Les bâtiments anciens ont tous une âme. Ils bruissent des esprits de leurs habitants, des échos de leurs affectations successives. Ils ont accumulé traces et strates de leur histoire. Au musée Bartholdi se découvrent même quelques signes de l’époque où le sculpteur y vécut. La poussière s’est accumulée dans les greniers. Les pièces, jadis d’habitation, ont changé de fonctions et sont devenues salles d’exposition, réserves, bureaux … Mais il y a là de petits riens, parfois dérisoires, parfois somptueux ; des bribes ténues d’histoires révélatrices du temps qui passe, de l’usure, des réparations et de l’entretien. Les visiteurs n’en ont guère conscience : l’intime reste caché. Le voici mis en lumière. Texte : Françoise Saur 2012.
jusqu’au 31 décembre 2012 au musée Bartholdi de Colmar
Et quelle lumière ! Françoise Saur, décline cet intime en sept chapitres dans l’ancienne demeure du célèbre sculpteur Auguste Bartholdi. Comme elle le raconte dans la vidéo, dans une pièce, elle a découvert les cadres du sculpteur lui-même qui servaient à encadrer ses tableaux. Elle s’en est servi avec grand bonheur pour présenter ses photos. –Auguste Bartholdi était collectionneur de photos, entre autres, comme le relève le conservateur du musée Régis Hueber.- C’est ainsi que ses photos sont imprimées sur un papier chiffon luxueux « Hahnemühle » parfois abstraites, toujours sensibles et personnelles, mises en scène révélant le passage du temps, jouant des pigments et des matières, s’arrêtant par un instantané qui révèle l’âme du lieu, avec une maîtrise de la scénographie et du spectacle suspendues aux cimaises de cette maison bourgeoise. Cela donne lieu à un spectacle chaleureux et intimiste surprenant. « Le rythme des images inscrites dans des écrins aux colorations variés s’affiche sur la partition des murs de la salle d’exposition du musée. » Extrait de Sédimentation Frédérique Goerig-Hergott, Conservatrice au musée Unterlinden
Les drapés couvrent un mobilier que l’on devine figé dans l ‘abandon et le temps, avec ce poids de poussière qui amènent vers d’autres réflexions…
Les Traces révèlent des empreintes de main, dont on voudrait connaître l’histoire, mais aussi des signes d’écritures venant d’une autre civilisation.
Les Sculptures se décomposent tels des cadavres livrés à leur sort, ou encore impudiques abandonnées, glorifiées par des cristaux d’emballage.
Les Emballages toujours grâce au jeu des couleurs et des transparences semblent révéler des trésors en attente, des secrets bien gardés.
Les Reflets illusionnent tels des magiciens pour nous renvoyer sur le mur d’en face, tel un trompe l’œil.
Les Objets immobiles mais si présents cherchent à garder le souvenir d’un temps révolu.
Les Sièges semblent résister à leur manière invitant un éventuel visiteur à s’y poser pour rêver et converser.
Un livre sur « Les Dessous du musée » – 92 pages – 40 photographies couleurs Textes: Frédérique Goerig-Hergot conservatrice du musée des Unterlinden; Régis Hueber, conservateur du musée Bartholdi – prix 60 euros + 7 euros de participation aux frais de port – Commande: fr.saur@gmail.com, pour prolonger votre visite.
photos des photos et vidéo de l’auteur
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Cette grande entreprise qu’estART Basel, ne connaît pas la crise.
Les collectionneurs sont présents plus que jamais, c’est ici qu’est donné le ton du marché de l’art. Art Basel, après son extension àMiami, se tiendra aussi à Hongkong l’hiver prochain, étant donné l’explosion du marché chinois, c’est l’opportunité à saisir. Ce sont 300 galeries venant de 36 pays des six continents, qui sont habilitées à venir faire du business sur les bords du Rhin, sélectionnés par un rigoureux comité international.
Art Basel est une fête pour les yeux, entre jeudi et dimanche, lorsque le grand public, simples visiteurs arrivent (65 000 environs) aux stands, les jeux sont faits. L’essentiel ou les plus belles pièces ont trouvé preneur, car c’est un lieu pour faire des affaires. Si on a la chance d’avoir une carte VIP ou une carte de presse, on croise, des personnes venant du monde entier. On se rend bien compte que le chômage et la crise, n’atteingent pas ce milieu-là.
Du côté d’Art Unlimited, rien de vraiment novateur, vous pouvez voir quelques œuvres et l’interview de Sandrine Wymann, directrice de la Kunsthalle de Mulhouse, qui cette année fait partie du réseau, par le journaliste Dominique Bannwarth.
Du côté des galeries, c’est un régal, on peut en prendre plein les yeux.
Gallery Pauli avec une valeur sûre Giuseppe Penone
La galerie Mayer avec les 7 sorcières de Tinguely, La galerie canadienne Landau avec des oeuvres de la succession Picasso, mis en vente par Marina Picasso, des Magritte, Miro, Jawlensky.
Art Basel est le plus grand musée du monde à notre portée, même si l’on ne peut se rendre acquéreur, cela vaut le déplacement pour les amateurs et les curieux.
Jusqu’à dimanche au prix de 40 ch fr pour la journée. les artistes présentés en ligne Desing Miami, Art Parcours Art Film et les satellites comme la Liste, Solo project ArtFair font partie de l’ensemble des réjouissances. Le CRAC Alsace et la Kunsthalle de Mulhouse se sont associés au programme
A l’occasiond’Art Basel, (14 au 17 juin 2012) le Schaulager sera au centre de l’action. Pendant deux semaines, il vous invite à visiter le « Schaulager Satellite », un pavillon temporaire sur la MessePlatz à Bâle, lieu d’exposition conçu par les architectes Herzog & de Meuron.
Dès le 4 juin jusqu’au 17 juin de 10 h à 20 heures, Schaulager Satellite, en visite libre.
Immanquable et incontournable en tête de pont d’Art Basel, dans une présentation à multiples facettes, vous pourrez découvrir le monde du Schaulager et de ses activités dans les coulisses. A l’image du Schaulager, sis au « Dreispitz » au Müenchenstein dans la banlieue bâloise, le pavillon Satellite en place et en pointe d’Art Basel, est de forme triangulaire, selon la conception des architectes suisses Herzog & de Meuron.
Le Schaulager actuellement en travaux, ne présentera pas d’exposition en 2012.
Chef-d’œuvre des architectes Herzog et De Meuron, c’est un lieu particulier, musée, entrepôt, qui abrite la collection de la Fondation Emmanuel Hoffmann .
Maya Oeri, présidente de la Fondation Laurenz-Stiftung :
En 1999 en mémoire de notre fils Laurenz Jakob, décédé prématurément, mon époux Hans U. Bodenmann, et moi-même nous avons créé la Laurenz-Stiftung.
La collection de la Fondation Emmanuel Hoffmann, est le cœur du fond du Schaulager. Dès 1933 Maja Hoffmann-Stehlin, plus tard, Maja Sacher (1896-1989), (dont l’époux était le chef d’orchestre Paul Sacher, (voir la Fondation Paul Sacher à Bâle) a fondé pour continuer le travail commencé par son défunt premier mari Emmanuel Hoffmann, ce lieu d’Art Comptemporain dédié à la nouvelle création.
Maja Sacher poursuivit de manière cohérente, les trois principaux objectifs de sa fondation: la collection, la conservation et la communication de l’art contemporain orienté vers l’avenir.
En 1941, elle a confié la collection Hoffmann-Laroche par un prêt permanent au Kunstmuseum Basel et, en 1980 elle a initié et a rendu possible la construction du premier musée au monde d’art contemporain.
Les travaux entrepris par Maya Oeri et son comité donneront un nouvel essor à l’institution, qui à l’avenir, en s’agrandissant, abritera à côté des espaces d’expositions, une bibliothèque, un centre de recherche pour les universitaires, un lieu d’études, des espaces pour la création, la restauration d’œuvres, la conservation, afin de rester dans la continuité de l’idée d’ouverture initiée par Maya Sacher.
Dans le Satellite, des maquettes des expositions anciennes, ainsi que des maquettes des œuvres de la Fondation sont exposées. Sur les écrans défilent en continu des films d’information et des vidéos d’artistes.
C’est ainsi que l’on peut avoir un cours de rattrapage et se faire plaisir avec Cindy Sherman, Robert Gober, Monika Sosnowska, David Claerbout, Francis Alÿs, Peter Fischli et David Weiss, Fiona Tan, Dieter Roth, Tacita Dean,Katarina Fritsch, Jeff Wall, Andrea Zittel, John Baldessari, Thomas Demand, Ilya Kabakov, Paul Chan, Gary Hill,Matthew Barney.
L’exposition 2013 du 1 mars au 1 juillet, sera consacrée à Steve McQueen photos 1 et 3 de l’auteur autres photos courtoisie du Schaulager
Exposition au forum de l’Hôtel de Ville de St Louis, jusqu’au 1 juillet 2012 Vernissage le 8 juin à 18 h 30, suivi d’une rencontre-discussion avec les artistes. Avant première depuis le 1 juin 2012
(é)mouvantes couleurs
Un « dialogue sans cesse renouvelé entre visible et invisible, narration et poésie. » (Sandra Lischi)
Marie Freudenreich photo DNA Kristin Jurack
Deux artistes, de générations différentes, réunis par une perception de l’espace et du mouvement semblable. L’un artiste affirmé, Robert Cahen (voir ici 2e partie) exposant régulièrement un peu partout dans le monde, l’autre Marie Freudenreich, timide, effacée, talentueuse, connaissant bien sa partie, mais ne se livrant pas d’emblée. Son travail est tout en finesse, en délicatesse, des dessins, à l’encre de Chine et à la tempera. (peinture à l’œuf) La tempera est un procédé de peinture, qui consiste à délayer des pigments en poudre dans de l’eau additionnée d’un agent liant tel le jaune d’œuf.
Cela permet des couleurs vives et translucides. Peinture utilisée à la fin du Moyen Age et au début de la Renaissance, Marie l’a remise au goût du jour, en l’adaptant à sa manière.
Elle ne peint pas sur bois, mais sur un papier très fin, qu’elle a rapporté lors d’un voyage en Chine, d’où résultent raffinement et élégance. Ses dessins, sont très géométriques, parfois des bâtons qui semblent danser au gré de leur fantaisie, projetant des ombres, un œil aveugle, tout en mouvement et en couleurs. Les mouvances de sa tempera envoient tout naturellement aux nuages et aux mouvements des vidéos de Robert Cahen.
Est-ce le vide de l’absence autour de cette table-installation, au milieu des fragiles dessins sur papier chinois suspendus en cercle, au centre du forum ? Attend-elle des convives ?
La grande toile spécialement conçue pour l’exposition ‘Fade to black’ (fondu de noir) n’est ni du Soulages, ni du Rothko, ni du Pollock, c’est du Marie Freudenreich
.
Après 3 ans d’études à l’école des Beaux Arts de Nancy, Marie a tenté l’expérience d’une école d’art américaine, pendant 5 ans, pour étudier la sculpture et la peinture à la tempera puis elle revient à Mulhouse, pour exercer son art.
La jeune femme fort timide ajoute « On peint pour dire ce qu’on ne sait pas dire ».
Ce jeu de couleurs en mouvement, se retrouve dans l’installation vidéo de Robert Cahen, Paysages / Passages, dans les moniteurs de télévision, qui montrent le moteur de la télé visible sous leurs caches en plexiglass. «Il y a trois sources d’images, extraites du film ”juste le temps”
(projeté au Jeu de Paume en 2010) de 1983, une fiction expérimentale dans laquelle deux personnages se rencontrent dans un train », explique Robert Cahen.
Il a travaillé en postproduction le défilement du paysage vu d’un train en jouant sur des effets vidéo comme la vitesse, les couleurs et l’évocation du passage, le passager est hors champ, c’est à dire nous.
« C’est une notion permanente de mon travail, parce qu’on peut y retrouver la valeur du temps et les transformations de l’existence ».
Art où l’artiste conjugue poésie avec virtuosité, Art vidéo dont il est pionnier.
Robert Cahen et Thierry Maury -photo DNA Kristin Jurack
Les œuvres de Robert Cahen de la période 1973-2007 ont été éditées sous forme de coffret, en DVD, que l’on peut acquérir auprès d’Ecart Productions, au FRAC, au jeu de Paume, à la galerie Stampa de Bâle (Art Basel) Centre Pompidou, et auprès de la Vitrine, 53 Avenue Kennedy à Mulhouse.
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Ou comment acquérir une oeuvre d’art à moindre frais !
Pour la troisième année consécutive, laKunsthalle Mulhouse et l’Office de Tourisme et des Congrès de Mulhouse et sa région s’associent pour offrir aux touristes mulhousiens une oeuvre d’art inédite et inattendue, à l’occasion d’ART’Basel, rendez-vous incontournable du monde entier, des collectionneurs et amateurs d’art, des curieux.
On se souvient de la première édition le « Baise en Ville » de Marianne Maric, qui fait une belle carrière en Europe, et même au-delà, (mes amis aux US l’ont apprécié) puis de la 2e, la bouteille d’« Eau Lourde » oeuvre conçue par Claire Morel et Amandine Sacquin, prenant la Tour de l’Europe comme modèle, qui se trouve relatée en nouvelle romancée, dans un livretitré « Raconte-moi l’eau », aux édititions Autrement.
Ces oeuvres sont toujours conçues en série limitée, pour le cas présent, ce sont 7000 exemplaires qui attendant les touristes, mais aussi les mulhousiens et collectionneurs, puisqu’il y a la possibilité d’en acquérir un exemplaire au prix de 3 €, à l’office du tourisme ou auprès de la Kunsthalle, des restaurateurs et commercants. Vincent Odon, en résidence à la Kunsthalle, venant de la Champagne Ardennes, a créé Terrain de jeu. C’est en découvrant notre région, la densité de villes importantes, avec la proximité de Mulhouse, Colmar, Strasbourg, Bâle, Freiburg, la facilité de passage des frontières ont été autant de signes, qui l’ont fait opter pour une carte routière pas tout à fait comme les autres.
Son travail se situe entre dessin et sculpture. Au recto, une carte routière du pays des trois frontières a été entièrement redessinée à la main. Au verso, des dessins conceptuels et détournements évoquent les relations particulières au sein de ce territoire pas comme les autres. Des frontières que l’on passent sans s’en apercevoir, la possibilité de parcourir 3 pays en un clin d’oeil, voire un coup de pédale. Il n’a pas manqué de relever le pavement de la place de la Réunion, mais aussi celui des rues historiques de Colmar, mortel pour les chaussures à talons.
D’entendre les diverses radios dans les trois langues, au cours de ses déplacements, elles ont inspiré de petites phrases, dans les trois langues, teintées d’humour et de références aux lieux, éléments de repère, associés aux distances étirées artistiquement. Le cm habituel qui permet d’évaluer les distances est valable en diagonale, mais pas en hauteur, ni en largeur, c’est une oeuvre d’art avant tout, symbolisant, à la fois, la proximité, l’autonomie et le partage, mais aussi en référence à des carnets japonais que l’artiste a découverts, qui imposaient l’étirement, et donnaient naissance au titre « Terrain de jeu« , vision un peu empirique de la perspective et de la distance. Une carte étant la multiplication des points de fuite à l’infini, d’après ses lectures, lui a inspiré et lui a permis de respatialiser les éléments, dans un cheminement d’une vision cartographique personnelle.
Avec le soutien de l’UMIH, les cartes routières seront mises à disposition dans les chambres d’hôtels à Mulhouse du 11 au 17 juin. Dès le 6 juin, elles seront diffusées auprès des partenaires de l’opération (hôtels, restaurants, commerçants…) et proposées à la vente à l’Office de Tourisme. « Les incidences de l’Histoire sur cette géographie frontalière m’ont donné envie d’exercer à mon tour quelques manipulations graphiques sur ce territoire et de me jouer des cartes. Intéressé par les carnets de voyage, les expériences topographiques et les cartes mentales, j’ai imaginé une carte qui fonctionne comme un récit de parcours. En mélangeant des représentations géographiques à des dessins effectués lors de mes déplacements, la carte qui en résulte permet de se repérer comme de s’y perdre. Dans l’esprit des objets détournés que j’ai pu réaliser, le détournement de la carte est lisible au travers des dessins et il traduit en même temps les détours que j’ai pu faire dans cette région. » Vincent Odon – mai 2012
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Si l’on arrive par le métro, la billetterie fait déjà partie de l’exposition, déjà tout en rondeurs.
Puis si d’aventure, il pleut et comme d’habitude vous venez à Monumenta par l’entrée principale, il ne vous reste qu’à faire demi-tour, en suivant les flèches et le marquage au sol, estampillé Buren, c’est à dire la bande rayée, 8.7 cm (la longueur d’une carte bancaire) et vous entrez par la porte nord. Vous arrivez à l’accueil, situé dans un espace rond, où une hôtesse vous remet la documentation et vous donne quelques renseignements.
Ensuite ce n’est plus que joie, couleurs, plaisir. L’œuvre in-situ comme la définit l’artiste lui-même s’inscrit dans l’espace (13 000 m2) et révèle et réécrit le lieu. La lumière joue avec les matériaux, réfléchissants, translucides ou transparents, elle joue aussi avec les formes et les ombres, 377 pièces, de diamètres différents, une forêt de piliers, surmontés de philtres colorés, sous la coupole du Grand Palais. L’œuvre se transforme à chaque instant, selon la densité de la lumière, le volume, la superposition, selon l’endroit et la configuration, sur le sol, à hauteur d’homme et en l’air. L’architecture, des cercles faits avec un compas, les escaliers, les boulons du lieu, imposaient le rond. Les bandes alternées blanches et colorées, la projection des philtres colorés donnent la couleur aux piliers, qui structurent l’ensemble.
L’architecture de la coupole colorée au centre se reflète dans les cercles en miroir, disposés au centre au sol. Les visiteurs s’amusent à parcourir la forêt de lumière, accompagnés par les médiateurs, à se donner le vertige sur les miroirs, s’assoient sur les bancs blancs ronds, repartent vers la boutique, toute blanche, qui semble colorée lorsque vous la regardez de loin avec le jeu de la lumière et des couleurs. Un travail d’air et de lumière dans l’espace.
photos de l’auteur
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Vidéo du vernissage
L’exposition de l’été du 13 mai – 2 septembre 2012 à la Fondation Beyeler est consacrée à Jeff Koons (*1955), l’un des artistes les plus connus à l’heure actuelle, ne cesse de faire sensation depuis les années 1980. Il doit beaucoup de sa notoriété à des oeuvres remettant en cause les idées reçues sur l’art et le kitsch. L’exposition présentée par la Fondation Beyeler est la première qu’un musée suisse consacre à Jeff Koons.
Koons a réalisé dès le début de sa carrière des ensembles d’oeuvres qui se succèdent
chronologiquement et dont chacun porte un titre particulier. Ensemble, ces intitulés offrent un véritable panorama de sa conception de l’art. Dans une vaste présentation rassemblant une cinquantaine d’oeuvres, l’exposition est centrée autour de trois ensembles majeurs qui constituent autant d’étapes décisives de l’évolution artistique de Jeff Koons et retracent le parcours inhabituel, à cheval entre culture populaire et culture savante, qu’a suivi et suit toujours l’objet au sein de sa création.
Les trois séries, choisies avec l’artiste pour cette exposition, sont The New (réalisée entre 1980 et 1987), Banality (1988) et Celebration (depuis 1994).
Partant de The New, un groupe d’oeuvres précoce du jeune Koons, pour aboutir à Celebration, titre sous lequel des oeuvres nouvelles continuent à voir le jour aujourd’hui,
l’exposition trace une vaste courbe où vient s’insérer Banality, une série de première im-
portance, qui présente un caractère de manifeste et a également joué un rôle déterminant
dans l’image que Koons s’est faite de lui-même en tant qu’artiste. Ensemble, ces trois séries conduisent au coeur de la création de Jeff Koons tout en révélant la cohésion interne de son oeuvre intégrale, une cohésion qui aurait tendance à passer à l’arrière-plan en raison de l’organisation systématique de son travail en ensembles d’oeuvres dotés d’un titre propre.
Dans The New, un ensemble qui a ouvert des perspectives remarquables dans la création
de Jeff Koons, l’artiste s’est concentré explicitement sur des aspirateurs et des shampoui-
neuses à moquette neufs de la marque Hoover qui, allongés ou debout sur des tubes de
néon, sont entourés de vitrines cubiques en plexiglas. Les objets doivent ainsi demeurer
intacts et hors d’atteinte ce qui leur confère une dimension d’objet précieux, d’objet de
séduction. Ils incarnent la nouveauté idéale. Les thèmes directeurs de cette série sont donc l’intégrité, l’innocence et la pureté — des valeurs déterminantes en règle générale pour toute la création de Koons. Par leur disposition rigoureuse, mais aussi par l’utilisation des tubes de néon, ces objets renvoient clairement au Minimal Art.
(déjà présentés à Versailles)
Koons fait également partie des artistes qui ont repris le débat sur l’objet inauguré au début du XXe siècle par Duchamp avec l’invention du readymade, et qui l’ont poursuivi avec originalité et brio — on peut même dire qu’il est passé maître dans cet art.
L’exposition propose treize oeuvres de la série The New, dont la reconstitution, avec les
objets originaux de l’époque, d’une installation, une vitrine présentant des travaux mettant en scène des aspirateurs montrée en 1980 au New Museum of Contemporary Art de New York. La célébration de la nouveauté dans la série The New ne s’exprime pas seulement dans les travaux mettant en scène des aspirateurs, mais aussi dans The New Jeff Koons (1980), une oeuvre à programme formée d’une table lumineuse verticale sur laquelle est posée une photographie en noir et blanc représentant l’artiste enfant. On voit déjà se manifester dans ce travail la conscience de soi artistique du jeune Koons.
Les affiches publicitaires utilisées par Koons pour ses lithographies témoignent de son intérêt tout particulier pour les images ou les stratégies visuelles commerciales. Associées aux objets de vitrine, elles font toucher du doigt au spectateur le contenu fondamental de la série et illustrent la fascination qu’exerce sur Koons le potentiel de manipulation des images et de leur présentation, ainsi que son désir de rendre une oeuvre d’art aussi accessible que possible au spectateur. En tant que tableau sur toile, la lithographie New ! New Too ! (1983) fait également figure de témoignage précoce de l’intérêt de Koons pour la peinture monumentale, qui ne trouvera son expression que plusieurs années plus tard dans l’ensemble d’oeuvres Celebration.
Les réalisations de type readymade faites d’objets quotidiens de The New se transforment
dans la série Banality en sculptures étrangement provocantes, réalisées en bois, en porce-
laine et en miroir par des méthodes artisanales traditionnelles, et dont les motifs sont tout
aussi bien empruntés à l’histoire de l’art qu’à la culture populaire. La méthode du collage les transforme en figures nouvelles marquées par une esthétique inspirée du baroque. Avec la série Banality, Koons ne s’est pas contenté de donner de nouvelles bases au concept artistique, il s’est imposé comme une vedette de la scène artistique internationale.
À travers 16 sculptures et reliefs, c’est la quasi intégralité de cette série de vingt pièces en
volume que présente l’exposition. Les motifs de Banality sont issus d’un très vaste fonds
iconographique rassemblant art de la Renaissance et du Baroque, sujets de revues popu-
laires, univers du jouet et cartes postales. Le motif de départ est modifié, imposant aux
figures un processus de mutation déterminant, touchant le matériau ou le moyen d’expres-
sion, qui les ouvre à de nouvelles interprétations. L’idée directrice de Banality est de conduire le spectateur à s’accepter lui même, par le biais d’une prétendue banalité. La sculpture en bois polychrome quasi religieuse Ushering in Banality (1988) est tout à fait significative en l’occurrence, tout en affirmant le statut d’idéal fondamental artistique que Koons cherche à donner à la banalité.
Un autre thème de la série Banality est celui de la complicité entre homme et animal, qui
caractérise un grand nombre d’oeuvres de cet ensemble, comme Stacked. En tant que
groupe, les figures de Banality composent une image générale illustrant l’ambition artistique de Koons sous forme d’un programme de rédemption en bonne et due forme et exprimant sa revendication d’un art contemporain qui soit intelligible, édifiant et accessible à tous. Son concept fondamental est cependant moins religieux que dirigé en un sens plus général vers des questions essentielles sur l’existence de l’homme. L’ensemble du programme iconographique repose sur les notions de faute et d’innocence, et vise, à travers des moyens esthétiques, à la rémission des péchés et à l’effacement du concept même de faute. Cela apparaît au sein de la série par le recours fréquent à des saints ou à des personnages liés au sacré comme dans la sculpture en bois polychrome Buster Keaton. L’imposante sculpture en porcelaine Michael Jackson and Bubbles, que Koons présente comme une Pietà contemporaine, s’est imposée aujourd’hui comme une vraie icône postmoderne. Cette oeuvre illustre bien l’idéal de Koons d’un art unissant tous les contrastes et permettant d’atteindre le plus vaste public possible.
L’intérêt de Koons pour les matériaux et les surfaces atteint dans Banality une dimension
particulièrement symptomatique. L’effet esthétique du matériau entretient toujours un lien immédiat avec son effet émotionnel. L’artiste s’adresse en effet aux affects du spectateur à travers le matériau, qu’il s’agisse de porcelaine, de bois ou d’acier chromé, et cherche à répondre ainsi à ses désirs. Avec l’utilisation de miroir dans Christ and the Lamb et Wishing Well, il renoue avec un matériau qui — comme auparavant l’acier chromé — est en mesure d’inclure directement le spectateur dans l’oeuvre par sa qualité réfléchissante et concrétise ainsi particulièrement bien le concept fondamental, cher à Koons, d’un art accessible.
L’ensemble Celebration représente à l’heure actuelle la série la plus dispendieuse de
Koons : elle est formée de vingt sculptures monumentales en acier inoxydable soigneuse-
ment poli ainsi que seize peintures à l’huile de grand format. Dix de ces dernières seront
présentées dans l’exposition. Dans les toiles et les sculptures de Celebration, Koons traite
du familier et de l’éphémère, il célèbre l’enfant et l’enfance, par des motifs qui évoquent les anniversaires enfantins et les coutumes des jours de fête, mais qui, dans leurs formes
sculpturales monumentales, se voient également stylisés en figures iconiques. Sur le plan
stylistique, Celebration fait l’effet d’une sorte de synthèse entre l’esthétique minimaliste de
The New et l’opulence baroque de Banality tout en se rattachant, à travers son intérêt pour l’enfance, à des séries d’oeuvres antérieures de Koons. Les attributs d’anniversaires enfantins apparaissent sur les toiles Party Hat (1995–1997) et Cake (1995–1997), dans les figures en ballons Balloon Dog (Red) (1994–2000), Tulips (1995–98) et Moon (Light Pink), (1995–2000). Des cadeaux ou des jouets constituent le motif des toiles magistrales que sont Play-Doh (1995–2007) ou Shelter (1996–98). La sculpture monumentale Hanging Heart (Gold/Magenta) (1994–2006) d’acier chromé inoxydable poli exerce un attrait tout particulier. Dans Celebration, les motifs religieux jouent également un rôle avec Cracked Egg (Blue), (1994–2006), évoquant Pâques. Les figures apparemment fragiles de Celebration ont l’air flexibles et dénuées de poids, alors qu’elles sont en réalité stables, solides et pèsent plusieurs tonnes.
Dans Celebration, Koons ne se contente pas de poursuivre l’élaboration de son langage
sculptural ; il franchit le pas menant à la peinture qui, pour la première fois dans son oeuvre, fait son apparition à égalité avec la sculpture. Pour les toiles de cette série, l’artiste partd’arrangements d’objets qu’il a lui-même composés et qui, photographiés et retravaillés par un procédé de schématisation complexe, sont transférés avec précision, agrandis plusieurs fois, sur la toile. Le sujet central est mis en scène devant un fond brillant drapé dans lequel les différentes parties de l’objet, généralement déformées, se reflètent d’innombrables fois.
Dans leur apparence esthétique, qui se rattache de façon flagrante au Pop Art, les toiles
séduisent par un effet « objectif », proprement hyperréaliste.
Dans Celebration, on voit s’exprimer de façon particulièrement impressionnante l’inter-
changeabilité des moyens d’expression caractéristique du travail de Koons, en même temps que l’influence réciproque, singulière dans l’histoire de l’art, entre peinture et sculpture. L’interaction entre les différents genres — art de l’objet, sculpture et peinture — s’exprime pour la première fois pleinement dans la création de Koons.
On peut voir deux sculptures dans le Berower Park de la Fondation Beyeler:
Balloon Flower (Blue) (1995–2000) est installé dans le bassin, au nord du parc du musée, tandis que la monumentale sculpture de fleurs Split-Rocker (2000) est présentée dans la partie antérieure du parc.Voir le billet précédent
Les particuliers et les institutions suivants ont largement contribué par leurs prêts au succès de cette exposition : Jeff Koons, The Brant Foundation, Greenwich, Connecticut; The Broad Art Foundation, Santa Monica; Des Moines Art Center; Kunstmuseum Wolfsburg ; The Rachel and Jean-Pierre Lehmann Collection; Prada Collection, Milan; Rubell Family Collection, Miami; The Sonnabend Collection; Tate / National Galleries of Scotland; Whitney Museum of American Art, New York. Les commissaires de cette exposition sont Sam Keller, directeur, et Theodora Vischer, Senior Curator at Large auprès de la Fondation Beyeler.
Le catalogue, en allemand et en anglais, est publié chez Hatje Cantz Verlag, Ostfildern. Il contient une préface de Sam Keller et Theodora Vischer, un entretien entre l’artiste et Theodora Vischer ainsi que des contributions de Raphaël Bouvier et Günther Vogt. 212 pages et 154 illustrations, CHF 68, ISBN 978-3-906053-00-4 (allemand); ISBN 978-3-906053-01-1 (anglais).
Fondation Beyeler, Beyeler Museum AG, Baselstrasse 77, CH-4125 Riehen
Heures d’ouverture de la Fondation Beyeler: tous les jours 10h00–18h00, le mercredi jusqu’à 20h00. photos de l’auteur courtoisie Fondation Beyeler
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Avec Split-Rocker, c’est une immense sculpture de fleurs de l’artiste américain Jeff Koons (1955*), composée de plusieurs milliers de vrais végétaux, qui est présentée dans le parc de la Fondation Beyeler. Cette sculpture poursuit de façon originale le dialogue harmonieux entre art et nature, qui est devenu une des caractéristiques de la Fondation Beyeler. On a déjà pu voir Split-Rocker en 2000 dans le cloître du Palais des Papes d’Avignon et quelques années plus tard dans lesjardins de Versailles (2008). Et voilà que Split-Rocker vient s’épanouir à Riehen. voir la vidéo de FR
Pour réaliser cette sculpture de fleurs, Koons est parti de deux motifs d’animaux à bascule, un poney et un dinosaure, dont il a commencé par couper les têtes en deux, avant de les
recomposer. Les deux moitiés ne se recouvrant pas exactement, il reste par endroits des
interstices en forme de fentes qui ouvrent la sculpture et la transforment en une architecture dans laquelle on peut s’abriter. Figure décomposée puis recomposée différemment, regardant à la fois devant elle et latéralement, Split-Rocker se réfère au cubisme d’un Pablo Picasso tout en lui imprimant une nouvelle direction. Par ailleurs, en tant que sculpture florale d’extérieur, Split-Rocker s’inscrit également dans la tradition de l’art baroque des jardins et des topiaires, qui se poursuit encore aujourd’hui dans les parcs de loisirs populaires.
conférence de presse
Par l’association d’un poney et d’un dinosaure, Split-Rocker incarne l’union des contraires, qui s’exprime aussi dans l’idée d’un jouet géant, « monstrueux ». En effet, l’artiste choisit délibérément des fleurs éphémères comme matériau de ce monument prétendument éternel.
C’est en grande partie dans cette interaction bien particulière de prétendues oppositions que résident la tension et la force véritables de l’art de Jeff Koons.
Les plantations de la sculpture de fleurs Split-Rocker, ont été réalisées par les élèves des entreprises d’apprentis de l’association des maîtres jardiniers de Bâle ville et de Bâle campagne ainsi que par des jardiniers diplômés. La Fondation remercie Thomas Schulte, président de l’association des maîtres jardiniers de Bâle ville et Bâle campagne, les apprentis et les jardiniers, ainsi que Fritz Braun, directeur des services communaux des jardins de Riehen, de leur généreux soutien.
On peut voir deux sculptures dans le Berower Park de la Fondation Beyeler :
Balloon Flower (Blue) (1995–2000) sera installé dans le bassin, au nord du parc du musée, tandis que la monumentale sculpture de fleurs Split-Rocker (2000) sera présentée dans la partie antérieure du part.
Le projet Split-Rocker a été rendu possible grâce au généreux soutien de JTI. Dans le cadre de son engagement philanthropique, JTI soutient des projets culturels dans le monde entier, spécifiquement dans le domaine de l’art contemporain. JTI et la ‘JTI Foundation’ agissent également dans les domaines de l’environnement, de l’aide aux victimes de catastrophes et de la protection sociale. JTI est un acteur international de premier plan de l’industrie du tabac et commercialise ses produits dans 120 pays. Le siège mondial de l’entreprise est situé à Genève. 1200 personnes travaillent en Suisse. Un petit pot de ses fleurs avec un motif estampillé Koons est en vente à la Fondation. photos et vidéo de l’auteur @ suivre
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Un autre enfant du pays est revenu à ses origines, en effet,
de retour du « nouveau monde » il est à présent du côté d’Ornans. Jean Pierre Sergent s’entretient le DIMANCHE 13 MAI A 15H avec Thierry Savatier, historien de l’art.
Programme – De 15 à 16h : conférence par Thierry Savatier qui parlera de l’histoire du tableau de Gustave Courbet : L’Origine du monde. – De 16h15 à 16h45 : discussion entre Thierry Savatier et Jean-Pierre Sergent à propos des œuvres exposées à Flagey et de leurs rapports aux thèmes chers à G. Courbet.
THIERRY SAVATIER est historien de l’art, spécialiste du XIXe siècle. Il est l’auteur d’une édition critique de l’œuvre érotique de Théophile Gautier (Honoré Champion), d’une biographie de Madame Sabatier (Une Femme trop gaie, biographie d’un amour de Baudelaire, CNRS Editions), d’un essai consacré à L’Origine du monde : L’Origine du monde, histoire d’un tableau de Gustave Courbet publié chez Bartillat (Prix Lucien Febvre 2006, traduit dans trois langues) et de la préface de la dernière édition du Dictionnaire de cuisine d’Alexandre Dumas (Bartillat). Il prépare actuellement un essai sur La Femme piquée par un serpent de Jean-Baptiste Clésinger. Thierry Savatier anime en outre un blog culturel sur le site du Monde.fr, intitulé « Les Mauvaises fréquentations » et donne des conférences basées sur ses thèmes de recherche : Les Tribulations de L’Origine (Université d’Amiens), L’Ori-gyne du monde, image ob-scène ? (New York University, Ecole normale supérieure de la rue d’Ulm), La Scène érotique chez Gustave Courbet (Université de Rennes), L’Origine du monde (Galeries nationales du Grand Palais, Fondation Beyeler, Musée de Thouars), Le Dictionnaire de cuisine d’Alexandre Dumas (Musée de Thouars), Le Non-dit dans le cinéma de Nadine Labaki (Université Saint-Joseph, Beyrouth). Thierry Savatier à préfacé le catalogue de l’exposition « Nature, cultures, l’origine des mondes ». JEAN-PIERRE SERGENT est artiste peintre franco-américain, il a vécu longtemps à New York et travaille maintenant à Besançon. Il a installé à la ferme Courbet, une œuvre murale monumentale de 3,15 m de hauteur par 6,30 m de longueur, comprenant dix-huit peintures sérigraphiées sur Plexiglas, spécialement conçues pour cet événement. Son travail a été exposé l’an dernier au Musée des Beaux-Arts de Mulhouse et il est régulièrement exposé sur la scène de l’art contemporain international.
AUTRES DATES DE RENCONTRES AVEC L’ARTISTE
– Dimanche 20 mai à 15h.
– Dimanche 3 juin de 15 à 18h : finissage de l’exposition. L’EXPOSITION
Le Musée Courbet présente hors les murs à la ferme Courbet de Flagey, une exposition des œuvres de Jean-Pierre Sergent, artiste peintre français ayant longtemps vécu et travaillé à New York. Celui-ci montrera une installation murale monumentale (3,15 x 6,30 m) de dix-huit peintures sérigraphiées sur Plexiglas spécialement réalisée pour cette occasion. Une sélection d’œuvres sur papier et sur Plexiglas sera également présentée. Le travail de l’artiste à été exposé l’an dernier au Musée des Beaux-Arts de Mulhouse et il est régulièrement présent sur la scène de l’art contemporain international.
Les peintures spécialement créées pour cette exposition Nature, cultures, l’origine des mondes, intègrent tous les thèmes chers à Courbet : le nu féminin, l’érotisme, la Nature avec ses arbres et ses animaux, les cultures diverses avec des approches esthétiques et philosophiques des mondes préindustriels.
La profusion myriadique d’images (yantras Hindous, mangas Japonais ou encore scènes rituelles Précolombiennes) et de textes (parfois humoristiques, enfantins ou obscènes) s’entremêlent et jaillissent avec les couleurs pour créer une confusion, un basculement, une émotion. Celle des grandes expériences humaines de la naissance, de la sexualité et de la mort : l’émotion réjouie de l’être acculturé devant L’origine du monde.
Devant l’installation le visiteur est enveloppé, plongé : corps, reflet et double, dans un univers coloré magique, solaire, fluide, continu, sexuel, puissant et spirituel. Il faut lâcher prise devant les œuvres de Sergent pour se laisser emporter, comme dans les rêves, la danse ou les transes, dans l’énergie matricielle du Monde et sa jouissance créatrice.
Grâce à sa curiosité pour différents modes de pensée et ses expériences spirituelles vécues, Jean-Pierre Sergent, à travers ses œuvres, ouvre les yeux du public aux environnements issus de l’inconscient collectif traditionnel et contemporain ainsi qu’aux phénomènes artistiques immémoriaux.
Un catalogue de 50 pages accompagne l’exposition, avec un texte d’introduction de Thierry Savatier, auteur de L’origine du monde : Histoire d’un tableau de Gustave Courbet.
NB : Dû au caractère érotique de certaines œuvres, cette exposition est déconseillée aux mineurs.
A REGARDER : 2 VIDEOS filmées lors de la conférence avec Laurent Devèze directeur de l’ISBA de Besançon, à la Ferme de Flagey le 17 mars dernier.
INFOS : FERME COURBET / 28 grande rue, 25330 Flagey, France / +33(0)381530360 / www.musee-courbet.fr / courbet.musee@doubs.fr
Du mercredi au dimanche de 14h00 à 18h00 / Entrée libre et gratuite / Ouverture tous les jours de 10h00 à 18h00
ACCES : Flagey est situé à 12 km d’Ornans, prendre à la sortie d’Ornans la direction de Chantrans, Levier, prendre la route à droite à la sortie de Silley, à Flagey la Ferme est sur votre gauche à l’entrée du village. Depuis Pontarlier, prendre la direction de Sombacourt, Amancey. Depuis Besançon, passer par Ammancey (dir Levier), puis suivre le direction de FLagey.
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Elle ne sera peut-être pas élue « l’alsacienne de la semaine « (voir l’Alsace du lundi 7 mai) mais elle aura notre préférence ce week end. Son art lyrique flirtant avec l’abstraction, ensoleille les cimaises du musée des Beaux Arts de Mulhouse jusqu’au 10 juin.
Anne Sophie Tschiegg nous informe qu’elle peindra une toile « en direct » ces 12 et 13 mai au musée des Beaux-Arts de Mulhouse. (de 14h à 18h) Elle sera accompagnée par Corine Lindenqui fera une lecture de textes itinérants, de Lisbonne à Vladivostok (avec détours par Brooklyn.) Pour ceux qui ne l’ont pas encore vue, veuillez trouver ci dessous le lien de la vidéo réalisée lors de la Nuit Blanche à Paris en octobre 2011