Sommaire du mois de septembre 2017

Véronique Arnold, à la galerie Stampa de Bâle

« Notre héritage n’est précédé d’aucun testament »
à la galerie Stampa à Bâle, en écho à l’œuvre d’Hannah Arendt.
Une tentative sensible de faire mémoire, de réveiller
« l’intelligence du cœur ».
Le titre est une phrase de René Char prononcée en 1946
et citée dans la préface de « La Crise de la culture ».
jusqu’au 21 octobre
06 septembre 2017 : Manish Nai
07 septembre 2017 : La Terre la plus contraire
25 septembre 2017 : Chagall Les années charnières 1911-191
27 septembre 2017 : Stephen Gill – Un photographe anglais
29 septembre 2017 : Steve Roden à la Kunsthalle
 

Steve Roden à la Kunsthalle

« Oui j’aime dialoguer avec l’histoire, et jouer avec elle »
Steve Roden
Quand tout s’éparpille, il faut rassembler les pièces…
différemment
C’est dans un immense cabinet de curiosités
que l’on accède, en pénétrant dans l’espace
blanc de la Kunsthalle de mulhouse.
Dans son univers poétique, Steve Roden développe
depuis des années une oeuvre qui se déploie sous
des formes multiples et qui entrent en résonance,
que ce soit sous la forme de séries ou non.
Il aime ce mot de résonance, l’idée que les choses se
font écho. Il y a au début une étincelle, une idée,
un objet ou une histoire, il a l’impression de collaborer
avec quelque chose. Son travail commence généralement
par quelque chose de très simple, par exemple un caillou
qu’il a gardé dans la poche de son pantalon, et quand il se
promène, sa main le rencontre sans cesse.
Ce caillou se modifie, parce que bien qu’il soit avec lui et
qu’il le sent, il ne peut pas le voir, et quand il marche
ses doigts le touchent, l’enserrent, et du coup il devient
plus qu’un caillou, quelque chose comme un talisman
ou un objet esthétique porteur de sens.
Cela dure tant qu’il l’a sur lui.

Il aime dialoguer avec les objets, et l’idée de résonance,
que les choses au départ soient des graines,
et qu’elles aient toutes l’air de venir du même jardin.
Il se souvient d’avoir vu l’artiste sonore Akio Suzuki
utiliser une pierre avec des petites encoches
et il produisait du son avec, comme un ocarina.

Ce qui est très intéressant à ses yeux, c’est qu’un jour
on lui vola  sa pierre, et parce que Akio Suzuki est un
artiste et une personne formidable, il n’avait plus besoin
de sa pierre,  puisqu’elle était devenue une partie de lui-même.
Bien qu’elle ait disparu, sa poussière ou ce qu’il en reste
résonne toujours. Cette idée d’écho est donc importante,
il ne reste que l’ombre de quelque chose (ce qui de toute
façon est  bien mieux que voir l’ensemble), il y a du
sens à relier les choses  par un fil, comme lorsqu’on voit
quelqu’un étendre du linge au soleil sur une corde.

La question du texte est centrale dans  son travail.
Des écrits théoriques, des textes poétiques
ou encore des fragments de textes empruntés
prennent place dans ses oeuvres sous forme de collages,
de livres d’artiste, d’impressions diverses…
Il n’est pas seulement un créateur, il aime aussi entendre
des histoires, des idées, découvrir les oeuvres et les pensées
d’autres artistes.
Quand il était jeune, à l’école, il n’aimait ni écrire ni lire,
il préférait dessiner.
Il est venu en France dans le cadre d’un programme et
il ne parlait pas français, donc il ne pouvait pas communiquer
il s’est retrouvé complètement isolé…
Il est entré dans une librairie et il a acheté
un exemplaire de « Berlin Alexanderplatz » d’Alfred Doblin.
Il avait vu le film de Fassbinder un soir tard à la télé et
le livre comme le film l’ont laissé bouche bée.
et il a découvert tous ces écrivains, Thomas Mann,
Elias Canetti, Rainer Maria Rilke.

L’acte d’écrire pour lui est devenu si riche ;
s’immerger dans les mots, jouer avec les mots, les
décomposer, regarder ce qu’ils ont dans le ventre, comment
ils peuvent se comporter différemment, faire les choses de
travers juste pour voir ce qui arrive. Faire des choses est un
dialogue tellement formidable, qu’on peut
les construire de nombreuses façons différentes…
Il aime dialoguer avec l’histoire, et jouer avec elle.
Des figures tutélaires inspiratrices il cite  dans certaines
de ses oeuvres, celles de Robert Morris, Walter Benjamin,
Georges Perec et bien d’autres…
Elles nourrissent-elles son travail.
Comme le montre l’exemple de Rilke et de ses « petits
riens », l’influence des autres est importante, pas seulement
leurs oeuvres mais aussi leurs pratiques et leurs idées.
C’est une affaire de partage.
« Je ne vole les idées de personne, j’essaie de saisir leurs
conversations et de les faire avancer » Steve Roden
Kunstprojection
Jeudi 12 octobre  18:30
Une sélection de films expérimentaux issus
de la collection de l’Espace multimédia gantner
est présentée en écho à l’exposition.
En partenariat avec l’Espace multimédia gantner
Entrée libre
Kunstdéjeuner
Vendredi 13 octobre à 12:15
Visite à thème « Questions obliques »
suivie d’un déjeuner*
Sous la forme d’un jeu, les cartes de Questions
obliques interrogent, de manière parfois surprenante
et décalée, le visiteur sur sa perception de l’exposition.
Gratuit, sur inscription
*repas tiré du sac
Kunstkids
Du lundi 23 au vendredi 27 octobre
14:00 – 16:00
Atelier à la semaine, pour les 6-12 ans
Activité gratuite, sur inscription
Soiree Performances
Mercredi 8 novembre, 20:00 – 22:00
Écrire l’art de Christophe Manon, auteur poète
Concert de Mathilde Sauzet Et autres lectures
Dans le cadre du colloque
« Expanded translation 2 » –
Traduction intersémiotique
Entrée libre
Visites guidées
Tous les dimanches 15:00
Entrée libre
Renseignements & inscriptions :
03 69 77 66 47 – kunsthalle@mulhouse.fr

Stephen Gill – Un photographe anglais

En ouverture de saison 17-18
La Filature, Scène nationale
présente à la Galerie en entrée libre Stephen Gill

C’est un photographe expérimental, conceptuel et
documentaire, dont la pratique inclut souvent des
références à son lieu de résidence.
L’exposition à La Filature présente une large sélection
de ses photographies opérée parmi les séries
Billboards, Hackney Flowers, Buried, Talking to Ants,
Pigeons, Best Before End, Coexistence,
Coming up for Air,
B Sides et Energy Fields.

Jusqu’au  dimanche 12 novembre 2017

Photographe anglais, très tôt repéré par son
compatriote Martin Parr (présenté à la Filature en 2015)
pour ce regard attentif porté aux pans souvent négligés
de notre société,  Stephen Gill (1971) a fait oeuvre de sa
ville, Londres.
Au travers de séries photographiques menées souvent
parallèlement, il portraiture non la mégapole, mais un
tissu urbain et ses habitants.

Le voici photographiant Londres et ses oiseaux, le revers
de ses panneaux publicitaires, les passants perdus dans
ses rues, les usagers de ses trains.
Puis, rapidement, il restreint son champ d’action à
son seul quartier, Hackney,
centre d’un vaste marché alimentant les populations
défavorisées, et dont le destin a été scellé avec les
Jeux Olympiques en 2012 et ses grands chantiers.

Pendant près de quinze années, il arpente ses rues et
terrains vagues.
C’est sur ce territoire mi-ville mi-friche que
Stephen Gill réalise plusieurs séries photographiques
qui feront date.
Qu’il s’agisse d’Hackney Flowers, dans laquelle il appose
sur ses images les fleurs récoltées lors de ses
promenades ou encore Talking to Ants, où il immisce
dans la lentille même de l’appareil des objets trouvés à
proximité, il poursuit sa quête d’imprégnation du lieu
dans l’image. Naissent, au travers de cette pratique
photographique, des objets sédimentés, entre album de
souvenir et herbier. Le voici devenu « ant », fourmi,
attentif à ce que le paysage formule au travers du moindre
de ses détails.
Viennent ensuite les séries plus récentes telle Pigeons,
par laquelle, appareil fixé au bout d’un bras téléscopique,
il investigue le dessous des ponts et autres recoins peu
reluisants de nos villes pour portraiturer les pigeons dans
leur environnement et révéler cet infra-monde qu’ils
habitent. Ou encore Best Before End, qui semble boucler
un cycle pour cet explorateur urbain, exposant là toute
l’intensité de la vie au coeur de la mégapole par
l’introduction dans le processus de développement
de ses tirages de ces boissons énergétiques désormais
si répandues.
Ses expositions
Les oeuvres de Stephen Gill sont présentes dans de
nombreuses collections privées et publiques et ont
également été exposées dans des galeries internationales
telles que The National Portrait Gallery, The Victoria
and Albert Museum, agnès b.,
Victoria Miro Gallery (Londres) ;
Sprengel Museum (Hanovre) ; Tate (Londres) ;
Galerie Zur Stockeregg (Zurich) ; Archive of Modern Conflict
(Londres) ; Gun Gallery (Stockholm) ; The
Photographers’ Gallery (Londres) ;
Leighton House Museum (Londres) ; Haus Der Kunst (Munich),
ainsi que des expositions personnelles dans des festivals
et des musées dont les Rencontres d’Arles, le festival de
photographie Contact à Toronto, PHotoESPAÑA
et enfin à FOAM (Amsterdam).

La Filature, Scène nationale – Mulhouse
20 allée Nathan Katz – Mulhouse – T 03 89 36 28 28
Apéro photos
mercredi 18 octobre 19 h 15
réflexion autour d’une photographie
photographie + apéritif
gratuit : inscription 03 89 36 28 28
Il est toujours difficile de photographier des photos
 

Chagall Les années charnières 1911-1919

L’exposition Chagall – Les années charnières 1911–1919
se propose d’explorer l’oeuvre de jeunesse de Marc Chagall
à partir de l’exceptionnel ensemble d’oeuvres provenant
des collections du Kunstmuseum Basel et de la
Sammlung Im Obersteg.
jusqu’au 

21 janvier 2018, Kunstmuseum Basel | Neubau
Commissaire : Josef Helfenstein

HxB: 50.5 x 38 cm; Öl auf Karton, auf Leinwand aufgezogen; Inv. Im 1081

La percée artistique de Marc Chagall (18871985) s’accomplit
entre deux  pôles antagonistes : sa ville natale de Vitebsk en
Biélorussie et Paris, immense métropole où Chagall vit
de 1911 à 1914.
Les tableaux de cette époque mêlent souvenirs de la vie
provinciale russe et fragments iconiques de son existence
parisienne.
Ils présentent également des réminiscences de l’art populaire
russe et témoignent des nouvelles expérimentations stylistiques
dont l’artiste se nourrit au contact de l’avant-garde artistique et
auprès de nombreux artistes progressistes tels que Pablo Picasso,
Robert et Sonia Delaunay ou Jacques Lipchitz.

Marc Chagall; Russland, den Eseln und den anderen (A la Russie, aux ânes et aux autres); 1911(-1912)157 x 122 cm; Öl auf Leinwand

L’exposition présente des oeuvres emblématiques de ces années
parisiennes comme À la Russie, aux ânes et aux autres (1911),
qui contribuèrent au succès de Chagall au Salon des Indépendants
en 1912, ou encore Hommage à Apollinaire (1913) qui témoigne
de ses liens avec le poète français et l’avant-garde parisienne.
Le Kunstmuseum Basel montre aussi de nombreuses peintures
et travaux sur papier dans lesquels Chagall évoque le schtetl
juif et la vie rurale en Biélorussie.

200 x 189.5 cm; Öl, Gold- und Silberpuder auf Leinwand

En 1914, l’existence de Chagall prend un tournant imprévisible.
Le déclenchement de la Première Guerre mondiale surprend
le peintre lors d’un voyage dans sa patrie et le contraint à rester
huit ans en Russie. L’exposition présente une sélection d’oeuvres
représentatives de cette époque mouvementée, tant sur le plan
artistique, biographique que politique.

À Vitebsk, Chagall se plonge dans une intense phase de réflexion
sur lui-même comme en témoignent de multiples peintures
et travaux sur papier. L’ensemble dit des
« quatre grands rabbins »
représente un point culminant dans son oeuvre de cette période.
Exécutés en 1914/1915 à intervalle rapproché, ces portraits –
dont trois figurent dans la Sammlung Im Obersteg
sont réunis pour la première fois dans une exposition.


Dans ces tableaux, l’artiste parvient à une synthèse
entre, d’une part, une intensité émotionnelle résultant de son
expérience personnelle et, d’autre part, la quête de nouvelles
solutions formelles.
Les années qui suivent le retour de Chagall en Russie sont
également marquées par les hostilités qui s’étendent jusqu’à sa
ville natale.
Il en rend compte dans les dessins à l’encre de Chine intitulés
Le départ pour la guerre (1914).

148 x 118.5 cm; Öl auf Leinwand

Au cours de ces huit années, Chagall réalise en outre un grand
nombre d’autoportraits et de scènes de la vie juive, ainsi que
des études pour les décors du premier anniversaire
de la révolution d’Octobre, qu’il est chargé d’organiser en 1918
en tant que commissaire aux Beaux-Arts et directeur de l’école
d’art de Vitebsk.

A droite la petite fille de Marc Chagall
L’important ensemble d’oeuvres formé par les collections du
Kunstmuseum Basel et Im Obersteg est complété par des prêts
de premier ordre issus de collections privées et publiques
de Suisse et du monde entier, dont The Museum of Modern Art
(New York), le Centre Pompidou (Paris), le Musée Russe (Saint-Pétersbourg),
le Städel Museum (Francfort-sur-le-Main), la Galerie Tretjakow
(Moscou) et le Musée d’Israël (Jérusalem).

Photographie

La photographie historique constitue un autre temps fort de
l’exposition. Elle propose, souvent de manière surprenante,
de compléter et de commenter l’oeuvre de jeunesse de Chagall.
Les photographies de l’artiste russe Solomon Ioudovine,
réalisées lors des expéditions ethnographiques de Semen An-Ski
au sein de schtetl russes en 1912–1914, peuvent être perçues
comme une tentative de saisir les aspects d’un monde menacé
par les pogroms et les bouleversements politiques et sociaux,
afin de les sauvegarder pour les générations suivantes.
Le public  peut également les découvrir pour la première fois
au Kunstmuseum Basel.

Les photographies de reportage de Viktor Bulla (1883–1944),
Jakow Steinberg (1880–1942) et Pawel Schukow (1870–1942)
permettent d’évoquer les mutations révolutionnaires
des années 1917–1920.
Ces images sont mises à la disposition du Kunstmuseum Basel
grâce à la collection de photographies Ruth et Peter Herzog
du cabinet Jacques Herzog et Pierre de Meuron.
Les différents fonds photographiques présentés dans l’exposition
revêtent une importance artistique qui dépasse la dimension
documentaire.

Un catalogue paraît dans le cadre de l’exposition aux éditions
Buchhandlung Walther König, avec des contributions de Simon Baier,
Alfred Bodenheimer, Sophie Eichner et Werner Müller, Thomas Grob,
Heiko Haumann, Schifra Kupermann, Angela Lampe, Naomi Lubrich,
Henriette Mentha, Olga Osadtschy, Barbara Schellewald
et Benjamin Schenk.

En même temps le musée juif de Bâle présente une exposition sur
Marc Chagall
Kunstmuseum Basel
Horaires
Hauptbau & Neubau

Lundi fermé
Ma–Me 10.00–18.00
Je 10.00–20.00
Ve–Di 10.00–18.00
Accès
tram n°1 & 2 depuis la gare SBB
photos courtoisie du Kunstmuseum

La Terre la plus contraire

La Fondation Fernet Branca présente jusqu’au
8 octobre, des artistes femmes distinguées par le
prix Marcel Duchamp, organisée par l’ADIAF
à l’invitation Pierre-Jean Sugier,
directeur de la Fondation.
Après les photos de Marie Bovo,   le trio de Métamorphoses
avec Véronique Arnold, Gabrielle Chiari, et
Frédérique Lucien, Claire Morgan ,
la fondation fait la part belle aux artistes femme.
Cela rappelle l’évènement du centre Pompidou
Elles.

Farah Atassi, Landscape Women

Avec le concours de la commissaire Alicia Knock,
l’exposition présente le travail de :
Farah Atassi, Yto Barrada, Maja Bajevic,
Valérie Belin, Carole Benzaken, Rebecca Bournigault,
Valérie Favre, Joana Hadjithomas, Valérie Jouve,
Charlotte Moth, Zenib Sedira, Anne-Marie Schneider,
Ulla von Brandebourg.
La Terre la plus contraire, est un titre emprunté à la poétesse
argentine Alejandra Pizarnik (1936/1972)
expatriée à Paris.

Un point de départ ferme et sur; un lieu depuis lequel
partir […] A P l’enfer musical

Le parcours à géographie variable, partant de l’expérience
physique et surtout politique du territoire, se déroule dans les
espaces du centre, offrant une plongée dans l’art de notre temps.
L’exposition a été articulée autour de la notion de territoire,
qu’il soit géographique, politique ou intime. Il est souvent
question d’exploitation économique dans la première partie.
Géographique et politique
Les gardiennes de mémoires
Depuis les photographies de Zineb Sedira sur les routes du sucre

Zineb Sedira, Sugar Silos

Ismyrne,  fragments d’un essai poétique, entre histoire et
mémoire, est un film de Joana Hadjithomas.
Les
vidéos sobres de Maya Bajevic refusent l’habillage
esthétique. L’artiste montre les mécanismes de domination
économique sur les échanges nord/sud dans le
commerce du textile à travers cinq toiles représentant des motifs
traditionnels, et des documents d’époques (photo, bons de
commande, articles de journaux…)

Maja Bajevic, Import/Export

Les photographies de Valérie Jouve appartiennent
au domaine de l’antropologie, ainsi qu’aux domaines de la sociologie,
de la représentation du monde.

Valérie Jouve, les Paysages


Les aquarelles de Rebecca Bournigault, sont influencées
par l’actualité.

Rebecca Bournigault, les Emeutiers, Russie, Hong Kong, Chili

Les photographies  d’Yto Barrada sont un brin déshumanisées,
avec ses femmes travaillant dans  des usines
au conditionnement de crevettes, dans la zone franche de Tanger.
Yto Barrada

Thème qui m’intéresse le plus :
l’espace (ou la notion de l’espace et du corps)
Alejandra Pizarnik, journaux 1959-1971
L’intime, le corps
Puis vient le  territoire plus intime , celui du corps
parfois élargi au paysage, l’univers du théâtre,
symbolisé par les rideaux devenus jupes
d’Ulla von Brandenburg
Ulla von Brandenburg,
Blue Curtain, Yellow Curtain, Pink Curtain

Carole Benzaken, déroule son journal pictural de 40 ans
de peinture, le passage des saisons, de l’été paradis perdu, à l’hiver.
Carole Benzaken

Valérie Favre  , dont vous avez pu voir l’exposition monographique
au MAMCS, rend  hommage à ses maîtres
à travers des autoportraits réalisés à la manière de
De Chirico et Hugo Ball.
Valérie Favre

Farah Atassi  s’exerce à la peinture à la manière d’un Mondrian
ou d’un Malevitch, avec des formes géométriques en toile de fond,
d’où émergent d’autres formes géométriques. (1ere photo)
Valérie Belin montre des vanités avec ses photographies
en noir et blanc, très contrastées, de robes précieuses, entourées
de papier de soie, conservées dans des boites.
Valérie Belin

Charlotte Moth, projette des diaspositives

Charlotte Moth

Anne-Marie Schneider dessine comme un enfant.
Ses gouaches lui permettent de donner forme à ses rêves
et cauchemars
Anne-Marie Schneider, les Migrants

Le prix Marcel Duchamp est une distinction créée en 2000,
à l’initiative de collectionneurs français et de l’ADIAF,
Association pour la diffusion internationale de l’art français.
Le prix est remis tous les ans pendant la FIAC, Foire
internationale d’art contemporain. Plus de 70 artistes, lauréats
et nommés
, ont été distingués par le Prix Marcel Duchamp
depuis son lancement.
Fondation Fernet Branca
2, rue du Ballon St Louis
Horaire
du mercredi au dimanche
de 13 h à 18 h

Manish Nai

Manish Nai, la Matière comme medium
Jusqu’au 8 octobre à la Fondation Fernet Branca

Issu d’une famille de négociants textiles,
Manish Nai a commencé dès le début des années
deux-mille, à exploiter les possibilités offertes
par la jute, fibre végétale largement utilisée en Inde,
principalement dans l’habillement et dans le secteur
de la construction.

Manish Nai, toile de jute indigo, papier, huile sur toile

Détournée de sa destination originaire, la jute alors
compressée par l’artiste et agglomérée à du carton
de récupération, devient la matière première d’ensembles
sculpturaux monolithiques aux arrêtes saillantes
et parfaitement rectilignes. Accolées à une structure en bois,
les sculptures compressées de Manish Nai s’inscrivent
à la frontière des plans bidimensionnels et tridimensionnels.
Manish Nai, installation de 65 photographies impression numérique, sur papier Hahnemuhle

La série des Billboards part d’une exploration sociologique
de l’espace public de Bombay. Suite à la période de récession
entamée par l’économie mondiale en 2008, une multitude
de panneaux d’affichages étaient laissés partiellement vacants,
sans publicités.
Photographiés sur les bords des routes puis combinés et arrangés
digitalement par l’artiste, ces compositions mettent en œuvre
le concept de sérendipité, ou  heureux hasard :
« Jusqu’à ce que le papier soit arraché, je n’ai aucune idée de
ce qui apparaitra sur le mur. »
De ce procédé de création émergent des formes et motifs
abstraits, géométriques et entrecoupés par des bribes
de mots et de phrases désorganisés dont la signification
initiale devient supplantée par les seules propriétés esthétiques
de l’ensemble. On peut penser aux affichistes tels Raymond Hains.
Manish Nai, vêtements usagers compressés

Plus singulières, les sculptures compressées faites de journaux
ainsi que l’assemblage de bâtonnets bariolés en tissus
de récupération procèdent de la réutilisation et de la
pérennisation d’objets à la durée de vie généralement éphémère.
Il y a du Boltanski, dans cette récupération.
Intimement liées au mode de vie indien, le pays comptant
près de cent quotidiens différents, dans dix-neuf langues,
les sculptures de journaux sont compressées puis moulées
autour d’une légère armature de bois.

La fraîcheur et la spontanéité de la démarche de Nai
dans le choix de ses matériaux provient de la grande
distance qui le sépare de ces repères historiques.
Il instaure néanmoins une sorte de dialogue avec quelques
figures emblématiques du modernisme occidental d’après-guerre
lorsque son intérêt pour la matérialité du jute le pousse
à réaliser des formes simples, unitaires, telles que le cube
et la colonne, très répandues dans l’art minimaliste.
Or, même si ses oeuvres semblent extraites de leur contexte,
le regard de Nai est loin d’être indifférent aux innombrables
sollicitations qu’offre le spectacle de la vie quotidienne
d’une mégalopole comme Bombay, son lieu de résidence.
De manière significative, ce sont les façades de l’espace
urbain, les murs boursouflés, dévorés par le temps et
rongés par l’érosion, qui constituent sa toile de fond et
attirent le plus son attention.
« Lorsque je parcours la ville, je recherche des moments
de vacuité et de planéité. Pour moi, les panneaux d’affichage
vides et les murs de béton sont comme des oeuvres d’art. …
J’ai souvent observé des ouvriers du bâtiment façonnant
des murs en jetant du ciment dans des dalles, on aurait dit
qu’ils réalisaient une peinture gestuelle ».
Manish Nai, Grillage métallique

Souvent recouverts d’une couche de peinture blanche ou
sommairement dissimulés avec du papier ou du plastique,
dans l’attente des messages et images publicitaires qui sont
leur raison d’être, les panneaux d’affichage vides qui ont séduit
l’oeil aiguisé de Nai offrent une gamme surprenante de
figures et d’accidents picturaux inattendus – monochrome,
grille, collage, glacis, lettres ou chiffres en filigrane.
Les photographies de ces « abstractions trouvées »
fascinent autant que son travail autour de matériaux
plus vernaculaires, auquel elles fournissent un contrepoint
ingénieux.
Manish Nai, Tondo toile de jute indigo

Né en 1980 à Gujarat, en Inde, Manish Nai est diplômé
en arts plastiques de la L.S. Raheja School of Art de Bombay.
Manish Nai vit et travaille à Bombay.
Fondation Fernet Branca St Louis
2 rue du Ballon
Horaire
du mercredi au dimanche
13 h à 18 h