Vladimir Velickovic peintre, dont le talent est maintenant reconnu mondialement, est né à Belgrade, en 1935. C’est très jeune qu’il fait l’expérience de la tragédie au quotidien.
Lorsque l’on pénètre dans l’espace Malraux de Colmar, on a le sentiment d’arriver juste après le carnage, dans un paysage dévasté, apocalyptique, les corps torturés, le feu couvant encore, dont le rouge répond au sang des gisants. La violence est partout, l’horreur vous prend aux tripes, on s’attend à une odeur de brûlé, de gémissements, le silence s’impose.
Les cadavres abandonnés par la guerre et ses incommensurables ravages, dont il gardera la conscience jusqu’à l’infinitésimal, l’horreur, dans toute sa profondeur existentielle, sera son matériau et ne le quittera plus ; pas une toile, pas un dessin qui ne soit pas l’expression de cette réalité crue. Les cartels montrent des titres courts, mais éloquants :
Blessure, Corbeaux, Feu, Tête, Crochet, Exit
Puis on entrevoit les références à Grünewald, la crucifixion, les mains du Christ, Bacon, la couleur de la chair, les corps torturés, Goya, les corbeaux, la violence, le rouge et le noir, le gris des nuages, les corps mutilés d’Otto Dix. Toute une vie à peindre la souffrance, la mort, le sang, l’arbitraire, l’insoutenable, pour nous rappeler l’évidence : la permanence de la barbarie. L’artiste nous montre toute la cruauté du monde, peintre de la douleur et de la violence, sa palette va a l’essentiel, virtuose cependant dans le traitement des corps, le rouge sang de la violence, le noir et le gris du ciel. En effet comment imaginer un tel désastre sous un ciel bleu, et pourtant …. L’artiste témoin des atrocités des troupes nazies dans Belgrade, est pourtant serein avec un regard intense.
On ne sort pas indemne de cette confrontation.
A l’occasion de l’exposition à l’espace Malraux, le musée Unterlinden expose exceptionnellement « la Poursuite » tableau de Vladimir Velockovic.
Un très gros volume de grande qualité, faisant office de rétrospective de son œuvre, de 1953 à aujourd’hui, vient de paraître aux éditions Gourcuff Gradenigo (2013). jusqu’au 20 octobre 2013 espace d’art contemporain Malraux 4, rue Rapp 68000 Colmar
du mardi au samedi de 14 à 19 h
dimanche de 14 h à 18 h
entrée libre
photos de l’auteur courtoisie de Vladimir Velickovic
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« Si toute la vie va inévitablement vers sa fin, nous devons durant la nôtre, la colorier avec nos couleurs d’amour et d’espoir » Marc Chagall Dès 1969, le ministre de la Culture, André Malraux, décide la construction d’un musée pour conserver le Message Biblique après sa donation à l’Etat. Celle-ci débute en 1970 sur un vaste terrain, offert par la Ville de Nice, où était édifiée une villa du début du siècle en ruine. Chagallsuit avec intérêt le projet : c’est lui qui demande qu’un auditorium fasse partie des salles prévues. Il souhaite également enrichir le bâtiment en ajoutant les vitraux de l’auditorium et une mosaïque qui entraîne la modification des axes de circulation du musée.
En 1973, l’artiste est présent pour l’inauguration du musée national Message Biblique Marc Chagall, avec André Malraux et le ministre de la Culture de l’époque, Maurice Druon. Jusqu’à sa mort en 1985, Marc Chagall a accompagné les premières années de la vie de l’institution. Il est présent aux inaugurations d’expositions et lance, grâce à ses relations amicales, une prestigieuse politique de concerts.
Après la mort de Chagall, le musée bénéficie du dépôt d’une partie importante de la dation (procédure qui permet le paiement en oeuvres d’art des droits d’héritage. La dation Chagall a comporté plus de 300 oeuvres) . De nouvelles acquisitions enrichissent peu à peu les collections et, grâce à l’appui des héritiers du peintre, le musée devient monographique à part entière, témoignant à la fois de la spiritualité de l’œuvre de l’artiste et de son inscription dans les courants artistiques du XXème siècle.
En 2005, le musée change donc de nom et devient musée national Marc Chagall.
Le Message Biblique
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Chagall commence à travailler sur le Message Biblique au début des années cinquante, d’abord pour rendre vie à la Chapelle du Calvaire, à Vence, où il vit entre 1949 et 1966. Avec l’avancement du travail, il préfère détacher l’ensemble d’une religion particulière et décide finalement de l’offrir à l’Etat français en 1966. Le cycle comprend les douze tableaux illustrant la Genèse et l’Exode, les deux premiers livres de la Bible, et un ensemble de cinq peintures évoquant Le Cantique des Cantiques. Un salle particulière dédiée à sa deuxième épouse Vava est extrêmement émouvante.
A Vava, ma femme, ma joie et mon allégresse
Pour les douze premiers, Chagall choisit d’illustrer, avec une grande précision par rapport au texte biblique, les épisodes qui mettent en valeur les relations entre l’homme et Dieu. La répartition des tableaux sur les murs de la salle où ils sont exposés, qui ne respecte pas le déroulement historique de ces épisodes, mais s’appuie sur des correspondances formelles et religieuses, a été décidée par l’artiste lui-même.
La nouvelle exposition au musée Chagall intitulée « Chagall devant le miroir autoportraits, couples et apparitions » 16 juin – 7 octobre 2013
Ouvert tous les jours sauf le mardi, les 1er janvier, 1er mai, 25 décembre
DE NOVEMBRE A AVRIL
de 10 h à 17 h
Musée national Marc Chagall
Avenue du Docteur Ménard
06000 Nice
Accueil-standard T : + 33 (0) 4 93 53 87 20
F : + 33 (0)4 93 53 87 39 Accès :
Aéroport Nice Côte d’Azur
Gare S.N.C.F.
Bus n° 22 arrêt « Musée Chagall » ligne 22 (au 01 01 12)
Bus n° 15 arrêt « Musée Chagall » ligne 15 (au 29 08 11)
Parking : stationnement gratuit pour les autocars et voitures
Accès handicapés, toilettes handicapées.
photos de l’auteur
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La grande exposition d’été programmée au Musée Frieder Burda du 15 juin au 13 octobre 2013est intitulée « Emil Nolde. La splendeur des couleurs ».
C’est la première fois depuis de nombreuses années qu’un événement de cette ampleur est dédié à Nolde en Allemagne du Sud. On y voit cinquante-huit toiles et vingt-deux aquarelles provenant de toute la période créatrice de l’artiste. L’exposition est organisée en coopération avec la Fondation Nolde-Seebüll et placée sous le commissariat de Manfred Reuther, ex-directeur de la Fondation.
Emil Nolde(1867-1956) compte parmi les peintres majeurs de l’expressionnisme allemand. Les thèmes essentiels de son univers artistique sont présentés dans le cadre d’une rétrospective de grande ampleur qui montre outre des paysages, des représentations de personnages et des portraits ainsi que des motifs religieux et des impressions rapportées de son voyage dans les mers du Sud. Des toiles aux couleurs énergiques nous révèlent toute la diversité du monde imaginaire d’Emil Nolde avec, en arrière-plan de cette diversité, une constante : la force émotionnelle de la couleur.
Manfred Reuther : « Dès ses débuts, l’évolution artistique de Nolde s’est confondue avec la recherche de la couleur, son véritable moyen d’expression, maîtrisé avec une virtuosité croissante. » De son côté, Nolde affirme : « Les couleurs, c’était mon bonheur. On aurait dit qu’elles aimaient mes mains. »
Ses toiles et aquarelles joyeuses parlent de son attachement à la nature et de sa quête d’une humanité originelle. Rouges éclatants, bleus intenses, noirs profonds, mauves puissants : telle est la palette vigoureuse avec laquelle Emil Nolde compose ses paysages romantiques et ses marines mouvementées. « J’aime la musique des couleurs. »
Manfred Reuther explique : « Dans l’évolution artistique de Nolde, la découverte de la couleur n’est pas un événement venu de l’extérieur : elle n’a été ni transmise par des conseils d’enseignants ni inspirée par des courants contemporains. C’est, chez l’artiste, une attirance forte qui s’est révélée de bonne heure, un don inné, une prédisposition naturelle qui ne demandait qu’à s’épanouir. Dès son enfance, le jeune Nolde a conscience de son intime besoin de création et de ses dons artistiques. Au pasteur du village, il confie son désir de devenir artiste peintre. Dans son autobiographie, il se souvient de ses premières tentatives de coloriste: “À l’école, j’avais colorié toutes les illustrations de mon livre d’histoire biblique ; déjà, je vivais continûment dans le ravissement que me procuraient les couleurs.”
Dépourvu de matériaux adaptés à son talent, il invente des expédients, exécutant ses premiers essais de peinture avec des jus de baies de sureau et de betteraves rouges. Ses parents semblent s’être aperçus d’une attirance particulière chez leur fils : pour Noël, on lui offrit la boîte de peinture tant désirée.
Pendant les années où il enseigne le dessin au Musée de l’industrie et de l’artisanat de Saint-Gall, Nolde se plonge dans l’étude de la couleur. Il raconte : « Avec audace, j’ai essayé d’harmoniser sur un fond blanc les couleurs les plus éloignées : les très chaudes avec les très froides, le vermillon avec l’indigo – mais c’était trop difficile. J’ai déchiré la feuille. »
Autour de 1903, il commence à expérimenter l’effet de certains produits chimiques sur le bois, analysant leurs transformations de couleur. Mais ce qui l’intéresse surtout, c’est le rapport de la couleur avec la lumière. Quand il peint, Nolde choisit des couleurs présentes dans la nature. Mais il accentue les teintes du réel et les juxtapose sans atténuer les contrastes : il arrive ainsi à renforcer l’expressivité et la luminosité de la couleur au point qu’elle dépasse de beaucoup les effets obtenus par les teintes naturelles.
« Une couleur, par sa présence à côté d’une autre, détermine le rayonnement de cette dernière », explique-t-il, « de la même façon qu’en musique, une note figurant dans un accord reçoit sa couleur sonore de la note voisine. »
Mais il ne se conforme à aucun schéma préexistant, à aucun système, à aucun programme ; au contraire, le tableau et son élaboration colorée se déterminent généralement au fur et à mesure que l’artiste travaille. Il affirme : « Le peintre n’a pas besoin de savoir grand-chose ; le mieux est qu’il puisse peindre d’instinct, peindre comme il respire, comme il marche. » Et il poursuit : « C’est pourquoi j’évite volontiers toute réflexion préalable ; il me suffit d’avoir une vague idée de lumière ou de couleur, et mon travail se fait de lui-même, sous ma main.»
Outre ces toiles aux couleurs dynamiques, de nombreuses aquarelles témoignent de l’inventivité artistique de Nolde. Manfred Reuther explique : « Ses aquarelles sont d’une extraordinaire diversité. Les propriétés spécifiques des couleurs à l’eau concordaient avec son désir de spontanéité et d’immédiateté. Il utilisait un pinceau gorgé de couleur, peignait avec des mouvements rapides et fluides, en essayant d’éliminer l’intervention de la raison et de suivre principalement son instinct. Les irrégularités du papier, les taches, les bavures participaient à la genèse de l’image. Ce qu’il recherchait, c’était la spontanéité dans le geste créateur et une relation directe avec le médium. »
Parmi les travaux sur papier exposés à Baden-Baden figurent quelques aquarelles appartenant à la série des Ungemalte Bilder (« tableaux non peints ») réalisés par l’artiste dans son atelier de Seebüll alors qu’il était sous le coup de l’interdiction de peindre décrétée par les nazis. malgré l’enracinement dans le sol natal, Nolde a effectué de grands et fréquents voyages à l’étranger. Il a fait plusieurs séjours de longue durée au Danemark, en Suisse, en Italie. En 1921, il visite l’Andalousie, Madrid. En 1913-1914, il avait déjà traversé Moscou, la Sibérie, le Corée, le Japon, la Chine, pour se rendre dans les mers du Sud où, sur l’invitation de l’Office colonial du Reich, il avait pris part à une expédition médicale et démographique en Nouvelle-Guinée allemande. Toutes ces contrées lui ont fourni des sujets qui peuplent son univers artistique. Mais dans sa conscience de créateur, il est resté sa vie entière enraciné dans sa région d’origine, le Schleswig. Pour lui, les « racines » de son activité artistique « plongent dans le sol de mon terroir natal. Même si, par expérience vécue et par désir d’élargissement de mes possibilités artistiques, je touche aux contrées primitives les plus éloignées, dans la réalité ou dans les représentations du rêve – ma patrie reste mon terroir d’origine. » Un écrin de fleurs autour du Musée Frieder Burda, Emil Nolde aimait les fleurs.
Partout où il séjournait, il installait un jardin. Pied-d’alouette bleu, centaurée rouge, iris violet, hélénie jaune : la magie colorée des fleurs inspirait le peintre et lui servit de modèle pour de nombreux tableaux représentant des fleurs et des jardins. Pour accompagner la grande exposition de son œuvre, le Service des jardins de la ville de Baden-Baden a installé quatre grands massifs de fleurs dans le parc de la Lichtentaler Allee. « Chaque massif est composé de couleurs correspondant à une toile présente dans l’exposition. Chacun d’eux a reçu un cadre en bois rappelant le cadre d’un tableau, dont les proportions sont celles de la toile qu’il évoque, multipliées par six. », nous explique Markus Brunsing, directeur du Service des jardins, qui a élaboré ce concept. « Mais, poursuit-il, ces massifs ne sont pas une transposition exacte des toiles ; c’est plutôt leur atmosphère colorée qui est reproduite. C’est une autre façon de peindre : avec des fleurs sur fond de parc. »
Soixante espèces et genres de plantes annuelles figureront dans ces massifs, toutes des fleurs d’été. Correspondant aux couleurs saturées de Nolde, on verra du rouge lumineux, de l’orange, du jaune, du bleu : gueules-de-loup, ageratums, bégonias, cosmos, campanules, coquelicots, fleurs de vanille, salvias, pied-d’alouette.
Pour la première fois, la thématique d’une exposition sera transposée en pleine nature, grâce à des plantes.
Le catalogue de l’exposition, contenant des reproductions de toutes les œuvres, est publié par les éditions Snoeck (Cologne) ; 180 pages. Prix au musée : 29 euros.
Info : Emil Nolde. La splendeur des couleurs 15 juin – 13 octobre 2013
Musée Frieder Burda
Lichtentaler Allee 8b, 76530 Baden-Baden,
www.museum-frieder-burda.de Tél: 0049 7221/39898-0,
Fax: 0049 7221/39898-30
Heures d‘ouverture:
Ma au di 10-18 heures,
fermé lundi (sauf les jours fériés)
texte et photos presse courtoisie du musée Frieder Burda
sauf la photo 1 de l’auteur
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La 44e édition d’Art Basela fermé le dimanche 16 Juin 2013.
Les galeries ont déclaré des ventes exceptionnellement fortes à tous les niveaux.
Bâle est redevenu le lieu de rencontre central pour le monde de l’art international, plate-forme de l’art contemporain et moderne.
Art Basel, parrainé par l’UBS, a attiré un record de 70.000 visiteurs, générant une fréquentation de 86.000 au cours des show des six jours.
Les représentants et les groupes de plus de 70 musées du monde entier ont assisté aux spectacles, aux côtés de grands collectionneurs privés du Nord et Amérique du Sud, en Europe et en Asie.
Un nombre important d’artistes ont assisté à l’édition de cette année, y compris: Kader Attia, Tom Burr, Thomas Demand, Meschac Gaba, Theaster Gates, Isa Genzken, Dominique Gonzalez-Foerster, Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, Noriyuki Haraguchi, Roni Horn, Christian Jankowski, Idris Khan, Jorge Macchi, Steve McQueen, Matt Mullican, Sean Scully, Jim Shaw, John Stezaker, Eduardo Terrazas, Mickalene Thomas, Tunga et Danh Vo.
Les visiteurs à l’exposition ont relevé la qualité exceptionnelle des œuvres exposées, ce qui explique, la quantité des ventes effectuées par des galeries dans tous les secteurs, tout au long de la semaine. De nombreux exposants ont réalisé des ventes plus fortes le jour du vernissage à l’ouverture de l’exposition. Art Basel a présenté 304 galeries du monde entier présentant le travail de plus de 4.000 artistes, en présentant des expositions thématiques, de plusieurs artistes ou d’un artiste solo.
Des galeries du monde entier ont fait leurs débuts au salon de Bâle cette année, venant de Belgique, Brésil, Chine, France, Allemagne, Grèce, Inde, Italie, Japon, Pays-Bas, les Philippines, la République de Singapour, la Corée du Sud, Espagne, Turquie, Royaume- arabes unis, Etats-Unis.
Le nouveau Hall 1 conçu par les célèbres architectes bâlois Herzog & de Meuron qui ont redéfini la Messeplatz, et a été apprécié par les nombreux visiteurs. Il abritait Unlimited,, Statement, le secteur des magazines, de même que le salon utilisé pour les conversations et les affichages du Salon. C’est un monde, comme Basel World où on entend toutes les langues et où la réalité des difficultés quotidiennes n’a pas court. CaféFavela installé sur la place devant Art Basel, n’est qu’un clin d’œil du plasticien japonais Tadashi Kawamata.
Le secteur Galleries est le lieu du marché avec, à l’étage, globalement les nouvelles tendances (plutôt consensuelles) et au rez-de-chaussée, la dimension muséale. Une galerie munichoise Thomas, a particulièrement retenue mon attention avec des toiles de Max Ernst et Edvard Munch Léger et Klee, Beckmann etRichter, DamienHirst…
Dans le secteur Unlimited on trouve des valeurs sûres comme Wolfgang Laib, Ai Weiwei, mais aussi Chen Zhen :« Purification Room ». Malgré tout, pour ceux qui ne comptent et ne peuvent rien acheter, c’est le plus grand musée du monde, pour le plaisir des yeux. Peintures, installations, performances, vidéo, photo et sculptures il suffit de déambuler dans la Mecque de l’art, ce n’est pas utile d’avoir un bagage de l’Ecole du Louvre, ou un doctorat en histoire de l’art, pour comprendre, car parfois il n’y a rien à comprendre…
Art Design faisait face à Unlimited avec des prestations somptueuses, dont des bijoux signés Anish Kapoor.
Art Basel Parcours se tenait dans le secteur de la Kaserne à Klingental. Vidéo TV du vernissage Art Unlimited
photos de l’auteur
La Fondation Beyeler présente la deuxième Calder Gallery, aménagée en collaboration avec la Calder Foundation et consacrée à un aspect encore inexploré de la création d’Alexander Calder.
En 1933, quand la situation politique internationale pousse l’artiste à quitter Paris pour regagner l’Amérique du Nord, il s’installe à demeure avec son épouse Louisa à Roxbury, Connecticut, dans une vieille ferme du XVIIIe siècle. Cet environnement exerce un effet immédiat sur lui, ouvrant un nouveau chapitre de son évolution. L’espace extérieur apparaît de plus en plus comme un élément déterminant de son œuvre.
Les premiers mobiles de la période parisienne étaient d’empreinte géométrique —conformément à l’esprit du mouvement artistique Abstraction-Création —, et leur mouvement était assez souvent d’origine mécanique, produit par de petites manivelles ou des moteurs. À Roxbury, ce sont désormais la nature, le vent et les phénomènes météorologiques qui inspirent à l’artiste de nouvelles possibilités. Parallèlement au côté géométrique, un élément surréaliste accompagné d’un façonnement biomorphique devient de plus en plus perceptible. C’est à cette époque décisive que voient le jour les premières sculptures d’extérieur, qui rappellent vaguement des clochetons ou des girouettes. Explorant ces nouvelles pistes artistiques, elles constituent le point de départ des monumentaux travaux d’extérieur de l’après-guerre.
La présentation de la Fondation Beyeler s’ouvre sur un groupe insolite de Stabiles-Mobiles de 1939, des maquettes de 2 mètres de haut destinées à la transformation avant-gardiste du zoo du Bronx. Exécutées en dur sous forme de sculptures monumentales, elles devaient constituer une sorte d’arbre ornemental pour la cage des félins d’apparence africaine. Le projet, qui n’a finalement pas abouti, offre un témoignage impressionnant du potentiel d’avenir des idées artistiques de Calder. Bien que ces œuvres soient toujours des abstractions dans l’espace, les titres choisis décrivent des éléments particuliers du mouvement, des répétitions de formes échelonnées ou de subtils rapports d’équilibre. L’abstraction est ici désignée sous une forme tangible, comme on peut s’en convaincre avec deux œuvres choisies. Des associations organiques déterminent les structures formelles telles que couronnes de feuillages, cascades de branches, étages des frondaisons. Le libre jeu des œuvres présentées dans l’espace intérieur du Musée densément animé s’assemble pour composer une véritable « forêt Calder ». Le lien qui s’établit ainsi entre espaces intérieur et extérieur reprend un thème majeur de la Fondation Beyeler, intégrant la Collection dans une juxtaposition harmonieuse entre architecture et paysage.
Un deuxième ensemble d’œuvres éclaire enfin la genèse de Tree, une œuvre appartenant à la Collection de la Fondation Beyeler, avec la maquette d’origine accompagnée de travaux apparentés et d’étapes intermédiaires. Pendant l’été, Tree, le monumental stabile-mobile de la Collection d’Ernst et Hildy Beyeler retrouvera en outre sa place d’origine dans le Berower Park, sur le terrain de la Fondation Beyeler.
En plus de prêts consentis par la Calder Foundation, on pourra également voir des œuvres prêtées par des collectionneurs privés, ainsi que par la Fundació Joan Miró de Barcelone et le Moderna Museet de Stockholm. La Fondation Beyeler s’est engagée en 2012 dans une collaboration prévue pour plusieurs années avec la Calder Foundation de New York. Des œuvres appartenant aux collections des deux Fondations sont ainsi rassemblées et exposées dans une série de présentations réalisées par des commissaires d’exposition, la « Calder Gallery ». L’objectif est de permettre une présence permanente, unique en Europe, d’œuvres d’Alexander Calder (1898–1976) à la Fondation Beyeler, et d’apporter ainsi une contribution à l’étude de l’œuvre de ce grand artiste américain. La Fondation Beyeler s’inscrit ainsi dans l’esprit de sa grande exposition « Calder – Miró » (2004) aussi bien que de sa série des « Rothko Rooms ».
Alexander Calder (1898 – 1976) Alexander Calder, dont la carrière couvre la quasi intégralité du XXe siècle, est l’un des sculpteurs les plus renommés et les plus influents de notre temps. Né dans une célèbre famille d’artistes de formation essentiellement classique, Calder a mis sa force créatrice au service d’un élargissement durable de l’horizon de l’art moderne. Il a ainsi élaboré une nouvelle méthode de sculpture : en pliant et en tordant du fil de fer, il « dessinait » des figures en trois dimensions dans l’espace. Calder est connu pour l’invention du mobile dont les éléments abstraits, maintenus en équilibre, bougent en formant des combinaisons harmonieuses et toujours nouvelles. Calder s’est également engagé dans la réalisation de grandes sculptures d’extérieur, faites de tôle d’acier boulonnée. Aujourd’hui, ces géants en filigrane ornent de nombreux lieux publics aux quatre coins du monde. Calder Foundation La Calder Foundation dont le siège se trouve à New York est une organisation sans but lucratif fondée en 1987 dans l’objectif de collectionner et de préserver l’art et la succession d’Alexander Calder, tout en les rendant accessibles à un vaste public. Cette Fondation dispose d’une collection incomparable d’œuvres et de documents d’archives. Les activités de la Fondation consistent pour l’essentiel à participer à des expositions et à des publications, à développer et assurer la conservation des archives Calder et à procéder au catalogage de l’ensemble des œuvres de cet artiste. Fondation Beyeler, Beyeler Museum AG, Baselstrasse 77, CH-4125 Riehen Heures d’ouverture de la Fondation Beyeler: tous les jours 10h00–18h00, le mercredi jusqu’à 20h00 exposition jusqu’au 12 janvier 2014
Photos courtoisie Fondation Beyeler 3 4e photo de l’auteur
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Le temps fort de la première biennale de la photographie organisée à Mulhouse par l’association L’Agrandisseur se déroulera du 15 au 22 juin.
La Biennale de la photographie de Mulhouse est née de la volonté de rapprocher le public de la photographie lors d’un temps fort et fédérateur. A partir du Musée des Beaux-arts, les expositions se déploient dans différents lieux culturels mulhousiens et sont complétées par des installations in situ,ainsi que par un programme de projections et rencontres avec les photographes. La programmation défend des artistes internationaux, avec la volonté de découvrir de nouveaux talents autour d’une thématique à chaque fois renouvelée.
Les photographes de l’édition 2013 se positionnent dans l’ère numérique et questionnent la légitimité des différents usages de la photographie à travers un regard lucide porté sur nos sociétés contemporaines et leurs développements. L’une des caractéristiques de la photographie à l’ère numérique est l’usage de processus post-photographiques. Les artistes jouent et rejouent avec des photographies déjà existantes, les leurs ou celles des autres. Il est courant de « rebattre les cartes de son oeuvre », de s’approprier des images connues ou anonymes pour endéplacer la signification, ou encore rendre compte de projets utopiques. Avec cette première édition ce sont les enjeux mêmes du médium photographique qui sont interrogés au sein de pratiques émergentes. Play & Replaymet en jeu les notions de circulation des images, mais aussi de partages, d’échanges et de découvertes. La Biennale de la photographie de Mulhouse 2013présente les expositions et performances de Dorothée Baumann (CH), Isabelle Le Minh (FR), Cristina de Middel (ES), Michel François (BE), Nathalie Wolff (FR) et Matthias Bumiller (DE), Laura Martin (FR) et Marie Quéau (FR).
Des soirées de projections permettront de découvrir des photographes prometteurs ou déjà confirmés, parmi eux le collectif Exposure12 (DE), les étudiants de la HEAR – Haute école des arts du Rhin ou encore Joachim Schmid et Tiane Doan na Champassak. La Biennale a lieu les années impaires, en alternance avec la Biennale d’art contemporain Mulhouse 00. La direction artistique et le commissariat des expositions sont assurés par Anne Immelé, photographe, docteur en art et enseignante en photographie. Le lancement de la manifestation a eu lieu cette semaine au Musée des beaux-arts. Mulhouse a une histoire avec la photographie, comme l’a rappelé Anne Immelé, initiatrice de l’association L’Agrandisseur et commissaire d’exposition de la première biennale de la photographie. À travers notamment Adolphe Braun qui, au XIXe siècle, avait développé une entreprise de reproduction de photos pour collecter des fleurs qui servaient de motifs pour les tissus fabriqués dans les entreprises textiles de la région. Plus tard, la photographie a trouvé sa place au sein de l’AMC dirigée par Paul Kanitzer et plus récemment encore, la Filature, scène nationale, a accordé une place privilégiée à l’image dans sa galerie. D’autres institutions et structures privées comme la Kunsthalle, centre d’art contemporain de Mulhouse ou la galerie Hors-Champs sont des structures qui font la part belle à la photographie contemporaine. Ces lieux sont des partenaires privilégiés de cette première biennale qui a choisi pour thème
« Play & Replay ». « Volver », de Mexico à Mulhouse Objectif de cet événement : promouvoir des photographes de renommée internationale, exposer des jeunes artistes émergents, défendre une dimension esthétique forte et réfléchir au rôle de l’image dans la société, tout en touchant un public large. Après une première entrée en matière avec l’affichage dans divers quartiers de la ville de photographies de Michel François, la biennale s’invite au Musée des beaux-arts. L’association Mac (Mulhouse art contemporain) a édité à 900 exemplaires une photographie de Michel François intitulée Volver , créée spécialement pour la biennale. Ces reproductions sont offertes aux visiteurs qui passent au musée.
Il s’agit de la reproduction de deux sculptures sur le campus universitaire de Mexico City. Un endroit qui était un terrain vierge dans les années soixante-dix, sur lequel on a disposé à l’époque une série de sculptures monumentales modernistes. « Depuis, la végétation a repris le dessus, c’est devenu un immense terrain vague à l’abandon, fréquenté par des marginaux, une zone où il y a de la drogue, de la prostitution et les sculptures sont devenues un support à graffiti », indique le photographe qui joue et rejoue avec l’évolution du statut de ces œuvres mais aussi leurs formes géométriques. Les visiteurs découvriront au rez-de-chaussée de la Villa Steinbach, des photos prises à Mulhouse, sur les lieux où sont affichées d’autres images de l’artiste qui expose donc simultanément à Mulhouse et à Mexico.
Le Musée des beaux-arts accueillera trois autres artistes dans le cadre de la biennale, à partir du 15 juin.
Photographier l’aura Dorothée Baumann, jeune photographe suisse, s’est immergée dans un centre de recherche fondamentale en neurosciences, le Brain & behaviour laboratory (BBL) de Genève. En marge de l’exposition qui lui est consacrée, elle invitera également le spectateur à se faire photographier à son tour « par un appareil de photographie d’aura ».Ces portraits polaroïds seront inclus dans l’accrochage. Cristina de Middel, photographe d’origine espagnole, vit à Londres et travaille pour la presse et des ONG. On pourra découvrir son exposition The Afronauts, série d’images créées à partir d’un fait réel : le projet d’un programme spatial mis en place en Zambie en 1964… Ce programme avait pour but d’envoyer sur la lune dix chats et douze astronautes, il n’a jamais été réalisé, faute d’argent. L’artiste a réalisé, à partir de la documentation qu’elle a collectée, la reconstitution photographique poétique de ce rêve avorté. Elle a conçu les personnages, les costumes, les décors, sans jamais mettre les pieds en Zambie…
Troisième artiste dont on découvrira le travail au dernier étage du musée : Isabelle Le Mihn qui présentera divers travaux dont une série de photos Trop tôt, trop tard, les peintures Lointain si proche qui posent la question de l’original et de la copie, une série intitulée Les Liseuses , portraits de femmes réalisés en studio au début du XXe siècle et détournés par l’artiste…
La biennale propose beaucoup d’autres rendez-vous aux curieux d’images et de leurs détournements.
Le magazine Novo (à consulter en ligne ou à emporter chez soi )consacre un hors-série à cet événement, disponible dans tous les lieux culturels de la région.
Affichage urbain
14 juin – 15 septembre
Michel François (BE) Galerie de la Bibliothèque Grand-rue
14 juin – 15 septembre
Nathalie Wolff (FR) et Matthias Bumiller (DE), Le troisième but // Spiel auf zwei Tore Galerie Hors-champ
14 juin – 7 juillet
Laura Martin (FR), Mutiraõ – une résidence à São Paulo La Vitrine
14 juin-7 juillet
Marie Quéau, This is for fight / this is for fun
Exposition associée : La Kunsthalle Daniel Gustav Cramer avec TEN WORKS
31 mai-26 août
Programmation croisée : Galerie de la Filature
Cyril Hatt – Nicolas Lelièvre – Jacques Perconte BLOW UP
du 2 mai au 7 juillet
texte presse + emprunté à Frédérique Meichler
photos presse + 2 photos de l’auteur (4 + 5) .
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Daniel Gustav Cramerinvestit La Kunsthalle Mulhouse avec Ten Works
– Dix oeuvres – et signe ainsi sa première exposition monographique française.
Entre photographies et textes, presque tous inédits, cette exposition emmène le spectateur dans un univers poétique et un espace-temps redéfini par l’artiste. Daniel Gustav Cramer part souvent d’un récit ou d’une image qu’il fait évoluer imperceptiblement. Il a recours à la série, à la fragmentation, à l’ellipse. D’une séquence à l’autre, il créé des interstices temporels, des entre-deux propices à installer un espace imaginaire. Il invite le spectateur à s’infiltrer dans ces étroites ouvertures et à prendre ses propres chemins de traverse. Les oeuvres de Daniel Gustav Cramer perturbent la lecture objective, elles se noient dans des décors brumeux ou des déroulés qui s’affranchissent de tout commencement et de toute fin.
À Mulhouse, Daniel Gustav Cramer poursuit sa recherche du sensible à travers ses principes de récits, écrits ou imagés. Dans ses histoires, l’être humain s’estompe de plus en plus, voire disparait, pour laisser place à un décor empreint d’une présence effacée. Tel un voyage, l’exposition se présente à la manière d’un rêve, elle mène à des impasses que seule la confiance en l’inconnu permet de dépasser. Nul besoin de comprendre, l’essentiel est de se laisser glisser dans les abîmes de son propre imaginaire.
Daniel Gustav Cramer est né en 1975, il vit et travaille à Berlin. En 2012, il a entre autre exposé à la Kunsthaus de Glarus (Suisse), au Badischer Kunstverein de Karlsruhe (Allemagne), à la Kunsthalle de Lisbonne (Portugal). Il a participé cette même année à la dOCUMENTA 13 à Kassel (Allemagne). Depuis 2007, il développe en partenariat avec Haris Epaminonda le projet The Infinite Library, sous la forme de livres et d’un site internet.
Heures d’ouverture
Du mercredi au vendredi de 12h à 18h
Samedi et dimanche de 14h à 18h
Nocturne le jeudi jusqu’à 20h
Ouvert le 14 juillet 2013 Fermé le 15 août 2013
Entrée libre
Coordonnées
La Kunsthalle Mulhouse / La Fonderie Centre d’art contemporain 16 rue de la Fonderie 68093 Mulhouse Cedex tél : + 33 (0)3 69 77 66 47 kunsthalle@mulhouse.fr www.kunsthallemulhouse.com
Réception Art’ Basel : vendredi 14 juin à 19h00, bus à partir de Bâle
photos de l’auteur
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Jusqu’au 22 septembre 2013
Le Musée Tinguely de Bâle, a donné « carte blanche », à Zilvinas Kempinas pour réaliser sa plus vaste exposition personnelle à ce jour.
Il dialogue avec humour et poésie avec les œuvres de Jean Tinguely.
Les oeuvres de Zilvinas Kempinas, artiste lituanien vivant à New York, sont à la fois minimalistes et cinétiques. Avec les moyens les plus simples, Kempinas crée des dispositifs complexes d’une grande beauté qui se déploient dans l’espace avec une atmosphère particulière ; ses installations jouent avec l’air et la légèreté, ses reliefs avec le temps et le hasard.
L’art de Zilvinas Kempinas se joue pour ainsi dire sur le « bright side of the moon ». La gravité y semble abolie, la palette de lumière transperce et active les matériaux des installations. Le voyage dans lequel nous entraînent ses oeuvres d’art conduit dans l’ici et le maintenant, vers des dispositifs sensoriels, agrégats d’énergie, esquisses et interventions dans l’espace. Son art crée des événements optiques et physiques, d’une esthétique envoûtante. Les moyens qu’il utilise sont simples, quotidiens et pourtant inhabituels : bande vidéo, ventilateurs, tubes néon, en symbiose avec l’espace, le rythme, l’air et la lumière. L’effet ainsi atteint est d’une grande complexité, qui captive tous les sens, modifie l’orientation du lieu et la perception du temps et du mouvement. L’observateur devient lui-même repère et acteur dans un environnement théâtral souvent minimaliste.
Une de ses pièces « Beyond the Fans » est présente au Grand Palais dans l’exposition Dynamo.
Dès l’arrivée à l’abord du musée, son oeuvre « KaKashi » 2013, multicolore brille et nous enchante de ses couleurs et de son dynamisme, sous le soleil bâlois et dialogue avec la fontaine de Jean Tinguely.
L’exposition se déploie sur quelque 1 500 m², soit quatre niveaux d’exposition, et rassemble aussi bien des travaux récemment conçus, que des oeuvres que l’on a certes déjà pu voir ailleurs mais qui se renouvellent chaque fois, selon la spécificité du lieu.
Le visiteur est accueilli par le travail Light Pillars (2013), deux grands cylindres de huit mètres de haut, librement disposés dans l’espace. Leur forme est due à plusieurs couches concentriques de bande vidéo, que des ventilateurs mettent en mouvement et font osciller ; une lumière claire émerge de l’intérieur du cylindre. Ce travail exubérant, qui capte toute l’attention du spectateur, dégage une dynamique puissante dans le hall ouvert, au milieu des grandes sculptures-machines de Tinguely. Fountain 201, constituée de bandes magnétiques, oscille et tourne sur une roue, sans fin sur le sol du rez de chaussée, mue par un ventilateur.
Le vocabulaire de Kempinas sait cependant se faire aussi silencieux et contemplatif, comme nous pouvons le voir juste à côté, sur quelque 200 m², avec le travail Parallels (2007-2013). Ici, les bandes vidéo tendues en parallèle tout le long de la salle donnent à voir, que ce soit depuis la galerie d’en haut ou dans la salle même, l’apparence d’une
« surface aquatique ».
Dans l’un des plus beaux passages du musée, la fameuse « Barca », qui relie le rez-de-chaussée et la galerie avec sa fenêtre en bandeau ouvrant sur le Rhin, Kempinas a installé son travail Timeline (2013) : des bandes parallèles, tendues à la verticale, donnent une nouvelle orientation au regard que l’on porte à l’extérieur.
Vu de face, le matériau des bandes semble disparaître et permet un regard dégagé sur le Rhin, tandis que le côté fenêtre semble se fermer dès que l’on déplace le regard en diagonale ou/et vers l’avant ou vers l’arrière. On assiste alors à un jeu foisonnant de diffractions et de réflexions qui se dessinent sur la surface tantôt mate, tantôt sombre et brillante.
Au deuxième niveau, parmi les quatre salles aux proportions classiques éclairées par des puits de lumière, deux autres travaux sont installés à travers tout l’espace. Slash, comme Parallels, se compose de bandes vidéo parallèles et tendues, mais dont l’effet est étonnamment différent. Comme les bandes traversent l’espace en diagonale, l’on n’arrive pas à percevoir cet espace en perspective et les proportions deviennent floues. Dans la dernière salle, une bande semble se tenir en l’air comme par magie et virevolte le long des murs – cette poésie de la légèreté et de l’apesanteur nourrit nos rêves d’envol.
Au niveau inférieur, avec l’installationBallroom (2010),Kempinas met en scène une démonstration d’énergie presque déroutante pour les sens : des ventilateurs, ampoules de couleurs, bandes vidéo et feuilles miroitantes se mêlent en un tout compact d’éléments dansants. C’est là comme une sorte de « modulateur d’espace lumière » dans lequel le spectateur peut perdre toute orientation.
Zilvinas Kempinas est un magicien des éléments, qui associe le naturel et l’artificiel à la manière d’un ingénieur-orphiste.
Dans une oeuvre plus ancienne, Moon Sketch (2005), il avait déjà traité avec force le contraste entre facture et effet. À partir de matériaux extrêmement simples – un rouleau de carton dont l’intérieur est peint en noir, du ruban adhésif et un cadre de diapositive –, il avait créé là un instrument pour observer le ciel, mais fonctionnant toutefois comme un périscope : posé à seulement quelques millimètres devant un mur et tourné vers celui-ci, il permet de voir quelque chose qui ressemble à la lune et ses cratères dans la lumière pâle du firmament. En réalité, nous regardons un morceau de mur d’à peine cinq centimètres de diamètre, dont la texture, la couleur blanche et l’éclairage particulier rendent cette illusion possible. Il avait représenté le pavillon lithuanien à la 53e biennale de Venise avec « Tube »
.Rien n’est caché, tout est visible. Et pourtant, tous ces effets nous emmènent en des lieux où nos habitudes optiques doivent nécessairement s’interroger. Roland Wetzel, directeur du Musée Tinguely est commissaire de l’exposition qui a été réalisée en collaboration intime avec l’artiste. Publication
À l’occasion de cette exposition paraîtra en Août un ouvrage édité par le Christoph Merian Verlag, intitulé « Zilvinas Kempinas. Slow Motion », avec des contributions de Kestutis Šapoka se consacrant aux premières oeuvres de l’artiste ainsi que la scène artistique lithuanienne de l’époque et son évolution vers 1990, une autre de Karine Tissot sur les nouvelles oeuvres réalisées spécialement pour le Musée Tinguely ainsi qu’une préface de Roland Wetzel et une interview de lui-même avec l’artiste :
176 pages, 80 ill., édition allemande: et édition anglaise
Prix (librairie du Musée Tinguely) : 48 CHF Informations générales:
Horaires d’ouverture : tous les jours, sauf le lundi, de 11h à 18h Horaires spéciaux pendant la foire ART Basel : lundi – dimanche, 10 – 16 juin : 9h à 19h
Tarifs :
Adultes : 15 CHF
Scolaires, étudiants, apprentis, AHV, IV : 10 CHF Groupes (20 personnes au moins) :
10 CHF (par personne)
Enfants de moins de 16 ans : gratuit
Passmusée
texte presse photos et vidéos de l’auteur courtoisie du musée Tinguely
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Rassemblant plus de 160 œuvres, la vaste exposition montée par la Fondation Beyeler en collaboration avec l’Albertina de Vienne, constitue la première grande rétrospective consacrée à Max Ernst (1891–1976),l’un des plus grands peintres du Xxe siècle, présentée en Suisse depuis sa mort, et dans tout l’espace germanophone depuis 1999. Bien que ces deux manifestations aient l’une comme l’autre pour vocation d’attirer le regard du public actuel sur la création de Max Ernst et de lui permettre de découvrir celle-ci dans toute son envergure, les expositions de l’Albertina et de la Fondation Beyeler se distinguent par leur optique et par leur accrochage.
Ajoutons que 21 de ces œuvres seront présentées aux seuls visiteurs de Riehen . Un certain nombre d’entre elles, comme « L’ange du foyer (Le Triomphe du Surréalisme)», «L’habillement de l’épousée», «La Vierge corrigeant l’enfant Jésus (…) et «Oedipus Rex » comptent parmi les plus célèbres de l’opus de cet artiste. Ernst Beyeler avait été tellement impressionné par Max Ernst que ce dernier réalisa dès 1953 le portfolio lithographique « Das Schnabelpaar » pour le galeriste bâlois. La Collection Beyeler comprend sept œuvres de Max Ernst : quatre peintures et trois sculptures. Le travail le plus ancien , « Fleurs de neige», remonte aux années 1920, le plus récent , « Naissance d’une galaxie», a vu le jour en 1969.
Max Ernst est l’un des artistes les plus éclectiques de l’art moderne. En 1922, après avoir brandi l’étendard de la révolte dadaïste à Cologne, il partit s’installer à Paris où il s’imposa rapidement parmi les pionniers du surréalisme. Interné à deux reprises pendant la Seconde Guerre mondiale en tant que ressortissant d’une puissance ennemie, il fut libéré grâce à l’intervention de son ami, le poète Paul Éluard. En 1941, Max Ernst s’exila aux État-Unis où il trouva de nouvelles sources d’inspiration tout en donnant lui-même de nouvelles impulsions à la génération des jeunes artistes américains. Dix ans plus tard, Max Ernst regagna une Europe ravagée par la guerre, dans laquelle cet artiste, jadis très apprécié, sembla d’abord bien oublié, avant que l’on ne redécouvre en lui l’un des Créateurs les plus polymorphes du Xxe siècle. Max Ernst qui avait renoncé en 1948 à sa citoyenneté allemande au profit de la nationalité américaine est devenu citoyen français en 1958.
Ernst a été véritablement un artiste du siècle — non seulement par la qualité et la portée de son œuvre, mais également d’un point de vue objectif, par la simple durée de sa carrière de créateur qui a englobé toute la période allant de 1915 à 1975, soit soixante années. Contemporain de puissants bouleversements artistiques, sociaux, politiques et techniques, il a su intégrer ces ruptures dans une œuvre qui retrace des traits marquants du XXe siècle. Le plaisir avec lequel il expérimentait les techniques les plus diverses a également fait d’Ernst un précurseur de l’expression multimédia. Sans difficulté apparente, il a su rassembler dans son œuvre les thèmes, les styles et les techniques majeurs des différentes générations. Sa recherche inlassable de nouvelles formes d’expression, de nouvelles interrogations et de nouveaux sujets peut être considérée comme emblématique de l’homme moderne. Max Ernst nous apparaît comme l’artiste qui «n’a jamais voulu se trouver» (on se souvient de sa citation : «Un peintre est perdu quand il se trouve». Avec ses débuts de dadaïste, sa position centrale dans le cercle des surréalistes et l’anticipation de l’Action Painting, cet artiste qui s’est toujours mu entre les mondes et les cultures a relié Paris à Cologne, New York à la France. En un temps d’instabilité politique, il a toujours conservé son regard critique et créateur.
Réfugié dans un pays, les États-Unis, qu’il ne connaissait guère, il a abordé cette nouvelle patrie avec curiosité et a su y trouver d’importantes impulsions pour sa création ultérieure. À travers des expositions à New York, des projets en Arizona ou enTouraine, ses participations à la Biennale de Venise ou à la Documenta, Max Ernst a incarné dès le début du XX e siècle une image promise à un bel avenir, celle du «nomade de la culture et de l’art».Ernst a également su gérer les contradictions de sa vie privée, passant sans heurt de la condition de réfugié de guerre à une vie nettement plus mondaine aux côtés de sa mécène Peggy Guggenheim, qui fut brièvement son épouse. Il renonça brutalement à cette existence pour se retirer dans le désert de l’Arizona, en compagnie de l’artiste Dorothea Tanning. Qu’il s’agisse de Luise Straus (morte à Auschwitz, sa première épouse, mère de son fils Jimmy, de Gala Eluard, Leonora Carrington, Peggy Guggenheim et Dorothea Tanning, Max Ernst s’est souvent entouré de femmes artistes, dotées d’une forte personnalité. Intellectuel tout aussi à l’aise en littérature que dans les beau-arts.
Max Ernst éprouvait également une vive curiosité pour la technique et pour la science, et plus particulièrement pour la biologie et pour la psychanalyse, une discipline qui a joué un rôle majeur pourle surréalisme. La diversité des techniques dont Max Ernst a été l’initiateur et le promoteur est aussi impressionnante que surprenante, comme le révèle la liste suivante : Collage
Dès 1919, Max Ernst a commencé à utiliser la technique du collage qui lui permettait d’élaborer ou de simuler de nouvelles réalités picturales. Il réalisait ses collages à partir d’illustrations empruntées à des romans, des catalogues de matériel pédagogique et des brochures de mode du XIX e siècle. Pour obtenir un résultat parfait, avec des bords sans la moindre irrégularité ni aspérité, il découpait ces gravures sur bois à l’aide d’un scalpel Max Ernst a réalisé vers 1929/1930 ses romans collages les plus célèbres : La femme 100 têtes et Rêve d’une petite fille qui voulut entrer au Carmel comptent parmi les œuvres les plus fascinantes et les plus énigmatiques du surréalisme. Frottage
Max Ernst a entrepris vers 1925 sa série intitulée Histoire Naturelle, dans laquelle il a utilisé pour la première fois la technique du «frottage», un procédé semi-automatique : il posait des objets ramassés dans la nature, des feuilles et du bois par exemple, sous une feuille de papier, sur laquelle il passait alorsune mine de plomb. L’artiste complétait ensuite les structures qui apparaissaient sur le papier pour créer des images fantastiques. Ses frottages prêtent une vie nouvelle aux objets inanimés et leur apportent une signification différente, souvent insolite. Max Ernst a élaboré cette technique pendant un séjour en Bretagne. Dans son essai intitulé «Au-delà de la peinture » il décrit une sorte de vision qui le conduisit à exécuter un frottage sur papier du plancher et d’autres objets de sa chambre d’hôtel. Grattage
La technique du « grattage», inventée vers 1927,constitue en quelque sorte la traduction picturale de la technique du «frottage». Max Ernst commençait par superposer plusieurs couches de peinture sur une toile. Sous le fond pictural ainsi préparé, il posait ensuite des objets tels que des grilles métalliques, des planches ou des ficelles dont le relief se dessinait à travers la toile. Pour faire apparaître ces structures sur son tableau, il grattait les couches picturales supérieures. Dans une étape ultérieure, l’artiste retravaillait les motifs qui avaient surgi sur la toile et les interprétait pour faire naître des forêts, des fleur – coquillages, des oiseaux ou des villes pétrifiées. Décalcomanie
La décalcomanie est une technique de transfert qui consiste à reporter à plat sur une toile la couleur encore humide appliquée sur une plaque de verre ou une feuille de papier. Son retrait fait naître des dessins subtils, tracés, bulles et marbrures de couleur. L’artiste retravaille ensuite la structure superficielle complexe ainsi créée . Ce procédé artistique connu dès le XVIII e siècle a été utilisé par d’autres Représentants du surréalisme. Max Ernst a adopté cette technique vers la fin des années 1930 et s’en est servi pour représenter des paysages énigmatiques, peuplés de visages, de silhouettes et d’animaux inquiétants, dissimulés dans les profondeurs de la nature. Oscillation Exilé aux États-Unis, Max Ernst a commencé à mettre au point la technique de l’oscillation vers 1942. Il remplissait de peinture une boîte percée de trous qu’il suspendait ensuite au-dessus d’une toile au bout d’une longue ficelle, lui imprimant de vastes gestes de balancement. La peinture gouttait par le trou au gré de ses oscillations. Ce processus largement incontrôlable et lui aussi semi-automatique fait apparaître à la surface de la toile des réseaux de cercles, de lignes et de points évoquant des orbites planétaires. Le recours à l’oscillation ajoutait une facette de plus aux procédés et techniques artistiques du surréalisme tout en anticipant le drip-painting de Jackson Pollock.
Cette exposition présente dans un ordre chronologique toutes les phases de création et tous les ensembles thématiques majeurs de Max Ernst .
Elle s’ouvre sur « Capricorne», la plus importante de ses sculptures.
Né le 2 avril 1891 à Brühl, en Allemagne, Max Ernst apprend la peinture avec son père, peintre amateur. Il reçoit une éducation conservatrice et bourgeoise très stricte, contre laquelle il se révolte rapidement. À partir de 1910, il entreprend des études d’histoire de l’art, mais aussi de psychologie, De langue et de littérature romanes et dephilosophie. Influencé d’abord par l’expressionnisme et le futurisme, il entre rapidement en contact avec d’autres artistes et mouvements artistiques. L’œuvre de jeunesse «Stadt mit Tieren» (La ville avec des animaux) témoigne de cette association singulière entre différents styles et présente des traits cubistes aussi bien que futuristes. La rencontre avec Hans Arp (lui aussi représenté dans la Collection Beyeler, comme les Surréalistes Dalí,Giacometti et Miró) coïncide avec cette période riche en contradictions. Dada est né et les années qui suivent la Première Guerre mondiale sont une phase de bouleversements, de protestations et d’expériences. Max Ernst découvre les artistes surréalistes par le biais du dadaïsme . Il quitte alors son statut d’artiste allemand pour devenir une figure de proue du mouvement surréaliste parisien. Ses tableaux se parent de traits énigmatiques, le surréalisme faisant en effet la part belle aux éléments déterminants de la psychanalyse que sont l’inconscient et le rêve .
Max Ernst reste un innovateur, qui se livre à partir du milieu des années 1920 à ses premières expériences de frottage. Ce moyen d’expression donne naissance à des créatures hybrides associant différents genres, l’intérêt de l’artiste pour les sciences naturelles apparaissant clairement dans ses œuvres. « Au premier mot limpide», sorte de rébus monumental, faisait initialement partie du décor de la maison que Max Ernst partageait avec Paul Éluard et son épouse Gala (la future muse de Dalí). On n’a retrouvé cette peinture murale, recouverte au cours de travaux ultérieurs, que dans les années 1960. « La Vierge corrigeant l’enfant Jésus devant trois témoins: André Breton, Paul Éluard et le peintre», une œuvre scandaleuse aux éléments blasphématoires, n’est guère moins spectaculaire. Geste radical d’affranchissement de l’éducation bourgeoise reçue par Ernst, elle déconstruit l’image sainte habituelle et la représentation traditionnelle de la maternité.
Le thème de la «forêt» occupe toute une salle de l’exposition qui regroupe des œuvres majeures de cette série. Les tableaux de «hordes» de la fin des années 1920 se voient également attribuer un rôle important : ces figures métamorphiques illustrent clairement le motif de la transformation. Les «fleurs» et les «villes» (opposition entre «nature» et «culture») constituent d’autres groupes thématiques essentiels .
La salle 11 présente une accumulation d’œuvres clés avec les tableaux de jungle de la deuxième moitié des années 1930, dont la toile «La nature à l’aurore» au caractère sombre et inquiétant. On voit confluer ici différentes traditions, depuis des emprunts à Henri Rousseau jusqu’au romantisme d’un Caspar David Friedrich . « L’habillement de l’épousée» extrait audio-guide fait référence à l’art de la Renaissance tout en évoquant, peut-être, la diversité des images de la femme. La transformation de la femme en animal et d’un animal en femme est un motif érotique, qui encadre également la toile d’une multitude de détails. «L’ange du foyer» de 1937 en revanche prend pour thème la guerre civile espagnole de la fin des années 1930, qui passionna de nombreux artistes et intellectuels. Dans la dimension colorée, insondable, effrayante comme un masque de la figure représentée qui semble se précipiter vers le spectateur sous forme d’un tourbillon inexorable entre agression et persiflage, Max Ernst anticipe la catastrophe politique qui était sur le point de s’abattre sur l’Europe.
L’œuvre tardive d’Ernst se caractérise par des ruptures thématiques — on relève d’une part la réflexion poétique et sensuelle recourant à la technique du recouvrement pictural du «Jardin de la France», de l’autre « Naissance d’une galaxie», une œuvre somptueuse de la phase tardive qui fait s’épanouir l’air, l’eau, la terre et la lumière dans un astre céleste.
Max Ernst était à maints égards un esprit fort ironique, élégant et rebelle — et il apparaît aujourd’hui encore comme un artiste dont la création est tout à la fois accessible et complexe. Ses œuvres s’adressent à nous, elles font surgir des abîmes et des secrets cachés , elles provoquent la réflexion Insaisissable comme du mercure — présentant inlassablement des formes d’un renouvellement fascinant —, Max Ernst reste près de quarante après sa mort un phénomène singulier, exemplaire dans son autonomie artistique, dont la liberté irréductible et le courage qui lui a fait accueillir un changement constant dans son œuvre comme dans sa vie préservent l’œuvre de tout opportunisme stylistique et de toute paralysie.
Cette exposition a été conçue par Werner Spies et Julia Drost, commissaires invités, et a vu le jour en collaboration avec l’Albertina de Vienne. La commissaire d’exposition pour l’Albertina est Gisela Fischer. Le commissaire de l’exposition de la Fondation Beyeler est Raphaël Bouvier. la Fondation Beyeler remercie Dr. Christoph M. et Sibylla M. Müller pour leur engagement tout particulier en faveur de l’exposition.
À l’occasion de cette exposition, la Fondation Beyeler publie un catalogue en allemand et en anglais. L’édition destinée au commerce est éditée par Hatje Cantz Verlag, Ostfildern. Ce volume édité par Werner Spies et Julia Drost contient une préface de Klaus Albrecht Schröder et Sam Keller, avec des essais de Werner Spies, Julia Drost, Adrian Sudhalter, Raphaël Bouvier, Jürgen Pech, Ralph Ubl, Gabriele Wix et autres.
Il est disponible au musée au prix de 62.50CHF
Le catalogue est aussi disponible auprès de l’ Art Shop de la Fondation Beyeler : www.fondationbeyeler.ch
Fondation Beyeler,
Beyeler Museum AG,
Baselstrasse 77, CH –
4125 Riehen
Heures d’ouverture de la Fondation Beyeler:
tous les jours 10h00 – 18h00, le mercredi jusqu’à 20 h
texte presse
Images courtoisie de la Fondation Beyeler
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