Wim Delvoye « Nous naissons entre les excréments et l’urine »
dans cette phrase attribuée à St Augustin, toute empreinte
d’humilité, se reflète le pan entier de l‘oeuvre de Wim Delvoye,
celui de traduire l’origine de l’existence humaine par la
trivialité de sa corporéité.
AuMusée Tinguely de Bâle jusqu’ 1er janvier 2018 L’exposition a été réalisée en collaboration avec le MUDAM Luxembourg.
Commissaire de l’exposition: Andres Pardey
En 2017, le Musée Tinguely consacre à l’artiste belge Wim Delvoyesa première rétrospective en Suisse.
Depuis la fin des années 1980, Delvoye est connu pour
des oeuvres qui mêlent avec un humour subtil le profane
et le sublime. La tradition croise l’utopie, l’artisanat devient
high-tech.
Ses oeuvres les plus célèbres sont les Cloacas : ces machines
digestives qui reproduisent le processus de l’élimination
par le corps humain rendent visible et tangible une constante
de notre existence. Ses dernières reproductions de machines
de construction et de poids lourds, tout empreintes d’ornementation
gothique, révèlent l’engouement de l’artiste pour
l’expérimentation esthétique et le monumental.
L’exposition à Bâle, conçue en collaboration montre
tout ce que Wim Delvoye a réalisé depuis ses débuts
jusqu’aux oeuvres les plus récentes.
Au début figurent des dessins d’enfant, que l’on peut
tout à fait interpréter comme le fondement d’un travail
ultérieur. Franchise, curiosité, folie des grandeurs,
goût de l’altérité – autant d’aspects qui caractérisent jusqu’à
aujourd’hui l’oeuvre et la nature de Wim Delvoye.
Son art porte la marque des Flandres : tradition, artisanat,
technique, le tout associé à une ouverture au monde,
à l’imaginaire et l’utopie, ce en quoi il rejoint des artistes
comme James Ensor, Paul Van Hoeydonck ou Panamarenko.
En même temps, Delvoye est en plein dans le monde, il
travaille avec des artisans d’Indonésie, de Chine ou d’Iran –
les frontières semblent ne pas exister.
L’écusson de sa patrie se trouve sur lesIroning Boards (1990),
tandis que les 18 Dutch Gas-Cans (1987 – 1988) sont ornés de
peintures de la porcelaine de Delft.
Les imposants tubes d’acier deChantier V (1995) sont
soutenus par des pieds en porcelaine spécialement conçus ;
la bétonneuse et les barrières de Chantier I (1990 – 1992)
sont en revanche délicatement taillées dans le bois.
Les procédés se mélangent, les matériaux entretiennent une
tension créative. Le banal devient ornement artistique,
l’art populaire devient muséal.
C’est en 2001 que Delvoye crée Cloaca, dont suivront
neuf autres jusqu’en 2010. Ces machines complexes
reproduisent dans des conditions de laboratoire la digestion
humaine au moyen d’enzymes et autres substances.
L’être humain, ou plus précisément son organe le plus important –
le tube digestif de la bouche jusqu’à l’anus – est reconstitué à
part et rendu ainsi visible. Ce n’est pas la forme des organes qui
compte ici, mais uniquement leur fonction.
Les premières Cloacas, comme la deuxième Cloaca-New & Improved (2001) montrée au Musée Tinguely, sont encore
conçues comme des machines de laboratoire strictement
scientifiques. Cloaca Quattro (2004 – 2005) déjà, présentée
pour la première fois en 2005 dans l’exposition La Belgique visionnaire (2005), renonce à la froideur du « look de laboratoire » : avec ses machines à laver et ses moteurs
ouverts, elle est plus un assemblage de machines. Cloaca Travel Kit (2009 – 2010) rompt quant à elle avec
le sérieux de l’affaire ; montée dans une valise, elle est
utilisable à tout moment partout dans le monde.
La rupture ironique est un procédé que Delvoye emploi
souvent et volontiers. La confusion ainsi suscitée chez
l’observateur fait partie de son répertoire artistique.
Ainsi à Bâle, lors de l’inauguration de l’exposition et
du salon ART Basel, où il a présenté Tim (2006 – 2008),
le Suisse qui a vendu sa peau d’abord à l’artiste pour
la faire tatouer puis à un collectionneur :
là, l’artistique pose forcément la question de l’éthique.
On ne peut s’empêcher de poser des questions –
auxquels il revient à chacun d’apporter sa réponse. Cement Truck (2012 – 2016), un camion à ciment de taille normale,
est « garé » dans le Parc Solitude qui jouxte le Musée Tinguely.
L’engin est constitué de plaques d’acier Corten découpées
au laser de manière à évoquer des ornements gothiques.
Cette même esthétique est reprise dans Suppo (2010), une forme
de cathédrale néogothique tout en longueur, contorsionnée,
ne représentant qu’un clocher ornementé.
L’exposition entraîne les visiteurs à la découverte du travail
d’un artiste qui ne cesse de se réinventer.
Le plaisir de la nouveauté et de la surprise y est partout sensible.
Et en même temps, sculptures et dessins proposent une
magnifique réflexion sur l’art, sur la vie, sur notre monde. Wim Delvoye est né en 1965 àWervik, Belgique.
Il vit et travaille à Gand et Brighton.
À l’occasion de l’exposition paraîtra chez Somogy éditions d’art, Paris un catalogue richement
illustré en allemand et en anglais avec des textes par
Sofia Eliza Bouratsis, Michel Onfray, Tristan Trémeau
ainsi qu’une préface par Roland Wetzel et Enrico Lunghi.
En vente en boutique du musée et en ligne pour 48 CHF. Accès
Gare centrale de Bâle CFF / Gare SNCF :
tram no. 2 jusqu‘au « Wettsteinplatz »,
puis bus no. 31 ou 38 jusqu’à « Tinguely Museum ».
Gare allemande (Bad. Bahnhof) : bus no. 36.
Autoroute: sortie « Basel Wettstein/ Ost ».
Parking à coté du musée ou au Badischer Bahnhof. Horaire Mardi – dimanche, 11h – 18h Tinguely Tours | Wim Delvoye 12h30 Brève visite guidée en allemand
13h Brève visite guidée en anglais
Coûts: billet d’entrée, sans inscription
pass-musées accepté
Il y a des cartels en français dans chaque salle
Du carnet de croquis à la toile au Kunstmuseum de Bâle, Neubau jusqu’au 24 septembre 2017
sous le commissariat de Anita Haldemann Avec 154 feuillets, le Kunstmuseum Basel abrite la plus
vaste et la plus significative collection de dessins de Paul Cézanne (1839–1906).
Cet ensemble constitue le point de départ d’une exposition
d’envergure réunissant 213 oeuvres qui illustrent
l’importance du dessin dans la création de Cézanne,
en partant des esquisses et des études jusqu’au peintures,
en passant par les aquarelles. Blatt: 17.8 x 23.7 cm; Bleistift und schwarze Kreide auf weissem Zeichenpapier; verso: Bleistift und schwarzer Stift; Inv. 1934.162
En 1934 et 1935 déjà, le Kunstmuseum Basel a fait
l’acquisition auprès du marchand d’art Werner Feuz
de deux importants lots de dessins totalisant 141 oeuvres
issues du fonds d’atelier de Paul Cézanne.
Cet ensemble va être complété par des achats auprès de
particuliers, au premier rang desquels le couple de
collectionneurs Martha et Robert von Hirsch.
Le Kunstmuseum Basel a ainsi été la première institution
à reconnaître l’importance de l’oeuvre dessinée alors
largement méconnue, ce faisant il a aussi empêché que
l’ensemble des carnets soit davantage éparpillé.
Les dessins de Cézanne, contrairement à ses aquarelles,
ont été peu exposés, en raison de leur fragilité. Ils ont été en
outre – ce qui est plus surprenant – très peu étudiés.
111 feuillets du lot appartenant au cabinet des estampes
du Kunstmuseum proviennent de cinq carnets divisés,
qui furent autant que possible reconstitués.
Dans l’exposition Cézanne révélé des feuillets provenant
d’autres collections complètent ces carnets, accompagnés
par des aquarelles et des peintures du fonds du musée,
mais aussi d’autres collections institutionnelles et privées. 101 x 65 cm; Öl auf Leinwand
Les pages de carnets, comme point de départ et coeur du
processus artistique, révèlent un aspect particulièrement
généreux de la création cézannienne, car ils permettent
un coup d’oeil par dessus l’épaule de l’artiste et une
confrontation immédiate avec sa pratique quotidienne
du dessin. Les esquisses et les études montrent ainsi
quelles oeuvres l’artiste copie au Louvre, mais aussi qu’il
ébauche des portraits dans son atelier, qu’il observe les
arbres en Provence et qu’il dessine sa femme et son fils
à la maison.
Tandis qu’il s’essaie à toutes les thématiques dans
sa jeunesse, il en vient par la suite à se concentrer sur
quelques motifs : les natures mortes, les paysages,
les baigneurs et les portraits. 34,5 x 49,5 cm; Bleistift, Aquarell und Gouache auf Papier
De petit format, ces carnets de croquis garantissent
une vision intime, car il n’ont jamais été pensé pour
un public. Ils documentent un processus d’expérimentation
et de recherche sans contrainte. A l’abri des regards, Cézanne remet profondément en question le dessin et sa
fonction, dans la mesure où il ne respecte pas les règles
courantes et escamote les usages. Des séries entières
d’études d’après nature ou de copies des maîtres anciens,
de l’antiquité à Eugène Delacroix, montrent comment
la confrontation répétée avec un motif donné pousse Cézanne à développer toujours de nouvelles options
de représentation.
Dans ses aquarelles, Cézanne a complétement repensé
le rapport entre ligne et couleur. Ainsi, le dessin n’est
souvent pas uniquement préparatoire, Cézanne retravaille
son motif avec du graphite après la pose de la couleur,
de telle manière à ce que ligne et couleur s’entremêlent
dans un jeu dynamique. Dans d’autres aquarelles, Cézanne renonce complètement au graphite et trace
des traits à l’aide d’un pinceau fin. Sur ce point aussi,
l’exposition Cézanne révélé montre combien le peintre
se soucie peu des conventions, et permet de nouveaux
et captivants regards sur une oeuvre pourtant célèbre.
Le fonds du Kunstmuseum Basel est complété par 53 prêts
de premier ordre, pour l’essentiel, des peintures et des
aquarelles issues de collections privées renommées
d’Europe et des Etats-Unis, mais aussi de musées, dont la Fondation Beyeler (Riehen/Basel), la Kunsthalle Bremen, The Art Institute of Chicago, la Staatliche Graphische Sammlung München, The Metropolitan Museum of Art (New York), The Museum of Modern Art (New York), le Musée d’Orsay (Paris), le Princeton University Art Museum, le Museum Boijmans Van Beuningen (Rotterdam), la Grafische Sammlung Albertina (Wien), le Kunsthaus Zürich u.a.
Un catalogue (allemand ou anglais)paraît à l’occasion de l’exposition
aux éditionsPrestel Verlag avec des contributions de Oskar Bätschmann,
Anita Haldemann, Henrike Hans, Fabienne Ruppen, Annegret Seger,
Richard Shiff et Matthew Simms.
Il est illustré des oeuvres présentées dans l’exposition.
L’exposition est placée sous le haut patronage de l’ambassade
de France en Suisse.
Kunstmuseum Basel | Neubau, Foyer 1er sous-sol,
veuillez entrer par le Hauptbau.
Otto Freundlich, Communisme cosmique
Jusqu’au 10 septembre 2017, au
Kunstmuseum Basel | Neubau
sous le Commissariat de : Julia Friedrich, du Museum Ludwig Köln Otto Freundlich (1878–1943) connaissait tout et tout le monde.
Personnellement j’ignorai son existence, jusqu’à ce jour où j’ai
au le plaisir de voir ses oeuvres sur les cimaises du Kunstmuseum.
Peu d’artistes de la première moitié du XXe siècle se sont confrontés
avec autant d’intelligence et de passion aux différents courants
de l’art de leur temps. Des rapports intimes, souvent de vraies
amitiés, le rattachent aux principaux artistes de toutes les avant-gardes
– expressionisme, fauvisme, cubisme, orphisme, dadaïsme,
De Stijl, Bauhaus et enfin l’art abstrait. Les influences vont dans
les deux sens, de lui à eux et d’eux à lui. Pour autant Freundlich a
poursuivi sa voie propre, que ce soit avec ses sculptures, ses peintures
ou ses peintures sur verre.
L’exposition Otto Freundlich – communisme cosmique
souhaite retracer la carrière comme la vie intime d’Otto Freundlich
et analyser l’évolution de sa pensée artistique et philosophique.
Elle se penche sur l’oeuvre de cet artiste à qui les Nazis ont déclaré
la guerre: une partie importante de son oeuvre fut d’ailleurs
détruite par eux, lui-même ayant été assassiné dans un camp d’extermination.
Son oeuvre la plus célèbre est aujourd’hui la sculpture «Grosse tête» (1912); jadis bien visible sur la couverture du guide
de l’exposition «Art dégénéré» organisée par les Nazis.
La rétrospective démontre que non seulement les Nazis avaient
transformé le titre de l’oeuvre, mais aussi la sculpture elle-même:
au cours d’une des étapes en tout cas de l’exposition itinérante «Art dégénéré», l’oeuvre présentée était une réplique lourdingue.
Aussi actif politiquement et déterminé qu’il fût, Freundlich n’a
pas suivi les combat de son temps, il n’a fait que proposer de pures
utopies. Ce qui détermine son oeuvre, c’est un universalisme total
qu’il a baptisé «le communisme cosmique».
La persécution qui s’est acharnée contre Freundlich en Allemagne
a pour conséquence qu’une grande partie de ses importantes
oeuvres de jeunesse est perdue. Lors des actions menées contre «l’art dégénéré», ce ne sont pas moins de 14 de ses oeuvres qui
furent confisquées.
L’exposition, conçue par le Museum Ludwig de Cologne et présentée au Kunstmuseum Basel, rassemble quelques
50 oeuvres. Cette rétrospective, la plus complète à ce jour, présente
les résultats parfois fascinants des recherches les plus récentes,
et permet de retracer l’évolution de l’oeuvre de Freundlich de 1909 à 1940.
Otto Freundlich et Bâle
Le soutien sans doute le plus fidèle d’Otto Freundlich était une
enseignante bâloise, Hedwig Muschg, qu’il avait rencontrée à Paris
en 1927. Hedwig Muschg était la demi-soeur de l’écrivain
Adolf Muschg. Sans relâche, avec ses modestes moyens, elle a envoyé
de l’argent à l’artiste dans le besoin et a tenté de vendre ses oeuvres
en Suisse. En signe de reconnaissance, Freundlich lui a envoyé
des travaux qu’elle a vendu après sa mort. C’est ainsi qu’une gouache
(aujourd’hui chez un particulier) s’est retrouvée dans la collection
personnelle du directeur du Kunstmuseum Basel de l’époque,
Georg Schmidt, tandis qu’une grande peinture fut achetée
pour le Kunstmuseum Basel. Par la suite, le musée a hérité d’une
tempera sur bois et d’un pastel issus de la donation Marguerite Arp-Hagenbach. La vie d’Otto Freundlich Otto Freundlich venait d’une famille juive assimilée de Stolp,
Poméranie (aujourd’hui en Pologne). Après un apprentissage
commercial à Hambourg, il a étudié trois semestres d’histoire
de l’art entre Berlin et Munich. Vers 1906, il crée ses premières oeuvres.
En 1908, il se rend à Paris. Dans les années suivantes, on retrouve Freundlich entre Paris, Hambourg, Munich, Berlin et Cologne.
Il était ami avec un nombre inouï de personnalités du monde de l’art
et tout particulièrement avec des artistes. 81 x 65 cm; Pastell auf Karton
Ses principaux soutiens aux côtés de Hedwig Muschg,
étaient le collectionneur de Cologne Josef Feinhals ainsi que le directeur
du musée de Hambourg, Max Sauerlandt, qui a fait l’acquisition
d’oeuvres importantes, confisquées en 1937 et longtemps considérées
comme perdues jusqu’à leur redécouverte récente.
Après 1924, Freundlich a habité essentiellement à Paris.
Lorsque les Nazis ont envahi la France, l’artiste a fui dans les Pyrénées.
A l’âge de 65 ans, il fut dénoncé et déporté. S’il n’est pas mort déjà
durant sa déportation, on considère qu’il fut assassiné au camp
d’extermination de Sobibór. 24 x 163 cm; Glasgemälde
A l’occasion de l’exposition paraît aux éditions Prestel Verlag
un catalogue richement illustré de 250 illustrations avec des
contributions de Geneviève Debien, Christophe Duvivier, Julia
Friedrich, Verena Franken, Otto Freundlich, Adolf Muschg entre autres. « Une exposition du Museum Ludwig Köln en coopération
avec le Kunstmuseum Basel. » Kunstmuseum Basel | Neubau, Foyer 1er sous-sol, veuillez entrer par le Hauptbau.
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L’épreuve de philo du Bac 2017 proposait le sujet suivant pour la SÉRIE ES : Une œuvre d’art est-elle nécessairement belle ?
La réponse est clairement non, ensuite on peut
disserter et s’appuyer sur Art Basel 2017. Art Basel 2017, 48e édition qui se déroule tous
les ans en juin met en scène les plus prestigieux spectacles d’art
du monde, des travaux d’art moderne et contemporain,
rassemblant 291 premières galeries à partir de 35 pays du monde entier. Sur 16 000 m2 dans le hall 1
réservé aux œuvres de grande dimension, les galeries
présentent 76 œuvres, dont le commissaire est pour la sixième année consécutive par Gianni Jetzer,
Si on ne peut pas parler de beauté,
on peut en constater parfois leur originalité, leur gigantisme,
l’inventivité de la conception, tant au niveau des sculptures,
installations, peintures, vidéos, photos.
Pendant une semaine, c’est le plus grand musée
au cœur de l’Europe, sous la direction de Marc Spiegler et avec la participation de 4000 artistes. L’artiste suisse Claudia Comte a d’entrée donné le ton sur la Messe Platz avec son installation « NOW I VON » un immense terrain de jeux , ses baraquements proposent un
mini booling , un mini dance-floor , un mini-golf et d’autres
activités du même style. Elle en respecte le concept de foire.
Si vous réussissez le grand chelem une œuvre de l’artiste en est
le trophée.
Les festivités se poursuivent avec les Conversations
conférences de commissaires et d’artistes dans les salons.
Le Parcours avec 22 œuvres d’art présentées au alentour
de la place de la cathédrale.
Avec des Films, dont 34 films et vidéos sous la houlette
du commissaire égyptien Maxa Zoller. Les galeries sont institutionnelles, triées par un comité
sévère. à la galerie Krinzinger de Vienne
Le baiser d’ Urs Fischer à la galerie Sadie Coles de Londres Camille Henrot chez Kamel mennour, Paris, dont le film Grosse Fatigue,
a remporté leLion d’argent de la 55ème Biennale de Venise.
Pour Unlimited dans le hall 1
2 installations dont celle de Subodh Gupta, Cooking the World, qui dans sa maisonnette de casseroles, invitent gratuitement les visiteurs à s’assoir et
à goûter aux plats rituels, Une autre performance très visuelle par Donna Huanca, consiste
en un tableau vivant , ‘BLISS (REALITY CHECK 2017) ‘(1980) d’accessoires, d’éléments peints et d’acteurs, conçus pour surprendre.
La dernière œuvre de Chris BurdenOde to Santos Dumont
prend son envol par moment Une vidéo qui a retenu mon attention, montre l’illustration d’une procession
fantôme des victimes de la guerre de Corée, Citizen’s Forest 2016 de Park Chan-Kyong
L’installation de film «Anubis» (2016), filmée à l’aide de la vision nocturne de l’artiste israélien Michal Rovner (en 1957), rappelle les images de surveillance militaire, dramatise les scènes innocentes et les animaux qu’elle documente dans les régions rurales d’Israël. L’installation par Sue Williamson intitulée Messagesdu passage de l’Atlantique. le L’installation est basée sur les enregistrements accumulés
des deux côtés de l’Atlantique de L’histoire de l’esclavage du XVIe
au 19e siècle. Les téléspectateurs sont confrontés Avec cinq filets de
pêche en corde suspendus au plafond, remplis de verre gravé Bouteilles,
chacune inscrite avec un nom d’esclave, un pays d’origine et d’autres détails,
Représentant les 12,5 millions d’individus africains qui ont été expédiés au Nouveau Monde Entre 1525 et 1866. «Sauver la sécurité» (2017) par l’artiste cubain Carlos Garaicoa (vers 1967) a l’intention de s’attaquer au domaine financier et aux tensions
que cela a causé ces dernières années. L’image symbolique et puissante
de la banque est reproduite dans une série de sculptures dorées à petite
échelle, chaque miniature étant installée séparément à l’intérieur
du coffre-fort d’une banque réelle.
L’ambiance est festive, tout le monde est collectionneur si ce n’est que de
photos. Il y avait aussi des oeuvres à la vacuité criante dont je n’ai pas
compris l’opportunité de leur présence dans une foire aussi
prestigieuse…. Art Basel ne peut pas se vivre sans les inconditionnelles performeuses Adèle & Eva, dont vous pouvez lire le motif de leur présence mondiale, ici,qui me permettent de faire la conclusion. Art Basel vous donne rendez-vous à Hong Kong, Miami,
et à Basel du 14 au 17 juin 2018
C’est un anniversaire biculturel
Pour les vingt ans d’Hebdoscope sous la baguette de Valérie Cardi, la Commanderie de Rixheim accueille
du 3 au 5 juin l’exposition « Art dans la serre »
sous les signatures de Daniel Depoutot, Anina Gröger et Eléna Androuais.
Vingt ans, ça se fête ! Voici deux décennies que Valérie Cardi a pris la tête du magazine franco-allemand Hebdoscope. Depuis, le périodique installé confortablement
dans le sillon du bilinguisme a ajouté une corde écologique
à son engagement en faveur du dialogue culturel.
Rien donc de plus naturel de fêter l’anniversaire à
travers une exposition franco-allemande déroulée
sur le fil rouge de la nature. Cela explique que l’on peut
croiser Valérie Cardi dans les allées de
l’Eco-musée d’Alsace, où elle est active.
Organisée en partenariat avec la ville de Rixheim
et les Rencontres de la Commanderie, la Fête de la biodiversité, la ville de Karlsruhe en
collaboration avec l’association BBK Bezirksverband
Bildender Künstlerinnen und Künstler,
l’exposition ambitionne d’inscrire une
action concrète dans le cadre du partenariat franco-allemand.
Se partagent ainsi l’affiche Daniel Depoutot, artiste plasticien à
l’univers bien particulier, collaborateur de l’ hebdoscope
depuis deux ans, la plasticienne et illustratrice allemande Anina Gröger et la jeune designer strasbourgeoise Eléna Androuais Daniel Depoutot est le dessinateur des planches
publiées dans le magazine. Cela dit, il faut l’avoir
rencontré dans son atelier du Port-du-Rhin. C’est un déferlement, avant tout sonore,
de sa création, le crayon est remplacé par la
scie électrique.
Il découpe, assemble des déchets, des rebuts,
pour livrer des oeuvres qui interpellent, amusent,
séduisent, déroutent, par leur ingéniosité,
mais aussi par leur laideur. Ses automates
trouvent leur place dans les musées.
A la commanderie, il expose des dessins et
ses personnages facétieux, sortis de ses mains
expertes et de son imagination.
Quelques oeuvres à son actif, parmi d’autres : l’horloge du millénaire à Strabourg Raides boules au Musée Würth Le concert apocalyptique d’un artiste jubilatoire Anina Gröger , artiste allemande native de Pforzheim
est de plein pied avec le thème de la nature. Ses toiles
sur papier d’architecte éclatent de couleurs.
Elle les applique à la main, au pinceau, avec un mouchoir
parfois, ce qui leur donne ce resplendissement mat, un
jeu de couleurs infini, délicat. Ses grandes toiles suspendues
dans la serre, jouent avec les reflets du soleil,
et ont des allures de paravents, mais aussi de vitraux.
La superposition des pigments à l’huile donne un
résultat impressionniste à ses oeuvres.
Certaines aquarelles montrent un « sfumato »
étrange, dont elle a le secret, paysages de rêve,
nuages ?
Rien d’étonnant dans ce cas à son étroite
collaboration avec le musée des bijoux de Pforzheim, dont l’éclat de son travail ne peut
que magnifier ceux-ci.
Eléna Androuais, est tout droit sortie de l’école de design de Strasbourg c’est par la communication visuelle et
par l’éco-design qu’elle présente un cycle
de vie, qui est universel et qui s’inscrit
tout à fait dans le thème de la nature.
Voici une petite vidéo que vous pouvez visionner en cliquant ici
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Wolfgang Tillmans jusqu’au 1er octobre 2017
à la Fondation Beyeler « Tout est une question de regard, d’un regard
ouvert et sans peur »
En tee-shirt et bermuda, il répond avec cordialité à nos questions.
Dans l’ascenseur il m’a spontanément serré la main, en riant
parce que j’ai affirmé au traducteur, que son français était parfait.
C’est un des photographes que l’on dit le plus passionnant du moment.
Dans tous les classements ce natif de Remscheid, dans la Ruhr,
RFA, est en tête. On peut voir ses oeuvres à la Tate galerie de Londres
et depuis quelques jours à la Fondation Beyeler, près de 200
travaux photographiques réalisés entre 1986 et 2017, ainsi qu’une nouvelle installation audiovisuelle. « J’aime la photographie et j’utilise ce médium depuis 30 ans, non pas parce que je veux être absolument un photographe, mais parce que cela donne des possibilités illimitées de produire de nouvelles images. »
Ici il n’y a ni règles, ni chronologie, ni hiérarchie, de la vision Tillmans veut faire une expérience.
Ses accrochages ressemblent à des performances,
les portraits et les natures mortes, de l’accessoire et
du fondamental, du figuratif et de l’abstrait,
tout se vaut. Wolgang Tillmans, Tilda Switon 2009
Rien ne le laisse insensible. Tillmans est faiseur d’images
et musicien.
C’est l’art en général et surtout les images qui l’intéressent,
il se voit dans une continuité de 30 000 ans, depuis que
des hommes ont commencé à faire des images, la photographie
n’est qu’un tout petit domaine dans l’histoire totale des images.
Ces photographies intimes et attentives le font connaître
au début des années 90.
Il documente l’ambiance des clubs et le style de vie de
la jeunesse londonienne, le feeling de la contre-culture.
Ces images se présentent comme une membrane
entre la sphère du privé et celle du public.
Ce sont particulièrement les images du début
des années 90 qui manifestent une préoccupation
sociétale. Il était tout à fait conscient que ce n’était
pas juste une plaisanterie superficielle, c’était amusant,
certes, mais il était clair pour lui qu’il s’agissait de
développement et de progrès sociaux, le privé et le politique
sont pour lui indéniablement liés. Les libertés dont
il profite ont été acquises de haute lutte politiquement.
Il ne parle pas du fait de pouvoir exister en tant qu’homosexuel,
mais de pouvoir vivre en démocratie.
Après avoir vécu à New York, il vit a Londres où il reçoit le Turner Prize, en tant que photographe et surtout premier
photographe non britannique à l’âge de 32 ans.
En 2015, on lui a décerné l’International Award in
Photography de la Hasselblad Foundation, Göteborg.
Prix acceptés avec humilité, en s’excusant.
Il veut montrer le monde à sa façon.
Parfois quelque chose se développe, tout d’un coup
il y a le bon dosage de mise en scène, de trouvailles et
de vérité qui se manifestent. Il fait des photos pour intervenir
pour faire de l’effet sur la société. Ce n’est pas que de
l’art pour l’art, pour se positionner dans ce
domaine, il voudrait changer les choses, conscient que
cela ne représentera presque rien.
Mais son énergie le pousse dans ce sens. Prendre position
est son credo d’artiste et de citoyen, comme sa dernière
campagne d’affiches contre le Brexit.
Il ne voit pas la limite entre la politique et la vie, mais il ne voit
pas non plus la nécessité de tout regarder sous l’angle politique.
Certaines choses ont lieu et existent tout simplement,
elles deviennent des natures mortes du fait du hasard.
Le drapé de vêtements jetés négligemment par hasard,
devient une nature morte, comme une peinture.
Le tee-shirt se métamorphose en sculpture. L’éclipse totale du
soleil capté avec son vieil appareil analogique.
Des scènes de rue, des façades de maisons, des groupes de
personnes, des panneaux publicitaires, des voitures,
des couloirs d’aéroport, des ciels étoilés, des vues d’avion.
(Concorde)
Il a rapidement élargi son champ de vision et a exploité
les expériences de la photographie pour inventer un nouveau
langage iconographique. Ainsi sont nés des travaux recourant
ou non à l’appareil photo ainsi qu’à la photocopieuse.
Chaque exposition de Tillmans est une oeuvre en soi.
Il n’aligne pas une suite de succès, elle demande à être
regardée avec attention, car il mélange les formats,
le banal avec le sensationnel, l’ordinaire avec l’émouvant.
Il arrive toujours à surprendre, par exemple avec
des images qui naissent sans passer par l’objectif d’une caméra,
en travaillant le papier photo avec la lumière ou
des produits chimiques. Il rend le non vu, visible.
Il illustre sa perception du monde. Selon lui tout est
fonction du regard ouvert et exempt de peur.
C’est un regard sur la liberté de voir de faire ou de jouer
et c’est finalement aussi un comportement politique. « Il ne faut pas tout particulièrement dans les temps que nous vivons, cette époque remarquablement étrange, se laisser déposséder de la curiosité visuelle et de la liberté inaliénable de l’art » .
C’est au Schaulager que la commissaire Theodora Vischer
tente une correspondance de son travail pour la première fois
dans l‘exposition de Holhein à Tillmans À l’invitation de la Fondation Beyeler, l’artiste avait déjà aménagé
dès 2014 une salle avec des peintures et des sculptures de la collection
permanente, auxquelles il avait ajouté deux de ses propres
travaux. Cette exposition Tillmans constitue cependant la
première réflexion approfondie à laquelle se livre la Fondation Beyeler sur le médium photographique Informations pratiques Heures d’ouverture : Tous les jours 10h00–18h00, le mercredi jusqu’à 20h00
Pendant la semaine d’Art Basel 10–18 juin 2017, 9h00–19h00 Prix d’entrée de l’exposition : Adultes CHF 25.-
Pass-musées accepté Entrée gratuite pour les moins de 25 ans
(sur présentation d’une pièce d’identité à la billetterie)
et membres de l’Art Club Accès Tram 2 direction Eglisee descendre à Messe Platz puis tram 6 direction Grenze arrêt Fondation Beyeler Renseignements ici
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