Tintoret, Naissance d’un génie

Jusqu’au 1er juillet 2018 au musée du Luxembourg
A l’occasion du 500ème anniversaire de la naissance
de Jacopo Robusti, illustre sous le nom de Tintoret,
le Wallraf-Richartz-Museum & Fondation Corboud
et la Réunion des musées nationaux – Grand Palais se
sont associés pour célébrer ce peintre, l’un des plus
fascinants de la Renaissance vénitienne.

Tintoret, Autoportrait, vers 1547, huile sur toile, 45,1 x 38,1 cm, Philadelphia Museum of Art © Philadelphia Museum of Art

L’exposition se concentre sur les quinze premières années
de sa carrière. Elle mettra ainsi à l’honneur ses
« oeuvres de jeunesse », depuis la plus ancienne que l’on
conserve de sa main, L’Adoration des mages du Prado,
réalisée alors qu’il n’avait pas vingt ans, jusqu’aux commandes
importantes du début des années 1550 qui contribuèrent
à le propulser sur le devant de la scène :
Tintoret
L’Adoration des mages
vers 1537-1538
huile sur toile
174 x 203 cm
Madrid, Museo Nacional del Prado

Le Péché originel pour une confrérie
(une de ces « scuole » si fameuses à Venise) ou La Princesse,
saint Georges et saint Louis pour le siège d’une administration
vénitienne, près du Rialto.
Tintoret, St Georges la Princesse et St Louis

Si cette phase de la vie de Tintoret qui a suscité de nombreux
débats, est moins connue, c’est aussi une période décisive
et déterminante pour comprendre comment il se construit.
L’exposition propose ainsi de suivre les débuts d’un jeune
homme ambitieux, pétri de tradition vénitienne mais
ouvert aux multiples idées et formes artistiques venues
du reste de l’Italie, décidé à renouveler la peinture dans
cette Venise cosmopolite du XVIe siècle qui cherche alors
à donner au monde une nouvelle image d’elle-même.
Peinture religieuse ou profane, décor de plafond ou petit
tableau rapidement exécuté, portrait de personnalité en
vue ou d’ami proche, dessin ou esquisse… les oeuvres
rassemblées rendent compte de la diversité du travail
de Tintoret, de la richesse de sa culture visuelle et
intellectuelle, et de sa volonté de frapper l’oeil et l’esprit
par son audace.
L’exposition déroule un parcours thématique qui contribue
à mettre en évidence les caractéristiques de ces premières
années d’activité :
1- Prendre son envol,
2- Orner les salons,
3- Capter le regard,
4- Partager l’atelier,
5- Mettre en scène,
6- Observer la sculpture,
7- Peindre la femme.
L’exposition souligne ainsi les stratégies que Tintoret met
en place pour se faire connaître et s’attirer une clientèle
cultivée et influente, capable de lui procurer des commandes
importantes à Venise. Elle explore ses méthodes de travail,
sa collaboration avec un autre artiste du nom de Giovanni
Galizzi qui décline à sa suite nombre de ses modèles.
Mais l’exposition décortique également le processus créatif
de Tintoret en montrant le rôle central qu’y joue l’émulation
avec les autres arts. Plusieurs de ses compositions représentant
des bâtiments en perspective agencés comme un décor
de théâtre, attestent de ses connaissances à la pointe de son
temps en matière d’architecture et témoignent
également de ses rapports avec le monde du théâtre.
L’artiste collectionne par ailleurs les réductions
de sculptures célèbres, antiques aussi bien que modernes,
s’exerce inlassablement à les dessiner sous différents points
de vue et multiplie les citations dans ses propres peintures.
L’exposition met en évidence l’imagination débordante,
l’éclectisme mais aussi les tâtonnements d’un jeune artiste à
la recherche de son identité. Elle est l’occasion de faire
le point sur une période controversée de sa vie, d’affiner
les connaissances et de communiquer au public les dernières
avancées de la recherche scientifique, pour éclairer sa
personnalité et son parcours. Elle retrace en définitive
l’ascension sociale d’un homme d’extraction modeste,
fils de teinturier, qui, grâce à son talent parvient à s’élever
dans la société, à s’imposer et à se faire un nom sans rien
oublier de ses propres origines,
« Tintoretto » signifiant littéralement « le petit teinturier ».
commissariat :
commissaire général : Roland Krischel, conservateur en charge de
la peinture médiévale, Wallraf-Richartz-Museum &
Fondation Corboud, Cologne;
conseiller scientifique : Michel Hochmann, directeur d’études à
l’Ecole Pratique des Hautes Études (EPHE, PSL);
commissaire associée pour la présentation de l’exposition à Paris :
Cécile Maisonneuve, conseil scientifique à la RMNGP
scénographie : Véronique Dollfus
ouverture :
du lundi au jeudi de 10h30 à 18h et du
vendredi au dimanche et jour férié de
10h30 à 19h, fermeture le 1er mai
tarifs: 13 € ; TR 9 €
accès : M° St Sulpice ou Mabillon
Rer B Luxembourg
Bus : 58 ; 84 ; 89 ; arrêt Musée du
Luxembourg / Sénat
informations et réservations :
museeduluxembourg.fr
grandpalais.fr
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