L’Immobilité n’existe pas au musée Tinguely

L’Immobilité n’existe pas
Nouvelle présentation de la collection du Musée Tinguely
et nouveau guide d’exposition multimédia

Fidèle à la devise de Jean Tinguely
«L’immobilité n’existe pas», le Musée Tinguely à
Bâle, présente, depuis juin 2018, un nouvel aménagement de
sa collection qui ouvre des perspectives inédites sur l’oeuvre
novatrice de cet artiste suisse. Répartie sur trois niveaux, la
présentation élargie de la collection couvre son oeuvre
de 1955 à
1990 au fil d’un parcours jalonné de différentes salles.
Des thèmes majeurs chers à l’artiste occupent une place centrale,
tandis que des aspects de son oeuvre et des ensembles de travaux
méconnus sont mis en lumière, telles ses premières oeuvres
sonores, la série Débri(s)collages(1974) ou les maquettes
du pont
Wettstein (1990).
Le Musée Tinguely propose également une nouvelle offre de
médiation multimédia avec le lancement de
«Meta-Tinguely», un guide d’exposition numérique
à dimension ludique et interactive en trois langues.

Cet été, le Musée Tinguely dévoile le nouvel aménagement
de son exposition permanente à travers une présentation
élargie de la collection répartie sur une surface
d’environ 1 200 m2
. Cette exposition monographique présente 60 sculptures cinétiques
de la collection du musée ainsi que quatorze prêts d’oeuvres
de collections particulières et de musées suisses. Plusieurs grandes
oeuvres majeures parmi les quelques 140 sculptures provenant
de la collection du musée sont à nouveau visibles après une
longue absence : le Relief méta-mecanique sonore II (1955),
le Ballet des Pauvres (1961), le Plateau agriculturel (1978) et le
Café Kyoto (1987)
.
En outre, l’exposition montre des
dessins de l’artiste ainsi que des photographies, des films et
des documents conservés dans le vaste fonds d’archives du musée.
L’organisation thématique de la présentation selon une chronologie
souple présente les ensembles d’oeuvres marquants de l’artiste
et y apporte un nouvel éclairage.
Ainsi, le parcours aborde également des aspects et des
ensembles d’oeuvres jusqu’ici méconnus. Des prêts ciblés
permettent à plusieurs reprises de comparer des oeuvres et d’avoir
une idée précise de groupements d’oeuvres dans leur entier.
La nouvelle exposition permanente propose également
différents dispositifs de présentation des oeuvres.
Jean Tinguely (1925–1991) s’était d’ailleurs lui-même prêté à
une expérience semblable de son vivant. Au fil des salles, un
parcours permet de découvrir des ensembles d’oeuvres et des
thématiques dans différents formats d’exposition
: du «White Cube» classique prétendument neutre à des formats
suggestifs et immersifs. Dans ce cadre, des résultats de recherches
menées récemment sur l’histoire de l’exposition
de ces oeuvres présentées y figurent également.
Le Musée Tinguely s’attache à renouveler régulièrement
la présentation de sa collection afin d’aborder sous un angle
nouveau l’oeuvre novatrice de l’artiste.
Depuis 2017, l’oeuvre Mengele-Totentanz (1986)
occupe ainsi une salle du musée spécialement conçue pour
l’accueillir.
Un an auparavant, en 2016, le musée a présenté pour la
première fois les quatre Méta-Harmonies dans le cadre de
l’exposition temporaire
«Machines musicales/Musique machinale».
Parcours d’exposition
Le parcours de visite commence au premier étage avec des
oeuvres de jeunesse de Tinguely réalisées dans la seconde moitié
des années 1950. La salle inaugurale est consacrée aux sculptures
en fil métallique et aux reliefs cinétiques qui ont contribué à
hisser l’artiste au rang de pionnier de l’art cinétique.
L’accrochage des oeuvres–dont plusieurs prêts –
sur l’ensemble des murs s’inspire de photographies de son
atelier de l’impasse Ronsin.
La salle suivante réunit pour la première fois tous les travaux
de ses débuts conçus comme des machines sonores
: les deux Reliefs méta-mécanique sonore I et II
réalisés en 1955,
dont le premier est un prêt du Kunsthaus Zürich,
ainsi que Mes étoiles– Concert pour sept peintures (1957–
1959). L’oeuvre interactive Mes étoiles est
présentée sur un mur noir comme le recommandent de récents
travaux scientifiques et tel que les reliefs furent présentés à la
galerie Iris Clert en 1958 et à la galerie Schmela en1959.
L’invention des machines à dessiner Méta-Matics
et, dans leur sillon, les sculptures
Le Transport, ainsi que la collaboration de Tinguely avec
Yves Klein et les activités de l’artiste en Rhénanie constituent
d’autres thématiques de cette époque.
Au deuxième étage, trois espaces d’exposition abordent les
principales périodes de création des années 1960. Le parcours
se poursuit avec trois films consacrés aux actions
destructrices menées par Tinguely au début des années 1960.
Ceux-ci sont projetés sur des écrans suspendus au plafond à
l’intérieur d’un dispositif immersif. Dans la salle suivante, ses
oeuvres en ferraille sont présentées en contraste avec sa série
de sculptures noires exécutées à partir du milieu des années 1960.
La peinture noire qui recouvre chaque élément des sculptures
permet de souligner les mouvements des machines tantôt élégants
et légers, tantôt lourds et martiaux.
La dernière salle est dédiée au grand
Plateau agriculturel, une oeuvre majeure réalisée en 1978
à l’aide de machines agricoles, qui n’était plus exposée au
Musée Tinguely depuis 2013.
Le niveau-1 du musée présente l’oeuvre tardive de l’artiste,
des années 1970 à 1990. Un ensemble de sculptures cinétiques
de la série des Débri(s)collages (1974)–hommage de
Tinguely à «l’Homo-do-it-yourself» avec des oeuvres qui
associent perceuses et plumeaux de couleur vive –
est présenté sous un nouveau jour. Deux prêts provenant
de collections particulières ont permis de compléter deux
oeuvres de cette série de la collection du Musée Tinguely.
Les visiteurs ne manqueront pas d’admirer l’oeuvre
Pit-Stop (1984) créée par Tinguely dans une usine Renault,
ainsi que le relief Incitation à la Création (1981) réalisé
sur commande pour ce même constructeur automobile.
Les études réalisées par Tinguely pour la conception du
pont Wettstein à Bâle constituent un autre temps fort de la visite.
Au centre de la salle, ses maquettes pour ledit
Geisterschiff sont augmentées d’affiches
et de dessins de l’artiste, ainsi que de documents d’archive.
C’est la première fois que les études de Tinguely
–méconnues de la plupart des Bâlois – et le rôle qu’il a joué
dans cet important projet d’urbanisme vers 1990 font
l’objet de recherches et sont présentés à un large public.
Café Kyoto (1987), un cabinet de miroirs composé de tables,
de chaises et de lampes colorées et mobiles, clôt admirablement
le parcours.
Le musée expose également de manière permanente
deux grandes sculptures de l’artiste :
la machine-promenade Grosse Méta-Maxi-Maxi-Utopia(1987)
et
Mengele-Totentanz (1986).
Le guide d’exposition multimédia
Meta-Tinguely
Autre nouveauté, le Musée Tinguely lance
«Meta-Tinguely»,
un guide d’exposition multimédia destiné à l’ensemble des visiteurs,
tous âges confondus. Ce guide met à disposition des
informations biographiques sur Jean Tinguely et propose de
parcourir la collection du musée à travers une sélection
de neuf oeuvres.

Construit autour de trois questions par oeuvre,
«Meta-Tinguely»
fournit des informations dans différents formats : textes
explicatifs et courtes citations, mais aussi photographies, galeries
d’images, animations et vidéos. Des anecdotes et des activités
interactives permettent en outre d’approcher l’art de Tinguely de
manière ludique. Chacun devient acteur de ses découvertes.
Dans cette perspective, le Musée a sciemment choisi un format
qui diffère du traditionnel audioguide accessible sur smartphone et
qui exploite davantage le potentiel avant-gardiste, interactif et
ludique de l’art de Tinguely à travers ce support.
Des vidéos permettent de découvrir les mouvements et les bruits
des oeuvres qui ne sontplus–ou rarement activées dans la salle
d’exposition pour des raisons de conservation.
«Meta-Tinguely» est disponible en trois langues

allemand, français et anglais

et peut être consulté comme une application sur smartphone à
partir du site Internet du Musée Tinguely. Les visiteurs disposent
d’un accès Internet Wifi gratuit dans le musée.
Sandra Beate Reimann a assuré le commissariat de la nouvelle
présentation de la collection. Elle est également responsable de
la conception et de la conduite du projet de guide d’exposition
multimédia
«Meta-Tinguely»
. Celui-ci a été conçu en coopération
avec Weisswert, studio de conception visuelle, et Sukoa AG, agence
d’applications web interactives.
MuséeTinguely
Paul Sacher-Anlage 1 | 4002 Bâle
Horaires:
mardi-dimanche, 11h-18h
Site internet:
www.tinguely.ch
Médias sociaux:
@museumtinguely
|
#museumtinguely
 

Auteur/autrice : elisabeth

Pêle-mêle : l'art sous toutes ses formes, les voyages, mon occupation favorite : la bulle.