C’est dans la galerie de la Filature de Mulhouse
jusqu’au 22 décembre 2017 dans le cadre de la Regionale 18
D’entrée vous êtes prévenu : avertissement : Certaines des œuvres exposées sont susceptibles de heurter la sensibilité des visiteurs, particulièrement du jeune public Marianne Marić sublime le corps des femmes.
C’est un univers voluptueux, libertin où il fait bon
se promener. Je les ai observé ; les hommes cheminent tranquillement
sérieusement, scrutant les photos, s’arrêtant longuement devant elles.
Les femmes s’aventurent moins directement, passent assez rapidement
ne s’attachant pas aux détails. Il est juste de dire que les corps sont
magnifiés et le regard féminin est confronté de plein fouet avec
un certaine réalité, qu’il peut être difficile d’affronter.
L’érotisme et le jeu sont des forces majeures de son travail. Marianne Marić fait poser des femmes – souvent des amies
– dans des positions provocantes, manipulant avec humour
de multiples usages de la photographie : emprunt aux arts classiques
et à la culture punk, détournement des symboles, froissement
des idées lisses de la mode. Ses nus, photographies d’un torse,
d’un dos, d’un sexe, d’un corps à moitié dévêtu, subvertissent
avec légèreté les codes de la peinture et de la sculpture.
Ses portraits, posés ou pris sur le vif, portraits en acte,
portraits performés, témoignent, sur un mode ludique,
de l’intensité de la vie.
Ses cliens d’oeil à Jean Jacques Henner et ses nus de rousses
divines, tels qu’on peut les admirer au musée Unterlinden
ou au musée des Beaux Arts de Mulhouse, ou encore à la CharitéCarita Romana, D`Arena, Giuseppe,
la fille donnant le sein à son père, mais aussi ses
« pisseuses » ambigües femmes fontaine,
référence à celle de Picasso, sans oublier la femme au perroquet de Delacroix, sont des références à l’histoire de l’art. Ou encore un Fragonard du 21e s illustrateur
de contes libertins Vous en trouverez certainement d’autres dans votre
parcours.Dans toute cette volupté, Marianne Marić laisse
entrevoir la guerre, « faites l’amour, pas la guerre »
C’est l’affiche de l’exposition. Sarajevo Danube copyright Marianne Maric Eros et Tanatos
En lisant sa biographie, on apprend qu’en 2012, Marianne Marić s’installe à Sarajevo pour une résidence.
Si elle n’a plus aucun souvenir de la ville, du pays,
des paysages, elle partage pourtant un lien douloureux
avec l’Ex-Yougoslavie. Elle a souhaité se rendre sur place
pour se confronter à son histoire, celle de sa famille
(son père est né à Kupres, un village serbe de Bosnie)
et plus particulièrement celle de Yéléna, l’une de ses soeurs,
décédée brutalement. Sa perte a engendré un silence
que l’artiste a voulu briser par l’image,
le voyage et la rencontre. En Bosnie, elle rencontre
des jeunes femmes qu’elle photographie. Au départ,
ce sont des femmes sans têtes, sans identité. Sarajevo Danube copyright Marianne Maric
Aujourd’hui, les visages apparaissent, l’apaisement
se produit. Ainsi, Marianne Marić associe la femme-objet,
la marche (mannequin, militaire, mémorielle)
et la cicatrice en télescopant son histoire avec celle
d’une région traumatisée par des décennies de
dictature et par une guerre fratricide.
On peut en voir des documents dans les vitrines de l’entrée.
Elle photographie les filles, l’architecture, la nature,
la ville marquée par la violence (les obus tombés du ciel
ont imprimé sur l’asphalte des empreintes
en forme de fleurs que les habitants ont peint en rouge,
les Roses de Sarajevo). Sarajevo Danube copyright Marianne Maric
L’artiste observe les traces
d’un passage violent sur un pays en reconstruction,
tout en recherchant les fondations de sa propre histoire.
Les mémoires sont morcelées, il s’agit alors,
par la production d’images, de réconcilier les histoires
et les êtres, de combler les fissures.
En activant une marche à la fois initiatique
et libératrice, l’artiste part se confronter aux
souvenirs pour créer sa propre histoire,
ses images empreintes de fragilité, d’insolence
et d’innocence en sont les nouvelles traces.
Joël Riff, commissaire de l’exposition
Interview de Marianne Maric par radio mne
Ne pas oublier son « baise-en ville » qui avait suscité bien des
commentaires
Si vous entendez parler de « Pétasse d’Alsace », ne croyez pas
à une injure c’est une plateforme d’artistes, de designers et
de stylistes qui défendent avec humour l’identité régionale,
fondée avec son amie Estelle Specklin (alias Poupet Pounket)
en 2008 Marianne Maric crédit photo Darek Szutser Marianne Marić est également curateur photo avec Emeric Glayse pour la revueNovo. Magazine que vous pouvez feuilleter en ligne
Les photographies de Marianne Marić sont publiées
dans Reporters sans Frontières, la revue Art Press ou le NY Times. Emeric Glayse présente régulièrement le travail de l’artiste
sur son blog Nofound dédié à la photographie contemporaine, Laura Morsch-Kihn et Océane Ragoucy dans leur fanzine Le nouvel esprit du vandalisme ou Léo de Boisgisson sur le site Konbini. www.mariannemaric.tumblr.com
club sandwich jeudi 7 décembre 12h30 Une visite guidée de l’exposition le temps d’un pique-nique
tiré du sac. L’occasion de partager son casse-croûte autant que son ressenti.
Passionnant et hautement convivial !Entrée libre en galerie,
réservation conseillée T 03 89 36 28 28
vernissage jeudi 30 novembre 2017 à 20h en entrée libre et en présence de l’artiste lors de l’inauguration de la Regionale 18 à Mulhouse
Partager la publication "Marianne Maric, les filles de l'Est et les autres"
« Le Louvre est mon obsession » André Derain
Celui que Gertrude Stein appelait :
« le nouveau Christophe Colomb de l’art moderne » a inventé un style nouveau. LeCentre Pompidou présente André Derain 1904 – 1914. La décennie radicale,
un nouveau regard porté sur l’œuvre de cet artiste
majeur du 20e siècle, avec pour ambition de retracer
les étapes du parcours de l’artiste avant-guerre, moment
où le peintre participe aux mouvements d’avant-garde
les plus radicaux. André Derain, Autoportrait à la pipe, 1913/14
Quelques ensembles exceptionnels sont réunis pour
l’exposition : la production estivale de 1905 à Collioure,
la série des vues de Londres et les très grandes compositions
autour des thèmes de la danse et des baigneuses. André Derain le Séchage des voiles 1905
L’art d’André Derain n’a pas donné lieu à de grandes
monographies depuis la rétrospective que
le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris a consacré
à son œuvre en 1994, soit depuis plus de vingt ans.
Ce peintre français a joué un rôle moteur et intellectuel
dans l’éclosion des deux grandes avant-gardes du début
du 20e siècle, le fauvisme et le cubisme. Il engage en solitaire un retour précoce au réalisme,
annonçant tous les mouvements figuratifs de réalisme
magique, depuis l’Ingrisme de Picasso, la peinture
métaphysique de De Chirico ou la Nouvelle Objectivité allemande.
L’œuvre d’avant-guerre de Derain, d’une très grande
inventivité et audace, est fascinante.
Proche de Maurice de Vlaminck et d’Henri Matisse,
puis de Georges Braque et de Pablo Picasso, André Derain
se confronte avec force au fauvisme et au cubisme et
développe jusqu’à la Première Guerre mondiale une
œuvre puissante. Multipliant les expérimentations plastiques,
il aborde la peinture, le dessin, la xylographie, la sculpture,
la céramique, le cinéma, et pratique jusqu’à la fin de sa vie,
en parallèle de sa peinture, la photographie…
La conception de cette exposition s’appuie sur une
exploration des archives inédites de Derain –
ses photographies, sa collection d’estampes et de
reproductions d’œuvres d’art, ses écrits et sa correspondance
– et éclaire de manière sensible et inédite une sélection
de ses œuvres les plus emblématiques, par des
contrepoints visuels forts : les photographies prises par André Derain, ses références artistiques atypiques telles
que les gravures d’Epinal, les objets maoris copiés au
British Museum en 1906 ou les sculptures africaines
de sa collection. L’exposition présente environ 70 peintures ainsi qu’un
ensemble important d’œuvres sur papier – aquarelles, dessins, carnets de croquis, gravures -, des sculptures,
une cinquantaine de photographies, des sculptures
maories et africaines, des céramiques… Commissaire : Mnam/Cci, Cécile Debray
un audio-guide gratuit vous accompagne pour 14 oeuvres à télécharger sur le site du musée,
ou en scannant le qr code
Voici un résumé de sa visite à ST’ART du curieux des arts, Gilles Kraemer envoyé spécial auquel j’ai emprunté la photo. Focus sur quelques galeries vues le dimanche 19/11 Galerie Bertrand Gillig, pour sa 10e participation Galerie Radial Art Contemporain, Frédéric Croizer qui bénéficie d’un bel espace pour présenter ses sculptures Jean-François Kaiser Galerie, en 2016, le stand a également
été récompensé par le Prix Art de la Ville de Strasbourg, pour le travail
de l’artiste belge Laurent Impeduglia. Ouverte en janvier 2015, la galerie présente des artistes émergents,
mais également des artistes plus confirmés (Robert Cahen,
Peter Bond, Joseph Bey). La galerie s’attache aussi à présenter
des artistes femmes. Marius Pons De V
Lagalerie Sobering présente des travaux originaux
fait avec des affiches massicotées, soit des tableaux
ou encore une veste ! Pavlos Baroque 1966
La Galerie Chantal Bambergeravec Ernest Pignon Ernest
Ernest Pignon Ernest
Un solo show de Christophe Meyerdans la Galerie Mobile.
Les thèmes de Christophe Meyer, sont empruntés aux
continents sauvages, aux arts primitifs. La majeure partie
de sa création est consacrée aux animaux.
« Il y a, dit-il, quelque chose de fascinant dans l’animalité et dans les rapports homme / animal. En dessinant, en peignant les animaux, j’ai l’impression de m’approprier leur prestige, leur puissance. Comme je ne peux pas me déguiser en loup, je les peins. ».
Début d’année 2017 son atelier situé au Port du Rhin est inondé.
Il sauve in extremis une partie de son bestiaire.
Après le déluge, il expose son arche de Noé à St’art,
comme une sorte de rétrospective, à la fois puissante et échouée.
Pour la 2e année consécutive, la Galerie 120 de Rixheim,
spécialisée dans le street art
La galerie Mathilde Hatzenbergerfidèle à ST’ART présente
entre autres Dom Kippelen, la « Part Manquante », une sculpture,
ébène et fonde d’aluminium
Le Prix Art de la Ville de Strasbourgest attribué cette année
à l’artiste plasticien Jean-Marc Lacaze L’artiste actuellement en résidence à Mayotte est représenté
par la Galerie Aedaen (Strasbourg).
Ce prix permet de distinguer un exposant et de soutenir,
grâce à une aide à la production, l’artiste sélectionné.
Le lauréat est sélectionné par un jury d’expert indépendant,
parmi un choix d’une dizaine d’artistes émergents
pré-sélectionnés par la Direction artistique de ST-ART : les
«Nominés Prix Art de la Ville de Strasbourg ».
Le jury est composé pour cette édition de Estelle Pietrzyk, conservatrice au Musée d’Art moderne
et contemporain de Strasbourg (MAMCS), et
David Cascaro, directeur de la HEAR, Haute École
des Arts du Rhin. Rendez-vous est pris pour l’année prochaine
jusqu’au 22.1.18
LeMusée Unterlinden présente, une exposition temporaire
intitulée Romains des villes, Romains des champs ?,
créée par Archéologie Alsace en 2014. Notre Pompéi local
Elle est fondée sur les découvertes récentes
d’habitats de la période romaine réalisées lors de fouilles
préventives dans la région. Cette exposition illustre
l’aménagement du territoire, l’habitat, la vie quotidienne,
les activités humaines, qu’elles soient domestiques ou
artisanales et nous renvoie une image de ces populations
par le biais d’objets du quotidien, d’outils et de bijoux
par exemple, illustrant des thèmes comme les activités,
l’hygiène et le soin ou les jeux. Une belle scénographie
Pour chaque section, de nombreux panneaux
permettent aux visiteurs de contextualiser les
découvertes exposées. Section 1 : L’aménagement du territoire, le cadre de vie,
Pour sa présentation au Musée Unterlinden,
l’exposition initiale a été développée de manière significative.
A côté d’un panneau représentant l’Alsace romaine,
réalisé par Archéologie Alsace, un fac-similé de 1825
reproduit la copie d’une carte antique du monde
romain datée du 4ème siècle. Réalisée par un moine
de Colmar en 1265, cette copie médiévale est appelée
« Table de Peutinger », du nom de son ancien propriétaire, Conrad Peutinger, humaniste d’Augsbourg.
Le rouleau de 11 feuilles présente le réseau routier de
l’empire romain, avec les fleuves, les montagnes et 555 villes
sous forme de vignettes. De nouveaux thèmes sont venus enrichir le propos :
ils sont dédiés au commerce, ainsi qu’à la religion
domestique et aux rites liés à la mort. Urne à visage 2e siècle Section 2 : À l’intérieur d’une maison
Cadenas à auberonnière en fer et alliage cuivreux,
Horbourg-Wihr, fouille 2008, milieu du 3e siècle
Cette serrure à rotation contenue dans une boîte
cylindrique en fer est assemblée
par trois gros rivets et trois cerclages en alliage cuivreux.
La chaîne est fixée sur une face. L’autre reçoit la clé et
l’auberon qui peut accueillir n’importe quel maillon
de la chaîne.
Autour du noyau premier constitué par les objets
conservés au Centre de Conservation et d’Étude d’Alsace,
plus de 300 témoins incontournables de l’époque gallo-romaine ont été réunis grâce
aux prêts accordés par les différentes structures d’archéologie
préventive intervenant dans la région
(Archéologie Alsace, Antéa Archéologie, Institut National de Recherches Archéologiques Préventives).
L’implication de ces dernières offre l’opportunité
d’exposer au Musée Unterlinden des vestiges
récemment sortis du sol.
L’ensemble de ces prêts a été complété par des
oeuvres conservées dans les différents musées
archéologiques alsaciens. Ces oeuvres, issues de
prospections ou de fouilles parfois plus anciennes,
sont souvent intactes et visuellement très attrayantes.
Parmi les objets-phares présentés dans l’exposition figure en bonne place la mosaïque trouvée à Bergheim en 2006. Elle renvoie àcelle découverte en 1848, oeuvre emblématique du Musée, dont la présentation au couvent d’Unterlinden a permis d’éviter la destruction programmée du bâtiment. Section 3 : La maison, objet de prestige
Si l’apparence de la maison peut indiquer le niveau de vie
de son propriétaire et si la composition du service
de vaisselle ordinaire peut varier dans le temps, le
niveau social des habitants est surtout perceptible
au travers de certains objets quotidiens et certaines
pratiques. Il se manifeste par la présence de vaisselle de
luxe en matériaux précieux (métal et verre), Gobelet métallescent à décor barbotiné, Brumath, fouille 1991
le développement d’un art de la table avec l’apparition
des plats de présentation (céramique sigillée et métal) ainsi que
par l’usage de nouveaux produits alimentaires liés au mode
de vie romain (huile et vin).À côté des très nombreux objets
illustrant la vie quotidienne en Alsace à l’époque gallo-romaine,
des oeuvres rarissimes figurent également, comme des ensembles
de vaisselle en bronze, en verre ou en terre cuite, Coupelle Eckwersheim 1er siècle
des bijoux en or
(pendeloque-rouelle, épingles et bagues), Section 4 : Travailler chez soi Il est très souvent difficile de faire une distinction
entre des activités pratiquées à domicile, qui relèvent
de la vie quotidienne et celles qui nécessitent un véritable
espace de travail indépendant.
Les outils liés à la métallurgie ou au travail du potier
témoignent d’une spécialisation et d’un véritable métier
pratiqué dans un atelier. En revanche, le travail de filage et
tissage ainsi que celui du cuir peuvent être facilement réalisés
dans le cadre domestique. Il en est de même pour le travail
des champs avec les fourches et serpettes ainsi que celui
du bois pour les haches. Section 5 : L’image des habitants Elle nous apparaît à travers les nombreuses parures,
les objets de toilette et d’hygiène, ceux liés à l’écriture
et au jeu. Si ces signes extérieurs de richesse sont
généralement mieux perçus dans les villes qu’à la
campagne, il faut pondérer ce facteur par la différence de
densité entre les populations urbaines et rurales
une intaille en agate fixée sur une plaque en or,
exceptionnelle par sa taille et la qualité de sa gravure. Section 6 : Le commerce À l’époque romaine, des réseaux d’échanges à longue
distance se mettent progressivement en place grâce à
l’existence de nouvelles voies de communication et
d’une monnaie unique. Ils concernent toutes les régions de
l’empire romain, depuis l’Italie, l’Espagne et l’Afrique
du Nord jusqu’à la Palestine. Les nombreuses amphores
à vin, à huile et à salaisons découvertes en
Alsace, surtout dans les centres urbains, illustrent
l’importance du commerce lointain, alors que celui
de proximité est attesté par les poids et les balances et
surtout par les monnaies. Section 7 : Les pratiques funéraires
Stèle de Niederhergheim
Plusieurs stèles des 3e et 4e siècles, en grès des Vosges,
trouvées fortuitement en 2011 à Niederhergheim,
sont présentées au public pour la première fois dans
l’exposition. Elles se différencient des stèles de
Horbourg par la présence récurrente d’un croissant
de lune sur le fronton, motif original pour la région,
que l’on trouve surtout chez les Médiomatriques
(Nord du Bas-Rhin et région de Metz).
D’après une exposition originale d’Archéologie Alsace
Commissaire de l’exposition Suzanne Plouin, conservateur en chef, Musée Unterlinden Informations pratiques
Musée Unterlinden
Place Unterlinden – 68000 Colmar
Tél. +33 (0)3 89 20 15 51
info@musee-unterlinden.com
www.musee-unterlinden.com
Horaires Toute l’année : 10h – 18h. Fermé le mardi –
Nocturne les jeudis jusqu’à 20h.
Fermé : 1/01, 1/05, 1/11, 25/12
Le catalogue réalisé par le Pôle Archéologique
Interrégional Rhénan en 2014,
devenu en 2016 Archéologie Alsace,
a été publié en co-édition avec Actes Sud.
Pour tous publics Visites guidées en français par le commissaire de l’exposition 17 décembre et 21 janvier
Partager la publication "Romains des villes, Romains des champs ?"
Jusqu’au 22 janvier 2018
au Grand Palais Galeries nationales
entrée square Jean Perrin
Forte d’un ensemble de plus de 230 oeuvres de l’artiste
(54 peintures, 29 céramiques, 35 sculptures et objets, 14 blocs de bois, 67 gravures et 34 dessins), Gauguin l’alchimiste est une plongée exceptionnelle
dans le passionnant processus de création du grand artiste. Paul Gauguin nature morte au profil de Laval
Elle est la première exposition du genre à étudier
en profondeur la remarquable complémentarité des
créations de l’artiste dans le domaine de la peinture,
de la sculpture, des arts graphiques et décoratifs.
Elle met l’accent sur la modernité du processus créateur
de Gauguin (1848-1903), sa capacité à repousser sans
cesse les limites de chaque médium. Vue de l’exposition Paul Gauguin photo Didier Plowy
Après l’exposition fondatrice Gauguin organisée en 1989,
cette nouvelle collaboration entre l’Art Institute de
Chicago – qui possède un fonds significatif de peintures
et d’oeuvres graphiques de Gauguin – et le musée
d’Orsay – dont la collection de peintures, céramiques
et sculptures sur bois de l’artiste est une des plus
importantes au monde –, permet de présenter sous
un jour nouveau les expérimentations de Gauguin sur
différents supports. Elle montre la production de l’artiste
dans toute sa diversité, à la lumière des recherches
récentes sur les techniques et matériaux utilisés par Gauguin,
s’appuyant notamment sur l’expertise d’Harriet
K. Stratis, Senior Research Conservator à l’Art Institute
de Chicago pour l’oeuvre graphique de Gauguin, ou
les travaux de Dario Gamboni, professeur titulaire
à l’Université de Genève.
Le parcours de l’exposition est ainsi ponctué de salles
proposant une immersion dans les
techniques et les méthodes de travail de l’artiste.
À partir d’une trame chronologique, et enrichie d’un grand
nombre de prêts exceptionnels
(Les aïeux de Teha’amana, Chicago ;
Eh quoi ! Tu es jalouse ?, Musée Pouchkine, etc.),
l’exposition met en évidence l’imbrication et les apports
mutuels entre schémas formels et conceptuels, mais également
entre peinture et objets : dans ces derniers le poids
de la tradition, moins pesante, permet davantage de libération et un
certain lâcher‑prise. Une sélection resserrée de sources
regardées par Gauguin permet de comprendre
pleinement son processus créatif (céramiques, oeuvres
impressionnistes, art extra-européen…).
Prélude au parcours de l’exposition, « La fabrique des images »
est consacrée aux débuts de Gauguin, de sa
représentation de la vie moderne dans le sillage de Degas
et Pissarro, aux premières répétitions d’un motif,
autour de la nature morte et des possibilités de mise
en abyme qu’elle offre.
« Le grand atelier » se concentre ensuite sur la période
bretonne de l’artiste. L’observation de la vie bretonne,
intégrée, transformée et assimilée, lui permet de dégager
des motifs récurrents qui connaissent de nombreux
avatars (la ronde, la femme assise, la bretonne de dos…)
et d’entamer des recherches formelles en dessin,
peinture et céramique. « Du sujet au symbole » montre comment Gauguin,
mû par une ambition artistique croissante, s’oriente
vers des compositions de plus en plus investies
de significations morales, qui deviennent le réceptacle de
ses états intérieurs. Leur accomplissement se trouve
dans la mise en scène du « terrible moi » souffrant et
sauvage. Les motifs n’échappent pas à cette mue :
ainsi le baigneur devient Léda, la figure du désespoir
inspiré par une momie du Trocadéro devient une allégorie
de la Misère humaine, et la femme dans les vagues se mue en Ondine.
« L’imagier des Tropiques » met en évidence la résonance
des traditions maories dans l’oeuvre de Gauguin.
S’il construit lors de son premier voyage à Tahiti
une imagerie personnelle de la vie tahitienne, l’exposition
souligne là encore la puissance de ses recherches
formelles. Le thème récurrent d’une nature « habitée »
traverse les oeuvres réunies dans cette section, comme
en témoignent les pastorales et le développement
du thème de l’Homme dans la nature.
Respiration au sein du parcours, une salle est dédiée
au manuscrit de Noa Noa, très rarement montré au
public.
La section « Mythes et réinventions» met en évidence
l’amplification de la dimension mystique de l’oeuvre
de Gauguin à Tahiti. Face aux traces matérielles restreintes
laissées par les cultes tahitiens, Gauguin invente
à partir de la tradition orale tahitienne un nouveau
langage plastique. La figure de l’inquiétant Esprit des
morts (Buffalo, Albright – Knox Art Gallery) venant
tourmenter les tahitiennes revient sans cesse dans les
oeuvres de cette période.
L’ultime section « En son décor» est centrée sur l’obsession
de Gauguin, pour les recherches décoratives
dans sa dernière période, aussi bien dans les intérieurs
que dans l’évocation d’une nature luxuriante
(Rupe Rupe, Musée Pouchkine). Oeuvre d’art totale, sa case à Hiva Oa (la Maison du Jouir) vient parachever
sa quête d’un âge d’or primitif. L’évocation numérique
sous forme d’hologramme de la Maison du Jouir,
présentée pour la première fois dans une exposition
avec les sculptures qui ornaient son entrée, clôture
le parcours par une découverte de la dernière maison-atelier
de Gauguin. L’occasion d’offrir au public une
immersion inédite dans l’atelier de sa création.
commissariat à Paris : Claire Bernardi, conservateur peinture,
musée d’Orsay ; Ophélie Ferlier-Bouat, conservateur
sculpture, musée d’Orsay ; à Chicago : Gloria Groom,
Chair of European Painting and Sculpture Department, David and Mary Winton Green curator, Art Institute of Chicago
scénographie : Nicolas Groult et Valentina Dodi
les photos du Grand Palais sont de Didier Plowy
………………………………… ouverture : les dimanches, lundis et jeudis de 10h
à 20h. Les mercredis, vendredis et samedis de 10h
à 22h. Fermé tous les mardis.
L’exposition de la Fondation Beyeler en 2015 avait
permis de voir (peut-être) une dernière fois Nafea faaipoipo, 1892 Quand te maries-tu?
Huile sur toile, 105 x 77,5 cm Collection Rudolf Staechelin ,
qui aurait été vendue pour 300 millions de dollars (?)
au Qatar par son propriétaire. voir ici le détail
L’exposition de la Fondation Beyeler, privilégiait
les toiles et sculptures de Gauguin, dans un
cheminement complet de sa biographie,
sans comporter les espaces didactiques du
Grand Palais, un peu lassant, qui permettent
de se poser le long du parcours.
jusqu’au1er janvier 2018
À l’occasion de son 20e anniversaire,
la Fondation Beyelerprésente la troisième
et dernière exposition «Coopérations» de
l’année avec plusieurs variantes, ainsi que les
possibilités de développement de la collection
grâce aux futurs prêts de longue durée,
acquisitions et donations. Héritiers de fonds
d’artistes, collectionneurs et artistes amis
de la maison ont été invités à sélectionner
des chefs-d’oeuvre en leur possession afin de
créer un rapprochement temporaire avec la Collection Beyeler. Cette conception d’une
collection propre en tant qu’ensemble vivant
et entité unique en constante mutation
conditionne l’exploration incessante des possibilités
de présentation et d’exposition. Cabinet de curiosités
Les trois premières salles rappellent des formats
de présentation traditionnels aussi bien dans
l’accrochage des objets individuels et des oeuvres
que dans l’agencement des pièces. Telle un musée
dans le musée, la première salle dévoile une
mise en scène unique et ouvre l’exposition en s’inspirant
du concept historique du cabinet de curiosités,
remontant ainsi aux origines du musée: le mariage des
oeuvres de la collection et des prêts issus
principalement d’une collection privée bâloise
font l’éloge de la grande tradition de la collection
d’art, de l’instinct et de la curiosité des collectionneurs
ainsi que de leur soif d’originalité, d’esthétique,
d’insolite ou de singularité.
Ainsi, par exemple, est exposée une défense de narval, tenue autrefois pour une corne de licorne.
Autres points phares de cette partie de
l’exposition: les oeuvres d’art de l’Afrique et de
l’Océanie tirées de la collection Beyeler, complétées
par des prêts exclusifs tels qu’un masque malagan de Mélanésie du musée Barbier-Mueller à Genève
ainsi que d’autres pièces remarquables issues
d’une collection privée new-yorkaise.
La deuxième salle rend hommage au Salon de l’art
moderne dans la tradition de Gertrude Stein ainsi
que d’autres pionniers de la collection d’art
moderne. Les visiteurs peuvent notamment admirer
des oeuvres de Paul Cézanne, Pablo Picasso
et Vincent van Gogh. Le Salon, lieu d’échange
entre artistes, collectionneurs et amateurs d’art,
trouve son équivalent dans le développement de
la Fondation Beyeler en tant que lieu de rencontre
prisé dans le monde artistique.
La troisième salle est consacrée au surréalisme
et aux artistes Max Ernst, René Magritte, Balthus et
Joan Miró.
La collection de la Fondation Beyeler s’est
considérablement enrichie, notamment grâce au
prêt d’importants travaux de Magritte.
En souvenir des expositions révolutionnaires
organisées par les surréalistes eux-mêmes, toutes
les oeuvres sont mises en scène sur fond noir et
sous un éclairage théâtral.
En outre, plusieurs collections privées allemandes
et suisses seront présentes à travers des chefsd’oeuvre
de différents protagonistes de l’expressionnisme
abstrait, tels que Morris Louis et Willem de Kooning, ainsi que des oeuvres clés du Pop Art.
Plusieurs oeuvres majeures de Roy Lichtenstein
côtoieront celles de Andy Warhol. Sera notamment
exposé le tableau Joseph Beuys (1980) de Warhol.
C’est l’une des rares oeuvres que l’artiste a décoré
d’une fine couche de poussière de diamant. Après
plusieurs mois d’analyses poussées, de tests et
de nettoyage entrepris dans le cadre d’un projet de
restauration complexe, le tableau peut enfin à
nouveau être exposé au public.
Les salles qui mettent en dialogue deux artistes
sont particulièrement intéressantes. Ainsi, Yves Klein rencontre Lucio Fontana, et Claude Monet converse avec Marina Abramovič.
L’un des grands temps forts de cette partie de
l’exposition est sans aucun doute Anthropométrie
sans titre (1960) de Yves Klein, une peinture sur toile monumentale
qui est exposée en Suisse pour la toute première fois.
Des espaces d’artistes sont consacrés à
Gerhard Richter, Peter Doig et Louise Bourgeois.
The Hours of the Day [Le Livre des heures] (2016),
remarquable oeuvre papier et textile multipartite
de l’artiste newyorkaise est exposée au public pour
la première fois. Le rideau de perle de Félix González-Torres «Untitled» (Beginning) [Sans titre (Commencement)]
(1994) clôture l’exposition «Coopérations»
comme une métaphore de fin de présentation
de cette collection à l’occasion du 20e anniversaire de la Fondation Beyeler, mais aussi comme un regard porté sur
la nouvelle année à venir.
L’exposition «Coopérations» suit la chronologie de l’histoire
de l’art: elle commence par le cabinet des curiosités en tant
qu’origine du musée, passe par le Salon de l’art moderne et
s’étend jusqu’au White Cube de l’art contemporain.
Près de 170 oeuvres issues de huit pays offrent un éventail
temporel de la fin de la Renaissance jusqu’au XXIe siècle.
Les prêts ont été recueillis auprès de plus d’une douzaine de
collections privées et institutions reconnues telles que le
Musée Barbier-Mueller à Genève, la Easton Foundation
à New York ou encore la collection Daros à Zurich.
«Coopérations» clôture la série des trois présentations
de collection de l’année 2017 en jetant un
regard vers l’avenir.
«L’originale» rend hommage à la toute première
exposition du fondateur de notre
musée, Ernst Beyeler. «Remix», la deuxième exposition,
crée un pont et un dialogue entre les nouvelles
acquisitions et la collection existante.
Cette exposition est co-dirigée par Sam Keller et Ulf Küster. Sam Keller-Ulf Küster-Fondation Beyeler crédit photo Véronique Bidinger
Scénographie, graphisme et architecture de l’exposition en
collaboration avec Martina Nievergelt, Thorsten Romanus et Dieter Thiel.
Expositions de la Collection Beyeler à l’occasion du 20e anniversaire 5 février 2017 – 1 janvier 2018
La Fondation Beyeler a été inaugurée officiellement le 18 octobre 1997. La collection de remarquables oeuvres d’art moderne et contemporain rassemblées avec le plus grand soin depuis les années 1950 par le couple de galeristes et de collectionneurs Ernst et Hildy Beyeler a trouvé un foyer dans le musée conçu en 1997 par Renzo Piano à Riehen/Bâle. On peut les y voir depuis cette date dans des présentations changeantes, aux côtés de dons ultérieurs des fondateurs. La collection de la Fondation Beyeler a été précautionneusement agrandie par des achats, des dons, des partenariats et des prêts de longue durée. En 2017, la Fondation Beyeler fête ses vingt ans avec trois expositions exceptionnelles successives, qui présentent la Collection Beyeler sous trois perspectives différentes : un regard sur le passé, un regard sur le présent, un regard vers l’avenir. Collection Beyeler / L’Originale 5 février 2017 – 7 mai 2017 La première exposition de la collection de l’année, conçue en hommage aux fondateurs du musée, Ernst et Hildy Beyeler, Collection Beyeler / Remix 9 juin – 3 septembre 2017 Avec des oeuvres d‘Andy Warhol de laCollection Daros « Remix », la deuxième exposition de la collection, présente celle-ci dans son état actuel. Les ajouts des dernières années ont permis d’élargir la collection en lui apposant un accent contemporain. L’établissement d’un dialogue entre les nouvelles acquisitions et la collection existante est un critère majeur des réflexions sur chaque nouvelle acquisition. « Remix » souhaite offrir une scène à ce dialogue dans toute sa diversité. La présentation d’oeuvres de la collection est complétée par d’importants prêts de longue durée, avec notamment un ensemble de toiles de Picasso de l’Anthax Collection Marx. En outre, à l’occasion du 20e anniversaire de la Daros Collection, le partenariat entre la Fondation Beyeler et Daros est célébré par une présentation de chefs-d’oeuvre d’Andy Warhol. La commissaire de l’exposition est Theodora Vischer, Senior Curator de la Fondation Beyeler.
www.fondationbeyeler.ch
Fondation Beyeler, Beyeler Museum AG, Baselstrasse 77,
CH-4125 Riehen
Horaires d’ouverture de la Fondation Beyeler:
tous les jours de 10h à 18h, le mercredi jusqu’à 20h
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Lacommanderie de Rixheimaccueille ce week end
de novembre, dans son cadre prestigieux, trois artistes
talentueux. L’exposition Corps et Visages, est organisée
par Valérie Cardi directrice du mensuel culturel hebdoscope
les œuvres sont à découvrir du 3 au 5 novembre
photo l’Alsace Dan Steffan, plasticienne, dévoile « le corps débarrassé du diktat des modes et des critères communs de la beauté »,
plus loin que le corps on perçoit aussi nettement « l’âme que confère aux choses et aux êtres la patine du temps »
Intimité, instants de la vie, délicatesse, instantanés
d’émotion et érotisme transféré font le filigrane de ses œuvres. Vous pouvez la retrouver au Salon d’Automne 2017 de la Cave Dimière de Guebwiller en compagnie des Amis des Arts
jusqu’au12 novembre 2017 – entre 14 et 18h. Entrée libre. Du 9 novembre au 15 décembre 2017 sous le titre « Une regard une vie » Dan Steffan expose ses oeuvres à la Galerie Nicole Buck, 4 rue des orfèvres 67000 Strasbourg Jean-Pierre Parlange esquisse au crayon, s’inspirant de modèles
vivants. Il ne se sépare jamais de son petit calepin, sur lequel
il pose tout ce qui l’inspire, un regard, un sourire, une hanche. « Illustrateur pendant vingt ans, j’ai goutté aux joies de l’édition, de la publicité ou du packaging. J’utilise aussi bien la peinture numérique que traditionnelle, mais tout ceci est devenu un passe temps quand en 2001, nommé rédacteur en chef de la revue Dessins & Peintures, j’ai lâché le pinceau pour la plume. Depuis j’essaie de me mettre au service des artistes débutants aussi bien que professionnels, et j’y prends beaucoup de plaisir. Cependant mes pinceaux servent encore lors de séances de dessin d’après modèles vivants dès que j’en trouve le temps. » Jean Pierre Parlange navigue entre maîtrise absolue et
vagabondage fantasmé.
Le troisième peintre invité, Gino Lisa-Hagmann, (1926-2003) est décédé il y a déjà plusieurs années. Sa veuve continue à faire
vivre son œuvre en acceptant de le représenter dans différentes
expositions où son talent est toujours reconnu.
Il a travaillé comme graphiste pour le Migros de Bâle.
Il a entre autres réalisé des dessins humoristiques autour
du si célèbre carnaval de Bâle.
« Artiste méticuleux il propose une peinture riche en couleurs,
peut-être influencée par les couleurs vives et bariolées du
carnaval bâlois. Thème fétiche de ses oeuvres :
Tambours, Fifres, rien ne reste figé.
On peut imaginer des influences avec Paul Klee, exposé
actuellement à la FondationBeyeler
Le point commun entre ces trois artistes ?
Ils vénèrent tous le corps de la femme et représentent la
bande rhénane dans tous ses arts.
Jusqu’au 11 février 2018
A 2h30 de Paris, située près de la frontière avec l’Alsace,
la ville de Karlsruhe accueille un des plus anciens et
importants musées d’Allemagne, la Staatliche Kunsthalle de Karlsruhe.CÉZANNE. Métamorphoses, rassemble 100 chef d’oeuvres en provenance de collections internationales
avec l’objectif d’éclairer sous un jour nouveau des aspects
systématiques et fondateurs de l’oeuvre d’un des grands maîtres
de la peinture française du 19e siècle. L’idée centrale de cette
exposition est d’aborder l’art de Cézanne sous l’angle
du processus de création, des transformations et des
transitions constantes d’une forme à l’autre, afin de développer un mode d’interprétation global de son
oeuvre. A l’intention de son public francophone, la Kunsthalle propose des visites guidées en langue française.
Jusqu’au 17 décembre 2017
10 ans après avoir finalisé la création des Poissons des Grandes Profondeurs ont pied, Yves Chaudouët,
artiste volontairement iconoclaste et inclassable,
présente sa gigantesque installation de deux cents pièces
de verre : étoiles de mer, méduses, bancs de poissons
suspendus ou délicatement posé, réfléchissent dans la nuit
et invitent le spectateur à une déambulation méditative
et métaphysique. Francois Schneider Yves Chaudouë
Les premières réflexions et formes sur ces mondes aquatiques
semblent avoir débuté avec un monotype de 1997,
Deux Poissons abyssaux et des séries de lithographie et gravures.
L’oeuvre dense et protéiforme de Yves Chaudouët
emprunte de nombreuses bifurcations, parmi elles un intérêt
évident pour la question du clair-obscur.
Ce dialogue ombre et lumière se retrouve en peinture
notamment mais est décliné dans d’autres pratiques comme
ici avec cette oeuvre sur les abysses. Les questions de suspensions,
au sens propre mais certainement figuré, thème cher
à l’artiste sont dévoilées dans l’installation où se découvre
peu à peu dans l’obscurité, un univers marin en apesanteur.
Dans ce petit théâtre des profondeurs se joue une vie inconnue
et mystérieuse, nourrissant recherches et fantasmes
chez les humains. L’artiste semble fouiller notre inconscient
– et le sien –, et fait appel à nos sens nous laissant dans
un état de lévitation. Les poissons eux-mêmes inspirant
ce dispositif, évoluent dans des profondeurs où aucune lumière
n’existe, si ce n’est la bioluminescence produite par ces
organismes vivants, que sont les affreux, les méduses,
les étoiles opalines ou les anguille miroirs.
L’obsession d’Yves Chaudouët de rendre visible ces éléments
invisibles l’ont ainsi lancé dans un cycle de création
et de production de longue haleine, dévoilant d’abord
un prototype en 2001 avec le « Poisson des Abysses », réalisé à Murano. Il déploie ensuite son projet en collaboration
étroite avec les maîtres verriers du Centre International d’Art Verrier de Meisenthal en 2006 et 2007,
et il créé ainsi Les Poissons des grandes profondeurs ont pied.
Chacune des pièces de l’installation, combine verre soufflé,
verre travaillé au chalumeau, ou verre argenté.
Parallèlement, Inaliénable(1), polar artistique écrit à 4 mains
raconte la genèse de cette aventure dans la cité verrière,
et une fiction décalée L’affaire du faux poisson(2)
documente le projet. L’exposition est ainsi l’occasion de découvrir ou re-découvrir
cette » oeuvre majeure, lauréate en 2011 de la première édition du concours ”Talents Contemporains” de la Fondation François Schneider.
Ces créatures luminescentes offrent une traversée
poétique exceptionnelle. À propos d’Yves Chaudouët
Né en 1959 à Paris, Yves Chaudouët vit et travaille
à Bazas en France.
S’enracinant dans la peinture et la poésie, les oeuvres
d’Yves Chaudouët construisent une cosmogonie où mots,
créatures, objets et paysages parlent de leurs relations,
amoureuses, colorées, géométriques, politiques. Yves Chaudouët a été l’artiste associé de La Criée (Rennes)
en 2015. Ses photographies, installations et peintures
sont présentes dans les collections du CNAP, de la New York
Public Library, du FRAC Artothèque du Limousin, du Centre
des livres d’artistes ou de l’Albertina. Yves Chaudouët
est également l’auteur de nombreux livres, dont le récent
Essai la peinture (Actes Sud, 2015).
(1) Inaliénable, Yves Chaudouët et Yann Grienenberger,
Arles, Actes Sud, 2006
(2) L’affaire du faux poisson, Vincent Gérard, film, 52min, 2008 Fondation François Schneider 27 rue de la Première Armée 68700 Wattwiller – France l’Équipe Marie Terrieux – Directrice culturelle Elodie Graff – Responsable des opérations Sophie-Dorothée Kleiner – Chargée de médiation et des événements Sylvaine Bahls – Comptable et assistante administrative Raoul Ermel – Régisseur Gwenaël D’Anna – Chargé d’accueil, assistant communication et régie Halima El Hamdi – Chargée d’accueil et assistante administrative Le Bistr’eau
+33 (0)3.89.82.10.10
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