Chagall Les années charnières 1911-1919

L’exposition Chagall – Les années charnières 1911–1919
se propose d’explorer l’oeuvre de jeunesse de Marc Chagall
à partir de l’exceptionnel ensemble d’oeuvres provenant
des collections du Kunstmuseum Basel et de la
Sammlung Im Obersteg.
jusqu’au 

21 janvier 2018, Kunstmuseum Basel | Neubau
Commissaire : Josef Helfenstein

HxB: 50.5 x 38 cm; Öl auf Karton, auf Leinwand aufgezogen; Inv. Im 1081

La percée artistique de Marc Chagall (18871985) s’accomplit
entre deux  pôles antagonistes : sa ville natale de Vitebsk en
Biélorussie et Paris, immense métropole où Chagall vit
de 1911 à 1914.
Les tableaux de cette époque mêlent souvenirs de la vie
provinciale russe et fragments iconiques de son existence
parisienne.
Ils présentent également des réminiscences de l’art populaire
russe et témoignent des nouvelles expérimentations stylistiques
dont l’artiste se nourrit au contact de l’avant-garde artistique et
auprès de nombreux artistes progressistes tels que Pablo Picasso,
Robert et Sonia Delaunay ou Jacques Lipchitz.

Marc Chagall; Russland, den Eseln und den anderen (A la Russie, aux ânes et aux autres); 1911(-1912)157 x 122 cm; Öl auf Leinwand

L’exposition présente des oeuvres emblématiques de ces années
parisiennes comme À la Russie, aux ânes et aux autres (1911),
qui contribuèrent au succès de Chagall au Salon des Indépendants
en 1912, ou encore Hommage à Apollinaire (1913) qui témoigne
de ses liens avec le poète français et l’avant-garde parisienne.
Le Kunstmuseum Basel montre aussi de nombreuses peintures
et travaux sur papier dans lesquels Chagall évoque le schtetl
juif et la vie rurale en Biélorussie.

200 x 189.5 cm; Öl, Gold- und Silberpuder auf Leinwand

En 1914, l’existence de Chagall prend un tournant imprévisible.
Le déclenchement de la Première Guerre mondiale surprend
le peintre lors d’un voyage dans sa patrie et le contraint à rester
huit ans en Russie. L’exposition présente une sélection d’oeuvres
représentatives de cette époque mouvementée, tant sur le plan
artistique, biographique que politique.

À Vitebsk, Chagall se plonge dans une intense phase de réflexion
sur lui-même comme en témoignent de multiples peintures
et travaux sur papier. L’ensemble dit des
« quatre grands rabbins »
représente un point culminant dans son oeuvre de cette période.
Exécutés en 1914/1915 à intervalle rapproché, ces portraits –
dont trois figurent dans la Sammlung Im Obersteg
sont réunis pour la première fois dans une exposition.


Dans ces tableaux, l’artiste parvient à une synthèse
entre, d’une part, une intensité émotionnelle résultant de son
expérience personnelle et, d’autre part, la quête de nouvelles
solutions formelles.
Les années qui suivent le retour de Chagall en Russie sont
également marquées par les hostilités qui s’étendent jusqu’à sa
ville natale.
Il en rend compte dans les dessins à l’encre de Chine intitulés
Le départ pour la guerre (1914).

148 x 118.5 cm; Öl auf Leinwand

Au cours de ces huit années, Chagall réalise en outre un grand
nombre d’autoportraits et de scènes de la vie juive, ainsi que
des études pour les décors du premier anniversaire
de la révolution d’Octobre, qu’il est chargé d’organiser en 1918
en tant que commissaire aux Beaux-Arts et directeur de l’école
d’art de Vitebsk.

A droite la petite fille de Marc Chagall
L’important ensemble d’oeuvres formé par les collections du
Kunstmuseum Basel et Im Obersteg est complété par des prêts
de premier ordre issus de collections privées et publiques
de Suisse et du monde entier, dont The Museum of Modern Art
(New York), le Centre Pompidou (Paris), le Musée Russe (Saint-Pétersbourg),
le Städel Museum (Francfort-sur-le-Main), la Galerie Tretjakow
(Moscou) et le Musée d’Israël (Jérusalem).

Photographie

La photographie historique constitue un autre temps fort de
l’exposition. Elle propose, souvent de manière surprenante,
de compléter et de commenter l’oeuvre de jeunesse de Chagall.
Les photographies de l’artiste russe Solomon Ioudovine,
réalisées lors des expéditions ethnographiques de Semen An-Ski
au sein de schtetl russes en 1912–1914, peuvent être perçues
comme une tentative de saisir les aspects d’un monde menacé
par les pogroms et les bouleversements politiques et sociaux,
afin de les sauvegarder pour les générations suivantes.
Le public  peut également les découvrir pour la première fois
au Kunstmuseum Basel.

Les photographies de reportage de Viktor Bulla (1883–1944),
Jakow Steinberg (1880–1942) et Pawel Schukow (1870–1942)
permettent d’évoquer les mutations révolutionnaires
des années 1917–1920.
Ces images sont mises à la disposition du Kunstmuseum Basel
grâce à la collection de photographies Ruth et Peter Herzog
du cabinet Jacques Herzog et Pierre de Meuron.
Les différents fonds photographiques présentés dans l’exposition
revêtent une importance artistique qui dépasse la dimension
documentaire.

Un catalogue paraît dans le cadre de l’exposition aux éditions
Buchhandlung Walther König, avec des contributions de Simon Baier,
Alfred Bodenheimer, Sophie Eichner et Werner Müller, Thomas Grob,
Heiko Haumann, Schifra Kupermann, Angela Lampe, Naomi Lubrich,
Henriette Mentha, Olga Osadtschy, Barbara Schellewald
et Benjamin Schenk.

En même temps le musée juif de Bâle présente une exposition sur
Marc Chagall
Kunstmuseum Basel
Horaires
Hauptbau & Neubau

Lundi fermé
Ma–Me 10.00–18.00
Je 10.00–20.00
Ve–Di 10.00–18.00
Accès
tram n°1 & 2 depuis la gare SBB
photos courtoisie du Kunstmuseum

Auteur/autrice : elisabeth

Pêle-mêle : l'art sous toutes ses formes, les voyages, mon occupation favorite : la bulle.