Clark et Pougnaud à la Filature de Mulhouse

img_1491.1290953953.jpg Quand Clark rencontre Pougnaud, ou encore lorsqu’un photographe rencontre une peintre férue de décors de théâtre, l’un comme l’autre ayant baignés dans l’enfance, pour  Christophe Clark dans la photographie, père, grand’père, oncle, cousin, pour  Virginie Pougnaud, nourrit par le théâtre,  par sa mère comédienne, petite fille elle rêvait devant les décors, dès que les feux étaient allumée et que les comédiens paraissaient, elle était fascinée par la magie, (grand-mères peintre, ) cela aboutit à « Immoblilis ». Virginie Pougnaud, préférait dessiner sur les cartons, les murs, nourris par les voyages aussi.

C.Clark se dit né dans le dektol , Il a réfléchi pendant 1 an à l‘utilisation du numérique. Il Aime beaucoup le dynamique dans le déséquilibre. Puis très vite il a été persuadé de ramener la peinture de la photographie ce qui le rapprocha rapidement de Virginie. C’est ainsi qu’ils mêlèrent leur spécificité. A Virginie les maquettes et la peinture, à Clark la mise en scène et la finalisation de la photo.

Il définissent leur approche par le terme de « slow art » dont  ils revendiquent  l’ appartenance :

«  la beauté pour nous réside dans le respect du pas lent de l’homme tranquille ».

Leur travail fait référence au lointain passé de leur enfance.

Les deux artistes réalisent en duo des tableaux intrigants qui mettent en scène des personnages dans des décors théâtralisés très soignés. Ce sont en réalité des maquettes peintes par Virginie Pougnaud, dans lesquelles sont insérées des photographies prises par Christophe Clark. Leur univers n’est pas sans rappeler celui du cinéma, du spectacle, des contes de fées…img_1447.1290954285.jpg

La question du décors est primordiale dans leur travail. L’univers d’Edward Hopper les a attiré justement par ses cadrages insolites, son ambiance d’intimité avec ses personnages. A l’inverse de Hopper leur photographies ne sont pas mélancoliques, elles montrent les mêmes personnages, avec les mêmes couleurs, sur fonds de décors peints, avec des ombres portées, des fausses perspectives, des personnages énigmatiques, des portraits intimes. Très vite leur travail a été présenté et primé dans le Marais.

Leur travail confronté à Hopper, img_1494.1290954381.jpgsert aussi de fil conducteur dans l’exposition, ils copient les tableaux, pour s’en éloigner et  y apporter leur touche. Puis ils en sont sortis, en faisant des portraits intimes de femmes, comédiennes également, se sont prêtées au portrait, en les habitant selon l’ambiance créée par les deux artistes.
Le décor est fabriqué, peint, placé, la lumière très étudiée, faite sur mesure, puis le personnage y pénètre comme sur la scène d’un théâtre, en fonction de l’idée des portraitistes un peu chimistes. Ici le décor fait partie intégrante du portrait.  img_1478.1290954080.jpg
La série « intimité » a été faite avec des comédiens qui sont habitués à jouer et se prêtent facilement à ce genre de situation, pour habiter les portraits.
Exemple cette belle bourgeoise « Monique » qui est joliment rentrée dans leur histoire.
Regis Jauffret a mi cette image en couverture, le contenu de son livre est fidèle à Monique.
Les photos sont présentées dans un décor, avec un éclairage particulier avec des cailloux blancs et des plantes et un décor qui nous rapproche de la nature, voire de Noël. Ils souhaitent que l’on soit à « l’écoute des photos »
Clark se sert d’éclairage anciens en créant des lumières violentes, soleil + spots, sur des films afin d’avoir un granulé particulier.
img_1471.1290956008.jpgOn voit que le décor est faux que c’est peint, du théâtre mais il y a une profondeur, un densité. La balade Dorothy , 4 images d’une jeune fille échappée d’un conte de fée, avec un regard ambigu des adultes, qui ferait penser à Balthus, sans les couleurs de celui-ci. La pyramide des âges demandée par le musée d’Epinal, est tout a fait originale, d’un côté un femme avec un bébé, à droite une vieille dame.
Le lever du jour et le coucher du soleil, la chèvre au centre, inspiré de travaux sur le cirque.img_1460.1290955728.jpg
Dorothy est dans un mouvement ascensionnel , elle s’échappe, puis il y a une chute, à l’image des livres d’enfance. Tout est théâtralisé, le couple travaille par série, Hopper, les contes d’enfants, Dorothie, l’intimité douce et mélancolique, le nu ou le personnage est relâché, sans le rapport de séduction, pas de corps trop formaté, dans un moment de détente.
Les photos portent le nom du modèle, ou dans la série Intimité c’est le nom du lieu
Gabrielle Lazure a posé pour eux, ainsi qu’Agnès Jaoui.
Depuis 10 ans le succès immédiat perdure.
entrée libre
jusqu’au dimanche 13 févrierà la Filature de Mulhouse

photos de photos… de l’auteur

Egon Schiele – Vienne 1900

schiele03_0.1290356594.jpg« Mon œuvre n’est pas moderne, elle est de toute éternité »
Egon Schiele


Egon Schiele, disparu tragiquement en 1918 à l’âge de vingt-huit ans, apparaît comme une figure d’exception parmi les artistes du xxe siècle. Considéré comme l’un des artistes majeurs du mouvement expressionniste, il est aujourd’hui, avec Gustav Klimt , le peintre autrichien le plus célèbre.
De par sa vie très courte, la fulgurance de son génie, sa liberté d’inspiration où, pour la première fois, s’expriment aussi crûment la sexualité et les tourments de l’âme, Schiele est devenu le symbole de l’artiste maudit, marginal et révolté. Pourtant, cette image trop univoque mérite d’être nuancée. Personnalité complexe, doué d’un immense talent, Schiele était aussi un être naïf, soucieux de reconnaissance, vaniteux même, plus habile qu’on ne le soupçonne d’ordinaire. Si, comme beaucoup de jeunes artistes, il a vécu dans le besoin, il n’a jamais connu la misère et a su s’attirer la protection de Klimt, susciter l’intérêt de collectionneurs et de quelques marchands, et gagner les faveurs d’un critique célèbre.
Son œuvre défie les classifications trop rigides, tour à tour révolutionnaire et traditionnelle, spontanée et sophistiquée, dépouillée et maniérée, introspective et exhibitionniste, elle met en scène le corps dans tous ses états mais s’attache aussi aux paysages et à l’architecture baroque de Basse-Autriche et de Bohême.egon_schiele_nu.1290357029.jpg
Adolescent il passe tout son temps à dessiner, si bien que la famille finit par consentir à le laisser s’inscrire aux Beaux-Arts de Vienne. Il rencontre Klimt qui décèle immédiatement son talent, l’encourage et l’inspire. Dès ses débuts, la personnalité de l’artiste s’affirme à travers un trait nerveux, saccadé, la stylisation du sujet et sa mise en valeur sur la feuille de dessin ou sur la toile laissée vide.
Par sa précocité, sa fougue créatrice, l’audace de son inspiration et sa sensualité exacerbée, le parallèle s’impose entre Egon Schiele et Arthur Rimbaud. Une similitude dont le jeune artiste autrichien a plus ou moins pris conscience en lisant le poète français , comme lui il exprime avec la plus totale liberté ses tourments, ses angoisses, ses déchirements mais aussi ses désirs et ses fantasmes   Nul artiste, jusqu’ici, n’avait osé exhiber de manière aussi abrupte et directe sa sexualité et son malaise.egon-schiele-autoportrait.1290355761.jpg
Schiele ne cesse de se représenter dans toutes les postures et sous tous les angles, en torse ou en pied, multiplie les nus féminins, sa compagne Wally Neuzil lui sert de modèle –, ou croque des jeunes filles à peine nubiles dans les poses les plus osées.schiele-detail.1290356743.jpg
Cette période de totale liberté, sans doute la plus heureuse dans la vie de Schiele, passée en partie dans la ville baroque de Krumau en Bohême d’où est originaire sa mère, s’achève par la condamnation de l’artiste pour « pornographie et incitation à la débauche », et lui vaut d’être incarcéré pendant vingt-quatre jours en avril 1912. 125 dessins, dont de nombreuses représentations d’enfants nus, font que l’artiste est soupçonné, injustement, d’avoir abusé d’une fillette. Durant les 24 jours de détention, traumatisants pour l’artiste, il  réalisa une série de 13 travaux dont l’autoportrait. Un homme désespéré, avec une barbe de plusieurs jours, les yeux cernés, enveloppé dans un manteau brun-rouge, beaucoup trop grand. Il se trouve curieusement déséquilibrée, malgré sa posture verticale, comme s’il s’abîmait en lui-même.
Il a accompagné son image d’une inscription
« Entraver l’artiste est un crime, cela revient à assassiner une vie en germe »
egon_schiele_zelfportret.1290354976.jpgLe séjour en prison, aussi bref soit-il, a beaucoup marqué l’artiste, le trait devient plus dur, la ligne plus anguleuse, le motif plus construit. Les visages perdent de leur expressivité, deviennent plus hiératiques. Les peintures aux formes cernées rappellent les vitraux des cathédrales gothiques, tandis que Schiele se représente sous les traits d’un moine au côté de Klimt. Dans ses autoportraits sur papier, il ressemble à ces saints souffrants qu’on peut voir sur les bas-reliefs en bois sculpté des églises autrichiennes. L’évolution de sa vie privée et la pression des événements extérieurs vont amener Schiele à infléchir son style une nouvelle fois.
C’est alors que survient le drame : trois jours après avoir enterré son épouse Edith qui attendait un enfant, Schiele meurt à son tour le 30 octobre 1918, victime de la grippe espagnole.
Mutter und Kind (Femme avec enfant), 1910schiele_49.1290356812.jpg
Se distinguant de l’érotisme léger de Klimt, celui d’Egon Schiele est plus direct et plus brutal dans sa matérialité immédiate. Ici, le corps de la femme au regard séducteur semble se fondre avec celui de l’enfant. Les mains sont longues décharnées, les muscles étirés, certains croquis évoquent les écorchés aperçus à Bologne, avec des colorations des muscles bleus, mauves, tourmentés, révélant la nature de Schiele.
Kardinal und Nonne (Cardinal et Religieuse), 1912egon_schiele_le-cardinal-et-la-nonne.1290354722.jpg
Il s’agit d’un des tableaux d’Egon Schiele qui ont fait scandale en leur temps et n’ont peut-être pas fini de choquer. L’artiste y brise un tabou. Mais ce tableau offre en même temps une grandiose représentation de la solitude de deux êtres humains qui ne sont pas autorisés à faire ce qu’ils font.
Häuser und bunte Wäsche (Maisons avec linge de couleur ), 1914
Egon Schiele était également un maître du paysage urbain. Ses tableaux d’immeubles aux contours anguleux comptent parmi ses meilleures œuvres. On ne peut qu’admirer le brio avec
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lequel il décline toute la palette chromatique à travers la représentation de linge étendu.
Non seulement l’œuvre de Schiele dérange par sa violence d’expression, sa crudité et parfois sa morbidité, mais elle déroute aussi par ses bifurcations, ses chemins de traverse.
images internet et catalogue

Vienne 1900 – Gustav Klimt

klimt_02-les-poissons-rouges.1290031579.jpg La fondation Beyeler présente jusqu’au 16 janvier 2011 :
Vienne en 1900 a été un des lieux de naissance de l’art moderne. A cette époque, cette ville célèbre par la culture, abritait une foule de compositeurs et d’artistes de cabaret, Freud et sa psychanalyse y prit son élan, la Wiener Werkstätte y multipliait les expériences novatrices, dans l’architecture, l’ameublement.
Margré le climat qui oscillait entre le progrès et l’humeur apocalyptique, cette période a été celle de l’éveil, du renouveau, d’une soif de création absolument dévorante.
Gustave Klimt
Beaucoup de dessins érotiques , au crayon et au fusain, mais aussi des toiles riches en peinture décorative, où dominent l’or, l’érotisme qui choquait ses contemporains, tout en ayant un double language, presque chaque toile comportait une crâne, une évocation de la mort, Eros et Tanatos.
Les poissons rouges, 1901/02
Les représentations de nus de Klimt ont fait scandale, surtout à son époque. Il renvoie ici la balle à ses critiques, en leur dédiant une de ses toiles les plus osées.
Goldfische offre une vue, coupée par le bord de l’image, quatre corps de femmes nues aux longs cheveux roux, blonds et noirs qui glissent comme des poissons à travers un monde maritime enchanté. Le titre initial « A mes critiques » fait allusions aux relations conflictuelles de Klimt avec la critique d’art et avec son public.
L’allégorie de la médecine, couvrant le plafond de la salle des fêtes de l’académie, était une réaction à l’accueil hostile réservé à ses tableaux des Facultés. C’est une femme nu qui plane qui semble s’envoler du centre de l’image vers la partie supérieure droite, un effet d’optique par le tracé vertical dynamique dans la zone des jambes et du ventre, l’effet d’aspiration vers le haut est encore renforcé par l’omission des mains et des pieds.
Judith II, 1909salome-gustav-klimt-2.1290031893.jpg
Gustav Klimt a révolutionné l’image de la femme en la représentant d’une part sous les traits d’une « femme fatale », de l’autre comme une figure énergique et salvatrice : en effet, comme le raconte le livre de Judith des Apocryphes, Judith a sauvé le peuple d’Israël en tuant le tyran Holopherne, qui avait succombé à ses charmes.
Salomé 1905klimt_01_neu.1290031714.jpg
Sur cette toile, Salomé, placée au pied du trône du roi Hérode, apparaît à peine vêtue de quelques voiles et de nombreux bijoux (influence classique); elle tient à la main une fleur coupée symbole de l’éveil de la sensualité.
Elle désigne de son doigt tendu la tête sans corps de Jean-Baptiste.
Le visage du saint, placé dans un halo de lumière,est entouré d’une auréole, conformément à l’iconographie la plus classique.
L’ensemble présente une abondance de détails précieux.
Cette apparition prend ici des allures d’accusation: à la fois séductrice magnifique et perverse innocente, Salomé est bien désignée comme responsable du sacrifice de Jean-Baptiste, dont elle a demandé la tête au roi Hérode.
En cette fin de siècle, la figure biblique de Salomé symbolise parfaitement l’identité de la pulsion sexuelle et de la pulsion de mort, intimement liées.
Cette figure négative et castratrice de la femme, à la fois désirée et redoutée, abonde dans l’œuvre symboliste. Moreau en donne ici sa propre vision, se démarquant par son style raffiné et surchargé.
Voir l’opéra de Richard Strauss et la danse des sept voiles

Attersee, 1901
Les légendaires tableaux de paysages de Gustav Klimt ne présentent pas seulement les reflets colorés changeants de la nature, comme ici, sur l’Attersee ; leur profondeur est double : ce lac n’est pas seulement un plan d’eau, mais aussi le miroir de l’âme.
La Frise Beethoven 1902
(Reproduction photographique)
Cette frise a été réalisée pour la quinzième exposition du Pavillon de la Sécession qui s’est tenue du 15 avril au 27 juin 1902. Le thème de la frise est né de l’écoute de l’interprétation par Wagner de la IXe symphonie de Beethoven.
La spectaculaire peinture murale du bâtiment de la sécession viennoise, dont une maquette est visible dans l’exposition, est considérée comme un des chefs d’œuvre de Klimt. Dans cette frise, Klimt a transposé en images symboliques, par différents motifs la suite musicale :
« L’aspiration au bonheur, les souffrances de la faible humanité, les prières adressées par celle-ci à la force extérieure de l’homme vigoureux et armé et à la force intérieure de la compassion et de l’ambition, qui le poussent à s’engager pour le bonheur …
les puissances ennemies. Le géant Typhée, contre lequel les dieux eux-mêmes ont vainement lutté : ses filles, les trois Gorgklimt-frise-beethoven.1290032485.jpgones, Maladie, folie, mort. Volupté et impudicité. Intempérance. Souci dévorant. Les aspirations et les désirs des hommes volent au-dessus …
L’aspiration au bonheur trouve son assouvissement dans la poésie. Les arts nous conduisent dans le royaume idéal, le seul où nous puissions trouver la joie pure, le pur bonheur et l’amour pur. Chœur des anges du Paradis : Ô joie belle étincelle des dieux » « Ce baiser de la terre entière » symbolisé par l’union charnelle d’un couple.

Cyprien Gaillard

cyprien-gaillard.1289612234.jpgSamedi matin, lors de la FIAC, le dixième Prix Marcel Duchamp a été attribué à l’artiste français Cyprien Gaillard.
Quatre artistes travaillant dans le domaine des arts plastiques et visuels, Cyprien Gaillard, Céleste Boursier-Mougenot,
Camille Henrot et Anne-Marie Schneider, avaient été sélectionné pour cette édition 2010. Le choix du jury s’est porté sur Cyprien Gaillard car il a particulièrement apprécié « la manière dont l’artiste puise dans le passé moderniste ou s’imprègne des travaux des grandes figures du Land Art pour imaginer des séquences envoûtantes et mystérieuses » a souligné Alfred Pacquement, directeur du musée national d’Art moderne et Président du jury. Le lauréat est invité à exposer dans l’Espace 315 du Centre Pompidouà partir du 20 septembre 2011. L’ADIAF, l’Association pour la Diffusion internationale de l’Art français qui décerne chaque année le prix Duchamp, lui remettra une dotation financière de 35 000 €.
Il ne reste plus que quelques jours pour voir les œuvres de Cyprien Gaillard dans l’exposition
« la  Fin du Monde tel que nous le voyons » à la Kunsthalle de Mulhouse.
Cyprien Gaillard (F)
1 / Belief in the Age of Disbelief (Banja Luca), 2005
2 / Disbelief (Paysage aux trois tours), 2005
3 / Belief in the Age of Disbelief
(L’arbre incliné / étape VI), 2005
Belief in the Age of Disbelief, 2005
6 Gravures 36 x 47 cm
Courtesy Private Collection

cyprien-gaillard-2.1289599634.JPG cyprien-gaillard-1.1289610336.JPG   cyprien-gaillard-3.1289600109.JPG

Cyprien Gaillard travaille sur la relation entre l’architecture et
la nature. Une esthétique minimale et une veine romantique
s’associent au vandalisme et à un nouvel esprit anarchiste.
La série d’estampes Belief in the age of Disbelief déplace des
gratte-ciels modernistes dans le paysage idyllique hollandais
du 17e siècle. Ces bâtiments, jadis symboles modernistes de
promesses utopiques, symbolisent aujourd’hui les conflits
raciaux, la déchéance urbaine, la criminalité ou la violence.
Qu’est-il advenu de ces utopies ? Cyprien Gaillard accepte
la beaute vetuste des cites dechues en ruine et des zones
sensibles qui, comme dans le cas de Pruitt-Igoe, Scampia ou
des banlieues parisiennes sont mises a sac et brulées dans un
feu d’artifice baroque. Il formule ici des phases finales dans
lesquelles on teste la survie sur les restes d’une civilisation
perdue. Ce sont eux, ces restes qui sont les dernières
ressources. En outre, ils reprennent une idée quasi utopique
de la « durabilité », l’idée d’une société meilleure née de l’esprit
de la dystopie.

Pompidou Metz – Chefs d'oeuvre – suite et fin

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Certes au 2e étage ils sont nombreux, côte  à côte, comme l’écrit Remy Zaug :
« Et si je, lorsque je prends la parole, le monde cessait d’exister » blanc sur jaune ou encore
« regarde, je te regarde, et tu deviens regardé »
gris sur blanc
Un Dubuffet très rouge, en face un hideux nain de jardin de Philippe Starck , roi du design, dont on nous accable avec une série de chaises , au rayon des chefs d’œuvre je m’interroge.img_0992.1289137204.JPG Enfin un magnifique Hans Arp d’une blancheur émouvante, voisine avec Annette de Giacometti, puis une toute petite femme dans une vitrine, une antropométrie d’Yves Klein, le Capricorne de Max Ernst, descendu de la terrasse du Centre parisien pour l’occasion voisine avec un Pollock noir sur fond blanc, sur sa droite et un magnifique Picasso sur sa gauche, « l’Aubade » un musicien qui donne la sérénade à sa belle dénudée, alanguie, Puis Vassily Kandinski, la poupée désarticulée, à l’œil percé,img_0929.1289137114.JPG avec une double paire de jambes, mais un seul  bras, née de l’imagination quelque peu perverse de Hans Bellmer. Encore une superbe sculpture de Brancusi, une sculpture de Sophie Trauber Arp, le « Noir et Blanc »  le visage de Meret Oppenheim, émouvant et sensuel, par Man Ray, des femmes de Fernand Léger, la Sainte Vierge de Picabia…une petite sculpture de  Nicky de St Phalle, La croix noire de Malewitch, une toile cubiste de Braque, un toile avec des rectangles mauves sur fond bleu de Frantisek Kupka, le mariage de Chagall, puis terminer sur un magnifique corps d’homme sans tête de Rodin. Dans la baie vitrée, derrière l’installation de Louise Bourgeois, Jordan et le casier à Bouteilles de Xavier Veilhan
Puis une série de maquettes présentant des musées à l’architecture actuelles et futuriste achevés ou non.img_0975.1289137348.JPG
En face derrière les lucarnes se trouvent les cartels explicatifs des œuvres. Idée astucieuse, qui empêche les visiteurs de stagner indéfiniment en lecture, et de ce fait prennent du recul devant les œuvres.img_0912.1289137460.JPG Pour ceux qui ont l’habitude de visiter la maison mère, l’ensemble n’est pas une surprise, mais de voir rassembler en enfilade ces pièces importantes, de l’art moderne et contemporain, est un réel plaisir pour les yeux.
L’émerveillement c’est l’étage avec la vue sur la cathédrale de Metz, plus on est loin de la baie vitrée, plus la cathédrale envahit l’espace, plus on se rapproche, par un effet d’optique voulu, elle se rapetisse. Dès l’entrée l’autoportrait de Pierre Bonnard dans la glace du cabinet de toilette, sur le mur une série de collages de Pierre Matisse.
Un masque en plumes de Patrick Neu, sur papier gouache bleu, le chèque : Cetificat n° 1, cession d’un volume de sensibilisation picturale immatérielle transférable d’Yves Klein.
Mann Ray, Emmanuel Radnitzky dit Les Larmes avec une série d’objets dérivés, la pile de livres « chefs d’œuvres » d’Yvan Serandour
Une épreuve chromongène d’Andreas Gursky, les images modèles et les saynètes comiques de Boltanski,  le repos des pensionnaires d’Annette Messager, l’adoration du Veau de Francis Picabia, la grande odalisque d’Ingres « Made in Japan »  revisitée par Martial Raisse, en hommage à Giacometti, un marché aux puces de Daniel Spoerri, suivi du facétieux « la Joconde est dans l’escalier, elle sera de retour dans 10 mn  » de Robert Filliou.
Il y a régulièrement des performances , parfois il y poussent de l’herbe et des fleurs à même le plancher .

Sommaire d'octobre 2010

02 octobre 2010 : Shampoings à la Bétadine
05 octobre 2010 : Shampoings à la Bétadine suite
11 octobre 2010 : Sagrado Aventura en Barcelona
13 octobre 2010 : Chefs d’oeuvre à Pompidou Metz
17 octobre 2010 : Chefs d’oeuvre à Pompidou Metz suite
31 octobre 2010 : La Fin du monde tel que nous le connaissons

La fin du monde tel que nous le connaissons

img_1154-medium.1288539073.jpg A l’heure où l’art contemporain est encore controversé, Bettina Steinbrügge nous invite à partager la vision de monde, d’un collectif d’artiste qu’elle a sélectionné, pour l’exposition de la rentrée de la Kunsthalle de Mulhouse.
Marc Bijl ¦ Claire Fontaine ¦ Cyprien Gaillard ¦ Piero Golia, Hadley+Maxwell ¦ Jorge Macchi ¦ Bernhard Martin ; Katrin Mayer ¦ Mladen Miljanovic ¦ Frédéric Moser & Philippe Schwinger
L’inspiration de ce thème provient de l’écoute d’une chanson du groupe REM « The end of the world, us we now » de 1987, puis 12 ans plus tard, la lecture d’un essai du sociologue américain Immanuel Walterstein « The end of the word us we know it »

Les artistes et groupes d’artistes invités prennent position face a la crise financière, à l’effondrement de l’État-providence ou des industries du divertissement, ils avancent de nouveaux espoirs, des utopies et conceptions alternatives. Comme un sismographe, l’exposition trace les signes et images de notre vie quotidienne, sonde les méthodes des pouvoirs en place, tout en proposant de nouveaux contextes esthétiques. Elle montre les travaux d’artistes qui réagissent de manière critique, satirique et subjective aux réalises actuelles et, ce faisant, développent leurs propres propositions, expressions de la réalité contemporaine faisant apparaître leurs façons de composer avec elle. Le concept fait suite au désir de comprendre de manière critique les processus sociaux, politiques et économiques actuels dans un monde global, sans lequel l’art contemporain ne pourrait entre ni considère, ni compris.

Bettina Steinbrügge

Le titre est étonnant, est-ce que tout le monde voit le « Monde et sa fin » de la même manière ? Rien que le début du monde a diverses versions selon les frères Bogdanov. Je vous livre ma sélection des réflexions des artistes telles quelles.
Marc Bijl (NL)
La problématique de Marc Bijl est liée a des avènements politiques, à la perception et à l’association des structures sociales et des systèmes de contrôles qui se manifestent dans img_1095.1288539418.jpg
l’espace public. Leur apparence symbolique est thématisée dans les oeuvres. L’installation Fundamentally VII, composée de matériaux de construction et de graffitis fait référence
dans sa matérialise simple au constructivisme minimaliste d’un Sol LeWitt et rend hommage au vandalisme quotidien.
En manipulant ces codes culturels, Marc Bijl invente un langage qui met en lumière une histoire des idées et des constructions sociales. Dans Fundamentally VII, differents
symboles de la culture et de la sous-culture s’affrontent pour infiltrer le système de codes allant jusqu’a les bousculer. Le spectateur doit se réorienter, trouver sa voie dans un nouveau système, voire réviser ses jugements. La question de pouvoir et d’influence est pose afin d’attirer l’attention sur le désir actuel de structure et d’ordre. Toutefois, a l’oppose du dictat conservateur, Marc Bijl célèbre le charme de la déchéance et de la destruction comme une libération.
Claire Fontaine (F)
Il ya trop d’innumaniter est j’ai pas trouver mon droit, 2007
img_1093.1288541651.jpg Dans l’article de presse paru a l’occasion de leur exposition à la Galerie Neue à Berlin on pouvait lire :
A chaque fois qu’un changement s’opère dans le lieu et dans le temps, il est le résultat d’un conflit et d’un refus et jamais l’effet d’un soi-disant progrès Combien cette constatation est d’actualité en France. Dans les oeuvres présentées, les couvertures de livres traitant du discours théorique général deviennent de simples couvertures de briques et les déclarations politiques se dissimulent derrière des enseignes lumineuses.
Jorge MaccH i (ARG )
Jorge Macchi travaille avec les objets de la vie quotidienne. Il en fait des supports de développements poétiques mais aussi des éléments de découverte des contextes sociaux et des besoins qui émergent au fil du quotidien. Ses trouvailles, comme par exemple des extraits de journaux, déclenchent de nouvelles narrations et des révélations de la vie quotidienne dues au pur hasard ou a des combinaisons aléatoires. La projection video 12 Short Songs combine deux motifs épétitifs : des titres de journaux et les mécanismes d’une ancienne boite à musique. Ces titres de journaux sont perforés et passés dans la boite qui déclenché une musique cristalline et apaisante formant un contraste absolu avec les titres tous issus despremiers jours de la crise financière. Ici, la brutalité se joint à la rêverie ce qui provoque finalement un effet inquiétant.
Piero Golia (I)
Oh my god, that’s so awesome, 2009

il présente une projection 35 mm filmée avec une caméra jetée d’un avion. Cette caméra ne semble jamais toucher le sol, le spectacle évoque plutôt une chute verticale irrésistible et interminable dans un paysage d’une beauté irréelle. Il créé une situation paradoxale basée sur un équilibre déréglé entre les moyens et les buts, démontrant ainsi que rien ne se termine comme nous le voudrions.
Katrin Mayer (D)
Balloons / Your very own words.
Indeed! And who are you?(Brion Gysin), 2010
Dans son travail artistique, Katrin Mayer traite de l’importance des images artistiques populaires et quotidiennes et analyse les mécanismes d’inscription des sémantiques culturelles dans des contextes spatiaux et temporels spécifiques. Katrin Mayer cherche des motifs qu’elle met en scène dans de nouveaux dispositifs, qu’elle soumet, dans ses expositions, à des interventions spatiales. Dans Balloons, desimg_1116.1288544343.jpg
ballons remplis d’hélium flottent au-dessus du sol. Sur le mur voisin, se trouve une affiche qui renvoie, sous la forme d’une histoire dessinée, à des connotations propres à la conscience, la rêverie, l’introspection, la réflexion et l’illusion. Elle joue les références Silver Clouds (1966) d’Andy Warhol, références aux masques, aux illustrations fugaces, à la fascination pour les rêves et leur caractère éphémère.
Bernhard Martin (D)
Le reposoir d’amour refusé, 2010
Les tableaux de Bernhard Martin couvrent de multiples sujets, ils sont dynamiques, inquiétants et revendiquent leur esthétique. Ils assument leur qualité picturale et excluent une surenchère intellectuelle. Bernhard Martin se sert d’un répertoire de style consciencieusement maîtrisé, qui ne lui dicte aucune limite et lui permet de jouer dans ses peintures de la réalité et de la fiction sur un même plan. Sans cesse, il utilise la référence à l’image comme image  et joue avec ses possibilités d’expression. Il en résulte des images fragmentées, humoristiques et énigmatiques, parfois figuratives mais qui ne pressentent aucune structure narrative clairement lisible.img_1143.1288544705.jpg Dans Le reposoir d’amour refusé, états du psychisme humain, les sensations, les espoirs, les fêlures sont tout aussi présents que les drogues, la sexualité ou la violence. D’évidents rapports temporels et spatiaux sont dissous, l’espace pictural a des interprétations varies qui aboutissent ici a une installation.
Tout comme les figures transparentes, le spectateur est lui-même entraîné dans un tourbillon d’images dans lequel différentes forces interagissent voire, s’équilibrent.
Mladen Miljanovic (BiH)
Social Orthopedics, 2010
8 ceintures de sécurité, impression numérique
Mladen Miljanović se consacre aux possibilités de nouvelles stratégies artistiques dans lesquelles des interactions sociales sont développées à l’encontre de ses propres expériences personnelles en Bosnie-Herzegovine, son pays d’origine. Dans son installation Social orthopedics, Miljanović étudie des pièces
détachées de l’ancienne voiture yougoslave Zastava 101 à la manière d’un art social appliqué. Dans ce but, il analyse des ceintures de sécurité comme instrument possible de discipline
et de limitation spatiale. Il en déduit une forme artistiqueimg_1105.1288545346.jpg
minimaliste et sérielle qui déplace sa réflexion a la lumière des avènements actuels.
Cecil Babiole propose de pervertir sensiblement le principe de l’audioguide tel que nous le connaissons. Il s’agit non pas de faire un véritable audio interactif et localise (avec détection infra-rouge ou autre) mais de créer un audioguide global avec une seule plage sonore non localisé qui soit en résonance avec l’ensemble de l’exposition.
Il se présente sous forme d’un enregistrement sonore d’une dizaine de minutes mixant musiques, éléments vocaux, interview du commissaire.
Les visiteurs ont pu l’écouter soit en appelant un numéro avec leur téléphone portable, soit au moyen d’un lecteur mis à leur disposition.
clic sur la flèche verte
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De la musique industrielle des années 80 (Noix) aux culturesimg_1146-medium.1288545651.jpg
électroniques et numériques d’aujourd’hui, le travail
artistique de Cecil Babiole évolue de manière transversale, croisant les circuits de la musique et  des arts visuels. Loin d’une pluridisciplinarité de mise, c’est le passage d’un langage à un autre, la contamination d’un code par un autre, et une incessante relecture du rapport entre l’image et le son, qui sous-tend sa pratique.
Qu’elles apparaissent dans l’espace public (rue, autobus) ou privé (galeries, salle de concert), ses  dernières installations et performances (PM, Shijing F ield, Dom, I’ll be your Mirror, Circulez y’a rien a voir, Reality Dub, Crumple Zone…) interrogent avec ironie nos systèmes de représentation et nos technologies.
l’exposition se termine le 14 novembre 2010
texte Kunsthalle photos et  vidéos de l’auteur

Chefs d'oeuvre à Pompidou Metz suite

 C’est à JJ Aillagon, messin d’origine, que la ville doit cette belle initiative. L’ancienne ville garnison bénéficie d’un renouveau exemplaire.
pompidou-metz-125.1287273937.JPGC’est le Nu Rose de Matisse, avec le détail de sa composition qui vous accueille au 1e étage, après avoir franchi l’entrée odorante installée par Guiseppe Penone. Il y montre dans  les 13 états toute la complexité de son travail, ses hésitations, ses avancées, ses repentirs, sur des documents photographiques datant de 1935 puis suit le magnifique Grand Intérieur Rouge déjà vu chez Beyeler, table, guéridon, tableau et fenêtre, composition chère à Matisse.
Le double secret de Magritte, image double et motif du grelot. Le modèle rouge de Magritte où il joue de la confusion entre le réel et l’imaginaire, un tableau phare du surréalisme.pompidou-metz-133.1287274000.JPG
La Femme de Miro, surprend par sa facture inhabituelle, encre de Chine et fusain, sur un simple morceau de papier Kraft.. La danse du pan-pan, réplique de la première version disparue, de Gino Severini, fourmille de personnages, une polyphonie inspirée de la vie nocturne parisienne. Puis l’Estaque de Georges Braque, aux couleurs mauves, jaune, avec des petits personnages, sous un ciel très bleu. On y voit nettement l’influence de Cézanne. Puis les Ordonnances verticales de Kupka, où il s’essaie à de nouvelles compositions.
Chimère ailée, être hybride, de Max Ernst, ocre terreux sur fond noir, entourée d’une fine ligne qui se termine en flèche, qui prend naissance dans l’ombre projetée (portée) bleue d’une tête de volatile, le « Loplop » ces deux êtres personnifient l’antinomie entre la rationalité et l’imagination. pompidou-metz-143.1287274122.JPGNous restons dans le surréalisme avec la vache spectrale de Dali, composition de phallus dans un paysage minéral et menaçant, d’objets en putréfaction. pompidou-metz-147.1287274285.JPGUne autre toile de Dali, qui exprime les fantasmes de l’artiste, qui avait été lacérée à son origine.
Un plâtre de Giacometti, la femme égorgée, vue chez Beyeler, la pièce la plus osée de Giacometti, où on ressent la perversité, le viol, l’agression, mais aussi la compassion, cette oeuvre avait été acquise par Peggy Guggenheim, une des épouse de Max Ernst.pompidou-metz-150.1287274185.JPG
Enfin dansant sur le mur, Joséphine Baker d’Alexandre Calder, au corps sensuel et mythique.
Suivi du déliceux portrait de  la danseuse de Joan Miro, oeuvre dépouillée, faite de plume de paen, d’une épingle à chapeau, d’un bouchon de liège, fixés sur un carton peint sous verre.
Un superbe Nicolas de Staël, dans les gris bleus, avec une touche de vert et un léger fond noir, abstraction radicale, mais aussi figurative, où l’on distingue le chef et son orchestre sur scène.pompidou-metz-158.1287274335.JPG
Puis encore des carrés Jaunes Violets de François Morellet, dans le fond une maquette de Taltline.
Le Bizart baz’art, capharnaüm gigantesque de Ben où sont rassemblés 351 objets, nous emmène vers une réflexion sur la société de consommation et l’ouverture sur l’art contemporain, c’est hideux, voire choquant à mon goût.
photos JR Itti
à suivre

Chefs d’œuvre à Pompidou Metz

pompidou-metz-243.1286929667.JPG En m’occupant de mon cas personnel, une fois de plus, …. désolée pour les lecteurs qui n’aiment pas les « gonzo  » (ne me demandez pas ce que cela signifie, c’est un néologisme d’un commentateur) j’ai visité par 2 fois le nouveau centre Pompidou de Metz. Je voulais intitulée mon billet :
 « Mon Metz à moi », mais le titre était pris.
 
Ce n’est pas une mésaventure.
Des oeuvres il y en a, des chefs d’œuvre pourquoi pas.
Encore moins une sinécure
Qu’il faut visiter du haut d’en  bas
Rassurez-vous le syndrome de Stendhal ne m’a pas submergé.
L’architecture du bâtiment ne surprend plus, maison de schtroumpfs ou champignon géant, vue dans tous les magazines et à la télé. Lorsqu’on l’aborde par l’arrière, l’immeuble est plutôt mastoc et grossier, il devient enchanteur à la sortie à la tombée de la nuit. Divin par beau temps au restaurant la « Voile Blanche » par un soir d’été.
Le rez de chaussée surprend, alambiqué, un labyrinthe, d’abord la  Tristesse du Roi de Matisse, puis 3 magnifiques Miro bleus pompidou-metz-11.1286929049.JPGavec des points foncés et un trait rouge, très connus, un Mondrian, puis au-dessus de nos têtes, placé très haut, un plafond en miroirs séparés, dont je n’ai pas saisi l’opportunité, racheté heureusement par endroits,  par le réfléchissement des superbes Delaunay. On les découvre après avoir traversé diverses pièces,pompidou-metz-58.1286929192.JPG où se trouvent un Séraphine de Senlis, Derain, Dufy, Picasso, Picabia, Marquet, De Chirico, un Braque, Soutine, Klee, rien de surprenant, à part la Noce de Fernand Léger, Bacon, puis quelques pièces de l’artisanat régional, des toiles vues au musée des BA de Nancy, la robe de chambre de Balzac par Rodin, en face un tirage au charbon d’Edward Steichen du même Balzac. Plus loin Marat assassiné (Langlois) que l’on pourrait confondre avec celui de JL David., le Pied Bot de Ribera, puis enfin un chef d’œuvre le St Thomas à la pique de Georges de La Tour.pompidou-metz-111.1286929383.JPG
Puis on aborde le 1er étage, en passant par l’installation de Guiseppe Penone, « Respirare l’ombra » un grillage métallique qui enserre des feuilles de lauriers, une sculpture en bronze, faite de feuilles dorées  représentant des poumons est au cœur de l’ensemble, la fusion de l’humain et du végétal.pompidou-metz-122.1286929492.JPG On respire délicieusement le laurier, on a envie de s’y attarder, l’artiste nous y invite à une introspection, il nous envoie vers des références littéraires, Ovide pour Daphné transformée en laurier, poursuivie par Apollon ou encore Pétrarque où le poète couronné de lauriers chante son amour pour Laure. Les jours d’affluence l’entrée est contingentée …
à suivre
à signaler : les photos sont autorisées.
photos JR Itti

Sagrado aventura en Barcelona

 

pict0021_dxo5-small.1286804004.jpgTrès tôt nous étions au guichet de l’enregistrement pour nous envoler vers Barcelone, étant donné qu’il y a très souvent des bouchons sur l’autoroute, nous avions pris nos précautions. Le guichetier prend nos cartes d’identité et nos fiches d’embarquement, il me rend la mienne, regarde à nouveau celle de mon mari, me redemande la mienne, puis la sentence tombe : “ Vous ne partez pas monsieur, votre carte d’identité est échue”

Il trouvait certainement curieux que nos cartes n’aient pas la même date d’échéance.

Je dois remercier, ici le voleur de mon portefeuille, qui m’avait obligée à refaire tous les papiers, portefeuille dérobé en plein centre ville, à la sortie d’une grande surface, retrouvé, 10 semaines plus tard, au complet, sauf l’argent à 50 mètre en face sur une poubelle du MACDO. Il faut savoir que l’on a 8 semaines (2 mois pour les refaire)

Affolement, comment faire ? le guichetier : » avez-vous un passeport ? « nous : « of course à la maison ». Aussitôt dit aussitôt fait, nous rappelons l’ami qui avait eu la gentillesse de nous déposer, afin qu’il revienne et reparte avec mon mari pour chercher le passeport. Nous convenons que s’il ne revient pas à temps je partirais toute seule, tout est payé d’avance ce serait dommage de perdre le voyage.

 Petits tracas, car mes produits de maquillage, de démaquillage et mes chaussures sont dans la valise de mon mari. Dans la mienne il n’y a que mes vêtements.
Comme dirait BL :

 “C’est normal qu’elles soient plus embêtées que les hommes pour boucler les valises, même sans revoir l’historique, juste la sociologie ou l’observation suffisent. Au coin de Rivoli, par exemple, si on fait le décompte pompes de mec / pompes de gonzesses en regardant les devantures on s’aperçoit  que le rapport est grosso modo de un a dix et même plus cher. Puisqu’on a à peu près tous le même nombre de pieds, on en déduit que c’est plus dur pour une femme de trouver chaussure pour son pied, et qu’il faut en acheter un nombre conséquent et surtout en emporter, on ne sait jamais, il peut arriver un coup dur …. »

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L’ami, qui était sur le trajet du retour arrive, mon époux repart avec lui, il y a 30 km à parcourir en tout, c’est jouable dans le temps qui reste.

Moi je suis partagée, entre la déception de partir seule, et l’éventuel plaisir d’acheter de nouvelles chaussures…

Arrive l’heure d’embarquement, ma moitié est là souriante, à l’heure pile, avec son passeport en cours de validité.

Le vol s’effectue sans problème et nous gagnons notre hôtel.

Le lendemain matin, nous partons à la découverte du parc Güell qui est l’une des réalisations de l’architecte catalan Antonio Gaudí. Nous sommes presque seuls, une aubaine. Moi avec ma camera, mon mari avec son APN, comme des touristes lambda. Nous débouchons sur une vue magnifique, où le fameux banc en pierre colorée se prélasse devant nous. Aussitôt nous nous mettons en position de photographier, filmer. Tout d’un coup, venu de je ne sais où, un liquide verdâtre, nous asperge tous les deux, Moi je pars d’un éclat de rire. Car nous ressemblons aux petits hommes verts, et quand on fait référence à notre patronyme, cela prend toute sa saveur !

Arrivent 2 jeunes gens compatissants, munis de kleenex, de gourdes d’eau.

Ils tentent de nous nettoyer du mieux possible, chacun s’occupant de l’un de nous deux. Ma doudoune passera à la lessive, mais la veste et le pantalon de mon mari sont bons pour le pressing.

Nous continuons notre promenade, un peu gênés par notre aspect skinhead … Puis nous allons déjeuner, avant d’attaquer la Sagrada Familia.

Nous nous reposons sur un banc, pour digérer, là s’approchent des jeunes gens, pour nous présenter des livres. Un passant s’en mêle et nous dit de nous méfier, car nos appareils photos et caméra sont visibles et cela attire les voleurs.pict0084_dxo5.1286804557.jpg

Nous allons à la Sagrada Familia, mon mari prend un audio guide, il est seul au guichet, il doit faire l’appoint pour de la monnaie. Moi j’avais chargé le guide sur mon téléphone. Au bout d’un long moment, je me rends compte que mes commentaires sont très insuffisants et qu’il vaut mieux que je prenne aussi un audio-guide.

Je retourne vers les guichets, la dame me reconnaît et me dit « vous n’avez pas besoin de laisser une caution, votre mari a laissé la sienne, c’est suffisant » je trouve cela très aimable et ne suis pas plus étonnée que ça.

L’après midi se passe fort bien.  La visite terminée, nous décidons de nous désaltérer dans un café. Au moment de régler l’addition, mon mari passe par toutes les couleurs «  je suis fou ? je n’ai plus un kopeck dans mon porte billet »  J’avais régler le déjeuner, le seul moment où il a touché à son porte monnaie c’était au guichet des audio-guide.

Il faut ajouter que le matin même, prudent il m’avait dit « donne-moi une partie de l’argent, au cas où tu te ferais voler …. »pict0193_dxo5.1286804659.jpg

Prudente, j’en avais laissé la plus grande partie dans le coffre de l’hôtel, et n’avais sur moi que ce qu’il fallait pour l’après midi. Comme on dîne tard en Espagne, je pensais me réapprovisionner pour le soir.

Les jeunes gens si serviables ou les guichetiers si aimables ? toujours est-il qu’il nous manquait 200 € et qu’il n’était plus question d’augmenter le stock de mes chaussures.

 

photos de l’auteur