Vincent Odon – Terrain de Jeu

Ou comment acquérir une oeuvre d’art à moindre frais !
 

Vincent Odon Terrain de Jeu

 
Pour la troisième année consécutive, la Kunsthalle Mulhouse et l’Office de Tourisme et des Congrès de Mulhouse et sa région s’associent pour offrir aux touristes mulhousiens une oeuvre d’art inédite et inattendue, à l’occasion d’ART’Basel, rendez-vous incontournable du monde entier, des collectionneurs et amateurs d’art, des curieux.
On se souvient de la première édition le « Baise en Ville » de Marianne Maric, qui fait une belle carrière en Europe, et même au-delà, (mes amis aux US l’ont apprécié) puis de la 2e,  la bouteille d’« Eau Lourde » oeuvre conçue par Claire Morel et Amandine Sacquin, prenant la Tour de l’Europe comme modèle,  qui se trouve relatée en nouvelle romancée, dans un livre titré « Raconte-moi l’eau », aux édititions Autrement.
Ces oeuvres sont toujours conçues en série limitée, pour le cas présent, ce sont 7000 exemplaires qui attendant les touristes, mais aussi les mulhousiens et collectionneurs, puisqu’il y a la possibilité d’en acquérir un exemplaire au prix de 3 €, à l’office du tourisme ou auprès de la Kunsthalle, des restaurateurs et commercants.
Vincent Odon, en résidence à la Kunsthalle, venant de la Champagne Ardennes, a créé Terrain de jeu. C’est en découvrant notre région, la densité de villes importantes, avec la proximité de Mulhouse, Colmar, Strasbourg, Bâle, Freiburg, la facilité de passage des frontières ont été autant de signes, qui l’ont fait opter pour une carte routière pas tout à fait comme les autres.
Montage carte subjective Terrain de Jeu

Son travail se situe entre dessin et sculpture. Au recto, une carte routière du pays des trois frontières a été entièrement redessinée à la main. Au verso, des dessins conceptuels et détournements évoquent les relations particulières au sein de ce territoire pas comme les autres. Des frontières que l’on passent sans s’en apercevoir, la possibilité de parcourir 3 pays en un clin d’oeil, voire un coup de pédale. Il n’a pas manqué de relever le pavement de la place de la Réunion, mais aussi celui des rues historiques de Colmar, mortel pour les chaussures à talons.
Vincent Odon Terrain de Jeu

D’entendre les diverses radios dans les trois langues, au cours de ses déplacements,  elles ont inspiré de petites phrases,  dans les trois langues,  teintées d’humour et de références aux lieux, éléments de repère, associés aux distances étirées artistiquement. Le cm habituel qui permet d’évaluer les distances est valable en diagonale, mais pas en hauteur, ni en largeur, c’est une oeuvre d’art avant tout, symbolisant, à la fois, la proximité, l’autonomie et le partage, mais aussi en référence à des carnets japonais que l’artiste a découverts, qui imposaient l’étirement, et donnaient naissance au titre
« Terrain de jeu« , vision un peu empirique de la perspective et de la distance.   Une carte étant la multiplication des points de fuite à l’infini, d’après ses lectures, lui a inspiré et lui a permis de respatialiser les éléments, dans un cheminement d’une vision cartographique personnelle.
Vincent Odon Terrain de Jeu

Avec le soutien de l’UMIH, les cartes routières seront mises à disposition dans les chambres d’hôtels à Mulhouse du 11 au 17 juin.
Dès le 6 juin, elles seront diffusées auprès des partenaires de l’opération (hôtels, restaurants, commerçants…) et proposées à la vente à l’Office de Tourisme.
« Les incidences de l’Histoire sur cette géographie frontalière m’ont donné envie d’exercer à mon tour quelques manipulations graphiques sur ce territoire et de me jouer des cartes. Intéressé par les carnets de voyage, les expériences topographiques et les cartes mentales, j’ai imaginé une carte qui fonctionne comme un récit de parcours. En mélangeant des représentations géographiques à des dessins effectués lors de mes déplacements, la carte qui en résulte permet de se repérer comme de s’y perdre. Dans l’esprit des objets détournés que j’ai pu réaliser, le détournement de la carte est lisible au travers des dessins et il traduit en même temps les détours que j’ai pu faire dans cette région. »
Vincent Odon – mai 2012

Sommaire de mai 2012

01/05/2012 : Drawing Now Paris, le Salon du dessin contemporain
05/05/2012 : Musée de l’Hermitage Au fil des collections De Tiepolo à Degas
07/05/2012 : Petit florilège du week-end des ateliers ouverts
08/05/2012 : Anne-Sophie Tschiegg and Work in progress
10/05/2012 : Nature, Cultures, L’Origine Des Mondes – Jean Pierre Sergent
12/05/2012 : Jeff Koons et Split-Rocker, 2000/2012 à la Fondation Beyeler
14/05/2012 : Jeff Koons à la Fondation Beyeler
27/05/2012 : Daniel Buren « Excentrique(s) au Grand Palais

Daniel Buren « Excentrique(s) au Grand Palais

Si l’on arrive par le métro, la billetterie fait déjà partie de l’exposition, déjà tout en rondeurs.

Puis si d’aventure, il pleut et comme d’habitude vous venez à Monumenta par l’entrée principale, il ne vous reste qu’à faire demi-tour, en suivant les flèches et le marquage au sol, estampillé Buren, c’est à dire la bande rayée, 8.7 cm (la longueur d’une carte bancaire) et vous entrez par la porte nord. Vous arrivez à l’accueil, situé dans un espace rond, où une hôtesse vous remet la documentation et vous donne quelques renseignements.

Daniel Buren Monumenta 2012

Ensuite ce n’est plus que joie, couleurs, plaisir. L’œuvre in-situ comme la définit l’artiste lui-même s’inscrit dans l’espace (13 000 m2) et révèle et réécrit le lieu. La lumière joue avec les matériaux, réfléchissants, translucides ou transparents, elle joue aussi avec les formes et les ombres, 377 pièces, de diamètres différents, une forêt de piliers, surmontés de philtres colorés, sous la coupole du Grand Palais. L’œuvre se transforme à chaque instant, selon la densité de la lumière, le volume, la superposition, selon l’endroit et la configuration, sur le sol, à hauteur d’homme et en l’air. L’architecture, des cercles faits avec un compas, les escaliers, les boulons du lieu, imposaient le rond. Les bandes alternées blanches et colorées, la projection des philtres colorés donnent la couleur aux piliers, qui structurent l’ensemble.
 
Daniel Buren Monumenta 2012

 
L’architecture de la coupole colorée au centre se reflète dans les cercles  en miroir, disposés au centre au sol. Les visiteurs s’amusent à parcourir la forêt de lumière, accompagnés par les médiateurs, à se donner le vertige sur les miroirs, s’assoient sur les bancs blancs ronds, repartent vers la boutique, toute blanche, qui semble colorée lorsque vous la regardez de loin avec le jeu de la lumière et des couleurs. Un travail d’air et de lumière dans l’espace.

photos de l’auteur

Jeff Koons et Split-Rocker, 2000/2012 à la Fondation Beyeler

De mai jusq’à l’autome 2012 à la Fondation Beyeler
 

Jeff Koons - Split-Rocker 2000/20012

 
Avec Split-Rocker, c’est une immense sculpture de fleurs de l’artiste américain
Jeff Koons (1955*), composée de plusieurs milliers de vrais végétaux, qui est présentée dans le parc de la Fondation Beyeler. Cette sculpture poursuit de façon originale le dialogue harmonieux entre art et nature, qui est devenu une des caractéristiques de la Fondation Beyeler. On a déjà pu voir Split-Rocker en 2000 dans le cloître du Palais des Papes d’Avignon et quelques années plus tard dans les jardins de Versailles (2008). Et voilà que Split-Rocker vient s’épanouir à Riehen.
voir la vidéo de FR
Jeff Koons Split-Rocker 2000/12

Pour réaliser cette sculpture de fleurs, Koons est parti de deux motifs d’animaux à bascule, un poney et un dinosaure, dont il a commencé par couper les têtes en deux, avant de les
recomposer. Les deux moitiés ne se recouvrant pas exactement, il reste par endroits des
interstices en forme de fentes qui ouvrent la sculpture et la transforment en une architecture dans laquelle on peut s’abriter. Figure décomposée puis recomposée différemment, regardant à la fois devant elle et latéralement, Split-Rocker se réfère au cubisme d’un Pablo Picasso tout en lui imprimant une nouvelle direction. Par ailleurs, en tant que sculpture florale d’extérieur, Split-Rocker s’inscrit également dans la tradition de l’art baroque des jardins et des topiaires, qui se poursuit encore aujourd’hui dans les parcs de loisirs populaires.

conférence de presse
Par l’association d’un poney et d’un dinosaure, Split-Rocker incarne l’union des contraires, qui s’exprime aussi dans l’idée d’un jouet géant, « monstrueux ». En effet, l’artiste choisit délibérément des fleurs éphémères comme matériau de ce monument prétendument éternel.
C’est en grande partie dans cette interaction bien particulière de prétendues oppositions que résident la tension et la force véritables de l’art de Jeff Koons.

Jeff Koons - Split-Rocker - special edition

Les plantations de la sculpture de fleurs Split-Rocker, ont été réalisées par les élèves des entreprises d’apprentis de l’association des maîtres jardiniers de Bâle ville et de Bâle campagne ainsi que par des jardiniers diplômés. La Fondation remercie Thomas Schulte, président de l’association des maîtres jardiniers de Bâle ville et Bâle campagne, les apprentis et les jardiniers, ainsi que Fritz Braun, directeur des services communaux des jardins de Riehen, de leur généreux soutien.
On peut voir deux sculptures dans le Berower Park de la Fondation Beyeler :
Balloon Flower (Blue) (1995–2000) sera installé dans le bassin, au nord du parc du musée, tandis que la monumentale sculpture de fleurs Split-Rocker (2000) sera présentée dans la partie antérieure du part.

Jeff Koons Balloon Flower blue 1995-2000

 
Le projet Split-Rocker a été rendu possible grâce au généreux soutien de JTI.
Dans le cadre de son engagement philanthropique, JTI soutient des projets culturels dans le monde entier, spécifiquement dans le domaine de l’art contemporain. JTI et la ‘JTI Foundation’ agissent également dans les domaines de l’environnement, de l’aide aux victimes de catastrophes et de la protection sociale. JTI est un acteur international de premier plan de l’industrie du tabac et commercialise ses produits dans 120 pays. Le siège mondial de l’entreprise est situé à Genève. 1200 personnes travaillent en Suisse.
Un petit pot de ses fleurs avec un motif estampillé Koons est en vente à la Fondation.
photos et vidéo de l’auteur
@ suivre
 

Nature, Cultures, L'Origine Des Mondes – Jean Pierre Sergent

Un autre enfant  du pays est revenu à ses origines, en effet,
de retour du « nouveau monde » il est à présent du côté  d’Ornans.
Jean Pierre Sergent s’entretient le DIMANCHE 13 MAI A 15H  avec
Thierry Savatier, historien de l’art.

Programme
– De 15 à 16h : conférence par Thierry Savatier qui  parlera de l’histoire du tableau de Gustave Courbet : L’Origine du monde.
– De 16h15 à 16h45 : discussion entre Thierry Savatier et Jean-Pierre Sergent à propos des œuvres exposées à Flagey et de leurs rapports aux thèmes chers à G. Courbet.
 

JP Sergent installation Nature, Cultures, l'Origine des Mondes

 
THIERRY SAVATIER est historien de l’art, spécialiste du XIXe siècle. Il est l’auteur d’une édition critique de l’œuvre érotique de Théophile Gautier (Honoré Champion), d’une biographie de Madame Sabatier (Une Femme trop gaie, biographie d’un amour de Baudelaire, CNRS Editions), d’un essai consacré à L’Origine du monde : L’Origine du monde, histoire d’un tableau de Gustave Courbet publié chez Bartillat (Prix Lucien Febvre 2006, traduit dans trois langues) et de la préface de la dernière édition du Dictionnaire de cuisine d’Alexandre Dumas (Bartillat). Il prépare actuellement un essai sur La Femme piquée par un serpent de Jean-Baptiste Clésinger. Thierry Savatier anime en outre un blog culturel sur le site du Monde.fr, intitulé « Les Mauvaises fréquentations » et donne des conférences basées sur ses thèmes de recherche :
Les Tribulations de L’Origine (Université d’Amiens), L’Ori-gyne du monde, image ob-scène ? (New York University, Ecole normale supérieure de la rue d’Ulm), La Scène érotique chez Gustave Courbet (Université de Rennes), L’Origine du monde (Galeries nationales du Grand Palais, Fondation Beyeler, Musée de Thouars), Le Dictionnaire de cuisine d’Alexandre Dumas (Musée de Thouars), Le Non-dit dans le cinéma de Nadine Labaki (Université Saint-Joseph, Beyrouth). Thierry Savatier à préfacé le catalogue de l’exposition « Nature, cultures, l’origine des mondes ».
JEAN-PIERRE SERGENT est artiste peintre franco-américain, il a vécu longtemps à New York et travaille maintenant à Besançon. Il a installé à la ferme Courbet, une œuvre murale monumentale de 3,15 m de hauteur par 6,30 m de longueur, comprenant dix-huit peintures sérigraphiées sur Plexiglas, spécialement conçues pour cet événement. Son travail a été exposé l’an dernier au Musée des Beaux-Arts de Mulhouse et il est régulièrement exposé sur la scène de l’art contemporain international.

Jean Pierre Sergent Suites Entropiques 2011 peinture acrylique sérigraphiée sur plexiglass

AUTRES DATES DE RENCONTRES AVEC L’ARTISTE
– Dimanche 20 mai à 15h.
– Dimanche 3 juin de 15 à 18h : finissage de l’exposition.
L’EXPOSITION
Le Musée Courbet présente hors les murs à la ferme Courbet de Flagey, une exposition des œuvres de Jean-Pierre Sergent, artiste peintre français ayant longtemps vécu et travaillé à New York. Celui-ci montrera une installation murale monumentale (3,15 x 6,30 m) de dix-huit peintures sérigraphiées sur Plexiglas spécialement réalisée pour cette occasion. Une sélection d’œuvres sur papier et sur Plexiglas sera également présentée. Le travail de l’artiste à été exposé l’an dernier au Musée des Beaux-Arts de Mulhouse et il est régulièrement présent sur la scène de l’art contemporain international.
Les peintures spécialement créées pour cette exposition Nature, cultures, l’origine des mondes, intègrent tous les thèmes chers à Courbet : le nu féminin, l’érotisme, la Nature avec ses arbres et ses animaux, les cultures diverses avec des approches esthétiques et philosophiques des mondes préindustriels.
La profusion myriadique d’images (yantras Hindous, mangas Japonais ou encore scènes rituelles Précolombiennes) et de textes (parfois humoristiques, enfantins ou obscènes) s’entremêlent et jaillissent avec les couleurs pour créer une confusion, un basculement, une émotion. Celle des grandes expériences humaines de la naissance, de la sexualité et de la mort : l’émotion réjouie de l’être acculturé devant L’origine du monde.
Devant l’installation le visiteur est enveloppé, plongé : corps, reflet et double, dans un univers coloré magique, solaire, fluide, continu, sexuel, puissant et spirituel. Il faut lâcher prise devant les œuvres de Sergent pour se laisser emporter, comme dans les rêves, la danse ou les transes, dans l’énergie matricielle du Monde et sa jouissance créatrice.
Grâce à sa curiosité pour différents modes de pensée et ses expériences spirituelles vécues, Jean-Pierre Sergent, à travers ses œuvres, ouvre les yeux du public aux environnements issus de l’inconscient collectif traditionnel et contemporain ainsi qu’aux phénomènes artistiques immémoriaux.
Jean Pierre Sergent Suites Entropiques 2011 acryliquessérigraphiée sur plexiglass

Un catalogue de 50 pages accompagne l’exposition, avec un texte d’introduction de Thierry Savatier, auteur de L’origine du monde : Histoire d’un tableau de Gustave Courbet.
 
NB : Dû au caractère érotique de certaines œuvres, cette exposition est déconseillée aux mineurs.
A REGARDER : 2 VIDEOS filmées lors de la conférence avec Laurent Devèze directeur de l’ISBA de Besançon, à la Ferme de Flagey le 17 mars dernier.
INFOS : FERME COURBET / 28 grande rue, 25330 Flagey, France / +33(0)381530360 / www.musee-courbet.fr / courbet.musee@doubs.fr
Du mercredi au dimanche de 14h00 à 18h00 / Entrée libre et gratuite / Ouverture tous les jours de 10h00 à 18h00
ACCES : Flagey est situé à 12 km d’Ornans, prendre à la sortie d’Ornans la direction de Chantrans, Levier, prendre la route à droite à la sortie de Silley, à Flagey la Ferme est sur votre gauche à l’entrée du village. Depuis Pontarlier, prendre la direction de Sombacourt, Amancey. Depuis Besançon, passer par Ammancey (dir Levier), puis suivre le direction de FLagey.
 
 
 
 

Anne-Sophie Tschiegg and Work in progress

les muses se sont penchées sur son berceau :

l’Art, l’Amour et l’Amitié

Elle ne sera peut-être pas élue « l’alsacienne de la semaine « (voir l’Alsace du lundi 7 mai) mais elle aura notre préférence ce week end.
Son art lyrique flirtant avec l’abstraction, ensoleille les cimaises du musée des Beaux Arts de Mulhouse jusqu’au 10 juin.

Anne Sophie Tschiegg nous informe qu’elle peindra une toile « en direct » ces 12 et 13 mai au musée des Beaux-Arts de Mulhouse. (de 14h à 18h)
Elle sera accompagnée par Corine Linden qui fera une lecture de textes itinérants, de Lisbonne à Vladivostok (avec détours par Brooklyn.)
 
Pour ceux qui ne l’ont pas encore vue, veuillez trouver ci dessous le lien de la vidéo réalisée lors de la Nuit Blanche à Paris en octobre 2011

http://vimeo.com/39642535
mot de passe : nuitblanche

Venez nombreux, seul ou accompagné, avec vos enfants, qu’il pleuve, qu’il vente, le soleil sera au rendez-vous !

Article de l’Alsace signé Frédérique Meichler

Musée de l'Hermitage Au fil des collections De Tiepolo à Degas

Jusqu’au 20 mai 2012 il ne reste que quelques jours

Réunissant plus d’une centaine d’œuvres, l’exposition Au fil des collections, de Tiepolo à Degas propose un nouveau regard sur la collection – rarement montrée – de la Fondation de l’Hermitage. Articulée autour des chefs-d’œuvre du musée (Tiepolo, Bocion, Sisley, Degas, Vuillard, Vallotton, Valadon, Braque, Magritte, etc.), cette présentation les confronte avec d’autres joyaux, souvent inédits, des collections suisses, publiques et privées, en un dialogue original et novateur.
 

Lorenzo Tiepolo Tête de vieillard avec livre (Le philosophe), vers 1770 fusain rehaussé de pastel, 40 x 30 cm

Le parcours s’ouvre avec les Tiepolo, artistes majeurs du XVIIIe siècle vénitien, à qui une salle entière est consacrée. Les dessins appartenant à l’Hermitage sont confrontés à des feuilles issues d’autres collections, mettant en lumière le génie graphique de cette illustre famille de créateurs. François Bocion, l’un des peintres importants de la collection de la Fondation, est représenté dans l’exposition par une riche sélection de vues vénitiennes et de parties de plaisir sur le Léman. Le thème de la promenade sur le lac, cher à l’artiste, est particulièrement mis à l’honneur dans l’un des grands salons de la demeure, grâce un accrochage panoramique de tableaux qui, au fil de l’eau, emmènent le visiteur de Chillon à Lausanne.
 
Edgar Degas Danseuses (Danseuses au repos), vers 1898 pastel sur cinq feuilles de papier réunies, 83 x 72 cm

 
Le pastel Danseuses d’Edgar Degas, reçu en legs en 1998, est un autre chef-d’œuvre de l’Hermitage. Réunie autour de ce somptueux dessin, une sélection d’œuvres de l’artiste illustre le thème de la danse et permet de comprendre toute la modernité de ses compositions. L’impressionnisme occupe naturellement une place privilégiée au cœur de l’exposition. Le musée est en effet intimement lié à ce courant novateur depuis son exposition inaugurale, en 1984, L’impressionnisme dans les collections romandes. C’est d’ailleurs un lumineux paysage réalisé par Alfred Sisley qui fut la première œuvre à intégrer la collection. S’accordant particulièrement bien aux modèles et à l’atmosphère impressionnistes, l’admirable demeure du XIXe siècle offre un écrin à plusieurs tableaux réalisés par des grands maîtres de cette période, tels Gustave Caillebotte ou Henri Fantin-Latour. Associé au mouvement Nabi, Félix Vallotton poursuit quant à lui une voie personnelle et originale. Ami intime d’Edouard Vuillard, il peint souvent en sa compagnie, notamment à Romanel-sur-Lausanne, où tous deux séjournent en 1900. Présentés côte à côte dans l’exposition, les tableaux des deux artistes sont accompagnés d’un ensemble de paysages de Vallotton illustrant le thème du chemin, récurrent dans l’œuvre tardif du peintre.
Rodolphe Théophile Bosshard Le Miroir d'Argentine, 1924

 
Dans les combles du musée se trouvent rassemblées des peintures d’artistes vaudois actifs dans les premières décennies du XXe siècle, de René Auberjonois à Louis Soutter, permettant de saisir les nouvelles tendances de l’art en Suisse à cette période charnière. Une autre section de l’exposition est consacrée à René Magritte et déploie un ensemble de dessins, gouaches et huiles autour de sa correspondance avec le poète Gui Rosey, dont les archives ont été acquises par la Fondation en 1989. La présentation se clôt avec un remarquable ensemble de tableaux et dessins de Suzanne Valadon, donnés à l’Hermitage en 2007, dont les couleurs vibrantes sont articulées dans des compositions simples et fortes. En point d’orgue de la visite, de nombreuses vues prises depuis le Signal et la campagne de l’Hermitage viennent rappeler que le site fut de tout temps prisé par les artistes, tel Camille Corot.
– Commissariat : Sylvie Wuhrmann, directrice de la Fondation de l’Hermitage

 – Catalogue :

publié en coédition avec les Editions 5 Continents à Milan. Préfacé par Sylvie Wuhrmann et reproduisant en couleur la majorité des oeuvres exposées, le catalogue réunit les contributions de Béatrice Aubert-Miéville, Antoine Baudin, Aurélie Couvreur, Jill DeVonyar et Richard Kendall, Florence Friedrich, Dominique Hoeltschi, Dave Lüthi, Katia Poletti et Nathalie Strasser.

du mardi au dimanche de 10h à 18h, le jeudi jusqu’à 21h, fermé le lundi

photos visuels presse courtoisie Fondation de l’Hermitage

Drawing Now Paris, le Salon du dessin contemporain

Drawing Now Paris, le Salon du dessin contemporain 2012 a encore franchi une étape

Drawing Now 2012

Un exposition passée.
Du 29 mars au 1er avril 2012, la 6e édition de DRAWING NOW PARIS I LE SALON DU DESSIN CONTEMPORAIN a rassemblé au Carrousel du Louvre, 82 galeries internationales, 400 artistes et près de 19 000 visiteurs, collectionneurs et amateurs d’art.
référence obligée dans les arts graphiques historiques, le salon du dessin montre des trésors et réjouit les amateurs et collectionneurs.
Agraphes, rubans, adhésifs, gommettes, radiographies, mircopliages, dessins animés,
plus que jamais, le dessin échappe à la feuille de papier et au crayon, allant jusqu’à fleurter avec la sculpture et l’installation. Lignes traits et contours restent les fils conducteurs de cet art aux frontières mobiles.
Mes coups de coeur se sont portés vers Iris Levasseur et son gisant, exposé hors-les- murs rue de Richelieu.
Iris Levasseur DDC 2012 graphite sur papier © Iris Levasseur et Galerie Ouizerman

Ainsi que l’ artiste sud-africain William Kentrifge avec son dessin animé – à prendre littéralement dans le texte, (encore hors-les-murs)
1er coup de coeur : Ernest Pignon Ernest
Ernest Pignon-Ernest Parcours Desnos "Louise Lame" étude 1 2011, pierre noire sur papier

Un bilan positif. Le bilan est plus que positif pour cette jeune foire qui se tenait pour sa 6e édition. Après des débuts itinérants, le salon se déroulait pour la 3ème fois seulement au Carrousel du Louvre.

Un nombre plus important de visiteurs. Dans un contexte économique et politique difficile et un environnement culturel fortement concurrentiel, DRAWING NOW PARIS I LE SALON DU DESSIN CONTEMPORAIN a réussi à attirer près de 19 000 visiteurs, soit une progression de 5% par rapport à l’année dernière. Sur ces 19 000 visiteurs, plus de 20% d’entre eux poursuivaient leur découverte par la visite du HORS LES MURS au 17 rue de Richelieu.
 
De nombreux collectionneurs ont eu également plaisir à revenir plusieurs fois afin de prendre le temps de découvrir les propositions variées des 82 galeries et pour un grand nombre de concrétiser leurs achats.
Un accrochage plus lisible, une foire de qualité. Les échos unanimes ont salué une foire qui s’affirme plus qualitative d’année en année. Les visiteurs ont apprécié le retour de galeries de renom et la qualité des one man show d’artistes reconnus ou à découvrir servis par un accrochage plus lisible que les années précédentes. Le secteur EMERGENCE avec 12 galeries de moins de 4 ans a, comme l’année dernière, suscité beaucoup d’intérêt.

Clément Bago schalk-jaune-2011-encre-sur-papier-calque-jaune 295x21cm

Avec 400 artistes présentés, 82 galeries dont 30 % de galeries étrangères et 40 % de nouveaux arrivants, ainsi que 12 oeuvres monumentales présentées au 17 rue de Richelieu, DRAWING NOW PARIS I LE SALON DU DESSIN CONTEMPORAIN a ainsi offert aux visiteurs un large panel de la création contemporaine des 50 dernières années.
Un climat d’affaires tendu mais finalement actif. L’ensemble de ces éléments ont contribué sans doute à un climat d’affaires finalement plus dynamique que prévu.
S’il a fallu attendre le week-end pour que les ventes se confirment, un grand nombre d’exposants (plus de 40 %) s’estiment très satisfaits de leurs ventes. Les exposants fidèles à DRAWING NOW PARIS ont été largement récompensés de leur implication par des ventes soutenues. Avec des œuvres vendues entre 500 € et 50 000 €, le salon a su prouver qu’il sait attirer de nouveaux amateurs comme des collectionneurs plus avertis.
La galerie Jean Fournier souligne le succès de cette édition, la meilleure pour elle depuis sa première participation : elle a ainsi vendu plus de 33 oeuvres dans une fourchette de prix allant de 600 à 8 000 €.
La galerie Eric Dupont a rencontré un vif succès avec Clément Bagot : elle a vendu tous ses dessins pour des valeurs de 1 000 à près de 30 000 €, ainsi que 10 dessins de Taysir Batniji, un Damien Cabanes à 10 000 €, et plusieurs dessins de Yazid Oulab et Didier Mencoboni.
De son côté, la galerie Lelong a vendu, entre autres : 3 aquarelles de Barthélémy Toguo à 5 000 € chaque, 2 dessins de Kiki Smith à 12 000 € chaque et une encre d’Alechinsky à 48 000 € vendue à un collectionneur étranger.
Kiki Smith - Birch Tr, 2011 Epreuve chromogène et encre sur papier Népal 40 x 40

 
Après sa première participation en 2010, ADN est revenu et a rencontré un vif intérêt de la part des collectionneurs pour 5 des artistes présentés : en cédant 3 oeuvres de Eugénio Merino, une de Kendell Geers, une de Federico Solmi, une de Bruno Peinado, et un dyptique d’Abdelkader Benchamma.
La galerie Jaeger Bucher / Jeanne Bucher s’estime satisfaite de sa première participation : elle a rencontré de nombreux professionnels et collectionneurs suisses, belges et allemands et a ainsi vendu, entre autres, 4 dessins de Hanns Schimansky, un dessin de Rui Moreira dans des prix allant de 7 000 à 12 000 €.
Les exposants soulignent unanimement la très bonne qualité de la foire et les très bons contacts pris tout au long du salon, nombreux sont ceux qui enchaînent par des rendez-vous en galerie dans les semaines qui suivent l’événement en vue d’acquisition.
Catherine Millet et son musée imaginaire.
Kiki Smith

Catherine Millet proposait cette année son « Musée imaginaire du dessin contemporain ». Sa proposition a permis aux visiteurs de découvrir des oeuvres de Marc Desgrandchamps, Erik Dietman, les dessins plus osés d’Otto Muehl, les dessins architecturaux de Tatiana Trouvé, des portraits de Bernard Dufour sans oublier Bernar Venet, Pierre Weiss, Pierre Klossowski, la féministe Kiki Smith, Berbard Ollier, Diogo Pimentão et Alberto Sorbelli.
 
Table ronde

Un intérêt certain pour les premières DRAWING TALKS. Organisées pour la 1ère fois par DRAWING NOW PARIS, trois tables rondes sur les thèmes «Du dessein au dessin», «Dessin ancien, dessin contemporain, des territoires partagés», et «Collectionner le dessin : une passion intégrale», modérées successivement par Sony Devabhaktuni, architecte et journaliste, Jean-Christophe Castelain, rédacteur en chef du Journal des Arts et Guy Boyer, rédacteur en chef de Connaissance des Arts, ont attiré un public nombreux qui a participé activement en posant des questions.

Une collaboration fructueuse avec le Drawing Center New York. Brett Littman, directeur du Drawing Center de New York, qui a conçu la programmation vidéo de la Project Room et participé à la table ronde «Dessin ancien, dessin contemporain, des territoires partagés», a rencontré des visiteurs très intéressés par l’approche vidéo du dessin contemporain.
Clément Bago craie-noire-12012-encre-blanche-sur-papier 25x18cm
Le prix DRAWING NOW pour le dessin contemporain a été remis mercredi 28 mars à l’artiste Clément BAGOT présenté par la galerie Eric Dupont. L’artiste s’est vu remettre une dotation de 5 000 € à travers le fonds pour le dessin contemporain soutenu par SOFERIM. Faber-Castell, associé pour la première au Prix DRAWING NOW, a remis en cadeau prestige le coffret édition limitée 250 ans Faber-Castell.
photos de l’auteur sauf les 1/3/7

 

Adel Abdessemed en regard de Matthias Grünewald – François Pinault prêteur

Entre « Crucifixion et Décor »

Adel Abdessemed Décor ©

Le Retable d’Issenheim est l’une des œuvres dont la fortune critique et artistique est sans doute la plus considérable dans le monde occidental depuis la fin du XIXe s. En 1993, le musée Unterlinden avait consacré une exposition à l’influence de la crucifixion de Grünewald dans l’art du XXe s. 20 ans après, force est de constater que les artistes poursuivent leur relecture de ce chef d’œuvre. Signalée par Jean Jacques Aillagon à Frédérique Hergott de la disponibilité d’une œuvre de l’artiste Adel Abdessemed directement inspirée du Christ en croix du Retable d’Issenheim, appartenant à la collection de François Pinault, le choc qu’elle éprouva, lui fit paraître évident qu’elle devait être exposée en regard du Retable. La vision des détails et de l’ensemble appelé Décor, au-delà d’une simple interprétation , extrayait l’essence du modèle d’origine. « arracher » le motif pour se l’approprier, créer une œuvre nouvelle.


A partir de la représentation du Christ en croix du Retable d’Issenheim, Adel Abdessemed pose la question sans réponse de la souffrance humaine. A la chair pénétrée par les épines chez Grünewald, il substitue un corps constitué de fils de fer barbelé acéré et tranchant, instrument et symbole contemporain de la violence et de la souffrance. L’artiste figure le crucifié comme une immense blessure, concentrant en un seul corps à la fois la torture et la cruauté.
Reproduite 4 fois, l’icône transformée en modèle d’anatomie décharné devient un sujet et la violence est annihilée par les effets esthétiques de la matière brute de l’ensemble savamment tressé. Reproduit 4 fois, ce corps constitue un décor au sens où il est l’arrière-plan devant lequel nous vivons. Au Christ lourd de Grünewald faisant ployer la poutre horizontale de sa croix A. Abdessemed oppose un corps décharné et en suspension. Au corps unique en putréfaction peint, il substitue « des corps » en 4 exemplaires parfaitement alignés, annihilant les effets dramatiques du premier dans une organisation stable et ornementale que trahit le titre de l’œuvre . En se référant à une icône religieuse et à un chef d’œuvre de l’histoire de l’art, en se saisissant du monde contemporain qui lui fournit la matière de son travail. A. Abdessemed  réalise par un savant montage d’éléments paradoxaux, une œuvre portée par une puissance esthétique, comme une réponse éclatante aux violences du monde contemporain.

Adel Abdessemed Décor détail

Après une première exposition à la galerie David Zwirner  (Chelsea) à New York, l’ensemble Décor ne pouvait être présenté pour la première fois en Europe, qu’à à un seul endroit, ici, à Colmar, au musée Unterlinden, dans une confrontation directe et sans artifices avec la figure du Christ de Grünewald. A l’heure où le musée célèbre le 500 e anniversaire du Retable d’Issenheim, ce rendez-vous ne devait être manqué. Adel Abdemessed avait confié à Frédérique Hergott que pour lui exposer Décor en regard du Retable était un rêve.
Texte Frédérique Goerig-Hergott

Adel Abdemessed  (Interview Adel Abdessemed) quitta l’Algérie en pleine guerre civile en 1994, il arriva en France âgé d’un peu plus de 20 ans. Il suivit des études à Lyon sous la férule de Giovanni Careri, Depuis il a tracé son chemin d’artiste, sans jamais se départir d’une volonté de prise en main de la réalité pesante du politique, mais sans omettre l’histoire de l’art. Ses œuvres émettent un engagement criant et une distance métaphysique.
(vu à la Dogana en 2011)

Un catalogue en vente au musée, aux Editions Xavier Barral, a été édité sur l’oeuvre « Décor » comprenant des textes de François Pinault, Jean Jacques Aillagon, Frédérique Goerig-Hergott, Eric de Chassey, Giovanni Careri « Baptisée Décor, l’oeuvre d’Abdessemed, récemment exposée à New York et achetée 2 millions d’euros par François Pinault, est prêtée par le collectionneur au Musée Unterlinden de Colmar jusqu’au 16 septembre, pour le 500e anniversaire du fameux retable d’Issenheim. Opération pilotée par Jean-Jacques Aillagon, ancien ministre de la culture, qui a repris du service auprès du mécène : « J’ai appelé la conservation du musée, ça s’est fait très rapidement, j’adore monter des coups comme ça », s’amuse celui qui a expliqué, dans Libération,  » extrait du Monde du 27 avril article de Florence Evin

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Renoir – Entre bohème et bourgeoisie: Les jeunes années

Au travers d’une exposition spectaculaire intitulée Renoir. Entre bohème et bourgeoisie: Les jeunes années le Kunstmuseum Basel, du 1er avril au 12 août 2012, attire pour la première fois l’attention sur les débuts de ce grand artiste que fut
Pierre- Auguste Renoir (1841–1919).

Auguste Renoir - Le jeune garçon au chat, 1868 musée d'Orsay

Cinquante peintures – portraits, paysages et natures mortes – oeuvres majeures issues des collections de grands musées, tels que le Musée d’Orsay, Paris, la National Gallery, Londres, le Metropolitan Museum, New York, le Art Institut de Chicago, ainsi que des oeuvres à peine connues de collections privées, donnent une vaste et superbe impression des premières années décisives de la création de Renoir.
Auguste Renoir Nature morte 1871

 
Pierre-Auguste Renoir compte parmi les peintres français qui ont inventé l’impressionisme. Au moyen d’une palette claire, d’une touche légère et de motifs issus de la vie citadine moderne ou des loisirs en plein air de cette époque, lui et ses compagnons ont marqué d’une borne l’histoire de l’art. Par la suite, on a souvent réduit l’oeuvre de Renoir à sa période impressionniste ou alors à sa période tardive. On le célèbre comme
« peintre du bonheur » mais on le réduit aussi à ce cliché.
Cézanne disait de lui : c’est un porcelainier !
Le Kunstmuseum Basel présente ainsi une grande exposition rétrospective concentrée sur les débuts, surprenants et variés, de la production du peintre, et s’achevant avec ses premiers tableaux impressionnistes significatifs des années 1870.
Auguste Renoir -Lise Tréhot 1864

Le modèle favori de Renoir durant ces jeunes années était sa maîtresse Lise Tréhot. Ils forment un couple de 1865 à 1872. Lise lui sert de modèle pour une importante série de tableaux de jeunesse, dans lesquels il la met en scène dans les rôles les plus variés au gré des différents genres picturaux. Ce groupe d’oeuvres constitue un point culminant de l’exposition. De cette relation naîssent deux enfants hors mariage qui sont donnés à l’adoption – épisodes que l’artiste gardera secrets sa vie durant et qui éclairent d’une lumière nouvelle dans ses tableaux ce qui semble de parfaites idylles entre deux amoureux ou les scènes présentant une mère et son enfant. Les portraits de ses amis peintres tels que ceux de Claude Monet, Frédéric Bazille ou Alfred Sisley forment un groupe autonome. On remarque l’apport personnel de Renoir à l’impressionnisme dans ses paysages, en particulier ceux issus de la région parisienne, ainsi que ses scènes de la « vie moderne ».
Auguste Renoir Portrait de Frédéric Bazille 1867

La période qui s’étend des années 1860 à la fin des années 1870 est marquée par des développements sociaux, politiques et artistiques de première importance. L’oeuvre de Renoir se trouve directement saisi entre la bohème et la bourgeoisie, milieux qu’il fréquentait tous deux. Le peintre voit plusieurs changements de régime, du climat conservateur du Second Empire à la Troisième République en passant par la révolution de la Commune de Paris – bien qu’il se tienne à l’écart de ces bouleversements politiques autant que possible. Les chances d’être reconnu, pour un jeune artiste de cette époque, dépendaient des tableaux qu’il parviendrait à imposer au Salon officiel. Très vite Renoir s’est révolté, avec ses amis impressionnistes, contre ce passage obligé en mettant sur pied leurs propres expositions. Néanmoins vers la fin des années 1870, alors justement que la reconnaissance dont il jouit commence à croître peu à peu, il recommence à exposer au Salon.
Auguste Renoir Allée cavalière 1873

Dans l’oeuvre des jeunes années de Renoir, le développement artistique du peintre se révèle au travers de tableaux fascinants. Ils reflètent d’une part l’expérience qu’il fait du tableau au cours de régulières séances de peinture au Louvre, mais encore toutes les innovations picturales propres à son époque: le réalisme de Gustave Courbet, la peinture en plein air de l’école de Barbizon et les influences non moindres des deux peintres amis qu’étaient Edouard Manet et Claude Monet dont il est artistiquement très proche durant ces années-là.
Renoir-met-en-scene-Lise Trehot dans-la-femme-a-la-mouette-(1868)-

A l’occasion de l’exposition paraît aux éditions Hatje Cantz Verlag en deux versions, allemande et anglaise, un catalogue exhaustif avec des contributions de Michael F. Zimmermann, Sylvie Patry, Augustin de Butler, Marc Le Coeur, Peter Kropmanns, David Pullins, Stefanie Manthey et Nina Zimmer.
Un vaste programme de médiation culturelle pour enfants, écoles et familles, ainsi qu’un colloque scientifique international les 29 et 30 juin 2012 sont en préparation.
Photos courtoisie du Kunstmuseum visuels presse