L’évasion photographique – Adolphe Braun

Une découverte, l’œuvre d’Adolphe Braun d’une dimension
extraordinaire, un pionnier au 19e siècle.

La guerre est terminée depuis quelques mois à peine pendant
l’hiver 1870/71, des milliers de soldats sont morts de faim
et de froid. Adolphe Braun est alsacien et photographe.
Il a installé son appareil à plaques et à immortaliser les vestiges
de cette guerre franco-allemande. Les prises de vue montrent
le vide laissé par les pertes.
Il a été certainement très surpris par la guerre, mais il n’a
pas été mobilisé, il n’a pas participé lui-même au combat.
Ses fils Gaston et Henri Brown en revanche oui beaucoup.
Henri Brown son fils est né est mort plus tarder à la suite
d’une blessure de guerre.

Sur une photo on voit Henri, Gaston et leur cousin
qui posent fièrement  juste après la guerre.
Ils étaient en tout, environ 15 000 soldats, la moitié d’entre
eux sont morts pendant les six mois d’hiver suivants,
qui ont été très froids et très violents.
On voit très bien, que la guerre est passé par là,
et quand en tant que français les images devaient de
véhiculer un certain patriotisme.
Des centaines de clichés se trouvent aux Etats Unis,
en Allemagne, mais surtout en France au
musée Unterlinden de Colmar.
On y préserve de précieux albums qu’Adolphe Braun
a confectionné pour l’empereur Napoléon III.
Ce dernier appréciait tellement son travail qu’il lui a octroyé
le titre de « photographe de sa Majesté l’Empereur »
Par le format, l’état de conservation et le poids on se rend
compte que ces ouvrages n’ont pas pu être consultés
fréquemment, ni trop souvent manipulés, ni notés.
C’est une grand chance que l’on peut consulter aujourd’hui
ces trésors qui ont été cachés très longtemps.
Qui était Adolphe Braun ?
13 juin 1812 Naissance à Besançon, En 1822 la famille Braun
déménage à Mulhouse, ville dont elle est originaire.
1828
Entame sa formation de dessinateur à Paris.
1834
Mariage à Paris avec Louise-Marie Danet.
Ouvre son premier atelier de dessin à Paris mais rencontre des
difficultés financières.
1842
Publie un « Recueil de dessins servant de matériaux,
destinés à
l’usage des fabriques d’étoffes, porcelaines,
papiers peints […]
».
Ces lithographies peintes à la main sont offertes à la Société
Industrielle de Mulhouse afin de renouveler les modèles de
convention utilisés par les dessinateurs dans les manufactures
de toiles imprimées.
Ce cliché de 1857, est l’un des rares où l’on peut voir, ce pionnier
de la photographie.
à droite
Adolphe Braun,
L’exposition universelle de 1855 rend cet alsacien célèbre à Paris.
Il expose des fleurs photographiées, 350 photos le jeune média
offre un aspect magique et nouveau. La grâce des fleurs et leur
délicatesse sont rendus d’une manière exquise et les visiteurs
s’extasient.
Panoplie de gibier, le photographies ont trouvées leur public,
mais pas encore leur marché.
Ce sont des tirages grand format par contact, ce qui veut dire
que la plaque de verre est exactement de la même dimension que le
négatif, à savoir 80 cm par 60.
Ce qui est intéressant ne pouvait absolument pas commercialiser
ses photos.
Elles atteignent des prix trop élevés pour l’époque, environ 50,00 Fr.
somme pour laquelle on pouvait acquérir facilement une toile
de bonne qualité d’un peintre pas trop connu.
Pour l’opinion publique les photographes n’avaient pas du tout
le statut d’artiste à l’inverse des peintres.
A voir le trophée de chasse de Claude Monet à côté de la nature morte.
Cette photographie de Braun a été prise en 1862, il s’agit
du château de Chillon sur les rives du lac de Genève, quelques années
plus tard Gustave Courbet a peint le même décor à partir du
même point de vue. En 1871, cette photographie signée Adolf Brown
montre des ruines du palais des Tuileries à Paris elle a servi de modèle
à un tableau de Meissonnier.
L’entreprise Adolf Brown connaît une grande notoriété à partir
du moment où il dépose le brevet du procédé du tirage au charbon
avec sélection des pigments de couleurs.
En 1883 il obtient l’exclusivité pour les droits pour les œuvres
du musée du Louvre. Suivent 33 000 reproductions.
Il photographie même le plafond de la Chapelle Sixtine, peint
par Michel-Ange.

Pour ce faire outre l’autorisation du pape qui lui accorde
un « Permessso » il fait construire un échafaudage mobile qui
lui permet de circuler librement à l’intérieur de la Chapelle et
de l’Eglise.
A partir de cet échafaudage il a pu photographier les détails de
chaque personnage. Ainsi il a pu faire des études qui éclairent
la manière de peindre de Michel Ange et qu’il a ensuite publiées
séparément.
L’entreprise familiale reprise par ses fils nous promet encore
de belles découvertes comme ce Panoramas des Alpes qui compte
aujourd’hui parmi les photographies paysagères les plus
impressionnantes du 19 e.
La beauté artistique de ses reproductions est indéniable, il fournit
un accès immédiat à ses décors. Ces clichés de montagnes sont
sans fin et il apparait toujours de nouveaux décors fascinants.
Soucieux de ne pas voir disparaître une mémoire photographique
et industrielle, Pierre Braun, arrière-petit-fils d’Adolphe Braun,
démarche en vain les milieux mulhousiens et le ministère des
Affaires culturelles. En 1968, il donne au Musée Unterlinden
la partie du fonds photographique de la société Braun consacrée
aux paysages et aux portraits. Les photographies de fleurs
et d’oeuvres d’art – négatifs et tirages – sont cédées au Musée
d’Impression sur Etoffes de Mulhouse tandis que le
département du Haut-Rhin reçoit les tirages et les plaques des
photographies d’oeuvres d’art. Depuis 1994, les plaques sont
conservées dans des locaux provisoires à Wesserling (Haut-Rhin) ;
les tirages ont été déposés en 1987 au CERARE (Centre Rhénan
d’Archives et de Recherches Economiques) puis en 2009
aux Archives municipales de Mulhouse.
Le don originel de 1968 comportait 20 000 négatifs
sur plaques 
de verres au collodion et quelques centaines
de tirages anciens
.
De 1976 à 1998, il s’est enrichi d’albums et de tirages isolés donnés
par d’anciens employés de la société Braun.
Cette politique d’acquisition a pu être menée grâce à
Christian Kempf,

Dr Ulrich Pohlman et Christian Kempf,
photographe et collectionneur

photographe et collectionneur établi à Colmar, qui a été
l’intermédiaire exclusif entre les donateurs et la
Société Schongauer, gestionnaire du Musée Unterlinden.
Avec près de 150 mètres linéaires d’objets photographiques,
le fonds photographique du Musée Unterlinden rassemble
10 500 plaques
de verre et 55 000 tirages issus de la société
Braun, 20 000 plaque de verres et 112 000
tirages issus de la société Mayer & Pierson.
Cet ensemble, désigné sous le nom de
« fonds Braun », émane donc en réalité de deux
grandes sociétés photographiques françaises
distinctes jusqu’en 1876.
Les 2 commissaires devant l’affiche du Cervin et le lac Riffelsee
Raphaël Mariani (Unterlinden) et le Dr Ulrich Pohlman ( Münschner Stadtmuseum)
expo Adolphe Braun

Exposition à découvrir, un parcours thématique en 10 sections
au musée Unterlinden de Colmar
« L’évasion photographique – Adolphe Braun », réalisée
d’après une exposition originale conçue par le
Stadtmuseum de Munich.

Jusqu’au 14 mai 2018
www.musee-unterlinden.com
Directrice du Musée Unterlinden
Pantxika De Paepe, conservateur en chef
Horaires :
Lundi, Mercredi 10-18h
Jeudi 10-20 h
Vendredi – Dimanche 10-18h
Mardi : fermé
À partir du 30.03. :
Lundi, Mercredi 9-18h
Jeudi 9-20h
Vendredi – Dimanche 9-18h
Mardi : fermé
Tarifs :
Plein / 13 € – Réduit / 11 €
Jeunes (12 à 18 ans et étudiants – de 30 ans) /8 €
Familles / 35 €
Gratuit / moins de 12 ans
Passmusées
certaines photos courtoisie du musée Unterliden

Auteur/autrice : elisabeth

Pêle-mêle : l'art sous toutes ses formes, les voyages, mon occupation favorite : la bulle.