Le génie de la Bastille, génie de la Liberté

Le génie de la Bastille , génie de la Liberté
14 juillet
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Patrick Bailly-Maître-Grand – Colles et Chimères

28 juin – 19 octobre 2014
Une exposition à ne rater sous aucun prétexte
C’est en 2012 que le photographe Patrick Bailly-Maître-Grand (son site) a entrepris de donner à la Ville de Strasbourg, où il s’est établi il y a plus de trente ans, une centaine d’oeuvres qui ont rejoint depuis les cimaises du Musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg.
Une de mes rencontres avec Patrick Bailly Maître Grand
Patrick Bailly Maître Grand
De formation scientifique mais aussi peintre à ses débuts, Patrick Bailly-Maître-Grand fait partie du courant des photographes expérimentateurs qui, dans les années 1980, ont choisi d’opter pour une démarche réflexive sur l’histoire et la technique du médium. L’exposition « Colles et Chimères » consiste ainsi non seulement en une présentation de la donation mais aussi en une rétrospective qui permet d’aborder de façon plus exhaustive la diversité de la pratique de Patrick Bailly-Maître-Grand qui passe autant par une interprétation des secrets des origines de la photographie – daguerréotypes, rayogrammes, chronophotographies de Marey … – que par l’exploration de techniques complexes –périphotographie, solarisation… Vivant et travaillant à Strasbourg depuis 30 ans, Patrick Bailly-Maître-Grand a des liens forts avec cette ville qui transparaissent dans nombre de ses séries photographiques à l’instar de l’Hommage à Arp (1988) –où le photographe rend hommage au grand artiste strasbourgeois, membre des mouvements dada et surréaliste, à travers un jeu sur les volutes « arpiennes » d’un bouillon gras dans lequel surnagent les lettres « A, R, P ».
Patrick Bailly maître Grand, Hommage à Arp
Mais les sujets explorés par Patrick Bailly-Maître-Grand dépassent largement le cadre de ce patrimoine historique et culturel local et s’emparent de thématiques valorisant l’étrange voire le surréel à travers des photographies qui métamorphosent les objets du quotidien ou ceux chinés dans les brocantes. L’aléatoire, l’insolite et l’humour font partie intégrante de son oeuvre où sourd également une réflexion profonde sur le passage du temps, nourrie par la recherche de nouveaux modes de construction, de mises en scène et de compréhension de l’image photographique ainsi qu’en témoigne par exemple le triptyque Repérage (2004), réflexion autour du thème de la vanité.
Privilégiant l’empreinte du réel de l’analogique à « l’emprunt au réel » du numérique, Patrick Bailly-Maître- Grand fabrique des « machines à distraire » tout en revendiquant une vision du monde duelle, enjouée et mélancolique, tout autant celle d’un bricoleur que d’un esthète raffiné.
Patrick Bailly-Maître-Grand est né le 1er février 1945 à Paris. Son nom, patronyme et non pseudonyme comme nombreux l’ont cru, lui vient de ses origines franc-comtoises. Une grande maison de famille dans le Haut-Jura est le décor de son enfance
Parcours de l’exposition
L’exposition réunit non seulement les oeuvres issues de la donation mais également des séries qui complémentent le regard sur une carrière photographique de plus d’une trentaine d’années.
Cette rétrospective s’organise donc selon quinze sujets déterminés par l’artiste et qui rendent compte de ses obsessions autant formelles que thématiques.
La scénographie de l’exposition a été pensée par Patrick Bailly-Maître-Grand.
1. Rez-de-chaussée
Du classique
Pour ses premières approches avec l’outil photographique émancipé de la tutelle du dessin – sa première passion artistique -, PBMG flâne en ville afin de capter avec son objectif des associations fortuites d’objets, de formes, qui en appellent à la rêverie.
Cette période « cueillette de champignons-images », ainsi que la définit l’artiste, l’incite à déceler l’insolite dans des jeux d’ombres, dans un fragment de moulures, ou encore à instiller du fictionnel dans des lieux ou des univers traversés par Louis-Ferdinand Céline.
Du daguerréotype
Révélée par Louis Daguerre en 1839, cette technique d’enregistrement de l’image sur une plaque d’argent polie est un procédé à tirage unique puisque non reproductible par duplication ultérieure. A l’origine même de l’essor et de la démocratisation de la photographie, le daguerréotype a connu un vrai triomphe, détrônant la peinture dans le genre du portrait grâce à sa précision inouïe. Mais l’engouement qu’il suscita n’a duré qu’une vingtaine d’années. En utilisant cette technique obsolète, caduque, PBMG réactive un temps sa magie, sa préciosité, au service d’une iconographie presque banale – murs lépreux ou aveugles, graffitis, amoncellement d’outils… – et redonne à l’écume de notre quotidien la grâce d’une icône.
Patrick Bailly Maître Grand, daguerotype
Du virage
Le virage est un traitement chimique complémentaire intervenant lors du développement d’un tirage photographique noir et blanc sur papier, dans le but de donner une couleur dominante à l’épreuve (sépia, bleue, vert…). En optant pour un virage par zone, PBMG accentue la sensualité des volutes d’un bouillon gras pour les associer à la sculpture de Jean Arp, rapproche la teinte verte du cuivre oxydé de la Statue de la Liberté de celle d’un chewing-gum et sature les couleurs de ses Baux de Provence pour les inscrire dans une lignée picturale.
PBMG Hommage à Arp
Le nombre et le hasard
La mouche et la fourmi sont les protagonistes de plusieurs séries de PBMG, à l’instar d’autres insectes, dont le photographe ne cesse de louer la persévérance ou la précision des mouvements. Immortalisées en recourant à des techniques diverses – rayogrammes, virages… – ces petites bêtes incarnent à elles seules la dualité de l’oeuvre de PBMG ainsi que le souligne le titre retenu pour cette section : une grande rigueur d’exécution au service de la description des aléas de l’existence.
PBM
Colles et chimères
Le regroupement de ces huit séries qui donne son titre à l’exposition conjugue le raffinement dans le rendu des images obtenu par l’usage de nombreux virages et la mélancolie funèbre qui émane des sujets photographiés : un matelas ensanglanté qui dévoile progressivement ses entrailles, des poupées cassées… Outre la mise en scène d’objets trouvés comme ces netsuké, simples bouts de bois mangés par les vers qu’il a transformé en précieux éléments de la garde-robe japonaise, PBMG affirme aussi son goût pour le « bricolage » : désosser une chaussure, transformer un kimono en camisole de force, coudre des petits sacs qui scelleront nos secrets, autant d’actions qui requièrent de la « colle » pour mieux faire naître des « chimères ».
Patrick Bailly Maître Grand, les nersuké
De l’ombre immédiate
La technique du rayogramme retenue ici par PBMG consiste à s’affranchir de l’appareil photographique en plaçant directement des objets sur une surface photosensible que l’on exposera ensuite à la lumière. Ce retour aux origines techniques de l’image s’accompagne aussi chez PBMG d’un clin d’oeil à l’histoire de la photographie puisque la citation de l’ouvrage du pionnier anglais Henry Fox Talbot, The Pencil of nature, est évidemment présente dans Les Herbes. De même, on perçoit dans les trois séries présentées ici l’impact de l’Orient, des images du monde flottant et d’un rapport calligraphique à la lumière dans l’oeuvre de PBMG.
Patric Bailly Maitre Grand, Les Herbes
Digiphales
Ces dix doigts se dressent face à nous comme des menhirs provoquant un trouble lié d’une part, au changement d’échelle qui élève ces extrémités au rang de monument, d’autre part, à l’évocation de la blessure et de la difformité. Le traitement technique avec une inversion par solarisation et de multiples virages contribue à renforcer l’aspect minéral des photographies et confère à l’agencement de ces doigts la gravité sereine d’un lieu de culte païen. L’ensemble original est constitué de dix éléments, sur le principe des dix doigts de la main, mais ici, s’adaptant à l’espace disponible, l’artiste a choisi de réduire la présentation à huit doigts-menhirs, afin de conserver au mieux l’idée d’arc de cercle, en résonance souhaitée avec le site mégalithique de Stonehenge.
Patrick bailly Maître Grand
2. Mezzanine
De la cinétique en gelée
Ici est mis en lumière l’autre thème de prédilection de PBMG : la captation du mouvement grâce à l’appareil photographique. En jouant des effets d’oscillation de l’eau ou d’un balancier de pendule, en figeant dans leur explosion des assiettes ou des sacs de plâtre, ou encore en immortalisant les infimes variations de rotation d’une chaise, le photographe s’inscrit clairement dans la lignée des photographes expérimentateurs. Il réactualise les préoccupations de l’astronome Jules Janssen quand il photographiait les mouvements de révolution de la lune ou de Marey dans ses chronophotographies et cherche à susciter des associations d’idées face au surgissement dans l’eau ou le plâtre de formes inédites.
Patrick Bailly Maître Grand, Les Rocking Chairs
Vanités
Squelettes, crânes, dessins d’anatomie ou prothèses constituent quelques uns des objets du musée des vanités du photographe. L’humour noir que l’on décèle dans certaines des oeuvres comme Repérage rapproche les réflexions macabres de PBMG de celle des Surréalistes. Ainsi, dans le Péripatéticien, on assiste à la rencontre insolite entre un squelette et une paire de jambes orthopédiques, rappelant au passage l’importance que revêt la question de l’objet trouvé ou chiné dans les brocantes chez le photographe.
Auteur de ce qu’il nomme des « machines à distraire », PBMG trouve par la photographie un moyen de conjurer l’angoisse de la mort.
Patrick Bailly Maître Grand, peripateticien
De face
De cette galerie de visages, on retient avant tout la puissance expressive plus que le détail des traits. En effet, la majorité des modèles sont inanimés – visages de poupées, de mannequins en cire ou en plastique… – ou alors réduit à l’état de spectres, d’auras.
Au-delà de la première lecture qui renvoie inexorablement à l’idée de la disparition et de la mort ainsi que le suggère Les Véroniques faisant référence à la vraie icône, celle du visage du Christ sur son linceul, ce que cherche à capter PBMG c’est le souffle rémanent de la vie, ce moment d’extase ou de petite mort palpable dans les Comas ou dans la puissance du regard de ces figurines anthropomorphes.
Patrick Bailly Maître Grand, les Véronique
De l’empreinte
Toujours trace d’une relation singulière, d’un corps spécifique, l’empreinte est l’essence même de la photographie qui se définit avant tout par sa nature indicielle. Afin de fixer cette mémoire des formes, PBMG emploie souvent une résine transparente qui moule les reliefs et est ensuite placée sous l’agrandisseur.
Les Codex – empreinte en résine de circuits électroniques – que le photographe assimile à des tablettes assyriennes deviennent ici l’allégorie d’une technologie présente constamment vouée à l’obsolescence : un pied de nez du photographe fidèle à l’argentique à ses condisciples passés au numérique ?
Patrick Bailly Maître Grand, les Codex
Tourner autour du pot
C’est avec Formol’s band que PBMG se fait véritablement une place dans le monde de la photographie au milieu des années 80.
Patrick bailly Ma^tre Grand, Formol
Achetée par le Centre Pompidou et par le MoMA, cette série provoque un fort engouement lié à la singularité de la technique de prise de vue employée par l’artiste :
la périphotographie. Cette captation continue à 360 degrés, à travers une fente longitudinale, d’un objet animé d’un mouvement de rotation régulier sur lui-même, donne naissance à de déroutantes vanités  modernes.
Cette mise à plat d’animaux conservés dans du formol, de squelettes ou de crânes, en condensant l’espace-temps, offre une vision distordue, abstraite de la vie.
Train de lumière-Train de nuit
Seconde installation photographique monumentale de l’exposition, cette locomotive est née d’une rencontre du photographe avec un groupe de jeunes amateurs de photographie de Bischwiller, rassemblés sous le sigle : GRAPH. Plus de 280 images composent cette oeuvre. Elles ont été obtenues en photographiant de nuit le train « PLM Nord 231 » au moyen d’une tourelle mobile de 5 mètres supportant un rail vertical gradué. Grâce à la photographie, cette imposante locomotive devient presque spectrale, une sculpture de lumière.
PBMG le train
Les fenêtres souvent
« Les fenêtres souvent se ferment en riant, se ferment en criant… » chantait Jacques Brel que le photographe cite ici sciemment pour évoquer l’un des éléments récurrents de son iconographie : la fenêtre. Tantôt transparente, tantôt miroir aveugle, parfois support de dessins urbains, la fenêtre devient chez PBMG la métaphore de l’acte photographique et de ses possibles : elle offre un cadre au photographe-spectateur mais aussi un lieu d’évasion.
Dans Les gouttes de Niépce, c’est l’optique photographique –
« cette lentille de verre capable de redessiner tout un paysage extérieur sur un plan » – traduite dans un peu de gélatine alimentaire, qui permet à PBMG d’ouvrir une fenêtre sur le monde.
Patrick Bailly Maître Grand
Monotypes directs
Le troublant jeu d’empreinte qu’occasionne le monotype direct dans ces deux séries photographiques ne permet pas de déterminer si une zone sombre signifie absence de lumière en positif ou, au contraire, lumière en négatif. Jouant des ambigüités de l’absence et de la présence, PBMG conçoit ici ses images comme des apparitions. Dans les Maximiliennes, cette réflexion sur le passage du temps se double d’une référence à une photographie de François Aubert, célèbre au XIXe siècle et représentant, clouée sur une porte, la chemise de l’empereur Maximilien d’Autriche, fusillé par des révolutionnaires au Mexique..
Commissariat : Héloïse Conésa, conservatrice au MAMCS
Cette exposition est organisée en partenariat avec le Musée Nicéphore Niépce de Chalon-sur-Saône qui présente également du 21 juin au 21 septembre 2014 une exposition consacrée à Patrick Bailly-Maître- Grand, donateur à cette institution d’une centaine d’oeuvres ainsi que d’une partie de sa collection de photographies anonymes en 2012.
 
 
Horaires :
du mardi au dimanche de 10h à 18h
– Fermé le lundi
Tarifs :7 euros / 3,5 euros (réduit)
Musée d’Art moderne et contemporain
1 place Hans-Jean Arp / tél. 03 88 23 31 31
www.musees.strasbourg.eu
 

SNCF bonjour !

SNCF (vidéo) ou l’art de la patience et du gag
Si vous perdez votre carte voyageur, Carte Voyageuroù se trouvent vos e-billets pour un voyage immédiat, armez-vous de patience. Si de surcroit vous avez achetez vos billets au guichet, parce qu’il vous fallait récupérer un
« bon » de voyage du à un retard de TGV, l’aventure se corse déjà. Dès l’achat de mon billet j’ai bénéficié à l’aller d’une réduction de 20 % grâce à ma fidélité à l’entreprise sus-nommée. Mais pour le retour rien, aussi arrivée chez moi, j’annule ce retour, constatant que j’avais un autre mail me faisant bénéficier d’une remise de 20 %. Je reprends donc un billet retour par Internet. Comme les billets achetés au guichet et annulés ne sont remboursables qu’au guichet, je me rends au guichet afin de récupérer mon avoir. Mais là tout se complique, car pour récupérer mon du, il faut remplir un formulaire avec pièces jointes (que je n’ai pas, car le billet se trouve sur la carte voyageur perdue). La guichetière pleine de bonne volonté, met ¼ d’heure à trouver le formulaire, pendant que la triple file s’impatiente derrière moi.
photo
J’avais fait plusieurs tentatives pour trouver le meilleur moment sans trop d’affluence, mais sans succès. Ensuite je m’étonne pourquoi ne pas me rembourser immédiatement avec un chèque ?
Etant donné que j’avais « bénéficié d’un bon » pour le règlement de mes billets, je ne peux être remboursée immédiatement, il faut passer par le service clients, d’où formulaire. Lorsque j’aurai réceptionné le chèque de remboursement je devrais revenir acheter mes billets au guichet, autrement dit, c’est le cycle infernal.
C’est une hôtesse d’accueil qui me montre sur un pc, – qui ne fonctionne pas,  😥   la procédure de signalisation de perte de ma carte voyageur. Disons-le tout de suite, elle me prend de haut, comme une arriérée débile et vieillissante. Sur son 2e pc, elle démarre la procédure, en orthographiant mal mon prénom … puis la bête (pc) est récalcitrante, elle refuse d’enregistrer ma perte. Conseil de la charmante hôtesse, essayez vous-mêmes chez vous, si vous avez un ordinateur et si vous savez comment faire,
ok j’avais essayé la veille, mais comme le site était over surbooké à cause des billets à 35 €, je n’y suis pas parvenue. Entretemps j’avais téléchargé mes billets sur l’application Iphone.
Arrivée chez moi, je procède à la déclaration de perte qui cette fois fonctionne, mais je n’ai qu’une vague confirmation par mail, qui ne précise, ni la perte, ni la date de réception de la carte de remplacement.
Voyageur Iphone
J’appelle la SNCF au numéro surtaxé, j’attends un bon quart d’heure avant qu’on me raccroche au nez. Je rappelle, au bout d’un certain temps une charmante hôtesse me réponds, surprise : elle est aimable ! Elle m’apprend qu’elle ne peut rien pour moi, que je dois m’adresser au service client fidélité et me relie directement au  service. Là c’est plus habituel, manifestement je dérange, j’explique ma situation, de voyageuse sans carte, de voyage presque immédiat et sans billets, sauf sur l’Iphone. Elle me répond, qu’il me faut absolument la carte voyageur, m’indique le nouveau n° de fidélité, et m’assure que le service d’envoi y procédera dans 3 semaines à peu près.
Comme j’ai voulu acheter un nouveau voyage, sur le site de la SNCF, voulant bénéficié des 35 €, cela fonctionne pour l’aller, mais pour le retour, c’est plein pot, il ne m’est plus proposé la case « senior » Or je n’ai pas perdu la carte senior, mais la carte fidélité. Elle m’oriente vers le service informatique de la SNCF. La personne m’explique que je ne dois pas passer par mon compte pour réserver, et comme par enchantement la rubrique senior peut être sélectionnée, (ça m’avait effleuré)  quant à mes billets volatiles, il me faut la carte fidélité, aussi je n’ai qu’à aller aux bornes jaunes de la gare et les imprimer.
J’avais bien déjà essayé, mais je m’y rends une nouvelles fois, sans succès.
Pleine d’espoir je me rends au guichet une nouvelle fois, armée de patience, puis le guichetier me propose d’annuler mon billet et d’en refaire un nouveau, à mes risques et périls ! Puis muni d’une soudaine inspiration, il me conseille, d’aller sur le quai n°7, où va entrer en gare le TGV allant à Marseille.

PBMG le train, MAMCS
PBMG le train, MAMCS

Les contrôleurs descendent sur le quai, je n’ai qu’à interroger l’un d’eux et lui montrer mon e-billet sur l’Iphone avec le code barre. Je m’y rends, l’escalier roulant et l’ascenseur sont en panne, les voyageurs traînent leurs lourdes valises, flanqués de leurs enfants, dans l’escalier. Le TGV arrive, les contrôleurs sont amassées en tête de train, et là mon sauveur me dit : c’est tout bon, le nom sur l’Iphone suffit avec l’indication du voyage, de toute façon le contrôleur aura l’information.
Je retourne au guichet pour confirmer la chose au guichetier au bon sens inné.
Je remercie Hermes et Mercure d’avoir été clément avec moi !  😀
Toujours aventureuse, j’avais déjà acheté un nouveau voyage, il y a 3 jours, sur Internet où la fonction e-billet n’était pas proposée, mais le retrait en gare (une prémonition ?).
Ce matin nouveau mail de la SNCF qui me gratifie d’une réduction de 30 % à utiliser avant le 14 juillet !!!  👿
Merci à ceux qui sont allés jusqu’au bout de la chronique

Daniel Buren, Comme un jeu d’enfant, travaux in situ

Le Musée d’Art Moderne et Contemporain de Strasbourg accueille pour six mois une exposition de l’artiste Daniel Buren.
jusqu’au 4 janvier 2015


LUMIERE « Comme souvent dans mes travaux, l’oeuvre dépend non seulement du lieu, mais aussi du climat, de la lumière, du soleil, des nuages, de la pluie, etc. C’est l’ensemble de ces manifestations atmosphériques qui marque l’oeuvre et c’est la comparaison des effets, les uns par rapport aux autres, qui, finalement, fait l’oeuvre ; même si chacun peut préférer un état à un autre. » Daniel Buren, in Monumenta 2012, Excentrique(s), Travail in situ, Grand Palais, CNAP-RMN, 2012, p18.


COULEUR « Pour moi, la couleur, c’est de la pensée pure, donc totalement indicible. Toute aussi abstraite qu’une formule mathématique ou un concept philosophique. Il y a peu d’autres choses totalement indicibles dans l’art, si ce n’est le résultat plastique de la combinaison des sensations, de la compréhension et du jeu avec l’espace. […] Dans le domaine de la couleur, objectivement, on peut constater que peu d’artistes arrivent vraiment à faire quelque chose. La couleur est un vaste problème, il me semble difficile de lui appliquer des règles. Y en a-t-il ? À chaque instant, la couleur doit s’inventer. Il n’existe pas de gardefous. » Entretien avec Jérôme Sans, in Au sujet de…, 1998, Flammarion, pp. 178-180
Considéré comme l’un des artistes les plus importants de la scène contemporaine,
Daniel Buren (né en 1938) est l’auteur d’une œuvre plastique et théorique considérable dont l’apport le plus emblématique pourrait, très sommairement, se résumer à sa compréhension et son usage de la notion d’in situ.
Après une rapide formation à l’Ecole des métiers d’art, Daniel Buren questionne, tôt dans les années 1960, les limites de la peinture. Usant d’une grammaire réduite à l’essentiel, basée, dès 1967, sur l’utilisation de bandes invariablement espacées de 8,7 cm qu’il définit comme son outil visuel, Buren développe, depuis lors, une œuvre d’une rigueur et d’une cohérence exceptionnelles, qui peut se lire comme une approche plurielle du contexte d’apparition des œuvres.


L’exposition « Comme un jeu d’enfant, travaux in situ », intervention dans un des bâtiments symboliques de la ville de Strasbourg, présente deux nouvelles œuvres conçues par Daniel Buren pour le Musée d’Art Moderne et Contemporain de Strasbourg (MAMCS). Celles-ci se déploient respectivement sur les 1500 m2 de la façade vitrée du MAMCS, transformant le musée en une sorte de cathédrale, aux vitraux multicolores, la verrière étant animée et rythmée par des carreaux de couleurs prédéfinies, (5 couleurs + les bandes rayées) comme un damier, qui jouent avec la luminosité et se déplacent au rythme de l’heure, jusqu’à envahir tout le sol, comme dans une nef. Les couleurs sont mises par ordre alphabétique du pays ou Daniel Buren intervient (bleu, jaune, rose, rouge, vert, rayures) en commençant par  le haut, en tournant autour et en recommençant.Daniel Buren parle lui-même de nef en évoquant l’architecture du MAMCS.


Les 600 m2 de la salle d’exposition temporaire quant à eux sont transformés en un village, en miroir, un côté d’un blanc immaculé, l’autre côté identique aux couleurs prédéfinies, , dans une ordre précis,  et aux dimensions exactement semblables, qui est le propre du travail de Buren.
Le projet est constitué en deux parties, très complémentaires l’une de l’autre, offrant dans les deux cas, la possibilité au visiteur de redécouvrir l’architecture et les espaces d’exposition temporaire du musée sous un nouveau jour.
Daniel Buren réalise, avec cette double exposition, un travail in situ qui allie compréhension de l’existant et affirmation d’une proposition sculpturale.
Ce faisant, il offre au MAMCS, après ses interventions récentes à Istres et Guadalajara, l’une des œuvres les plus ludiques de sa carrière.


L’exposition s’accompagne d’un catalogue qui présente une sélection d’oeuvres, de 1971 à nos jours, engagées dans un dialogue étroit avec l’architecture, incluant un texte de Marie-Ange Brayer ainsi qu’un entretien inédit de Daniel Buren avec Patrick Bouchain, Joëlle Pijaudier-Cabot et Estelle Pietrzyk.


« Comme un jeu d’enfant, travaux in situ » au MAMCS de Strasbourg est constitué de modules en bois aux formes géométriques élémentaires – cube, cylindre, cône – qui s’empilent pour donner lieu à des constructions architecturales, comme celles que l’on construit, enfant, avec des cubes en bois. Ces modules géométriques se donnent entre la modélisation de la maquette et l’échelle de l’architecture : trop grands pour être un jeu de construction et trop petits pour valoir comme architecture. Pourtant, anthropomorphiques, ils se donnent comme un espace habitable, invitant les visiteurs à les traverser. Leur répartition sur un damier se donne de manière chiasmatique : une moitié accueille les modules de couleur et l’autre, ceux en blanc. La grille élabore une topographie artificielle à la mobilité potentielle. Le principe du jeu induit aussi une instabilité formelle. C’est l’expérience de l’espace à travers la déambulation qui réunira les deux parties et activera l’ensemble du jeu de construction. Comme un jeu d’enfant nous renvoie au « kindergarten » de blocs de Froebel, jeu d’apprentissage de l’espace, associant architecture et créativité, qui prend son essor au milieu du XIXe siècle et marquera toute l’histoire de l’architecture moderne. A partir de ce principe de jeu agrandi à l’échelle humaine, Buren composa un espace isotrope qui acte la disparition d’échelle et la différenciation d’usage entre maquette, jeu, mobilier, architecture. Les blocs géométriques en bois modélisent un espace commun avec des rues, des arches, des places, des points de vue qui vectorialisent l’espace. Le jeu de construction est devenu un jeu de déconstruction de l’objet architectonique et de reconstruction d’un espace
« public »,
ouvert et recomposable à l’infini.
Comme un jeu d’enfant Entretien du 16 avril 2014 entre Daniel Buren, Patrick Bouchain, Joëlle Pijaudier-Cabot et Estelle Pietrzyk (extraits).

JPC : Pour en revenir à cette deuxième oeuvre qui occupe la salle d’exposition temporaire, peut-on, la considérer comme un travail situé, dans l’esprit et dans la continuité des cabanes ? Comme les cabanes, on pourrait en effet la transposer dans un autre espace d’exposition.
DB La plupart du temps, il est impossible, dans mes interventions, d’isoler un élément du reste du travail ni de le transférer dans un autre lieu. Ici, à la différence de la majorité des pièces que j’ai pu faire, on pourrait envisager que certaines portions de ces constructions enfantines, ellesmêmes faites à partir d’éléments autonomes – cubes, parallélépipèdes, cylindres, pyramides, arches,… – puissent exister de façon isolée. [Il montre un dessin] Mais si j’isole un élément, ça deviendrait un objet et seulement un objet pour lui-même, ce qui ne m’intéresse pas. De ces éléments, je fais une construction, au sens fondamental du terme latin constructio, qui veut dire assemblage, en jouant avez des dizaines et des dizaines de combinatoires possibles. Je ne pense pas qu’il faille présenter ce travail ainsi, je ne souhaite pas le disperser en petites entités. Cependant, je ne l’imagine pas non plus rester dans la forme figée que tous ces éléments auront ensemble à Strasbourg. […]
Commissariat : Joëlle Pijaudier-Cabot, directrice des Musées de Strasbourg et Estelle Pietrzyk, conservatrice du MAMCS

Photos de l’auteur courtoisie du MAMCS

Sommaire de juin

Sylvie de Meuville, le Mond d'ici, Fondation François Schneider
Sylvie de Meuville, le Mond d’ici, Fondation François Schneider

09 juin 2014 : Transposition à la Kunsthalle de Mulhouse
11 juin 2014 : Krištof Kintera « I Am Not You » au musée Tinguely de Bâle
14 juin 2014 : 14 Rooms – Ping & Pong
21 juin 2014 : Art Basel 2014, l’édition 45
23 juin 2014 : Narcisse, L’image dans l’onde

Narcisse, L’image dans l’onde

Le Centre d’art contemporain de la Fondation François Schneider accueille cet été une exposition, abordant le mythe bien connu de Narcisse. Ce thème prend tout son sens dans ce nouveau centre d’art dédié à l’eau.
jusqu’au 14 septembre 2014
Schneider
C’est avant tout un lieu de paix, de sérénité, un endroit magique pour se ressourcer
en alliant visite artistique et randonnées.
Une vingtaine d’artistes contemporains :
Adel Abdessemed, Kader Attia, Richard Baquié, Patty Chang, Marc Couturier, Michel François, Dan Graham, Fabrice Hyber, Ann Veronica Janssens Anish Kapoor, Yayoi Kusama, Alicja Kwade, Bertrand Lavier, François Lemoyne, Claude Lévêque, Oscar Muñoz, Michelangelo Pistoletto, Maxime Rossi, Franck Scurti, Bill Viola et Lawrence Weiner proposent une lecture contemporaine du mythe.
Sous les noms soulignés se trouvent les photos en lien, les autres se trouvent sur le blog.
Métamorphoses dont il entreprend la rédaction en l’an I, Ovide offre dans le livre III une vision personnelle du mythe grec de Narcisse :
« Près de là une fontaine dont l’eau pure, argentée, inconnue aux bergers, n’avait jamais été troublée ni par les chèvres qui paissent sur les montagnes, ni par les trou¬peaux des environs. (…) C’est là que, fatigué de la chasse et de la chaleur du jour, Narcisse vint s’asseoir, attiré par la beauté, la fraîcheur, et le silence de ces lieux. Mais tandis qu’il apaise la soif qui le dévore, il sent naître une autre soif plus dévorante encore. Séduit par son image réfléchie dans l’onde, il devient épris de sa propre beauté. Il prête un corps à
l’ombre qu’il aime : il admire, il reste immobile à son aspect, et tel qu’on le prendrait pour une statue de marbre de Paros. Penché sur l’onde, il contemple ses yeux pareils à deux astres étincelants, ses cheveux dignes d’Apollon et de Bacchus, ses joues colorées des fleurs brillantes de la jeunesse, l’ivoire de son cou, la grâce de sa bouche, les roses et les lis de son teint : il admire enfin la beauté qui le fait admirer ».

Philippe Régnier, commissaire de l’exposition :
Ce mythe de Narcisse a très vite inspiré les artistes, dès l’époque romaine, comme en témoignent les oeuvres sur ce thème retrouvées à Pompéi. Nombreux seront ensuite les peintres à reprendre cette iconographie, de l’école de Fontainebleau avec la fresque de Nicolo Dell’Abbate à partir des dessins du Primatice (Château de Fontainebleau), à Caravage (Galleria nazionale d’arte antiqua, Rome) et Poussin (Musée du Louvre, Paris).

Ce récit, d’une extrême richesse, aborde en premier lieu la question de l’image, de la représentation du monde, soit le fondement même des arts visuels. Une représentation très classique de cette iconographie ouvre l’exposition, avec une toile attribuée à François Lemoyne, Narcisse contemplant son reflet dans l’eau, datant du XVIIIe siècle et conservé au Musée des beaux-arts de Dole. Dans ce tableau, le jeune homme se contemple dans une mare devant un paysage agité caractéristique de la peinture de cette époque.

Atelier de François Lemoyne, Narcisse contemplant son reflet dans l’eau, vers 1728
Atelier de François Lemoyne, Narcisse contemplant son reflet dans l’eau, vers 1728

Bill Viola, The reflecting pool
La vidéo de Bill Viola The reflecting pool (1977-79) (vidéo) reprend à son compte le contexte du mythe de Narcisse : un bassin situé en pleine nature ; un homme sort de la forêt et vient se tenir debout face à la surface de l’eau qui reflète son image. Mais dans l’oeuvre de l’artiste américain, alors que l’homme a plongé, son corps reste suspendu dans les airs et son image disparaît peu à peu de l’onde. Dans cette mise en abyme, le bassin devient lui-même un écran, mais seule la caméra restitue, avec une fidélité troublée, la réalité. Comme dans beaucoup d’autres de ses oeuvres, l’élément liquide, que l’artiste relie d’ailleurs à Narcisse, est primordial. « L’une des choses dont il est important de se rendre compte dans l’histoire de Narcisse, c’est que son problème n’est pas qu’il a vu son propre reflet, mais c’est qu’il n’a pas vu l’eau. C’est le point capital. L’eau est la clé ! », estime-t-il dans une conversation avec Hans Belting.
Fabrice Hyber, Live Vive, 2013 huile, fusain et résine époxy sur toile, 150 x 150 cm Collection Nathalie Obadia
Fabrice Hyber, Live Vive, 2013
huile, fusain et résine époxy sur toile, 150 x 150 cm
Collection Nathalie Obadia

Fabrice Hyber, Live Vive
L’image de Narcisse contemplant sa jeunesse à la surface de l’eau appelle, à son revers, celle du vieillissement inéluctable et de la mort prochaine. Live Vive condense ces deux visions dans une peinture aux teintes douces et au trait allègre. C’est dans cette humeur, où la mélancolie s’exprime gaiement, que Fabrice Hyber dépose ses pensées sur le monde et ses états d’âme dans les « peintures homéopathiques ».
Au-delà du reflet en tant que tel, la nature de l’image renvoyée est aussi centrale. Ovide pose la question de la séduction de Narcisse par sa propre réflexion, de la confrontation avec soi-même, même si dans le cas du mythe, la fascination est extrême. Tout au long du parcours, l’exposition permettra à chaque visiteur, à travers les oeuvres de nombreux artistes, de se confronter à sa propre image, à son visage, à sa personne. Il en sera ainsi avec le miroir accompagné du mot « Fantôme » en néon de Claude Lévêque, Murmures (Fantôme), 2013,
Claude Lévêque, Murmures (fantôme), 2013 Miroir et néon 133 x 77 cm © ADAGP Claude Lévêque Photo. Fabrice Seixas Courtesy the artist and Kamel Mennour, Paris
Claude Lévêque, Murmures (fantôme), 2013
Miroir et néon
133 x 77 cm
© ADAGP Claude Lévêque
Photo. Fabrice Seixas
Courtesy the artist and Kamel Mennour, Paris

Claude Lévêque a imaginé la série Murmures à Venise, où les canaux semblent refléter dans leur lumière douce les chefs-d’oeuvre du passé et les légendes, les souvenirs et les rêveries personnelles, ensemble bercés par les remous de l’eau. C’est par un assemblage simple, d’un objet trouvé et d’un mot en néon, que l’oeuvre convoque une foule de sentiments. Le miroir accroché à l’emplacement d’un tableau ne présente à son regardeur que sa propre image ainsi surtitrée « fantôme », le piégeant peut-être dans sa quête esthétique ou son réflexe narcissique. L’ambiguïté de cette rencontre avec l’oeuvre est accentuée par la fébrilité de l’écriture infantile qui se dédouble sur le miroir, à la limite du lisible. Les mots choisis pour Murmures, tels que « rêve », « poison », « masque »,
« fête », « couteau »,
pourraient composer un portrait impressionniste de la ville, mais sont assez communs et atemporels pour faire rayonner leur propre force poétique.
ou de l’image à facettes renvoyée par le Mirror Mask (2013) de Kader Attia.
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Un masque africain recouvert de morceaux de miroir : l’oeuvre de Kader Attia Mirror Mask renvoie au visiteur qui la contemple une image de lui-même fracturée, décomposée, désarticulée. Une fragmentation de l’image que n’auraient certainement pas reniée Pablo Picasso et Georges Braque qui ont puisé dans l’art africain les fondements du cubisme. Dans le mythe de Narcisse, le héros est subjugué par la beauté de la personne qui lui fait face, en réalité son propre reflet. Kader Attia nous met au contraire face à un double de nous-mêmes qui a perdu toute séduction, face à un masque – un visage tel que vu par un artiste anonyme africain – qui nous interroge également sur les fondements de notre propre culture. Mais ici, le visiteur a aussi la faculté de passer de l’autre côté du miroir… et de lui-même renvoyer une autre image à son interlocuteur.
PistolettoPistoletto nous invitera aussi à nous interroger sur nous-mêmes avec ses Tables du jugement (1980) recouvertes de miroir.
Très tôt, Michelangelo Pistoletto utilise le miroir dans ses oeuvres. Ses premiers
« tableaux-miroirs », qui datent de 1961, présentent à la fois la figure effigie et le spectateur, et rendent présents en même temps celui qui se montre et celui qui regarde. Dans les Tables du jugement (1980) en revanche, le visiteur se retrouve seul face à lui-même et à son environnement qui vient animer la surface du miroir, comme celle de l’eau dans le mythe de Narcisse. Le jugement n’est donc pas à lire seulement par rapport à la personne qui se regarde, mais aussi à l’aune de tout ce qui l’entoure.
« Le miroir n’est pas un point, mais un territoire qui peut prendre n’importe quelle dimension et échapper à n’importe quelle contrainte. Et c’est sur ce terrain que je reconnais le pouvoir fondamental et réel de l’art. Le miroir devient un territoire remplaçant le point, la ligne et n’importe quel matériau produit une marque »,
écrit l’artiste dans le catalogue de l’exposition « Michelangelo Pistoletto. Il tavolo del giudizio » à la Galleria Lucrezia De Domizio, à Pescara, en 1980.
Adel Abdessemed, Nuance né
Adel Abdessemed, Nuance
Une ampoule posée au sol dont la paroi miroir renvoie son environnement. Le filament grésille, varie d’intensité, éclaire plus ou moins la scène. Et puis, brusquement, un pied vient écraser le bulbe dans un fracas. Pour Adel Abdessemed, le mythe de Narcisse est avant tout une histoire de disparition. Celle d’une image qui naît et qui s’enfuit. Mais, l’image n’est pas la réalité, elle n’est qu’une reconstruction de celle-ci. Et l’artiste de citer George Steiner : « Ce n’est pas le passé lui-même qui nous domine (…). Ce sont les images du passé ». Dans cette vidéo, ce sont aussi deux énergies qui se rencontrent, celle de l’électricité et celle d’Adel Abdessemed, comme un big bang. La lampe disparaît en même temps que Narcisse, à la différence près que le héros était une victime et non l’artiste. Nuance !
La dernière salle comprendra aussi des oeuvres extrêmement poétiques, comme la Barque de Saône de Marc Couturier ou la grande installation Passion oubliée (1984) de Richard Baquié.
Patty Chang, Fountain
Patty Chang, Fountain
L’artiste s’observe dans un miroir ; le regard plongé dans ses propres yeux, elle approche ses lèvres de son reflet. Soudain, l’auto-contemplation donne lieu à un acte
anthropophage : la bouche aspire bruyamment la flaque d’eau qui recouvre le miroir. Cette chute burlesque malmène le mythe de Narcisse et celui de l’artiste, tenté de prolonger la grande tradition de l’autoportrait. La scène est littéralement renversée à l’horizontale. Pendant la performance dont cette vidéo est issue, l’artiste apparaissait accroupie au sol pendant qu’un écran rediffusait l’image de cette étrange absorption. Le phénomène du reflet, additionné par la superposition du miroir et de l’eau, est amplifié par la rediffusion, convoquant l’idée angoissante d’un circuit fermé. Ainsi, l’idée poétique de « se boire » par amour narcissique se mêle à la tentation insoutenable de se débarrasser de sa propre image.
Yayoi Kusama, Narcissus Garden, 1966
Yayoi Kusama, Narcissus Garden, 1966

Yayoi Kusama, Narcissus Garden
Yayoi Kusama dévoile pour la première fois son Narcissus Garden à la 33e Biennale de Venise en 1966. Alors qu’elle n’est pas officiellement invitée à participer à l’événement, elle installe cette oeuvre qui fera grand bruit devant les pavillons italien et hollandais. Cette pièce sera ensuite montrée à de nombreuses reprises, jusqu’au dispositif conçu spécialement par l’artiste pour la Fondation François Schneider à Wattwiller. Cette oeuvre constituée de centaines de boules miroir ne peut renier sa parenté avec l’art cinétique mais aussi avec les pois qui peuplent tout l’univers de l’artiste japonaise. Ici, les visiteurs sont invités à se promener à travers les boules qui perturbent totalement la perception de l’environnement et qui leur renvoient de multiples images d’eux-mêmes les suivant dans leurs mouvements. Jusqu’à les conduire à un rapport schizophrénique avec eux-mêmes.

Il sera aussi question d’apparition ou de disparition avec en particulier la vidéo d’Óscar Muñoz dans laquelle un visage tracé à l’encre sur l’eau disparaît petit à petit. Certains artistes jouent également de la métaphore, convoquent l’imagination des visiteurs comme Lawrence Weiner qui proposera une oeuvre recontextualisée spécialement pour l’exposition.
Le parcours s’achève par la pièce d’Ann Veronica Janssens Cocktail sculpture, un aquarium en verre rempli d’eau recouverte de paraffine, dans lequel il devient impossible de se voir… L’exposition comprendra aussi des oeuvres produites spécialement pour la manifestation par Franck Scurti, Maxime Rossi.
Le Centre d’art contemporain Fondation François Schneider
27, rue de la Première Armée
68700 Wattwiller
Tél : +33 (0)3 89 82 10 10
Tarifs : normal 7 euros / réduit 5 euros (enfants de 12 à 18 ans, étudiants, séniors, public handicapé,
carte CEZAM, groupe de plus de 10 personnes)
Gratuité : Museums-PASS-Musées et enfants de moins de 12 ans
Du mercredi au dimanche : 10h-18h
www.fondationfrancoisschneider.org
extraits du texte de Philippe Régnier
photos de l’auteur sauf 1 2 5 7 courtoisie de la Fondation François Schneider
les oeuvres qui ne sont pas en photos se trouvent en liens sous le nom des artistes
Plan d’accès
plan

Art Basel 2014, l'édition 45

Anish Kapoor
Art Basel reste la Mecque du commerce de l’art, « the place to be » du 20 et 21 e s, de l’art moderne et contemporain.
La 45e édition de la foire s’est ouverte sous la co-direction de Marc Spiegler,  avec 285 galeries, et 78 oeuvres d’art de grand format dans la section Unlimited, dont le commissariat est assuré par Giani Jetzer (dont je vous ai parlé dans le billet précédent) internationales de renom, provenant de 34 pays à travers les 5 continents.
Art Parcours est programmé par Florence Derieux, directrice du Frac Champagne.
Les films d’Art Basel sont projetés au Stadkino Basel, les conversations et Salon Talks se trouvent dans le Hall 1. Complété par  Desing Miami/Bâle, qui présente les dernières créations en matière de desing.image005
Dans le Hall 3, 14 Rooms (détail ci-dessous) une série d’installations et de performances qui continue jusqu’au 23 juin.
Adèle et Eva
Les satellites d’art Basel comme La Liste et Solo. Hall 2.1 on retrouve Statements , la section d’Art Basel consacrée aux galeries émergentes ou encore Features qui privilégie des projets artistiques.
Quelques performances comme cette jeune femme suisse, Milo Moire qui a tenté d’entrer nue  à Art Basel, qui imperturbable s’est glissée dans la file d’attente de la caisse, mai qui a été refoulée. Une autre Carmen était affalée sur la place de la Messe, comme Esmeralda aux pieds nus et sales, les chaussures abandonnées plus loin attiraient les badauds et photographes. On ne saurait plus se passer d’elles : les  élégantes Eva et Adèle, font partie de l’ambiance, c’est tout juste si elles surprennent encore avec leur changement quotidien de toilettes.
Carmensita
Les galeries
Les grands noms, valeurs sûres, restent égaux à eux-mêmes en présentant les œuvres de 4000 artistes.
Dans le hall principal 2.0 , où se concentrent tous les grands noms qui font le marché : Marian Goodmann, Ropac, Gagosian, Templon, Jablonka, Lahumière, Hauser et Wirth, White Cube, Nahmad, Templon, Aquavella, Pauli, Thomas (à ne pas rater) Meier,  Kamel Mennour, Emmanuel Perrotin ,Richard Nagy ltd., David Zwirner, Air de Paris, Lindau,  et quelques nouveaux venus comme les Brésiliens  A Gentil Carioca ou l’israélien Dvir Gallery , sans oublier la galerie Beyeler du nom du fondateur
d’Art Basel, Ernst Beyeler  qui a permis pour notre plaisir la Fondation du même nom.
Beyeler, Balthus et Giacometti
La « galerie » (elle n’existe plus)  Beyeler présente : Le Passage du Commerce Saint-André de Balthus, peinte en 3 ans,  étrange rencontre, une scène de rue, on y voit un homme (Balthus ?) de dos avec sa baguette, les personnages sont lunaires, une jeune fille au premier rang, de celles qui parsèment l’oeuvre de Balthus, un homme accroupi un enfant qui joue, un petit chien, une vieille dame qui passe au fond. On a envie de le suivre, d’entrer dans le tableau. Nous sommes face à une énigme que l’on tente de comprendre.
Au fond de la rue au n° 8, il y a une serrurerie, avec une clé en or. La guillotine a été expérimentée à cet endroit, sur des moutons, d’où le petit « chien-mouton » . C’est un facteur de clavecin,  habitant au numéro 9 de cette rue , qui a inventé la clé qui permet le déclic, à la lame de la guillotine, de tomber à distance, sans que l’on ai besoin de la grosse lame. C’est un endroit révolutionnaire où Marat faisait imprimer l’Ami du Peuple.
La toile est accompagné de l’homme qui marche de Giacometti.
Gagosian, ne cherchez pas les cartels il n’y en a pas, puis ne prenez pas trop au sérieux le gardien de Hulk, vous pouvez visiter juste pour le plaisir des yeux : Jeff Koons, Stingel et les autres :
La nature avec le Kitch
Jeff Koons
Daniel Templon  : l’indien  Jitish kallat un groupe de sculptures
Jitish Kallat
Penone chez Pauli de Lausanne
Penone
les Picasso,  Miro, Magritte, Calder de Nahmad
Picasso
Marion Goodman : William Kentridge
William Kentridge
Galerie Taddhadeus Ropac : Yan Peu-Ming, l’aigle royal
Yan Pei-Ming
White Cube : Damien Hirst, les frères Chapman
Chapman, Hirst
La galerie Landau Fine Art est un musée à elle seule
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Ainsi que la Galerie Thomas : Hans Richter
Richter
Adel Abdessemed à la Gallery Dvir
Adel Abdessemed
Je ne parlerai pas des prix faramineux pratiqués, pour moi c’est abstrait. Tout ce public qui s’affaire, se presse dans les galeries, discute, semble enclin à investir, au-delà du goût pour l’art. Cela se termine dimanche 22, rendez-vous est déjà donné pour l’année prochaine de June 18–21 à Bâle, Hong Kong 2015, March 15–17,Miami Beach
2015, December 3–6.
poete
photos de l’auteur
j’aime la conclusion de l’article d’Harry Bellet dans le Monde
S’il reste du temps et de l’énergie, on peut poursuivre par une exposition du jeune prodige américain Paul Chan au Schaulager, du vieux prodige, lui aussi américain, Charles Ray, au Kunstmuseum – on suggérera amicalement au lecteur d’en profiter pour faire un saut à Riehen, où la Fondation Beyeler montre une belle exposition de Gerhard Richter, et une autre de Peter Doig. Si vous ne le faites pas pour eux, faites-le en mémoire d‘Ernst Beyeler : s’il n’avait pas eu, il y a plus de quarante-cinq ans, l’idée de créer cette foire…

Art Basel Unlimited

Art Basel 2014
Le plus grand musée du monde a ouvert ses portes depuis lundi, pour les chanceux détenteurs de cartes VIP. Bâle reste sans aucun doute l’épicentre mondial du marché de l’art et de l’art contemporain, malgré l’étendue de la foire après Miami, à Hong Kong.
Dans la section « Art Unlimited » on voit des installations immenses, essentiellement pour le cru 2014.  78 oeuvres d’art de grand format dont le commissariat est assuré par  Giani Jetzer  voir ici la vidéo du vernissage
Dès l’entrée gauche : Kara Walker
Richard Long et Zhang Huan à l’entrée droite
 Richard Long et Zhang Huan
Kara Walker, avec une fresque de citoyens de guerre civile, Trevor Paglen, avec son prototype de satellite,Trevor Paglen Julio Le Parc et son mobile rouge, John Bock
Julio Le Parc
Ysumasa Morimura et sa centaine d’autoportraits, Hamish Fulton et la Skyline du Népal, Alice Channer et sa grande marée, Sam Falls et son voile jaune abstrait.
, Hamish Fulton, Skyline du Népal Michelangelo Pistoletto avec la giuria. Tacita Dean, Quatemary, nous montre la photogravure d’un volcan en effervescence, avec des magmas de lave. La très longue sculpture-chemin de Carle André lui offre une belle mise en valeur.
Racita Dean Sur ce chemin on croise l’artificiel Rock de Zhan Wang, un portail aux couleurs crues de Ron Gorchov. Cathy Wilkes nous emmène dans un univers de pauvreté, de dénuement.
Cathy Wilkes
Recueillement dans la chapelle rouge de Rodney MacMimllian, Fantome de Thomas Houseago. L’installation de l’artiste conceptuelle allemande Hanne Darboven ( 1941-2009) s’étale sur un espace de 25X25m. « Children of this world, rassemble tout pour l’enfance.
Hanne Darboven
Celle du belgo-camerounais Pascale Marthine Tayoux sur 15x15m. est un « capharnaüm » sorte de marché égalitaire. Dans un autre espace l’américain Sterling Ruby montre une accumulation de ses sculptures figuratives bariolées en tissu, créées entre 2011 et 2013 ; avions, bouches, sarcophages, baptisées « Soft work ».
Sterling Ruby
Très spectaculaire : la « Matrice di Linfa » arbre coupé en deux de 48 mètres de long de Giuseppe Penone, qui a été montrée dans la cour vitrée de l’école des Beaux Arts de Paris en 2009, perd de son aura, par le gigantisme, heureusement que l’on retrouve des oeuvres de l’artiste dans plusieurs galeries, même si elles sont déjà connues.
Penone
Une des oeuvres les plus étonnantes d’ Art Unlimited est celle du chinois Xu Zhen qui représente des copies de sculptures antiques occidentales, surmontées de sculptures asiatiques. De l’interpénétration des cultures. Dubitative ….
 Xu Zhen
un peu de zen et de poésie grâce à Lee Ufan et
Lee Ufanet Anne Veronica Janssens
Anne Veronica Janssenes
Ou encore en chaussant des patins pour glisser sur le sol blanc, on peut se laisser éblouir, par l’ambiance de Doug Wheeler
Doug Wheeler
Quelques vidéos à signaler : Cartsen Nicolai qui explore diverses théories de perception,
reflétées dans deux miroirs latéraux.
Carsten Nicolai
ou encore le film de Mikhael Subotzky, sur le tournage d’un film, avec des figurants tantôt
indiens, tantôt soldats de l’armée coloniale, avec le making off du tournage.
Les New Women de Yang Fudong ou encore me and me de Ming Wong
ou encore Haroun Faroki
Yang Fudong
 

14 Rooms – Ping & Pong

14 ROOMS (vernissage public vidéo)
En prélude à la grande semaine à venir, voici la présentation en
live-art réalisé par 14 artistes de renommée internationale
à l’occasion dArt Basel 2014
14 Rooms
La Fondation Beyeler, Art Basel et le Theater Basel ont le plaisir de présenter
’14 Rooms’, une grande exposition de live-art qui se tient à Bâle du 14 au 23 juin 2014. Placée sous la responsabilité des commissaires Klaus Biesenbach et Hans Ulrich Obrist, l’exposition présente des œuvres performatives d’artistes tels que Marina Abramović, Allora et Calzadilla, Ed Atkins, Dominique Gonzalez-Foerster, Damien Hirst, Otobong Nkanga, Roman Ondák, Santiago Sierra, et Xu Zhen. Avec son concept général d’exposition signé Herzog & de Meuron, ’14 Rooms’ est une collaboration entre la Fondation Beyeler, Art Basel et le Theater Basel. Les commissaires de l’exposition Klaus Biesenbach, directeur du MoMA PS1 et conservateur en chef général au Museum of Modern Art, et Hans Ulrich Obrist, co-directeur des expositions et programmes et directeur des projets internationaux à la Serpentine Gallery,
le Staf de 14 Rooms
ont invité 14 artistes internationaux à présenter chacun une pièce en explorant la relation entre l’espace, le temps et la présence physique sous la forme d’une œuvre d’art dont la ‘matière’ est un être humain.
Cette approche qui donne aux visiteurs un aperçu d’une pratique plus performative et interactive leur fait découvrir une nouvelle situation à l’intérieur de chacune des 14 pièces et les confronte à une variété d’expériences immersives et intimes.
Les projets de Ed Atkins, Dominique Gonzalez-Foerster, et Otobong Nkanga seront des nouvelles œuvres spécialement conçues pour Bâle. Parallèlement à ces premières mondiales, des œuvres historiques et rarement exposées d’artistes illustres du monde entier seront présentées à Bâle. L’exposition ’14 Rooms’ inclura ‘Revolving Door’ (2011) de Jennifer Allora et Guillermo Calzadilla

montrant un groupe de danseurs qui se mettent spontanément en rang et commencent à tourner autour de la pièce en un mouvement circulaire, balayant les visiteurs tandis qu’ils se déplacent à travers la pièce.
Dans son exploration des frontières sociales et des inégalités socioculturelles, Santiago Sierra met en scène une succession de vétérans de divers conflits passés qui se tiennent debout, chacun tourné vers un angle d’une pièce de 5 mètres par 5, et qui ont ordre de ne quitter leur poste que lorsqu’ils sont solennellement remplacés par un autre vétéran en imitant la relève de la garde
.
Santiago Sierra
L’œuvre précoce, relativement inconnue de Damien Hirst ‘Hans, Georg’ (1992), composée d’un cast à rotation de couples de vrais jumeaux, assis en dessous de deux de ses propres tableaux à pois identiques, sera également présentée lors du salon.
Damien Hirst
Luminosity’ (1997) de Marina Abramović place un acteur sur une selle de vélo fixée sur un mur plongé dans une lumière crue et explorant les thèmes de la solitude et de l’élévation spirituelle, acteur totalement nu, qui fait penser à un crucifié, en l’occurrence c’était une très belle actrice.
Swap’ (2011) de Roman Ondak
 Roman Ondák
demande à un acteur assis derrière une table de choisir un objet et lorsque des visiteurs entrent dans la pièce, ils peuvent troquer cet objet contre un objet quelconque qu’ils souhaitent échanger tandis que dans ‘In Just a Blink of an Eye’ (2005) de l’artiste chinois Xu Zhen, un corps flotte dans les airs comme s’il était gelé, défiant le temps et la gravité et incitant l’assistance à remettre en question la réalité et à réfléchir sur l’impossibilité apparente de l’œuvre.
Xu Zhen
Otobong Nkanga,  propose une performances (vidéo) où elle nous interroge sur le rôle de la femme africaine et du poids des coutumes, dans un gospel assez prégnant.
Otobongo Nkanga
Si les artistes eux-mêmes ne sont pas présents dans leurs œuvres, ils donnent des instructions aux acteurs sur la manière dont jouer selon leurs spécifications, ce qui fait que plus de 70 exécutants – essentiellement de la région de Bâle – participent à l’exposition.
Pour contempler l’oeuvre de Laura Lima, Man/Woman=Fleh-Flat, 1997, c’est à vous de faire auparavant une performance : vous accroupir ou mieux vous allonger, afin d’apercevoir,  presque à raz du sol, à travers les 45 cm, un personnage allongé sur le sol, en compagnie d’une simple lampe, expérience de la solitude, mais aussi de voyeur.
Laura Lima, Woman=Flesh-Flat 1997
Autre performance pour voyeur : Joan Jonas : Mirror Check, 1970, une jeune femme nue, examine son corps en promenant un miroir sur toutes les parties, comme si elle créait un autoportrait.
Jordan Wolson clos la visite avec Female Figure. 2014, sa marionnette-danseuse lascive, room où l’on ne peut accéder que par paire, ce qui produit de l’attente.
L’exposition ’14 Rooms’ se tient dans le hall 3 du salon de Bâle, à quelques minutes à pied du Messeplatz.
L’exposition ouvre au public avant Art Basel le samedi 14 juin et restera ouverte jusqu’au lundi 23 juin, soit un jour de plus que le salon.
L’exposition ’14 Rooms’ s’accompagne d’un programme éducatif conçu et organisé par la Fondation Beyeler.
C’est une expérience inédite à Art Basel à visiter sans modération, avec de belles surprises.
Commissionné initialement sous l’appellation ’11 Rooms’ par le Festival International de Manchester et la Manchester Art Gallery, ce projet a ensuite été présenté sous le nom de ’12 Rooms’ au Festival International des Arts RUHRTRIENNALE 2012-2014 et vient plus récemment d’être mis en scène sous le titre ’13 Rooms’ par Kaldor Public Art Projects au Pier 2/3, dans le quartier Walsh Bay de Sydney, en avril 2013. La liste des artistes a été en partie modifiée à chaque édition. Ann-Christin Rommen, Marc Bättig et Samuel Leuenberger sont les producteur de l’exposition.
Vous trouverez plus d’informations sur ’14 Rooms’ sur artbasel.com/basel/14rooms.
Un Catalogue publié par Hatje Cantz Verlag est en vente à 14 Rooms.
Billets 14 Rooms
Billet à la journée (possibilité d’entrer et sortir à volonté) : CHF 18.–
Billet à la journée réduit pour étudiants/seniors : CHF 12.–
Groupes de 10 personnes et plus : CHF 15.– par personne
Dates et heures d’ouverture 
14 Rooms
Du samedi 14 au lundi 23 juin 2014
Tous les jours de 10 h à 19 h,
sauf le lundi 16 juin 2014, de 10 h à 17 h.
photos et vidéos de l’auteur
dès qu’il y avait des corps nus, les photos étaient interdites, mais vous pouvez les trouver, en lien dans mon billet, car ils existent sur Internet.

Krištof Kintera "I Am Not You" au musée Tinguely de Bâle

Une fois de plus le musée Tinguely, dans la pure tradition de « Jeannot » nous présente un artiste digne fils du maître.
Avec une ironie farceuse et un humour parfois sombre, le jeune artiste tchèque
Krištof Kintera chamboule l’art et la vie. Ainsi, à partir de centaines d’ampoules, il crée un nouveau golem ; avec un landau blindé, il tourne en dérision notre pensée sécuritaire ; dans un magasin de matériel électrique, il s’amuse à vendre un appareil conçu pour ne servir strictement à rien. Ses machines tendent à l’absurde et dysfonctionnent, et évoquent ainsi l’esthétique de Tinguely.
Kristof Kintera
Pour l’été 2014, Krištof Kintera est l’invité du Musée Tinguely.
L’exposition, conçue en étroite collaboration avec l’artiste, entend présenter son oeuvre de telle manière que les visiteuses et visiteurs soient réellement saisis par la spontanéité, la diversité et l’engagement de l’artiste. La visite du musée a  un caractère très spécial, car Kintera veut ramener à une réalité plus triviale l’approche éthérée des musées. Mais cette confrontation n’est pas nécessairement dure, elle est enrobée d’une bonne dose d’humour et d’ironie.
L’exposition intitulée « Krištof Kintera. I AM NOT YOU » présente au Musée Tinguely et dans le parc Solitude 35, ses sculptures et installations, (vidéo) de  très grand format pour certaines. Comme chez Tinguely on retrouve en effet les mêmes positions artistiques, critiques et extroverties, qui visent à tout remettre en cause, à tout défaire pour refaire ensuite – et qui se frottent aux institutions, tout en cherchant le choc créatif et la fin du confort établi, mais aussi le côté ironique et trublion.

Kristof Kintera, Glasfaserverstärktse 2014
Kristof Kintera, Glasfaserverstärktse
2014

Pour Kintera, le musée est un terrain de jeu. L’incertitude de l’observateur conduit à appréhender sur des bases nouvelles des environnements familiers. Un de ses premiers objets dans l’exposition, It (1996), est une sculpture sur roulettes dont la forme est à mi-chemin entre l’oeuf et la souris d’ordinateur. Elle mesure environ 40 cm de long et est attachée à un cordon grâce auquel It peut être tiré à travers l’espace d’exposition – ou à travers la ville. Le spectateur devient partie prenante de l’exposition, laquelle est modulable, participative.
Kistrof Kintera - Bad News
Kistrof Kintera – Bad News

Ou bien c’est la ville qui devient exposition… Revolution (2005) vidéo, a vu le jour un an après le séjour d’étude de Kintera à la Rijksakademie à Amsterdam. En se basant sur une figure qu’il avait déjà développée en 1999 avec les Talkmen, il crée ici un personnage, une sorte d’humain d’à peine un mètre de haut qui, par intervalles, se frappe le front contre le mur, et ce avec tant de force que le mur se détruit peu à peu. Cette violente révolution, le personnage la retourne contre lui : l’insurrection a lieu dans la tête, au niveau de la tête. Bad News (2011) vidéo, en revanche, est entièrement tourné vers l’extérieur.

Kristof Kintera, Revolution 2005
Kristof Kintera, Revolution 2005

La révolte du personnage diabolique et cornu est tapageuse, elle se fait clairement entendre par un tambour, de la musique et des enregistrements sonores.
Demon of the Growth (2014) est une installation monumentale, bariolée et joyeuse, faite de ballons et de boules, qui prend forme dans une croissance dégingandée.

Kristof Kintera, Demond of the Growth 2014
Kristof Kintera, Demond of the Growth 2014

La boucle se referme avec l’oeuvre Spirit Leaving Gravitation (2013), par laquelle Kintera se montre ludique, presque décoratif – sans pour autant renoncer à un sens plus profond, ni à une ironie rehaussée d’une pointe de sarcasme.
Krištof Kintera vit et travaille à Prague, où il est né en 1973.
De 1992 à 1999, il se forme à l’art dans sa ville natale. Des bourses lui permettent ensuite d’aller poursuivre ses études et recherches à Columbus Ohio, Birmingham et Munich. Il effectue un séjour prolongé à la Rijksakademie van Beeldende Kunsten d’Amsterdam et termine ses études en 2003-2004. Pendant toute sa période de formation, Kintera a participé à plusieurs projets dans lesquels la performance et le théâtre revêtent une fonction majeure – notamment en 1999-2001, influencé par l’espace multiculturel alternatif et le groupe Universal NoD. Par son art, Kintera s’engage dans les débats sociaux et sociétaux ; il est représenté avec plusieurs de ses oeuvres dans l’espace public de Prague.

Kristof Kintera, My Light is your life, - Shiva Samurai 2014
Kristof Kintera, My Light is your life, – Shiva Samurai 2014

 
Publication À l’occasion de l’exposition paraît un catalogue  fait de feuillets individuels, assortis de documents et photos provenant de l’atelier de l’artiste ainsi qu’un entretien (en anglais) avec Krištof Kintera, Roland Wetzel, Andres Pardey et le galeriste Jiří Švestka. Chaque exemplaire emballé manuellement en boîte individuelle, vente exclusivement en boutique du Musée Tinguely : 68 CHF, ISBN 978-3-9523990-7-1
Informations générales:
Horaires d’ouverture :

tous les jours, sauf le lundi, 11 h à 18 h
Horaire spéciale :
pendant la foire ART Basel
Lundi – dimanche, 16 – 22 juin :
9h à 19h
Tarifs :
Adultes : 18 CHF
Scolaires, étudiants, apprentis, IV : 12 CHF Groupes (20 personnes au moins) : 12 CHF (par personne) Enfants de moins de 16 ans : gratuit
Photos de l’auteur courtoisie du musée Tinguely