Le Musée Frieder Burda présente des œuvres abstraites de Gerhard Richter.
(vidéo du vernissage en allemand) jusqu’au – 29 mai 2016
Le point d’orgue de cette exposition est un travail majeur de l’artiste, une œuvre non figurative profondément poignante en quatre éléments intitulée « Birkenau » (WZ 937 1-4), qui a été réalisée en 2014. Gerhard Richter y fait référence à des photos qui furent prises en 1944 au camp de concentration de Birkenau par des membres du Sonderkommando juif (une des unités spéciales de déportés forcés de participer au processus d’extermination).
Ces documents photographiques constituent le point de départ, la première couche du tableau, repris et retravaillé par le peintre en de nombreuses étapes ultérieures.
On trouve des photos des victimes de l’holocauste et de la terreur nazie à plusieurs reprises depuis le milieu des années 1960 dans l’ « Atlas » de Gerhard Richter, un recueil de photos, de coupures de journaux et de croquis rassemblés par l’artiste de 1962 jusqu’à aujourd’hui. Des panneaux correspondants provenant de l’ « Atlas » sont mis en perspective à Baden-Baden avec les travaux de grandes dimensions sur Birkenau. Gerhard Richter Altlas 1966 Edition n° 169/2015
Pour le seul hall d’entrée du Bundestag à Berlin, Richter a rassemblé un grand nombre de photos et a tenté de peindre des tableaux d’après ce matériel. Toutes les premières tentatives échouèrent cependant et c’est seulement dans les « tableaux de Birkenau » que l’artiste est parvenu pour la première fois à trouver une solution picturale. L’artiste est loin d’avoir mis un point final à son travail sur ce grand thème, comme le montre une autre adaptation des tableaux, transposés en photographies de même taille, ainsi que 93 détails photographiques tirés de l’œuvre.
Gerhard Richter, éxtrait 93 détails Birkenau 2015 Richter a eu recours à cette méthode d’observation de détails à plusieurs reprises. Un travail exposé, « Halifax », datant de 1978, permet de comprendre ce processus ; il y réinterprète 128 détails de son grand tableau en noir et blanc intitulé « Tableau abstrait » (titre antérieur « Halifax », WVZ 432-5) pour en faire la représentation d’une structure. Une série montrée également ici est particulièrement impressionnante : « War Cut » est un travail sur les informations diffusées au début de la guerre en Irak. Gerhard Richter a associé 216 détails en couleur tirés de son « Tableau abstrait », 1987 (WVZ 648-2) à des textes qui avaient été publiés dans ce contexte par le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitungles 20 et 21 mars 2003,les premiers jours de la guerre en Irak. Il a procédé ici de manière strictement formelle et a cependant établi avec ses tableaux non figuratifs des références étonnantes au contenu des textes. Gerhard Richter, Birkenau 937 -1-2-3-4
Le point de départ de la stratégie picturale de Gerhard Richter, où la référence au modèle est toujours présente, même dans les travaux abstraits, est particulièrement évident lorsqu’on la replace dans le contexte d’œuvres réalisées par d’autres artistes connus. Ces derniers sont issus pour la plupart du milieu proche de la Galerie Konrad Fischer, avec laquelle Richter était en étroit contact dans les années 1960. Clifford Still
On pourra voir des chefs d’œuvre abstraits de Carl Andre, Sol LeWitt, Blinky Palermo, Imi Knoebel ou Sigmar Polke. Mais Andy Warhol et les expressionnistes abstraits Clyfford Still, Adolph Gottlieb et Willem de Kooning témoignent eux aussi de la capacité des artistes contemporains à saisir l’indescriptible et représenter l’irreprésentable précisément à l’aide de l’abstraction. Leurs travaux, parmi lesquels les impressionnantes sculptures de Sol LeWitt et de Carl Andre, montrent les différentes approches des artistes et révèlent le fort potentiel dont dispose l’abstraction pour représenter la réalité ou refuser tout caractère réaliste. L’exposition se penche également sur le thème de la perception et des émotions que des formes et des couleurs – au-delà de la représentation d’objets réels- sont à elles seules en mesure de provoquer en nous. Gerhard Richter Halifax 1978 128 fotos von einem bild
Les nombreuses pièces exposées provenant de la Collection Frieder Burda sont complétées par des prêts d’œuvres prestigieuses issues de collections et musées internationaux ou appartenant à des particuliers.
C’est une exposition qui vous plonge dans la réflexion, tant sur le passé que sur l’actualité. Commissaire de l’exposition le directeur du musée Frieder Burda,Helmut Friedel
Gerhard Richter d’après le livre de Georges Didi-Hubermann, « Bilder trotz Allem » CatalogueHelmut Friedel et Georges Didi-Huberman.
Il contient, entre autres, la lettre détaillée de Georges Didi-Huberman à Gerhard Richter « La peinture dans son moment aporétique » – souvenirs du philosophe à la visite de l’atelier de l’artiste.
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Vous avez envie de « buzzer » ?
La dernière et nouvelle initiative éducative de la Fondation Beyeler
vous permettra de buzzer
« l’art enrichit le quotidien et ouvre de nouvelles perspectives. Il rend visible ce que nous sentons, pensons, redoutons ou souhaitons. Il existe bien des manière de découvrir toute la diversité de l’art. AvecSPEED ART, l’accès ludique occupe évidemment le premier plan ».
Dans le cadre de son engagement artistique en faveur des enfants et des jeunes, la Fondation Beyeler lance SPEED ART, un jeu de cartes qui se joue au rythme de la visite des galeries. Ce jeu « de réaction », conçu autour de l’art et des artistes de la Collection Beyeler, s’attache également à transmettre des informations intéressantes et invite les amateurs d’art, jeunes et moins jeunes, à observer attentivement les œuvres.
Les joueurs (jeunes et moins jeunes) sont invités à découvrir des points communs entre les œuvres d’artistes célèbres comme Van Gogh, Cézanne, Klee, Mondrian et bien d’autres encore. SPEED ART est disponible dès à présent à l’Art Shop de la Fondation Beyeler, au musée ou en ligne sur le site web de la boutique du musée. Un joli cadeau artistique et culturel pour toute la famille.
Ce jeu propose une introduction simple et compréhensible aux célèbres œuvres de la collection de la Fondation Beyeler consacrée à l’art moderne et contemporain. Il s’agit de porter un regard neuf sur certains des chefs-d’œuvre les plus connus de la Collection Beyeler et de relever des similitudes, par ex. dans les œuvres de Van Gogh ou Cézanne ; il peut s’agir de motifs comparables, comme des nus ou des représentations d’animaux, ou d’un style, figuratif ou abstrait. SPEED ART invite à repérer immédiatement les différences et les points communs. En famille ou avec des amis, au domicile, dans le musée ou en voyage, le jeu cherche également à susciter des « discussions animées et de nombreux éclats de rire ». SPEED ART est le fruit d’une collaboration entre l’éditeur de jeux Carlitt plus Ravensburger, des concepteurs de jeux et l’équipe de la Médiation artistique de la Fondation Beyeler.
La réalisation de ce jeu d’art a été rendue possible grâce au soutien d’UBS, mécène de longue date et partenaire engagé de la Médiation artistique pour les enfants et pour les jeunes de la Fondation Beyeler. SPEED ART prolonge d’autres initiatives ludo-éducatives du musée qui avaient déjà rencontré un grand succès: l’ouvrage « L’art, c’est quoi ? »et l’application pour Smartphone ArtShaker. (Lire article CLIC France: L’application ArtShaker de la Fondation Beyeler stimule le sens artistique et la créativité)
Comme les initiatives précédentes, le jeu SPEED ART a pour objectif « d’éveiller la passion du plus grand nombre, et surtout des jeunes, pour l’art.
SPEED ART est également en vente dans les magasins de jouets. Heures d’ouverture de la Fondation Beyeler :
tous les jours 10h00–18h00,
le mercredi jusqu’à 20h00
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Signac aquarelliste et nomade
Après-guerre, en 1921, Signac quitte Antibes pour Saint-Paul-de-Vence et sillonne les routes de France. Le néoimpressionnisme est depuis longtemps entré dans l’histoire, ce qui signifie qu’il n’appartient plus à l’avant-garde artistique.
S’il peint toujours avec passion les quais de la Seine à Paris, on le trouve souvent dans la vallée du Rhône où il recherche les sites évoqués par Stendhal et rêve d’illustrer Mémoires d’un touriste, « le plus beau livre du monde ».
Mais c’est en Bretagne, à Lézardrieux, sur les bords du Trieux, qu’il s’installe en 1924. Il se rend souvent à Saint-Malo où l’attirent les terre-neuvas et assiste à la partance des « Islandais » qu’il observe inlassablement.
Son dernier projet artistique est la série consacrée aux ports de France dans la lignée des grands peintres et graveurs
de marines tels que Joseph Vernet, Nicolas Marie Ozanne et Louis Garneray. De 1929 à 1931, grâce au soutien financier de l’homme d’affaires Gaston Lévy, Signac alors largement sexagénaire entreprend de parcourir la France de
port en port et d’en rapporter des vues à l’aquarelle. Il décrit avec un plaisir toujours renouvelé la diversité des ciels, des gréements et des architectures portuaires, sans savoir que ces séduisants paysages ne tarderont pas à connaître de sévères destructions.
(M. F. B.) VISITES COMMENTÉES PUBLIQUES
Les jeudis à 18h30 et les dimanches à 15h
Prix : CHF 5.- (en plus du billet d’entrée) / gratuit pour les Amis de l’Hermitage
Sans réservation, nombre de participants limité VISITES COMMENTÉES POUR GROUPES PRIVÉS
Des visites peuvent être organisées sur demande, en français, allemand ou anglais.
Prix : CHF 130.- (en plus des billets d’entrée). Maximum 25 personnes par groupe
Renseignements et réservations : +41 (0)21 320 50 01 CONFÉRENCES Jeudi 17 mars à 18h30
Les relations entre art et science des couleurs, de Paul Signac à la neurophysiologie contemporaine par Libero Zuppiroli, professeur émerite à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne et coauteur d’un Traité des couleurs (2012) Jeudi 21 avril à 18h30
Signac et la découverte de Saint-Tropez
par Marina Ferretti, commissaire de l’exposition, directeur scientifique du Musée des impressionnismes à Giverny et coresponsable des Archives Signac
Prix des conférences : CHF 12.- / CHF 10.- tarif réduit / gratuit pour les Amis de l’Hermitage
Billet combiné (conférence + exposition) : CHF 25.- / CHF 23.- retraités / CHF 15.- étudiants
Renseignements et réservations : +41 (0)21 320 50 01 CONCERT Jeudi 28 avril à 19h
La musique au temps de Signac
Claude Debussy, La Mer (1905), Petite Suite (1889)
Gabriel Fauré, Suite Dolly (1906)
Maurice Ravel, Ma Mère L’Oye (1908)
par « The Françoise-Green Piano Duo », Londres
Prix : 28.- / 25.- prix réduit
Billet combiné (concert + exposition) : 36.- / 32.- retraité / 20.- étudiant
Sur réservation au +41 (0)21 320 50 01 SOIRÉES ART & GASTRONOMIE
Débutant à 18h45 par une visite commentée de l’exposition, la soirée est suivie à 20h d’un repas gourmand
inspiré par l’oeuvre de Paul Signac, au café-restaurant L’esquisse.
Sur réservation au +41 (0)21 320 50 01
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L’exposition de la Philharmonie de Paris intitulée Marc Chagall : Le Triomphe de la musique (vidéo) explore les créations pour la scène de Marc Chagall, les commandes décoratives et architecturales liées à la musique. Une nouvelle approche musicale de l’oeuvre est nourrie par l’écoute des sons et des résonances de la matière. Sont réunies environ 270 oeuvres (peintures, dessins, costumes, sculptures et céramiques), incluant des installations multimédias notamment grâce à un dispositif exceptionnel développé par le Google Lab autour du plafond de l’Opéra et un ensemble de photographies, pour la plupart inédites, dont celles qu’Izis créa dans l’atelier de Marc Chagall dans les années 1960.
Les décors que Chagall réalisa pour le Théâtre d’art juif de Moscou en 1920, conservés à la Galerie Tretiakov, constituent un décor universel réunissant les arts (Musique, Danse, Théâtre, Littérature) dans une approche d’art total, faisant rayonner la culture et la langue yiddish par l’association du spectacle populaire, de la musique, du rythme, du son et de la couleur.
Plus tard, fuyant l’Europe pour les États-Unis, Chagall renouvelle son approche scénique par la découverte de l’espace et de la monumentalité de l’architecture et des paysages américains. En 1942, il crée les décors et les costumes pour Aleko à Mexico, puis pour L’Oiseau de feu à New York en 1945, renouant ainsi avec la musique russe.
De retour en France, l’Opéra de Paris lui commande un travail similaire pour Daphnis et Chloé en 1958 (1959 pour la première à l’Opéra de Paris), une collaboration qui culminera en 1962 avec la commande par André Malraux, alors ministre des Affaires culturelles, du célèbre plafond de l’Opéra Garnier, inauguré en 1964. Panthéon musical personnel de l’artiste, il constitue à lui seul un formidable hommage aux compositeurs qui ont marqué l’histoire de la musique. Les nombreuses esquisses inédites de ce projet, également présentées dans ce volet de l’exposition, restituent pas à pas la genèse de la création et les différentes étapes de son processus créatif. Dans toute l’oeuvre de Chagall, la musique se manifeste par un surprenant éventail de résonances à travers lesquelles notre temps se révèle enchanteur.
Commissariat : Ambre Gauthier est docteure en histoire de l’art. Sa thèse, consacrée aux revues de galeries d’art en France dans l’entre-deux-guerres (1918-1940), propose une nouvelle lecture des liens entre les avant-gardes, l’édition et le marché de l’art moderne en Europe.
Directeur musical : Mikhaïl Rudy. Né en Russie, élève au célèbre Conservatoire Tchaïkovski de Moscou, il remporte le Premier grand prix du Concours Marguerite Long à Paris en 1975. Peu de temps après, au cours de sa première tournée de concerts il demande l’asile politique en France. À la demande de Rostropovitch, le tout jeune pianiste Mikhaïl Rudy est invité à jouer avec lui et Isaac Stern le triple concerto de Beethoven pour l’anniversaire des 90 ans de Marc Chagall, scellant une amitié bienveillante entre les deux hommes. Musique diffusée :
• Jean-Philippe Rameau (1683-1764),
Les Indes galantes
• Claude Debussy (1862 -1918),
Pelléas et Mélisande
• Maurice Ravel (1875-1937), Daphnis et Chloé
• Igor Stravinski (1882-1971), L’Oiseau de feu
• Adolphe Adam (1803-1856), Giselle
• Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1893),
Le Lac des cygnes
• Modeste Moussorgski (1839-1881), Boris Godounov
• Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791),
La Flûte enchantée
• Hector Berlioz (1803-1869), Roméo et Juliette
• Richard Wagner (1813-1883), Tristan und Iseult
• Christoph Willibald Gluck (1714-1787),
Orphée et Eurydice
• Ludwig van Beethoven (1770-1827), Fidelio
• Georges Bizet (1838-1875), Carmen
• Giuseppe Verdi (1813-1901), La Traviata
L’exposition Chagall et la musique sera présentée dans une version resserrée à Nice, au Musée national Marc Chagall du 5 mars au 13 juin 2016 et dans une version recomposée à Montréal (Canada), au Musée des beaux-arts du 21 janvier au 14 mai 2017.
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Il ne reste que quelques jours,
l’exposition se termine le 24 janvier 2016 Fragonard amoureux. Galant et libertin au musée du Luxembourg Jean-Honoré Fragonard (1732-18o6) fut sans doute le peintre français le plus emblématique des décennies qui ont précédé la Révolution. Paysage, scène de genre, peinture d’histoire, grand décor voire portrait, il aborda toutes les veines avec bonheur mais, selon son premier biographe, “il s’adonna [surtout] au genre érotique dans lequel il réussit parfaitement”. La thématique amoureuse est en effet centrale dans son oeuvre.
Fragonard Jean-HonorÈ (1732-1806). Paris, musée du Louvre. RF1974-2.
De sa vie personnelle, on sait peu de choses. Naissance à Grasse en 1732,
vers 1738 installation de la famille à Paris, vers 1748-1752 il commence sa formation de peintre auprès de Jean-Baptiste Chardin puis de François Boucher.
En 1752 il remporte le Grand Prix de l’Académie royale de peinture.
De 1756 à 1761 il est Pensionnaire de l’Académie de France à Rome
De ses liaisons prétendues avec les célèbres courtisanes de son temps telle Marie-Madeleine Guimard (1743-1816), tout semble avoir été inventé au xixe siècle. Bon époux, bon père, tel fut Fragonard d’après les témoignages les plus fondés. Son union avecMarie-Anne Gérard (1745-1823) épousée en 1769, fut heureuse et durable. Elle était, comme lui, artiste, peintre en miniature, et originaire de Grasse dans le sud de la France.
La fougue amoureuse de Frago, ainsi qu’il se dénommait lui-même, est à chercher ailleurs, dans son oeuvre ! Alors que les Lumières accordent une place nouvelle aux sens et à la subjectivité, et que le jeune genre romanesque en plein essor place l’amour au coeur des fictions, Fragonard va décliner sur sa toile ou sous ses crayons les mille variations du sentiment, à l’unisson de son époque. C’est l’exploration de cette thématique amoureuse que l’on va suivre, entre les derniers feux de l’amour galant et le triomphe du libertinage, jusqu’à l’essor d’un amour sincère et sensible, déjà “romantique”. Jean Honoré Fragonard le Colin Maillard LE BERGER GALANT
Hérité des précieuses, des poètes et des moralistes du “Grand Siècle”, l’idéal de “galanterie” constitue au XIIIe siècle une valeur identitaire pour les Français. “L’amour galant”, sans taire l’inclination des sens, prône la tendresse, la sincérité, le respect mutuel et la fidélité dans une absolue discrétion. À la fin des années 1730, le peintre François Boucher (1703-1770) se fait l’inventeur d’une iconographie nouvelle qui mêle thématique amoureuse et galanterie pastorale en s’inspirant de d’Urfé notamment. C’est à cette école que Fragonard, élève de Boucher au début des années 1750, fera son premier apprentissage de l’iconographie amoureuse. Avec lui cependant, un souffle plus franc et charnel vient faire frissonner l’Arcadie. LES AMOURS DES DIEUX
Au cours des années 1740-1750, les fables mythologiques de l’Antiquité mises en scènes par François Boucher et ses émules deviennent l’emblème d’une peinture frivole, voire licencieuse.
C’est que depuis la Régence (1715-1723), le “libertinage” triomphe parmi les élites en adoptant les formes et le vernis policé de la galanterie, pour mener en fait une quête hédoniste du plaisir charnel complètement découplé du sentiment amoureux. Les espaces de plaisirs, mais aussi les salons d’apparat et jusqu’au décor pour la chambre à coucher de Louis XV au château de Marly, sont alors recouverts de peintures mythologiques amoureuses. Fragonard est formé à cette école. Il produit, à des fins décoratives, ses premières peintures sensuelles dans la mouvance de Boucher. Lors de son séjour à Rome comme pensionnaire de l’Académie de France de 1756 à 1761, il étudie de première main les chefs-d’oeuvre de l’Antiquité. À son retour, il exécute lui-même une magnifique suite gravée, les Jeux de satyres, où l’art antique reprend vie de la plus robuste manière. En 1765 enfin, il devient un peintre éminent grâce au succès de Corésus et Callirhoé, une sombre histoire d’amour mythologique, où s’associent le frémissement des sens et la tragédie de la passion. La leçon de Boucher est désormais dépassée… ÉROS RUSTIQUE ET POPULAIRE
Au moment de son premier séjour romain (1756-1761) et surtout après son retour, Fragonard renouvelle son traitement des amours pastorales et populaires. Deux veines s’illustrent alors.
Tout d’abord, une veine roturière assume ostensiblement la part des pulsions charnelles avec une franchise voire une grossièreté délibérée. Elle dérive du genre littéraire “poissard” qui fait florès dès les années 1740-1750. Instauré par les récits du comte de Caylus (1692-1765) ainsi que par les opéras-comiques de Jean-Joseph Vadé (1720-1757), le genre poissard revendique ses références picturales, à savoir essentiellement les scènes rustiques des peintres flamands du XVIIe siècle David Teniers (1610-1690) et Rubens (1577-1640). Fragonard va puiser à ces mêmes sources. Amusé, grivois sans doute, Frago se distingue de ses devanciers en ce que le mépris ne se dégage pas de ses représentations des amours villageoises.
Une autre veine, plus recueillie et sentimentale, porte la marque du culte de la nature instauré par Jean-Jacques Rousseau (1712-1778). Le Pâtre jouant de la flûte, sans doute exposé au Salon de 1765, relève de cette poétique inspiration. FRAGONARD ILLUSTRATEUR DES CONTES LIBERTINS
Le XVIIIe siècle a été un siècle d’or pour le livre illustré. Le milieu du siècle correspond justement à une période de plein épanouissement esthétique et commercial de cette sphère. Au cours des années 1750 ce sont les ouvrages lestes voire licencieux qui rencontrent le plus grand succès. Ainsi l’édition des Contes de Jean de la Fontaine (1621-1695) illustré par Charles Eisen (1720-1778) en 1762 qui connait un véritable triomphe. Ces contes licencieux ne relèvent pas du tout de la même inspiration moraliste que les célèbres Fables, et l’on considère qu’ils sont une des sources de toute la littérature libertine du XVIIIe siècle. Fragonard s’intéresse à l’illustration des Contes sans doute dès la fin de son séjour romain et au cours des années 1760. L’artiste lui consacra plusieurs séries de dessins. La plus complète, constituée de cinquante-sept feuilles, est celle qui fut rassemblée dans les deux albums conservés au Petit-Palais ici présentés. PIERRE-ANTOINE BAUDOUIN, UN MAÎTRE EN LIBERTINAGE
Durant les années 1760 Fragonard apparaît très proche du peintre en miniature Pierre-Antoine Baudouin (1723-1769). Élève de Boucher, celui-ci se fait connaître en produisant des dessins à la gouache dont les sujets recoupent ceux de la littérature libertine.
Le succès foudroyant de ses gouaches exposées publiquement est conforté par le scandale qu’elles suscitent parfois. Ses participations aux Salons sont attendues, abondamment commentées par la critique. Des compositions plus libres encore, exécutées pour des amateurs fortunés, sont parfois divulguées – souvent édulcorées – par le biais de la gravure.
Baudouin a sans doute été pour Fragonard un mentor en iconographie libertine. À partir de 1765, ils se partagent l’atelier du défunt peintre Deshays au Louvre. En 1767, ils font la demande d’aller copier ensemble les tableaux de Rubens au palais du Luxembourg – l’actuel Sénat ! Au moment du décès précoce de Baudouin en 1769, les dessins et tableaux de Fragonard abondent dans son atelier. Leurs oeuvres enfin se répondent au point que certaines compositions libertines de Fragonard semblent un hommage à son aîné. Jean-Honoré Fragonard: Den vackra tjänsteflickan (« La résistance inutile »). NM 5415 FRAGONARD ET L’IMAGERIE LICENCIEUSE
À partir de la Régence (1715-1723), une grande partie des élites françaises adoptent le “libertinage”. Les sphères littéraires et artistiques en sont profondément affectées. Les livres lascifs illustrés et les gravures licencieuses, diffusés sous le manteau, connaissent un succès sans précédent. Apparaissent aussi des espaces privés dévolus à la consommation du plaisir : “boudoir” au sein de la demeure et “petite maison”, résidence construite à la périphérie de la capitale où selon les mots de Crébillon, le “libertin veut cacher sa faiblesse ou ses sottises”. Les peintres participent au décor de tels espaces, en 176o-177o, Frago s’impose comme le ténor incontesté de cette veine. “Je peindrais avec mon cul”.
Selon un témoignage rapporté seulement au XIXe siècle, Fragonard aurait déclaré “je peindrais avec mon cul”. Et en effet, par sa technique si démonstrative et comme effusive, le peintre parvient à confondre l’enthousiasme de l’inspiration artistique et celui de la fusion érotique. Par la fluidité du lavis ou la vigueur des coups de pinceau largement empâtés, qualifié de “tartouillis” par ses détracteurs, Frago suggère la confusion paroxystique des émotions. Il use ainsi de tous les pouvoirs suggestifs de son art, capable de tromper les sens et d’exalter l’imaginaire. Fragonard Jean-HonorÈ (1732-1806). Etats-Unis, New-York, The Metropolitan Museum of Art. 49.7.49. LA LECTURE DANGEREUSE “Jamais fille chaste n’a lu de romans”, Rousseau, préface de La Nouvelle Héloïse, 1761
Au XVIIIe siècle, la pratique de la lecture se diffuse. De nombreuses catégories sociales accèdent ainsi à des modes de connaissance qui peuvent remettre en cause l’ordre établi. Parmi les productions littéraires qui inspirent la méfiance des autorités, le roman suscite régulièrement anathèmes et réprobations morales. C’est avec ce type de littérature que fraye volontiers Fragonard. Les représentations de lecteurs, et de lectrices plus
encore, abondent dans son oeuvre. La correspondance se développe considérablement au XVIIIe siècle. Un type de littérature privilégié, le roman par lettres, témoigne de cet essor sans précédent manifesté par les plus grands succès littéraires du siècle, de La Nouvelle Héloïse de Rousseau en 1761 jusqu’aux Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos en 1782. Les échanges de correspondances se retrouvent dans l’oeuvre de Fragonard avec sans doute une même signification amoureuse et délicieusement prohibée. Fragonard Jean-HonorÈ (1732-1806). Etats-Unis, New-York, The Metropolitan Museum of Art. 56.100.1. LE RENOUVEAU DE LA FÊTE GALANTE
Les années 1760-1780 voient une progressive dévaluation des valeurs du libertinage. Le succès considérable de La Nouvelle Héloïse (1761) de Rousseau scelle le triomphe d’une forme de sentimentalisme moraliste. En 1770, un émule de Rousseau, Claude-Joseph Dorat (1734-1780), livre une violente diatribe contre le libertinage. Il lui oppose l’amour sincère et tendre. Cet amour qui “se développe par l’estime” se nourrit, selon lui, d’un regard rétrospectif vers l’amour galant du Grand Siècle : “Ce commerce de sentiments tendres, de soins délicats et de plaisirs voilés que l’autre siècle connaissait encore.” Fragonard va puiser à cette même source galante pour dépeindre son intrigante Leçon de musique, dans laquelle les costumes de fantaisie évoquent le “Grand Siècle”. Mais c’est à la rencontre d’Antoine Watteau (1684-1721) que son art va s’infléchir. Fragonard renouvelle le genre des “fêtes galantes”, dont Watteau fut l’inventeur, au point de renouer avec son esprit unique combiné de distance amusée et d’érotisme suggéré. Cette entreprise de réactualisation semble atteindre une forme de sommet de raffinement et de sophistication avec le cycle des Progrès de l’amour,peint en 1771-1772 pour la comtesse Du Barry (1743-1793), favorite du roi Louis xv.
À cette réminiscence des fêtes galantes, Fragonard mêle des fragrances plus modernes : le jardin pittoresque et la vogue des contes de fées. Chef-d’oeuvre de cette veine, L’Île d’amour mêle indissolublement ces deux notions dans un jardin irréel, espace d’un éros enchanté. L’AMOUR MORALISÉ
Les Liaisons dangereuses, triomphe de 1782, vont sonner le glas littéraire du libertinage. À rebours, une nouvelle morale plus convenable socialement s’impose alors, prônant les valeurs neuves de l’amour conjugal.
La mise en récit du Verrou apparaît à cet égard comme une magnifique réécriture de l’imaginaire érotique au tournant des années 177o. D’abord conçue comme une piquante scène de séduction libertine, dans la lignée des gouaches de Baudouin, la peinture a été commandée vers 1777 par un mécène distingué, le marquis de Véri (1722-1785). L’amateur propose l’association problématique du Verrou à une toile religieuse, l’Adoration des bergers, que Fragonard vient d’exécuter pour lui. L’irrespect religieux transparaît sans doute dans cette association qui met en regard offrande sacrée et consommation sexuelle.
Le Verrou est transcrit en gravure par Maurice Blot en 1784. Un peu plus tard, celui-ci produit une autre gravure en pendant, d’après une composition de Fragonard sans doute exécutée en collaboration avec Marguerite Gérard, Le Contrat. L’oeuvre représente un couple attendri, sans doute le même que celui du Verrou, qui s’apprête à signer sa promesse de mariage. Sur la gravure apparaissent très distinctement, accrochées au mur, les deux compositions encadrées de L’Armoire – que Fragonard avait gravée lui-même en 1778 – et du Verrou. Les trois oeuvres se trouvent ainsi reliées à la fois formellement et thématiquement. Une narration est induite et trouve sa conclusion – moralisante – sur Le Contrat, à la manière de “trois chapitres d’un roman : la ‘faute’ – Le Verrou – , les amants surpris – L’Armoire – , la régularisation – Le Contrat”.
LA PASSION HÉROÏQUE
Le Roland furieux et La Jérusalem délivrée comptent parmi les oeuvres littéraires les plus célèbres de la Renaissance. Fragonard s’est littéralement pris de passion pour l’épopée, au point de tenter de l’illustrer quasiment scène après scène. Bien qu’interrompu au bout du seizième chant, ce projet donna naissance à quelque cent quatre-vingts dessins. On ne sait ni pour qui ni dans quel but cette série fut exécutée. Tout juste peut-on la situer, par comparaisons stylistiques, à la fin des années 1770. Cette suite éblouissante de virtuosité témoigne de la capacité de l’artiste à traduire une oeuvre aussi riche et complexe que le Roland furieux. La série marque un point d’acmé dans la carrière de Frago qui illustre ici magistralement la passion et les dérèglements amoureux poussés à leur paroxysme. LES ALLÉGORIES AMOUREUSES
En 1773, le graveur Jean Massard offre à Fragonard un exemplaire du recueil de poésies amoureuses de l’Antiquité dues notamment au poète Anacréon (v∫e av. J.-C.), dont il vient de graver les illustrations d’après Charles Eisen. Cet ouvrage ainsi qu’un autre, Les Baisers (1770), rassemblant les poèmes de Claude-Joseph Dorat et également
illustré par Eisen, semblent avoir profondément influencé Fragonard durant la dernière décennie de sa carrière picturale. À partir de la fin des années 1770, Frago produit un ensemble de compositions allégoriques
amoureuses, dans un style antiquisant dont les thématiques recoupent celles de la poésie amoureuse antique dite “anacréontique” : la fusion amoureuse et la consommation sensuelle au sein d’une nature complice. Le peintre y utilise les mêmes métaphores que le poète : celles du flambeau de l’amour et de la rose, fleur de Vénus.
Il s’agit d’une des productions ultimes de Fragonard, car on considère que le peintre abandonne les pinceaux vers le début des années 179o. Frago rejette la lisibilité solaire de ses contemporains “néoclassiques” pour plonger ses images dans les pénombres vaporeuses de la nuit et du songe.
Fragonard, aux portes du Romantisme, y interroge d’une manière subtile la sincérité, la réciprocité et la durée du sentiment amoureux. Ainsi Le Serment d’amour, La Fontaine d’amour, Le Voeu à l’Amour. Horaires de l’exposition (16 septembre 2015 – 24 janvier 2016)
Ouverture tous les jours de 10h à 19h.
Nocturnes les lundis et vendredis jusqu’à 21h30.
Ouvert de 10h à 18h les jeudis 24 et 31 décembre et vendredi 1er janvier.
Fermeture exceptionnelle le vendredi 25 décembre.
Exposition organisée par la Réunion des musées nationaux – Grand Palais en collaboration avec le musée du Louvre.
Commissariat : Guillaume Faroult, conservateur en chef au département des Peintures, musée du Louvre,
en charge des peintures françaises du XVIIIe siècle et des peintures britanniques et américaines.
Scénographie : Jean-Julien Simonot
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Jusqu’au 27 mars 2016 A la Fondation Fernet Branca, c’est à l’instar de la synagogue, mais
dans un mode inversé. Ce sont les femmes qui sont au rez-de-chaussée
et les hommes à l’étage. Ce contre point des propositions artistiques fonctionne très bien en regard de celles des trois artistes du rez de chaussée.
Lorsque l’on pénètre au premier étage c’est un spectacle surprenant,
réjouissant, Didier Paquignon a accroché aux cimaises, à touche touche, 138 corps d’hommes à moitié dévêtus, topless, pas plus bas que la ceinture.
Ce sont des monotypes, un concept particulier de Didier Paquignon, un travail artisanal
dans son atelier, qu’il a entamé depuis 5 ans, les Muses.
D’abord il photographie ses modèles consentants, tous cadrés de la même
manière, de face, de profil, voire de dos, sur 1 m, 20 de hauteur, en gommant tous les attributs sociaux, puis il peint sur plexiglass, les imprime à la presse sur de grandes feuilles, avec des rectangles de la taille des plexiglass, en essayant d’être au plus près de la photo, puisque c’est de la peinture, en noir et blanc, avec ses ombres portées.
Un sorte d’homme de Vitruve de Léonard de Vinci,revu par l’art contemporain
Au cours de sa carrière, Didier Paquignon n’a cessé de revisiter des thèmes classiques : des natures mortes, des vues d’intérieur, des paysages urbains… Ancien élève des Beaux-Arts de Paris et ancien prof des Beaux-arts de Reims, il s’intéresse et s’interroge sur les nus masculins.
Pour cette série initiée depuis 2010 et intitulée Muses, Didier Paquignon a pioché dans le cercle des artistes et des médias pour réaliser une centaine de portraits d’hommes : des journalistes, graphistes, photographes, écrivains, peintres, scénographes, danseurs. Michel Houellebecq, François Morel, Denis Lavant, Sylvain Tesson,
(avant son accident) ou encore Robert Ménard, Jean-Claude Dreyfus , Olivier Roller , mais aussi des anonymes, ont accepté son invitation et ont posé torse nu, sans fard. Didier Paquignon ne fait que retirer la chemise à ses muses, il leur laisse libre court dans leurs mouvements.
Ces monotypes sont alignés les uns à côté des autres sur un grand mur, nous interrogeant sur la nudité masculine, inversant pour une fois les rôles entre hommes et femmes : « Puisque le corps masculin en tant que monument, est à bout de souffle, dans nos sociétés occidentales, pourquoi pas en reparler et le réinterroger pour poser la question : c’est quoi ? »
Des gros, des maigres, des grands, des petits, des poilus, des imberbes, des tatoués, des musclés, des ridés, des vieux, pas trop de jeunes, des chevelus, des chauves, les bras ballants, croisés, derrière le dos ont pris la pose face au peintre. A l’évidence, ce n’est plus l’Apollon de l’Antiquité ! Sa préférence va aux yeux, qui le fascinent. Denis Lavant hoche la tête, de face de dos, de 3/4 déclame du Céline (non l’exposition n’est pas sonore) ont croit l’entendre. François Morel tel un enfant, qui cache une bêtise, rejoue un de ses rôle dans les Deschiens. Olivier Roller, pudique, comme on ne l’imagine pas, avec un regard de voyou, Jean Claude Dreyfus dans toute la splendeur de
son abdomen, se pince les tétons avec son aplomb de comédien.
Ce n’est pas une histoire de plaisir, ni de désir, mais une interrogation sur le corps de l’homme, dans les époques que nous traversons, avec ses modification physiques,
son interrogation sur la virilité, sur son vécu, sur son devenir. Didier Paquignon s’interroge sur lui-même, qu’est-ce qu’un homme de son âge ? Traversé par le doute, troublé par la disparition du patriarcat de son enfance italienne, son projet est
d’interroger les femmes, des écrivains, des sociologues, de leur demander d’écrire des textes.
Cette masse d’hommes, posant en toute humilité, joue un jeu difficile que peu de femmes
accepteraient mais ne sont-elles pas conditionnées par « l’obligation » de séduction qu’on leur demande de jouer, et qu’on les relègue très vite au passé, dès l’apparition des premières rides ? Didier Paquignon, traite avec bienveillance et douceur, presque avec tendresse, dans cette pièce monumentale, sous une lumière crue, dans un effet de masse, les hommes qui ont du mal à trouver leur place. Cela nous fait dire aussi à nous les femmes, les hommes se sentent le mieux, entre copains, entre eux.
Commissaire de l’exposition : Pierre Jean Sugier, directeur de la Fondation Fernet Branca
La Fondation Fernet Branca est ouverte pour la nuit des musées de Bâle, avec un buffet et une possibilité d’appendre le tango, en présence de l’artiste le 22 janvier 2016. voir les détails ci-dessous. Un catalogue est édité par l’Imprimerie de St Louis, avec les photos de Laurent Troendle.
préfacé par un texte succulent d’Eric Chevillard,écrivain, journaliste au Monde, intitulé :
Du bon usage des Muses
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A vos agendas
Le vendredi 22 janvier, les musées à Bâle ouvrent jusque tard dans la nuit. Les visiteurs peuvent non seulement découvrir les expositions en cours mais participer à un tas d’animations. La soirée va être longue…
Le succès de laNuit des musées bâlois ne se dément pas : l’an dernier, la manifestation culturelle a attiré près de 28 000 visiteurs, et parmi eux, beaucoup de jeunes. Il faut dire qu’en une soirée, de 18h à 2h, ils peuvent vivre un véritable marathon culturel, se rendre dans l’un ou plusieurs des 40 musées participants et assister à l’une des 180 animations programmées. Des animations décalées Des formats courts et détonants qui ont pour but de faire voir l’art autrement : projection 3D, concerts, lectures, workshop, ateliers, conférences, jeux…
Cette année encore, la programmation est riche. Vous pourrez jouer au jeu des questions-réponses avec un professeur au musée anatomique de Bâle pour voir s’il est incollable, vous faire tirer le portrait au Musée de la caricature et du dessin par des professionnels.
Vous pourrez aussi vous initier à bien des disciplines, comme à l’escrime au Musée du sport suisse, ou au charleston au Musée de la musique qui inaugure justement une exposition sur la mode et la musique des années 20. Des visites guidées en français Pour ceux qui préfèrent les visites plus classiques, de nombreuses visites guidées sont proposées, notamment dans la langue de Molière, pour faire découvrir les expositions en cours : une plongée dans l’univers de Ben au Musée Tinguely à Bâle (19h45, 21h45), introduction à l’exposition sur l’épave d’Anticythère au Musée des Antiquités (20h30), ou encore exploration des œuvres du Kuntsmusem de Cézanne à Richter (21h45).
La Nuit des Musées ne se concentre pas qu’à Bâle mais a aussi étendu le concept aux musées frontaliers, comme le Vitra Design Museum à Weil am Rhein qui proposera une visite guidée du Schaudepot, le nouveau bâtiment d’Herzog&De Meuron (19h30 et 20h30). Du tango à Fernet-Branca La Fondation Fernet-Branca à Saint-Louis participe aussi à l’événement et vous propulsera dans une ambiance sud-américaine. Au menu : chili con carne et tango avec la compagnie Estro qui vous initiera à cette danse de séduction.
Les bus de la ligne Distribus 604 circuleront en direction de St. Louis tous les quarts d’heure jusqu’à 20h30 et puis après jusqu’à 1h30 une fois par heure.
La dernière course depuis Bâle (Schifflände) directions St. Louis départ à 00h30.
Vous pourrez participer à des workshops et visiter les expositions en cours : Métamorphoses de Véronique Arnold, Gabriele Chiari, Frédérique Lucien au rez-de-chaussée, et Les Muses de Didier Paquignon à l’étage
Côté pratique, l’achat d’un pass à 24 francs suisse donne accès à tous les musées et au réseau de transport (bus-navettes, bateaux et tram)
Avec le Museums-PASS-Musées: CHF 19.– / € 17,50 Prévente dans tous les musées participants et divers points de vente,
également en Alsace. En soulignant l’organisation suisse impeccable pour cette manifestation. Programme Transport
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