillée qui explique la création du nouveau groupement d’œuvres et le contextualise dans l’œuvre de l’artiste.

La terrasse extérieure de Chez Jeannot vous invite également à passer un moment de détente avec une vue magnifique sur le Rhin

Musée Tinguely | Paul Sacher-Anlage 1 | 4002 Bâle