SECONDARY Matthew Barney

Jusqu'au 8 septembre 2024, à la Fondation Cartier pour l’art contemporain
Commissaire de l’exposition : Juliette Lecorne
Chargée de projets artistiques : Alessia Pascarella

La Fondation Cartier pour l’art contemporain présente la première exposition institutionnelle de Matthew Barney en France depuis plus de 10 ans. Les visiteurs peuvent ainsi découvrir la dernière installation vidéo de
l’artiste américain, intitulée SECONDARY, aux côtés d’oeuvres spécialement créées pour l’occasion. Pour accompagner l’exposition, la Fondation Cartier propose également une programmation exceptionnelle d’événements et de performances.

L’exposition investit l’ensemble des espaces de la Fondation Cartier et présente pour la première fois une sculpture en terre cuite représentant un power rack
[équipement conçu pour la pratique de l’haltérophilie].
Cette oeuvre évoque la chorégraphie matérielle de SECONDARY, dans laquelle le métal, la céramique et le plastique sont manipulés par les interprètes en temps
réel. Ces matériaux suggèrent des qualités de force, d’élasticité, de fragilité et de mémoire, et chacun, à sa manière, incarne un personnage.

L’exposition comprend par ailleurs une sélection des premières oeuvres vidéo de Matthew Barney, intitulées DRAWING RESTRAINT, commencées en 1987 alors qu’il était encore en école d’art. Inspiré par les principes d’entraînement de résistance musculaire, l’artiste imposait des contraintes à son corps pendant qu’il dessinait, exposant ensuite, comme des installations in situ, les dessins et vidéos qui en résultaient, ainsi que les équipements utilisés. Cette série a lancé Matthew Barney dans son exploration des limites du corps et de la relation
entre contrainte et créativité. Il s’agit de l’oeuvre la plus ancienne de l’artiste, qui a notamment jeté les bases de la création de SECONDARY.

À l’occasion de cette exposition, Matthew Barney réalise également DRAWING RESTRAINT 27, la dernière vidéo de sa série éponyme, qu’il filmera dans les espaces de la Fondation Cartier. Cette performance in situ sera réalisée par Raphael Xavier dans le rôle du joueur des Oakland Raiders, Jack Tatum. Elle sera ensuite diffusée dans l’exposition.

SECONDARY

Filmée dans le studio de sculpture de Matthew Barney à Long Island City, New York, aux États-Unis — où elle a été dévoilée pour la première fois au printemps 2023 —, l’installation SECONDARY se compose de cinq vidéos
tournées sur un terrain de football américain reconstitué.
Pendant 60 minutes, onze performeurs — principalement des danseurs aux corps vieillissants, parmi lesquels on retrouve aussi l’artiste — représentent l’action qui se joue sur le terrain.

L’intrigue de SECONDARY gravite autour du souvenir de l’incident survenu lors d’un match de football américain professionnel le 12 août 1978 : un impact violent entre le défenseur des Oakland Raiders, Jack Tatum, et le receveur de l’équipe des New England Patriots, Darryl Stingley, causant la paralysie à vie de ce dernier.
Rediffusé en boucle dans les médias sportifs, cet événement tragique restera gravé dans les esprits des fans de football américain et du jeune Barney, lui-même quarterback débutant à l’époque.

Cette nouvelle oeuvre montre la superposition complexe de la violence réelle et de sa représentation, de même que sa célébration dans l’industrie du divertissement sportif. Elle examine ce jeu et la culture qui lui est associée à travers une sémantique du mouvement développée en collaboration avec les performeurs, le chorégraphe David Thomson et Barney lui-même.

Le résultat est une étude intensément physique et corporelle qui porte sur chaque élément du jeu, des exercices aux rituels d’avant-match en passant par les moments d’impact et leurs replays diffusés au ralenti.

Matthew Barney

Né à San Francisco, en Californie, et ayant grandi à Boise, dans l’Idaho, vit et travaille aujourd’hui à New York. Artiste polymorphe, sa pratique englobe le film, la performance, la sculpture et le dessin.
Il est célèbre pour ses longs métrages
The Cremaster Cycle (1994-2002), River of Fundament (2014) et Redoubt (2019), ainsi que sa série de vidéos
DRAWING RESTRAINT (depuis 1987).
En tant que sculpteur, Barney travaille avec des matériaux tels que la vaseline, le bronze, les polymères contemporains
et, pour la première fois avec SECONDARY, la terre cuite, afin de créer des objets et des installations intrinsèquement liés à son univers cinématographique.
Matthew Barney a présenté des projets d’envergure dans le cadre d’expositions individuelles à la Fondation Cartier pour l’art contemporain (1995), au Guggenheim, New York (2002), au 21st Century Museum of Contemporary
Art, Kanazawa, Japon (2005), au Morgan Library and Museum, New York (2013), au Haus der Kunst, Munich, Allemagne (2014), à la Yale University Art Gallery (2019) et au Schaulager, Bâle, Suisse (2010 et 2021).
Matthew Barney a reçu le prix Aperto à la Biennale de Venise (1993), le Hugo Boss Prize (1996), le Kaiser Ring Award à Goslar, en Allemagne (2007), le Golden Gate Persistence of Vision Award lors de la 54e édition du Film Festival de San Francisco (2011) et a été élu à l’Académie américaine des Arts et des Lettres (2024).

MÉDIATION CULTURELLE

Au plus près de la création contemporaine et des visiteurs de tous horizons
Au coeur du bâtiment iconique de Jean Nouvel, les médiatrices et médiateurs culturels de la Fondation Cartier créent avec les visiteurs un dialogue singulier et continu autour de la création contemporaine. Ces échanges sont nourris par la diversité de leurs parcours, leur enthousiasme et leur connaissance fine des artistes et des thématiques de la programmation. Leur engagement et leur
sensibilité permettent d’offrir aux visiteurs une expérience unique de partage et de transmission.
À l’occasion de l’exposition SECONDARY, Matthew Barney, le programme de médiation culturelle s’étoffe. Les médiatrices et médiateurs culturels accompagnent le public à la découverte de Matthew Barney et de sa dernière installation vidéo.
VISITES TOUT PUBLIC détail ici

Les Soirées Nomades de la Fondation Cartier proposent une programmation spéciale autour de l’exposition, présentant notamment le travail de certains des artistes impliqués dans la réalisation de SECONDARY comme le
compositeur Jonathan Bepler et les performeurs Wally Cardona, David Thomson, Shamar Watt et Raphael Xavier.


                       Jacquelyn Deshchidn
                      Chant de l’hymne national

Elle comprend des premières oeuvres, des compositions musicales et une variété d’oeuvres chorégraphiques couvrant les vocabulaires du mouvement postmoderne, de la danse-contact-improvisation, du krump et du break.
Cette exposition présentée à la Fondation Cartier fait partie d’une série d’expositions autour de SECONDARY programmées en 2024, dont notamment : SECONDARY: object replay à la Gladstone Gallery, New York
(16 mai – 26 juillet) ; SECONDARY: light lens parallax
à Sadie Coles HQ, Londres (24 mai – 27 juillet) ;
SECONDARY: commencement à Regen Projects,
Los Angeles (1er juin – 17 août) ; SECONDARY: object
impact à la Galerie Max Hetzler, Paris (7 juin – 25 juillet).

Sommaire du mois de juillet 2024

14 juillet 2024 : 14 juillet 2024
22 juillet 2024 : Matisse, L’Atelier rouge 
24 juillet 2024 : Ellsworth Kelly. Formes et Couleurs, 1949-2015

Ellsworth Kelly. Formes et Couleurs, 1949-2015

A la Fondation Vuitton jusqu'au 9 septembre 2024
L’exposition « Ellsworth Kelly. Formes et Couleurs, 1949-2015 » est présentée dans le cadre de « Ellsworth Kelly at 100 », exposition itinérante organisée par le Glenstone Museum (Potomac, Maryland) où elle s’est tenue jusqu’au 17
mars 2024. L’étape française a notamment été adaptée au regard de l’intervention d’Ellsworth Kelly pour l’Auditorium de la Fondation Louis Vuitton. Après Paris, où Ellsworth Kelly a développé certaines de ses idées les plus radicales en tant que jeune artiste, une nouvelle présentation se tiendra à l’espace M7 de Doha (Qatar), marquant la première exposition de l’oeuvre de l’artiste dans la région.

Célébration

Célébration du centenaire de la naissance de l’artiste, « Ellsworth Kelly. Formes et Couleurs, 1949-2015 » est la première exposition en France à aborder de manière aussi large l’oeuvre de ce créateur essentiel de la seconde moitié du XXe siècle, tant par sa chronologie que par les techniques qu’elle
réunit. Organisée avec le Glenstone Museum (Potomac, Maryland) et en collaboration avec le Ellsworth Kelly Studio, l’exposition regroupe plus d’une centaine de pièces, peintures, sculptures mais aussi dessins, photographies et collages. L’exposition bénéficie de prêts d’institutions internationales (Art Institute of Chicago, Kröller-Müller Museum, Museum of Modern Art, San
Francisco Museum of Modern Art, Tate, Whitney Museum) et de collections privées.

Ellsworth Kelly est considéré comme l’un des plus importants peintres et sculpteurs abstraits américains. S’étendant sur sept décennies, sa carrière est marquée par l’indépendance de son art par rapport à toute école ou mouvement artistique et par sa contribution novatrice à la peinture et à la sculpture du
XXe siècle.

Il s’est inspiré de la nature et du monde qui l’entourait pour créer son style singulier qui a renouvelé l’abstraction aux XXe et XXIe siècles. Dix ans après         sa disparition, ses oeuvres exercent toujours la même fascination, bien au-delà des frontières habituelles de la peinture. La Fondation Louis Vuitton
a la chance d’en témoigner quotidiennement : son Auditorium abrite la dernière commande réalisée par l’artiste de son vivant. Pensée en dialogue avec les volumes de l’architecture de Frank Gehry, elle se déploie du rideau de scène (Spectrum VIII) aux murs de la salle de concert comme relevés et animés par une suite de monochromes rouge, jaune, bleu, vert et violet.
L’exposition « Ellsworth Kelly. Formes et Couleurs, 1949-2015 » retrace l’exploration par l’artiste de la relation entre forme, couleur, ligne et espace à travers des oeuvres-clés issues de périodes charnières de sa carrière.
La diversité des oeuvres, présentées sur deux étages du bâtiment et près de 1500 m2, appelle à se déjouer de la trompeuse simplicité du vocabulaire d’Ellsworth Kelly et à apprécier une oeuvre à la vitalité et la richesse surprenantes.

Souvent monochromes, d’apparence stricte dans leurs lignes, ses travaux ne découlent pas d’un système ou de l’application d’une règle. Ils résultent d’une quête visuelle où formes et couleurs s’accordent avec hédonisme.
Présentée au rez-de-bassin et au rez-de-chaussée de la Fondation, l’exposition comprend près de 100 oeuvres tirées des collections du Glenstone Museum, de la Fondation Louis Vuitton et de grands musées internationaux, notamment le Centre Pompidou, l’Art Institute of Chicago, le Philadelphia Museum of Art, le Kröller-Müller Museum (Pays-Bas), le San Francisco Museum of Modern Art,
la Tate (Londres), le Walker Art Center (Minneapolis) et le Whitney Museum of American Art (New York). Des oeuvres majeures ont également été généreusement mises à disposition par le Ellsworth Kelly Studio et des collections privées.

Les oeuvres exposées couvrent le large éventail des supports utilisés par l’artiste – de la peinture à la sculpture en passant par les oeuvres sur papier, le collage et la photographie. Parmi les oeuvres phares de l’exposition figurent des peintures de jeunesse telles que Tableau Vert (1952, collection Art Institute of Chicago) premier monochrome réalisé après la visite d’Ellsworth Kelly à Giverny,

ou Painting in Three Panels (1956, collection Glenstone Museum), un exemple-clé de l’engagement du peintre vis-à-vis de l’architecture. Ces travaux précoces sont exposés en amont de réalisations issues des séries désormais canoniques Chatham et Spectrum.

Une sélection des dessins de plantes réalisés tout au long de sa carrière occupe une place importante, de même qu’une sélection de photographies rarement exposées et de collages.


Parmi les oeuvres marquantes de l’exposition, citons Yellow Curve (1990), première de la série de peintures au sol à grande échelle d’Ellsworth Kelly, exposée dans un espace conçu sur mesure.


L’installation, qui s’étend sur plus de 60 m2, est la première présentation de Yellow Curve en Europe depuis sa création en 1990 pour une exposition à Portikus, Francfort-sur-le-Main.


Autre travail monumental – cette fois pérenne – la commande réalisée en 2014 par Ellsworth Kelly pour l’Auditorium de la Fondation Louis Vuitton en dialogue avec l’architecture de Frank Gehry.
Intégrée dans l’accrochage, elle sera introduite par une salle documentaire revenant sur ce projet et son inscription dans l’oeuvre de l’artiste.


Informations pratiques

L’Application Fondation Louis Vuitton vous propose des rubriques exclusives pour préparer, pour s’approcher, pour visiter et pour prolonger votre expérience. Découvrez des contenus de visite inédits autour de l’exposition « Matisse, L’Atelier rouge » avec des éclairages des commissaires et des explications approfondies sur les œuvres signalées dans les parcours. Et pour appréhender les œuvres, profitez également des audiodescriptions disponibles dans l’onglet « Approcher ». Disponible en téléchargement gratuit sur l’App Store et sur Google Play

DÉCOUVREZ L’APPLICATION

Réservations
Sur le site : www.fondationlouisvuitton.fr
Horaires d’ouverture
Lundi, mercredi et jeudi de 11h à 20h
Vendredi de 11h à 21h
Nocturne le 1er vendredi du mois jusqu’à 23h
Samedi et dimanche de 10h à 20h
Fermeture le mardi

Accès
Adresse : 8, avenue du Mahatma Gandhi,
Bois de Boulogne, 75116 Paris.
Métro : ligne 1, station Les Sablons,
sortie Fondation Louis Vuitton.
Navette de la Fondation : départ toutes les
20 minutes de la place Charles-de-Gaulle – Etoile,
44 avenue de Friedland 75008 Paris (Service
réservé aux personnes munies d’un billet Fondation
et d’un titre de transport – billet aller-retour de 2€ en
vente sur www.fondationlouisvuitton.fr ou à bord)

Matisse, L’Atelier rouge 

A la Fondation Vuitton jusqu'au 9 septembre 2024
COMMISSARIAT
L’exposition a été conçue par Ann Temkin, conservatrice en chef au MoMA - the Marie- Josée and Henry Kravis Chief Curator of Painting and Sculpture - et Dorthe Aagesen, conservatrice en chef au SMK, avec le concours des Archives Henri Matisse.
Présentation à Paris
Commissaire générale
Suzanne Pagé, Directrice artistique de la Fondation Louis Vuitton
Commissaire associé
François Michaud, assisté de Magdalena Gemra

La Fondation, en collaboration avec le Museum of Modern Art (MoMA), New York, et le SMK – Statens Museum for Kunst, Copenhague (Musée national d’art du Danemark), accueille l’exposition « Matisse, L’Atelier rouge », consacrée à la genèse et à l’histoire de ce célèbre chef-d’oeuvre de 1911, l’une des œuvres emblématiques du MoMA depuis son acquisition en 1949. L’artiste y représente son atelier et les peintures, sculptures et objets décoratifs qu’il contient. L’exposition réunit pour la première fois les œuvres présentes dans L’Atelier rouge depuis qu’elles ont quitté l’atelier de Matisse à Issy-les-Moulineaux. Elle s’enrichit de documents d’archive inédits et d’œuvres éclairant le contexte de création et l’aventure de cette peinture.

« L’Atelier rouge, qui a maintenant plus de cent dix ans, est à la fois un point de repère dans la tradition séculaire des peintures d’atelier et une œuvre fondamentale de l’art moderne. »

Ann Temkin

Le cœur de l’exposition est constitué de L’Atelier rouge et de six peintures, trois sculptures et une céramique reproduites dans le tableau, réalisées entre 1898 et 1911.

Certaines sont célèbres, tel Le Jeune Marin (II) (1906) – est exposé en France pour la première fois depuis trente-et-un ans -, d’autres moins connues, comme La Corse, le vieux moulin (1898) ; d’autres encore ont été identifiées récemment. Trois œuvres appartiennent au SMK- Les Baigneuses (1907), Le Luxe (II) (1907-1908) et Nu à l’écharpe blanche (1909) -, tandis que l’assiette peinte par l’artiste en 1907 figurant à l’avant-plan de L’Atelier rouge provient de la collection du MoMA.

                              L’exposition comprend également des œuvres étroitement liées à L’Atelier rouge, tels La Fenêtre bleue (1913) du MoMA et Grand Intérieur rouge (1948) du Mnam/Centre Pompidou, permettant de restituer le parcours complexe du tableau de Matisse et le contexte de son acquisition par le MoMA. Une riche sélection de documents d’archive et de photographies, dont beaucoup n’ont jamais été publiés ou exposés, éclairent l’histoire de l’oeuvre. Enfin, un film présentera les découvertes les plus récentes sur le processus d’exécution du tableau.


L’Atelier rouge de Matisse représente son environnement de travail à Issy-les-Moulineaux. Le tableau a été peint dans la suite des œuvres commandées par Sergueï Chtchoukine, le plus fidèle et le plus audacieux des premiers mécènes de Matisse. Si Chtchoukine acheta immédiatement L’Atelier rose, il refusa d’acquérir L’Atelier rouge. Le tableau resta en possession de Matisse pendant seize ans. Durant cette période, il fut présenté à la deuxième exposition post-impressionniste de Londres en 1912, puis à l’Armory Show à New York, Chicago et Boston en 1913.

Acquisition

L’Atelier rouge est acquis en 1927 par David Tennant, fondateur à Londres du Gargoyle Club où se croisent aristocrates et artistes. Le tableau demeure dans ce club jusqu’au début des années 1940, avant d’être acheté par Georges Keller, directeur de la galerie Bignou à New York. Enfin, en 1949, L’Atelier rouge entre au MoMA. Commence alors sa seconde vie. À partir de 1949, en effet, les artistes de New York et tous ceux qui sont de passage s’arrêtent devant cette peinture dont la nouveauté radicale est soudain redécouverte. Matisse lui-même est revenu à la fin des années 1940 à ce qui faisait la spécificité de l’oeuvre de 1911: son « abstraction » par la présence obsédante du rouge, en dépit d’une description précise des meubles, tableaux et objets que contenait à l’époque son atelier d’Issy-les-Moulineaux. Il conçoit une nouvelle série de peintures prenant pour sujet l’environnement familier du peintre, notamment le Grand Intérieur rouge de 1948, qui rejoint la collection du Musée national d’art moderne en 1950 après avoir été exposé à New York par son fils Pierre Matisse en février 1949. Cette oeuvre est présente dans l’exposition, permettant d’évoquer l’importance de la peinture de Matisse dans les années d’après-guerre, à Paris comme à New York, et la présence de l’artiste au Mnam
comme au MoMA

Le dialogue entre L’Atelier rouge de 1911 et le Grand Intérieur rouge de 1948 sera particulièrement mis en lumière dans l’exposition de la Fondation, montrant à près de quarante ans de distance la relecture par Matisse de ce tableau précurseur au moment où le travail du peintre connaît à nouveau une profonde mutation.

L’Atelier rouge au laboratoire

Comme son titre l’indique, L’Atelier rouge se définit d’abord par le rouge de Venise qui couvre lamajeure partie de sa surface. Cette caractéristique résulte pourtant d’une décision tardive : Matisse appliqua cette couche de rouge sur une peinture presque achevée à la palette très différente. La précédente version du tableau donnait une vision plus naturaliste de l’atelier, dont le sol et les murs étaient de couleurs différentes et les formes du mobilier plus concrètes. Dans cette vidéo, l’équipe scientifique chargée de la conservation et de la restauration des oeuvres au MoMA analyse l’évolution inattendue de l’œuvre.
(film)

Podcast France culture

Informations pratiques

L’APPLICATION DE VISITE

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Vendredi de 11h à 21h
Nocturne le 1er vendredi du mois jusqu’à 23h
Samedi et dimanche de 10h à 20h
Fermeture le mardi

Accès
Adresse : 8, avenue du Mahatma Gandhi,
Bois de Boulogne, 75116 Paris.
Métro : ligne 1, station Les Sablons,
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Navette de la Fondation : départ toutes les
20 minutes de la place Charles-de-Gaulle – Etoile,
44 avenue de Friedland 75008 Paris (Service
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14 juillet 2024

Le 14 juillet 1880, inauguration du monument à la République
Alfred-Philippe Roll Paris, 1846 – Paris, 1919
Date : Esquisse pour un tableau commémoratif, 1881
Matériaux et techniques : Huile sur toile
Dimensions : H. 175 x l. 269 cm
Numéro d’inventaire : PPP829
Mode d’acquisition : Achat, 1928
Salle : Rez-de-chaussée, salle 36

En 1880, l’Etat commande au peintre Alfred-Philippe Roll un tableau destiné à fixer le souvenir de la première célébration officielle de la fête nationale.

Le gouvernement venait d’adopter le jour anniversaire de la prise de la Bastille (14 juillet 1789) et celui de la fête de la Fédération (14 juillet 1790). A cette occasion, on avait érigé place de la République, une maquette en plâtre de la statue des frères Morice alors en cours de réalisation.

Roll réalise une immense toile de 63 m2 qui, achevée pour le Salon de 1882, est offerte à la Ville de Paris dès 1884 (aujourd’hui l’œuvre est conservée au Petit Palais). Cette peinture monumentale a fait l’objet de nombreuses études préparatoires, dont cette grande esquisse, aux larges touches colorées, qui met en évidence le goût de l’artiste pour la lumière et le mouvement.

Panorama de la liesse populaire, cette oeuvre de commande s’inscrit dans la suite des grandes compositions naturalistes de Roll : La Grève des mineurs, en 1880 (musée de Valenciennes), Le Travail, en 1885 (musée de Cognac). Ce peintre de la vie moderne a le sens de la foule. Il considère qu’un bon portrait est une figure bien vivante placée dans son milieu social. Le 14 juillet, avec son orchestre, ses danseurs, ses camelots, ses passants acclamant le défilé des troupes, lui permet d’en faire une spectaculaire démonstration.

Sommaire du mois de juin 2024

Les trente ans de la Filature

18 juin 2024 : Art Basel Édition 2024
9  juin  2024 : Darra, Zahra, Jabal, Younes Rahmoun
9  juin  2024 : Globus et la Fondation Beyeler annoncent un projet d’art public : Julian Charrière, «Cales for Action  »
5  juin 2024  : Mika Rottenberg. Antimatter Factory

Darra, Zahra, Jabal, Younes Rahmoun

Création graphique d’après l’oeuvre de Younes Rahmoun par le studio Constance+Ismaël

A La Kunsthalle de Mulhouse, jusqu’au 27 octobre 2024

Figure majeure de l’art contemporain au Maroc, Younes Rahmoun présente à La Kunsthalle de Mulhouse un ensemble d’oeuvres qu’il articule autour de l’idée de migration.
Entrer dans l’oeuvre de Younes Rahmoun c’est accepter de regarder en soi et de penser ce que nous sommes. Son engagement se situe dans la pensée, son travail s’inscrit dans une quête de formes humbles et transcendantes. Ses
concepts viennent habiter l’espace d’exposition du centre d’art contemporain pour nous questionner sur la notion de déplacement et interpeller nos facultés d’adaptation. Par le langage métaphorique de l’artiste, l’exposition nous interroge :

comment une graine peut prendre racine dans un sol qui n’est pas sa terre d’origine ?

Ses oeuvres sont faites de figures, de métaphores, de signes.
Il créé à partir de gestes, d’objets de préférences modestes, ceux qu’il trouve à portée de main, dans ses espaces de vie et de culture, les gestes qu’il observe ou pratique depuis toujours, les objets qu’il trouve près de chez lui, dans la
médina de Tétouan ou dans les montagnes du Riff. Prélevés et extraits du quotidien, ils deviennent son alphabet à partir du moment où il les isole, les transcende et les investi de sa conception du monde.

                           Younes Rahmoun, Hajar-Dahab (Pierre-Or), 2022.
                           Courtesy de l’artiste et de la galerie Imane Farès.

Darra – L’atome

L’atome est la plus petite partie d’un corps qui ne se décèle pas à l’oeil nu mais que l’on considère dans l’organisation de la matière. Représenté par un cercle, il incarne une forme de perfection et d’absolu. Il s’installe à l’extrémité inférieure
des valeurs et représente une limite en-deçà de laquelle on pressent une infinité insaisissable.

Zahra – La fleur

Au stade de la fleur, la graine a quitté l’obscurité et l’isolement, en sortant de terre, elle a franchi la ligne de visibilité.
Confrontée au monde, elle cherche sa place parmi les autres et apprend à composer dans un jeu aux règles plurielles.
Elle reçoit, donne, partage, compose avec la diversité et la multiplicité. La fleur est séduisante, unique mais elle est aussi fragile parce qu’elle ne vit qu’un temps avant de céder sa place au fruit qu’elle devance.

Jabal – La montagne

La montagne représente la force et l’immuable. Elle est à la fois le terreau et l’épicentre d’une vie. Repère visuel et symbolique, elle apporte de la stabilité et renvoie aux origines d’un peuple ou d’un individu. Elle accueille aussi bien les hommes que la végétation, elle les abrite et les fertilise.

A propos de l’artiste

Younes Rahmoun est un artiste marocain, né en 1975 à Tétouan
où il vit et travaille toujours actuellement. Il est l’un des artistes
nord-africains de sa génération les plus exposés. Formé à l’école
d’art de Tétouan par Faouzi Laatiris, Younes Rahmoun fait partie des premiers artistes à recevoir un enseignement formel en art contemporain au Maroc.
Younes Rahmoun s’exprime à travers de multiples supports :
installation, sculpture, dessin, vidéo, photographie… Son travail
épuré est empreint de spiritualité et invite à la contemplation. Il fait dialoguer des formes symboliques universelles agencées en série, que l’on retrouve, entre autres, dans l’art islamique, avec des technologies contemporaines.
Partir de soi, de sa culture, d’un quotidien pour interroger l’universel et créer ainsi un dialogue en constante évolution semble être la racine de cette oeuvre florissante.
Parmi ses expositions récentes, on peut citer Little Worlds, Complex Structures, VCUarts – Virginia Commonwealth University School of the Arts in Qatar (2018), De la mer à l’océan, L’appartement 22, Rabat (2016). Son travail a été montré récemment au Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía (Madrid), au Palais de Tokyo (Paris), au Tripostal (Lille), au Victoria & Albert Museum (Londres), à L’heure rouge, Biennale de Dakar (2018) et à Viva Arte Viva, la 57e Biennale de Venise (2017). Il est représenté par la Galerie Imane Farès à Paris.

Informations pratiques

Adresse
La Kunsthalle Mulhouse
La Fonderie, 2ème étage, entrée par le parvis
Horaires
mercredi, jeudi, vendredi 12h – 18h
samedi et dimanche 14h – 18h
Pendant Art Basel, du 11 au 14 juin,
ouverture exceptionnelle de 10h à 18h
fermeture le 15 août
Entrée libre et gratuite
KUNSTAPERO
jeu 27.06 – 18h30-20h30

VISITE COMMENTEE
sam 29.06 – 16h

Globus et la Fondation Beyeler annoncent un projet d’art public : Julian Charrière, «Cales for Action  »

Du 8 juin – 6 octobre 2024, Marktplatz, Bâle

Cet été, l’artiste franco-suisse Julian Charrière transforme le grand magasin historique bâlois Globus, actuellement en cours de rénovation, avec une œuvre visant à repousser les limites et traverser les frontières. « Calls for Action » mêle art public et conservation de la nature en établissant une connexion directe entre la ville de Bâle et une forêt de nuage des Andes occidentales en Équateur, afin de mettre en lumière l’interconnectivité de notre planète ainsi que les enjeux environnementaux qui mettent en péril des écosystèmes essentiels. Un vaste écran est accroché à la façade du grand magasin, telle une fenêtre ouvrant en temps réel sur la biodiversité foisonnante d’une écorégion menacée.
« Calls for Action » est le deuxième volet du « Globus Public Art Project » : pendant les trois années de rénovation de son grand magasin emblématique sur la place du marché de Bâle, Globus collabore avec la Fondation Beyeler pour inviter des artistes à concevoir et à réaliser de nouvelles œuvres in situ en dialogue avec le bâtiment et le public.

Mika Rottenberg. Antimatter Factory

Mika Rottenberg NoNoseNows 2015

Au musée Tinguely du 5 juin 2024 – 3 novembre 2024
L'exposition Mika Rottenberg. Antimatter Factory est une coopération entre le Musée Tinguely, la Kunst Haus de Vienne et le Lehmbruck Museum de Duisbourg.
Des ateliers de recyclage et fabrication d'objets en plastique régénéré sont proposés régulièrement en coopération avec Precious Basel Plastic.
Commissaire d'exposition : Roland Wetzel
Assistante : Tabea Panizzi


Avec l’une des plus vastes expositions consacrées jusqu’ici à Mika Rottenberg (née en 1976), le Musée Tinguely présente une rétrospective de son œuvre protéiforme qui a déjà retenu l’attention internationale lors de la Biennale de Venise (2015), de Skulptur Projekte à Münster (2017) et de la Biennale d’Istanbul (2019). En provoquant la surprise et le rire, les vidéos de Mika Rottenberg reflètent des situations absurdes de la logique de production capitaliste. À travers d’enivrantes cascades de couleurs à la dimension picturale, ses œuvres éveillent chacun de nos sens et naviguent d’une région du monde et d’une dimen­sion à l’autre avec une malicieuse facilité. L’exposition réunit d’importants travaux et ins­tallations vidéo réalisés entre 2003 et 2024, ainsi que son dernier long métrage REMOTE (2022).
Une sculpture-fontaine conçue pour l’exposition est présentée pour la première fois dans le parc Solitude devant le musée, tout comme de récentes sculptures hybrides ré­alisées à partir de matériaux organiques et de plastique régénéré. Des travaux cinétiques, en partie interactifs, parachèvent de couvrir le spectre de son œuvre, qui est présentée à Bâle sous le titre Mika Rottenberg. Antimatter Factory, du S juin au 3 novembre 2024.

Référence du titre

Le titre de l’exposition au Musée Tinguely, Antimatter Factory, fait référence au nom d’un dé­partement de recherche du CERN à Genève qui mène des expériences sur l’antimatière. Du­rant sa résidence d’artiste, Mika Rottenberg y a trouvé l’inspiration pour son travail Spaghetti Blockchain (2019-2024), présenté pour la première fois sous forme d’installation vidéo à trois canaux dans le cadre de l’exposition. Celui-ci est consacré à l’échange d’énergies, d’objets et de personnes; il relie le microscopique au macroscopique et déplace la matière à travers l’es­pace et le temps comme par magie. Avec ce travail, le public plonge au cœur du cosmos artis­tique de Mika Rottenberg.

Une usine produisant de l’antimatière. Cette périphrase pourrait également désigner les sculptures-machines de Jean Tinguely qui créent de la poésie plutôt que de la matière exploi­table et raillent ainsi la production industrielle de marchandises comme rapport d’exploitation entre l’homme et la machine. Le regard ironique de Mika Rottenberg poursuit cette même thématique en étudiant les relations surprenantes, pour ainsi dire souvent insolites, au sein de la production mondiale de biens. À travers son surréalisme social, l’artiste crée des paraboles de l’aliénation identifiée par Karl Marx dans la dépréciation du monde des hommes à travers la mise en valeur du monde des choses. Ce qui renforce la pertinence de la critique de Mika Rottenberg envers notre production capitaliste de marchandises c’est sa vitesse croissante, la libre circulation mondiale des marchandises (et non des personnes), ainsi que la dématériali­sation qui découple les choses de leur représentation. L’artiste se penche également sur un autre thème en résultant : la question du pouvoir d’action des choses et des matières, ainsi que la spiritualité qui leur est inhérente.

Travaux et installations vidéo

La rétrospective présente une riche sélection des travaux et installations vidéo de Mika Rottenberg. Des bruits d’éternuements émanant d’un premier travail vidéo accueillent les visi­teur.euse.s. Il s’agit de Sneeze réalisé en 2012. L’éternuement est un thème présent dans plu­sieurs travaux de l’artiste qui s’y intéresse en tant que production végétative corporelle au même titre que la croissance des cheveux, des ongles des doigts ou des orteils. Ainsi, un fil rouge se déploie tout au long de l’exposition à travers certaines thématiques récurrentes.

L’installation vidéo No Nase Knows a été créée en 2015 pour la Biennale de Venise. Elle montre les étapes de la production industrielle de perles dans une usine de Zhuji, une ville au sud de la Chine: de l’implantation d’un corps étranger à l’intérieur de l’huître qui l’enrobe de nacre, jusqu’à la ‘récolte’ et la sélection. Au moyen d’un mécanisme de rouages et d’une cour­roie de transmission, l’usine est reliée au poste de travail d’une femme dont les éternuements provoqués par des bouquets de fleurs entraînent l’expulsion de plats de pâtes, tandis que son nez ne cesse de s’allonger. La question de la productivité culmine en une réaction allergique très singulière, survenant aussi en l’absence de toute volonté.

Cheese (2008)

Pour Cheese (2008), Mika Rottenberg s’est inspirée de l’histoire de la famille des ‘Seven Suther­ land Sisters‘ qui se produisait sous la forme d’un ensemble vocal vers 1900. Dotées d’intermi­nables chevelures, ces sœurs en firent leur marque de fabrique et rencontrèrent un large suc­cès en commercialisant un produit cosmétique favorisant la pousse des cheveux.


L’étiquette
«The Lucky Number 7» apposée sur le flacon promettait non seulement la croissance capil­laire, mais aussi le bonheur. L’installation de Mika Rottenberg se compose d’un baraquement de planches labyrinthique où il est possible de circuler, et dans lequel le pouvoir des cheveux longs se conjugue à l’énergie produite par l’écume des chutes du Niagara pour fabriquer le produit capillaire. Ce récit est lié de manière surréaliste à la fabrication de fromage de chèvre au moyen d’une rampe de transmission bricolée en bois.

Cosmic Generator

Emprunter le tunnel pour entrer dans l’installation vidéo Cosmic Generator (2017) revient à entamer un voyage à travers un étroit système de tunnel éclairé par des ampoules colorées qui clignotent. Le travelling commence au centre d’une assiette décorée de motifs chinois. La bande sonore se compose d’une musique pour instruments à cordes évoquant l’ambiance d’un restaurant chinois, de grincements produits par des bruits de roulement ainsi que du grésillement de courts-circuits électriques.

Le périple débouche sur une mer bouillonnante de débris d’ampoules colorées pour se transformer aussitôt en un panorama d’un marché de gros à Yiwu, en Chine. L’exubérance visuelle des microboutiques résulte de l’uniformité et de la spécialité de chacune d’entre elles : on y voit des guirlandes en plastique de toutes les couleurs ou des guirlandes lumineuses de toutes sortes, des sapins de Noël scintillants ou des fleurs en plastique multicolores.

Ces objets fétiches du monde marchand surabondant sont contrecar­rés par les vendeuses à peine visibles qui disparaissent derrière leurs produits. Le film est ins­piré d’une visite de la ville-frontière Mexicali qui se distingue par une importante population chinoise et un nombre considérable de restaurants chinois uniformes. Avant la construction de la frontière clôturée, Mexicali était reliée à Calexico, la ville californienne voisine, par un système de tunnels. Comme dans le film où une banale ‘coupe franche’ permet de surmonter les distances et les dimensions, celui-ci peut être perçu comme une allégorie du flot mondial de marchandises et de l’assujettissement local des personnes.

Aux côtés d’autres travaux et installations vidéo à l’instar de Time and a Hait (2003), Fried Sweat (2008), Smoky Lips (2016-19) et Untitled Ceiling Projection (2018) couvrant près de vingt ans de création, l’exposition montre une sélection de sculptures cinétiques hybrides, pour certaines interactives, accompagnées de compositions fonctionnelles et matérielles surréalistes des an­nées 2020 à 2022, ainsi qu’un ensemble d’œuvres exposé pour la première fois regroupant des lampes-sculptures qui relient des structures organiques à des abat-jour colorés en plastique ré­ généré. Spécialement conçue pour l’exposition, une sculpture-fontaine haute de près de trois mètres, en forme de pied coloré crachant de l’eau, a été installée dans le parc Solitude.

Pendant toute la durée de l’exposition, le long métrage REMOTE (2022) est visible dans la salle de conférence du musée. Réalisé pendant la pandémie de Covid-19 par Mika Rottenberg en coopération avec le réalisateur et l’auteur Mahyad Tousi, ce film s’inspire de certaines de leurs discussions à l’époque du confinement physique, lorsque les moyens de communication nu­mériques revêtirent une importance nouvelle. Le film crée un récit fantastique à une époque postpandémique où interactions physiques et numériques reprennent de manière inattendue et où les distances disparaissent

Le propos

Le travail artistique de Mika Rottenberg interroge des conditions de production ne faisant ha­bituellement pas l’objet d’une remise en question ainsi que la valeur du travail au sens mar­xiste du terme avec une attention particulière portée à la main-d’œuvre féminine dans des si­tuations exacerbées, surréalistes et absurdes. Avec humour, l’artiste inverse les causes et les effets, joue avec les échelles – de la plus petite à la plus grande et vice versa – et crée une al­chimie d’énergies et de cosmologies.

Les visiteurs et visiteuses évoluent dans un monde ima­ginaire où se mêlent sensualité enivrante et illogisme déconcertant qui possède quelque chose de très libérateur. Ce sont des écosystèmes de séduction et de magie qui relient la réalité et l’imagination caractérisés par une pensée qui réfléchit la corporalité selon des critères ar­chitectoniques : espace et temps, intérieur et extérieur, haut et bas, proximité et distance, pu­reté et saleté, douceur et résistance. À travers son appropriation créative des matériaux les plus divers et leur ‘agency’ ouverts à des épistémologies alternatives, l’artiste a anticipé des évolu­tions qui sous le terme de ‘nouveau matérialisme’ explore aujourd’hui les rapports complexes entre la technologie, la nature et l’environnement.

Catalogue en ligne :

Dans le cadre de l’exposition paraît un catalogue en ligne. Il présente en anglais les principaux thèmes de l’œuvre de Mika Rottenberg au moyen d’une naviga­ tion ludique inspirée de l’esthétique de l’artiste. Parallèlement à des informa­ tions biographiques et bibliographiques ainsi que des vues d’exposition des trois institutions partenaires – le Musée Tinguely, la Kunst Haus de Vienne et le Lehmbruck Museum de Duisbourg -, cette publication en ligne réunit des ex­traits de travaux vidéo ainsi que des interviews et des textes de Chen Oiufan, Heather Davis, Hsuan L. Hsu, Gunn Khatri, Barbara Latacz, Filipa Ramos, James Taylor-Foster, Mahyad Tousi, Mika Rottenberg et Roland Wetzel.

Informations pratiques

Musée Tinguely
I Paul Sacher-Anlage 1 l 4002
Bâle
Vernissage et fête estivale: Mardi, 4 juin 2024, à 18h30

Heures d’ouverture: mardi- dimanche 11h-18h, jeudi 11h-21h I Semaine de la Art Basel: 10.06.-16.06.24: 9h-19h, 13.06. jusqu’à 21h

Curator’s Tour avec Roland Wetzel, le 22 août 2024, 19h, entrée gratuite (en allemand)

Site Internet : www.tinguely.ch I www.preciousplastic.ch

Réseaux sociaux : @museumtinguely 1  #museumtinguely 1  @mikarottenberg 1  #antimatterfactory

Sommaire du mois de mai 2024

Fontaine Tinguely, Parc de la Solitude Basel

29 mai 2024 : Une nouvelle étape pour le programme Art et Santé du Musée Unterlinden
23 mai 2024 : When We See Us Un siècle de peinture figurative panafricaine
18 mai 2024 : Dance with Daemons
11 mai 2024 : Jean Rondeau et le clavecin Ruckers
8  mai 2024  : Couleur, Gloire et Beauté
5 mai 2024   : Patricia Vest, Patty la souris
4 mai 2024 :  Gérard Willig