Sélestat a trouvé son petit prince, c’est ainsi qu’a présenté, la déléguée à la culture de la ville de Sélestat, Guillaume Barth . Il en a les boucles et le visage angélique.
Jamais on imaginerait un performeur passionné, diplômé d’Arts Plastiques avec les félicitations du jury en 2010, issu de l’Ecole Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg, sous cet aspect juvénile. « Le projet Mermoz est l’aboutissement d’un engagement total depuis plus d’un an, au delà de l’aspect plastique de l’exposition et de l’histoire liée à l’aéropostale, il s’est construit avec une part d’inconnue, celle de l’aventure et de la traversée du Sahara entre autre qui est moteur dans mon travail. A Sélestat c’est le résultat de l’ensemble du projet qui est présenté, le parachute par exemple a été construit avec la bâche qui recouvrait la camionnette sur le trajet retour, les nombreuses pannes ainsi que les aléas de ce dernier trajet m’ont donné l’idée de dessiner le parachute car j’ai eu le sentiment de devoir abandonner la camionnette et « Louis » à plusieurs reprises. Ce parachute m’a permis d’atterrir en douceur dans ma cour au 4 rue Jean Mermoz ! »
(Guillaume Barth)
parachute – Guillaume Barth
Rue au nom prédestiné, d’où il est parti le 4 janvier 2010, pour effectuer un trajet de 6900 km, traversant différents pays dont l’Espagne, le Maroc, la Mauritanie, avant d’atterrir à l’aéroport Bango de St Louis au Sénégal.
Ce périple a été marqué par plusieurs étapes, qui ont été consacrées à des résidences d’artistes, des collectes d’images, des enregistrements, des réalisations de maquettes, de dessins, de récupérations de matériaux en vue de la construction de l’avion. (extrait de la presse nationale « le soleil » à Dakar, du journaliste Samba Oumar Fall ) « Il a fallu deux mois et demi pour finaliser la sculpture de cet avion que j’ai baptisé « Louis ». L’avion a été assemblé à Saint-Louis, avec un menuisier du nom de Mame Sarr » DEYE NAWE = ça vole en wolof exposition à la Chapelle St Quirin de Sélestat jeudi au dimanche 21 août 2011 de 14 h à 18 h entrée libre
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Lucian Freud, peintre est décédé mercredi 20 juillet, à son domicile de Londres. Il était âgé de 88 ans.
Vidéo ici Harry Bellet – Le Monde
Il aimait peindre la souffrance du corps, la déliquescence des chairs. De ses pinceaux rugueux, il maltraitait hommes et femmes sans distinction. C’est pourtant « paisiblement », selon son avocate, que Lucian Freud est mort mercredi 20 juillet, à son domicile de Londres. Il était âgé de 88 ans.
Né le 8 décembre 1922 à Berlin, il était le fils de l’architecte Ernst Freud et le petit-fils du psychanalyste Sigmund Freud. Il était aussi devenu l’artiste vivant le plus cher du monde, après que le milliardaire russe Roman Abramovitch eut acquis, en 2008, un de ses tableaux pour la somme record de 34 millions de dollars.
C’était aussi, sans doute, un des plus farouches : outre-Manche, la presse avait été scandalisée par son attitude, alors qu’il devait peindre le portrait de la reine. Il avait exigé que Sa Majesté vienne à l’atelier. On ne sait si elle accéda à la demande du maître, mais le portrait qu’il fit d’elle est un des plus atroces qui soient. la suite ici (réservée aux abonnés) ma visite de l‘exposition de 2010 sur mon blog
Parfait comme le cercle de Giotto et Symphonie Monoton Silence
Nous descendons comme prévu, à la gare d’Altkirch, sans perdre de temps, nos guides nous arrêtent devant un banc, où un ingénieux épicurien, mais néanmoins fainéant, a réussi à coincer la capsule d’une bouteille de vin AOC, à l‘unique endroit possible de la maintenir.
Puis ils nous demandent le silence. Nous avons évité la pluie, prévue en abondance à cette heure-ci, mais l’imprévu s’est manifesté bruyamment. Nous attendons religieusement le départ de l’importun.
Et là miracle, on se croirait à la Chapelle Ste Rita, devant l’imposante cimenterie, où les 2 obliques du logo le H et le C, répondent à la verticalité architecturale du bâtiment. Il n’y plus cette pollution de poussière grise, dont se souviennent les anciens, les normes plus difficiles, ont contraint les propriétaires à se conformer aux obligations de 2001.
Mais il reste le son de la cimenterie, en continue, le soir on l’entend au loin, monotone avec une variation juste modulée par le vent , il se répand dans l’espace et sur la ville. En regard l’énorme silo et en face sur la colline avec l’église, 2 monuments complémentaires (vidéo ici), nappe continue qui remplit l’espace, à l’écoute de la Symphonie Monotom Silence.
Les sonneries découpent le temps. Les fils électriques devant la cimenterie d’Altkirch, sont comme la portée de cette note unique que l’on distingue de très loin.
Chemin faisant nous passons devant ce que nos interlocuteurs considèrent comme le paradis perdu, baigné par le cours d’eau, les couleurs des maisons à 3 étages, les tas de bois pour l’hiver, et les barbecues d’été, un endroit harmonieux et convivial, parasité par les 2 bancs vandalisés.
Lorsque l’on grimpe dans les hauteurs de la ville, dans un
jardin, un maquette du château de Montbéliard. De 1397 1475, il appartient à la famille Montfaucon, puis aux Ducs de Wurtemberg.
La Tour Henriette (1424),suivie de la Tour de Frédéric (1572), sont des témoins de la Renaissance allemande
Situé à Montbéliard ce château abrite à présent, le Musée Cuvier, où l’on peut voir les travaux du paléontologue, ainsi que de l’art contemporain, par exemple : Jean Messagier « Docteur ès Printemps » assimilé à l’Abstraction Lyrique, écolo éminent, qui s’opposa fermement au creusement du canal Rhin Rhône par la création d’une toile « Notre vallée ne doit pas mourir. » toujours exposée dans ce musée.
2 Montbéliardais illustres, (dont le surnom des habitants est » Trissus » …. )
Puis nous cheminons à travers une belle porte ancienne pour nous arrêter devant une porte flanquée de poubelles. C’est là que se situe l’histoire de Giotto connu pour ses extraordinaires capacités
de dessin, parfait comme le cercle de Giotto. Ici le trait est plus qu’ imparfait. Mais le cercle synthétise les 2 panneaux l’un de sens interdit et l’autre de stationner. Coup de force sémantique fait des 2 sens.
Plus loin un contestateur a manifesté ses idées, par un graffiti sur un mur.
Pour l’inscription de Lipp , il existe un couple le pinceau pour écrire, le rouleau pour recouvrir.Ici c’est la bombe pour écrire et le karcher pour décaper, donc un nouveau couple antagonique. Celui qui tente d’effacer toute l’écriture essaie plutôt de le faire en dégradé, plutôt que d’attaquer le crépi, où il resterait gravé l’inscription pérenne, subtilement il a affaibli le sens du slogan, en nous laissant deviner l’idée et par notre inaction nous suggère d’être un peu ses complices. ( A Bas etc … à mort les C… etc …)
C ? cette espèce de fantôme, qui visiblement suscita l’ inspiration générale.
Le premier lieu de la prière chrétienne de la région du Sundgau reçut le nom de « Alta kirche » (église haute) en raison de sa situation géographique. C’était il y a bien longtemps et depuis 3 édifices religieux se sont succédés. Altkirch signifie « vielle église » en alsacien, il y a cependant une possibilité pour que le nom d’Altkirch proviennent en fait de cette Alta Kirche, qui fait donc référence à une église en hauteur, plutôt qu’à une vieille église.
Un endroit élevé où il y avait un château du 11e s, appartenant aux comtes de Ferrette. Elle a été détruite par un tremblement de terre en 1356, qui a causé énormément de dégâts alentours, devenue une ruine, au 19e s, elles ont été rasées pour la construction de l’église catholique Notre Dame, monumentale, néo-romane, avec de beaux vitraux.
On peut aussi y voir une belle pietà du XVème, un ensemble de 4 statues en pierre d’une grande beauté « le Christ au Mont des Oliviers », des fonds baptismaux du XIIème, une clé de voûte du XIIIème, de belles peintures de Gustave Dauphin « Assomption de la Vierge », « Le Christ mourant » de Jean-Jacques Henner« ,
« Les fiançailles de Marie et Joseph » d’après Raphael…
Les 14 stations du chemin de croix présentent une spécificité originale, certes pas unique en Alsace :
du côté droit elles sont représentées en allemand, réalisées après 1870 quand l’Alsace est devenue allemande et du côté gauche elles sont en français, reconstituées après destruction de la guerre de 14-18, quand l’Alsace est devenue française.
Une chose exceptionnelle et originale est le Cromlech qui entoure l’église. On penserait plutôt à une interdiction de stationner à la vue de ces grosses pierres qui cernent le chevet de l’église.
Un Cromlech (courbe + pierre) étant un monument mégalithique. Les scientifiques penchent pour les observations des astres et de la lune.
L’église étant un lieu cultuel, on se trouve ici devant un composé, une sorte de collage, de 2 approches du monde, de 2 conceptions spirituelles, entre une croyance s’appuyant sur le paganisme et l’autre sur le religieux. Le cromlech d’Alkrich en vidéo
Pérégrinations, rencontres de hasard dessinent une nouvelle manière de voir ensemble,
le terrain d’action de nos guides, la dimension performative minimale : les lieux familiers, ordinaires de notre quotidien, que l’on ne voit plus par accoutumance, par habitude.
Leur travail est un repérage, fait de recueils d’informations minimales, un partage d’imaginaires, qui leur demande tout de même une préparation et une rencontre avec les historiens et bibliothécaire des villes visitées. Chez les 2 M D&D il y a du visible qui nous est remontré par le langage.
Nous nous sommes quittés après une crêpes-partie au CRAC d’Alsace , où je vous invite à visiter la très belle exposition « Pour une République des Rêves » en nous promettant de nous retrouver, très bientôt pour une nouvelle aventure déambulatoire, satisfaits de notre fin de journée ensoleillée et contents des discussions, échanges et nouvelles rencontres toujours enrichissantes. photos mélangées avec celles d’Elli Humbert du CRAC et les miennes, ainsi que mes vidéos « amateur »
.
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« l’anomique d’aujourd’hui risque bien d’être le canonique de demain » Michel Maffesoli (« Le temps des tribus« , )
Quel était la trame de ce jeu ? Comment qualifier la chose : flânerie, promenade, visite guidée, parcours orienté, performance, classe verte pour adultes avec enfants autorisés.
Va t’on nous distribuer un questionnaire à la fin de la sortie pour éprouver notre mémoire, nos oreilles et nos yeux, notre niveau de culture générale ? Les questions fusaient parmi les participants du parcours entre la Kunsthalle de Mulhouse et le Crac d’Alsace à Altkirch, 2 visions opposées d’architecture.
Nos guides, artistes anthropologues, sociologues les « Michel en 2 D ou M D&D » – Michel Dector et Michel Dupuy, s’attachent à de tous petits riens, le petit détail, les bouts d’existence de nos villes les rattachant à des faits, historiques, sociologiques. Ils nous apprennent à voir et à regarder des signes discrets, souvent invisibles à l’œil et à les mettre en correspondance avec des faits, réels ou imaginés. Leur discours bien rodé, leur permet de dérouler un fil bien huilé, empreint de poésie avec 7 points précis dans les villes respectives.
7 mon chiffre porte bonheur, les 7 jours de la semaine, les 7 nains de Blanche Neige ? les 7 péchés capitaux ? les 7 femmes de Barbe bleue, les bêtes de l’Apocalypse ?
CRS hors de Lipp
Le premier point nous révèle une inscription à peine apparente sur un mur gris, CRS hors de Lipp, est-ce une solidarité manifestée par les syndicalistes du musée Schlumpf pour leurs collègues de Besançon s’apparentant à une situation similaire dans les années 70, une mémoire préservée, officielle, involontaire ? Ils utilisent un joli terme : caviar d’âge, pour dépeindre, les diverses couches, recouvrant l’inscription au fil du temps.
Puis nous voilà arrêtés devant un mur surmonté d’un quadrillage de barbelés nos guides lui trouvent une beauté géométrique dans sa qualité plastique, le dessin intérieur se répétant sur le contour comme un rinceau, patiné par la rouille du temps. Croisillon unique ancien, opposé à la nouveauté du mur, sert-il de valeur pédagogique, est-il visionnaire des radars installés sur nos routes, par son incitation à ne pas franchir le mur ?
Trois beaux arbres se trouvent dans ce jardin ouvert au public où se trouve l’ancienne villa Jacquet, anciens industriels, dont le nom évoque le musée du papier peint de Rixheim.
Des essences diverses, dont un impressionnant marronnier, unique dans un jardin public de la ville, des hêtres pourpres et un cèdre de l’Atlas incitent à la quiétude. Sur le mur une inscription à peine décelable
Chiffres apocalyptiques ? sous l ‘oeil de Michel D cela peut correspondre à la somme
de 22 . C’est à dire, en extrayant les 3/ 8/ 5/ 6, en les replaçant dans l’ordre numérique dans l’alphabet, cela donne le mot « chef » attention les f…. j’ignore si j’ai saisi réellement cette explication, je suis ouverte à toute suggestion…
Puis nous tombons en arrêt devant une publicité sur un volet roulant Lakal, quésaco ?
Un palindrome s’exlament les plus savants.
Fondée en 1924 et située à la frontière franco-allemande, LAKAL bénéficie d’une double culture dont les bénéfices rayonnent sur l’ensemble de l’entreprise. Cette particularité leur permet d’appliquer à l’élaboration de leurs produits une rigueur incomparable et une
créativité continuellement renouvelée.
Nous y voilà, cela prend forme, grille, CRS, store = frontière, slogans, murmure le groupe à l’affût …
Nouvel arrêt devant une poubelle par terre à l’intérieur du cercle les lettres FR à l’extérieur les lettres UE. Nos guides n’ayant pas trouvé d’explication plausible se sont basés par analogie sur une histoire improvisée, hypothétique : l’Europe serait-elle le boulet de la France ? autre suggestion émise par l’artiste écolo, Yves Carrey « la France serait-elle la poubelle de l’Europe ? » Toutes les suggestions seront examinées.
Chemin faisant, notre but étant de rejoindre la gare SNCF de Mulhouse pour nous rendre en train à Altkirch, nous traversons le square de la gare, et ô scandale l’élégante grille surmontée d’un chapeau a été victime d’un acte de vandalisme, cette césure interrompt la monotonie de l’ensemble, c’est là que trouve sa justification la citation de Michel Maffesoli.
C’est un penseur de la post modernité, influencé entre autres par Nietszche et le situationnisme, (qu’il a fréquenté à Strasbourg).
Le désordre dionysiaque trouve ici sa part créatrice – Maffesoli suggère de rester très attentif aux conflits, aux désordres, employant une méthode de suspension morale pour comprendre ce qui est en gestation dans l’apparente décomposition des valeurs d’aujourd’hui. (merci à Michel D.)
Puis nous passons devant l’anneau brisé, sculpture de Louis Perrin, sur fonds d’un hommage à la 2e DB et aux combattants de la 2e guerre mondiale, montrant la souffrance des alsaciens et des » malgré-nous » pendant l’occupation (annexion ?), avec la perspective de la gare en toile de fonds.
Puis nous prenons le train, c’est là que l’on nous distribue un petit papier, enfin le questionnaire attendu ? Que nenni, c’est un sondage clientèle de la SNCF, inventée pour l’occasion ? Point 7 du premier parcours ? la suite altkirchoise dans un prochain billet. Ayant scratché mes photos de dimanche en voulant les redimensionner, je suis retournée sur les lieux du crime, avec un seul témoin, ce qui explique que j’ai mélangé les photos d’Elli Humbert du CRAC aux miennes, grand merci à elle.
clic sur les images pour les agrandir
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LaKunsthalle Mulhouse présente 400 Sonnets in Reverse,Together, jusqu’au 28 août 2011, la première exposition consacrée àSeb Patane* dans une institution publique française. Seb
Patane est né en Italie en 1970. Après son diplôme à Goldsmiths (2002), il a très vite attiré l’attention des critiques par son travail sur de nombreux supports telsque la vidéo, la sculpture, la performance et le collage.
L’exposition de la Kunsthalle présente une sélection d’oeuvres récentes, rassemblées spécialement pour l’occasion. Le commissariat de l’exposition est assuré pour la 3e fois, parBettina Steinbrügge. Le titre de l’exposition de Patane à Mulhouse, 400 Sonnets in Reverse, Together, est extrait de la chanson « The Be Colony » (2099) du groupe britannique Broadcast, que l’on peut entendre à l’entrée de l’exposition. L’album d’où la chanson est tirée, Broadcast & The Focus Group Investigate Witch Cults Of The Radio Age, est
un hommage à la chanteuse Trish Keenan, décédée à la suite de complications d’une pneumonie au début 2011.Hommage à Trish Keenan
Dans son article sur l’oeuvre de Patane, Rob Young écrit :
« Profondément enfouie dans la bande sonore, on entend la voix de Patane, bien que déformée électroniquement et donc à peine reconnaissable, chantant le vers en question de manière répétitive. Le morceau est une complainte pour Keenan, mais fait également écho à sa croyance, exprimée dans plusieurs interviews avant sa mort, en la notion de psychédélisme vue comme processus d’autodétermination et de transformation ».
En plus de cette pièce sonore présentée en ouverture, l’exposition permet de voir une nouvelle oeuvre filmique, The Year of the Corn, 2011
The Year of the Corn, 2011 ainsi qu’une installation s’étendant d’un mur à l’autre du grand hall de la Kunsthalle et présentant, sous forme de narrations multiples,
un riche collage de divers aspects de la pensée contemporaine. Les matériaux de base qu’utilise Seb Patane sont des images de journaux ou de magazines, des pièces de contreplaqué ou des baguettes ressemblant à des accessoires de bricolage et que l’artiste a façonné en formes et structures rudimentaires, et du son fabriqué électroniquement auquel sont souvent adjoints des extraits musicaux. Dans chaque exposition, ces matériaux apparaissent dans une myriade d’oeuvres éphémères, offrant une sorte de vision formalisée du
studio de l’artiste au travail.
Des piquets en bois sont disséminés sur le sol ; des morceaux de carton découpés
semblent étayer le mur de la galerie ; un collage est disposé sur une structure simple
évoquant un chevalet, et des haut-parleurs peuvent être placés sur des supports
fonctionnels comme à un concert de rock.
Ces dessins possèdent par ailleurs une qualité théâtrale « d’inachèvement », les
denses griffonnages à l’encre et les assemblages aux imbrications multiples venant
souvent masquer partiellement une image photographique. L’oeuvre de Patane navigue
entre figuration et abstraction, entre suggestion d’un récit et déconstruction
de celui-ci par la forme fragmentée, mais une tendance semble se dégager de son
travail au cours des dix dernières années, celle d’un retour obsessionnel (en deux
ou trois dimensions) à certaines images archétypales, comme les soldats dans « Les
Mécènes » (« The Patrons »),
série de quatre grandes images sur écran produites spécialement pour l’exposition de Mulhouse. Patane se livre à un jeu subtil de références, de symboles et de signes touchant des cordes sensibles qui varieront
d’un spectateur à l’autre selon sa propre histoire. La notion de présence/absence se déploie dans des rythmes et des motifs entre ordre et chaos, bruit et silence, image et effacement, aboutissant à un acte poétique au sens d’Alejandro Jodorowsky.
La ligne est un motif récurrent dans l’oeuvre de Patane. On la trouve dans les
bâtons, qui pénètrent d’un mouvement dynamique les installations vidéo et les
sculptures ; dans les collages où elle structure la disposition des tissus ou masque
les visages ; elle est présente aussi dans sa musique électronique. Mais c’est aussi
la ligne du temps qui s’écoule, donc de l’histoire, présente à travers diverses évocations
: guerres, émeutes du 19 novembre 1969 à Milan, vie à l’époque victorienne,
écrits de Trevor Nevitt Dupuy ou un livre récent d’Adi Kuntsman sur la manière
dont violence, sexualité et fait national se combinent pour faire des images de la
masculinité des synecdoques de la nation.
La ligne est image de la continuité, mais aussi image de violence, de vie ou de clé donnant à chacun accès à son propre psychisme.
Ses installations semblent ouvrir une scène qui analyse les comportements
de groupe à la lumière de « l’effet d’aliénation » dont parle Brecht. En ce qui concerne
les relations humaines, la ligne peut être mince entre ce qui est acceptable et ce qui
ne l’est pas. Ce qui apparaît comme transgressif pour l’un (franchir la ligne), ne l’est
pas pour un autre. Si la ligne est parfois claire, elle peut aussi être brouillée.
A l’occasion de l’exposition mulhousienne, la première monographie sur Seb Patane
sera publiée chez DISTANZ Verlag, avec entre autres des contributions de Rob
Young, Catherine Wood et Heike Munder.
Les dernières expositions monographiques de Seb Patane, dont « So this song kills
fascists », ont été présentées à Art Now, Tate Britain, en 2007, Art Statements, Arts 40 Basel et Constellations, Artissima en 2009. D’autre part, il a exposé en solo à la
Galleria Fonti de Naples en 2007, à la China Art Objects Galleries de Los Angeles
en 2008, ainsi qu’à la galerie Maureen Paley à Londres en 2009. Son travail a été
présenté lors de nombreuses expositions de groupe comme Compass in Hand :
Selections from The Judith Rothschild Foundation Contemporary Drawings Collection,
au Museum of Modern Art à New York et While Interwoven Echoes Drip into
a Hybrid Body, au migros museum für Gegenwartskunst à Zurich. Il a, par ailleurs,
été nominé pour Beck’s Futures en 2006.
Artiste secret, partagé entre l’Italie et son Amérique natale, Cy Twombly a pris place parmi les plus grands de l’art abstrait du XXe siècle, célèbre pour ses toiles aux graffitis nerveux. Né en 1928 à Lexington en Virginie, il grandit à Rome en Géorgie, puis à Boston.
Mauvaise nouvelle pour les uns, bonne pour les autres, jeudi il pleut.
prévisions météorologiques pour jeudi 9 juillet 2011
Ce sera une bonne raison, si comme moi, vous avez besoin d’éclaircissements sur les 400 Sonnets in Reverse,Together monographique de Seb Patane,
de venir jeudi soir, 7 juillet à 18h00, à la Kunsthalle de Mulhouse qui invite à un Kunstapéro un peu particulier…
Le rendez-vous débutera par une interprétation de l’exposition 400 Sonnets in Reverse,Together par Charlotte Aveline intitulée « Chut, c’est un secret… »
Participation de 5 euros / personne, inscription au 03 69 77 66 47
Cette performance sera rejouée samedis 9 – 16 juillet et dimanches 10 – 17 juillet 2011 de 15h00 à 17h00, toutes les heures.
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Dimanche 10 juillet de 18h à 20h
Une visite guidée à la découverte d’un patrimoine urbain insolite entre la Kunsthalle Mulhouse et le CRAC d’Altkirch dans les sillage des deux Michel (Dector et Dupuy)
Dector & Dupuy, un duo d’artistes flâneurs
Dector & Dupuy travaillent à partir de signes, objets ou mots glanés dans l’espace urbain, généralement peu spectaculaires, et attirent l’attention sur les traces de conflits et de revendications. Dans leurs visites guidées les deux artistes pointent certaines configurations insolites, des matériaux, des formes, etc. Leur regard décalé prête
souvent à sourire et renouvelle notre regard sur l’espace public.
La collaboration de Michel Dector et Michel Dupuy dure depuis plus de 20 ans. En parallèle à leurs expositions, ils ont proposé une vingtaine de visites guidées, à Metz, Mantes-la-Jolie, Méréville, Château-Gontier, Paris, Quimper ou Maastricht
Une visite à pied et en train entre la Kunsthalle Mulhouse et le CRAC d’Altkirch
Dans cette nouvelle performance Dector & Dupuy reprennent la forme de la visite guidée (parcours construit, accompagnement d’un groupe, prise de parole alternée) en la détournant à leur profit et en lui donnant le caractère exceptionnel de ce qui n’a lieu qu’une seule fois.
Cette fois-ci, les artistes entrainent le public de la résolution d’une énigme chiffrée au déchiffrage de slogans politiques en passant par la description du plus insignifiant des objets. Guide d’aide à la visite RV à la Kunsthalle Mulhouse à 17h45 précise
Pour les Altkirchois, un train part de la gare d’Altkirch à 17h pour Mulhouse (une fois à Mulhouse
compter 10 min pour vous rendre à la Kunsthalle – longer le canal en direction de la Fonderie Université)
Pour les Mulhousiens, deux horaires de train possibles pour le retour depuis Altkirch 20h16 et 21h21
Pour tous : Participation aux frais 5,5€ (prix du billet Mulhouse/ Altkirch aller-retour) À l’issue de la visite, une petite restauration conviviale est proposée au CRAC
———————————————————
Kunsthalle Mulhouse / La Fonderie
16, rue de la Fonderie, 68093 Mulhouse Cedex
tél. +33 (0)3 69 77 66 47 kunsthalle@mulhouse.fr,
À voir : 400 Sonnets in Reverse, Together, exposition monographique de Seb PATANE sur une proposition de Bettina Steinbrügge
CRAC Alsace
18, rue du Château, 68130 Altkirch
tél. +33 (0)3 89 08 82 59, info@cracalsace.com,
À voir : Pour une République des rêves, carte blanche au philosophe et essayiste Gilles A. Tiberghien. Avec : Balthasar Burkhard, Cyprien Gaillard, Richard Long, Bernard Plossu, Roman Signer, etc
Déroulement
16:45 // RDV à la gare d’Altkirch
Départ Altkirch – Arrivée Mulhouse : 17h01 – 17h14
RDV à la Kunsthalle // 17h30
Début de la promenade // 18h00
Départ Mulhouse – Arrivée Altkirch : 19h07 – 19h26
A partir de 20h00 : petite restauration au CRAC
et visite de l’exposition.
Retour Altkirch – Mulhouse : 21h21 – 21h33
Participation : un billet de train A/R Mulhouse – Altkirch
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« je détruis certaines de mes œuvres, non chaque matin, car je ne suis pas aussi assidu au travail, mais lorsque cela me semble nécessaire pour effectivement avancer – progresser dans mes recherches et cela, sans tenir compte d’une quelconque séduction qu’exerceraient certaines œuvres que je trouverais particulièrement belles, ni moins encore par dépit. Une œuvre qui me donne satisfaction, qui est considérée comme « finie », mais à partir de laquelle se développe une idée nouvelle, je considère à ce moment là que c’est cette idée là qui prime : je détruis alors l’œuvre pour voir le nouveau résultat. Que celui-ci se révèle décevant ou positif n’a qu’une importance secondaire, c’est l’expérience, le passage à l’acte qui prime. »
Le manifeste « Rust » texte explicatif, de sa conception générale et artistique, rédigé par Daniel Dyminski, édité en 300 exemplaires, dont 30 spécialement numérotés et signés, est vendu par l’office du tourisme de Sélestat au prix modique de 3 €. Il ne veut en rien, concurrencer, ni se substituer aux philosophes, écrivains, économistes, penseurs émérites, mais vous proposer ses idées personnelles.
L’artiste créateur, veut nous rendre attentif à la beauté du monde dans lequel nous vivons et nous évoluons. Afin que nous nous rendions compte que nous allons à sa destruction.
Par sa performance réalisée devant le public sélestadien, il illustra son propos en déchirant avec méthode et application les quelques œuvres, intentionnellement intitulées « Anonyme, Anonymes » devenues éphémères pour l’occasion. Les vitraux qui illuminaient les lieux 10 mn auparavant n’étaient plus que des baies blanches d’une banalité quotidienne, au bas desquelles gisaient les toiles qui avaient chues avec grâce depuis les cimaises de la chapelle.
Certaines des autres toiles, terminèrent assemblées en boules reparties et accrochées sous l’œuvre précédente. Eurent la vie sauve, les couples A et B, le triptyque « Samouraï », l’installation « Autorité » dont les clin d’œil ne demandent pas d’explication…
Plus surprenante est l’autre installation « Intimité technologique » constituée de 6 palettes de transport, sur 1 panneau de contreplaqué, où repose un couple asexué de Salamis électroniques. C’est un amas de matériel électronique artistiquement enveloppé dans un filet, à l’instar du saucisson sus-nommé.
Pourquoi a t’il sauvegardé les couples et détruit les anonymes ? Adam et Eve du futur,
Survie de l’humanité, malgré sa cruauté destructrice ? Est-ce le message de Daniel Dyminski, heureux et optimiste, qu’il veut nous laisser et se défend d’être donneur de leçons ? Il faudra revenir pour constater l’évolution de cette étonnante exposition et lire dans le commentaire n° 4 le texte explicatif de Daniel Dyminski.
Une vidéo sur grand écran vous permettra de vivre en direct la performance dans les semaines suivantes.
Jusqu’au 17 juillet à la Chapelle St Quirin de Sélestat, rue de l’Hôpital.
Photos et vidéos de l’auteur – courtoisie de Daniel Dyminski
clic sur les photos pour les agrandir
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L’effondrement comme conséquence possible de la création
La sculpture créée par Vincent Ganivet à partir de 350 parpaings s’est effondrée le 27 juin 2011 vers 01h00 du matin. L’installation haute de six mètres à l’origine et pesant 5 tonnes, réalisée dans le cadre de l’exposition « Lumière Noire. Art contemporain français » n’est désormais plus qu’un amas de débris, laissé en l’état dans la rotonde de l’Orangerie de la Staatliche Kunsthalle de Karlsruhe.« Vincent Ganivet, pour chacune de ses installations de grand format, a toujours approché de nouvelles frontières et pris davantage de risques dans la construction », commente Pia Müller-Tamm, la directrice de la Staatliche Kunsthalle de Karlsruhe.
« La possibilité de l’effondrement fait partie intégrante du travail de l’artiste ». Les visiteurs ont eu – malheureusement pour un temps trop court – la chance de contempler une œuvre spectaculaire et remarquable. Les fragments permettent à présent de deviner ce qu’a pu être la sculpture. « Mais tous ceux qui l’ont vue la garderont dans leur mémoire ».
L’artiste cherche à franchir ses propres limites dans son travail artistique. Malgré l’emploi de matériaux solides, les sculptures de Vincent Ganivet restent des constructions fragiles.Leur force portante provient exclusivement du contact et de la pression de blocs de béton empilés les uns sur les autres – sans joints en mortier. Tout comme pour la construction médiévale des cathédrales, l’artiste se sert d’un cintre de charpente en bois qui soutient les montants jusqu’à la pose de la clef de voûte. Après le succès de plusieurs grandes constructions de ce genre en France (entre autres à Avignon, Paris et Versailles), la sculpture créée expressément par Vincent Ganivet pour la rotonde de l’Orangerie de Karlsruhe était sa première œuvre réalisée en Allemagne. Son élaboration s’était avérée particulièrement difficile, car l’artiste a fait tourner les cinq arcs-boutants de cette arche sur leur propre axe.
Les œuvres de Vincent Ganivet évoluent aux confins de la stabilité. À l’aide de son équipe constituée d’architectes et d’assistants techniques, l’artiste a développé au préalable la sculpture de Karlsruhe sur l’ordinateur et construit un modèle réduit en brique dans son atelier pour définir entre autres le comportement de l’ouvrage en cas d’effondrement. C’est seulement après ces calculs de statique approfondis que la sculpture a été érigée sur place pendant dix jours.
La sculpture s’est effondrée à l’intérieur de l’espace sécurisé, non accessible au public, conformément aux calculs préalables. À aucun moment les visiteurs de l’exposition n’ont été exposés à un quelconque danger.
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