Sommaire du mois de février 2025

                                           Le collège des Bernardins

26 février 2025 : Se faire plaisir
21 février 2025  : art karlsruhe
18 février 2025  : SOIREE ROBERT CAHEN
16 février 2025  : La Clef des songes
11 février 2025   : Suzanne Valadon
9  février 2025   : Épiphanies par Augustin Frison-Roche
7  février 2025   : Le Boléro de Ravel
6 février  2025   : Revoir Cimabue
3 février  2025   : Marina Abramović en Suisse

Se faire plaisir

Commissariat : 
Mireille Blanc, Marianne Marić et Sandrine Wymann.
A la Kunsthalle de Mulhouse jusqu'au 27 avril 2025
Introduction

Se faire plaisir (vidéo) est une exposition qui se fait l’écho d’un plaisir passant par le partage ou le jeu, un plaisir qui se ressent par le corps, s’acquiert par les sens et parle à nos émotions.

Conçue comme une exposition de rencontres permettant des expériences partagées, Se faire plaisir est le lieu d’un triple rapprochement et d’un triple plaisir. Celui des artistes qui croisent leurs pratiques, sous l’œil amusé des commissaires d’exposition qui la mettent en scène dans l’intention de prendre soin des visiteurs.


Lieu d’enivrement et d’alliance, l’espace d’exposition est transformé en paysages intimes, espaces intérieurs, où les objets, le décor demeurent étranges et insaisissables, et où les plaisirs s’associent pour se démultiplier et distiller d’intenses sensations.
Se faire plaisir est imaginée comme un défi, celui de glisser de la générosité dans nos vies quotidiennes.

Avec la participation de We Are The Painters, Caroline Achaintre, Victor Alarçon & Nitsa Meletopoulos, Mireille Blanc, Clément Bouteille, Stéphanie Cherpin, Afra Eisma, Camille Fischer, Marianne Marić, Cassidy Toner.

Informations pratiques

La Kunsthalle Mulhouse 
Centre d’art contemporain
La Fonderie, 2ème étage,
entrée par le parvis 
+ 33 (0)3 69 77 66 47
kunsthalle@mulhouse.fr

Horaires d’ouverture 
mercredi, jeudi, vendredi 12h-18h
samedi, dimanche 14h-18h
Entrée libre et gratuite

VISITES COMMENTÉES
Entrée libre et gratuite
22.02 → 16h
26.04 → 16h


KUNSTKIDS
Atelier à la semaine pour les 6-12 ans.
Gratuit sur inscription.
Semaine du 17.02 au 21.02
de 14h à 16h avec Kiki DeGonzag
Semaine du 07.04 au 11.04
de 14h à 16h avec Candice Chemel
KUNSTBABIES
Découverte de l’exposition pour les tous petits
jusqu’à 6 ans, accompagnés d’un adulte
Gratuit sur inscription
15.02 de 11h à 12h
08.03 de 11h à 12h
RDV FAMILLE
Visite/atelier proposée aux enfants dès 6 ans,
accompagnés de leurs parents
en compagnie d’un artiste intervenant.
Gratuit sur inscription.
23.03 de 15h à 17h avec Kiki DeGonzag
13.04 de 15h à 17h avec Candice Chemel

KUNSTAPÉRO
Visite commentée de l’exposition
suivie d’une dégustation de vins.
Sur inscription (places limitées), 5€/personne
06.03 de 18h30 à 20h30
03.04 de 18h30 à 20h30

APRÈS-MIDIS BIEN-ÊTRE
DANS L’EXPOSITION

Massage de la tête, entrée libre (env. 20mn)
+ Onglerie Arty, sur inscription (places limitées)
+ Visite commentée en continu
08.03 de 14h à 18h
29.03 de 14h à 18h

KUNSTDÉJEUNER
Visite commentée suivie d’un déjeuner.
13.03 de 12h15 à 13h45
24.04 de 12h15 à 13h45


FINISSAGE
Découverte du métier de nez professionnel,
par Isabelle Prin du Lys (Maison Serena Galini)
suivie d’une conversation avec les commissaires
de l’exposition sur la création des parfums
de l’exposition

26.04 de 14h à 16h
(possibilité de suivre la visite commentée
de l’exposition de 16h)
Entrée libre et gratuite

art karlsruhe

Pour sa 22e édition, art karlsruhe, foire d’art moderne classique et contemporain, invite le monde international de l’art dans la ville du 20 au 23 février. Quelque 180 exposants retracent 120 ans d’histoire de l’art dans les quatre halls de la foire de Karlsruhe – de l’art moderne classique à l’art contemporain en passant par l’art concret et le pop art. Depuis toujours au cœur de la marque de la foire, la sculpture joue à nouveau un rôle central en 2025.

« L’année dernière, nous avons réussi, grâce à de nouvelles idées et de nouveaux formats, à emprunter de nouvelles voies conceptuelles et à convaincre ainsi durablement»,
déclare Kristian Jarmuschek, président du comité consultatif d’art karlsruhe.

« Grâce aux nouvelles impulsions que nous avons pu donner, art karlsruhe s’établit plus que jamais comme l’un des salons les plus importants d’Allemagne – tout aussi pertinent pour les galeristes que pour les visiteurs».

La foire en chiffres

Total des exposants:
 187 galeries de 16 pays

Nations:
Autriche, Belgique, Suisse, Espagne, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon, Pays-Bas, Pologne, Corée du Sud, Suède, Turquie, Taïwan, États-Unis, Allemagne

C’est sur une superficie de 35.000 qm que la foire accueille :
53 galeries de 15 pays

Émetteurs étrangers: 53 galeries de 15 pays
Nouvel exposant: 33
Galeries de Karlsruhe: 8
one:artist shows: 64
scupture:squares: 18
scupture:spots: 30
Stands d’information: (Mile des musées) 36
Galeries françaises : 8

Points forts de la halle

Hall 1: Art moderne classique et contemporain
Hall 2: Art après 1945 et art contemporain
Hall 3: Partenaires culturels et mécènes, musées
Hall 4: Discover et art contemporain

Expositions temporaires
  • Exposition spéciale sur la collection privée «Tamina Amadyar Aperçu de la collection Christoph Une exposition spéciale organisée par un commissaire en dialogue avec la collection de la SSC», sous la direction de Stefanie Patruno, directrice de la Stadtische Galerie Karlsruhe, position unique de la collection privée de l’éditeur de Francfort Christoph Keller en dialogue avec des œuvres de la Stadtische Galerie, hall 3I S01

    .  academy:square
    Exposition spéciale organisée par des diplômés de la Staatliche Akademie der Künste Karlsruhe, de la Staatliche Hochschule für Gestaltung Karlsruhe et de la Staatliche Akademie der Bildenden Künste Stuttgart, organisée par Eike Buhr, rédactrice en chef du magazine
    MONOPOL pour l’art et la vie (soutenue par la LBBW), Hall 3I Y14

    • paper:square et start:block

    Le paper:square est consacré aux positions artistiques qui se penchent sur les travaux avec et par le papier, hall 3. 000000000000000Il est complété par le start:block, qui présente des travaux qui, du point de vue des galeries, sont particulièrement appropriés pour commencer sa propre activité de collection, hall 3I Y15


Autres points forts

Jardin de sculptures – sponsorisé par le groupe Vollack
Outre les 18 places de sculptures intégrées dans les halls, le jardin de sculptures –  -voit à nouveau le jour en 2025 dans l’atrium de la Foire de Karlsruhe. Celui-ci est exclusivement consacré aux sculptures extérieures et complète le parcours dans la cour intérieure du parc des expositions. On y voit aussi des sculptures dans  des galeries exposantes.

re:discover et re:frame relèvent les défis du marché de l’art
Si art karlsruhe a connu un écho aussi fort et positif l’année dernière, c’est en grande partie grâce à de nouveaux formats qui abordent les défis et les questions actuels du secteur de l’art.
re:discover, lancé pour la première fois en 2024 et axé sur les artistes encore en vie qui ne sont pas reconnus à leur juste valeur malgré leur qualité artistique élevée et leur travail artistique continu, en est un exemple.
Au total, 15 galeries sont représentées cette année par une position re:discover à art karlsruhe.

re:discover est complété par re:frame, qui sera édité pour la première fois en 2025 et qui vise à montrer le meilleur traitement possible des œuvres d’art d’artistes déjà décédés et à présenter ainsi des exemples impressionnants de bonnes pratiques. Ainsi, la galerie Eric Mouchet de Paris s’engage depuis des années pour l’héritage d’Ella Bergmann-Michel et de son mari Robert Michel, tandis que la galerie SIGHT d’Offenbach représente l’héritage de l’artiste Johannes Geccelli, dont les œuvres font partie des positions centrales de la peinture allemande sur champs de couleurs. L’héritage de l’artiste finlandais Pertti Kekarainen est pris en charge par la galerie Drees de Hanovre.

L’entrée dans la collection d’art : Les formats offrent un accès à bas seuil
Pour les amateurs d’art qui souhaitent se lancer dans la constitution de leur propre collection d’art, art karlsruhe propose des approches globales et concrètes.
Le paper:square dans le hall 3 est consacré aux positions artistiques qui se penchent sur les travaux avec et par le papier. « Si l’on interroge les collectionneurs établis, une œuvre sur papier est souvent le premier achat par lequel ils ont commencé leur propre collection d’art», explique Olga BlaB.

«Afin de permettre un accès à la fois facile et fondé à la collection personnelle, nous avons complété le paper:square par le start:block, qui verra le jour pour la première fois cette année. Pour cela, nous avons explicitement demandé à nos galeries d’apporter des œuvres qu’elles considèrent comme appropriées pour effectuer leur premier achat d’art, et nous avons obtenu une sélection impressionnante dans laquelle on trouvera certainement son bonheur».

Toujours dans le hall 3, une présentation curatée de diplômés prometteurs des trois écoles d’art du Bade-Wurtemberg – la Staatliche Akademie der Bildenden Künste Stuttgart, la Staatliche Kunstakademie Karlsruhe et la Hochschule für Gestaltung Karlsruhe – voit le jour dans l‘academy:square.
Sous la direction d’Elke Buhr, rédactrice en chef du magazine MONOPOL pour l’art et la vie, les jeunes talents sont rendus visibles et peuvent être découverts par les exposants et les collectionneurs.

Un programme-cadre passionnant

Les One-Artist-Shows – des artistes et leurs travaux sélectionnés par les galeries- permettent d’avoir un aperçu approfondi de la création artistique de chacun. Chaque One-Artist-Show de la foire est automatiquement nominé pour le prix art karlsruhe, qui est remis solennellement le jeudi 20 février 2025 à14h30 dans le cadre de l’art: opening par Britta Wirtz, directrice de la foire de Karlsruhe, Arne Braun, secrétaire d’État au ministère de la science, de la recherche et de l’art du Bade-Wurtemberg, Dr. Frank Mentrup, maire de la ville de Karlsruhe, Stefanie Patruno ainsi qu’Olga BlaB et Kristian Jarmuschek. D’autres remises de prix organisées dans le cadre d’art karlsruhe récompensent également l’engagement de certains artistes et galeries.

Les prix

Le prix Loth de la sculpture est attribué cette année à la sculptrice et céramiste suédoise Eva Hild et à la galerie Martina Kaiser

Le prix Hans Platschek pour l’art et l’écriture a été décerné à la peintre et photographe germano-suisse Ingeborg Lüscher dans le cadre d’art karlsruhe, ainsi que le prix art karlsruhe à l’artiste japonaise Etsu Egami et à la galerie KORNFELD.

Quelques artistes et galeries

La profusion d’oeuvres, ainsi que leurs qualités demanderait à être vues plusieurs jours

Galerie Radial Strasbourg
La gravure et la peinture du Colmarien  Michel Cornu se partagent le dessin et la couleur,  avec la complicité de Frédéric Croizer de Radial Art Contemporain de Strasbourg.

Galerie Eric Muchet

C’est la bande dessinée qui est à l’honneur par un artiste, Ulrich Baehr nostalgique de la Russie.

Dans la même galerie, Kubra Khademi, franco-afghane,  livre un témoignage graphique et littéraire, unique sur l’invincibilité de l’art, une ode aux femmes, à la vie, à la liberté. Un jour de l’hiver 1989, à Mashhad, en Iran, dans une famille pauvre de réfugiés partis d’Afghanistan pour fuir l’armée soviétique, les moudjahidines et les persécutions que les Sunnites afghans infligent aux Chiites hazaras, une petite fille naît mains grandes ouvertes, signe de bienfaits pour la maisonnée.
Elle est la sixième dans une fratrie de dix. Le mollah refuse de lui choisir
un prénom et de l’inscrire dans le Coran familial. À quoi bon ? C’est une fille.
Finalement appelée Kubra, ce qui veut dire « grande« , l’enfant montre très tôt
un don pour le dessin. Un don comme une armure, qui la protège et la fortifie
contre les épreuves d’une existence sous la double férule du fanatisme religieux
et patriarcal. Armée de ses crayons, de ses pinceaux et d’une volonté sans faille,
Kubra entreprend une incroyable odyssée d’artiste.
C’est mon coup de coeur de la foire

Rendez-vous est donné du 5 au 8 février 2026

SOIREE ROBERT CAHEN

De la trame au drame

« Robert Cahen, à qui ce livre est consacré, appartient à l’histoire de l’art vidéo, tracée par un groupe, des groupes, un mouvement, des aventuriers chanceux, des soutiers obscurs, toutes sortes de héros, de hérauts, de zigotos.
Ils/elles forgent en quelques décennies une nouvelle forme d’expression artistique, naviguant entre cinéma, télévision et arts plastiques. Une forme protéiforme au développement de laquelle j’ai quelque peu contribué, en la pratiquant mais surtout en l’observant, en l’analysant, en la chroniquant, en la théorisant, en la racontant, voire en la mythifiant, pendant plus de quarante ans, de ses origines (dans les années 60) à ses métamorphoses successives. Métamorphoses qu’illustre parfaitement la trajectoire de Robert Cahen, depuis 1973 et son Invitation au voyage où pointent déjà toutes les destinations vers lesquelles ses œuvres vidéo successives nous embarquent somptueusement. » Jean-Paul Fargier
www.mediapop-editions.fr


Cinéma Bel Air

Mardi 25 février à 20h.
 
A l’occasion de l’édition par Mediapop du livre sur l’œuvre de Robert Cahen.
De la trame au drame écrit par Jean-Paul Fargier, spécialiste de la création vidéo contemporaine.

Projection de 5 courts-métrages
Rencontre avec Jean-Paul Fargier et Robert Cahen.
Suivie d’un verre convivial.
Entrée libre.

En partenariat avec Mulhouse Art contemporain et la Librairie 47°Nord

La Clef des songes

Chefs-d’oeuvre surréalistes de la Collection Hersaint

Joan Miró
Femme, 1934
Pastel sur papier velours, 106,5 x 70,5 cm
Collection Hersaint
© 2025 Successió Miró / ProLitteris, Zurich
Photo: Peter Schälchli, Zurich
A La Fondation Beyeler  du  16 février jusqu'au – 4 mai 2025
Commissariat de
Raphaël Bouvier, Senior Curator de la Fondation Beyeler.

L'Ange du Foyer avec Raphaël Bouvier curator, Evangéline Hersaint photo Domminique Bannwarth

Après la labyrinthique exposition parisienne sur le surréalisme, la Fondation Beyeler fait découvrir en première mondiale, une sélection représentative de chefs d’oeuvre surréalistes de la Collection Hersaint. L’exposition présente une cinquantaine d’oeuvres clés d’artistes tels que Salvador Dalí, Max Ernst, René Magritte, Joan Miró, Pablo Picasso, Man Ray,
Dorothea Tanning, Toyen, mais aussi Balthus, Jean Dubuffet, Wifredo Lam et bien d’autres.

Dorothea Tanning
Valse bleue, 1954
Huile sur toile, 130 x 97 cm
Collection Hersaint
© 2025 ProLitteris, Zurich
Photo: Peter Schälchli, Zurich

Elle s’attache à divers thèmes majeurs du surréalisme comme la nuit, le rêve, l’inconscient, la métamorphose ou la forêt, en tant que lieu d’énigmes. Les peintures de la Collection Hersaint dialogueront avec certaines pièces maîtresses de la Fondation Beyeler.

La Collection Hersaint

« La Clef des songes » : ce titre d’une toile cardinale de René Magritte appartenant à la Collection Hersaint incarne l’orientation fondamentalement surréaliste et tresse les divers liens qu’elle noue avec l’univers mystérieux, à la fois familier et inquiétant, des (mauvais) rêves et de l’inconscient. La collection a été fondée par Claude Hersaint (1904, São Paulo – 1993, Crans-Montana), l’un des premiers et des plus importants collectionneurs du surréalisme. Après avoir grandi au Brésil, Claude Hersaint s’installe à Paris, où il acquiert à l’âge de dix-sept ans sa première oeuvre de Max Ernst. En naîtra une passion pour l’art qui l’animera toute sa vie et le conduira à réunir l’une des collections de peinture surréaliste les plus remarquables au monde. La Collection Hersaint rassemble aujourd’hui quelque 150 pièces, elle conserve notamment un ensemble d’oeuvres de Max Ernst parmi les plus considérables entre des mains privées.
Claude Hersaint a entretenu pendant sa vie entière des liens d’amitié avec un grand nombre d’artistes. Son enthousiasme et son engagement en faveur de l’art ont été repris par son épouse Françoise Hersaint et
leur fille Evangéline Hersaint.

Les chefs-d’oeuvre de la Collection

Parmi les nombreux chefs-d’oeuvre de la Collection, il faut mentionner L’Ange du foyer (Le Triomphe du surréalisme) que Max Ernst a peint en 1937 et qui est devenu l’icône par excellence du surréalisme.


L’énigmatique et insondable Le Jeu lugubre (1929) incarne la quintessence de l’art de Salvador Dalí, que hantent les tabous érotiques et psychologiques. Quant au Passage du Commerce-Saint-André (1952–1954), ce chef-d’oeuvre monumental de Balthus est en prêt à long terme à la Fondation Beyeler depuis
plusieurs années. L’exposition fera voir en outre, de Dorothea Tanning et de Toyen – deux importantes artistes féminines du surréalisme –, un ensemble d’oeuvres caractéristiques qui n’ont pratiquement jamais été montrées jusqu’ici au public.

Salvador Dalí, Le Jeu lugubre, 1929
Huile et collage sur carton, 44,4 x 30,3 cm
Collection Hersaint
© 2025 Fundació Gala-Salvador Dalí /
ProLitteris, Zurich
Photo: Peter Schälchli, Zurich

Une longue amitié

Une longue amitié a lié Claude, Françoise et Evangéline Hersaint aux époux Ernst et Hildy Beyeler.
Affichant à la fois des similitudes et des différences, la Collection Beyeler et la Collection Hersaint se complètent idéalement. Ainsi le dialogue avec la Collection Hersaint met-il en évidence les rapports que la Collection Beyeler entretient avec l’art surréaliste, de même que les mille échos féconds que se renvoient les deux ensembles en révèlent les infinies potentialités. C’est dans cet esprit que la présente exposition fait donc entrer les chefs-d’oeuvre de la Collection Hersaint en conversation avec certains joyaux de notre musée, qu’ils soient signés Louise Bourgeois, Jean Dubuffet, Max Ernst, Alberto Giacometti, Joan Miró, Pablo Picasso ou Henri Rousseau

                                              Max Ernst, Evangeline, 1941

Claude Hersaint

Claude Hersaint est né en 1904 à São Paulo, au Brésil, où sa famille originaire d’Alsace-Lorraine avait émigré au milieu du 19e siècle. Il grandit dans le milieu traditionnel de la haute bourgeoisie intellectuelle et s’installe dès son adolescence à Paris, où il suit les cours de « Sciences Po » et étudie le droit. Claude Hersaint fait ensuite profession de banquier, un métier qu’il exercera toute sa vie. À Paris, il noue des liens d’étroite amitié avec des artistes surréalistes comme Max Ernst, Victor Brauner, Óscar Domínguez, mais
aussi Balthus et Jean Dubuffet. Il fréquente également des écrivains, des intellectuels et des collectionneurs de renom tels que Jacques Lacan, Georges Bataille, Jean Paulhan et Marie-Laure de Noailles. En 1938, il épouse sa première femme, Hélène Anavi, une fascinante personnalité mondaine de
son temps. En raison de la Seconde Guerre mondiale et des persécutions nazies, Claude Hersaint et Hélène Anavi quittent précipitamment Paris au début de 1941, et se réfugient d’abord à Rio de Janeiro avant d’émigrer à New York, où ils se lient d’amitié avec Robert Oppenheimer, Claude Lévi-Strauss, Leo Castelli, Pierre Matisse, Man Ray, Dorothea Tanning et de nombreux autres artistes qui ont pris comme eux le chemin de l’exil.

Max Ernst
Oedipus Rex, 1922
Huile sur toile, 93 x 102 cm
Collection Hersaint
© 2025 ProLitteris, Zurich
Photo: Peter Schälchli, Zurich

Après la guerre, Claude Hersaint revient à Paris, où il fait la connaissance de sa seconde épouse, Françoise Moutier. À partir de 1948, Claude puis Françoise Hersaint vivent à Paris et Montreux, avant de s’installer définitivement à Crans-Montana, dans le Valais. Après la mort de son mari en 1993, Françoise
s’est engagée avec détermination pour que la Collection Hersaint ne soit pas dispersée. C’est leur fille Evangéline Hersaint qui est aujourd’hui à sa tête et qui la rend pour la première fois accessible au grand public à travers la présente exposition.

Le catalogue

Édité par Raphaël Bouvier pour la Fondation Beyeler, un catalogue richement illustré de 152 pages paraît en allemand et en français aux Éditions Hatje Cantz à Berlin, dans une réalisation graphique d’Uwe Koch et Silke Fahnert. Il contient un texte d’introduction et un grand entretien avec Evangéline Hersaint.

L’exposition « La Clef des songes. Chefs-d’oeuvre surréalistes de la Collection Hersaint » a vu le jour grâce au généreux soutien d’Evangéline et Laetitia Hersaint-Lair.

Informations pratiques

Fondation Beyeler, Beyeler Museum AG,
Baselstrasse 77, CH-4125 Riehen/Bâle, Suisse

Horaires d’ouverture de la Fondation Beyeler :
tous les jours 10h00–18h00,
le mercredi jusqu’à 20h00

Accès (conseillé)
Depuis la gare SBB prendre le tram n° 2 jusqu’à Messeplatz
puis le tram n° 6 arrêt Fondation Beyeler

Suzanne Valadon

Le Centre Pompidou consacre une monographie à Suzanne Valadon (1865-1938), artiste emblématique et audacieuse, l’une des plus importantes de sa génération. Jusqu'au  26 mai 2025
Commissariat
Nathalie Ernoult, attachée de conservation au Musée national d'art moderne ; Chiara Parisi, directrice du Centre Pompidou-Metz ;
Xavier Rey, directeur du Musée national d'art moderne

L’exposition « Suzanne Valadon » au Centre Pompidou est reprise et adaptée de l’exposition « Suzanne Valadon. Un monde à soi » conçue par le Centre Pompidou-Metz.
À la marge des courants dominants de son époque – le cubisme et l’art abstrait sont en germe alors qu’elle défend avec ardeur la nécessité de peindre le réel – elle place le nu, féminin comme masculin, au centre de son œuvre, représentant les corps sans artifice ni voyeurisme.
Suzanne Valadon n’a pas bénéficié de monographie, à Paris depuis celle que le Musée national d’art moderne lui avait consacré en 1967. Présenté au Centre Pompidou-Metz, en 2023 (« Suzanne Valadon. Un monde à soi »), puis au Musée des Beaux-arts de Nantes (2024) et au Museu Nacional d’Art de Catalunya (2024), l’hommage à cette artiste ostensiblement moderne et libérée des conventions de son temps, se poursuit donc au Centre Pompidou, en 2025 avec une version enrichie de nouveaux prêts et augmentée d’archives inédites.

« J’ai dessiné follement pour que quand je n’aurais plus d’yeux j’en aie au bout des doigts » Suzanne Valadon

Cette exposition met en lumière cette figure exceptionnelle et souligne son rôle précurseur, souvent sous-estimé, dans la naissance de la modernité artistique. Elle révèle la grande liberté de cette artiste qui n’adhère véritablement à aucun courant, si ce n’est peut-être le sien. Le parcours de près de 200 œuvres s’appuie sur la richesse des collections nationales notamment celle du Centre Pompidou, la plus importante, mais aussi du musée d’Orsay et de l’Orangerie. Des prêts exceptionnels du Metropolitan Museum of Modern Art de New York ou encore de la Fondation de l’Hermitage et d’importantes collections privées le complètent. Il se concentre sur les deux médiums de prédilection de l’artiste, le dessin et la peinture. Particulièrement mise à l’honneur ici, son œuvre graphique fait l’objet d’une analyse approfondie, grâce à la présentation d’un grand nombre de dessins jusqu’alors rarement montrés.

L’exposition « Valadon » retrace cet itinéraire unique, depuis ses débuts de modèle favorite du tout-Montmartre, jusqu’à sa reconnaissance artistique, intervenue très tôt, par ses pairs et la critique. Véritable « passeuse » d’un siècle à l’autre, Suzanne Valadon embrasse la ferveur parisienne
du tournant-de-siècle, ses cafés, bals musettes et cabarets et ses multiples révolutions artistiques, intellectuelles et sociétales. Elle met en évidence le caractère résolument moderne de l’œuvre de Valadon, première femme à peindre en grand format un nu masculin de face. Cette plongée inédite dans son œuvre dévoile aussi bien ses relations amicales et artistiques avec les peintres de la bohème que son influence incontestable sur la scène artistique parisienne grâce au soutien actif de ses amis artistes et galeristes.

vidéo de l’exposition 2
Podcast

Parcours de l’exposition

Introduction

Modèle sous le nom de Maria, peintre sous le nom de Suzanne Valadon, elle apprend à dessiner en observant à l’œuvre les artistes pour qui elle posait. Remarqués par Edgar Degas, ses premiers dessins à la ligne « dure et souple » puisent leurs sujets dans les scènes de la vie quotidienne, celles des femmes de son entourage et de son fils. Dans les autoportraits, qu’elle peint tout au long de sa vie, Valadon s’affiche avec une sévérité assumée :

« Il faut être dur avec soi, avoir une conscience, se regarder en face. »

En 1892, elle se lance dans la peinture et réalise des portraits sans concession de sa famille, sa mère, son fils, son mari, sa sœur et sa nièce. Puis la notoriété venant dans les années 1920, elle peint sur commande des portraits de ses amis du monde de l’art. Après avoir posé nue, c’est à son tour de peindre des nus masculins et féminins, thème longtemps réservé aux hommes, dans lesquels elle impose une vision en rupture avec les conventions de son époque. C’est probablement la première artiste femme à peindre un nu masculin de face, le sexe apparent.
                                                 Marie Laurencin
Tout au long du parcours, des tableaux d’artistes qui lui sont contemporaines et parfois amies viennent dialoguer avec l’œuvre de Valadon. Cette dernière exposition dans la Galerie 2 du Centre Pompidou avant sa fermeture pour travaux et sa réouverture en 2030, souligne l’étendue et la richesse du parcours de cette véritable « passeuse » d’un siècle à l’autre.

Apprendre par l’observation

Modèle dès l’âge de 14 ans pour subvenir à ses besoins, Valadon pose pour des peintres reconnus comme l’académique Gustave Wertheimer, les symbolistes Jean-Jacques Henner et Pierre Puvis de Chavannes, l’impressionniste Auguste Renoir, le sculpteur Paul-Albert Bartholomé mais aussi pour le jeune peintre Henri de Toulouse-Lautrec avec qui elle a une liaison enflammée. C’est ce dernier qui lui donne le prénom de Suzanne, en référence à la Suzanne biblique car elle pose nue pour des vieillards. Lors de ces séances de poses, Valadon observe, écoute et apprend les différentes techniques du dessin et de la peinture en regardant peindre les maîtres. À la demande de Bartholomé, elle montre ses dessins à Edgar Degas.Impressionné par son talent, il lui déclare « Vous êtes des nôtres ! » Valadon ne posera jamais pour Degas mais ce dernier lui ouvrira les portes de son atelier, lui apprendra la gravure en taille douce sur sa propre presse et lui achètera de nombreux dessins.

Portraits de famille

L’œuvre peint et dessiné de Suzanne Valadon est marqué dès ses débuts par l’exécution de portraits de ses proches. N’ayant pas les moyens d’avoir recours à des modèles tarifés, elle peint les membres de sa famille. En 1912, elle réalise le Portrait de famille, unique tableau où elle apparaît entourée de sa mère, de son amant André Utter et de son fils Maurice Utrillo. Elle trône au centre de la composition, le regard droit, s’affirmant comme la véritable cheffe de famille.

Les portraits familiaux de Valadon n’ont rien de complaisants. Elle peint les personnes qu’elle côtoie tous les jours comme elle les perçoit. Pas une ride ne manque au visage de sa mère Madeleine. En 1909, son fils apparaît tourmenté, le visage émacié, l’air abattu et le regard vide. Lorsqu’elle peint la famille d’Utter, ses sœurs et sa mère semblent compassées et raides dans leurs fauteuils. Valadon s’exprime avec plus de fraicheur lorsqu’elle peint ses lieux de vie comme le Jardin de la rue Cortot, 1928 et le Château de Saint-Bernard, 1930, que la famille acquiert en 1923 près de Villefranche-sur-Saône.

Portraits de famille. Dessins

C’est avec la pratique du dessin que la
carrière artistique de Valadon a débuté, notamment en 1894 lorsqu’elle présente pour la première fois ses œuvres au public lors du Salon de la Société nationale des Beaux-Arts. Sous la plume des critiques qui remarquent très vite ses dessins, les mots « âpreté » et « dureté » sont les termes les plus récurrents pour les décrire. Edgar Degas, qui la soutient dans cette voie, loue ses « dessins méchants et souples ». Le trait bien appuyé, qui cerne les corps et les objets, est la véritable « signature » de Valadon et influence très fortement sa peinture.

Je peins les gens pour apprendre à les connaître

Forte d’une reconnaissance accrue des marchands et de la critique, Valadon entame dans les années 1920 une série de portraits bourgeois. Productions de commande, ce sont des portraits de femmes de la « haute société » : Nora Kars, femme du peintre Georges Kars, avec qui elle noue une solide amitié jusqu’à la fin de sa vie ou Germaine Eisenmann, son élève qui la vénère.
Ou encore, celui de Mme Lévy, femme d’affaires, qu’elle considère comme « le mieux peint de tous ses tableaux ». Les portraits d’hommes, s’ils sont plus rares, ne sont pas totalement absents  et représentent des personnages qui ont compté dans sa vie : le Dr Robert Le Masle qui sera auprès d’elle jusqu’à ses derniers jours, le collectionneur Charles Wakefield-Mori, Louis Moysès, fondateur du cabaret Le Bœuf sur le toit, ou encore son marchand et ami Paul Pétridès. Ces portraits où elle affirme sa place d’artiste, suggèrent avant tout la position sociale de leurs sujets.

La vraie théorie, c’est la nature qui l’impose.

« La nature a une emprise totale sur moi, les arbres, le ciel, l’eau et les êtres, me charment »
écrit Valadon. Pourtant, elle ne peint des natures mortes et des paysages que tardivement dans son œuvre. Les premières peintures, marquées encore par Paul Cézanne, apparaissent pendant les années de la Grande Guerre. Par la suite, Valadon affirme un style coloré, construit et à la ligne nerveuse. Les couleurs sourdes et saturées des paysages, les lignes ondoyantes des arbres l’associent à l’esthétique de Paul Gauguin ou d’Émile Bernard, ancien locataire de son atelier rue Cortot. Peintes dans le décor de son atelier, les natures mortes laissent entrevoir son univers. Certains motifs sont récurrents comme ce tissu brodé appelé « suzani » présent dans la Nature morte, 1920 et La Boîte à violon, 1923.

Parfois, on aperçoit en arrière-plan un de ses tableaux entreposé dans l’atelier. Dans les années 1930, lors de séjours au château de Saint-Bernard, Valadon réalise plusieurs natures mortes comportant lièvres, faisans, canards, perdrix, rapportés de la chasse par André Utter. Les tableaux de fleurs deviennent à la fin de sa vie les cadeaux réguliers que Valadon offre à ses proches.

Le nu : un regard féminin

Valadon s’est très tôt aventurée sur le territoire masculin de la peinture de nus. En 1909, avec Adam et Ève, l’une des premières œuvres de l’histoire de l’art réalisée par une artiste représentant un nu masculin, elle détourne l’iconographie traditionnelle de la Genèse pour célébrer sa relation amoureuse avec André Utter. La position frontale des nus offrant au regard les parties génitales de la femme et de l’homme est particulièrement audacieuse. L’audace est vite réprimée car Valadon doit recouvrir le sexe d’Utter d’une feuille de vigne, sans doute pour pouvoir présenter le tableau au Salon des Indépendants en 1920


Valadon peint désormais des nus féminins en les inscrivant dans une rupture avec le regard masculin sur le corps des femmes. Ces dernières, loin d’être idéalisées, sont peintes pour elles-mêmes et non pour le désir d’un spectateur voyeur. Libérée des carcans sociaux et artistiques, Valadon investit le domaine de la sexualité en peinture, longtemps cantonné à l’antagonisme « artiste mâle / modèle femme nue».

Le nu : un regard féminin. Dessins


Le nu, en particulier féminin, est le sujet central de l’œuvre graphique de Valadon. Dans ses dessins au fusain, à la mine graphite ou à la sanguine ou encore dans ses estampes, ces femmes nues sont la plupart du temps figurées actives, vaquant à des scènes de la vie quotidienne (toilette, bain, ménage…).Ces corps, au travail, fatigués ou contorsionnés, sont traités sans complaisance et cernés d’un trait incisif. Malgré leur apparente spontanéité, ces œuvres sont le fruit d’une lente élaboration, comme le montre son utilisation régulière du papier-calque. Cette technique, apprise auprès de Degas, lui permet de dupliquer et transférer ses personnages d’un support à un autre. C’est également grâce à Degas que Valadon s’initie à la technique du vernis mou, un type de gravure qui donne à l’estampe un aspect très proche d’un dessin au crayon.

A voir et à revoir

Informations Pratiques

Centre Pompidou Paris
Galerie 2, niveau 6
Place Georges-Pompidou
75004 Paris

Métro :
Rambuteau Métro ligne 11
Hôtel de Ville Métro ligne 1 Métro ligne 11

Châtelet Métro ligne 1 Métro ligne 4 Métro ligne 7 Métro ligne 11 Métro ligne 14
RER :
Châtelet Les Halles RER A, Paris - picto RER B, Paris - picto RER D, Paris - picto
Bus :

Bus ligne 29 Bus ligne 38 Bus ligne 47 Bus ligne 75

 

Épiphanies par Augustin Frison-Roche

Le Collège des Bernardins accueille à partir du 9 janvier 2025 « Épiphanies », l’exposition du peintre Augustin Frison-Roche. Dix-neuf toiles de toutes tailles se dévoilent sous les yeux des visiteurs plongés dans un univers onirique. La plupart des œuvres ont été créées dans le cadre d’une résidence aux Bernardins. Le monumental oculus « Assomption » sera visible avant son départ pour la cathédrale de Cambrai.

Depuis deux ans, le Collège des Bernardins et Augustin Frison-Roche travaillent à cette exposition dont la majorité des œuvres a été créée pour l’occasion.

Dès l’entrée dans la nef, le visiteur traverse une forêt de colonnes, qui laisse découvrir un paysage aux connotations rimbaldiennes, de la fin de la nuit à la lumière naissante de l’aube (Série “La forêt était devenue une immense basilique« ). Le visiteur est ensuite accueilli par l’Étoile, dressée à l’entrée de l’ancienne sacristie. Comme cette promesse qui attendait les Rois Mages, le visiteur suit un itinéraire qui saura le guider jusqu’à eux, œuvre phare monumentale de l’exposition, après avoir découvert “Les sept jours de la Création” , “L’Esprit” et “Cana”.  

                                               Les Rois Mages
« Augustin Frison-Roche voit au-delà. Il représente ce que nous aimerions contempler et qu’il nous rend sensible : un monde où la grâce ne fait qu’un avec le sauvage, où l’amour est à réinventer. »

Christiane Rancé, romancière et essayiste, préface du catalogue de l’exposition Epiphanies (bientôt en vente)

                                                    Les Noces de Cana
L’exposition répond à une programmation artistique qui s’ancre dans le calendrier liturgique. En février/mars 2024, François-Xavier de Boissoudy était venu exposer aux Bernardins sur le thème de la Croix pour la montée vers Pâques, Augustin Frison-Roche nous accompagne après Noël pour annoncer la Bonne Nouvelle. Titrée au pluriel, Épiphanies, Augustin Frison-Roche s’appuie sur la lettre aux artistes de Jean-Paul II :

« À tous ceux qui, avec un dévouement passionné, cherchent de nouvelles épiphanies de la beauté ».

Ce sont toutes ces épiphanies ou « apparitions » que l’artiste a voulu explorer dans cette exposition, celles qui sont visibles dans l’Histoire Sainte, dans la Création, dans la contemplation de la nature, et qui sont un manifeste pour la création artistique.    

Notez les dates dans vos agendas :

Visites-conférences :

Informations pratiques

Épiphanies par Augustin Frison-Roche : La réservation d’un créneau horaire pour visiter l’exposition est obligatoire. L’entrée est gratuite.

COLLÈGE DES BERNARDINS
01 53 10 74 44

Faire un don
Jours et heures d’ouverture
Du lundi au samedi de 10h à 18h. Fermeture les dimanches et les jours fériés.
‍Visite libre de la nef et de l’ancienne sacristie (sauf pendant les montages et les démontages).

Fermeture exceptionnelle de l’exposition Épiphanies d’Augustin Frison-Roche mercredi 12 février 2025 jusqu’à 14h30. La nef, la libraire La Procure et la Table des Bernardins restent accessibles.

Ouvertures nocturnes exceptionnelles de l’exposition Épiphanies d’Augustin Frison-Roche les 12, 13, 14 et 17, 18, 19 février jusqu’à 22h.

Métro : Maubert-Mutualité ou Cardinal Lemoine (ligne 10), Jussieu (ligne 7)
Bus : lignes 24 et 47, arrêt Maubert Mutualité – lignes 63, 86 et 87, arrêt St Germain – Cardinal Lemoine
Parking Maubert – Collège des Bernardins, 37 boulevard Saint Germain, 75005
ParisParking Lagrange – Maubert, 15 rue Lagrange, 75005 Paris

 

Le Boléro de Ravel

Œuvre-monument incarnant tous les aspects de la production et de la personnalité de Ravel, le Boléro se dévoile et se raconte.
A la Philharmonie de Paris jusqu'au 15 juin 2025
Commissaire
Pierre Korzilius
Conseillère musicale
Lucie Kayas

Le Boléro incarne presque toutes les caractéristiques de la production et de la personnalité de Ravel. Sous la forme d’une exposition dédiée à l’étude rayonnante de cette œuvre, la Philharmonie de Paris célèbre le 150e anniversaire de la naissance du compositeur et livre un portrait de l’artiste en forme de kaléidoscope. Le parcours propose une expérience audiovisuelle saisissante, en même temps qu’il réunit des objets patrimoniaux issus des collections françaises les plus prestigieuses, notamment de la maison-musée Ravel à Montfort-l’Amaury, où fut composé le Boléro.

Hymne à la danse

Monument de l’histoire de la musique, le Boléro est une composition paradoxale, tant pour Ravel que pour le public.

« Mon chef-d’œuvre ? Le Boléro, bien sûr ! Malheureusement, il est vide de musique », écrivait le musicien en 1928.

 Cette remarque à la fois provocante et espiègle masque un coup de génie : avec une économie extrême de moyens, un ostinato rythmique, deux motifs mélodiques, un crescendo orchestral et une modulation inattendue, Ravel crée un chef-d’œuvre universel, fruit d’une réflexion musicale radicale. Commande de la danseuse et chorégraphe Ida Rubinstein, le Boléro est d’abord pensé pour la danse.

Son rythme hypnotique évoquant les castagnettes saisit l’auditeur dès les premières secondes pour ne plus le lâcher. Maquettes de décors et dessins de costumes font revivre différentes productions du Boléro tout en évoquant d’autres partitions chorégraphiques de Ravel : Pavane pour une infante défunte, Daphnis et Chloé, La Valse.

Musique en images

Le visiteur éprouve dès la première salle l’expérience physique de ce crescendo orchestral envoûtant, grâce à un dispositif cinématographique unique dédié à l’interprétation du Boléro par l’Orchestre de Paris et son directeur musical Klaus Mäkelä. Plus loin, les multiples réinterprétations musicales et chorégraphiques de l’œuvre – dont celles de Maurice Béjart, d’Aurél Milloss ou de Thierry Malandain – se déploient en une partition audiovisuelle qui montre que, depuis 1928, le Boléro n’a cessé de fasciner les interprètes.

L’Espagne revisitée

Le Boléro – d’abord intitulé Fandango – s’inscrit dans toute une lignée d’œuvres ravéliennes inspirées par l’Espagne, de la Habanera de sa jeunesse à sa toute dernière pièce, Don Quichotte à Dulcinée, en passant par l’opéra L’Heure espagnole. Né à Ciboure, près de Saint-Jean-de-Luz, Ravel hérite de sa mère le goût de la musique espagnole et s’empare d’un imaginaire fait de sensualité et de rêve qu’il partage avec ses contemporains musiciens. Plusieurs œuvres d’art, comme Lola de Valence de Manet, apportent un écho pictural à ce goût pour une Espagne haute en couleur.

Une mécanique de précision

À la manière d’un enfant, Ravel se passionne pour toutes sortes de mécanismes, comme ceux des jouets et casse-têtes qui peuplent sa maison du Belvédère à Montfort-l’Amaury. Dans une lettre de 1928, le compositeur parle du Boléro comme d’une « machine ». Fils d’un ingénieur-inventeur, soucieux du moindre détail d’écriture et d’orchestration, Ravel excelle dans la production d’œuvres ciselées au mécanisme à la fois implacable et subtil, comme le Boléro. Il partage cette fascination avec de nombreux artistes de son temps, comme František Kupka ou Fernand Léger.

Podcast France musique

Informations pratiques

Cité de la musique – Philharmonie de Paris
221, avenue Jean-Jaurès
75019 Paris

Accès

Métro

Ligne 5 : station Porte de Pantin / Voir le plan du métro
Direct depuis la Gare du Nord (5 stations) et depuis la Gare de l’Est (6 stations).

Tramway

T3b : station Porte de Pantin / Voir le trajet

Bus

Ligne 75 : Panthéon – Porte de Pantin / Voir le trajet

Ligne 151 : Bondy-Jouhaux-Blum – Porte de Pantin / Voir le trajet

RER

Ligne E : station Pantin, puis empruntez le bus 151 pour rejoindre en quelques arrêts la Philharmonie de Paris / Voir le trajet

Revoir Cimabue

Cimabue détail
Pour la première fois,le musée du Louvre consacre une exposition à Cimabue, l’un des artistes les plus importants du 13e siècle. Elle est le fruit de deux actualités « cimabuesques » de grande importance pour le musée : la restauration de la Maestà et l’acquisition d’un panneau inédit de Cimabue redécouvert en France en 2019 et classé Trésor national, La Dérision du Christ.
Jusqu'au  12 mai 2025
AILE DENON, 1ER ÉTAGE, SALLE ROSA (717)

Commissaire :
Thomas Bohl, conservateur au département des Peintures, musée du Louvre

Aux origines de la peinture italienne

Les années 1280-1290 furent le témoin d’un moment fondamental, révolutionnaire même, dans l’histoire de la peinture occidentale : pour la première fois, un peintre cherche à représenter dans ses oeuvres le monde, les objets et les corps qui l’entourent tels qu’ils existent. Cet artiste visionnaire, dont nous ne savons presque rien et dont seule une quinzaine d’oeuvres nous sont parvenues, c’est Cimabue (Florence, vers 1240 – Pise ?, 1301/ 1302).
La première exposition à lui être consacrée est le fruit de deux actualités de grande importance pour le musée du Louvre : la restauration de la Maestà,

Cenni di Pepo, dit Cimabue, La Vierge et l’Enfant en
majesté entourés de six anges (Maestà), 1280-1290, tempera
sur fond d’or sur bois (peuplier)

souvent qualifée « d’acte de naissance de la peinture occidentale » et l’acquisition en 2023 de La Dérision du Christ, un panneau inédit de Cimabue redécouvert en France chez des particuliers en 2019 et classé Trésor National.


Ces deux tableaux, dont la restauration s’est achevée en 2024, constituent le point de départ de cette exposition, qui, en réunissant une quarantaine d’oeuvres, ambitionne de mettre en lumière l’extraordinaire nouveauté de sa manière et l’incroyable invention par laquelle il renouvela la peinture.
Elle écrit ainsi le récit passionnant d’un commencement.
Cimabue a ouvert la voie du naturalisme dans la peinture occidentale.

Avec lui, les conventions de représentation héritées de l’art oriental, en particulier des icônes byzantines, si prisées jusqu’alors, cèdent la place à une peinture inventive, cherchant à suggérer un espace tridimensionnel, des corps en volumes et modelés par de subtils dégradés, des membres articulés, des
gestes naturels et des émotions humaines. Il développe également une verve narrative que l’on pensait jusqu’à présent initiée par ses flamboyants successeurs, Giotto et Duccio.
Le parcours se poursuit avec la section construite autour du diptyque de Cimabue, dont le Louvre réunit pour la première fois les trois seuls panneaux connus à ce jour. La verve narrative et la liberté déployées par Cimabue dans cette oeuvre aux coloris chatoyants, et en particulier dans La Dérision du Christ, en font un précédent important et insoupçonné jusqu’alors à la Maestà de Duccio, chef-d’oeuvre de la peinture siennoise du Trecento.
Cimabue se relève dans ce petit panneau d’une inventivité prodigieuse,
en ancrant la composition dans le quotidien de son temps, en osant habiller les personnages de vêtements de son époque. Il fait ainsi écho aux préoccupations des Franciscains, promoteurs d’une spiritualité plus intériorisée et immédiate.

Duccio di Buoninsegna, La Vierge et l’Enfant avec trois franciscains,
dite Madone des Franciscains. Vers 1285-1288, tempera sur bois.
H. 24 ; l. 17 cm. Sienne, Pinacoteca nazionale. Su concessione del
Ministero della Cultura, Musei Nazionali di Siena

L’exposition se conclut par la présentation du grand Saint François d’Assise recevant les stigmates de Giotto, destiné au même emplacement que la Maestà du Louvre, le tramezzo (la cloison qui sépare la nef du choeur) de San Francesco de Pise, et peint quelques années après par le jeune et talentueux disciple de
Cimabue.

A l’aube du XIVe siècle, Duccio et Giotto, tous deux profondément marqués par l’art du grand Cimabue qui s’éteint en 1302, incarnent désormais les voies du renouveau de la peinture.

INFORMATIONS PRATIQUES

Horaires d’ouverture
de 9 h à 18 h, sauf le mardi,
Jusqu’à 21h le mercredi et le vendredi.
Réservation d’un créneau horaire recommandée
en ligne sur louvre.fr
y compris pour les bénéficiaires de la gratuité.

Marina Abramović en Suisse

Le Kunsthaus Zürich présente la première grande rétrospective de l’artiste Marina Abramović en Suisse, jusqu'  au 16 février 2025
L’exposition au Kunsthaus Zürich a été conçue en étroite collaboration avec
l’artiste. Mirjam Varadinis, curator-at-large du Kunsthaus Zürich, en a assuré le
commissariat. La rétrospective est réalisée en coopération avec la Royal Academy
of Arts, de Londres, le Stedelijk Museum d’Amsterdam et le Bank Austria
Kunstforum de Vienne.
 Mirjam Varadinis, la commissaire de l’exposition, “les réactions sont très variées”. 


Marina Abramović (*1946, Belgrade) est l’une des artistes contemporaines les
plus importantes. En plus de 55 ans de carrière, elle a réalisé des
performances légendaires qui sont entrées dans l’histoire (de l’art). 
Cette exposition comprend des oeuvres de toutes les périodes de la carrière de l’artiste et remet en scène live certaines performances historiques. Un nouveau travail est en outre créé spécialement pour le Kunsthaus, et implique directement le public.

Long durational performances

Marina Abramović a fait sa marque de fabrique de ses «long durational
performances»: des prestations inscrites dans la durée, exténuantes, dans
lesquelles l’artiste met à l’épreuve les limites du corps et de l’esprit et invite le
public à partager ces expériences avec elle.

Dans les oeuvres de ses débuts, elle
testait surtout les limites physiques. Dans ce domaine, on se souvient encore de
la série des «Rhythm Performances», dans lesquelles Marina Abramović exposait
son corps à des situations extrêmes, et expérimentait avec diverses formes de
perte de contrôle. Dans ses travaux plus récents, elle s’est plutôt intéressée à la
transformation mentale, au thème de la «guérison», et s’est attachée à proposer
une nouvelle expérience de soi aux visiteurs.

Avec ses «Transitory Objects»,
qu’elle réalise depuis le début des années 1990, Marina Abramović appelle le
public à interagir. Elle conçoit ces objets comme des outils permettant de mieux
se connaître soi-même. Pleine conscience, décélération, et partant, une autre
expérience du temps et de soi, ont toujours joué dans ces oeuvres un rôle central
– bien avant que ces thèmes ne soient en vogue dans la société. Par ailleurs,
l’artiste a développé la «méthode Abramović», un système destiné à approfondir
ces pistes avec le public, et à créer des possibilités pour vivre l’instant présent
plus consciemment et se connecter à ici et maintenant.

DES OEUVRES DE TOUTES LES PÉRIODES DE LA CARRIÈRE DE L’ARTISTE – UN
PUBLIC IMPLIQUÉ DANS LES PERFORMANCES

La vaste rétrospective organisée au Kunsthaus Zürich donne un aperçu du travail aux multiples facettes de cette artiste unique en son genre. On peut y voir des oeuvres de toutes les phases de sa carrière, relevant de différents genres: vidéo, photographie, sculpture et dessin.

Des performances iconiques sont également reproduites en live, comme «Imponderabilia» (1977) et «Luminosity» (1997).


Marina Abramović avait exécuté «Imponderabilia» pour la première fois à Bologne avec Ulay (1943–2020), son compagnon d’alors. Tous deux se tenaient nus à l’entrée du musée, face à face, et les visiteurs devaient se faufiler entre leurs corps. C’était une métaphore du fait que les artistes sont les piliers du musée, et que passer cette porte représente une expérience qui vous fait entrer dans un nouvel univers, celui de l’art. Cette expérience était et reste, à bien des égards, «impondérable», différente d’un individu à l’autre, mais dans tous les cas, elle constitue une rencontre puissante. À Zurich aussi, cette performance est présentée dès le début de l’exposition afin de conduire le public, physiquement et mentalement, dans un autre espace, voire de le mettre dans un autre état. En effet, la rétrospective organisée au Kunsthaus Zürich est bien plus qu’une exposition classique. C’est une expérience qui met en jeu les cinq sens, et invite le public à interagir et à participer directement. Cet accent mis sur les travaux participatifs fait de l’exposition une expérience unique et distingue la
rétrospective zurichoise des présentations qui l’ont précédée. Enfin, avec le

travail «Decompression Chamber», spécialement conçu pour le Kunsthaus
Zürich, Marina Abramović incite le public à faire halte un instant et à «décompresser», c’est-à-dire à se détendre et à adopter un autre état d’esprit, un autre état émotionnel, afin de se découvrir soi-même sous une forme nouvelle –mais aussi de percevoir autrement le monde.

RE-PERFORMANCES

Aujourd’hui, les re-performances ne sont plus réalisées par Marina Abramović
elle-même, mais par des performeurs et des performeuses locales. L’artiste
attache beaucoup d’importance à la transmission de son savoir à une nouvelle
génération. À cet effet, elle a créé le Marina Abramović Institute (MAI), qui
accompagne le processus de casting des performeurs et organise également des
événements avec de jeunes artistes de performance.

Vidéo

AUTOUR DE L’EXPOSITION: PROGRAMME / VISITES GUIDÉES

Les performances live de l’exposition, qui ont lieu tous les jours à intervalles
réguliers, s’accompagnent d’un programme de manifestations varié.
5 février: Marinas Choice: «The Space inbetween – Marina and Brasil»,
introduction de la commissaire Mirjam Varadinis.
Pour plus d’informations sur le programme, consulter
www.kunsthaus.ch/fr/besuch-planen/ausstellungen/marina-abramovic/ et
www.arthouse.ch.
Les visites guidées publiques en allemand ont lieu le dimanche à 11 h et le jeudi
à 18 h 30 (le jeudi 26 décembre: à 15 h).