Matisse, Cézanne, Picasso… L'aventure des Stein

Dernier jour  le 22 janvier 2012 de
l’Exposition aux Galeries Nationales du Grand Palais.
Commissaire Cécile Debray
« Leurs pieds nus sont chaussés de sandales delphiques, Il lèvent vers le ciel des fronts scientifiques. Apollinaire [à propos des Stein], octobre 1907. »
C’est une incroyable collection d’avant garde pour l’époque, l’invention de l’art moderne.
les blogs et magazines  et le site du Grand Palais  (vidéo) s’en sont fait largement écho. C’était une magnifique exposition.
On y apprend que c’est Léo Stein qui est à l’origine de la rencontre Matisse – Picasso.

Leo Stein-Autoportrait

C’est Léo issu d’Harward,  qui découvre Paris, décidant de devenir artiste loue  un appartement et un atelier à Paris, Après avoir parcouru l’Europe en compagnie de sa sœur, la fortune familiale, leur permettant ce luxe. Il est rejoint par Gertrude, étude de médecine non achevées, suivies d’étude de philosophie terminées.
Puis le 3e frère Michael les rejoint à Paris, en compagnie de son épouse Sarah.
Ce sont eux qui découvrent La Femme au chapeau,
Henri Matisse Femme au chapeau 1905 Moma San Francisco

la Raie Verte de Matisse (hommage à Chardin que Matisse vénérait) qui provoque l’hilarité générale. Le portrait fascinait Sarah pour la ressemblance qu’il avait avec sa propre mère. Il annonce aussi les demoiselles d’Avignon de Picasso. C’est Léo le plus riche qui l’acquiert, pour céder la toile  au couple. Léo raconte que Matisse n’osa  la voir qu’une seule fois ‘ in situ’ par peur des moqueries. Elle revient au Moma de San Francisco  par la succession  H.Matisse.
Leur collection se dispersa pendant la guerre, 19 de leurs œuvres prêtées à Berlin ne furent jamais retrouvées.
C’est Sarah la plus connaisseuse, la plus sensible qui s’attache à Matisse.  Dans la collection, on peut voir un portrait du couple peint par l’artiste qui dit ceci  lorsqu’il retourne définitivement au USA :
Matisse Portrait of Sarah Stein

Matisse-Portrait-de-Michael-Stein

« ……vous et M. Stein m’avez tant soutenu …….combien je prisais vos appréciations judicieuses……..aussi, il me semble que la meilleure partie de mon auditoire est partie avec vous. Les vrais amis sont tellement rares qu’il est douloureux de les voir s’éloigner »
Gertrude est la figure emblématique de la famille Stein, c’est la prêtresse de l’art moderne, son mythe se construit à travers son amitié de 40 ans avec Picasso. Collectionneuse, ses murs, rue de Fleurus, abondent des toiles acquises, en temps que mécène, comme dans la rue Madame chez Michael et Sarah. Les repas et visitent s’organisent entre les 2 foyers avec les mêmes convives.
Alice B. Toklas est une amie de Sarah, c’est une pianiste émérite et devient la compagne de Gertrude Stein, elle se mute en dactylo et femme au foyer.
C’est là que Léo claque la porte emportant seize Renoir, 2 Cézanne, quelques dessins et lettres  de Picasso et laissant 37 Picasso,  pourtant élément moteur, de cet engouement, pour parcourir l’Europe et s’arrêter définitivement à Florence. Il avait pourtant initié Gertrude à Cézanne, Valloton  dont la beauté glacée, n’est pas san rappeler celui de la Fondation de la Villa Flora à Winterthur,   ou encore l’érotisme de Bonnard, (toile qu’il revendit très vite), grâce à ses rencontres avec les marchands d’art Vollard, Kahnweiler.
Ses goûts le porteront définitivement vers Delacroix et Rubens.
Avec sa stature de Bouddha, Gertrude ne ressemblait pas à son portrait peint par Picasso.
Qui disait «  elle finirait bien par lui ressembler »
Gertrude Stein portrait et photo

Fanatique de cubisme elle achète « La table de l’architecte »(évocation cubiste d’une histoire d’amour triste de Picasso) Trois femmes, Tête de Fernande
Elle écrit une monographie sur Picasso, après la publication de l’Autobiographie d’Alice B. Toklas en 1933, qui est en fait sa propre vie. Picasso a épousé Olga et est devenu un bourgeois installé rue de la Boétie, une photo prise par Olga
Photo Olga Picasso

montre le cercle de famille. Gertrude n’est plus au centre et perd son statut de mécène, elle écrit et publie.
Picasso publie à son tour, ce que Gertrude ne peut tolérer, un peintre est fait pour la peinture et non pour l’écrit. Le seul écrivain possible sur la peinture c’est elle. Cela s’achève sur des problèmes d’ego chacun reprochant à l’autre de s’être servi de l’autre pour asseoir sa notoriété.
Fin d’une longue amitié privilégiée.

Dominique Angel – Paysage

Dominique Angel présente à l’Espace Malraux de Colmar jusqu’au 12 février 2012
Paysage [évocation d’un récit en suspens]

Dominique Angel Paysage

L’astiste marseillais, sculpteur avant tout, manie indifféremment divers médias, le dessin et l’écriture en tête, mais également la photo, la vidéo ou la performance.
Pour l’exposition de Colmar, il rassemble au rez de chaussée plusieurs
éléments sculpturaux sous la forme d’une installation in situ, qui n’est pas sans évoquer l’atelier de Brancusi.

Dominique Angel installation in situ Colmar 2011 espace Malraux

La colonne sans fin ou encore l’amoncellement de pièces de tissus cousues à la Louise Bourgeois
Mon ambition artistique
La recherche d’un hypothétique bonheur fonde la conscience artistique de nos sociétés. De la distraction à l’activité purement utilitaire, de la soumission au libre arbitre, du bon sauvage à la barbarie humanitaire, de l’art pour chacun au tout est
art, de la figuration à l’abstraction, de Dieu pour tous à chacun pour
soi, de l’homme à la femme, de l’individu à la société, de la vie à la
mort, du temps passé au temps présent, je mets dans mon oeuvre autant de
grandes causes que de petits plaisirs. Ils stabilisent mon ego et font
pencher en ma faveur le fléau de la justice aveugle. Mon ambition
artistique est de ne rien laisser au hasard. Mais je m’y prends souvent
comme un manche : l’entreprise est aussi malaisée que de vouloir peindre
un pet.
Mon projet artistique
Les divers aspects de mon activité artistique sont les fragments d’une oeuvre unique à laquelle je travaille dorénavant. Le titre, Pièces supplémentaires, déborde le
projet qu’il annonce.
J’utilise divers moyens d’expressions. La nature de l’art contemporain commande de faire ainsi. Je n’y peux rien.
Mon projet se décompose en cinq parties :
1-Des sculptures de grandes dimensions, conçues comme une sorte de
déménagement en catastrophe au cours duquel on s’exercerait à quelques
arrangements esthétiques pour laisser croire que tout va bien. Une vidéo
une photographie et une installation évoquant les limites de ce
principe complètent généralement le dispositif. ( Je ne peux pas croire
que mes oeuvres puissent retourner au chaos dès que j’ai le dos tourné !).
2- Une installation que je considère être une composition d’atelier, un témoignage, un camp retranché que je recompose chaque fois qu’il est nécessaire avec des apports de sculptures nouvelles et anciennes, des objets, des plantes et toutes sortes de déballages ainsi qu’avec des interventions sonores et vidéographiques. Mon atelier pour l’instant est à l’image du monde. C’est une fabrique d’accessoires gérée
par l’esthétique rigoureuse du bazar. Je suis un artiste de mon temps :
la nature morte devient l’unique sujet de l’art.
3- Un travail photographique. Il y a là des images de sculptures que je n’oserais
jamais faire. Ce sont des sculptures qui n’existent pas. Quelle différence cela fait-il avec la grande majorité des oeuvres d’art dont chacun de nous n’aura, au bout du compte, jamais vu que la reproduction photographique ?
4- Une pièce de théâtre, une suite de textes sur l’art, de poèmes, de nouvelles et de romans, dont trois ont été déjà publiés à l’occasion de certaines de mes expositions : La beauté moderne, éd. vidéochroniques/Musée d’art contemporain de Nice, Petites
farces de la vie quotidienne, éd. Actes Sud, La brosse à cheveux et le
mexicain, éd. Musée de Belfort, Le 19, C.R.A.C. et le C.A.P. de
Montbéliard accompagneront l’ensemble de mes recherches.
5- Ma production vidéo avec laquelle je me suis évertué jusqu’à présent à
prouver que : a) Le vent de l’Histoire est composé surtout de courants
d’air, b) qu’il poussera des poils aux statues le jour où les poules
auront des dents, c) et qu’enfin la tâche de l’artiste contemporain
consiste à devoir absolument réussir quelque chose dans un monde raté, a
pour objectif maintenant d’affirmer le contraire de ce qu’elle a montré
jusqu’à présent.
Mon projet consiste donc à rassembler ces divers éléments en une oeuvre unique. On comprendra mieux mon entêtement à vouloir nommer chacun d’eux Pièce Supplémentaire, sans autre distinction que leur qualité respective.
En ce qui concerne la théorie de cette entreprise, elle s’organise comme partie constituante de mon travail plastique, autour d’un ouvrage littéraire qui s’intitule
Conditions relatives à la réalisation de quelques unes de mes oeuvres.
J’y décris minutieusement avant qu’elles ne soient réalisées chacune des
séries de pièces qui participent des diverses orientations de mon
travail. Puis je montre, photos, anecdotes, et autres informations à
l’appui qu’avec un même concept, un même système de représentation on
peut élaborer des oeuvres diamétralement opposées.
J’envisage d’utiliser l’ordinateur et la technique de ramification de l’hyper-texte
pour trouver le développement nécessaire au rapport mot / titre / texte
/ image etc., puis de rassembler cette étape de mon travail sur un
CD-ROM qui trouvera sa place dans une installation finale ou sera
confronté la réalité des pièces avec la fiction que représentera cette
synthèse.
Dominique Angel

Une  fresque (diaporama) à l’étage ornent les cimaises du centre d’art. Elle est composée de dessins mis bouts à bouts, accompagnés de photos et de textes témoignage d’une oeuvre en perpétuelle évolution et aux aux  ambitions gigantesques. Elle a donné naissance à l’édition d’un catalogue « Paysage » où l’artiste écrivain, livre des textes et des pensées où il nous offre une vision du monde sur un ton absurde et burlesque, mais aussi le rapport de l’artiste avec son travail. Dans ses romans, souvent écrits à la première personne, il est à la fois auteur et acteur, comme dans ses vidéos, jouant lui-même l’acteur et combattant avec ses sculptures lors de performances aux allures de champs de bataille.
Dominque Angel a enseigné à la Villa Arson de Nice.
Photos et diaporamas de l’auteur
courtoisie de l’Espace Malraux et de Dominique Angel

 
 
 
 

Yayoi Kusama

Dernière occasion de vivre dans l’ambiance hallucinatoire de
Yayoi Kusama.(vidéo) 9 janvier 2012

YAYOI KUSAMA DANS YELLOW TREE FURNITURE (2002), À LA TRIENNALE D'AICHI, 2010, COURTESY YAYOI KUSAMA STUDIO, TOKYO

UN POIS, C’EST TOUT
Par Chantal Béret, Conservatrice au musée national d’art moderne.
Texte publié dans le magazine programme Code Couleur
Kusama, des pois plein la tête
De Yayoi Kusama, on connaît surtout ses spec­taculaires « environnements », des salles dans les­quelles la Japonaise orga­nise un chaos de sculptures molles constellées de son motif fétiche : des petits pois. Le mérite de cette première rétrospective est de nous dévoiler une œuvre bien plus variée : peintures abstraites, vidéos de performances engagées (réalisées dans les rues de New York dans les années 1960), sculptures en tissu rembourré… Internée à sa demande en hôpital psychiatrique à Tokyo depuis 1977, cette grande dame de l’art contemporain n’en reste pas moins active comme jamais, et cette exposition est l’occasion de le faire savoir.
kusama-centre-pompidou

Parcours et luttes de mon âme*
« Un jour, après avoir vu, sur la table, la nappe au motif de fleurettes rouges, j’ai porté mon regard vers le plafond. Là, partout, sur la surface de la vitre comme sur celle de la poutre, s’étendaient les formes des fleurettes rouges. Toute la pièce, tout mon corps, tout l’univers en seront pleins ; moi-même je m’acheminerai vers l’autoanéantissement, vers un retour, vers une réduction, dans l’absolu de l’espace et dans l’infini d’un temps éternel. […] Je fus saisie de stupeur. […] Peindre était la seule façon de me garder en vie, ou à l’inverse était une fièvre qui m’acculait moi-même. […] »
Yayoi Kusama-dotted-tentacules

Et maintenant un art comme requiem *
« […] L’image sur laquelle je travaille actuellement est celle de la mort […]. Dans notre société d’information devenue une société de violence, dans une culture homogénéisée, dans une nature polluée, dans cette imagerie d’enfer, le mystère de la vie a déjà rendu son souffle. La mort qui va nous accueillir s’est dépouillée de sa quiétude solennelle et nous avons perdu de vue la mort sereine. […] Jusqu’ici, ma propre révolution, faite pour continuer à vivre, se dirigeait vers la découverte de la mort. Je suis arrivée à un moment de mon parcours artistique où il faut que je crée un art pour le repos de mon âme, un art qui tiendra compte de ce que signifie la mort, de la beauté de ses couleurs et de ses espaces, de la tranquillité de ses pas, du ‘ Néant ‘ qui vient après elle. »

Ce fut la salle la plus magique, car celle aux pois rouges était oppressante, un malaise s’y ressentait très vite, une perception de sa folie. Puis la suite devint répétitive.
A la sortie de l’exposition mon amie parisienne qui se reconnaîtra, s’acheta des collants à pois dans une boutique près de Beaubourg. Pour ne pas être en reste je ne sors plus sans mon parapluie mauve à pois.
* textes du site du centre Pompidou
image 1 site du centre Pompidou
autres images Internet
vidéo mon Youtoube
 
 

Sommaire de décembre 2011

01 décembre 2011 :  JR au cube
05 décembre 2011 :  Christian Geiger
06 décembre 2011 :  En vadrouille
10 décembre 2011 : Le Venin du Mort et l’Histoire des Rues de Mulhouse
17 décembre 2011 :  Zahra Poonawala
19 décembre 2011 :  Zoom sur Mulhouse
20 décembre 2011 :  Robert Cahen « Voyager / Rencontrer » : exposition en Chine
21 décembre 2011 :  Silvi Simon à la Chambre
25 décembre 2011 :  Joyeux Noël
26 décembre 2011 :  Fra Angelico et les Maîtres de la lumière
31 décembre 2011 :  Mon bilan de Venise 2011

 
 
 

Silvi Simon à la Chambre

Silvi Simon

Filmatruc est un terme générique utilisé par Silvi Simon pour désigner ses différents dispositifs créés pour la projection cinématographique.
Dans ses recherches, chaque médium a son importance. La pellicule, bande cellulosique photosensible, est impressionnée par la lumière puis révélée et fixée par la chimie. Elle est perforée aussi régulièrement que se suivent les images pour être utilisée dans une mécanique – la caméra – qui va capter puis re-créer le mouvement. Le projecteur enfin, en est le mécanisme de restitution lumineuse et optique.
Silvi Simon s’est penchée sur chacune de ces étapes de retranscription du mouvement, les fait agir l’un envers l’autre, distillant l’image à la manière d’un alchimiste.
Mais au delà de ces ingrédients élémentaires de son travail, elle questionne le dispositif en lui-même.
Dans l’interstice entre la machine et l’écran où l’image est suspendue dans la lumière,
elle intercale ses dispositifs qui transforment cette matière lumineuse pour prendre toutes les dimensions de l’espace et du temps. L’écran n’est plus une simple surface, le spectateur entre dans l’image spatialisée.
Ces installations sont le fruit d’un travail artisanal sur l’image cinématographique devenue matière, où ombre, lumière et mouvement prennent autant d’importance que le sens véhiculé par la séquence filmée. Ses dispositifs sont volontairement «low tech», faits de composants bruts tels que moteur, hélice, axe, pignon, courroie, plastique, verre, miroir… et font naturellement le pont avec la naissance du cinéma et son appareillage mécanique.
Extrait de filmatruc à Fribourg

pedago@la-chambre.org

Robert Cahen « Voyager / Rencontrer » : exposition en Chine

Robert Cahen Shanghai
 Shanghai du 19 décembre 2011 au 29 janvier 2012
 
Le voyage est un mode de vie typiquement contemporain. Mais il plonge aussi ses racines dans les profondeurs de l’histoire humaine. C’est au travers du voyage – déplacement, migration et vie nomade, exil même – que les êtres humains ont écrit leur histoire et créé leur identité – l’humanité.
La vie est un éternel voyage, entre le point de départ et la destination finale, entre le passé et l’avenir, entre la mémoire et la réalité, entre l’émotion et l’imagination… L’œuvre de Robert Cahen est l’expression vivante de ce processus – elle est en même temps résolument contemporaine : non seulement elle fait appel aux techniques les plus modernes (appareils électroniques pour produire sons et images), mais elle explore et expose aussi les aspects essentiels de notre vie d’aujourd’hui – c’est un movement permanent ou《passage》, pour reprendre l’expression de l’artiste, entre stabilité, enracinement, voisinage et changement, déplacement, globalisation… et le fait même d’être créé au travers des échanges.
Voyager/Rencontrer, l’exposition d’installation vidéo présente des créations de Robert Cahen depuis 1980, dont la plupart se sont inspirées de ses voyages dans différentes parties du monde. Le spectateur est entrainé dans un véritable monde flottant, voguant entre la réalité et la fiction, dans une expérience quasi physique du voyage.
partagé avec :

Zahra Poonawala

 

Zahra Poonawala Symphonie Inouïe

 
Symphonie (In)ouïe est un concert rêvé qui coud, en sons et en images, les fragments d’un discours musical et filmique dont les composants visuels sont entrelacés avec le fil sonore que suit l’ouïe. Dans un unique espace de transition permanente, celui d’un entrepôt où le son et ses vecteurs restent en suspens malgré des ébauches de communication, s’esquisse un parcours de souvenirs truffé d’incohérences. La dissociation entre l’image et le son projette le mouvement dans l’espace, et celui-ci se fait temps musical, comme si la vacuité des lieux redisait les balbutiements du discours et la difficulté d’abolir les distances. Mais la vie s’insinue, par bribes burlesques : la pluie force le souffle du tubiste, le froid contraint à réchauffer la flûte, le trajet boiteux d’un homme soutire des souffles à un accordéon. Et une voix distante, par un haut-parleur, renoue avec une continuité mélodique qui fait deviner, dans les marges, la symphonie latente.
Le dernier court métrage, Symphonie Inouïe, réalisé au Fresnoy, par  Zahra Poonawala (dont le crieur public a été montré au CEAAC  de Strasbourg et au forum de St Louis) est visible dans un festival en ligne , le Streaming Festival, jusqu’à la fin du weekend.
Voici le lien vers le site pour écouter la symphonie
Ainsi qu’un article sur le film et le festival
 
 
 
 
Premiere le 8/06/2011 au Fresnoy, Tourcoing
Exposé au CEAAC, Strasbourg 15/09/2011-16/10/2011
Visible en ligne au Streaming Festival , La Hague, 1-18/12/2011

Christian Geiger

L’homme qui nous regarde en contre-plongée, qu’on ne présente plus, tant il fait partie du paysage mulhousien.
 « Depuis plus de vingt ans, je fais couler mes tubes et mes pots de peintures à travers différents pays.
Les toiles, les feuilles de papiers, les murs, et beaucoup d’autres supports sont envahis de ma passion débordante. Mon envie de peindre ne s’arrêtera jamais, car mes trois couleurs primaires que sont mes enfants et cette douce essence d’amour avec qui je partage mes rêves et ma vie, me transporteront pour toujours dans une créativité sans limite.
Je voudrais tellement rattraper la lune et faire de mes couleurs le plus bel arc en ciel artistique.
J’adore les grandes villes que j’ai visitées et je n’hésite jamais peindre la « vie dans la ville « . Cet immense univers rempli d’histoires et de rêves . Depuis tout ce temps je ne m’en suis jamais lassé. A chaque voyage, la découverte est nouvelle. Et l’envie de créer me transporte comme un Prince, dans un royaume aux mille couleurs. »
Christian Geiger (son site)

Il rêve la vie en couleur, volubile, créatif, intarissable dès que l’on évoque sa passion. De sa petite taille, il ne voit que des avantages, il peut nous regarder en contre-plongée, ce qui lui apporte une vue différente et un point de vue très  personnel et surréaliste. Avec sa détente de lutin, il lui est plus facile de se mettre à notre hauteur, qu’à Gulliver de se baisser vers Lilliput. Dès l’âge de 16 ans il a été admis à l’Ecole des Beaux Arts de Mulhouse (1981-1988) qu’il fréquente assidûment , jusqu’à y aller même aux cours du soir.

WALL PAINTINGMULHOUSE FRANCE détail

Il peint sa première fresque en 1986. Un parcours de notre ville Mulhouse, permet d’aller à la rencontre de ses œuvres  : les murs peints, les fresques, l’intérieur d’une chapelle dans la banlieue.(Rixheim)
Son goût pour les belles voitures lui a permis de décorer les façades et les intérieurs de garages.  En 2007, sous le titre  « les Grands Voyages de Christian Geiger » il expose au Musée des Beaux Arts de Mulhouse, à l’occasion de laquelle son album a été édité, puis en 2011 au Temple St Etienne de la même ville.
Compagnon inséparable de Jacky Chevaux, il évoque avec nostalgie leur complicité d’autrefois, dans certaines de ses toiles, les thèmes de son défunt compagnon, sont présents et reconnaissables. Autre ami indéfectible, Raymond Waydelich expose actuellement à l’Europapark.
Geiger Christian Souvenir Jacky Chevaux

Christian Geiger assure la décoration de l’Ecomusée pour ce Noël 2011, toutes les cordes sont à son arc : peindre des voitures, des motos, des madones, des villes, des murs, des dessus de porte, des meubles.
Son épouse vietnamienne, avec laquelle il fréquente l’Asie, lui apporte la touche d’exotisme très présente dans ses toiles.
C’est avec une agilité peu commune que le petit homme grimpe en haut des échelles et sur les échafaudages pour peindre les plafonds, les panoramiques, les trompe l’œil, ajoutant des collages. Son imaginaire est sans limite.
Geiger Christian Little Lion avenue

Des meubles, des bancs sont décorés avec ses toiles et figurent dans les grandes expositions. Christian mitraille avec son APN, pour se constituer une base de données, qu’il traduit ensuite en peinture, en y apportant sa touche personnelle de rêves colorés.
Ses projets : peindre Venise et Moscou, pour y apporter la transparence qu’il affectionne avant tout dans son travail. Un être passionné à connaître et à rencontrer absolument.
photos Christian Geiger
vidéo de l’auteur

JR au cube

« Dans le futur, chacun aura droit à 15 minutes de célébrité mondiale. »
L’expression est une paraphrase d’une affirmation, d’un souhait formulé lors de la remise du Ted Prize à l’artiste Andy Warhol qu’il avait écrite dans le catalogue d’une exposition au Moderna museet de Stockholm  en 1968. En 1979, Warhol réitère sa déclaration :
« … ma prédiction des années soixante s’est réalisée : à l’avenir tout le monde sera célèbre pendant quinze minutes. »
Ennuyé par les questions répétées à propos de cette affirmation, Warhol essaya délibérément de désorienter les journalistes en changeant son affirmation en
« Dans le futur, 15 personnes seront célèbres » et
« Dans 15 minutes, tout le monde sera célèbre »

A Mulhouse ce sont 205  personnes qui ont droit à la célébrité régionale, si l’hiver et les taggeurs ne se déchaînent pas trop vite. L’ensemble restera en place jusqu’en janvier prochain. Connus, inconnus, jeunes ou vieux,  hommes ou femmes  c’est un press-book  des habitants de l’agglomération mulhousienne.  Les portraits ornent les berges du canal du Rhône au Rhin, à proximité de la gare SNCF de Mulhouse. On les aperçoit depuis la Chambre de Commerce,
Mais pour les découvrir et reconnaître éventuellement certains, il vous faut emprunter le chemin qui descend vers le canal.
C’est grâce à  l’initiative  de Martine Zussy, responsable développement des services à la chambre de commerce, et Salah-Eddine Benzakour, expert en marketing et nouvelles technologies organisatrice de l’opération, qui marquera le lancement de
«Mulhouse, terre des nouveaux possibles », festival de l’innovation,
de l’inspiration entrepreneuriale et de l’économie numérique, qui se tiendra du
28 novembre au 3 décembre à Mulhouse.
Une volonté de prouver que l’art et l’économie peuvent aller dans le même sens, en  valorisant un territoire et ses habitants.


Mon premier est JR, ancien graffeur qui tapisse , colle des portraits géants en noir et blanc, d’anonymes dans les villes du monde entier. Avec son chapeau et ses lunettes, il cultive l’anonymat pour mieux s’immiscer dans l’espace public. Dans son atelier parisien du 20e arrondissement les cloisons sont recouvertes des photos, qui témoignent de son immersion photographique dans les banlieues  jusqu’aux bidonvilles. Son message est simple il pose juste des questions, en nous laissant le temps de la réflexion, pour l’interpréter et y répondre éventuellement.

Mon 2e JR est Jean Rottner qui n’est pas un  artiste-performeur, mais le maire de Mulhouse, – successeur de Jean Marie Bockel,- qui semble ravi de l’opération.


Parfois ce sont des photomatons qui sont mis à la libre disposition du public pour se tirer le portrait, à Mulhouse cela a été mené  par trois photographes mulhousiens—
Julien Di Giusto, Hassna Ouali et Olivier Philippe — pour un « shooting » photographique, place de la Réunion au  mois de juillet participant au projet Inside Out.

Mon 3e JR est mon tendre et sympathique époux, fan d’informatique, de tennis, de grande musique et d’art.
En principe JR, l’artiste aime capter le regard de ses modèles, or pour moi ce sont mes lunettes que Julien Di Giusto a suggéré, afin qu’on y voit le reflet du Temple St Etienne.
Il fallait  compléter son « admission » en signant une décharge pour le droit à l’image, mais aussi en rédigeant un texte sur Mulhouse :
Voici le mien qui figure aussi dans l’apropos de mon blog :
« Mulhouse est le triangle d’or de la « Regio » entre les riches musées de France, de Suisse et d’Allemagne et à quelques 2 h30 –  3 h de Paris grâce au TGV EST et à l’aéroport de Bâle – Mulhouse, aux multiples compagnies low-cost, carrefour de toutes les cultures »
Voici une promenade toute trouvée pour compléter vos visites au marché de Noël.
Photos des photos  de portraits de l’auteur en diaporama 😉
qui peut être visionné en plein écran en cliquant tout à droite dans la barre des tâches

sauf la 1  scan Arts Magazine
la  2  Subject Julien Di Giusto
la 3 l’Alsace photo de presse
tout le monde la connaît
la dynamique propriétaire de la boutique Imagine à Mulhouse, dans les rues piétonnes,
Patricia Vest

St'Art 2011

ST-ART, 2ème plus ancienne foire française présente cette année sa 16ème édition. Véritable foire de prestige, ST-ART s’est imposée parmi les leaders des foires d’art contemporain grâce à la qualité des oeuvres exposées, la sélection des galeries et la découverte de nombreux artistes, dirigée de main de maître par Philippe Meder et son comité dont Yves Yffrig  galeriste, conseillés par le critique d’art Patrick-Gilles Persin qui en assume la direction artistique.

ST-ART est une foire Européenne résolument internationale qui rassemble chaque année une centaine de galeries dont 40 % étrangères. Près de 10 pays sont ainsi représentés : Allemagne, Belgique, Espagne, France, Italie, Japon, Luxembourg, Pays-Bas…
La dynamique européenne est ré-affirmée depuis deux ans avec la venue de délégation de galeries de pays d’Europe du Sud : la Catalogne l’an dernier et l’Italie pour cette édition.
ST-ART affiche 30 000 visiteurs dans ses allées avec un public et des collectionneurs de plus en plus fidèles. La foire s’ouvre également sur le monde de l’entreprise avec des achats de plus en plus nombreux, des opérations de mécénat permettant aux décideurs de communiquer autour des valeurs de l’entreprise et de l’art contemporain. C’est ainsi que certaines voitures de la marque Audi, jalonnent l’espace et me permet un jeu de mots avec un autre mécène Deloitte, un des leaders mondiaux de l’audit et du conseil en entreprises.
Les Grands Crus d’Alsace s’associent , avec 2 espaces  à la Foire.
Enfin, des expositions et événements alternatifs donnent un aperçu de la création contemporaine sous toutes les formes : photographie, peinture, sculpture, estampes, studio glass, vidéo.
Cinq collectionneurs anonymes privés de Strasbourg exposent une sélection d’oeuvres de leur collection qu’ils ont eux-mêmes choisis. Cette démarche intéressante permet de présenter aux visiteurs des acquisitions faites par des collectionneurs strasbourgeois, et ainsi stimuler d’autres amateurs d’art dans le cadre de la foire.
C’est ainsi qu’on peut y admirer une série de rayogrammes de Patrick Bailly Maître Grand et une photographie de Laurence Demaison, qui exposent actuellement à la Filature de Mulhouse. Un Pont de Brooklyn de Serge Menjinsky, à la construction très géométrique, grouillant de personnages vous invite au voyage, ou encore l’intrigante Enigme 29 de Jacques Monory.

Espace des collectionneurs

A la Galerie Mathilde Hatzenberger de Bruxelles Dom Kippelen nous invite à participer à
« Attraction Répulsion »
Dom Kippelen - Attraction - Répulsion 2009-2011

Cette jeune galerie présente une artiste d’inspiration mystique mexicaine
Fabienne Auzolle.
Nathalie Savey nous emmène dans ses rêveries de paysages, qu’elle découvre après les avoir imaginés, et les imprime  sur la pellicule.

Nathalie Savey

En compagnie de Dan Steffan  qui multiplie les autoportraits, puis nous propose une ébauche de Maternité, qui attend son exécution définitive en bronze, montrés à la Galerie Nicole Buck.

Dan Steffan

La Galerie Dock Sud Chine  de Sète présente des artistes qu’elle soutient par son activité de résidence à SongZhuang, la Mecque chinoise de la création artistique. Inspirée de l’art européen, voire mondial, mais aussi chinois. Voici un lien vers la vidéo tournée à St’Art du la galerie Dock Sud Chine
Shen Jingdong 2011 - le Fifre

La Galerie Dock Sud Chine est présente au bar champagne avec une toile de l’artiste Liu Zhengyong :
Liu Zhengyong

A la Galerie Tristan, on peut admirer la palette de François Bruetschy.
Philippe Pasqua est très présent avec ses vanités inspirées de Jan Fabre
Chantal Bamberger nous présente Claire Koenig, délicate, à côté d’Ann Loubert, puis une étonnante auto-dictate Sefolosha,qui pourrait figurer dans la très dense exposition actuelle au MAMCS  « L’Europe des Esprits et la fascination de l’Occulte »
La sobriété des toiles de Joseph Bey contrebalancent l’insolence douteuse des nains avoisinants.
L’omniprésence de Raymond-Emile Waydelich ne peut échapper à personne.
j’aurai bien aimé voir fonctionner le photomaton de Christophe Meyer.
Carlos Broc

Atypique, le catalan Carlos Bros dénonce la pêche abusive à l’anchois, sous forme de bocaux, cageots, peintures, collages, prêt à faire le tour du monde pour militer contre
le pillage de la pêche par les grandes compagnies.
Quelques pépites, comme le Centre International d’Art Verrier (CIAV) de Meisenthal et la Galerie Jordan-Seydoux présente une sélection de pièces uniques et multiples d’artistes et des séries limitées de designers.

Christelle Familiari Lustre Méduse - verre soufflé

Cela correspond à la biennale du verre qui se termine le 28 novembre, visible aussi au Musée Würth d’Erstein
Si vous avez traversé tout l’espace, sans oublier la Galerie Jean Brolly,  Paris ou encore la Galerie Pascal Gabert, de Paris, vous trouverez immanquablement le point d’orgue de la Foire, l’espace de l’association Médicis,  société strasbourgeoise de conseil en acquisition d’œuvres d’art, avec le concours de La Chambre.
Intitulé  « Architecture et Psychiatrie, Asylum, la splendeur perdue des Asiles »
les photographies poignantes de Christopher Payne vous plongent dans l’univers des hôpitaux psychiatriques.

Christopher Payne Cemetery, Connecticut Valley State Hosspital Middeltown Connecticut

Jusqu’au lundi 28 novembre.
Photos de l’auteur – clic pour les agrandir
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