La prédelle est la partie inférieure d’un retable polyptyque, développée horizontalement, qui sert de support aux panneaux principaux. Elle peut être composée d’une seule planche en longueur, ou de plusieurs éléments. Joseph Bey, Obscur chemin dans les confins, 2015
Composées généralement de plusieurs scènes complétant le ou les panneaux principaux du retable polyptyque, elles ont été souvent vouées à la dispersion première de leurs éléments après le démembrement ou démantèlement fréquent de la totalité de l’œuvre. Le retable est une construction verticale qui porte des décors sculptés et/ou peints en arrière de la table d’autel d’un édifice religieux (église, chapelle). Tom POELMANS, the Birth of Robin Hood 2014
Orné de représentations historiées ou figurées, le retable peut être en différents matériaux (métal, ivoire, bois, émail, pierre) et ses décors sont souvent dorés. Il a l’avantage sur l’antependium (devant) de l’autel d’être largement visible. Il est fréquent qu’un retable se compose de plusieurs volets, deux pour un diptyque, trois pour un triptyque voire davantage pour un polyptyque.
Voilà ce qu’en dit Wikipedia En Alsace nous sommes attachés au Retable d’Issenheim, ainsi qu’à d’autres que l’on peut
contempler dans nos églises régionales et au musée Unterlinden. Chez notre cousin voisin, les cathédrales, églises et musées, nous permettent d’en contempler de beaux spécimens. Est-il besoin de rappeler celui de Gand (Belgique) Jean François Kaiser, dans sa galerie
du 6 rue des Charpentiers à Strasbourg, qui jouxte
la Galerie Ritsch -Fischdont il était l’assistant,
a fédéré une douzaine d’artistes autour du thème de la prédelle. Laure André – Tami Amit – Antoine Bernhart – Joseph Bey – Peter Bond – Robert Cahen – Aurélie de Heinzelin – Thibault Honoré Laurent Impeduglia – Tom Poelmans – Germain Roesz – Joris Tissot vidéo ici
La plupart d’entre eux se sont concentrés
sur le retable, en diptyque, triptyque, ou polyptyque.
Le livret de présentation comporte un texte de la verve de
Germain Roesz, artiste, poète, éditeur et professeur émérite de l’Université de Strasbourg, érudite et poétique. C’est un parcours de l’histoire de l’art sur le retable.
Nous avons pu voir son retable dans l’exposition Prendre le temps à la Fondation Fernet Branca, de 2014 à 2015.
Germain Roesz, Das Gluck und die Liebe 1985
Le retablier est un sculpteur ou un architecte qui réalise des retables. Il s’associe les compétences de nombreux artisans-artistes (sculpteurs, peintres, doreur, polychromeur, huchier) pour les réaliser.
Pour l’exposition de Strasbourg, Robert Cahen, reprend 2 de ses installations vidéo, Tombeavec les mots, + une version des mots en allemand, qui encadrent Tombe avec les objets, ce qui compose un triptyque dans le bleu de la lenteur, qui incite à la contemplation et donne le ton pour l’ensemble du thème. Robert Cahen, Retable du XXIe s, Tombe 2016
Avec le retable deJoseph Bey, en tête du billet, toute la mystique de l’artiste est présente, le promeneur de Compostelle sera présent dans la galerie de JF Kaiser à partir du 4 février (vernissage), avec « Traversée Céleste » et jusqu’au 24 février 2016.
D’autres se rapprochent des anciens comme Brueghel, non pas dans la facture, mais
par l’ironie du thème comme Aurélie de Heinzelin Certains sont bluffants d’adresse, avec leurs dessins au stylo à bille comme Joris Tissot
etTom Poelmans (image 2)The Birth of Robin Hood et le Painter Paradise Joris Tissot
Véritable autel portatif est l’étude pour la Cabane Gaspésienne de Thibault Honoré,avec vidéo intégrée Thibault Honoré
Il me faut encore citer Laurent Impeduglia,qui expose actuellement à la Halle St Pierre à Paris, le polytyque Judith 2002 de Tami Amit, une sérigraphie
d’Antoine Bernhart, le double diptyque de l’australienPeter Bond, et je termine
par la saisissante installation de Laure André, Laure, autoportrait ? Papier découpé avec 332 épingles
Laure André , Laure 2009, détail
La scénographie harmonieuse de Jean François Kaiser, permet de croiser de nouveaux regards, avec les anciens sur un thème renouvelé.
Jusqu’au 23 Janvier 2016
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Cours Publics est un cycle de conférences proposé conjointement par le Service Universitaire de l’Action Culturelle de l’Université de Haute-Alsace, la Haute école des arts du Rhin et La Kunsthalle.
C’est la 6e année que les cours reprennent, au vue de leur succès.
Autour d’une thématique, trois intervenants présentent un courant artistique, un pan de l’histoire de l’art permettant de recontextualiser la création contemporaine.
Les cours, assurés par des personnalités universitaires ou du monde de l’art,
sont ouverts à tous, sur inscription.
Thème 2016 : ART ET ESPACE(S) PUBLIC(S)
Si l’on considère l’espace public comme l’ensemble des espaces de passage et de rassemblement à l’usage de tous, il semble alors évident que son devenir est une affaire partagée.
Comment les artistes s’y inscrivent-ils ? La pluralité des réponses est à l’image de la richesse du sujet. Certains créent dans la ville, d’autres avec la ville. Il y en a qui composent avec l’architecture et d’autres qui privilégient les expériences sensibles et sociales. Quelques-uns se rangent du côté de la ville minérale quand d’autres lui préfèrent
ses terrains vagues et indéfinis.
Entre gestes affirmés et micro-actions, entre objet monumental et interpellation participative, les enjeux de l’art dans l’espace public ne cessent d’évoluer et de se réinventer.
Ce cycle a pour objet de donner la parole à différents acteurs de ce jeu urbain qui dépasse largement la sphère artistique et s’inscrit en profondeur dans la métamorphose de notre société. Cycle thématique de 3 séances de 1h30 de 18:30 à 20:00
– La Fonderie / Amphithéâtre Jeudi 25 février – Conférence d’Yvan Detraz Jeudi 3 mars – Conférence d’Alain Bernardini Jeudi 10 mars – Conférence de Jérôme Poggi
Bruit du Frigo, LE RING-Bordeaux – 2013 Jeudi 25 février 2016 – Yvan Detraz
Peut-on imaginer un urbanisme laboratoire, complémentaire à l’urbanisme planifié et
« fait pour durer » ?
Un urbanisme de préfiguration qui défriche et teste des possibles, un urbanisme qui mise sur l’imagination et la capacité d’action des habitants, un urbanisme permissif, reposant sur des interventions légères et éphémères et offrant une place réelle à l’appropriation, un urbanisme qui révèle et augmente le potentiel poétique et d’usage
des lieux… Un urbanisme qui contribue à lutter contre l’appauvrissement de l’espace public et le repli sur soi, en réinventant des espaces communs désirables… Yvan Detraz est architecte,directeur et cofondateur du Bruit du frigo, collectif pluridisciplinaire de création et d’intervention urbaine, créé en 1997. Il y développe notamment un travail exploratoire sur la réappropriation des
périphéries urbaines, à travers les projets Refuges périurbains et Randonnées périurbaines. Bruit du frigo initie des démarches artistiques, contextuelles et participatives mêlant installations temporaires ou pérennes, microarchitectures
et actions collectives. Alain Bernardini, les Appuyées, Toulouse Jeudi 3 mars 2016 – Alain Bernardini
En s’appuyant sur une sélection de ses images et installations photographiques, Alain Bernardini questionnera la notion de « pouvoir » de l’image, qu’il rattache à la connaissance de l’iconographie, au contexte de l’élaboration, à la
forme de présentation, et au lieu de l’exposition. Dans sa recherche artistique, non seulement le contexte social du territoire et /ou de l’individu, mais aussi les espaces publics sont des éléments déterminants qui influencent ce qu’il
qualifie de puissance active de l’image et de sa réception.
Tout passant est amené un jour à être spectateur, mais
aussi usager, voire acteur, de l’espace public et les enjeux de cette puissance varient ainsi selon les rôles tenus tour à tour. Alain Bernardini est artiste, professeur associé et directeur du Master Département Photographie et Art contemporain à l’Université Paris 8. Il participe à de nombreuses expositions et répond depuis 2014 à une commande publique du Cnap et du BBB de Toulouse sur le thème de la photographie dans l’espace public avec le projet Recadrée. Porte-Image. Borderouge Nord. Mathieu Lehanneur Jeudi 10 mars 2016 – Jérôme Poggi
Les Nouveaux commanditaires est un dispositif initié et soutenu par la Fondation de France. Cette action permet à tout groupe de personnes qui en exprime le désir et en justifie le besoin dans un but d’intérêt général de passer commande d’une oeuvre d’art à un artiste. Un réseau de huit médiateurs agréés par la Fondation de France, et réunis au sein de la Société des Nouveaux commanditaires, met en oeuvre cette action à travers la France. Le modèle des Nouveaux commanditaires a été repris dans plusieurs pays européens, dont la Belgique, l’Italie, l’Allemagne, l’Angleterre, la Suède… Jérôme Poggi est médiateur pour l’action des Nouveaux Commanditaires qu’il met en oeuvre en Ile-de-France à travers la structure « not-for-profit » SOCIETIES (anciennement Objet de production) qu’il a fondée en 2004. Historien
et critique d’art, spécialisé dans l’histoire du commerce de l’art, il est l’auteur de nombreux articles, ouvrages et films documentaires. Jérôme Poggi a fondé sa galerie en 2009 après avoir exercé pendant plusieurs années dans le milieu institutionnel de l’art. Modalités d’inscription
Inscription uniquement par courrier auprès du Service Universitaire de l’Action Culturelle de l’Université de Haute- Alsace – Maison de l’Etudiant – Campus Illberg – 1, rue Werner 68100 Mulhouse Tarif plein : 20 euros / tarif réduit 10 eurospour l’ensemble des conférences. Gratuit pour les étudiants de la HEAR
et de l’UHA.
Bulletin téléchargeable sur : www.kunsthallemulhouse.com
Pour tout renseignement concernant l’inscription
s’adresser au Service Universitaire de l’Action Culturelle de l’Université de Haute-Alsace : 03 89 33 64 76 / isabelle.lefevre@uha.fr
Exposition inaugurale Agir, contempler
23.1. au 20.6.16 Après trois ans et demi de travaux, lenouveau Musée Unterlinden agrandi a ouvert ses portes au public. Les nouvelles extensions réalisées par l’agence d’architecture suisse Herzog & de Meuron, ont attiré plus de 9000 visiteurs en trois jours. Le parcours d’art, qui mène de Grünewald à Picasso, se fait chronologiquement, marqué de coupures thématiques. Les trois espaces de la partie moderne sont accessibles par la galerie souterraine. L’ancien cloître, qui abrite le retable d’Issenheim, a été rénovée par le Cabinet Richard Duplat, architecte en chef des monuments historiques. Le projet se monterait à 44 millions d’euros, la ville de Colmar ayant contribué à hauteur de 18 millions. Le musée et ses abords se présentent comme une réalisation tant architecturale, muséographique, qu’urbaine. En doublant sa surface totale pour offrir aux visiteurs un parcours et une nouvelle présentation, le musée affirme sa vocation d’ouverture et d’accessibilité à tous.
C’est un espace lumineux, où la lumière naturelle est privilégiée grâce à des aménagements judicieux, de lucarnes, où les toiles sont bien visibles, sans reflets déformants. Les courbures, escaliers, hauts de fenêtres, accueil se répondent dans une harmonie heureuse, y compris l’accès à l’ascenseur. Il est désormais ouvert du mercredi au lundi de 10 h à 18 h (20 h le jeudi), pour 13 € en plein tarif, le pass-musées est accepté. Sur France 3 le reportage sur l’ouverture du musée quelques vues sur un blog
Au musée Unterlinden, c’est toute l’histoire de l’art qui y est présentée. Ce sont ainsi 7000 ans d’histoire, depuis la préhistoire, avec la collection archéologique principalement axée sur les découvertes en Alsace, jusqu’à plus récemment, avec la collection sur l’art moderne, jusqu’au 20e s, dans laquelle sont exposées des œuvres d’art de peintres célèbres tel que Picasso ou Monet en passant, bien évidemment, par la section du musée dédiée au Moyen-âge et à la Renaissance dans le Haut-Rhin. Le musée expose aussi des objets faisant partie des arts du décor ou encore des œuvres de la période du 19ème siècle, avec des peintures, des sculptures ou des dessins. Archéologie
Enrichies régulièrement grâce aux fouilles régionales, les collections archéologiques sont regroupées au sous-sol: la cave du couvent est consacrée à la préhistoire, la protohistoire et la période mérovingienne, la salle voisine à la période romaine. Les collections offrent un aperçu à peu près complet des différentes étapes de l’évolution de l’Homme, à travers d’innombrables objets et artefacts historiques issus de la vie domestique ou de contextes funéraires, découverts pour la plupart dans la moitié nord du Haut-Rhin. Unterlinden, mosaïque de Bergheim Moyen-Âge et Renaissance
Le musée est essentiellement connu pour être une vitrine de l’Art Rhénan en France avec ses remarquables collections de peintures et de sculptures représentatives de l’art historique de la région de Colmar des XVe et XVIe siècle, une époque durant laquelle le Rhin Supérieur a connu un véritable Age d’or. Avec des objets ayant traversés les Ages depuis le Néolithique jusqu’à l’époque Mérovingienne. Holbein, l’ancien, Lucas Cranach l’Ancien, la Mélancolie sur le thème de Dürer, réalisée en 1532.
Lucas Cranach l’ancien, La Mélancolie La Mélancolie Lucas Cranach l’Ancien, 1532 Huile sur bois 76,5 x 56 cm Colmar, Musée d’Unterlinden
Une section du musée traitant du Moyen-âge et la Renaissance dans le Haut-Rhin: Avec des œuvres d’art représentant l’Art Roman, l’Art Gothique ou encore les œuvres de Martin Schongauer. Le musée Unterlinden possède la plus importante collection de peintures réalisées par Martin Schongauer. Le Retable d‘Issenheim
Véritable trésor de la collection du Musée Unterlinden, le Retable d’Issenheim est l’une des oeuvres les plus admirées du musée. Ce polyptique composé de panneaux peints et d’une caisse sculptée présente des épisodes de la vie du Christ et de saint Antoine.
Entre 1512-1516, les artistes Nicolas de Haguenau (pour la partie sculptée) et Grünewald (pour les panneaux peints) réalisent le célèbre retable pour la commanderie des Antonins d’Issenheim, un village situé à une vingtaine de kilomètres de Colmar. Arts du décor et de la vie quotidienne
Au 16e siècle qui voit s’épanouir la civilisation de la Renaissance, succède la période trouble de la Guerre de Trente Ans (1618-1648) qui ravage l’Alsace.
Paradoxalement, cette région dévastée par les conflits devient le cadre de créations exceptionnelles dont témoignent les collections d’art historique du Musée Unterinden dans les domaines de l’ébénisterie, du travail du métal ou encore de la peinture sous verre. Le musée compte également un ensemble très représentatif d’œuvres illustrant les arts populaires alsaciens. Unterliden Bouclier de parade Le noyau originel de la collection d’armes provient du château de Ribeaupierre, à Ribeauvillé Le 19e siècle La crise du milieu du 19e siècle et notamment la Révolution de 1848 marquèrent profondément l’esprit romantique de certains artistes. Tel fut le cas de Théophile Schuler, peintre originaire de Strasbourg, élève de son compatriote Martin Drolling à Paris puis de Paul Delaroche qui l’initia à la peinture d’histoire. Le char de la Mort Le char de la Mort, Théophile Schuler L’Art moderne
Depuis plusieurs années, le musée Unterlinden de Colmar a inscrit, dans sa politique culturelle, des acquisitions et des programmations qui s’attachent, en regard de ses propres collections, aux grandes figures et aux grandes pages de l’aventure artistique moderne. L’extension du musée vers les anciens bains municipaux, où l’ensemble de la collection d’art historique des XXe et XXIe siècles peut enfin être déployé permet de favoriser et motiver le développement de ce fonds : parmi les spectaculaires enrichissements, on compte le legs de la collection de Jean-Paul Person (1927-2008) ainsi que la donation d’un ensemble important de 124 œuvres réalisées par le peintre américain Joe Downing (1925-2007). L’Ackerhof est la dénomination de l’aile moderne, où se trouvent de multiples chefs d’œuvre. Dans leur nouvel écrin, des artistes majeurs du 20e siècle tels que Monet, la Tapisserie de Guernica de Picasso, Jean Dubuffet, avec entre autres Coucou Bazar, Nicolas de Staël, Olivier Debré, Aldred Manessier, Roger Bissière.
Nicolas de Staël, portrait d’Anne
Le parcours débouche sur la piscine, qui a retrouvé sa splendeur du début du 20 e s, disponible pour des réceptions, concerts, expositions temporaires et un café. Unterliden, la Piscine
Grand merci à Frédérique Goerig-Herrgott, qui m’a guidée à travers cette maison dont elle est conservateur en chef de l’Art Moderne.
Le Retable d’Issenheim 1ère ouverture au musée d’Unterlinden
L’identité de «Mathis Nithart dit Matthias Grünewald » reste incertaine. La Nativité Grünewald, Annonciation, Concert des Anges, La Vierge et l’Enfant, Résurrection, Le Christ et les apôtres L’accomplissement de la nouvelle Loi Ces volets étaient présentés lors des grandes fêtes liturgiques, notamment celles en l’honneur de la Vierge.
J’ai hésité entre la peinture ci-dessus et la photo ci-contre : la cruauté de l’actualité
Elisabeth Louise Vigée Le Brun au Grand Palais
Galeries Nationales, entrée Clemenceau, jusqu’au 11 janvier 2016 « Je n’ai eu de Bonheur qu’en peinture » Cette première rétrospective consacrée à l’ensemble de l’oeuvre d’Élisabeth Louise Vigée Le Brun (1755-1842) montre une artiste dont la vie s’étend du règne de Louis XV à celui de Louis-Philippe (l’une des périodes les plus mouvementées et orageuses de l’histoire européenne et surtout française des temps modernes).
VigÈe-Le Brun Elisabeth Louise (1755-1842). Paris, musée du Louvre. INV3069.
Ce dernier tableau, l’un des plus beaux et des plus populaires parmi les nombreuses oeuvres du peintre que possède le Louvre, est resté l’emblème de la depuis sa première apparition publique. La culture des Lumières, rousseauisme oblige, (Rousseau et ses enfnats …) impose à l’artiste d’endosser ce rôle ; ce qu’elle fait de gaieté de coeur et avec un succès retentissant.
Le frère de l’artiste 1773 Peinture à l’huile 61,6 x 50,5 cm Saint-Louis Art Museum, Missouri, USA
Plus notable encore est sa volonté de triompher des obstacles qui entravent ses ambitions professionnelles.
Née à Paris en 1755 dans un milieu relativement modeste, sa mère est coiffeuse et son père portraitiste de talent. Il meurt alors qu’elle est à peine adolescente. S’inspirant de son exemple, à dix-neuf ans la jeune virtuose est reçue maître peintre au sein de l’Académie de Saint-Luc. Son mariage en 1776 avec le marchand
d’art le plus important de sa génération, Jean-Baptiste Pierre Le Brun (1748-1813), l’empêche d’être admise à l’Académie royale de peinture et de sculpture, dont le règlement interdit formellement tout contact avec les professions mercantiles. Toutefois cette union a des effets bénéfiques sur sa carrière. Alors que le prix des
tableaux flamands flambe, elle apprend à maîtriser la magie des couleurs et la belle facture d’un Rubens et d’un Van Dyck. Dès 1777 la clientèle essentiellement bourgeoise s’élargit à la grande aristocratie, aux princes de sang et enfin à la reine Marie-Antoinette. Il faut cependant l’intervention de Louis XVI en 1783 pour que
la portraitiste de sa royale épouse puisse rejoindre l’Académie royale de peinture à l’issue d’une polémique.
Jusqu’au 10 janvier 2016 « Lorsque l’esprit aura perdu l’habitude de voir dans un tableau une représentation d’un morceau denature, de Vierges et de Vénus impudiques, alors seulement nous pourrons voir une oeuvre purementpicturale. » (Kasimir Malevitch)
Avec « À la recherche de 0,10 – La dernière exposition futuriste de tableaux », la Fondation Beyeler célèbre un moment mémorable pour l’évolution de l’art moderne et contemporain. L’exposition « 0,10 » a eu lieu en 1915 à Petrograd (nom que prit la capitale russe peu après le déclenchement de la Première Guerre mondiale, pour remplacer celui de Saint-Pétersbourg, aux consonances germaniques) et allait s’affirmer comme l’une des plus marquantes du XXe siècle. Saint-Pétersbourg est ainsi devenue
le berceau de l’avant-garde russe : avec « 0,10 », et après « Venise »,« Vienne 1900 » et « Le Surréalisme à Paris »,la Fondation Beyeler poursuit sa série d’expositions consacrées à des villes qui ont joué un rôle déterminant dans l’évolution de l’art moderne. « 0,10 » marque un véritable tournant dans l’histoire de l’art moderne et incarne le moment historique où Kasimir Malevitch a réalisé ses premières toiles non figuratives tandis que Vladimir Tatline se faisait connaître du public par ses contre-reliefs révolutionnaires. La plupart des autres participants de l’exposition originelle sont également représentés dans la version reconstituée de la Fondation Beyeler : Natan Altman, Vassili Kamenski, Ivan Klioune, Mikhaïl Menkov, Vera Pestel, Lioubov Popova, Ivan Pouni (Jean Pougny), Olga Rozanova, Nadejda Oudaltsova et Marie Vassilieff.
« À la recherche de 0,10 – La dernière exposition futuriste de tableaux » rend également hommage à l’oeuvre iconique de Kasimir Malevitch, « le Carré Noir » dont elle célèbre le centenaire. Cette toile monochrome relevait de la pure provocation, car elle ne montrait qu’une surface noire légèrement déformée, entourée de blanc.
Lors de l’exposition d’origine, elle était de surcroît accrochée dans ce
qu’on appelait l’angle de Dieu, où se trouvaient traditionnellement les icônes qui décoraient la maison. Malevitch, Supremus n° 50, huile sur toile, Stedelikj Museum Amsterdam
Sans compromis et énigmatiques, les oeuvres du suprématisme imposèrent un brutal changement de paradigmes sur la scène artistique.
Ces oeuvres étant par ailleurs rarement prêtées, c’est la première fois qu’on pourra voir en Suisse une aussi riche présentation d’oeuvres suprématistes. Plusieurs années de recherches et de longs échanges scientifiques avec des musées russes de renom ont précédé cette collaboration en cette année du centenaire du Carré noir. C’est ainsi qu’ont eu lieu en Russie, dès 2008, dans le cadre de collaborations de très grande qualité, de premières expositions individuelles consacrées à Alberto Giacometti et Paul Klee (2013), cette dernière sous forme d’une coopération entre la Fondation
Beyeler et le Centre Paul Klee.
Ces oeuvres et documents proviennent de musées, d’archives et de collections particulières. Outre la galerie Tretiakov de Moscou et le Musée russe de Saint-Pétersbourg, 14 musées régionaux russes ainsi que d’importants établissements internationaux comme le Centre Georges-Pompidou de Paris, le Stedelijk Museum d’Amsterdam, le Musée Ludwig de Cologne, la Collection George Costakis de Thessalonique, l’Art Institute de Chicago et le MoMa de New York ont contribué à cette exposition en acceptant de prêter des oeuvres rares et précieuses.
Pour la première fois de l’histoire des expositions russes et occidentales, ces oeuvres remarquables sont à nouveau rassemblées dans les salles de la Fondation Beyeler, complétées par des travaux des mêmes artistes, datant de la même période, afin de redonner vie à l’atmosphère tout à fait singulière et vibrante d’énergie du renouveau artistique russe des débuts du XXe siècle.
Le commissaire invité est Matthew Drutt, qui a déjà été responsable des grandes rétrospectives Malevitch du Musée Guggenheim de New York et de la Menil Collection à Houston.
On peut voir simultanément à la Fondation Beyeler l’exposition « Black Sun ». Celle-ci présente des oeuvres de 36 artistes des XXe et XXIe siècles qui utilisent des moyens d’expression aussi divers que la peinture, la sculpture, l’installation et le film, sans oublier les interventions artistiques dans l’espace public. Conçue comme un hommage à Malevitch et Tatline, « Black Sun » explore à partir d’une perspective actuelle l’immense influence, encore sensible aujourd’hui, de ces deux représentants de
l’avant-garde russe sur la production artistique. Cette exposition a été réalisée en étroite collaboration avec certains des artistes exposés. Mikhaïl Menkov Journal, 1915 Huile sur toile, 71 x 71 cm Musée d’art régional, Oulianovsk avec le soutien du Centre d‘Etat des Musées et des Expositions ROSIZO
L’exposition d’origine « 0,10 », organisée par le couple d’artistes Ivan Pouni et Xénia Bogouslavskaïa, fut inaugurée le 19 décembre 1915 à Petrograd avec plus de 150 oeuvres de 14 artistes de l’avantgarde russe, dont la plupart étaient des partisans de Malevitch ou de Tatline. Un tiers seulement des 150 oeuvres exposées durant l’hiver 1915-1916 à Petrograd est parvenu jusqu’à nous. L’exposition se tenait dans la Galerie de Nadejda Dobytchina, considérée comme la première galeriste de Russie. Dès 1911, elle avait converti plusieurs pièces de son spacieux appartement en salles d’exposition et était très connue des milieux artistiques. Le titre « 0,10 » (zéro-dix) n’est pas une formule mathématique mais un code reposant sans doute sur une idée de Malevitch : le zéro devait symboliser la destruction de l’ancien monde – y compris celui de l’art – en même temps qu’un nouveau départ. Le chiffre dix se réfère au nombre de participants initialement prévu. Les adjectifs « dernière » et «futuriste » contiennent également un message chiffré : il s’agissait de montrer que l’on cherchait à prendre ses distances avec l’influence du futurisme italien et même à s’en libérer. Voilà qui donne la mesure de la rapidité avec laquelle les différentes orientations stylistiques se succédaient : alors qu’au début de 1915, le futurismeenthousiasmait encore, on prônait son abandon dès la fin de la même année. Des prises de position passionnées et des débats houleux avaient agité les participants avant l’exposition, dont l’organisation avait fait l’objet de modifications de dernière minute. C’est ainsi que le nombre définitif d’exposants n’était pas celui qui était annoncé dans le titre. Certains artistes firent faux bond au dernier moment, d’autres s’ajoutèrent à l’improviste. Finalement, 14 artistes exposèrent leurs travaux – 7 femmes et autant d’hommes.
Dans la Russie prérévolutionnaire, les organisateurs d’expositions tenaient en effet à la parité des sexes. Lyubov Popova, portrait of a Lady, museum Ludwig Köln
Les travaux de deux participants tranchaient sur les autres en s’engageant dans des voies d’une nouveauté et d’un radicalisme extrêmes qui allaient marquer durablement l’évolution artistique. Le premier était Kasimir Malevitch qui, dans le cadre de La Dernière exposition futuriste de tableaux 0,10, explorait dans ses toiles entièrement abstraites, constituées de formes géométriques, une dimension jusqu’alors inconnue des beaux-arts. Il inventa pour désigner ses créations le terme de « suprématisme » (du latin supremus – « suprême »), exprimant ainsi sa volonté de jouer un rôle majeur dans l’art. Le second était Vladimir Tatlinequi, avec ses sculptures elles aussi abstraites créées à partir de matériaux étrangers à l’art, proposait des solutions nouvelles pour une sculpture affranchie de son socle classique. Même si l’exposition d’origine était loin d’être homogène – on y observait une
grande diversité de styles artistiques et de programmes esthétiques –, elle fit l’effet d’un véritable électrochoc, sonna le glas du cubo-futurisme en tant que tendance dominante de la peinture russe et ouvrit la voie à des expériences totalement inédites. Dès le lendemain de cette manifestation, Malevitch et Tatline s’imposèrent comme les chefs de file de l’avant-garde européenne. Nadezhda Udalstova, selfportrait galerie Tretjakow, Moscou
Le projet de la Fondation Beyeler ne peut évidemment pas prétendre proposer une reproduction fidèle de l’exposition de 1915 – un grand nombre des oeuvres exposées à cette occasion ont en effet disparu ou ont été détruites –, mais on peut y voir de nombreuses oeuvres originales de cette exposition, complétées par d’autres chefs-d’oeuvre des mêmes artistes, datant de la même période. Les visiteurs se
feront ainsi une impression très concrète de l’énergie artistique débordante de la Russie du début du XXe siècle.
Une deuxième exposition illustre l’influence que « 0,10 » exerce aujourd’hui encore sur les artistes : « Black Sun » reconstitue à l’aide d’oeuvres d’artistes contemporains le parcours de l’abstraction et du noir, mystérieuse « non couleur ».
Olafur Eliasson, Remagine, Kunstmuseum Bonn
On peut voir « À la recherche de 0,10 – La dernière exposition futuriste de tableaux » et « Black Sun » jusqu’ au 10 janvier 2016 à la Fondation Beyeler.
L’exposition « À la recherche de 0,10 – La dernière exposition futuriste de tableaux » a été réalisée grâce au soutien de : Presenting Partners AVC Charity Foundation Cahiers d’Art Partner Phillips est une plate-forme mondiale majeure d’achat et de vente d’art et de design des XXe et XXIe siècles. Heures d’ouverture de la Fondation Beyeler :
tous les jours 10h00–18h00,
le mercredi jusqu’à 20h00
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Valérie Favre, Balls and Tunnels, 2015
En levée de rideau, ellepropose d’ouvrir l’exposition sur une oeuvre abstraite, le dernier Balls and Tunnelsréalisé en 2015.
Il s’agit du nouvel opus de la série éponyme débutée il y a vingt ans pour laquelle Valérie Favre ne réalise qu’un tableau par an et ce, jusqu’à la fin de sa vie, comme elle l’a déjà énoncé. OEuvres rares, les Balls and Tunnels série de cosmogonies colorées sont tous réalisées selon le même protocole, celui d’une peinture voulue « avec le moins de décisions possibles » ; l’artiste travaille la toile libre en laissant le hasard induire des rencontres de couleurs, sous forme de taches et de dégoulinures.
Le résultat doit à la fois au hasard et aux reprises minutieuses de l’artiste qui travaille ensuite glacis et empâtements pour réaliser une oeuvre « qui n’a plus de sens ».
Placé au tout début de l’exposition, véritable « morceau de peinture », il permet d’évacuer l’image restrictive parfois associée à l’artiste connue pour sa peinture figurative.
Valérie Favre, Lady Bird 2010
Les Théâtres Vastes polyptiques s’étirant sur près de 400 cm, les Grands Théâtres ici réunis sont pour une majeure partie des travaux très récents. Décrits par l’artiste comme des grandes « scèneries »,
les cinq formats monumentaux auxquels vient s’adjoindre un inattendu petit format, accueillent le visiteur dans une salle écarlate qui rappelle le théâtre ou le cirque. Traitant de la « folie du monde » sur le mode de la parade, ces grandes compositions entrecroisent nombre de références visuelles et allégoriques (références à l’Histoire de l’Art, au cinéma, à la mythologie,…). La figure de la Mort y est fréquente, elle côtoie un catalogue de personnages, d’animaux et de créatures hybrides réunis pour jouer la comédie ou le drame sous les feux de la rampe. Les oeuvres – toutes baptisées d’un titre qui évoque les circonstances de leur éclosion – sont porteuses de signes qui renvoient d’un tableau à l’autre.
Accrochées volontairement assez bas, ces Théâtres invitent le regardeur à entrer dans le spectacle qui se joue sous ses yeux et à rejoindre le cortège de Madame Rêve, à se pavaner aux côtés de Laby Bird, à gagner la foule qui se presse autour de La Voyante/Die Hellseherin, à se faufiler parmi les acteurs du Cristal Palace
ou encore à « perdre oeil », comme on perd pied, dans le paysage infini de Play-Back.
Odilon Redon, James Ensor, ou encore Brueghel se cotoyant. Thomas l’Obscur Au sortir de la salle rouge, le visiteur soulève un rideau de velours qui ouvre sur une salle aux murs blancs. Là, il se trouve nimbé d’un ensemble dense de dessins accrochés selon un rythme très particulier, entrecoupé par endroits de tableaux : les dessins, comme une portée musicale, sont disposés sur plusieurs lignes et créent un vaste environnement où les tableaux surgissent comme des taches de couleurs. L’oeuvre présentée ici relève d’une démarche nouvelle de l’artiste : Valérie Favre a, en effet, opéré un copiage minutieux et intégral du roman de Maurice Blanchot,Thomas l’Obscur. Ce travail réalisé sur un grand carnet démantelé contient le texte in extenso ainsi que plusieurs dessins à l’encre et à l’aquarelle qui entrent littéralement dans les mots de Blanchot. Roman en forme de voyage intérieur, Thomas l’Obscur inspire aussi à l’artiste
plusieurs peintures où le thème de la noyade est récurrent. Férue de littérature, Valérie Favre qui se présente elle-même comme une « fausse écrivaine », s’est passionnée pour les textes de l’auteur de L’Écriture du Désastre. Elle livre ici une oeuvre d’art totale qui rencontre et prolonge le texte de Blanchot dans un déploiement, certes, monumental, mais néanmoins intime pour qui sait s’approcher tout près de ces pages manuscrites où affleure la sensibilité de leur copiste. Les Fragments Puis c’est un nouveau choc, on pénètre dans une salle obscurcie.
Série débutée en 2010 et close en 2012, Les Fragments, sortes de maelströms sombres qui ne sont pas sans rappeler les dessins de Victor Hugo, voient ici leur épilogue. Valérie Favre conçoit ces tableaux abstraits de dimensions différentes comme « des morceaux d’univers ». Galaxies, constellations, trous noirs ou voie lactée, Les Fragments renvoient à ce qui nous dépasse, à ce qui se place au-delà : l’infini est malaisé, sinon impossible, à concevoir, plus encore à peindre.
L’artiste s’attaque à cette impossibilité et retient du grand tout quelques fragments. De ses tableaux, elle a fait réaliser de minuscules photographies qu’elle a fait imprimer en grande
quantité. Ces minuscules Fragments ont été soigneusement assemblés les uns avec les autres, cousus ensemble pour former un tapis aux motifs ornementaux, façon de transformer les questionnements qui nous taraudent en un élément domestique – ou magique – un tapis. Les Ghosts
Les Ghosts de Valérie Favre, série entreprise depuis 2012 et toujours en cours, revêtent plusieurs formes. Ceux qu’elle a choisi de réunir ici s’inspirent du tableau de Goya, Le Vol des Sorcières (1797/1798). Dans le tableau du Prado, trois créatures portant des chapeaux pointus portent à bout de bras le corps d’un homme nu et s’envolent dans un ciel noir, tandis qu’au sol un personnage erre à l’aveugle et qu’un autre se désole. Valérie Favre retient cette ascension du corps pour une série de tableaux de petits formats où elle opère diverses variations. Le gisant change d’apparence, de genre, d’état, les « sorcières » se font danseuses, secouristes bienveillantes ou facétieuses. Toutes ensemble, ces petites peintures forment une nuée qui décline tous les tons possibles pour jouer la même scène, telle une multitude de prises enchaînées par un acteur qui seraient vues simultanément. Les Petits Théâtres de la vie
Pratique autonome et rare de l’artiste, le dessin constitue ici un ensemble « à portée de main » ; l’artiste a, en effet, souhaité les présenter différemment des autres oeuvres de l’exposition.
Posés sur des lutrins, les dessins invitent à une contemplation rapprochée, nécessaire tant leurs multiples détails sollicitent l’attention. Combinant écritures, collages, photocopies, dessins dans les marges, les oeuvres graphiques de Valérie Favre se présentent comme une cartographie moult fois retravaillée. On y lit le nom de Kleist, on relève des marques d’antidépresseurs, on rencontre des animaux et des formes géométriques, agencés sur ce qui ressemble à une scène ou une piste de cirque. Une fois encore, Valérie organise à la façon d’un metteur en scène de théâtre de petites scènes peuplées de personnages et de situations improbables, coeur d’un récit qui emprunte, ça et là, des éléments de la réalité et de sa vie personnelle, tout en restant une création résolument fictive.
Un travail original, qui nécessite l’attention du regardeur, où l’ingéniosité côtoie
la diversité, l’éclat et la profondeur des couleurs, un regard aigu et ironique sur le monde.
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A vos agendas
LES VAGAMONDES : festival d’arts & de sciences humaines
4e édition dédiée aux cultures du Sud Fellag / Blitz Theatre Group / Rocío Molina / Dhafer Youssef / Emma Dante Héla Fattoumi & Éric Lamoureux / Lina Majdalanie & Rabih Mroué Amir Reza Koohestani / Zad Moultaka / Cie Massala / Yusuf Sevinçli
Un focus sur la création méditerranéenne du 13 au 23 janvier où se succéderont des propositions de théâtre, danse, musique, humour, mais aussi des événements en entrée libre : rencontres avec les artistes, conférences, expositions… Pour cette 4e édition, La Filature s’associe à de nombreux partenaires et propose des rendez-vous « sciences humaines » dans tout Mulhouse !
Une mer qui relie autant qu’elle sépare. Car la coexistence ne va
jamais de soi. Il faut la vouloir, il faut la construire, l’interroger, en
permanence. C’est bien là que réside la raison d’être de ce festival
qui, à travers les arts et les sciences humaines, nous ouvre vers la
connaissance et la reconnaissance de l’Autre dans sa diversité. Par
les arts, mais aussi la géographie, l’histoire, la géopolitique ou
encore la gastronomie et le vin, nous aborderons beaucoup des
questions de société qui animent notre actualité. Nous entendrons
parler de logique des frontières, de migration des peuples et de
mondialisation. Nous verrons également que nombreux sont les
spectacles qui questionnent – parfois avec beaucoup d’audace – la
place de la femme dans le périmètre méditerranéen.
Pour cette 4e édition, l’équipe de La Filature s’est entourée d’une multitude d’acteurs locaux à l’initiative de l’association « Les Cafés Géographiques ».
Nous oeuvrerons ainsi à ce que ce festival soit une véritable
rencontre de l’Autre. Une fête mêlant allègrement arts visuels, théâtre, cinéma, conférences, débats, danse et performances avec comme ligne de mire cette mer qui nous est donnée en partage. mercredi 13 janv. 19h en entrée libre INAUGURATION DU FESTIVAL + VERNISSAGE DE L’EXPOSITION DE YUSUF SEVINÇLI
mais aussi de l’installation végétale de Sophie Larger & Stéphanie Buttier dans le hall de La Filature RESTAURATION Du mercredi 13 au mercredi 20 janvier, l’association Épices proposera une restauration les soirs de spectacles. Vendredi 22 et samedi 23 janvier, l’association Franco-Amazigh concoctera des spécialités berbères :
restauration, salon de thé et pâtisseries à savourer en musique ; et samedi 23, le couscous traditionnel du Nouvel An berbère. Programme complet à consulter
jusqu’au 17 janvier à la Kunsthalle de Mulhouse
Sans titre est une exposition qui n’a ni titre ni thème. Une exposition qui montre les oeuvres, rien que les oeuvres de cinq artistes. Ni plus, ni moins. Inutile de chercher un fil conducteur, un sens caché, rien de tel n’a guidé le choix de ces artistes. Ils sont là pour la seule et la meilleure des raisons que l’envie de mieux les rencontrer, de montrer leur travail et le partager, le temps d’une Régionale. Ils viennent de la « Regio » Hösl & Mihaljevic (DE), Jeannice Keller (CH), Maja Rieder (CH)
et Silvi Simon (FR) Hösl & Mihaljevic (DE) Stefan Hösl est né en 1956 à Bonndorf en Forêt-Noire (DE), il vit et travaille à Fribourg. Andrea Mihaljevic est née en 1956 à Constance (DE), elle vit et travaille à Fribourg.
Depuis 2002, Stefan Hösl & Andrea Mihaljevic collaborent ensemble sous le nom de Hösl & Mihaljevic. Le travail d’Hösl & Mihaljevic est traversé par l’image en mouvement et l’architecture. Héritiers d’un regard constructiviste, ils n’hésitent pas à l’enrichir d’une belle part d’humanité. Leurs interventions sont souvent liées à des espaces rencontrés ou occupés qu’ils déplacent dans les lieux d’exposition. Jeannice Keller (CH)
Née en 1975 à Appenzell (CH), elle vit et travaille à Bâle et Paris.
Les sculptures de Jeannice Keller se déploient dans des espaces qu’elles occupent
sur le mode du dialogue. À partir de tissus et de tasseaux, elle construit des installations
de lignes strictes et de plans souples qui défient et soulignent les architectures
investies, leurs qualités mais aussi leurs failles. Maja Rieder (Ch)
Née en 1979 à Kestenholz, canton de Soleure (CH), elle vit et travaille à Bâle.
Maja Rieder travaille sur papier. Que ce soit avec du graphite ou
de la peinture, sur des surfaces morcelées, multiples, pliées, petites ou
grandes, posées au mur ou au sol, elle compose avec et sur le papier.
Toutes ses oeuvres répondent plastiquement à la générosité et à
la richesse de ce support. Silvi Simon (FR)
Née en 1970 à Livry-Gargan (FR), elle vit et travaille à Strasbourg.
Dont vous avez pu voir le travail à la galerie Iffrig à ST-ART La lumière est la matière de Silvi Simon, elle est aussi son outil. Que ce soit dans des installations ou dans des photos, qu’elle appelle « chimigrammes », c’est en jouant, déjouant, façonnant voire capturant la lumière qu’elle modèle des espaces et crée des images à fort pouvoir d’attraction. Installation réalisée lors d’une résidence en milieu scolaire au lycée Lumière-Beauregard de Luxeuil-les-Bains, avec le soutien de la DRAC Franche Comté.
Co-production La Grosse Entreprise, dans le cadre du projet LUX ! Année internationale de la lumière.
Remerciements à Jean-Charles Beugnot, chercheur CNRS à l’institut FEMTO-ST, Besançon. LES RENDEZ-VOUS Kunstapéro : le jeudi 7 janvier à 18h00
Des oeuvres et des vins à découvrir : visite guidée suivie d’une dégustation de vins, en partenariat avec
l’association Mulhouse Art Contemporain et la Fédération Culturelle des Vins de France.
Participation de 5 euros / personne, inscription au 03 69 77 66 47 / kunsthalle@mulhouse.fr Kunstdéjeuner : vendredi 11 décembre à 12h15
Visite à thème « Questions obliques » suivie d’un déjeuner*
Sous la forme d’un jeu, les cartes de Questions obliques interrogent, de manière parfois surprenante et décalée, le visiteur sur sa perception de l’exposition. En partenariat avec l’Université Populaire.
Gratuit, sur inscription au 03 69 77 66 47 / kunsthalle@mulhouse.fr
*repas tiré du sac Rendez-vous famille : dimanche 10 janvier à 15h00
Une visite / atelier est proposée aux enfants et à leurs parents.
A partir de 6 ans
Gratuit, sur inscription au 03 69 77 66 47 / kunsthalle@mulhouse.fr Bus tour : dimanches 13 et 20 décembre
Plusieurs circuits en bus sont proposés au départ de Bâle, Strasbourg et Fribourg.
Dimanche 13 décembre, possibilité de visiter l’exposition « Sans titre » de La Kunsthalle
au départ de Fribourg – Konzerthaus rdv à 10h00.
Payant, réservation en ligne www.reservix.de – mot clé : Regionale
Tickets : CHF 25.- \ EUR 20.-
Informations sur www. regionale@gmx.ch Dimanche 13 décembre au départ de Fribourg
10:00 Départ de Fribourg, Konzerthaus
11.00 Städt. Galerie Stapflehus, Weil am Rhein
12.00 Kunst Raum Riehen
13.30 Projektraum M54, Bâle
15:00 La Kunsthalle Mulhouse
16.00 La Filature, Mulhouse
17:00 Retour
18:00 Arrivée à Fribourg Possibilité de prendre le bus en cours de route
Pour construire votre visite / parcours au sein de l’exposition : Emilie George / Chargée des publics emilie.george@mulhouse.fr
+33 (0)3 69 77 66 47
Éventail des visites à thème téléchargeable sur www.kunsthallemulhouse.com
À l’attention des familles et du jeune public en visite autonome :
les Ateliers Pédagogiques d’Arts Plastiques du
Pôle Education et Enfance de la Ville de Mulhouse proposent un carnet de visite disponible à l’accueil.