Comment qualifier Art Basel 2025 ?

photo Robert Cahen

Prologue

Nous sommes comme des enfants gâtés à chercher l’inédit, à guetter le buz,

Un excellent cru pour moi.

Pourquoi ?

Parce que l’ambiance internationale est tendue. J’ai le sentiment (NON) prémonitoire, que ce sera ma dernière participation. Une immense joie, une sensation de liberté, d’envie de plaisirs, d’union, de désirs nous saisissent, pourvu que cela persiste.

Les musées balois, mulhousiens, se sont mis au diapason de la fête et proposent tous un programme alléchant, durant toute cette période, voire au-delà.
Kunsthalle Mulhouse, Musée Tinguely, Kunstmuseum, Schaulager, Fondation Beyeler etc …

Art Basel c’est le météore tant attendu, qui passe tous les ans, invariablement à la même date, dans notre si belle région, triangle d’or de toutes les offres, touristiques, intellectuelles, que nous avons l’extrême chance d’avoir à notre porte, cela depuis des lustres.

Aussi, comme l’Année dernière j’ai fait l’impasse sur les invitations parisiennes, à mon très grand regret, dans cette période, où j’ai la chance d’être invitée grâce à mon modeste blog, (qui va fêter ses 20 ans l’année prochaine), au Grand Palais et ses multiples vernissages, conséquence de sa rénovation, mais aussi aux événements régionaux d’envergure internationale, La Hear, Motoco, BMP, Fondation Schneider, mais aussi la Few, Murbach, le Séchoir, MAC.
Visites que je remets à bientôt, sous réserve de mon état physique fluctuant. J’écoute, je prie, non pas Sainte Rita, pas encore, mais St Bienveillant .
Hélas, je suis tenue, de composer, d’arbitrer, avec mon genou, et mon sacré body, je vous épargne le reste, mon état fluctuant, quelle misère la vieillesse 😡

Non ce n’est pas un naufrage, mais une croisière fluctuante, soumise au hasard de la météo farceuse et non compatissante de nos organismes en décrépitude, malgré nos volontés d’être toujours au top !

 

Venons en au sujet

Unlimited

 Les peintures, sculptures, installations ou vidéos de très grand format sont déployées sur près de 16 000 m2. “Unlimited” est pensé comme une véritable exposition par un commissaire, le Suisse Giovanni Carmine. Unlimited est un bain de jouvence  dans la diversité des propositions incroyables. Des artistes parfois inconnus, mais une déambulation sans fin dans Art Unlimited.
Des surprises, alors que je vais tenter de structurer mon parcours.
Dès l’entrée Samsung nous met au diapason

De Robert Longo au film épileptique, au titre éloquent, We Are the Monsters, précédé par une estampe de  Dürer intitulée, l’Apocalypse les quatre anges vengeurs  (1496)

à l’installation kaléidoscopique du Libanais Walid Raad, réalisée à partir de vidéos de la destruction et reconstruction du centre-ville de Beyrouth après la guerre civile

Une mention particulière pour les broderies de Tiffany Chung, afin de tracer
l’altération du paysage, de la faune et de la flore provoquée par l’homme et la force motrice.


J’avoue, j’ai été bluffée par l’Atelier Van Lieshout de Rotterdam et son long cortège

À propos de l’artiste – Joep van Lieshout / Atelier Van Lieshout.
L’Atelier Van Lieshout est l’atelier fondé par le sculpteur et visionnaire Joep van Lieshout. Diplômé de l’Académie des Beaux-Arts de Rotterdam, Van Lieshout s’est rapidement fait connaître grâce à des projets oscillant entre le design épuré et le domaine non fonctionnel de l’art : sculptures et installations, bâtiments et mobilier, utopies et dystopies.

En 1995, Van Lieshout a fondé son atelier et travaille depuis exclusivement sous son nom. Ce nom d’atelier est présent dans la pratique de Van Lieshout comme une méthodologie visant à déconstruire le mythe du génie artistique. Au cours des trois dernières décennies, Van Lieshout a développé une pratique multidisciplinaire qui produit des œuvres à la frontière entre l’art, le design et l’architecture. En explorant la frontière ténue entre la production artistique et la production en série d’objets fonctionnels, il cherche à trouver les limites entre fantasme et fonction, entre fertilité et destruction.

Van Lieshout dissèque les systèmes, qu’il s’agisse de la société dans son ensemble ou du corps humain ; il expérimente, cherche des alternatives, considère les expositions comme des expériences de recyclage et a même proclamé un État indépendant dans le port de Rotterdam, AVL-Ville (2001) – un État libre dans le port de Rotterdam, avec un minimum de règles, un maximum de libertés et le plus haut degré d’autarcie. Toutes ces activités sont menées dans le style de provocation caractéristique de Van Lieshout, qu’il soit politique ou matériel.

Atelier Van Lieshout (vidéo)

 Lee Ufan toujours dans la sobriété, cet artiste sud coréen, nimbé de philosophie. Son travail consiste à mettre en relation différents matériaux, mais aussi ces matériaux et l’espace environnant. Il ne cherche pas à enlever ni à rajouter quelque chose à l’existant. Il se concentre particulièrement sur le point et la ligne, travail qu’il décrit dans de nombreux essais. Il accorde une importance particulière à la symbolique des matériaux.

ou un de ses suiveurs l’italien Arcangelo Sassolino

Ou encore le déclin moral des Etats-Unis qu’illustre une pièce récente de Danh Vo, In God We Trust, réinterprétant le drapeau américain avec un empilement disloqué de bûches et d’étoiles en acier.

C’est un alambic géant qui est proposé par Georges Philippe et Nathalie Valois
un gigantesque captain Nemo de l’artiste niçois Arman

Celui-ci voisine avec une installation de la suissesse Claudia Comte 
qui s’intéresse à l’histoire et à la mémoire des formes biomorphiques à travers des procédés manuels traditionnels et des technologies industrielles et mécaniques. S’appuyant sur les pouvoirs de communication, de connaissance et de symbiose entre la vie animale et végétale, les objets dynamiques et changeants de Comte témoignent de l’intelligence et des capacités de transformation du monde écologique.

Un cycle de 20 sculptures en tuf grandeur nature, créé en 2009 par l’artiste campanien, Mimmo Paladino,-  bien connu des strasbourgeois,fruit d’une longue recherche sur les formes et symboles archaïques, est le protagoniste de la section de la foire suisse consacrée aux projets monumentaux. Une installation originale est présentée, organisée par la galerie Cardi.

Art en mouvement
 L’incroyable diversité des œuvres exposées s’étend du classique à l’expérimental, en passant par la sculpture cinétique en mouvement (littéralement !).Ici  une des œuvres exposées à ArtBasel à Bâle jusqu’au 22 juin. Felix Gonzalez-Torres « Sans titre » (Plateforme de danse Go-Go), 1991 @hauserwirth
le voici, lorsqu’il se rendait à son travail, lorsque je l’ai croisé :

Sans parler des autres installations, quelquefois trop attendues, mais d’autres enthousiasmantes. 

Je vous donne RDV pour la suite sur les Galeries, consultez les vidéos et les photos des diverses installations, peintures et sculptures sur Viméo et sur mon mur Facebook

Toutes les autres photos sont de moi ainsi que les vidéos sauf celles indiquées

Un accrochage estival conséquent en marge de l’exposition

La nouvelle présentation de la collection qui accompagne l’exposition « Vija Celmins » à la Fondation Beyeler est entièrement consacrée à la peinture. Des salles dédiées à des artistes individuel·le·s présentent des oeuvres ayant marqué ce médium traditionnel de leur empreinte particulière et ouvert des perspectives nouvelles. L’exposition donne à voir des oeuvres de Jean-Michel Basquiat, Mark Bradford, Marlene Dumas, Wade Guyton, Pablo Picasso, Gerhard Richter, Mark Rothko, Wilhelm Sasnal, Wolfgang Tillmans et Andy Warhol. Cette nouvelle présentation réunit des oeuvres majeures de l’art moderne et contemporain en des mises en relation inédites et saisissantes. Parmi les temps forts de l’exposition figure la première présentation muséale de la projection numérique de Gerhard Richter Moving Picture (946-3), Kyoto Version, 2019–2024.
Cette année, la salle Daros de la Fondation Beyeler est consacrée à Mark Bradford.
L’accrochage inclut par ailleurs le tableau monumental d’Andy Warhol Sixty Last Suppers, 1986(vidéo), en provenance de la Nicola Erni Collection.

Enfin, l’accent est également mis sur Pablo Picasso avec une présentation de plus de 30 de ses tableaux et sculptures.

Pendant Art Basel 2025

Pendant Art Basel 2025, la Fondation Beyeler offre une rare occasion de découvrir le travail exceptionnel de l’artiste états-unienne Vija Celmins. En parallèle, le musée accueille la toute première présentation de Little Room, nouvelle installation de réalité virtuelle de l’artiste Jordan Wolfson, basé à
Los Angeles. Cette œuvre immersive convie les visiteurs·ses à pénétrer dans un environnement expérimental, au sein duquel leur revient un rôle central.
Jordan Wolfson : Little Room
1 juin – 3 août 2025

Une nouvelle présentation de la collection est entièrement consacrée à la peinture, avec entre autres des tableaux de grand format de l’artiste étatsunien Mark Bradford en provenance de la Daros Collection,

ainsi qu’une nouvelle projection numérique de Gerhard Richter.

Dans le cadre du « Globus Public Art Project », l’artiste suisse Urs Fischer, également installé à Los Angeles, investit différents sites autour du Marktplatz de Bâle.


Stand Art Basel
En guise d’avant-goût de la rétrospective Cézanne qui se tiendra en début d’année prochaine, une exposition monographique. Le stand Art Basel de la Fondation Beyeler est consacré au peintre français Paul Cézanne.
Comme peu d’autres artistes Cézanne a marqué l’art moderne et l’a révolutionné par sa nouvelle conception de l’image. Il a donné une signification nouvelle et propre au processus de création derrière le tableau, au-delà du motif, et a ainsi influencé de nombreuses générations d’artistes ultérieures. Pablo Picasso le qualifiait d’ailleurs comme « père de nous tous ».
Cezanne occupe une place particulière dans la Collection Beyeler, étant l’un des premiers artistes représentés et figurant en bonne place avec sept œuvres tardives majeures. Parmi celles-ci, plusieurs paysages illustrent clairement sa manière de peindre innovante.

Informations pratiques

Horaires d’ouverture de la Fondation Beyeler pendant la semaine d’Art Basel (15–22 juin) : tous les jours 9h–19h
Conversations
Artist Talk avec Jordan Wolfson
Mercredi 18 juin, 18h–19h, Fondation Beyeler, Riehen/Bâle
– Artist Talk avec Urs Fischer
Vendredi 20 juin, 18h–19h, Fondation Beyeler, Riehen/Bâle

Concert exceptionnel au Musée Unterlinden

Clavecin Ruckers de Colmar :
Yoann Moulin lance la saison musicale avec un concert exceptionnel
au Musée Unterlinden Le 22.06.25 à 15h 

Après l’année 2024 marquée par les 400 ans du clavecin Ruckers de Colmar, le Musée Unterlinden donne désormais rendez-vous chaque année au public pour entendre cet instrument exceptionnel sous les doigts des meilleurs artistes. Premier artiste invité, le claveciniste Yoann Moulin (Diapason d’Or 2021) fera
découvrir les maîtres allemands d’Allemagne du Nord, à l’occasion de la sortie du troisième et dernier volet d’une anthologie consacrée à la musique allemande pour clavier au 17e siècle. Le concert investit la salle de
la Piscine et sera suivi d’une séance de dédicace de l’artiste.

Yoann Moulin et la musique allemande pour clavier du 17e siècle

Yoann Moulin a entrepris d’enregistrer au cours de l’année 2018 chez le label Ricercar une anthologie de la musique allemande pour clavier du 17e siècle. Voici le troisième et dernier volet de cette anthologie qui met en avant les compositeurs qui ont influencé la formation du jeune Johann  Sebastian Bach.
Après un premier volume consacré aux figures tutélaires du début du siècle, Scheidt et Scheidemann, et un deuxième opus autour du « stylus fantasticus » (ce style du baroque allemand caractérisé par la virtuosité, l’invention et sans fil mélodique), Yoann Moulin nous conduit ici sur les traces des
prédécesseurs directs de Bach en Allemagne du Nord : Georg Böhm, Johann Adam Reincken et le maître de Lübeck, Dietrich Buxtehude.
Le programme de ce concert est construit comme un petit livre imaginaire,
« Ein Klavier Büchlein »
(un petit livre pour le clavier), que le jeune Bach aurait pu copier au cours de ses voyages initiatiques auprès de ses maîtres. Il met en regard de ce répertoire une suite française considérée comme une œuvre de jeunesse de Bach avec ses danses caractéristiques de l’écriture des luthistes, introduite par un Passagio en pur « stylus fantasticus ». C’est ce style virtuose et libre que l’on retrouve dans la
Toccata en fa majeur de Buxtehude et dans le Praeludium en sol mineur de Böhm. De Nikolaus Bruhns, un élève de Buxtehude mort si jeune, à Georg Boehm que le jeune Bach rencontre, ou Johann Adam Reincken, qui lui vécut presque 80 ans et traverse toute cette période, c’est l’exploration d’une
génération, issue du « stylus phantasticus » et de l’influence française, qui va trouver sa propre voix.

Biographie de l’artiste

Yoann Moulin commence son apprentissage de la musique avec Robert Weddle au sein de la Maîtrise de Caen. Il y découvre le clavecin qu’il étudie avec Bibiane Lapointe et Thierry Maeder et poursuit après un passage à l’académie de Villecroze avec Ilton Wjuniski ses études au Conservatoire National
Supérieur de Musique et de Danse de Paris dans les classes d’Olivier Baumont, Kenneth Weiss et Blandine Rannou. À cette même époque, il découvre le clavicorde grâce à Étienne Baillot, l’orgue en autodidacte, l’improvisation aux côtés de Freddy Eichelberger et profite de l’enseignement de Pierre Hantaï,
Skip Sempé, Blandine Verlet et Élisabeth Joyé.
Il joue depuis en récital et en musique de chambre dans différentes saisons et festivals comme la Philharmonie de Paris, La Roque d’Anthéron, les Folles Journées de Nantes, Oude Muziek – Utrecht, Ambronay, la Fondation Royaumont, Lanvellec, Montpellier-Radio France, le Venetian Center for
Baroque Music, le Cervantino – Mexique, la Chaise-Dieu, l’Académie Bach d’Arques-la-Bataille, Saint-Riquier, la Philharmonie du Luxembourg, le festival Actus Humanus en Pologne ou encore le festival International Tropical Baroque à Miami.
Il accompagne aussi plusieurs ensembles tels que les Arts Florissants, le Concert Spirituel, Les Musiciens du Louvre, l’ensemble Clément Janequin, la Fenice, le consort de violes L’Achéron, le Concert Étranger, la compagnie La Tempête, Capriccio Stravagante, la Maîtrise du Centre de Musique
Baroque de Versailles, les Musiciens du Paradis, la compagnie de danse baroque Les Fêtes Galantes, Das Klub – Cabaret Contemporain ou le collectif de Jazz La Forge.
En 2017, il fonde l’ensemble « La Ninna » qui explore par la musique de chambre un répertoire baroque plus intime et intérieur.

Son premier enregistrement en tant que soliste consacré à Girolamo Frescobaldi, chaleureusement accueilli par la critique et récompensé de 5 diapasons, a paru chez L’Encelade. Il enregistre désormais chez le label Ricercar avec lequel il commence une collection de disques consacrés à la musique
allemande pour clavier et dont le premier opus dédié à Samuel Scheidt et Heinrich Scheidemann a paru en 2018. Il participe aussi à plusieurs enregistrements pour les labels Alpha ou Ambronay, dont « Au Sainct Nau » avec l’ensemble Clément Janequin. Les « Ludi Musici » de Samuel Scheidt gravés avec l’Achéron, et « The Tempest » disque autour de la pièce de William Shakespeare avec l’ensemble la Tempête, ont tous deux été récompensés par un Diapason d’or.
Enfin, Freddy Eichelberger, Pierre Gallon et Yoann Moulin ont récemment fondé « Une Bande de Clavecins », un consort de claviers anciens réunis autour de la musique de la Renaissance, écrite et improvisée.

Programme du concert du 22.06.2025

Récital « Ein Klavier Büchlein » – Maîtres d’Allemagne du Nord au 17e siècle
Johann Sebastian Bach, Georg Boehm, Nicolaus Bruhns, Dietrich Buxtehude, Johann Adam Reincken, Christian Petzold ,Yoann Moulin, clavecin Ruckers 1624

Réservations & tarifs
Réservations du lundi au vendredi au +33 (0)3 89 20 22 79 – reservations@musee-unterlinden.com /
le week-end au +33 (0)3 89 20 15 58 ou billetterie@musee-unterlinden.com
Tarif plein : 18 € / Tarif réduit : 15 € / Tarif jeunes : 10 € /
Moins de 12 ans : gratuit

Musée Unterlinden

Les matinales du cloître

Petit-déjeuner et visite « Les matinales du cloître »

Goûtez au calme et à la quiétude d’une rencontre au petit matin avec le Retable d’Issenheim. Après un petit déjeuner vivifiant et dynamisant dans le jardin du couvent du musée, (re) découvrez le célèbre Retable d’Issenheim baigné par les premiers rayons du soleil en compagnie d’une médiatrice.

Tout public
Dates  –19.06.2025
Horaire I Petit déjeuner à partir de 7h30, visite du Retable d’Issenheim
de 8h30 à 9h30
Tarifs – 39 € pour les adultes et jeunes dès 12 ans ;
34€ pour les moins de 12 ans (jauge limitée*)
Lieu – Point de rencontre à la billetterie du musée

* Pour participer aux événements, vous êtes invités à réserver en ligne ou auprès du service réservations du lundi au vendredi au +33 (0)3 89 20 22 79 – reservations@musee-unterlinden.com / le week-end au +33 (0)3 89 20 15 58 ou billetterie@musee-unterlinden.com

60 ans d’hyperréalisme avec l’artiste Vija Celmins

Fusain sur papier, 56,5 x 64,9 cm, Tate, ARTIST ROOMS, Londres, Royaume-Uni, © Vija Celmins, Courtesy Matthew Marks Gallery, Photo: Tate

A la Fondation Beyeler jusqu’au 21 septembre 2025
Commissaire :  Theodora Vischer, Chief Curator de la Fondation Beyeler, et de l’écrivain et commissaire d’exposition James Lingwood.

Voir la vidéo
L’exposition bénéficie du généreux soutien de : Beyeler-Stiftung
Hansjörg Wyss, Wyss Foundation Thomas und Doris Ammann Stiftung, Zurich
Renato F. Bromfman et Vania F. Rolemberg Claire Sturzenegger-Jeanfavre Stiftung
Erica Stiftung Agnes Gund Famille Jeans Suisse Patronnesses de la Fondation Beyeler Wyeth Foundation for Americ

Prologue

Cet été, la Fondation Beyeler présente l’une des plus importantes expositions personnelles jamais consacrées à l’artiste américaine Vija Celmins (*1938, Riga) en Europe. Connue pour ses peintures et ses dessins envoûtants de galaxies, de surfaces lunaires, de déserts et d’océans, Celmins nous invite à ralentir, à observer de près et à nous immerger dans les surfaces captivantes de ses œuvres. Telles des toiles d’araignée, elles nous happent et nous incitent à contempler les tensions entre surface et espace, proximité et distance, immobilité et mouvement. Organisée en étroite collaboration avec l’artiste,
l’exposition réunit environ 90 œuvres, principalement des peintures et des dessins, de même qu’un petit nombre de sculptures et d’œuvres graphiques.

Biographie

Née à Riga (Lettonie) en 1938, Celmins fuit son pays natal en 1944 avant d’émigrer avec sa famille aux États-Unis en 1948. Elle grandit à Indianapolis puis part suivre des études d’art à Los Angeles, avant de s’installer au Nouveau-Mexique, à New York et enfin à Long Island, où elle vit et travaille aujourd’hui. Son travail, tenu en très haute estime, est prisé tant par les musées que par les collections privées de tout premier plan. Cependant, les occasions de face-à-face approfondi avec ses œuvres sont extrêmement rares, dû entre autres au fait qu’au fil de sa carrière l’artiste n’a réalisé qu’environ 220 peintures, dessins et sculptures. Vija Celmins a toujours travaillé à son propre rythme, refusant de se plier aux courants dominants du monde de l’art et maintenant une attention résolue à sa pratique minutieuse.

L’exposition

L’exposition propose un aperçu très complet d’une carrière remarquable qui s’étend sur six décennies, présentant des ensembles soigneusement sélectionnés de peintures, de dessins, d’œuvres graphiques et de sculptures. S’ouvrant sur une sélection d’importantes peintures d’objets du quotidien datant des années 1960, l’exposition culmine avec une salle de magistrales peintures récentes de neige tombant d’un ciel nocturne, qui évoquent tout le mystère du cosmos.

L’exposition débute avec les peintures réalisées par Celmins de 1964 à 1968, lorsqu’elle vivait dans un atelier sur Venice Beach à Los Angeles. À la différence de nombreux·ses artistes travaillant dans la ville dans les années 1960, Celmins n’était pas attirée par la lumière et les couleurs éclatantes de Californie.
Son univers personnel était principalement d’ordre intérieur. En 1964, elle réalise un ensemble de tableaux représentant chacun un objet ou un appareil du quotidien, parmi eux une assiette, un radiateur, une plaque chauffante et une lampe. Inspirée par les œuvres de Giorgio Morandi et Diego Velázquez vues lors
d’un voyage en Italie et en Espagne en 1962, et prenant ses distances avec les couleurs vives du pop art, elle utilise une palette sourde de bruns et de gris, agrémentée d’occasionnels éclairs de rouge électrique.

Pendant les deux années suivantes, de 1965 à 1967, Celmins réalise plusieurs peintures basées sur des images de la Seconde Guerre mondiale et d’autres conflits trouvées dans des livres et des magazines ; des bombardiers suspendus dans un ciel gris ou écrasés au sol, un homme en feu s’enfuyant d’une voiture
embrasée, les émeutes raciales de Los Angeles en couverture du magazine Time. Silencieux et statiques, ces tableaux inquiétants évoquent à la fois la mémoire de la guerre et une réalité plus récente, dans laquelle l’omniprésence des images produit un effet de distanciation.

De 1968 à 1992, Celmins se consacre presque exclusivement au dessin. Elle continue de travailler à partir de photographies, trouvées dans des livres et des magazines ou prises par elle-même. Ses sujets sont les nuages ainsi que la surface de la lune, du désert et de l’océan. Elle commence avec un ensemble de
dessins de paysages lunaires basés sur des images prises à la fin des années 1960 par les sondes lunaires américaines, qui rapportent dans les foyers de nombreux·ses habitant·e·s de la planète des gros plans d’un lieu jusqu’alors inaccessible. En 1973 s’ensuivent de premiers dessins de galaxies basés sur des images des télescopes de la NASA. Ces photographies incitent Celmins à créer des images qui transforment en expérience visuelle la tension entre la profondeur de ces espaces et la surface de l’image – un élan qui anime encore et toujours son travail.

Pendant ses années de résidence à Los Angeles, Celmins arpente les déserts de Californie, du Nevada et du Nouveau-Mexique, où elle réside également plusieurs mois. Fascinée par ces paysages démesurés, elle commence à représenter par le dessin le silence et la sensation de temps suspendu qui les caractérisent.
Vers la fin des années 1970, Celmins crée une sculpture qui donne une forme nouvelle à sa confrontation avec la réalité. To Fix the Image in Memory I-XI, 1977–1982, comprend onze pierres différentes ramassées dans le désert du Nouveau-Mexique, présentées côte à côte avec leurs doubles ; onze copies de bronze, peintes de telle manière que l’original et sa réplique puissent à peine être distingués à l’œil nu.

Les images de Celmins sont basées sur des photographies ou, dans le cas de ses rares sculptures, sur des objets servant de modèles. Celmins use de ces matrices comme d’un outil, qui lui permet de ne pas avoir à se soucier de questions de composition et de cadrage. Cependant, elle ne réalise pas de copie d’un
original ; il ne s’agit pas de photoréalisme. On pourrait plutôt dire que Celmins recrée ou reconstitue l’original. Ses images sont construites d’innombrables couches de graphite ou de fusain sur papier et de peinture à l’huile sur toile. C’est comme si Celmins cherchait à saisir et à tracer l’inconcevable immensité à
la main. Ceci apparaît tout particulièrement dans ses nombreuses peintures de ciels nocturnes étoilés, un motif qui fascine Celmins depuis ses débuts.

En 1992, Celmins tombe sur des illustrations de toiles d’araignée dans un livre. Attirée par leurs fils fragiles et leurs formes concentriques, elle réalise un ensemble de peintures et de dessins au fusain. Cette exploration se poursuit avec des peintures d’objets aux surfaces texturées ; la couverture d’un livre
japonais, l’émail craquelé d’un vase coréen, la surface éraflée d’ardoises dénichées dans des brocantes à Long Island, la forme grêlée d’un coquillage travaillé par l’érosion – chacune de ces peintures proposant une méditation exquise sur le passage du temps.


Dans la dernière salle de l’exposition, cette méditation se poursuit avec les tableaux les plus récents de Celmins, qui sont parmi les plus vastes qu’elle ait jamais réalisés. Basés sur des photographies de flocons de neige illuminés dans un ciel nocturne, ils véhiculent un sens profond de silence et de révérence
émerveillée.

Pour accompagner l’exposition, la Fondation Beyeler présente « Vija », un court-métrage des cinéastes de renom Bêka & Lemoine. En 30 minutes, le film dessine un portrait tout en spontanéité de l’artiste, qui partage ses réflexions sur la pratique de toute une vie, ouvrant les portes de son atelier et les tiroirs de ses archives. Le portrait entraîne les spectatrices et les spectateurs dans un voyage au fil des formes, des images et des pensées qui nourrissent la sensibilité incomparable de Vija Celmins.


Un catalogue richement illustré, réalisé sous la direction de Theodora Vischer et James Lingwood pour la Fondation Beyeler et conçu par Teo Schifferli, est publié au Hatje Cantz Verlag, Berlin. Sur 208 pages, il réunit « Notes » de Vija Celmins et de brèves contributions de Julian Bell, Jimena Canales, Teju Cole,
Rachel Cusk, Marlene Dumas, Katie Farris, Robert Gober, Ilya Kaminsky, Glenn Ligon et Andrew Winer, avec une introduction de James Lingwood.

Notice de salle

Informations pratiques

Horaires d’ouverture de la Fondation Beyeler :
tous les jours 10h – 18h,
le mercredi jusqu’à 20h

Accès
depuis la gare SBB, tram n°2 jusqu’à Messeplatz, puis ° 6 jusqu’à La Fondation Beyeler

Le programme de médiation artistique et l’accès gratuit au musée pour les enfants et les jeunes personnes
jusqu’à 25 ans sont rendus possibles avec l’aimable soutien de la Thomas und Doris Ammann Stiftung,
Zurich.

Julian Charrière. Midnight Zone

Commissaires: Roland Wetzel, Tabea Panizzi (assistante curatoriale)
Au musée Tinguely de Bâle jusqu'au 2 novembre 2025
L'exposition Julian Charrière. Midnight Zone est produite par le Musée Tinguely, Bâle, en coo­pération avec le Kunstmuseum Wolfsburg.

« L’eau n’est pas un paysage, elle est la condition de toute vie, la première enveloppe de la Terre, le moyen de notre devenir. » Julian Charrière

Introduction

Une des préoccupations centrales de l’artiste franco-suisse Julian Charrière est la question de savoir comment l’homme habite le monde et comment celui-ci nous habite à son tour. Dans le cadre d’une vaste exposition individuelle, le Musée Tinguely présente des photo­ graphies, des sculptures, des installations et de nouvelles œuvres vidéo qui traitent de notre relation à la Terre en tant que monde de l’eau – cet élément qui recouvre la majeure partie de notre planète, avec ses mers, ses lacs et ses glaces, à la fois habitat d’une myriade d’organismes et hôte de systèmes circulatoires essentiels à la stabilité de notre climat. Dé­ployée sur trois étages, l’exposition Midnight Zone explore les écologies sous-marines, de l’influence locale du Rhin aux océans lointains, tout en analysant la complexité de l’eau en tant que milieu élémentaire affecté par les altérations anthropiques. Par la réflexion qu’elle mène sur le flux et la matérialité de l’eau, sur sa profondeur et ses implications politiques, sur ses dimensions à la fois profanes et sacrées, cette exposition personnelle agit comme un kaléidoscope et nous invite à nous immerger pleinement.

Développement

Dans Midnight Zone, Julian Charrière invite le public à penser et à ressentir l’eau, comme atmosphère, comme mémoire, comme mouvement et parenté. Entre descente sous-marine et suspension cryosphérique, l’exposition évolue comme une réflexion immersive sur les mondes fluides – non pas la mer comme surface, mais comme une matière où les frontières se dissolvent. Pour l’artiste, cet espace est non seulement comme un lieu dans lequel on peut pénétrer, mais aussi un monde dans lequel on peut s’immerger et se mouvoir, pour devenir perméable à ses pressions, ses profondeurs, ses rêves.
Midnight Zone rassemble une série d’investigations fondamentales : des œuvres antérieures côtoient de nouvelles commandes majeures qui retracent la longue exploration de Charrière sur les seuils environnementaux.

L’exposition

Répartie sur trois niveaux, l’exposition ne s’intéresse pas à l’eau comme motif, mais comme médium : la matière à travers laquelle les histoires sédimentent, les crises adviennent et les formes changent d’état. Le titre fait référence à la zone bathypélagique de l’océan, où la lumière du soleil disparaît et la vision s’amoindrit.

Les films

Dans le film éponyme Midnight Zone (2025), une lentille de Fresnel – utilisée pour les phares et donc pour guider à distance – est inversée et descendue dans les abysses. Filmée à l’aide d’un véhicule sous-marin télécommandé, cette descente est à la fois littérale et métaphysique, un voyage dans un espace qui échappe à toute orientation, où des nodules polymétalliques – objets de désir industriel – reposent au milieu d’écologies ancestrales. Ici, la lumière ne révèle pas, elle fracture. L‘œuvre oscille parmi les rêves tout éclairant les angles morts de notre quête de progrès.

Dans Albedo (2025), filmé sous l’océan Arctique entre des icebergs, le regard se déplace à nou­ veau. Cette fois, le public suit l’eau tandis qu’elle évolue entre solide, liquide et vapeur, comme une chorégraphie de changements d’état en temps réel. Plutôt que de présenter la fonte comme une catastrophe, le film résiste au sublime. Il propose plutôt une étude du flux, des at­mosphères et des absences. Il révèle la mer comme une sorte de pensée, illimitée, déstabili­sante, impossible à contenir. La caméra flotte, elle recadre et libère. Il n’y a pas de perspectives fixes – seulement dérive, suspension, dispersion.

Ces deux films ancrent l’exposition, laquelle se conçoit tel un système hydrologique, évoluant entre états matériels, logiques spatiales et registres émotionnels. Avec Bâle et son histoire flu­viale en toile de fond, Midnight Zone a trait à la présence politique et infrastructurelle de l’eau. Comme un lien entre glaciers et océans, le Rhin coule tranquillement près du musée, à la fois vecteur d’échanges commerciaux et filon sensible au climat.

Le son, lui aussi, se déplace tel un courant à travers l’exposition – subtil, immersif et subaqua­tique. Il façonne une expérience synesthésique qui invite le public non seulement à regarder, mais à écouter, à ressentir et à se connecter à un autre mode de perception : un mode plus proche du repos, suspendu, comme sous l’eau.

À travers le film et la vidéo, la sculpture, la photographie et l’installation, la pratique multidisci­plinaire de Charrière est marquée par des projets immersifs basés sur un travail de terrain au sein de sites chargés d’écologie et de symboles: glaciers, volcans, zones d’essais nucléaires et écosystèmes sous-marins. Au fil de ces rencontres intimes avec des environnements fragiles, il explore la manière dont l’activité humaine s’inscrit dans la structure de la planète tout en modifiant subtilement ses surfaces, son atmosphère et son avenir.

Mêlant observation scientifique et poésie spéculative, ses œuvres mettent en avant les paysages comme des processus physiques, dépositaires de la mémoire et vecteurs de l’imagi­naire culturel. Plutôt que d’illustrer directement les crises environnementales, Charrière crée des espaces où l’émerveillement et l’inquiétude cohabitent, pour permettre au spectateur d’ex­périmenter les contradictions et les tensions de notre condition actuelle. Sa pratique explore les héritages coloniaux et extractivistes ancrés dans les actes d’exploration, la représentation du paysage et les technologies de la vision. Dans l’exposition Midnight Zone, le travail de Charrière entend offrir un mode de savoir sensoriel, une façon d’habiter les conditions li­ quides de notre planète. Ici, l’eau n’est pas considérée comme le théâtre d’un drame humain, mais comme une protagoniste.

Roland Wetzel directeur du musée Tinguely

« Une des qualités particulières du travail de Julian Charrière est de transposer la recherche artistique en des univers visuels qui permettent d’accéder par les sens à des thèmes complexes. Dans notre exposition, c’est le « sentiment océanique » qui nous immerge visuellement et physiquement, en déclenchant simultanément une ré­flexion sur les enjeux écologiques pressants de notre époque.»                                           

Julian Charrière

« Bien que l’océan représente 95 % du volume habitable de la Terre, nous continuons de vivre comme si la planète s’arrêtait à ses côtes. Mon travail part de cette dissonance, entre l’échelle de la mer et les limites de notre imaginaire culturel. La science peut cartographier et mesurer les profondeurs, mais ne peut nous les faire ressentir. Nous n’avons pas seule­ ment besoin de connaissances, mais d’une culture de proximité – une culture qui nous lie émotionnellement et imagi­ nairement à ce vaste monde vital. L’art, je crois, peut servir de lien. Il nous invite à habiter les profondeurs non pas comme une abstraction ou une ressource, mais comme un espace vital dont notre survie dépend intimement. »

Elle est perçue comme archive, miroir, solvant et signal conservant la mémoire des glaciers et des minéraux de demain. Il souhaite montrer comment elle relie notre respiration à la bios­phère et révèle la fragilité d’un monde façonné par l’évaporation, la fonte et la sédimentation.

L’exposition nous rappelle que l’océan n’est pas l’opposé de la Terre, mais sa condition préa­lable. L’humanité est suspendue à ses flux – biologiques, historiques et imaginaires. Dans les œuvres présentées à Bâle, l’artiste n’entend pas nous montrer la mer, mais la laisser parler, vi­brer et respirer à travers l’image, le son et une chorégraphie élémentaire. Il en résulte non pas une représentation, mais une résonance : un état d’intimité atmosphérique, une invitation à voir à travers ses courants.

Biographie

Julian Charrière (né en 1987) est un artiste franco-suisse basé à Berlin. Il s’inté­resse aux histoires culturelles et environnementales ancrées dans les paysages naturels. Ses œuvres bousculent les échelles de temps géologiques et humaines, elles révèlent les forces lentes et souvent invisibles qui façonnent et remodèlent les terrains et les imaginaires histo­riques. Diplômé de la Universitat der Künste (UdK) de Berlin, Charrière a collaboré avec l’Insti­tut für Raumexperimente (Institut d’expérimentation spatiale) d’Olafur Eliasson. Ses œuvres ont été exposées au niveau international, avec des expositions personnelles notamment au Danemark, ARKEN Museum of Contemporary Art (2024), en France, Palais de Tokyo (2024), aux États-Unis, San Francisco Museum of Modern Art (2022-2023) et Dallas Museum of Art (2021), en Allemagne, Berlinische Galerie (2018-2019) et Langen Foundation (2022-2023), en Italie, Museo d’Arte Maderna di Balogna (MAMbo, 2019), en Suisse, Aargauer Kunsthaus (2020) et au Royaume- Uni, Parasol Unit (2016). Son travail a également été présenté en France, Centre Pompidou (2021-2022), en Suisse, Parcours d’Art Basel (2023) et Fondation Beyeler (2024), au Japon, Mori Art Museum (2023-2024), ainsi que plusieurs fois à la Biennale de Venise. Charrière est le premier lauréat du Eric and Wendy Schmidt Environment and Art Prize décerné en 2024 par le Museum of Contemporary Art (MOCA) de Los Angeles.

Informations pratiques

 Musée Tinguely
I  Paul Sacher-Anlage 1 l 4002 Bâle

Heures d’ouverture:
mardi- dimanche 11h-18h, jeudi 11h-21h
Semaine de la Art Basel:
16.06.-22.06.25: 9h-19h, 13.06. jusqu’à 21h

Site Internet : www.tinguely.ch

Réseaux sociaux : @museumtinguely 1  #museumtinguely 1  #midnightzone 1  @julian.charriere

La Filature Scène Nationale

Présentation de la saison 25/26

Dès le mercredi 11 juin la brochure ainsi que le formulaire d’inscription  sont à disposition à La Filature, ou encore à télécharger, en ligne sur www.lafilature.org


Benoît André
, directeur, accompagné par l’équipe de la Scène nationale et des artistes invité·es, nous donne rendez-vous
mercredi 11 juin dans tous les espaces de La Filature pour découvrir la programmation de la saison 25/26. À 18h ou à 20h, rendez-vous en salle modulable pour découvrir la saison en vidéo.
La projection sera suivie de présentations en petits groupes, proposées par des membres de l’équipe en compagnie des artistes programmé·es cette saison. Volontairement festive, cette soirée est pensée pour faciliter rencontres et échanges : des Food Trucks, un DJ Set et d’autres surprises nous attendent…

Le programme

Feuilletez ici la brochure
La programmation de la saison 25/26 s’attache, cette année encore, à défendre les valeurs d’ouverture, d’accessibilité et de diversité qui fondent les missions de la Scène nationale. Elle nous invite à de nouveaux voyages et de nouvelles rencontres avec les artistes et compagnies invité·es, mais elle déploie également un ambitieux programme d’actions qui traduit la volonté d’ouvrir toujours plus largement les portes de cette « maison citoyenne ».

Développement

Cette saison, nous consacrerons un portrait à Léopoldine HH qui créera à La Filature son premier spectacle personnel  :
La Folie Élisa.
Elle nous proposera aussi une soirée exceptionnelle en compagnie de l’actrice Camille Chamoux et de l’humoriste Vincent Dedienne. Enfin, elle sera une des interprètes du nouveau spectacle de Tünde Deak qui adapte le
Woyzeck de Büchner.
Kery James reviendra – deux ans après les 30 ans de La Filature – en ouverture de saison avec un concert
acoustique.
Le duo de chorégraphes Mazelfreten prendra le relais pour une soirée d’une intensité hypnotique à l’image de son apparition sur la Seine lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques Paris 2024.
La troupe de la Comédie-Française nous fera l’honneur de sa présence avec une mise en scène de Louis Arene.
Au fil de la saison, nous voyagerons avec les spectacles des circassien·nes du collectif guinéen Circus Baobab, de la chorégraphe montréalaise Catherine Gaudet et de la chanteuse Dominique Fils-Aimé.
Un appel à participation est lancé pour un week-end autour des cultures urbaines avec les artistes Mette Ingvartsen et Willi Dorner qui tous·tes deux s’inspirent de l’espace urbain pour leur création.

Romain Gneouchev

Nous retrouverons bien entendu les artistes complices Sylvain Groud, Olivier Letellier, le Munstrum Théâtre, Catherine Verlaguet, qui sont rejoint·es cette année par le comédien et metteur en scène Romain Gneouchev, issu de l’École du Théâtre National de Strasbourg. Sans oublier les arts visuels, mais aussi les temps forts Scènes d’Automne en Alsace, les Nuits de l’Étrange et La Quinzaine de la Danse proposés en collaboration avec nos partenaires régionaux.

51 spectacles et 5 expositions

Théâtre

L’amour après Marceline Loridan-Ivens · Judith Perrignon · Laure Werckmann [théâtre · musique]
Renaître Laure Werckmann
Sauve qui peut (la révolution) Thierry Froger · Cie Roland furieux [fresque théâtrale, musicale et cinématographique]
Hollanda Avildseen Bheekhoo · Heads Up [performance · installation sonore et vidéo]
Le Mariage forcé Molière · Louis Arene Comédie-Française
Jérémy Fisher Mohamed Rouabhi · Compagnie des Rives de l’Ill
Tous coupables sauf Thermos Grönn Romane Nicolas · Sacha Vilmar
Les Forces vives Simone de Beauvoir · Animal Architecte
Opération Rumba Dieudonné Niangouna [théâtre · musique · danse]
Conversation entre Jean ordinaires Laëtitia Ajanohun · Jean-François Auguste
Salti Cie Toujours Après Minuit [théâtre · danse · jeune public]
Sur tes traces Gurshad Shaheman · Dany Boudreault
Le Poids des fourmis David Paquet · Philippe Cyr [Festival Momix]
To like or not Émilie Anna Maillet [théâtre · arts numériques · réalité virtuelle] [Festival Momix]
Une chose vraie Fugue 31 · Romain Gneouchev
L’Hôtel du Libre-Échange Georges Feydeau · Stanislas Nordey
Alerte Blaireau dégâts Gwendoline Soublin · Pauline Van Lancker
La Maison de Bernarda Alba Federico García Lorca · Thibaud Croisy
Le Sommet Christoph Marthaler et Ensemble
Tous les dragons Camille Berthelot · Cie Les Habitantes [théâtre documentaire]
Woyzeck ou la vocation Georg Büchner · Tünde Deak [théâtre · musique · vidéo]
Mon petit cœur imbécile Xavier-Laurent Petit · Catherine Verlaguet · Olivier Letellier · Valentine Nagata Ramos
[théâtre de récit · hip-hop · jeune public]
Quand j’étais petite je voterai Boris Le Roy · Émilie Capliez [jeune public]

Danse

Rave Lucid Mazelfreten
Odisseia · Umbó · Agora São Paulo Dance Company
Sous les fleurs Thomas Lebrun · CCN de Tours
ODE Catherine Gaudet
About Love and Death Emmanuel Eggermont · L’Anthracite
Imminentes Cie BurnOut · Jann Gallois
UNFOLD | 7 perspectives Danièle Desnoyers
bodies in urban spaces Willi Dorner [performance · parcours dans Mulhouse · pratiques urbaines]

Musique et danse

Último helecho Nina Laisné · François Chaignaud · Nadia Larcher [Festival Musica, Strasbourg]
quatre saisons en mouvement Jolente De Maeyer · Michiel Vandevelde · BRYGGEN – Bruges Strings
… alarm clocks … Robyn Orlin · Camille · Phuphuma Love Minus
Skatepark Mette Ingvartsen [pratiques urbaines]
Let’s Move ! Sylvain Groud · Ballet du Nord, CCN & Vous !
Ballets russes Dominique Brun · François Chaignaud · Tero Saarinen · CCN•Ballet de l’Opéra national du Rhin

Spectacle musical

La Folie Élisa Gwenaëlle Aubry · Léopoldine HH [installation sonore théâtralisée]

Humour

8 soirs par semaine Camille Chamoux · Vincent Dedienne · Léopoldine HH [théâtre · musique]

Concerts

Kery James R(résistance)A(amour)P(poésie) [rap · acoustique]
Avishai Cohen Trio Brightlight [jazz]
Emel Mathlouthi MRA Tour [pop world électro] [Culturescapes 2025 Sahara]
BL!NDMAN plays MOONDOG Ensemble BL!NDMAN · Eric Sleichim [jazz]
Isaiah Collier Plays Coltrane [jazz]
Dominique Fils-Aimé My World is the Sun [jazz · blues · soul · funk]
Kaptain Bando Lanterne Rouge [tango rock] [Festival Le Printemps du Tango]

Ciné-concerts

La Famille Addams Barry Sonnenfeld · Orchestre National de Mulhouse
Valse avec Bachir Ari Folman · BRYGGEN – Bruges Strings

Cirque

Yé ! (L’Eau !) Circus Baobab

Jeune public, à voir en famille

JEUNE PUBLIC
Salti Cie Toujours Après Minuit [théâtre · danse · dès 6 ans]
Mon petit cœur imbécile Xavier-Laurent Petit · Catherine Verlaguet · Olivier Letellier · Valentine Nagata Ramos
[théâtre de récit · hip-hop · dès 8 ans]
Quand j’étais petite je voterai Boris Le Roy · Émilie Capliez [théâtre · dès 9 ans]
À VOIR EN FAMILLE
La Famille Addams Barry Sonnenfeld · Orchestre National de Mulhouse [ciné-concert · dès 8 ans]
Jérémy Fisher Mohamed Rouabhi · Compagnie des Rives de l’Ill [théâtre · dès 12 ans]
Yé ! (L’Eau !) Circus Baobab [cirque · dès 7 ans]
Le Poids des fourmis David Paquet · Philippe Cyr [théâtre · dès 13 ans] [Festival Momix]
To like or not [Festival Momix] + Crari or not Émilie Anna Maillet [théâtre · arts numériques · réalité virtuelle · dès 14 ans]
Alerte Blaireau dégâts Gwendoline Soublin · Pauline Van Lancker [théâtre · dès 13 ans · La Filature Nomade]

La Filature Nomade

Renaître Laure Werckmann [théâtre]
Alerte Blaireau dégâts Gwendoline Soublin · Pauline Van Lancker [théâtre]

Arts visuels

INSTALLATIONS, PERFORMANCES
WHIST Compagnie AΦE · Aoi Nakamura et Esteban Lecoq [réalité virtuelle · danse · théâtre]
Crari or not Émilie Anna Maillet [théâtre · arts numériques · réalité virtuelle]
EXPOSITIONS
Pierre Coulibeuf · Jérôme Game
La Régionale 26 commissariat Licia Demuro
Pascal Bastien · La Conserverie, un lieu d’archives
Clara Chichin et Sabatina Leccia · Delphine Gatinois
Jennifer Douzenel, Éric Gyamfi, George Mahashe, Otobong Nkanga, Nyancho Nwanri, Léonard Pongo
curation Ange-Frédéric Koffi [Biennale de la Photographie de Mulhouse]

Renseignements pratiques

PROGRAMMATION 25/26 dès me. 11 juin brochure à disposition à La Filature et en ligne sur www.lafilature.org
CARTES LIBERTÉ dès sa. 14 juin 11h un minimum de 5, 10 ou 15 spectacles à tarifs préférentiels !
PLACES À L’UNITÉ dès ma. 1er juil. 14h
RÉSERVATIONS à La Filature, par courrier ou sur www.lafilature.org (en ligne 24h/24 et 7j/7)
BILLETTERIE du ma. au ve. 14h-18h
horaires exceptionnels sa. 14 juin 11h-18h + di. 15 juin 14h-18h
fermeture du sa. 19 juil. au lu. 18 août inclus (réservations possibles sur www.lafilature.org)
dépôt des formulaires d’abonnement du sa. 14 au sa. 28 juin.
La saisie se fera en direct à compter du ma. 1er juil. aux horaires habituels.

Sommaire du mois de mai 2025

Eva

30 mai 2025 : Miriam Cahn, l’urgence du geste
22 mai 2025 : EVA & ADELE
11 mai 2025 :  Suzanne Lacy: By Your Own Hand
8  mai 2025 :  «Déjà Vu» Exposition d’échange artistique sino-français (Macao)
7  mai 2025  :  Une soirée avec Elsa Grether
6 mai 2025   :  Chorégraphier Unterlinden

Miriam Cahn, l’urgence du geste

A la Bourse de Commerce, Pinault, dans la Galerie 6, l’installation
RITUALS de Miriam Cahn se présente comme une méditation sur la fragilité de l’existence et les rituels quotidiens qui accompagnent les derniers jours de son père. L’artiste substitue à l’unicité de l’œuvre, un rythme quasi organique d’images qui évoque le cycle de
«La Frise de la vie» d’Edvard Munch.
C’est comme si le corps de Miriam Cahn dans l’acte pictural avait lui-même accouché de ses œuvres.


«Une exposition est une œuvre en soi et je l’envisage comme un performance», précise l’artiste. Les liens qu’elle tisse entre les œuvres sont parfois si essentiels, consubstantiels comme ici, qu’elle invente des espaces symboliques, des chambres pour protéger l’intimité qui les relient et qui forment aussi un petit théâtre.
«Je m’intéresse aux échanges entre l’image et le spectateur»,
confie Miriam Cahn qui relate souvent combien, jeune artiste, elle souhaitait traduire dans son œuvre
«cet état d’enthousiasme éprouvé à l’époque de mes soirées théâtrales

Podcast

Née en 1949 à Bâle (Suisse), Miriam Cahn se forme au graphisme, puis s’en détourne pour le dessin.
Qu’ils soient exécutés à la craie—sur les murs des galeries et dans l’espace public—ou au fusain—sur de grands cahiers posés au sol—, ses premiers
dessins de la fin des années 1970 manifestent une expression véhémente, violente, transgressive.
L’artiste ne tarde pas à utiliser son propre corps comme matériau dans des performances vidéo. Elle ne veut pas se perdre dans une trop grande maîtrise technique comme on le lui a appris, elle voit autour d’elle des artistes performer qui l’ont convaincu que l’instantanéité dans l’art permet d’exprimer de grandes choses, au fond ce qu’elle veut c’est trouver dans l’art cet état d’enthousiasme qu’elle a éprouvé dans le théâtre, trouver une jubilation, un rire tout en dénonçant, tout en résistant, tout en partageant. Mais elle est jeune et personne ne l’attend, alors elle défit son père de lui donner cinq ans un soutien financier. Pendant cinq années elle s’est fait, dit-elle, un plan quinquennal; au bout de cinq ans elle veut vivre de son art elle se l’ai juré, son père accepte. Alors Myriam arpente les galeries et les foires, affine sa pratique, définit son style. Il n’a pas fait cinq ans, seulement trois. En 1976 la galerie Stampa à Bâle accueille sa première exposition, et elle le dit elle-même ce fut le début. Voilà comment a commencé la vie d’artiste de Myriam Cahn, qui s’est construit en Suisse dans la après guerre, avec une profonde conscience de l’état du monde et en ayant compris aussi que l’espace accordé aux femmes était beaucoup trop restreint. Son travail politique et sociale et le prix d’un geste artistique intime, intense, c’est un cri de colère, une réaction.

« être Artiste pour Myriam Cahn ce n’est pas un choix, c’est un fait :
je voulais devenir artiste, devenir Picasso, Munch, Goya, Michel-Ange, créer des colonnes infinies comme Brancusi, des animaux comme Franz Marck, être artiste, impérativement, absolument, libre, vivre comme un homme, mais sans jamais être un homme, je voulais être femme et vivre comme un homme, travailler comme un homme, ne jamais être au service de quiconque, jamais jamais jamais, vouloir devenir épouse, amie, partenaire jamais jamais jamais »

Miriam Cahn est une artiste associée à la cause féministe. La guerre, le sexe et la mort sont ses principaux thèmes de prédilection. Influencée par l’esprit égalitaire et utopiste de mai 68, son propos féministe se fait ressentir dans ses tableaux et dans son cheminement réflexif :

« Une artiste a besoin d’une bonne dose de conscience féministe, écrit-elle. Je ne veux pas généraliser mais du moment que je représente des corps, je suis tout de même obligée de lui accorder sa place ».

Elle questionne le rôle du corps dans la vie sociale et culturelle. En peignant des personnages asexués, Cahn s’impose comme une activiste féministe. Elle réinterprète les sujets classiques de la peinture en cherchant à atteindre un monde d’avant la culture où l’homme, la femme et les animaux n’étaient pas encore distingués et séparés.

Sa participation à la dOCUMENTA de Cassel en 1982, est fondée sur l’image du corps, plus précisément sur les conditions de son apparition: son surgissement,
son trouble, sa disparition. Un mirage dans un paysage évanescent, le saisissement mystérieux d’une silhouette, le spectre d’un visage hagard
et diaphane.

Militante des droits des femmes

Elle milite pour les droits des femmes et réagit aux conflits politiques à travers son art qui devient alors une force de résistance. Pour cela, elle se concentre sur l’humain et engage son corps dans ses œuvres comme elle le fait avec les peintures Sarajevo ou Mare Nostrum. La scénographie de ses expositions relève également de son expression artistique ainsi que le mode de fabrication des œuvres qu’elle veut toujours instantané.

Palais de Tokyo 2023 clic

Quant aux êtres qu’elle représente, Cahn opte pour le flou des silhouettes plutôt que pour les contours marqués qui distinguent généralement la forme de l’environnement dans lequel elle se trouve. Cahn privilégie les transitions entre les personnages au lieu de les contraindre à leurs frontières. Ce dernier point s’explique probablement par son intérêt pour les problématiques liées à la guerre du Golf, des Balkans ou à l’immigration. La peinture permet à l’artiste de témoigner de sa solidarité sans tomber dans ce qu’elle appelle le « kitch politique ». Elle préfère traiter de ce genre de sujet en restant poétique et abstraite.

Informations pratiques

Bourse de Commerce—Pinault Collection
2, rue de Viarmes, 75001 Paris (France)
Tel +33 (0)1 55 04 60 60
www.boursedecommerce.fr
Ouverture tous les jours (sauf le mardi),
de 11h à 19h et en nocturne le vendredi, jusqu’à 21h

EVA & ADELE

EVA est retournée vers le futur aujourd’hui.
Elle a quitté ce monde et est entrée dans la scène éternelle.
Sa croyance dans le pouvoir de l’art était infinie.
AVENIR

Eva

Eva est née biologiquement homme. En 2011, elle a officiellement changé son état civil en femme après qu’un tribunal a accédé à sa demande. Elle a expliqué que même si son corps était masculin, son âme ne l’était pas.
En avril 1991, avec le mariage de Metropolis, le projet artistique permanent  EVA & ADELE a officiellement débuté ; la biographie précédente des deux artistes a été complètement effacée. Elles affirment elles-mêmes avoir atterri à Berlin en 1991 avec une machine à remonter le temps venue du futur.

Excentriques tout un art

Nous les attendions à toutes les grandes manifestations d’art avec impatience.
Que ce soit à Art Basel, à la dOCUMENTA, au MAM Musée d’art Moderne de la ville de Paris, ou les autres grands foires dans le monde, (qui pour nous étaient inaccessible), les jumelles les fréquentaient assidument.
Eva et Adele sont un couple d’artistes allemandes vivant à Berlin. Elles sont surtout connues pour leurs performances, mais sont également présentes dans des expositions avec des œuvres matérielles (photographie, vidéo et peinture) depuis 1997.
Eva et Adele prétendent avoir débarqué d’une machine à remonter le temps à Berlin après la chute du mur en 1989,  autoproclamées 

« jumelles hermaphrodites du futur »

Une folle excentricité dans l’art

Les inimitables performeuses et sculptrices allemandes Eva et Adele, se disent,
« jumelles hermaphrodites du futur » ce qui implique aussi, – de se mettre en marge et de renoncer à une forme de reconnaissance sociale – s’impose comme une posture idéale pour questionner les normes admises… et leur absurdité.

Eva et Adele font leur première apparition artistique en 1989. Elles apparaissent dans des costumes de femmes excentriques, souvent roses, des talons hauts, des sacs à main, avec des têtes rasées et des visages très maquillés.
L’extérieur stylisé illustre leur revendication en tant qu’œuvre d’art vivante, de la vie comme art et l’art comme la vie [Selon qui ?].


                           Rencontrées à la dOCUMTA de Kassel en 2014

Bien que leur apparence ait une connotation féminine, elles prônent une identité de genre qui n’est pas définie par la société, mais qui est librement choisie. Un de leurs slogans est Over the Boundaries of Gender, à travers les frontières de genre. Pour læ chercheur•e Rose K. Bideaux, l’ultra‑féminité d’Eva et Adele doit s’appréhender en dehors de l’hétérosexualité :
« d’abord parce qu’elles sont lesbiennes, mais aussi parce qu’elles ne répondent pas aux attendus de causalité sexe‑genre ».

Le duo affirme que depuis leur rencontre, elles ont juré de ne jamais passer une nuit à part, ni de recevoir d’invités dans leur maison, sans être complètement fous. Bien que se considérant au delà des frontières binaire du genre, elles forment un couple et choisirent de se marier en tant que deux femmes, pour entrer dans les cadres légaux binaire du genre imposés par la loi.

Eva a obtenu un changement de son identité de genre au tribunal, appuyé par de nombreux rapports psychiatriques et psychologiques, le juge accède à sa demande. Le certificat de naissance d’Eva est réédité pour correspondre au genre féminin.

Elles apparaissent dans les expositions comme n’importe quel autre visiteur et communiquent avec les autres visiteurs. Ci-dessous à Art Basel avec moi.

Elles sont également devenues des invitées régulières de défilés de mode pour leur assimilation au style Camp. Leur apparence artificielle ne permet de tirer aucune conclusion non plus, et leur slogan sert de référence est :
Coming out of Future.

Les photographies qui en résultent leur sont envoyées et elles les transforment. Elles forment la série CUM. Eva et Adele traitent de la même manière les photographies qu’elles trouvent d’elles -mêmes dans les médias. Ce complexe d’œuvres s’appelle Mediaplastic. Dans leurs vidéos, elles abordent le comportement de personnes conventionnelles qui leur sont confrontées.

Ici la rencontre à Art Basel 2022 (Mon art Basel)

La démarche artistique d’Eva et Adele est à rapprocher de celle de Genesis P-Orridge qui a cherché à ressembler à sa femme Lady Jaye, et inversement, en passant par le port des mêmes tenues, de la même coiffure ou du même maquillage. Le couple d’artistes américain·e·s est cependant allé plus loin qu’Eva et Adele en procédant à des transformations chirurgicales, telles que la pose d’implants mammaires ou des modifications de la structure du visage.

Au MAM, elles avaient développé Futuring  : YOU ARE MY BIGGEST INSPIRATION

FUTURING est un mot inventé par Eva et Adele. Elles présentent pour la première fois ce mot inventé dans un timbre imprimé en 1991 à l’occasion de leur performance Hochzeit Metropolis au Martin-Gropius-Bau, Berlin. Depuis, le mot inventé futuring joue un rôle clé dans l’œuvre. Le mot est ensuite publié dans presque tous les médias artistiques, lors d’expositions et dans leurs programmes d’accompagnement.

En tant que biographie, elles ne donnent que les mensurations de leur corps, comme les mesures d’une œuvre d’art :


Eva Adele Le 21 mai 2025, Eva & Adele annoncèrent la mort d’Eva.

RIP chère Eva, mes condoléances émues chère Adèle.

Condoléances

Un LIVRE DE CONDOLENCES pour EVA est disponible à la Nationalgalerie der Gegenwart HAMBURGER BAHNHOF.
L’enterrement aura lieu le mercredi 2 juillet 2025 à 12h00 à la chapelle du cimetière de Dorotheenstädter.
Je suis profondément touché par les nombreuses personnes merveilleuses qui ont exprimé leurs condoléances. MERCI💓
Adele

   Certaines photos proviennent d’internet