ST-ART 2018, la plus européenne des foires d’art en région

Avec environ 20 000 visiteurs accueillis pendant les 4 jours de la
foire (contre 5 jours l’an dernier), ST-ART affiche une progression
de sa fréquentation. Celle ci a été jugée de haut niveau par
bon nombre d’exposants qui ont eu le plaisir de rencontrer les
institutionnels, collectionneurs et amateurs d’art strasbourgeois
attendus.

Henri-François Debailleux, Emmanuel Guigon, Jean-Eudes Rabut

La participation exceptionnelle du Musée Picasso
Pour cette 23e édition, ST-ART accueillait en invité d’honneur,
le prestigieux Museu Picasso de Barcelone et exposait une trentaine
d’œuvres dans une présentation digne d’un musée et imaginée avec
Emmanuel Guigon, directeur du Museu Picasso. (site)
Une prouesse technique pour les équipes de Strasbourg Evénements
qui ont dû répondre à un cahier des charges imposant des conditions
de présentations muséales.

Une « boîte » d’une surface de 180 m² a ainsi été réalisée par les
services techniques de Strasbourg Événements.
Tel un « Schatzkammer » répartie en 4 salles, la température,
l’humidité, le flux des visiteurs y sont contrôlés.
Arrivé dans le Saint des saints, l’univers de Picasso y règne.
Les magnifiques photographies de David Douglas Duncan,
surprennent Picasso dans l’intimité de son atelier.
L’accrochage ne dévoile qu’une infime partie de la production
de l’artiste (de quoi inciter à la visite du Museo Picasso)
Dessins de jeunesse, scènes de tauromachie sur céramique,
natures mortes sur linogravure, et le clou : Las Meninas, 1957

La Carte blanche d’Henri-François Debailleux
Henri-François Debailleux, critique d’art invité, propose pendant
la foire sa Carte Blanche :
Il a choisi d’inviter 4 galeries qui exposent leurs artistes.
Galerie Anne-Sarah Bénichou, Galerie Thomas Bernar
Galerie Bertrand Grimont, Galerie RX.
Lee Bae galerie REX

L’artiste Joris Tissot distingué.
Le « Prix Art de la Ville de Strasbourg »

a été décerné, pour cette 3e édition, à l’artiste Joris Tissot, représenté
par la Galerie Christophe Tailleur.
Parmi la dizaine de nominés, présélectionnés par la direction
artistique de la foire, le jury, composé
de Estelle Pietrzyk, conservatrice au Musée d’Art moderne et
contemporain de Strasbourg, et David Cascaro, directeur de la HEAR,
Haute École des Arts du Rhin, a distingué le jeune artiste Joris Tissot,
né en 1991 pour son oeuvre de dessin. Fasciné par le trait, il a beaucoup travaillé la
gravure mais la technique qui s’est révélé être son médium premier,
est le dessin au stylo bille. C’est dans une réappropriation de l’art classique
que l’artiste nous livre ici une vision simple, basique, de ce que le dessin est à l’art.

La caution du comité scientifique.
Depuis trois ans, en plus de son Comité de Sélection, ST-ART s’est doté
d’un Comité Scientifique composé de personnalités du monde de l’art,
qui par leurs expertises contribuent à l’évolution de la foire.
Il est composé pour cette édition de Monsieur Olivier Kaeppelin,
ancien directeur des Arts Plastiques du Ministère de la Culture et
de la Communication, ancien Directeur de la Fondation Maeght et
commissaire d’expositions, de Monsieur Jean-Luc Monterosso,
Fondateur de la Maison Européenne de la Photographie et commissaire
d’expositions, de Monsieur Michel Nuridsany, Critique d’art et
commissaire d’expositions et de Monsieur Pierre-Jean Sugier,
Directeur de la Fondation Fernet-Branca.
Visite détaillée sur son blog  par la Fleur du Dimanche
Rendez vous en novembre 2019 pour la 24e édition.

À l’épreuve de l’eau à la Fondation François Schneider

Jusqu’au 13 janvier 2019
La Fondation François Schneider a invité
L’Ososphère à inventer une conversation chorale et fluide
entre le numérique et l’eau.
Thierry Danet, commissaire de l’exposition

Urbrain

Immergé dans ce lieu d’art niché en terre d’eau, au pied des Vosges,
le parcours multiplie les correspondances entre matière numérique
et aqueuse mais aussi les causes communes engagées par un
rapport poétique au monde. Les oeuvres épousent la figure de la
fontaine ou celle du bassin, pour les déjouer l’instant
d’après et inventer d’autres objets d’eau signés par l’époque.[…
Liste des artistes : Herman Kolgen, Stéphane Kozik, Pe Lang,
Joanie Lemercier, Tristan Ménez, Jacques Perconte,
Laurent Pernot, Etienne Rey, Gaëtan Robillard, Urbrain,
Pierce Warnecke.

C’est une féérie aquatique, hypnotique,
on a du mal à se détacher de certaines oeuvres.
Il faut y passer de longs moments pour essayer d’en
percer le mécanisme. Certaines installations
sont impossible à photographier, aussi je vous
encourage à vous déplacer pour en savourer
toute la magie. Tout est poésie.
Si comme pour moi, le principe de mécanique
des fluides est de l’hébreu, cela n’a aucune
importance, c’est une exposition pour le plaisir
des yeux et des sens.

Déclencheur de cette exposition, l’oeuvre
Turbulences d’Étienne Rey a été créée pour la
Fondation François Schneider dans le cadre d’un projet
au long cours, soutenu par la Région Grand Est, la Fondation et porté
par L’Ososphère dont cet artiste est un sociétaire.
Cette oeuvre intègre « la turbulence et l’écoulement comme
« moteurs » 
du dispositif plastique, générant au sein de l’installation
une activité qui repose sur
des principes de mécanique des fluides
et joue de leur caractère imprédictible ».


Dans Turbulences, Étienne Rey engage le récit dans son
geste plastique.
Comme dans une anticipation de moins en moins improbable,
il convoque l’écriture numérique et la machinerie pour recréer
une expérience poétique universelle, autant qu’intime et située,
celle de l’abandon à la contemplation du jeu de la lumière sur l’eau.
Geste doux et désespéré d’un artiste pour sauvegarder une émotion
qui pourrait disparaître avec l’évaporation des conditions naturelles
qui nous l’offrent.
Création originale pour la Fondation François Schneider.
 

Une oeuvre hypnotique de Joanie Lemercier Fuji, 2014.
Il définit un motif qu’il met en relation avec un espace.
Le design est celui de structures physiques, géométriques,
organiques, naturelles ou paysagères.
Créé au Japon en août 2014, à Takamatsu, Fuji est inspiré par
Le conte de la princesse Kaguya (Kaguyahime no monogatari)
et fait partie d’une série sur les volcans.
Le paysage du Mont Fujiyama y est dessiné dans un très grand
format sur lequel une projection de lumière va guider notre
perception de la réalité, jouant de l’intensité dramatique par
un jeu des verticalités et des fluidités passant notamment par
d’orageux climax.
Conception et visuels : Joanie Lemercier
Musique originale : Paul Jebanasam
Production : Juliette Bibasse
Joanie Lemercier site

Laurent Pernot, Tenir La Mer, 2015.
Sa poétique explore la mémoire à travers l’expérience du
flux du temps, de l’impermanence des choses, du visible et de
l’invisible rendus perceptibles par une certaine utilisation
des matériaux, de la lumière, de l’image et du mouvement.
À la fois familières et déjouant les apparences, ses oeuvres se
manifestent souvent dans un temps suspendu au-delà des actualités
et des chronologies, convoquant des récits et représentations du monde
qui traversent l’espace et les siècles, regardent les interactions
entre l’homme et la nature. Empreinte d’une douceur mélancolique
qui révèle le potentiel de la perte ou la disparition, son oeuvre induit
ainsi la sensation d’un monde flottant dont la fragilité nous menace.
Site de l’artiste : laurentpernot.net/fr
 
Herman Kolgen, Mémoire liquide.
Véritable sculpteur audiocinétique,
il tire son matériau premier de la relation intime entre le son
et l’image.
Kolgen travaille à créer des objets qui prennent la forme
d’installations, d’oeuvres vidéos et filmiques, de performances et
de sculptures sonores.
En exploration constante, il travaille à la croisée de différents
médias, élaborant ainsi un nouveau langage technique et une
esthétique singulière.
Les oeuvres de Herman Kolgen ont été présentées entre autres
à la Biennale de Venise [….
Site de l’artiste : kolgen.net

Stéphane Kozik, Water from Comets, 2014.
Dans cette installation pluridisciplinaire, l’eau, troublée d’un nuage
de peinture blanche, devient écran sur lequel est projetée une vidéo
de liquides en mouvement. Au fond du bassin, moteurs et pompes
« actionnent » l’eau afin de retrouver ses comportements vivants
en interaction avec la composition sonore diffusée par
six hauts-parleurs.
Les éléments du dispositif sont synchronisés afin de créer à partir
de cette eau, une nouvelle matière à la fois vivante et irréelle,
sorte de placenta qui bouillonne, gronde et fume.
La figure du bassin percute donc à la fois celle de l’écran et celle
de l’aquarium, dans un geste artistique « à partir de l’eau » qui
cherche à saisir quelque chose de la métaphysique de celle-ci
pour produire un récit ouvert.
Site de l’artiste : stephanekozik.be
 

Jacques Perconte, Fécamp-Fagnet (Haute-Normandie), 2017.

Son travail concentré sur le paysage, déclinant film linéaire
pour le cinéma et film génératif pour l’exposition,
performance audiovisuelle, photographie et installation,
consiste à ressaisir la nature, notamment dans le rapport
culturel et technique que nous construisons avec elle.

Gaëtan Robillard, En recherchant la vague, 2013.
L’installation transpose le rivage d’une île au coeur de l’exposition
et c’est le récit de la vague, son scénario, que Gaëtan Robillard
tente de retranscrire ici par le dispositif numérique. Au centre est
projeté un océan mathématique qui affronte le rocher.
Le domaine est constitué de millions de particules, dont le mouvement
est calculé image après image, par un processus logiciel.
La caméra parcourt la géométrie de l’île. Plus tard
une voix émane et étudie le paysage. Elle questionne le transport et la
forme de la vague. Les objets résiduels et les équations sont remis au
mur. Si la scénarisation de la nature et le calcul numérique
composent la séquence, d’autres modes de relation au motif
succèdent au film. Le travail de Gaëtan Robillard confronte ici,
par ses modèles, la mathématisation du monde et le désir de
l’affranchi qu’incarne la singulière situation insulaire.
Production : Le Fresnoy
Partenaires : Laboratoire en mathématique Paul Painlevé,
Université Lille 1, et EPI SIMPAF Inria Lille Nord Europe

Fondation François Schneider
27 rue de la Première Armée
68700 Wattwiller – France
Contact
info@fondationfrancoisschneider.org
+33 (0)3.89.82.10.10
Entrée et tarifs
Le centre d’art contemporain est ouvert
du mercredi au dimanche de 11h à 17h
Visites guidées pour les groupes sur demande
un petit guide vous est donné à l’entrée qui vous
permettra de vous situer et comprend la totalité
des artistes et oeuvres.
(je n’ai pas cité tout le monde)

extraits des textes de l’Osophère

Baie des Trépassés – Isola Rossa au Séchoir

Jusqu’au 16 décembre au Séchoir
« Delphine
Gutron et Sandrine Stahl, toutes deux artistes
résidentes
du Séchoir, présentent un ensemble de travaux sur
papier,
réalisés à 4 mains. Cet exercice assez rare leur permet
de nouvelles
conjugaisons entre formes et matières, une autre
façon de
travailler les harmonies.


Le médium utilisé, l’encre, est celui de l’immédiateté car son
séchage rapide nécessite un geste sûr. De ce mélange de maturité
technique et d’instinct libre naissent des formes – familières ou
oniriques, intrigantes et légèrement mouvantes, qui se confrontent
et s’emmêlent.
Bien sûr, ces étonnantes créations ont une tonalité aquatique.
Méduses, bulles, organismes des profondeurs, filaments, flore
ondoyant par les courants, sensations et émotions de bord de mer.
Un voyage pictural où chacun pourra projeter sa propre
représentation
du biotope marin.

Mais cette première lecture se double d’une autre impression,
celle d’assister à une mise en forme de nos plus intimes
déambulations
mentales, rêveries indistinctes, ruminations
vagues mais essentielles.


Les très belles qualités esthétiques de ce travail à double auteur
reposent sur les contrastes. Filets colorés bleu / vert, scintillant
ça et là de complémentaires jaune / orange qui agissent comme
des rehauts sur les formes grises travaillées en lavis.
Matières qui s’entrechoquent lorsque les dilutions se rencontrent
et se superposent ou lorsqu’une touche de sel vient oxyder ces tracés.
Contours, lueurs et épaisseurs campent une composition,
aussi précise
et pourtant aérienne que le ballet lent et gracieux
de spécimens marins
évoluant entre deux eaux. »

Patrick Vandecasteele

Après ce beau texte de présentation je m’interroge :

Du vient ce titre ambigu ? Un monde érotique, des paysages,
des lieux, des souvenirs ?
De retour de voyage, Sandrine Stahl remontant du Sud,
Delphine Gutron
revenant de Bretagne, elles ont l’habitude
de confronter leur croquis de vacances.
Bien qu’ayant été dans des endroits très différents, il s’est avéré
que beaucoup de points communs, étaient dans les croquis des
2 artistes. Des montagnes, des roches, des cailloux, des algues, sans
avoir utilisé les même couleurs, elles sont interloquées par la
spontanéité du motif.

Delphine était partie à la Baie des Trépassés et
Sandrine à Isola Rossa. Cela a été l’occasion de
confronter leur pratique, bien que leur technique
ne soit pas la même, Sandrine pratiquant la peinture
et Delphine la gravure. Ce fut un heureux échange technique,
un travail à quatre mains, en aller/retour, sur le même support.
Neuf grandes encre, deux petites, un diptyque, seize
estampes, trois grands monotypes.

Elles ont croisées leurs techniques et leurs univers, côte à côte,
au point où elles n’arrivent presque plus à définir qui à fait quoi.
En dehors des gros traits propres à chacune, les dessins s’entremêlent.
Le choix s’est porté sur une unité dans les couleurs et les formes
les plus simples, à la composition légère, la spontanéité,
privilégiant les blancs.

Sandrine Stahl

Elles proposent dans les couloirs de leurs ateliers et dans la vitrine
des oeuvres personnelles plus fortes.
Cela leur a permis d’ajuster leur technique, Delphine ayant une
préférence pour les petits formats, alors que Sandrine s’aventure
dans les grandes pièces.

Leurs goûts pour l’organique pour l’une, le végétal pour l’autre
ont permis de rapprocher leurs univers, leurs interrogations,
leurs idées et de mettre en image leurs émotions, leur amitié
solide et leur collaboration artistique.
L’exposition donnera lieu à un catalogue.

Cet échange entre tout à fait dans le projet du Séchoir
conçu comme un outil de travail, pour permettre aux artistes
d’échanger, d’expérimenter, de s’exercer à d’autres
medium, comme la présentation, l’accrochage, de faire
un travail sur le fond.
Actuellement 18 artistes résident au Séchoir, l’atelier
de la céramique reste disponible.

L’exposition s’achève le 16 décembre par une lecture
par EURGEN, Conteuse et photographe, qui dira des textes érotiques
en regard (ou pas) aux oeuvres exposées. Réservé aux adultes.
Eurgen se présente ainsi :
“J’ai commencé par la photographie, il y a un siècle environ,
c’était ma manière de regarder le monde, d’en comprendre les angles,
de le déshabiller. A l’époque, j’aimais plutôt le silence. Mais un jour
cela ne m’a plus suffit, j’avais envie d’en dire plus et surtout d’en rire.
Un heureux hasard de la vie m’a permis d’entrer dans une école de
clown puis de rencontrer une autre clowne puis de monter un duo
de clownes. (…) Un jour, je me suis trouvée à raconter en public.
J’ai vécu une révélation presque mystique. J’ai vu dans les yeux
des gens qu’ils étaient avec moi. Alors j’ai décidé de continuer.
Alors qui suis-je ? Une photographe ? Une clowne ? Une conteuse ?
Peu importe, seule compte l’histoire que vous entendrez,
j’espère qu’elle vous plaira.”
Le Séchoir
25 Rue Josué Hofer
68200 Mulhouse
03 89 46 06 37
contact@lesechoir.fr
Horaires d’ouverture au public
Fermé au mois de janvier jusqu’au 17 février.
Tous les samedis de 14h à 18h
Tous les dimanches de 14h à 18h.
BUS: Ligne 10 ou 11 arrêts SEINE
http://www.solea.info/plan-reseau.html
Les ateliers d’artistes sont ouverts sur rdv hors ouverture public.

Fondation Fernet Branca carte blanche à François-Marie Deyrolle

Il faut vous dépêcher, l’exposition se termine le 4 novembre
Une exposition « éclair » à la Fondation Fernet Branca
avec des artistes d’une incontestable qualité.

Ann Loubert
Marronniers 2016

la parole à :
François-Marie Deyrolle / éditions L’Atelier contemporain
auquel la Fondation Fernet Branca a donné carte blanche
[Six peintres, tous vivant à Strasbourg.
Le plus âgé est né en 1960 ; la plus jeune en 1987.
Les cinq plus jeunes ont été élèves du premier. Le style de
chacun est unique.
Ils sont peintres, pleinement peintres, ils aiment la peinture,
et la pratiquent avec joie, jubilation, quelques
inquiétudes aussi, cela se voit. Qu’ils peignent sur le motif,
avec modèle(s), de mémoire, guidés par leur
imagination, ou encore avec l’appui de documents
photographiques, tous sont des peintres que l’on peut qualifier
de «figuratifs ». […..

Ce qui ressort de l’exposition, c’est qu’il est question de corps,
de fragments, de couleurs, d’irrél.
Contrairement à Baselitz qui se désole des corps
vieillissant,
ici ce sont des jambes, des bras, des yeux, des mains jeunes,
adultes,
mystiques.

CAMILLE BRÈS
http://camillebres.blogspot.fr/
Née en 1987
Elle peint à la gouache d’après des photos prises en studio.
Elle se met en scène avec des amis, avec son fils, avec le père
de son fils, une sorte de concepts psychanalytiques.
Les séries de tableaux comme « Les miroirs » ou
« Les plateaux » proposent des variations d’une même composition.
C’est un univers insolite  qui fait penser à Edward Hopper,
mais aussi à Balthus.


AURÉLIE DE HEINZELIN
aureliedeheinzelin.ultra-book.com/
Née en 1980
« Dans mes tableaux, je vis une « autre » vie, libre de toute
morale et affranchie de la réalité. Si je suis bien élevée dans
la vraie vie, je suis une peintre « dé-polie », « dé-policée ».
Mon père spirituel est Otto Dix. Ma mère spirituelle, Paula
Rego. Peindre, pour moi, c’est pouvoir être à la fois une
bonne soeur et une mère maquerelle sans que cela ne pose
problème. C’est créer des êtres hybrides, un homme qui a
des seins, une femme qui a 3 jambes. C’est faire cohabiter
dans le même espace-temps mon amie Célie et Gargantua »,

ANN LOUBERT
www.annloubert.com
Née en 1978

Plaidoyer pour une peinture intranquille
Je peins et dessine ce que je vois ou ce que j’ai vu. Je traduis le réel
à ma façon.
Le petit format explore un autre espace, plus discret ;
sa densité n’a rien à envier aux grands tableaux.
La « composition » dans la feuille de papier n’échappe pas
aux tensions : fractures, déséquilibres, trous, béances, lacunes…

Le choix du papier, de la toile souple, de matériaux fluides –
acryliques très diluées, pigments à la colle…-, permet de garder un
rapport direct, presque nerveux, à ce qui est « représenté ».
Le dessin et les mots écrits, effacés, repris, creusent un peu plus
loin le rapport à ce que j’appelle mon réel imaginaire.

Les éléments – jambes, bras, fleurs, paysages – se rencontrent,
comme dans un flux de pensée. La conscience qui nous habite se
coule dans le langage, dans des images neuves ou déjà vues, des
émotions…
Ni moi ni ma peinture n’échappons à l’air du temps, ce temps qui
n’invite guère à la tranquillité d’esprit.
CLÉMENTINE MARGHERITI
Née en 1981
Parce qu’au commencement c’est un gouffre à franchir :
de moi à la peinture, au geste de peindre. Ma peinture commence
en écartant tous les autres chemins possibles…..
Où est l’image ? Où est la peinture ? Je peins et dis « surface ».
Je me colle à la paroi, comme une pulsion avec le désir de la franchir.
Je suis Narcisse et je repeins Adam et Ève.

La peinture me lie à ma langue, elle est ma matière à penser,
ma présence au monde.
« Les peintures racontent des histoires. Mais le réalisme semble
toujours tronqué, dévié de son objet préalable par un détail qui
nous fait glisser dans un monde inconnu, entre la familiarité du
déjà-vu, qui est aussi celle des histoires personnelles de l’artiste,
et la surprise de l’imprévisible, des sujets inattendus. Souvent,
la première impression comique laisse place à une inquiétude
inconnue, audacieuse. » (David Collin)

« Dans toutes les peintures de C. Margheriti perce en filigrane
une question essentielle, existentielle, qui se rapproche du genre
pictural qu’est la Vanité. Cette question est celle de la fugacité
des choses, ou de leur permanence, question de la durée face à
tout ce qui nous échappe, et de la brièveté de certains moments
que seule une attention accrue sait capter et retenir. Tel est le
pari du peintre. » (Ann Loubert)
Marius Pons de Vincent
mariusponsdevincent.com/
Né en 1986
Ma pratique est très éclatée. Il m’arrive de compter jusqu’à
neuf tableaux en court. C’est une parade aux temps de séchage
et surtout à l’ennui. Je peins sur du bois apprêté à la colle de
peau et à la craie, sur mes chiffons souillés que je tends sur
châssis et que j’encolle, sur le verre, sous le verre, souvent celui
de mes palettes. Je conçois mon atelier comme une machine
autonome. […[Je provoque des accidents,
que je m’efforce de réinjecter et d’organiser dans mes tableaux.
Cette dispersion dans le travail me permet de penser à la
fois à la raideur d’un portrait de Memling, à la couleur chez
Martial Raysse, à Robocop, à la déconstruction des images chez
Malcolm Morley, à des erreurs d’impressions, à Mondrian, au
romantisme de Christian Schad, à Franck Stella. Je trouve du
plaisir à travailler à la grisaille d’un drapé tout en réfléchissant à
un moyen de peindre comme une imprimante. Naturellement
des « séries » de tableaux naissent de ce protocole. ….

J’ai, par exemple, régulièrement recours au trompel’oeil.
Je cherche à faire passer la peinture pour ce qu’elle n’est
pas, du papier, du scotch…, etc. En confrontant le simulacre
du tableau et la mise en scène de sa fabrique, on hésite à savoir
si le sujet est l’image ou la peinture elle-même. Dans le huis clos
de l’atelier, je travaille à parvenir au moment où je ne saurai
plus comment j’en suis arrivé là.
DANIEL SCHLIER
Né en 1960

Avec pragmatisme et littéralité, Daniel Schlier assemble des images
aux registres variés. Une grande part est faite de peintures sous
verre, qui renvoient à un art populaire et traditionnel ou à cette
autre imagerie sous verre qu’est la télévision. Avec la même logique
de simplicité et de références accessibles, il combine les expériences
personnelles et des objets ordinaires en collages rendus possibles
par la peinture. Sur toile il mêle d’autres matériaux, perles de
verre, mouchoirs, directement.
Cela donne à ces objets communs
une fonction figurative tout à fait surprenante et déconcertante.
Ces peintures rendent le visible bien plus trouble qu’il ne l’est
déjà, révélent sa face étrange et inquiétante. Il construit un monde
fait de têtes expressives à la recherche d’une pensée et qui portent
la marque hilare du désastre.

Attentif à la présence de l’imaginaire dans la perception du
réel, Schlier semble curieux de voir comment notre relation aux
apparences se contracte et se relâche.
Texte François-Marie Deyrolle / éditions L’Atelier contemporain

Sommaire du mois de septembre 2018

l’Oiseau de Brancusi à la Fondation Beyeler

02 octobre 2018 : Miro au Grand Palais de Paris
05 octobre 2018 :  Mon Nord est Ton Sud
19 octobre 2018 : Füssli, Drame et Théâtre
23 octobre 2018 : « Joana Vasconcelos, I Want to Break Free », au MAMCS
26 octobre 2018 : Namibie l’art d’une jeune génération au musée Würth
29 octobre 2018 : Radiophonic Spaces au Musée Tinguely
30 octobre 2018 : Mathieu Pernot à la Filature de Mulhouse

Mathieu Pernot à la Filature de Mulhouse

« les Gorgan », 1995-2015 jusqu’au 14 novembre à la Filature
de Mulhouse
podcast sur France culture

Les Gorgan relate l’expérience du photographe Mathieu Pernot
avec une famille rom. Croisant ses photographies avec celles réalisées
par la famille, l’auteur établit la singularité du destin de chaque
individu au-delà de l’appartenance communautaire.
À La Filature, Mathieu Pernot présente, sur 7 murs distincts,
les images de Johny et Ninaï (les parents) mais aussi de Rocky,
Giovanni, Priscilla, Ana et Doston (5 de leurs 8 enfants).
Il doit certes avoir plus que de l’empathie pour eux, au point
d’être le parrain d’Ana et d’assister, lui le gadjo,  discrètement
à l’accouchement d’un enfant de Ninaï et de veiller Johny mort.
Créer un récit familial et individuel

photo Filature de Mulhouse

« J’ai rencontré la famille Gorgan en 1995, lorsque je faisais mes
études à l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles.
Les parents, Johny et Ninaï, vivaient alors en caravane avec leurs
sept enfants, sur un terrain situé entre la gare de fret et le Rhône.
Je ne savais rien de cette communauté et ignorais alors que
cette famille rom était installée en France depuis plus d’un siècle.
J’ai réalisé mes premières images en noir et blanc, m’inscrivant
dans une tradition documentaire face à ceux qui m’étaient encore
étrangers. Je maintenais une distance et essayais de comprendre
ce que ce médium pouvait encore nous apprendre d’eux.

La découverte des quelques archives qu’ils possédaient puis
les prises de vue réalisées dans le Photomaton de la gare
avec les enfants m’ont rapidement fait comprendre que la
diversité des formes et des points de vue était nécessaire
pour rendre compte de la densité de la vie qui s’offrait à mon regard.
Mon déménagement à Paris en 2001 m’a éloigné des Gorgan
pendant plusieurs années. C’est en 2013, plus de dix ans après
avoir réalisé ces photographies, que nous nous sommes retrouvés,
comme si l’on s’était quitté la veille. L’évidence que cette histoire
devait continuer le plus longtemps possible m’est immédiatement
apparue. Ils m’ont alors confié leurs images de ces années
passées sans se voir.

Vingt ans après cette rencontre fondatrice, le temps a fait son
oeuvre sur les corps et les visages des Gorgan.
Un temps différent de celui de notre monde gadjé.
Johny et Ninaï sont désormais grands-parents et les caravanes
ont quelquefois été délaissées pour des appartements jugés
plus confortables.
J’ai vécu en leur compagnie une expérience qui dépasse
celle de la photographie. À leur côté, j’ai assisté, pour la première
fois, à la naissance d’un enfant ; j’ai aussi veillé le corps de
celui que j’avais vu grandir : Rocky, mort brutalement à l’âge de
30 ans.
L’exposition reconstitue les destins individuels des membres
de cette famille. Elle retrace l’histoire que nous avons construite
ensemble. Face à face. Et désormais, côte à côte. »
MATHIEU PERNOT

Johny est né en 1964. Passionné par les voitures, il ne s’est jamais
séparé de sa BMW, malgré le retrait de son permis.
Il m’est souvent arrivé de le conduire avec sa famille dans ma
Ford Fiesta, pour les emmener au foyer dans lequel leur fille Ana
a été placée quelques temps ou au cimetière, dans lequel est
enterrée une partie de leurs proches. En 2001, il est incarcéré
quelques mois dans la maison d’arrêt d’Avignon.
À son retour au foyer, il est chaleureusement fêté.
Aujourd’hui fragilisé par des problèmes de santé, il ne s’éloigne
plus guère du terrain.

Ninaï s’est mariée avec Johny en 1982, à l’âge de 17 ans.
Elle accouche de son premier fils Rocky, l’année suivante.
Sept autres enfants naissent après lui, dont Ana, qui voit le
jour à l’hôpital d’Avignon le 1er octobre 1996.
Son quotidien ressemble à celui des femmes de sa
communauté : lignes de la main, courses et préparation des repas.
Elle a aujourd’hui vingt-deux petits-enfants et continue d’aller,
aussi souvent qu’elle le peut, au cimetière des neuf Collines
pour se recueillir sur la tombe de Rocky.

Rocky est l’ainé de la fratrie. Il avait 12 ans lorsque nous avons
fait connaissance. Deux ans après cette rencontre, je l’accompagne
à l’hôpital d’Avignon pour une courte hospitalisation.
Quelques années plus tard, il se marie avec Claire Vidale,
une gadjie qui a grandi dans le sud de la France.
Ensemble, ils ont quatre enfants, élevés dans un logement
social du quartier du Trébon, à Arles.
Après le décès de son mari, Claire est repartie à Sète avec ses enfants.

Giovanni vit avec Cathy Reyes, membre de la communauté
gitane d’origine espagnole. Ils vivent dans le lotissement des
platanes de Barriol construit pour reloger les familles qui
vivaient en bidonville. Il a avec elle cinq enfants, dont il s’est
fait tatouer les prénoms sur l’épaule. Lorsqu’il avait une dizaine
d’années, il allait souvent jouer dans la gare de transports
de marchandises, située juste à côté du terrain occupé par
la caravane.
Priscilla est l’ainée des trois soeurs. Elle est aussi la plus timide
d’entre elles et enfant, elle se cachait souvent le visage quand
je voulais la photographier. Elle vit avec Hervé et a fait le choix
de revenir à la caravane après avoir logé pendant quelques
années dans un appartement. C’est enceinte de son cinquième
enfant que je la photographie au cours de l’été 2016.

Ana est ma filleule. Je l’ai surtout photographiée bébé en train
de dormir et faisant ses premiers pas. Elle est venue me voir à
deux reprises à Paris au cours des dix années où je me suis
éloigné d’Arles. Sa personnalité n’a d’égal que sa force physique.
Elle vit maintenant avec un Rom bosniaque, dans une caravane
située sur le terrain de la famille. Avec son compagnon, elle voyage
de temps à autre en Europe et rêve de vivre à l’étranger.
Doston est le cadet de la famille. Il est né en 2007 et vit encore
avec Johny et Ninaï dans la caravane. Son enfance ressemble
trait pour trait à celle de ses aînés, tout comme son énergie,
dont je tente de capter la source depuis plus de vingt ans.
« LES GORGAN » Éditions Xavier Barral, 2017
relié, 24 x 31 cm, 232 pages, environ 300 photographies et documents
textes de Mathieu Pernot, Clément Chéroux, Johanne Lindskog
Dans l’esprit d’un album photographique, cette monographie
marque l’aboutissement de ce travail retraçant 20 ans
d’histoire de cette famille et témoigne ainsi de la complexité
de la culture tsigane à travers ce récit à plusieurs voix.
Au fil des pages, se mêlent différents types de photographies
du polaroïd au cliché N&B pris au Rolleiflex, des instantanés aux
portraits posés, de joyeuses réunions aux moments plus
douloureux liés à l’incarcération, à la mort qui sont livrés à nous
sans filtre, tels qu’ils sont vécus.
Prises par Mathieu Pernot ou les Gorgan eux-mêmes, ces
photographies forment un ensemble sans hiérarchie aucune,
ni distinction entre leurs auteurs, comme le souhaitait le
photographe. Les Gorgan ne sont plus seulement sujets d’étude
mais de véritables acteurs impliqués à la fois dans la réalisation
des images et le choix du contenu.
L’essai de Clément Chéroux recontextualise cet ensemble dans
l’histoire de la photographie et des albums de famille.
Celui de Johanne Lindskog examine quant à lui la démarche
à la fois artistique et ethnographique du photographe.
plus d’infos sur le site des Éditions Xavier Barral
« Photomatons », 1995-19970

Ces photomatons proviennent de l’archive familiale de
Bietschika Gorgan, père de Johny et ancien patriarche de la
famille. Réalisées entre 1950 et 1995, ces images montrent
la transformation de l’esthétique de la photographie d’identité
(noir et blanc, présence du rideau, fond coloré) dans le temps
et la réappropriation que pouvaient en faire les membres
d’une famille pour constituer une archive d’identité familiale.

« Les hurleurs », 2001-2004
Des individus à la pose théâtrale, tous cadrés à mi-corps, sont
photographiés alors qu’ils hurlent dans des décors urbains.
Les images ont pour hors champ des prisons du Sud de la
France et de Barcelone. Leurs protagonistes sont des proches
des détenus avec lesquels ils tentent de communiquer par-delà
les murs d’enceinte. La tension des corps manifeste la contrainte
invisible de la détention et la difficulté à communiquer qu’elle
implique. Nouvelle variation à partir du genre traditionnel
du portrait, la série forme un contrepoint aux espaces vides
photographiés par Mathieu Pernot à l’intérieur des prisons.

« Le feu », 2013
Les membres de la famille Gorgan sont photographiés à la
tombée de la nuit, éclairés par la lumière d’un feu autour
duquel ils se tiennent. Absorbés dans leurs pensées, silencieux,
ils ont les yeux baissés, comme s’ils ne voulaient pas voir ce
qui se trouve devant eux. En contrechamp de ces photographies,
une caravane leur ayant appartenu se consume dans les flammes
d’un incendie. Comme des photogrammes extraits d’un film,
les images laissent le spectateur tenter seul de comprendre
le sens de ce qui lui est montré.
MATHIEU PERNOT
Né en 1970 à Fréjus, Mathieu Pernot vit et travaille à Paris.
www.mathieupernot.com
Après des études d’histoire de l’art à la faculté de Grenoble,
Mathieu Pernot entre à l’École nationale de la photographie
d’Arles, d’où il sort diplômé en 1996.
Son travail s’inscrit dans la tradition d’un art politique
nourri d’histoire et de sociologie. L’artiste procède par séries
qui sont autant de points de vue analytiques et successifs sur
les grandes questions politiques et sociales de l’identité et de la
mémoire, de l’aliénation et du progrès. Au cours des années 2000,
il développe différents projets consacrés à l’enfermement,
à l’urbanisme et à la question migratoire. Son travail réalisé
avec Philippe Artières sur les archives de l’hôpital psychiatrique
du Bon Sauveur a été récompensé par le prix Nadar en 2013.
Il a obtenu le prix Niépce en 2014, l’année où le Jeu de Paume lui
a consacré une exposition, La traversée, retraçant vingt ans de
photographies.
L’exposition Les Gorgan, qui a fait l’objet d’une publication
avec Xavier Barral, est présentée en 2017 aux
Rencontres Internationales de la Photographie d’Arles,
puis du 13 mars au 26 août 2018 au
Musée national de l’histoire de l’immigration.
Mathieu Pernot est représenté par la galerie Éric Dupont, à Paris.
Rencontres
rencontre « apéro photo »
mercredi 7 nov. 19h15 (entrée libre, réservation conseillée
T 03 89 36 28 28)
Observation et réflexion autour d’une photographie le temps
d’un apéritif, avant un spectacle.
conférence par Ilsen About* et Mathieu Pernot
« Une traversée photographique, regards sur les
mondes romani »

mercredi 14 nov. 18h30 (entrée libre)
La fabrique des stéréotypes montre le rôle central de la
photographie dans la construction d’une identité tsigane
présentée depuis toujours comme différente et étrangère.
Mais au-delà de l’exposé des clichés, le fil des images compose
des récits inédits qui imposent et révèlent, à travers la
photographie, une autre présence sociale et historique.
* historien, chargé de recherche au CNRS / Centre Georg Simmel,
École des Hautes Études en Sciences Sociales
LA GALERIE DE LA FILATURE, SCÈNE NATIONALE – MULHOUSE

Radiophonic Spaces au Musée Tinguely

Jusqu’au 27 janvier 2019 au musée Tinguely de Bâle

Exposition en coopération avec l’Université du Bauhaus de Weimar,
la Haus der Kulturen der Welt et l’Université de Bâle.

Le Musée Tinguely propose d’explorer 100 ans d’art radiophonique
sous un angle historique et actuel, connu et inconnu grâce à une
expérience unique au sein d’un PARCOURS SONORE.

Tels des aiguilles de recherche de fréquence radio, les visiteur.euse.s,
munis de casques et de smartphones programmés à cet effet,
se déplacent dans l’espace muséal et activent des œuvres en
fonction de leurs mouvements.

Parmi celles-ci, citons notamment celles d’Antonin Artaud,
John Cage et László Moholy-Nagy, mais aussi de
Michaela Mélian, Milo Rau et Natascha Sadr Haghighian.
L’installation a été conçue par l’artiste, architecte et musicien

Cevdet Erek et réalisée par Meso Digital Interiors.
Une interaction entre le son et l’espace mêlant ingéniosité
technique et recherche esthétique invite le visiteur du musée
à plonger dans le monde de la radio.
Dans le même temps, 14 SEMAINES THÉMATIQUES
exploreront le thème de la radio sous différents aspects.

Le public aura la possibilité de contribuer activement à la
découverte et à l’expérimentation de ce médium fascinant.
Depuis près d’un siècle d’existence de la radio, des musiciens, compositeurs,
écrivains, philosophes et artistes plasticiens (et d’autres, nombreux, qui
n’appartiennent a aucune catégorie classique) s’intéressent a la radio comme
medium. Comment produire une émission, l’enregistrer, la diffuser, la capter et
la sauvegarder ? Les bruits de grésillement entre les stations ainsi que le silence
lorsque l’émetteur est muet constituent autant de mystères.
Des travaux de recherche en acoustique consacrés a l’étude du support de
données (le disque vinyle) et de l’environnement de production
(le studio électronique) ont contribué à augmenter la visibilité et la
considération pour ce medium. De l’invention de la radio jusqu’à
aujourd’hui, des producteurs de radio et des artistes interrogent
les formats et les possibilités de diffusion.
Pour la première fois, l’exposition≪ Radiophonic Spaces ≫ réunit
plus de 200 pièces radiophoniques du monde entier, afin de rendre
visible et audible le profond intérêt des artistes de tous horizons pour ce
medium. Des émissions inoubliables cachées au fond d’archives reprennent
vie ; elles illustrent l’histoire d’un medium qui relate également les cent
années de son existence grâce a son ancrage dans l’actualité. Il est
également question des grandes catastrophes du siècle dernier ainsi que
des avancées techniques et sociales de l’époque – jusqu’aux approches
actuelles, comme par exemple la
Documenta Radio (2017).
PARCOURS SONORE
Cette expérience radiophonique s’apparente a celle, réelle, de la radio
FM a très haute fréquence – il s’agit de rechercher parmi des stations
jusqu’à ce qu’une voix, un morceau de musique ou une phrase musicale
invite l’auditeur a s’attarder, a poursuivre son écoute ou au
moins à enregistrer la fréquence de l’émetteur afin de pouvoir retrouver
ultérieurement la station et la voix.
La variété de sons est déroutante, spectaculaire, voire étourdissante, mais
elle reflète l’offre immense proposée par la radio et la possibilité d’une
écoute immédiate.
Des chercheurs en radio ont assemble ces émissions sous forme de
narrations ≫ et de compositions qui partagent un contenu
ou une esthétique acoustique semblable. Elles s’intitulent Histoires
de Disques, Silence Radio, Porte vers l’Inconscient ou encore
Expanded
Radio et réunissent des émissions qui s’intéressent aux studios
électroniques ou proviennent de ceux-ci, et d’autres, comme Ecce Homo,
centrées sur l’homme.
Elles interrogent les Règles Formelles a la radio ou la Radio Mobile
qui permet l’écoute indépendamment d’un lieu et qui a fait de la radio
– au plus tard avec l’invention du transistor – un medium portable
pour des générations entières.
RadioTinguely
≪ RadioTinguely ≫ rend compte des activités du musée a travers
des émissions radio. Celles-ci seront archivées dans des podcasts
disponibles sur le site internet www.tinguely.ch/radiotinguely

Chaque dimanche a 17h : émission radio en direct consacrée
au thème
hebdomadaire, animée par Roger Ehret, à écouter
sur www.tinguely.ch/radiotinguely.

SEMAINES THÉMATIQUES

Pendant les quatorze semaines de l’exposition, quatorze unités
de
programme mettront en lumière les dimensions multiples
de la radio.

Des offres pratiques, comme la fabrication d’un transistor
(souder une radio, 18.12. – 23.12.2018) ou recevoir des ondes courtes
du monde entier (30.10. – 04.11.2018), enchaineront avec des ateliers
de pièces radiophoniques et la présentation de pièces en direct.
Des balades sonores et ≪ audiowalks ≫ s’intéresseront
spécifiquement à la dimension du son dans notre environnement ;
de même seront étudiées
la notion de ≪ Natural Radio ≫ – la radio sans appareil –
et la question de l’avenir du support ou de sa representation dans les
films (23.10. – 28.10.2018). Grace aux stations de radio qui émettront en
direct du musée, la pratique artisanale de la fabrication d’une radio
pourra être suivie de très près.
Plus de détails sur chaque semaine thématique se trouvent sur :
www.tinguely.ch
Depuis la gare SBB tram n°2 jusqu’à WettsteinPlatz
puis bus n°31 ou 38 jusqu’à « Tinguely Museum

Namibie l’art d’une jeune génération au musée Würth

Jusqu’au 26 mai 2019 au musée Würth d’Erstein

Cette exposition est née de la volonté de Reinhold Würth,
Depuis des décennies, il retourne régulièrement en Namibie
avec sa famille, séduit par le paysage, ses habitants, ses
coutumes. Il veut mettre en lumière la création de la jeune
génération namibienne.

Paul Kiddo

Beaucoup de ces créateurs sont autodidactes, quelques-uns
sont très certainement influencés par l’histoire de l’art
européenne des trente à cinquante dernières années,
mais tous font preuve d’une certaine indépendance.
Ute Roswitha Remmer

La formidable abondance de visions artistiques reflète la tradition
et la culture très variées des différentes tribus et la diversité
des ethnies et représente sans aucun doute un exemple de
la façon dont une jeune nation, en faisant preuve d’intelligence,
permet à toute la richesse des identités humaines, au-delà
de la couleur de peau, des religions et des traditions, de coexister
dans la paix, le respect mutuel, la tolé­rance et la raison pragmatique.
David Linu

Namibia. L’art d’une jeune géNérATION (collection Würth et prêts)
propose de découvrir les œuvres d’une quarantaine d’artistes
contemporains qui vivent et travaillent en Namibie.
L’exposition, rassemblant 150 œuvres, dresse le portrait d’une
scène artistique féconde et créative, celle d’une jeune nation
profondément marquée par son indépendance en 1990.
Tuaovisiua Katuuo

La notion de jeune géNérATION évoque l’existence de deux
ensembles d’artistes : une génération née peu avant l’indépendance,
partageant une appartenance historique, sociale et politique
commune et une génération plus ancienne d’artistes ayant vécu
sous l’occupation sud-africaine et l’apartheid, qui explore
aujourd’hui les profondes mutations de leur nation émergente.
Nicolas Brandt

Entre ces deux ensembles se trouve une génération dite
« intermédiaire », essentielle à l’équilibre nouveau de deux époques
discordantes et jouant le rôle de vecteur entre la période pré
et post-indépendance.
Barbara Böhlke

L’exposition fait dialoguer ces générations au travers de grandes
thématiques comme le paysage namibien
(Barbara Böhlke, Nicky Marais)
ou la spiritualité (Ndasuunje Papa Shikongeni, Lukas Amakali).
Si plusieurs artistes posent leur regard sur le passé
(Margaret Courtney-Clarke, Nicola Brandt) et s’efforcent de représenter
les derniers vestiges d’une identité menacée, l’indépendance du pays
a également fait émerger de nouvelles problématiques comme
la surconsommation
Margaret Courtney Clarke

(Fillipus Sheehama, Ismael Shivute), les inégalités sociales
(Elvis Garoeb, Ilovu Homateni) ou encore la communication
(Alpheus Mvula, Urte R. Remmert).
Partagés entre le souvenir de leur héritage culturel et l’actuelle réalité
sociale, politique et économique, les artistes contemporains namibiens
offrent une vision singulière de leur pays.
Gisela Farrel

Diverses techniques figurent dans l’exposition : le dessin, la peinture,
la photographie, mais aussi des formes d’expressions plus
artisanales comme le matelassage ou plus actuelles telles que le
recyclage. À noter également un intérêt particulier pour les techniques
de reproduction comme la linogravure et la flexographie, ainsi que la
présence d’œuvres plus conséquentes en trois dimensions utilisant la
pierre, le sable, le fer, le bois ou la cire. Une variété de techniques
qui traverse les générations, reflétant une création namibienne riche
et prolifique.
L’exposition Namibia. L’art d’une jeune géNérATION du
Musée Würth propose une approche de la Namibie, à mi-chemin
entre conventions traditionnelles et explorations contemporaines.
LES ARTISTES EXPOSÉS
Elago Akwaake Lukas Amakali Petrus Amuthenu Barbara Böhlke
Nicola Brandt Margaret Courtney-Clarke Linda Esbach Gisela Farrel
Elvis Garoeb Tafadzwa Mitchell Gatsi Beate Hamalwa Martha Haufiku
Ilovu Homateni Saima Iita John Kalunda Lok Kandjengo Filemon Kapolo
Isabel Katjavivi Tuaovisiua Katuuo Paul Kiddo David Linus Nicky Marais
Kim Modise John Muafangejo Othilia Mungoba Alpheus Mvula
Peter Mwahalukange Frans Nambinga Francois de Necker Saara Nekomba
Urte R. Remmert Fillipus Sheehama Findano Shikonda
Ndasuunje (Papa) Shikongeni Ismael Shivute Elia Shiwoohamba
Tity Kalala Tshilumba Salinde Willem
Raymond E. Waydelich
Diverses activités sont proposées par le musée Würth ici
ainsi que des concerts de piano  (programme)
Horaires
Ouvert du mardi au samedi de 10h à 17h
et le dimanche de 10h à 18h

Visites guidées
En français (gratuit), le dimanche à 14h30
+
billet d’entrée individuel
Catalogue bilingue français allemand

« Joana Vasconcelos, I Want to Break Free », au MAMCS

Jusqu’au 17 février 2019 au Musée d’art moderne et
contemporain de Strasbourg – MAMCS

Joana Vasconcelos, photo MAMCS

On dit souvent que les oeuvres des artistes, sont leur portrait,
ici c’est plus vrai que jamais. Elle est généreuse, exubérante, féminine
rock and  roll et féministe, elle le revendique, en paroles et en actes.
Elle donne leur place aux minorités non visibles. Elle pétille de bonne
humeur et clame la liberté et l’indépendance de penser, créer et agir.
.Agencée à la façon dʼun appartement, avec corniches,
moquettes et couloirs, la salle dʼexposition du MAMCS se
transforme, le temps de lʼexposition
« Joana Vasconcelos, I Want to Break Free », en
demeure extravagante où les objets se voient dotés de
pouvoirs extraordinaires.

Ce « home sweet home » propose un parcours qui inclut à
la fois des oeuvres « iconiques » de lʼartiste portugaise
(Cinderella, Coeur Indépendant) marquées par lʼesthétique
glamour qui a fait sa renommée, ainsi que des pièces beaucoup
plus tendues (Menu du jour, Esposas) attestant dʼune capacité
de réinvention constante.

Toutes ont en commun dʼoffrir au visiteur la possibilité de regarder
le quotidien autrement et, ce faisant, de le transcender, tant
chacune dʼelle nous plonge dans un monde alternatif, quʼil soit
dérangeant, ludique ou enchanté. Joana Vasconcelos part de
lʼordinaire – lʼobjet de tous les jours, quʼil sʼagisse dʼun lavabo,
dʼune fourchette en plastique ou dʼun séchoir à linge – pour
nous entraîner dans un récit fantasque qui ne laisse aucune
place à la fadeur.
Avec Joana Vasconcelos, les douches se changent en ouvrages
de passementerie baroques brodés de perles, tandis que le
dressing de Monsieur sʼanime grâce à des ventilateurs ou
encore quʼun amas de cheveux prend lʼaspect dʼune créature
fantastique, méduse aux bigoudis ou Chewbacca1 chez
lʼesthéticienne.
Joana Vasconcelos est une artiste féministe, qui manie
lʼhumour et la fantaisie tout autant quʼelle développe une
oeuvre au contenu politique, éminemment ancrée dans
la société dʼaujourdʼhui.

La question de la domesticité est au coeur de ce projet qui
emprunte son titre à lʼunivers pop rock2 et propose à chacun
et chacune de cheminer dans cet intérieur qui sollicite tous
les sens : les oeuvres se présentent au regard, certaines peuvent
être touchées, quand dʼautres diffusent de la musique ou
exhalent une odeur âcre.

Son travail combine objets usuels, arts appliqués et savoir-faire
issus de la culture portugaise (notamment la céramique, la
broderie, la ferronnerie) ; de cette rencontre naissent des
sculptures, des installations et des monuments que lʼartiste a
fréquemment installés dans lʼespace public.

Joana Vasconcelos (née en 1971, elle vit et travaille à Lisbonne)
figure parmi les artistes les plus reconnues de la scène
contemporaine : première artiste-femme à avoir été invitée à
exposer au Château de Versailles (2012), elle représente le Portugal
à la Biennale de Venise en 2013 et fait lʼobjet, en 2018, dʼune vaste
exposition au musée Guggenheim de Bilbao.

Commissaire : Estelle Pietrzyk, conservatrice en chef du
patrimoine, Directrice du MAMCS
Exposition organisée dans le cadre de Happy 20,
programme de manifestations de la Ville de Strasbourg,
à lʼoccasion des 20 ans du Musée dʼArt moderne et
contemporain
de Strasbourg, célébrés en 2018.

Horaire du  Mardi au dimanche
10 h à 18 h
 

Füssli, Drame et Théâtre

Jusqu’au 10 février 2019, au Kunstmuseum Basel | Neubau
Pour la première fois, le Kunstmuseum Basel consacre
une grande exposition monographique à l’artiste suisse
Johann Heinrich Füssli (né à Zurich en 1741, décédé à
Putney Hill en 1825).

Füssli et Bodmer et le buste d’Homère
tableau qui n’est pas dans l’exposition, vu à la Kunsthalle de Zurich

Ses jeunes années se passent à Zurich jusqu’en 1761.
Puis à Rome de 1771 à 1779 où il apprend la peinture.
Il est éduqué par un père érudit, un précepteur et mentor
Johann Jacob Bodmer et un parrain Salomon Gessner
qui lui enseignent, le latin, la mythologie et la bible, la divine
comédie.
Füssli compte parmi les peintres les plus novateurs du
XVIIIe siècle. Et parmi les plus marginaux.
À cheval entre les Lumières et le Romantisme,
il témoigne des antagonismes de l’époque, tiraillée entre
raison et déraison.

Près de 70 tableaux mettent en lumière deux de ses sources
d’inspiration majeures : la littérature et le théâtre.
C’est l’un des créateurs les plus fascinants de la fin du 18e s.
Dans une période sombre, la révolution française, la Terreur
la mort de Louis XVI, de Marat, puis de Robespierre,
la fermeture des académies, des université, des musées,
le patriotisme prend la place de la culture.
L’Europe est dans la tourmente. Les valeurs occidentales
sont en train de se lézarder.
Alors qu’en Amérique est érigé le Capitole symbole du
nouveau monde et de la liberté, en Angleterre Georges III
sombre dans la démence. Ce monde sombre, contemporain
alimente la création surréaliste et  onirique de Füssli.
Féru de littérature l’artiste s’installe à Londres de 1781 à 1825.
A la Royale académie c’est Füssli qui est célébré avec Titania.
(1793/94). Il découvre Shakespeare et Milton.
Füssli, Titania

L’exposition Füssli, Drame et Théâtre s’intéresse aux
sources littéraires de ses peintures ainsi qu’aux moyens
stylistiques mis en oeuvre.
L’oeuvre entière de Füssli est parcourue par son intérêt
pour la grande littérature à laquelle il s’initie durant ses
années d’études à Zurich. Il emprunte des motifs à
la mythologie antique, au Paradis perdu de John Milton et
aux drames de Shakespeare dont il propose une mise
en scène « théâtralisée ».
Füssli, Paradis Perdus Milton

De remarquables compositions
montrent les corps tendus à rompre de héros et de femmes
vierges éclairés d’une lumière crue, tandis que des visions
spectrales, anges déchus, fées et autres apparitions surnaturelles
déploient un fantastique spectaculaire, souvent sombre.
À la croisée du classicisme et du romantisme, Füssli délaisse
les conventions artistiques et se voue au royaume de son
imagination fantasque.
« Shakespeare de la toile »

Après un séjour de plusieurs années à Rome, comme beaucoup
d’artistes de l’époque il fait le « grand tour« , Füssli fait fureur
à Londres à partir des années 1780 avec ses peintures
consacrées à des oeuvres shakespeariennes.

L’exposition présente notamment des grands formats
de Songe d’une nuit d’été, Macbeth et Hamlet que l’artiste
autodidacte réalise pour deux galeries littéraires et qui lui
valent bientôt le surnom de « Shakespeare de la toile ».
Des oeuvres majeures issues de son projet d’une
galerie Milton à laquelle il se consacre entre 1790 et 1800
sont également présentées.
L’image de « Suisse sauvage » excentrique, tel que Füssli
fut surnommé à Londres, est jusqu’à aujourd’hui fortement
marquée par Der Nachtmahr, tableau au succès scandaleux,
dont l’exposition montre la version d’une collection particulière
bâloise.
Ainsi, le public perçoit surtout le peintre comme le précurseur
du romantisme noir du « Gothic Horror ».
L’exposition au Kunstmuseum Basel étoffe cette image
en présentant Füssli comme un artiste extrêmement lettré
doué d’une imagination géniale. Elle donne à voir au visiteur
des matières épiques devenues tableaux et explore aussi bien
l’univers littéraire que l’imaginaire dramatique de Füssli.
Les sources d’inspiration de Füssli sont présentées à travers des
sections consacrées à des légendes antiques et médiévales,
à son étude d’oeuvres plus récentes et contemporaines,
comme Oberon de Christoph Martin Wieland, à des
tragédies et comédies de Shakespeare ainsi qu’au
Paradis perdu, poème épique de John Milton.
Füssli, Oberon

Une autre section est dédiée aux images d’auteur et aux
inventions de Füssli – des peintures qui ne s’inspirent pas
directement d’une oeuvre littéraire existante mais qui
représentent « la personnification des sentiments » que l’artiste
intègre de temps à autre à des contextes narratifs de sa propre
invention.
Füssli, Amour et Psyché

International et multimédia
À l’instar de Füssli, l’exposition Drame et Théâtre aspire
également à produire une vive impression en mettant
l’accent sur la peinture, médium qui suscite l’admiration.
Près de 70 oeuvres présentent les mondes picturaux à la fois
spectaculaires et intellectuellement exigeants élaborés par
Füssli durant ses décennies londoniennes.
Aux côtés des sept peintures du Kunstmuseum Basel
figurent des prêts généreux du Kunsthaus Zürich, de la
Folger Shakespeare Library de Washington, du Yale
Center for British Art de New Haven
, du Louvre, de la
Tate London et du Metropolitain Museum of Art in
New York
ainsi que d’autres musées suisses et internationaux
et de collections particulières.

Thom Luz, régisseur au Theater Basel, parvient dans
un travail vidéo à réunir les univers de la littérature, du théâtre
et de l’art au sein du musée en menant une réflexion du point
de vue du théâtre contemporain sur l’atmosphère et la
dimension parfois mystérieuse de l’oeuvre de Füssli.
Commissaire : Eva Reifert


En outre, l’audioguide propose au visiteur de se laisser
guider personnellement par Füssli à travers les salles
d’exposition.
Podcast le paradoxe Füssli, l’art est la matière
Publication
Dans le cadre de l’exposition, un catalogue paraît aux éditions
Prestel Verlag. Il propose une approche interdisciplinaire et
donne la parole aux sciences littéraires et théâtrales.
Ainsi, Alexander Honold se penche sur les enseignements
poétologiques de Johann Jakob Bodmer et de Johann Jakob
Breitinger auprès desquels Füssli a étudié à Zurich et explore
les sources de sa conception de l’art.
Pour sa part, Beate Hochholdinger-Reiterer montre comment
l’artiste entre en contact avec l’oeuvre de Shakespeare
et la manière dont le théâtre londonien a exercé une influence
sur son art à partir des années 1760.
Citons enfin d’autres contributions de Eva Reifert, Bodo Brinkmann,
Claudia Blank, Gabriel Dette, Thom Luz et Caroline Rae.
Catalogue qui n’existe hélas qu’en allemand ou en anglais.
Kunstmuseum Basel | Neubau,
St. Alban-Graben 16, 4052 Basel
du mardi au dimanche 10.00–18.00
Mercredi jusqu’à 20h

depuis la gare SBB tram n° 2 arrêt Kunstmuseum